• il y a 7 mois
Le temps semble figé en Biélorussie, pays oublié où règne sans partage Alexandre Loukachenko, ancien chef de kolkhoze à la tête de l'État depuis 1994. Là-bas, le KGB s'appelle toujours KGB, les rues portent les noms de Marx et Engels, et la statue de Lénine domine la place centrale de Minsk, comme si l'homme imprimait toujours sa marque au destin du pays.
Parades patriotiques et militaires rythment les saisons biélorusses, orchestrées par le président omnipotent, intarissable défenseur de la fibre nationale et dénonçant sans fin l'idée d'un complot occidental pour conserver son pouvoir.
Disparitions, assassinats politiques et vagues de répression s'abattent sur ceux qui osent douter, résister, contredire la voix du maître. Car le pays est déchiré entre deux visions : l'une, attachée à Moscou et effrayée par la porosité de la crise ukrainienne frontalière, qui accepte la domination d'un pouvoir autoritaire, et l'autre résistante, qui s’emploie à aider les victimes de la répression et lutte pour la mémoire de ceux que le régime a fait disparaître.
Y aura-t-il un "printemps biélorusse" ?
La documentariste Manon Loizeau promène sa caméra dans un pays clivé, encombrant voisin de l'Europe qui sait tirer son parti des guerres d'influences entre Bruxelles et Moscou.

Category

Personnes
Transcription
00:00C'est une frontière au milieu d'un village, une frontière entre l'Est et l'Ouest.
00:14Un nouveau mur naît sur les décombres de l'URSS, un rideau de fer entre l'Europe et un pays resté soviétique, la République de Biélorussie.
00:24Deux fois par an, les portes vers l'Europe s'ouvrent pour quelques heures.
00:39Dès l'aube, les habitants se rassemblent. L'attente a duré un an, parfois plus, pour avoir le laissé passer de l'autre côté de la frontière. Un visa de sortie d'une journée.
00:54En 2004, le village de Pitskouni a été coupé en deux. Les maisons sont restées à l'Est et le cimetière s'est retrouvé en Lituanie, côté européen.
01:24Je vais le dire plus brièvement. Nous marchons simplement avec une seule jambe au milieu des siècles. Nous étions une seule famille.
01:34Mais quand l'Union a disparu, les républicains ont voulu l'indépendance. Ils pensaient qu'ils allaient vivre riches.
01:47Ils avaient tout pour eux-mêmes. Ils ont commencé à mettre des frontières. Ils ont commencé à haïr l'un l'autre. Le haïr, c'est le plus terrible.
02:02Un village à l'image du nouveau grand jeu qui se dessine entre l'Europe et la Russie. D'un côté des barbelés, les pays baltes et la Pologne, qui après la fin de l'URSS ont rejoint l'OTAN.
02:18De l'autre, la Biélorussie, devenue l'avant-poste de Moscou, dernier rempart stratégique du Kremlin pour préserver sa sphère d'influence.
02:29Au milieu, des habitants pris en otage des nouvelles frontières.
02:59Quand nous nous revoirons, aidez-nous. Tout le monde demande votre aide, vos conseils.
03:20Envoyez-nous sur le bon chemin.
04:00En Biélorussie, le temps semble s'être figé, comme si le pays n'avait jamais quitté le destin de l'homme rouge.
04:14Alexandre Loukachenko, un ancien chef de Colcos devenu petit-père des peuples, règne sans partage depuis le 10 décembre 1994.
04:29Le président omnipotent, véritable huburois, joue sur la fibre nationale et décline sans fin l'idée du complot occidental.
04:52Un thème plus sensible que jamais, dans un pays qui vit sous le regard insistant de Moscou et dans la crainte d'une guerre civile, comme celle que connaît son voisin ukrainien depuis 2014.
05:04La Biélorussie est aussi en danger.
05:08Les armes militaires s'accumulent à nos frontières.
05:12Aux proches des républicains soviétiques, des bases militaires sont installées.
05:19Des exercices et manœuvres sont organisés.
05:22Avec l'aide de notre 5e colonne intérieure, on essaie de déstabiliser l'atmosphère à l'intérieur de la payse.
05:30C'est pour cela que la vigilance et l'assurance de la sécurité du pays prennent une grande importance.
06:00Le peuple uni célèbre la victoire éternelle contre les agresseurs et fait front contre ceux qui sont désignés comme les ennemis de la nation, ceux qui osent douter, résister, contredire la voix du maître.
06:31La guerre civile
06:46Au Soviétistan, les ennemis de l'intérieur restent les cibles privilégiées du régime.
06:53La vie des familles et de ceux qui sont sur les listes des traîtres à la patrie y est toujours en suspens.
07:12Ce n'est pas de la peur, c'est l'acceptation de celle-ci.
07:19Tu apprends à vivre avec, tu apprends à te dire que tu auras peur quand cela arrivera.
07:31Il faut prendre cela au sérieux, mais essayer de ne pas réagir avec trop d'émotion, car sinon la peur et le pouvoir gagnent.
07:42A chaque fois, après un certain temps, la répression recommence.
07:48Il n'y a aucun répit et aucun sentiment de sécurité.
07:58Vivre avec la peur
08:01Alès Bialiatsky, éternel défenseur des droits de l'homme, a passé trois ans dans les prisons du régime d'Alexandre Loukachenko.
08:08Il sait qu'à tout moment, il peut être arrêté de nouveau.
08:15L'appartement d'Ales et Natacha garde la mémoire des jours sombres, des jours d'enfermement.
