Delphine Grail Dumas - L'invité de 7h45

  • il y a 4 mois

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00:00 Quelle est la stratégie de la sécurité civile pour la saison des Feux de Forêt 2024 ?
00:05 Cette stratégie est chaque année la même, c'est-à-dire se préparer pendant toute la saison hivernale
00:10 pour être prêts avec nos 23 avions pour la saison estivale.
00:15 Quand vous dites se préparer, ils se sentent préparés, de quelle manière vos hommes et vos femmes qui vont combattre le feu ?
00:21 Alors déjà on entretient les avions tout au long de l'année parce qu'ils sont mis à rude épreuve pendant la saison.
00:27 Et puis on forme, on s'entraîne, on fait des repérages notamment sur tous les plans d'eau où seront faits les écopages pour les canadaires.
00:35 Où se font les écopages dans le Gard ?
00:37 Dans le Gard, on a le Rhône qui n'est pas forcément bien loin, donc c'est le premier secteur où on va écoper.
00:44 Dans tous les départements, on a à peu près un plan d'eau disponible.
00:49 On les voit également très souvent au Gros du Roi, ça fait partie de la stratégie de la formation là-bas ?
00:55 C'est essentiel de se former aussi à l'écopage en mer, notamment pour la Corse par exemple,
01:00 puisque là on n'a pas de plans d'eau fermés sur le territoire de la Corse, donc effectivement il faut se former sur la mer.
01:07 Ces pilotes de canadaires que l'on voit, qu'on a vus ce matin ici, ils interviennent partout en France tout au long de l'année ?
01:14 Ils interviennent là où effectivement les feux se déclenchent, donc effectivement ils peuvent intervenir sur toute la France.
01:22 Ils interviennent aussi en Europe, nos équipages sont aussi mobilisables et mobilisés dans le dispositif Rescue,
01:31 qui permet à la France de contribuer avec cinq autres pays européens à une entraide européenne qui est essentielle.
01:37 Même au cœur de l'été, ils peuvent partir par exemple sur des incendies en Grèce ?
01:40 Absolument, évidemment, là le chef d'état-major priorise l'urgence d'intervention.
01:46 Alors la saison des feux de forêt 2024, on en parle ce matin sur France Bleu, gare Lauser, on a eu pas mal de précipitations depuis le début de l'année.
01:54 Est-ce que vous qui êtes la patronne du groupement des moyens aériens de la sécurité civile Nîmes-Garon,
01:59 on voit ça dans le bon oeil en se disant "bon, ça va peut-être retarder un petit peu le début de la saison"
02:04 parce que ça a été très humide dans le gare et en Lauser et partout en France depuis le début de l'année ?
02:09 On n'est pas spécialiste de la météo évidemment et on travaille étroitement.
02:14 C'est surtout l'état-major de la sécurité civile qui organise l'engagement des moyens aériens.
02:19 Nous, on est une équipe organique, c'est-à-dire qu'on met à disposition ces moyens.
02:25 Sur la saison 2024, sur l'été qui arrive, oui, il y a eu quelques précipitations qui ont ralenti et les territoires en avaient bien besoin.
02:32 Mais on est toujours très vigilants, ça sèche très vite.
02:35 Dans le sud de la France notamment, un mistral qui assèche rapidement le terrain et les feux sont partout.
02:41 Vos hommes et vos femmes sont déjà partis sur le terrain cette année d'Elfin Greig-Humain ?
02:45 Les alertes ont commencé, effectivement, ils sont intervenus mais on est plutôt dans les phases de préparation.
02:53 On est sur le tarmac ce matin, est-ce que tous les appareils sont fonctionnels ou pas ?
02:57 On entend des fois "tiens, il y a un Canadair qui est en panne alors que la saison commence", souvent les syndicats qui nous disent ça.
03:03 Est-ce que là, cette année, tout fonctionne ?
03:05 On fait en sorte que ça fonctionne, oui, ça s'est prévu.
03:07 Vous savez qu'ici, on n'entretient pas nous-mêmes les avions, c'est avec l'entreprise, nos voisins qui sont derrière.
03:14 Sabena ?
03:15 Sabena Technics, voilà.
03:16 Donc on travaille étroitement avec eux pour faire en sorte que tous les appareils soient opérationnels pour la saison.
03:21 23 appareils, dont 8 DASH.
03:24 Un DASH, c'est un appareil qui peut larguer 10 tonnes d'eau mais il y a aussi du retardant.
03:30 Vous pouvez nous parler de la fonction précise du retardant ?
03:34 Le DASH, quand on est en alerte et qu'on a des départs de feu, avant même les départs de feu, on le fait voler et il est en guet aérien.
