• il y a 5 mois
À travers cette vidéo je vous raconte la genèse du projet "Orange Mécanique", mais aussi son message, la réception du film et la place qu'il entretien dans la filmographie de Stanley Kubrick.

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Sources :

- https://fr.wikipedia.org/wiki/Orange_m%C3%A9canique
- https://www.hollywoodreporter.com/movies/movie-features/malcolm-mcdowell-gene-kelly-upset-a-clockwork-orange-singin-in-the-rain-1235001488/
- https://www.youtube.com/watch?v=EYAKTYhoIkM
- https://youtu.be/41OIPyMwB6Q
- Il était une fois... Orange Mécanique réalisé par Antoine de Gaudemar

#OrangeMecanique #Kubrick #Cinema
Transcription
00:00Quand Stanley Kubrick entreprend de tourner Orange Mécanique, il le fait un peu par dépit
00:12car à cette époque, son projet sur Napoléon a été annulé.
00:15Mais quand il prend la peine de s'intéresser au livre d'Anthony Burgess, la révélation
00:20est instantanée.
00:21Stanley en fait sa priorité et décide de lancer la production de l'adaptation cinématographique.
00:26Au début des années 70, il peut tout se permettre.
00:29Il vient d'éblouir le monde avec 2001 l'Odyssée de l'espace.
00:32La Warner lui laisse donc carte blanche et vous allez voir que de son tournage jusqu'à
00:37sa sortie, travailler sur ce film fut loin d'être une partie de plaisir.
00:41Mais laissez-moi d'abord vous parler du film en lui-même.
00:45Dans cette dystopie, on va suivre Alex et sa bande de drugs qui aiment s'adonner à
00:49l'ultra-violence.
00:50Vol, viol, passage à tabac, voilà ce qui résume les hobbies du jeune adolescent en
00:55plus de trouver un vrai plaisir à l'écoute de son idole Ludwig van Beethoven.
00:59Mais un soir, Alex va commettre le geste de trop en tuant une dame dans sa demeure à
01:04l'aide d'une arme assez spéciale.
01:07Trahi par ses drugs après ce geste, il sera emprisonné pour ce meurtre.
01:11Mais pour bénéficier d'une remise de peine, le jeune Alex décide de se soumettre à un
01:15tout nouveau traitement psychologique appelé Ludovico.
01:18L'idée étant de débarrasser les détenus de toute envie de violence.
01:21Pour cela, Alex passera par une série de tests, dont plusieurs visionnages forcés
01:25d'images ultra-violentes afin de l'en dégoûter pour de bon.
01:28Le traitement fonctionne, Alex ressent du dégoût à la moindre pensée barbare.
01:32Mais toute la violence qu'il a causée va se retourner contre lui, ses parents ne le
01:36voudront plus.
01:37Ses amis, désormais devenus policiers, se serviront de leur nouvelle autorité pour
01:41le torturer.
01:42Et les gens qui l'a blessé finiront par lui rendre l'appareil.
01:44Après une tentative de suicide, le gouvernement, à l'origine du traitement Ludovico, décidera
01:49de l'opérer du cerveau afin qu'il retrouve ses instincts tueurs, ce qui le conduira à
01:53s'associer avec eux dans ce qui s'annonce être une nouvelle vague de violence.
01:57Kubrick nous livre ici une vision très singulière, une fable anticonformiste de premier ordre
02:03où le message est que l'être humain doit avoir la liberté de choisir ce qui l'apporte
02:07à la société, aider son prochain ou le détruire.
02:10Un parti pris qui ne plaira pas à tout le monde.
02:12Mais son auteur le défendra coûte que coûte, sans jamais imposer sa vision, mais sans jamais
02:17la renier également.
02:18Vous avez un sentiment de plus en plus élevé entre les jeunes que la politique et les
02:26moyens légaux du changement social sont trop lents et peut-être inutiles.
02:31D'un autre côté, vous avez une autorité qui se sent menacée par le terrorisme et ce
02:42sens de l'anarchie qui s'élève qu'ils peuvent ressentir.
02:45Et la question est, comment arrive-t-on, si c'est plus possible, à une sorte de balance?
02:55Je ne sais pas l'answer.
02:56Cela ne lie certainement pas dans cette vue utopique et optimiste que si vous détruisez l'autorité,
03:05quelque chose de bien arrivera.
03:07Et également, cela ne lie pas en disant que l'autorité doit imposer sa volonté avec
03:12plus de force.
03:14Le film se construit en trois parties.
03:24La première, très onirique dans sa direction artistique, met en avant la violence gratuite
03:29à laquelle peut se donner Alex et son groupe.