08:21Mais aussi de l'éternité.
08:24L'appartement d'Ales et Natacha garde la mémoire des jours sombres, des jours d'enfermement.
08:30Mais aussi ces milliers de lettres du monde entier reçues en captivité.
08:35Et puis ce souvenir unique de la liberté retrouvée.
08:40J'étais dans le bus en route pour la dacha.
08:44Mon téléphone sonne et là j'entends une voix qui me dit « Allo Natacha, n'aie pas peur, c'est Alès ». J'ai dit « Qui ? »
08:51« Non, en fait tu m'as dit qu'elle Alès ».
08:57« Quand je t'ai dit n'aie pas peur, c'est Alès, elle m'a répondu qu'elle Alès ». J'appelais toujours à des heures fixes.
09:05Ses coups de fil étaient à des heures précises, mais là ça sortait de nulle part.
09:12J'entendais sa voix, il me disait « c'est Alès », mais je n'arrivais pas à réaliser que c'était vraiment lui.
09:22Sur Facebook, tout le monde avait eu l'information de sa libération.
09:27Quand je suis arrivée à la gare, il y avait une foule immense.
09:35Mais jusqu'au dernier moment, je n'osais pas y croire.
09:45C'était un jour incroyable.
09:51Et voilà, c'était mon premier jour de liberté.
09:55Une nouvelle vie, une nouvelle étape de ma vie.
10:22Alès Bialiatski, un symbole dans son pays et à travers le monde.
10:31Souvent comparé à André Sakharov, son emprisonnement a suscité une vague de soutien sans précédent.
10:40Vice-président de la Fédération Internationale des Droits de l'Homme, il est devenu le prisonnier politique,
10:45incarnant la fuite en avant sécuritaire d'Alexandr Lukashenko.
10:58Pour moi, la liberté, ce n'est pas juste un mot, c'est un état fondamental de ma vie.
11:04Mais en me battant pour la liberté, j'ai perdu cette liberté.
11:10Étant donné le degré de peur qui a été diffusé dans la société,
11:15le pouvoir n'a pas besoin d'emprisonner des centaines ou des milliers de personnes pour des raisons politiques.
11:21Il suffit juste d'en détenir six et de les traiter très durement.
11:26C'est un signal envoyé à la société civile, à tous les acteurs de la société civile,
11:31à tous les acteurs de la société civile, à tous les acteurs de la société civile,
11:36C'est un signal envoyé à la société civile, à tous les activistes pour leur dire,
11:41faites attention, si vous vous montrez trop actifs, si vous parlez trop fort,
11:46chacun d'entre vous peut subir le sort de ceux qui sont en prison aujourd'hui.
12:06C'est là que j'étais dans cette colonie.
12:09Il y a deux ans de ma vie qui s'est passée ici.
12:12J'étais en prison.
12:14J'étais en prison.
12:16J'étais en prison.
12:18J'étais en prison.
12:20J'étais en prison.
12:22J'étais en prison.
12:24J'étais en prison.
12:26J'étais en prison.
12:28J'étais en prison.
12:30J'étais en prison.
12:32J'étais en prison.
12:33J'étais en prison.
12:35J'étais en prison.
12:41Les conditions étaient…
12:46mé pianantes, pour dire la vérité.
12:53Et parfois, d'un de ces maisons, quand il y avait des fêtes,
12:58ils lançaient des mirantes japonaises,
13:00C'était très beau à la nuit, ils volaient au-dessus de l'arrière-zone.
13:04Ils volaient là-bas et là-bas.
13:06On regardait comme ça, et ils ont lancé leurs flammes.
13:30...
13:35...
13:37...
13:40Loukachenko est au pouvoir depuis plus de 20 ans.
13:43C'est assez compréhensible.
13:45Une partie de la société biélorusse a été éduquée
13:48dans un Etat totalitaire.
13:50Ils se souviennent encore de Staline.
13:54...
13:56...
13:58Pour eux, des notions comme la liberté ou les droits de l'homme ne veulent rien dire.
14:08Ce qui leur importe, c'est l'ordre, le contrôle.
14:14C'est la répression de tous ceux qui sortent du rang dans cette terrible prison
14:18qui a été édifiée dans le cadre de l'état totalitaire stalinien.
14:28EUROPE
14:54Ces gens-là soutiennent Loukachenko par idéologie.
14:57C'est leur leader. Lui, il joue de ce souvenir de l'URSS, de l'idéologie qui a été inculquée au Biélorusse pendant leur scolarité.
15:07Ils sont ses adeptes. À leurs yeux, Loukachenko, c'est Dieu.
15:27Je ne suis pas un dictateur, c'est certain, parce que cela contredit mon esprit. Je considère la liberté de l'homme comme le plus important.
15:43L'histoire est ma vie. Je suis Dieu. Donnez-moi la même paix.
16:13Nous avons toujours été et serons les supports de la Russie. Les russes.
16:37Depuis son arrivée au pouvoir, Loukachenko joue sur la défense du pays, forteresse assiégée, pour justifier un budget démesuré pour l'armée.
16:47Des thèmes chers aux grands frères russes, avec qui le président biélorusse signe au fil des ans des traités d'intégration et de coopération économique et militaire.
16:57Les frontières entre la Russie biélorusse et la Russie ne peuvent pas s'éloigner.
17:15Alexandre Loukachenko, commandant du président de la République biélorusse.
17:21Le président biélorusse mêle rhétorique populiste et nationaliste.