03:41 C'est-à-dire qu'il surveille, il a des parcours et il est chargé en eau et surtout en retardant,
03:46 ce qui lui permet d'intervenir sous 10 minutes pour enrayer le développement rapide d'un feu.
03:52 Ensuite, les Canadair arrivent et font de l'attaque massive parce qu'ils arrivent en général à 4.
03:58 Ce sont des Norias de 4 à Canadair et donc là il y a des largages massifs d'eau.
04:05 Le retardant, c'est quoi ? C'est un produit chimique ? On voit sa couleur rouge mais on ne sait pas forcément à quoi ça sert.
04:10 Ce n'est pas un produit qui est dangereux pour la nature.
04:14 On est sur un produit qui a une coloration rouge parce qu'il y a un peu de cuivre dedans,
04:19 mais c'est un peu de fer et c'est juste pour qu'on l'identifie.
04:25 Il est stocké où ici, le retardant ?
04:27 Il est stocké là-bas tout au bout sur le Pélicandrôme.
04:31 C'est comme une station service où les DASH vont faire le plein de retardants pour décoller et être prêts à partir en guerre aérien.
04:41 La sécurité civile, on l'a vu, c'est 478 personnels sur les différentes bases françaises.
04:49 Beaucoup d'hommes, beaucoup de femmes depuis ce matin en est avec vous.
04:53 On voit beaucoup d'hommes, ça se féminise ou pas ?
04:55 Ça se féminise, comme tous les métiers et c'est souhaitable.
04:59 Les sources de recrutement pour les pilotes étaient jusqu'à présent très orientées en provenance des armées.
05:06 Évidemment, les armées n'étaient pas forcément énormément féminisées,
05:11 mais l'ouverture pour les personnels navigants est assez large désormais.
05:15 On recrute aussi dans l'aviation civile.
05:17 Et puis, il ne faut surtout pas hésiter, mécaniciens au centre de maintenance hélicoptère, c'est mécanicien, il n'y a pas de problème là-dessus.
05:24 On a vu qu'ici, ça reste français, la sécurité civile, même si vous allez donner un coup de main quelques fois aux collègues à l'étranger.
05:31 La volonté de Nîmes Métropole, notamment, et de l'État français, c'est d'avoir un hub européen de la sécurité civile.
05:38 On en est où dans ce domaine ?
05:40 C'est un projet qui se construit peu à peu.
05:42 C'est vrai qu'on peut compter sur la base de sécurité civile, hélicoptère et avion de part et d'autre de la piste,
05:48 pour être le support d'excellence, parce que ce sont vraiment des métiers d'excellence et ça a du sens d'être ici un point de repère pour l'Europe.
05:57 Il y a des concurrents ? Vous avez beaucoup de concurrents ? L'Europe n'a pas encore fait son choix ?
06:01 Non, je ne crois pas. En tout cas, aujourd'hui, ce sont des choses qui se décident et qui se discutent.
06:05 Un mot sur vous, vous êtes arrivée au début de l'année, ça fait quelques semaines ?
06:08 4 mois, oui.
06:09 Il y a quelques semaines que vous êtes ici, parcours atypique, architecte de formation,
06:15 aujourd'hui, chef du groupement des moyens aériens de la sécurité civile de Nîmes-Garons.
06:20 Comment on passe de l'un à l'autre ?
06:22 Ce serait un peu long à raconter, bien sûr, mais globalement, il y a beaucoup de points communs.
06:28 Quand on est architecte, on est un peu un ensemblier, on fait travailler plein de corps de métier, un électricien, un plombier, etc.
06:33 On fait des projets, on prend en compte des conditions environnementales, le terrain, etc.
06:41 Le changement climatique aussi.
06:43 Finalement, c'est un peu mon rôle ici, c'est de porter des projets pour les moyens aériens de demain,
06:47 avec plein de gens de compétences vraiment très diverses,
06:51 et avec ce que je peux apporter moi d'animation d'équipe.
06:56 Delphine Greil-Dumas, la chef du groupement des moyens aériens de sécurité civile de Nîmes-Garons.
07:01 On sait que c'est beaucoup de moyens qui sont déployés ici, c'est beaucoup d'argent également.
07:07 Selon un rapport du Sénat publié en 2022, une heure de vol de Canadair, c'est 16 000 euros.
07:13 C'est 12 600 euros pour une heure de vol d'un Dash et 5 200 euros pour une heure de vol d'un Beechcraft.
07:20 On était il y a quelques minutes à côté d'un Beechcraft.
07:22 Merci beaucoup Delphine Greil-Dumas et bonne journée à vous.
07:25 Merci.
07:27 Sous-titrage Société Radio-Canada
07:31 Merci à tous !

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