03:31On assiste simplement à un enchaînement de barbarie incompréhensible, jusqu'au geste
03:35de trop qui amorcera la seconde partie, l'emprisonnement d'Alex et son reconditionnement en tant
03:40que citoyen modèle.
03:41En tout cas, c'est ce que sous-entend le gouvernement à travers sa recette miracle
03:45qui fonctionne sur le papier, mais qui prive l'individu de libre arbitre.
03:48Durant le troisième acte, la photographie se veut bien plus réaliste, l'architecture
03:53est plus froide, plus acérée.
03:54Une manière de souligner qu'Alex est désormais à la merci d'une société dans laquelle
03:58il tente de se réinsérer, sans se douter que les victimes sont désormais les bourreaux,
04:02que les figures d'autorité d'aujourd'hui sont les délinquants d'autrefois.
04:05Que les hommes avec une vision pacifiste peuvent aussi se laisser tenter par d'horribles
04:10pulsions.
04:11Alex, en quelque sorte, va récolter ce qu'il a semé, et Kubrick va avoir le culot d'essayer
04:15de nous faire avoir de l'empathie pour cet être absolument détestable.
04:18Mais ce retournement de situation a du sens, puisque le film veut vraiment nous faire comprendre
04:23qu'Alex n'est pas le réel antagoniste.
04:25Il n'est qu'un pion sur l'échiquier d'un gouvernement opportuniste qui ne cherche
04:28pas à éradiquer la violence par la prévention, mais en la cachant sous le lit, comme une
04:33honte que l'on dissimule mais qui est toujours là.
04:35Voilà comment des hommes qui se sont adonnés à cette violence le font désormais avec
04:39un uniforme.
04:40Voilà comment, quelle que soit la situation du film, Alex provoquera ou subira cette
04:44violence, car elle est omniprésente, elle gangrène une société qui ne fonctionne
04:48que par ce prisme.
04:49Voilà comment un gouvernement totalitaire et ses opposants plus libéraux vont se tirer
04:54la couverture qui va s'avérer être la jeunesse d'un pays qui va subir ce jeu malsain.
04:58Voilà comment Alex va finir par retrouver cet instinct violent pour finalement le mettre
05:02au service d'une autorité qui a pourtant tout fait pour l'éradiquer.
05:07Dans sa mise en scène, Kubrick nous met face à cette violence.
05:10On est soit la victime, soit le bourreau, mais devant ce film, on ne peut y échapper.
05:14Les plans sont très serrés, parfois en vue subjective, le malaise est palpable.
05:19A l'image d'Alex, nous sommes forcés de regarder.
05:22Mais le malaise s'étendra jusqu'au tournage, car Kubrick fait honneur à sa réputation
05:27et en ce qui concerne la direction d'acteur, il ira tutoyer les limites de l'acceptable.
05:31Par exemple, durant la fameuse scène où Alex est forcé de regarder des images violentes,
05:35Malcolm McDowell est dans un malaise palpable.
05:38Les pinces en métal qui gardent ses yeux ouverts sont très désagréables, le scientifique
05:42à côté de lui est en réalité un véritable docteur qui se devait d'être là pour humidifier
05:47ses yeux en permanence.
05:48Mais la scène s'allonge et l'acteur commence à entrer dans une réelle folie, la douleur
05:52devient insoutenable, les cris commencent, et dans un geste désespéré, il se libère
05:59de force de sa camisole et s'arrache au passage une des pinces.
06:02Sa cornée en prendra un sacré coup et il perdra la vue durant plusieurs jours.
06:07Dans la scène de bagarre au théâtre, il se cassera plusieurs côtes, sans oublier
06:11la scène de noyade en plan séquence qui nous a toutes et tous sortis du film, trop
06:15occupé à se demander si l'acteur n'allait pas réellement se noyer.
06:18Stanley Kubrick est un réalisateur exigeant, peut-être trop parfois, mais Malcolm McDowell
06:23ne lui en a jamais tenu compte.
06:25Il en garde même un assez bon souvenir selon ses dires, se rappelant d'un Stanley Kubrick
06:29joyeux et ouvert aux idées, car contrairement à ce qu'il se dit, le réalisateur savait
06:34faire confiance à la créativité de ses équipes.
06:59C'est McDowell qui suggérera la tenue du personnage d'Alex en montrant au réalisateur
07:10sa propre tenue de criquette.
07:12Kubrick lui demandera de mettre sa coque de protection par-dessus son pantalon, et le
07:16tour était joué, Alex est né.