17:29Il se montre sportif et proche des paysans, dans ce pays où les fermes collectives de l'époque soviétique perdurent.
17:39Alexandre Loukachenko est aussi soucieux des ouvriers, comme dans ses visites d'usines, où il limoge en direct sur la télévision d'état, un chef d'entreprise.
18:10Alexandre Loukachenko, commandant du président de la République biélorusse.
18:17A Minsk, un îlot de résistance survit depuis 20 ans.
18:23L'ONG Vesna.
18:26L'ONG Vesna est l'une des plus grosses entreprises de l'Union Européenne.
18:32L'ONG Vesna est l'une des plus grosses entreprises de l'Union Européenne.
18:38L'ONG Vesna est l'une des plus grosses entreprises de l'Union Européenne.
18:45L'ONG Vesna, le printemps.
18:49Fondée par Ales Bialiatsky en 1996, pendant les premières manifestations contre Loukachenko, pour venir en ados détenus et à leur famille.
18:59Vesna soutient tous ceux dont les droits sont bafoués en Biélorussie, et joue aussi un rôle d'observateur pendant les élections.
19:07Peu à peu, l'organisation est devenue un refuge pour tous ceux qui osent contester les méthodes du pouvoir.
19:18Quand as-tu été arrêté ?
19:21Le 23 mars.
19:24Ce sont les agents du KGB qui t'ont arrêté ?
19:27Oui, des agents du KGB et trois hommes des forces spéciales.
19:33Ils t'ont menotté ?
19:34Oui, j'avais les menottes et un sac en plastique sur la tête.
19:39Ah oui, le fameux sac noir pour que tu ne vois pas où ils t'emmènent.
19:43Je ne voyais plus rien, ils m'ont fait monter un escalier, aller à gauche et à droite, et après je ne me souviens plus de rien.
19:53Quand j'ai été déclaré prisonnier politique, je me suis dit que c'est allé être vraiment sérieux.
20:00J'ai senti les taux qui se resserraient.
20:03On était suspendus aux journaux télévisés.
20:06Si Loukachenko parlait avec la Russie, on se disait qu'il resterait en prison pour longtemps.
20:11S'il allait en Europe, on se disait que peut-être ça irait.
20:15Donc en fait, le temps passé en prison dépendait de la politique étrangère.
20:20Dans notre pays, ce qui règne, c'est la présomption de culpabilité.
20:25Il n'y a pas de présomption d'innocence.
20:27Si tu te retrouves entre les mains des forces de l'ordre, et que tu es activiste politique, tu es forcément coupable.
20:32Et tous les médias d'État vont te déclarer coupable.
20:35Tu n'as aucune chance.
20:40Ales Bialyatsky se bat pour protéger la jeunesse contestataire.
20:46Comme il lutte toujours contre l'oubli de ce que le régime a fait disparaître,
20:50dans ce pays où la machine à broyer de l'État n'a jamais faibli.
20:53Ici, à Kurapaty, dans la banlieue de Minsk, sinistre lieu d'exécution des purges staliniennes,
20:59Ales a été un des premiers dans les années 80 à se battre pour en faire un lieu de mémoire.
21:07En 1987, c'est ici qu'a eu lieu la première manifestation.
21:14C'est nous les jeunes qui l'avions organisée.
21:16Mille personnes sont venues ici.
21:20C'est devenu un lieu symbolique pour tous les gens qui manifestaient contre la dictature,
21:25contre le totalitarisme soviétique,
21:28ceux qui voulaient un avenir démocratique pour la Biélorussie,
21:32et le respect des droits de l'homme.
21:35C'était encore l'Union soviétique.
21:37Entre 60.000 et 100.000 personnes ont été fusillées ici.
21:46Les sections locales du KGB y emmenaient ceux qui étaient considérés comme les ennemis du peuple,
21:52pour des exécutions massives, sans jugement.
21:55Les soldats, les policiers, les policiers, les policiers,
21:59les policiers, les policiers, les policiers,
22:02les policiers, les policiers,
22:04pour des exécutions massives, sans jugement.
22:12Cette machine de répression, le pouvoir actuel veut la cacher,
22:16pour que les gens ne sachent pas ce qu'il s'est passé.
22:27On fait tout pour que cet endroit devienne un lieu de mémoire,
22:31même si le pouvoir n'en veut pas.
22:37C'est un lieu essentiel pour transmettre aux jeunes générations notre histoire.
22:44Je suis persuadé que nous devons apprendre aux jeunes
22:47que les enseignants doivent emmener leurs élèves ici,
22:50pour qu'ils voient à quoi mène le totalitarisme.
23:01Cette mémoire que le pouvoir biélorusse tente d'effacer,
23:04ces morts et ces crimes du passé qu'il aimerait que l'on oublie,
23:07ont des résonances dans la Biélorussie actuelle.
23:11En 1999, des opposants au régime
23:15ont aussi été engloutis par la répression d'État.
23:18On les appelle les disparus de Biélorussie.
23:22Un ancien ministre de l'Intérieur,
23:25un ancien ministre de l'Intérieur,
23:28un ancien ministre de l'Intérieur,
23:31un président de la Commission électorale,
23:34un homme d'affaires qui finançait l'opposition,
23:37et l'ancien cameraman personnel de Loukachenko,
23:40qui en savait trop.
23:44Je me bats pour la vérité sur la disparition de mon mari depuis plus de 15 ans.
23:53Son dernier jour. C'était le matin, très tôt.
23:55Il était en retard, il devait partir à l'aéroport pour chercher le journaliste Pavel Sheremet.
24:03Il s'est vite habillé. Ici, on entend tout, alors j'ai entendu comment il courait en descendant l'escalier.
24:09J'ai entendu démarrer le moteur de la voiture. C'était l'été, le balcon était ouvert et puis c'est tout.
24:17Je n'aurais jamais pensé que je ne le verrais plus jamais.
24:21Les gens qui sont mêlés aux disparitions étaient très haut placés.
24:30Il y avait deux ministres des affaires intérieures et le chef du conseil de sécurité du président.
24:36Le fait que jusqu'à aujourd'hui, Loukachenko n'ait pas autorisé l'arrestation de ces personnes,
24:48ni permis qu'ils soient interrogés, montre que non seulement il n'aide pas l'enquête, mais qu'il cache les faits.
24:58Ce pouvoir est un pouvoir criminel. En disant ça en Biélorussie, je peux être accusée et arrêtée pour calomnie.
25:06Donc je dois rester silencieuse, muette, ne rien demander.
25:15Que voulez-vous que je pense de ce pouvoir ?
25:18Que voulez-vous que je pense des gens qui ont volé mon destin, mon amour, mon futur, l'homme qui m'était le plus cher ?
25:30Ils ne m'ont même pas autorisé à l'enterrer. Ils m'ont empêchée de lui rendre un dernier hommage.
25:44J'ai prévu, y compris dans cette salle, qu'il n'y aurait pas de révolutions publiques et de criminels en Biélorussie.
26:14L'indépendance de l'EU donne finalement plus de 80% à Loukachenko.
26:19Les observateurs européens présents sont impuissants. La colère du peuple explose.
26:25N'ayez pas peur ! Ce n'est pas horrible ! C'est horrible de vivre dans une dictature !
26:32C'est horrible ! C'est horrible !
26:38Nicolas Stadkevich, candidat d'opposition, devient l'une des figures principales du mouvement de contestation.
26:45Nous formons une groupe périmaule et nous organisons une périmaule à Zurado,
26:52pour qu'il n'y ait plus de Loukachenko.
26:58Le rêve de liberté biélorusse se fracasse contre l'appareil de répression.
27:05Ce que vous avez essayé de construire hier à Minsk, ce n'est pas la démocratie, c'est le banditisme.
27:12C'est l'indépendance, c'est l'indépendance, c'est l'indépendance, c'est l'indépendance, c'est l'indépendance.
27:22Ce que vous avez essayé de construire hier à Minsk, ce n'est pas la démocratie, c'est le banditisme.
27:29Les vandales et les agresseurs ont perdu leur personnalité.
27:33Je veux seulement dire une chose, mes amis.
27:36Vous allez sortir sur la plage, sur la rue, ou encore quelque part.
27:40Vous ne recevrez pas la paix.
27:42Nous ne vous permettrons pas de la détruire, parce qu'elle nous a coûté cher.
27:49Dans les mois qui suivent, plus de 700 personnes sont emprisonnées
27:53et beaucoup seront condamnées à de lourdes peines de prison.
27:56Parmi elles, Alice Bialiatsky, mais aussi Nikolai Stadkevich et tous les candidats d'opposition aux élections.
28:04Bruxelles établit des sanctions économiques et dresse avec Washington une liste noire des personnalités proches du président Loukachenko.
28:11Le pouvoir biélorusse devient paria.
28:14Un bras de fer s'engage au cœur de l'Europe.
28:45Pendant l'hiver 2014, quatre ans après la répression de la révolte biélorusse,
28:50à quelques centaines de kilomètres de Minsk, un autre pays s'embrase, l'Ukraine.
29:01La révolution se déroule à Minsk.
29:04L'Ukraine est un des pays les plus en danger.
29:08La révolution se transforme rapidement en guerre civile et fait trembler toute la région.
29:14Un tournant pour Alexandre Loukachenko.
29:23Ces événements se déroulent sur nos frontières, sur nos proches, sur nos citoyens.
29:30Si vous me disiez aujourd'hui « Ecoutez, Loukachenko, l'Ukraine est en danger, il faut faire quelque chose,
29:39est-ce que tu es prêt à le faire ? », j'aurais bien essayé.
29:48En février 2015, celui qui depuis cinq ans avait été mis au bon de l'Europe réussit un tour de force.
29:55Alors qu'en Ukraine, le conflit s'éternise et atteint un lourd bilan de dix mille morts,
30:00le président biélorusse se positionne en grand pacificateur.
30:04Il héberge les négociations entre l'Europe et Vladimir Poutine dans son palais présidentiel,
30:09pour ce qu'on appellera les accords de Minsk.
30:12La dernière dictature d'Europe devient fréquentable et donne des gages pour obtenir la levée des sanctions européennes.
30:19Quelques mois plus tard, en septembre 2015,
30:22Alexandre Loukachenko libère le dernier prisonnier politique de Biélorussie.
30:30Nikolai Stadkevich sort enfin, après avoir passé plus de cinq ans dans les geôles du régime, en cellule d'isolement.
30:37La plus haineuse de sa vie.
30:41Je suis tellement heureux que tu sois libéré.
30:44Je ne savais même pas que tu étais libéré.
30:48Je suis venu et j'ai parlé de tout ça.
30:52Le plus important, c'est qu'on se voit avec Marina.
30:55Elle est sur le sol.
30:56Non, non.
30:57Elle est là.
30:58Elle est là.
30:59Elle est là.
31:00Elle est là.
31:01Elle est là.