07:18La scène où le personnage chante « Singing in the rain » est aussi une improvisation
07:23de l'acteur.
07:24Kubrick voulait que le personnage fasse preuve d'une nonchalance à travers ses actes en
07:28chantant une chanson.
07:29McDowell suggérera celle-ci car c'est la seule qu'il connaissait par cœur, « Aux
07:33Grandes Dames » de Gene Kelly.
07:59d'acteurs anglais.
08:00On y est allé, et l'hôte de la soirée, je ne sais plus qui c'était, est venu vers
08:10moi en me disant « Malcolm, vous n'allez pas le croire, Gene Kelly est là, vous aimeriez
08:14le rencontrer ? » Je dis « Oui, avec joie ! » Il a tapé sur l'épaule de Gene Kelly
08:21qui me tournait le dos, et il lui a dit « Monsieur Kelly, j'aimerais vous présenter Malcolm
08:25McDowell ».
08:27Il m'a toisé de haut en bas, et il est parti.
08:33« Orange Mécanique » c'est aussi ça, un groupe d'artistes talentueux qui a permis
08:37à un film légendaire de voir le jour.
08:39Ils ont même réussi à embaucher Dark Vador.
08:42Seulement voilà, les choses vont sérieusement commencer à se gâter quand le film sort
08:46en salle dans le monde entier au début de l'année 1972.
08:49Le film est instantanément un succès, notamment aux Etats-Unis où un nouveau genre de cinéma,
09:00plus réaliste, plus violent, voit le jour.
09:02Une période que l'on appelle le Nouvel Hollywood, et où ce sont les mots de la société
09:06que l'on nous montre sur grand écran.
09:08En France, le film est le plus gros succès de Kubrick avec plus de 7 millions d'entrées.
09:12Mais après de longues semaines à l'affiche, le film disparaîtra subitement, et il faudra
09:16attendre 1996, soit plus de 20 ans, pour que les français aient de nouveau accès
09:20au film via sa première sortie en VHS.
09:2320 ans après sa création, le film culte de Stanley Kubrick, Orange Mécanique, actuellement
09:27sur les écrans, tourne la tête des cinéphiles et des adolescents.
09:31Un véritable phénomène de société, Kubrick visionnaire, le talent du metteur en scène
09:36américain adopté par la génération des années 90.
09:40L'explication de cette censure nous vient surtout du Royaume-Uni, où le film sera un
09:43gros succès également, mais un succès très mal reçu par la société anglaise.
09:47A la sortie du film, de nombreux jeunes délinquants se projetteront sur le personnage d'Alex
09:52sans essayer de comprendre le message de l'oeuvre.
09:54Ils répéteront ces actes de violence en revendiquant fièrement s'être inspiré
09:58d'Orange Mécanique.
09:59Voilà comment une vague d'agression suivra la sortie du film en Angleterre, ce qui poussera
10:04le gouvernement à protester contre l'oeuvre de Kubrick.
10:07Le réalisateur, domicilié non loin de Londres à l'époque, recevra des lettres de menaces
10:11par centaines.
10:12Des gens se regrouperont devant chez lui pour protester.
10:15Stanley Kubrick, par peur qu'il arrive quelque chose à sa famille, contactera la Warner
10:19afin de stopper la projection du film sur le territoire anglais.
10:22« Des policiers sont venus avec plusieurs lettres à la main en nous disant que la menace
10:27était réelle et qu'ils devaient nous protéger.
10:29Alors Stanley a pris son téléphone et a appelé la Warner pour leur dire que ça devenait
10:34invivable tellement ça prenait des proportions insensées et il a demandé à ce que le film
10:39soit retiré.
10:40»
10:41Et aussi étrange que cela puisse paraître, la Warner acceptera la demande du réalisateur
10:46malgré un succès phénoménal pour le film, qui stoppera sa course en salles après plus
10:50de 61 semaines d'exploitation.
10:52Il faudra attendre 28 ans, en 2000, soit quelques mois après la mort de Kubrick, pour que le
10:57film soit de nouveau disponible en Angleterre.
10:59Aujourd'hui, et à la relecture, on se rend compte que rien n'est réellement montré
11:07dans Orange Mécanique.
11:09La violence est suggérée, mais l'imaginaire malsain d'une population aux abois se chargera
11:13de censurer le film, ce qui, paradoxalement, lui offrira cette aura mystique, ce sentiment
11:18d'interdit qui en fait encore aujourd'hui une oeuvre culte, ou devrais-je dire tout
11:23simplement, une oeuvre de monsieur Stanley Kubrick.
11:38C'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c