31:02Elle est là.
31:03Elle est là.
31:04Elle est là.
31:05Elle est là.
31:06Elle est là.
31:07Elle est là.
31:08Elle est là.
31:09Elle est là.
31:10Elle est là.
31:11Elle est là.
31:12Elle est là.
31:13Elle est là.
31:14Elle est là.
31:15Elle est là.
31:16Je suis là.
31:17Ce n'est pas possible.
31:18C'est pas possible.
31:19Pourquoi est-ce que tu es là ?
31:20Tu n'aimes pas la reine ?
31:21C'est la reine.
31:22On a tout jasi !
31:23C'est la reine !
31:24Il est à table !
31:25Il est devant ce soir.
31:26Tu as la reine !
31:27Quelle reine c'est ?
31:28Tu vas pas le voir.
31:29Je vais pas le voir.
31:30Je vais pas le voir !
31:31Non, elle est là.
31:32Je vais pas la voir.
31:33Il est que dans ce quartier.
31:34Il est qu'un regne.
31:35La reine.
31:39Nous nous battons depuis des années pour montrer que ça vaut la peine de sacrifier
31:49notre liberté pour des idéaux.
31:51Mais aujourd'hui, Loukachenko est en train de recevoir de nouveaux soutiens, et ce sont
31:59les dirigeants occidentaux.
32:01Ils parlent à un homme qui est un dictateur et un criminel.
32:04En s'assayant à la même table que Loukachenko et en parlant affaire, ils le cautionnent.
32:12Ils montrent que la liberté et les idéaux ne sont qu'une farce.
32:19Ça ne veut pas dire qu'Aless et moi allons renoncer.
32:25Nous allons continuer le combat pour la liberté.
32:28Mais ce sera plus difficile.
32:31Fin septembre 2015, à Varsovie, ville refuge des exilés politiques biélorusses, se joue
32:37une partie décisive au sommet de l'OSCE.
32:40A la veille des élections présidentielles en Biélorussie, l'Europe s'apprête à
32:44reconnaître la validité du scrutin alors qu'aucun candidat de l'opposition n'a
32:49pu s'enregistrer.
32:50Elle parle même de lever les sanctions contre Minsk alors que la vérité est qu'il n'y
32:55a pas de scrutin.
32:56Elle parle même de lever les sanctions contre Minsk alors que la vérité sur les disparus
33:02n'est toujours pas connue.
33:03Le représentant du pouvoir est confiant.
33:05Tous les opposants au régime sont venus alerter.
33:13Svetlana et les familles de disparus tentent un dernier appel à l'aide.
33:20A travers vous, j'aimerais adresser un message à vos dirigeants pour qu'il y ait
33:29enfin une vraie volonté politique, désintéressée, qui exige de Minsk la création d'une enquête
33:35internationale sur les enlèvements politiques.
33:38Comment peut-on parler de rapprochement entre la Biélorussie et Bruxelles ? Comment peut-on
33:44parler de lever des sanctions contre Loukachenko vu le contexte actuel ?
33:48Je considère qu'il est criminel de parler avec un tel régime, un régime qui porte
33:54sur ses épaules autant de traces de sang.
33:56Avant de continuer, j'aimerais accueillir un invité très spécial qui vient tout juste
34:05d'être relâché de prison.
34:06Je suis très heureux que Nikolai Stadkevich soit ici avec nous aujourd'hui.
34:13C'est très étrange pour moi de voir l'Europe reconnaître ses élections comme légitimes.
34:30C'est jouer un drôle de jeu avec Loukachenko.
34:38C'est stupide, car vous n'arriverez jamais à sortir Loukachenko de l'influence de la
34:47Russie.
34:48Il n'est qu'une marionnette.
34:49Toute l'économie biélorusse dépend de la Russie.
34:57Loukachenko cherche à se rapprocher de l'Occident et il m'a libéré seulement parce que l'argent
35:03de la Russie ne suffit plus.
35:05La Russie ne peut pas lui donner plus.
35:07En jouant avec l'Occident, il veut faire peur à la Russie et obtenir plus d'argent de
35:15Poutine.
35:16Je ne comprendrai jamais ces gens qui voient en ces élections un progrès et je considère
35:25cette attitude comme une trahison au peuple biélorusse.
35:28On va continuer notre lutte pour notre pays.
35:36On a compris qu'il n'y a que nous qui puissions le rendre libre.
35:39Alors s'il vous plaît, ne nous empêchez pas de le faire.
35:51En octobre 2015, sans adversaire réel, Alexandre Loukachenko sera triomphalement réélu avec
35:5789% des voix dans le silence de la communauté internationale.
36:03Dans les républiques post-soviétiques, le peuple a dégouté de la démocratie.
36:09Maintenant, c'est l'inverse.
36:11Il y a un processus qui s'appuie sur le soutien du peuple, un processus d'un pays puissant
36:19qui ne doit pas permettre le chaos et surtout la guerre civile à l'intérieur.
36:26Le peuple biélorusse, qui vit dans la peur d'un scénario de guerre civile comme en
36:35Ukraine, a choisi le statu quo.
36:39Bruxelles lèvera les sanctions contre la Biélorussie dans les mois qui suivent, les
36:44accords économiques se profilent, le maître de Minsk triomphe et se trouve une nouvelle
36:49cible.
36:56Le peuple biélorusse, qui vit dans la peur d'un scénario de guerre civile comme en
37:02Ukraine, a choisi le statu quo.
37:05Le peuple biélorusse, qui vit dans la peur d'un scénario de guerre civile comme en
37:11Ukraine, a choisi le statut quo.
37:14Le peuple biélorusse, qui vit dans la peur d'un scénario de guerre civile comme en
37:21Ukraine, a choisi le statut quo.
37:25Au début de l'année 2017, le gouvernement biélorusse fait voter le décret numéro
37:313.
37:32Il impose aux parasites, c'est-à-dire les chômeurs, les étudiants, les retraités,
37:37de verser à l'État l'équivalent d'un mois de salaire par an.
37:47Dans un pays touché de plein fouet par la crise économique, que l'aide russe ne parvient
37:51plus à compenser, c'est la mesure de trop.
38:09Des dizaines de milliers de personnes protestent dans toutes les grandes villes du pays.
38:13Un printemps biélorusse qui prend tout le monde de surprise.
38:18La révolte sociale se transforme rapidement en mouvement contre le régime.
38:22Le pouvoir prend peur.
38:24Beaucoup de nouveaux contestataires sont ceux qui ont toujours voté Loukachenko.
38:29La répression est immédiate et brutale contre les révoltés du printemps.
38:37Des centaines de personnes sont arrêtées.
38:48À 300 kilomètres de Minsk, dans la ville de Gomel, le mouvement de protestation n'a pas cessé.
39:02Maxime Filippovitch, un ancien ouvrier, est devenu une figure incontournable des révoltés du printemps.
39:08Il a créé son blog et sa propre chaîne YouTube, qui est suivie par 300 000 followers.
39:16Depuis que j'ai arrêté de me taire, que je me suis mis à raconter ce qui se passe dans ma vie
39:22et dans la vie des autres, depuis que j'ai commencé à dire et à montrer la vérité,
39:27j'ai commencé à avoir des problèmes.
39:29J'ai commencé à avoir des problèmes avec les autres.
39:32J'ai commencé à avoir des problèmes avec les autres.
39:35Quand j'ai commencé à dire et à montrer la vérité, les problèmes pour moi ont commencé.
39:41Les problèmes au travail d'abord.
39:45J'étais un simple ouvrier à l'usine et je travaillais comme chauffeur.
39:50J'ai essayé de faire respecter mes droits.
39:53On travaillait très tard, mais sur le tableau, ils inscrivaient des horaires qui n'avaient rien à voir.
39:58Ils trichaient.
40:00Au final, j'ai été licencié, ils n'ont pas prolongé mon contrat.
40:06Alors, j'ai commencé à suivre ces rassemblements pacifiques,
40:10à filmer les manifestations, les gens, ce qu'ils racontaient.
40:25Au fil des mois, Maxime devient un véritable contre-pouvoir.
40:35Merci pour votre soutien.
40:37Bonjour, Bélarusse.
40:39Merci à vous.
40:40Bien joué.
40:41Restez ensemble.
40:43Merci beaucoup.
40:44J'observe vos commentaires sur Youtube.
40:48Merci pour votre soutien.
40:49Merci pour votre soutien.
40:51Il n'y a pas de travail.
40:52Je n'ai plus d'emploi.
40:53Je n'ai plus d'emploi.
40:54Je n'ai plus d'emploi.
40:55Je n'ai plus d'emploi.
40:56Je n'ai plus d'emploi.
40:57Je n'ai plus d'emploi.
40:58Je n'ai plus d'emploi.
40:59Je n'ai plus d'emploi.
41:00Je n'ai plus d'emploi.
41:01Je n'ai plus d'emploi.
41:02Je n'ai plus d'emploi.
41:03Encore encore à Belgique.
41:05Regarde, ils vivent avec les nous.
41:09Ils portent des vêtements.
41:11Des filles milieux.
41:14Bonjour, je suis Alexandre.
41:27Et voici où ils ont bloqué à cause de nous.
41:30Ils ont commencé par me mettre en prison, en cellule d'isolement, 4 fois de suite,
41:4732 jours et 32 nuits.
42:17On se lève des couches, on s'en va sauver nos enfants.
42:21Sur mon fils et sur les enfants qui ont été tués à Minsk, ce n'est pas terminé.
42:27Soyez fiers, regardez ce qu'il y a autour de nous, de notre génération,
42:32qui a été trompée, qui a été trompée, qui a été trompée.
42:36Quelles enfants ont grandi, intelligents, intelligents, honnêtes,
42:41pures, soleilles enfants.
42:43Qu'est-ce qu'il faut faire pour aider ceux qui sont sur le sol ?
42:47Se lever et sortir, au moins pour commencer, dans les nombres qui sont prononcés.
42:52Sortir et dire que je n'y suis pas.
42:55Et j'ai honte de ne plus parler depuis tant d'années.
43:01À la veille de son dernier procès,
43:03Maxime reçoit un soutien symbolique, comme un passage de relais.
43:09C'est à Gomel qu'Ales Bialetski a mené ses premières actions de contestation
43:14contre le régime soviétique, quand il était étudiant.
43:20J'ai reçu des messages, des messages de soutien,
43:25Le pire pour Maxime, c'est qu'il n'arrive jamais vraiment à sortir de prison.
43:30Quand il lui reste deux jours de peine,
43:32on l'amène dans un tribunal fermé, sans témoin,
43:35et on lui ajoute sept ou huit jours.
43:38Puis il l'épurge, il lui reste un ou deux jours, et on lui en rajoute à nouveau.
43:42On est cinquante à l'attendre devant le tribunal.
43:44On crie Maxime, et le policier nous apprend qu'il est deux minutes plus tard.
43:49Ils n'ont peur que d'une seule chose, c'est la vérité.
43:53On n'a presque pas de presse indépendante,
43:55il n'y a que des médias d'Etat où il y a beaucoup de mensonges.
43:59Ils ont peur de la vérité, juste de la vérité.
44:02Si chacun se met à raconter ce qu'il a vu,
44:05ce qu'il a vu, ce qu'il a vu,
44:07ce qu'il a vu, ce qu'il a vu,
44:09ce qu'il a vu, ce qu'il a vu,
44:11ce qu'il a vu, ce qu'il a vu,
44:13ce qu'il a vu, ce qu'il a vu,
44:15ce qu'il a vu, ce qu'il a vu,
44:17si chacun se met à raconter ce qu'il se passe,
44:20comment les bureaucrates et les fonctionnaires les traitent,
44:23si tout le monde commence à parler,
44:25vous n'imaginez même pas ce qui va se passer dans ce pays.
44:28Mon but, c'est que la vérité sorte de partout,
44:32que les gens cessent d'avoir peur et parlent.
44:35Et c'est exactement ce qui se passe depuis six mois.
44:38Je suis très heureux que la vérité commence enfin à sortir.
44:48À Minsk, tout l'appareil policier du régime est mobilisé
44:51pour ficher ceux qui s'expriment encore.
44:54Les services secrets y sont souvent aussi nombreux
44:57que les manifestants.
44:59N'obligez pas les policiers
45:01à utiliser de la force physique
45:04et à utiliser des moyens spéciaux.
45:07Encore une fois, nous vous demandons d'assister.
45:11Merci de ne pas avoir peur
45:14et de ne pas vous laisser effrayer par ce régime
45:17qui a arrêté la veille de notre rendez-vous,
45:20Nikolai Statkevich.
45:23Ce n'était même pas une arrestation,
45:26mais un kidnapping.
45:29Il y a eu un coup de poing.
45:32Il y a eu un coup de poing.
45:35Il y a eu un coup de poing.
45:38Il y a eu un coup de poing.
45:41Il y a eu un coup de poing.
45:44Il y a eu un coup de poing.
45:47Il y a eu un coup de poing.
45:50Il y a eu un coup de poing.
45:53Il y a eu un coup de poing.
45:56Il y a eu un coup de poing.
45:59Il y a eu un coup de poing.
46:02Il y a eu un coup de poing.
46:06Marina, la femme de Nikolaï Statkevich,
46:09est avec nous aujourd'hui.
46:12Le pouvoir met en prison
46:17les meilleurs de ce pays.
46:24Je rappelle encore une fois
46:27que le peuple n'est pas au service du régime,
46:30mais c'est le régime qui doit servir le peuple.
46:33Ce jour-là, le petit cortège de 200 manifestants osera défier les forces de l'ordre en s'emparant
46:44de l'allée centrale de Minsk.
46:48Les leaders seront tous arrêtés dans les jours qui suivent.
46:53Comme si de rien n'était, comme si la fureur des provinces et le cri de désespoir de
47:06ceux que l'État a nommé « parasites » n'existaient pas, la vie continue au pays
47:10des soviets.
47:11Je vous aime beaucoup et je suis très fière de notre Bélarusse.
47:41Je vous aime beaucoup et je suis très fière de notre Bélarusse.
48:01Je vous aime beaucoup et je suis très fière de notre Bélarusse.
48:21Je vous aime beaucoup et je suis très fière de notre Bélarusse.
48:49Geste dérisoire, le Parlement européen organise une journée consacrée à la Biélorussie.
48:55Aleš Bialiatski et d'autres opposants ne renoncent pas à se faire enfin entendre.
49:00Svetlana Aleksejević, prix Nobel de littérature d'origine biélorusse, s'exprime pour la
49:11première fois à leur côté.
49:12Pourquoi le communisme que nous pensions avoir enterré avec tant de joie dans les
49:27années 1990 est-il toujours vivant ? Et plus que cela, avec tous ces retournements de l'histoire,
49:39il est même célébré.
49:40Pourquoi à Moscou, la statue de Félix Dzerzhinsky, le fondateur du KGB, qui était à terre,
49:49pourquoi cette statue est de nouveau debout et prête à marcher ? Marcher où ? Dans
49:56quelle direction ? Où devons-nous aller ? Qu'est-ce qui nous attend ? Pourquoi a-t-on
50:04posé une plaque en mémoire de Staline, là où celui-ci avait son bureau ? Et pourquoi
50:10des dizaines de musées Staline ouvrent partout ? Pourquoi notre histoire se répète-t-elle
50:16de manière aussi folle ?
50:17Le printemps a bien montré que tout peut changer rapidement.
50:24La situation très instable persiste.
50:27Mais malgré tout cela, nous, avec nos collègues, nos partenaires, nous sommes à la recherche
50:35de possibilités de continuer notre travail.
50:36Et nous adressons notre demande au Parlement européen de continuer le soutien moral aux
50:43forces démocratiques de la société bélarusse, parce que ce sont elles qui sont les partenaires
50:49stables de l'Union européenne.
50:50La plupart des Bélarusses veulent vivre en Europe.
50:57Ils se voient comme faisant partie de la société européenne, et ce sont eux vos partenaires
51:03à long terme.
51:04En attendant que l'Europe réagisse, la Biélorussie se prépare à célébrer un nouveau rapprochement
51:27avec Moscou.
51:29Le 3 juillet, pour la fête nationale, dans le grand parc d'attractions dédié à
51:34Staline, on rejoue en famille la résistance à l'envahisseur.
51:58A Minsk, les deux armées s'affichent côte à côte, comme un avant-goût des grandes
52:09manœuvres de septembre 2017, où cent mille soldats russes se sont invités sur le sol
52:14biélorusse.
52:15Pour l'occasion, Vladimir Poutine leur a donné le nom de Zapad, l'Occident.
52:21Bruit de bottes aux frontières, ravivant un climat de guerre froide, ultime défi de
52:27Moscou et éternel retour du grand jeu entre Est et Ouest.
52:34Cet automne, il y aura des exercices militaires, sur notre terre se retrouveront des milliers
52:43de militaires étrangers venant d'un pays qui mène des guerres tout autour.
52:47Le scénario de ces exercices est très agressif, nous risquons de nous retrouver non pas sous
52:52l'occupation interne, mais pire, sous occupation externe.
52:56C'est de la responsabilité des fils et des filles de Bélarusse de sauvegarder notre
53:00pays, de le libérer et de le sauvegarder.
53:02Vive la Biélorussie !
53:04Bruit de bouteilles de feuilles de feuilles
53:10Notre but, c'est de vivre dans un pays normal.
53:14Moi, je veux juste un pays normal et une vie digne pour les gens.
53:21Ne pas avoir honte, ne pas avoir le sentiment de s'être trompé, ni d'avoir trahi, se
53:29dire qu'on a parlé quand il fallait parler, qu'on a agi quand on pouvait agir.
53:44Presque toute ma vie, j'ai voulu des changements pour mon pays.
53:48Et je n'abandonne pas l'espoir que ces efforts portent un jour leurs fruits.
53:52Et je vois même que c'est déjà le cas dans une certaine mesure.
54:02Ces changements ne sont peut-être pas très visibles.
54:06La Biélorussie est couverte d'une chape de plomb, mais sous cette chape, des processus
54:12sont à l'œuvre.
54:13Notre travail est l'un des éléments qui contribuent à ce que la société arrive à maturité.
54:18C'est fondamental.
54:25Symbole de ces frémissements, l'OSCE a tenu pour la première fois son congrès annuel
54:30à Minsk.
54:31ONG et membres de l'opposition se sont retrouvés à la même table que les responsables du
54:36pouvoir biélorusse dans une conférence sur les droits de l'homme, une réunion jusque-là
54:40impensable.
54:41Paris, de l'Occident, de dialoguer avec le dernier dictateur d'Europe, double jeu de
54:47Loukachenko qui courtise à la fois Moscou et Bruxelles.
54:51Mais aussi un réel espoir pour ceux qui résistent, en souhaitant que le piège de la réelle
55:00politique ne se referme pas sur eux.
55:11C'est l'occasion pour nous d'entraîner ce qui s'est passé, ce qui s'est passé,
55:21ce qui s'est passé, ce qui s'est passé, ce qui s'est passé, ce qui s'est passé,
55:31ce qui s'est passé, ce qui s'est passé, ce qui s'est passé, ce qui s'est passé,
55:39ce qui s'est passé.
55:41C'est l'occasion pour nous d'entraîner ce qui s'est passé, ce qui s'est passé, ce qui
55:47s'est passé, ce qui s'est passé, ce qui s'est passé, ce qui s'est passé, ce qui s'est
55:51passé.
55:52C'est l'occasion pour nous d'entraîner ce qui s'est passé, ce qui s'est passé, ce
55:55qui s'est passé.
55:56C'est l'occasion pour nous d'entraîner ce qui s'est passé, ce qui s'est passé.
55:57C'est l'occasion pour nous d'entraîner ce qui s'est passé, ce qui s'est passé.
55:58C'est l'occasion pour nous d'entraîner ce qui s'est passé, ce qui s'est passé.
55:59C'est l'occasion pour nous d'entraîner ce qui s'est passé, ce qui s'est passé.
56:00C'est l'occasion pour nous d'entraîner ce qui s'est passé, ce qui s'est passé.
56:01C'est l'occasion pour nous d'entraîner ce qui s'est passé.
56:02C'est l'occasion pour nous d'entraîner ce qui s'est passé.
56:03C'est l'occasion pour nous d'entraîner ce qui s'est passé.
56:04C'est l'occasion pour nous d'entraîner ce qui s'est passé.
56:05C'est l'occasion pour nous d'entraîner ce qui s'est passé.
56:06C'est l'occasion pour nous d'entraîner ce qui s'est passé.
56:07C'est l'occasion pour nous d'entraîner ce qui s'est passé.
56:08C'est l'occasion pour nous d'entraîner ce qui s'est passé.
56:09C'est l'occasion pour nous d'entraîner ce qui s'est passé.
56:10C'est l'occasion pour nous d'entraîner ce qui s'est passé.
56:11C'est l'occasion pour nous d'entraîner ce qui s'est passé.
56:12C'est l'occasion pour nous d'entraîner ce qui s'est passé.
56:13C'est l'occasion pour nous d'entraîner ce qui s'est passé.
56:14C'est l'occasion pour nous d'entraîner ce qui s'est passé.
56:15C'est l'occasion pour nous d'entraîner ce qui s'est passé.
56:16C'est l'occasion pour nous d'entraîner ce qui s'est passé.
56:37C'est l'occasion pour nous d'entraîner ce qui s'est passé.
56:44C'est l'occasion pour nous d'entraîner ce qui s'est passé.

Recommandations