En visite en Nouvelle-Calédonie depuis hier, le président de la République Emmanuel Macron s'est entretenu ce jeudi 23 mai avec les composantes loyalistes et indépendantistes. Une visite politique et sécuritaire sous tension, le retour au calme étant fragile.
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00:00 -Ici, réunis des conclusions et des décisions
00:03 que je prenais à l'issue de cette journée,
00:05 je voulais vous rendre compte.
00:08 D'abord, je veux ici redire que nous sommes,
00:11 avec le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer,
00:15 le ministre des Armées,
00:16 la ministre déléguée aux Outre-mer,
00:18 je remercie de leur présence arrivée ce matin
00:22 pour apporter notre plein soutien aux commissaires,
00:24 à l'ensemble du service de l'Etat, des élus,
00:28 mais pour dire aussi le soutien de la nation toute entière,
00:32 celles et ceux qui sont tombés depuis le début de ces violences.
00:36 Et j'ai eu l'occasion, ce matin, de faire un moment de recueillement
00:39 pour à la fois nos deux gendarmes
00:45 et pour toutes les victimes depuis le début des violences.
00:51 L'objectif qui est le nôtre est double.
00:56 Premièrement, ne rien céder à la violence
00:58 qui s'est installée depuis maintenant 11 jours,
01:01 parce qu'elle n'a pas cours en République.
01:04 Trouver un chemin d'apaisement pour que le dialogue revienne
01:09 au plus vite et que donc la place à la concertation
01:13 et la construction d'un accord d'ensemble
01:16 puisse permettre de sortir par le haut de la situation
01:18 dans laquelle nous sommes.
01:20 Le premier élément est un élément de sécurité
01:24 et de rétablissement de l'ordre.
01:25 J'ai eu l'occasion, ce matin, en arrivant,
01:27 de survoler les communes de Grand Nouméa
01:32 et plusieurs quartiers de Nouméa
01:33 où des barrages et des zones de tension existent encore.
01:37 Et je sais ici la grande détresse,
01:38 la fatigue dans laquelle sont plongés
01:41 plusieurs de nos compatriotes,
01:43 qu'ils protègent leur commerce, leur entreprise
01:45 ou tout simplement leur logement,
01:47 ou qu'ils tiennent des barrages pour éviter la violence.
01:49 C'est une situation qui n'est pas admissible,
01:51 qui n'est pas tenable.
01:53 Elle perdure depuis plusieurs jours
01:55 et notre objectif est de restaurer l'ordre
01:58 dans les jours à venir.
02:00 Nous le faisons simplement dans un cadre d'exigence,
02:03 de professionnalisme, dont je remercie le ministre
02:05 et l'ensemble des forces de sécurité intérieure.
02:08 2 de nos gendarmes ont été abattus,
02:10 ce qui est inexcusable.
02:14 Mais je le dis ici, aucune des victimes
02:20 qui sont à déplorer depuis le début de ces violences
02:23 n'est du fait des gendarmes ou des policiers.
02:27 C'est le fruit de leur sang-froid, de leur professionnalisme,
02:30 la force de leur engagement.
02:32 Nous allons donc reprendre pas à pas chaque quartier,
02:35 chaque rond-point, chaque barrage.
02:37 C'est pourquoi nous avons, et dans les heures prochaines,
02:39 ils finiront de se déployer, 23 EGM
02:42 qui seront sur le sol de Nouvelle-Calédonie,
02:46 ce qui représente au total, avec les forces qui étaient déjà présentes,
02:48 3 000 forces de sécurité intérieure,
02:50 ce qui est à un niveau extrême et supérieur
02:52 à ce que nous avions connu, par exemple,
02:54 lors des émeutes de l'usine du Sud,
02:57 au 2e référendum.
02:59 A ça s'ajoutent 130 membres du GIGN et du RAID.
03:05 Ils sont indispensables parce que plusieurs de ces quartiers
03:08 sont tenus par, aujourd'hui,
03:14 des émeutiers qui ont décidé d'adopter
03:16 des techniques quasi insurrectionnelles
03:20 avec des équipements lourds, des positionnements en haut des toits
03:23 et donc des situations qui ne permettent pas
03:25 de rétablir l'ordre de manière classique.
03:29 A côté de cela, nous avons 60 OPJ qui sont déjà déployés
03:31 pour permettre de mener les procédures
03:33 et d'avoir un suivi judiciaire optimal,
03:37 et en particulier les incarcérations qui s'imposent.
03:39 Nous avons aussi déployé des magistrats
03:41 en soutien de ceux qui sont présents,
03:44 et je remercie ainsi l'ensemble
03:46 de nos forces de sécurité intérieure ici déployées,
03:49 ainsi que nos magistrats, pour le bon suivi.
03:52 Ceci sera complété par le déploiement de blindés
03:55 et d'hélicoptères supplémentaires dans les prochaines heures.
03:58 Notre objectif est, avec sans froid, professionnalisme,
04:02 de reprendre l'intégralité, aujourd'hui,
04:05 des points qui sont encore dans le désordre, la violence,
04:09 les principaux quartiers encore touchés,
04:14 les Versailles, Caméray,
04:15 mais aussi Ducos, Dambéa ou les sites miniers.
04:18 A cela s'ajoute tout le travail qui va se poursuivre
04:20 en matière de ravitaillement et d'accès à la santé,
04:24 deux sujets essentiels pour nos compatriotes.
04:27 Je le disais ce matin,
04:29 en particulier nos compatriotes qui sont dialysés,
04:32 plusieurs compatriotes qui ont des maladies lourdes
04:34 et qui supposent des soins ont été des victimes,
04:38 très claires, de ces barrages et de ces situations
04:40 de blocage dans l'accès aux soins.
04:42 C'est pourquoi, avec l'ensemble des forces de l'ordre,
04:45 le concours aussi des polices municipales
04:48 et de l'ensemble des personnels compétents
04:50 des collectivités locales,
04:51 nous allons finaliser le travail
04:53 pour permettre le ravitaillement partout
04:56 et l'accès à la santé.
04:57 Je veux ici aussi remercier les forces armées
05:01 qui, dans le cadre des missions qui sont les leurs,
05:04 strictement définies et rappelées dans le 1er Conseil
05:06 de défense et de sécurité que j'ai eu à présider,
05:09 jouent un rôle absolument déterminant,
05:11 à la fois pour sécuriser des emprises stratégiques,
05:13 mais aussi pour permettre le ravitaillement
05:15 et l'accès aux médicaments.
05:18 L'objectif, vous le comprenez, c'est le retour au calme,
05:21 à l'ordre, dans les meilleurs délais,
05:23 mais en tenant cette ligne d'exigence
05:25 que j'évoquais tout à l'heure,
05:26 ce qui explique aussi que, dans le contexte actuel,
05:30 et si des appels au calme, j'y reviendrai,
05:32 ne sont pas aujourd'hui pris par certains responsables,
05:35 ceci prendra plusieurs jours.
05:38 Je veux dire aussi ici à toutes les personnes
05:40 qui en sont victimes,
05:41 notre plein soutien et notre détermination absolue.
05:45 2e élément qui a fait l'objet
05:47 de nombreuses discussions, à la fois ce matin
05:49 avec l'ensemble des élus, les maires,
05:51 dont je veux saluer vraiment l'engagement,
05:54 et de jour et de nuit aux côtés de leur population,
05:56 mais l'ensemble des forces économiques
05:57 et le président du CESE est évidemment
05:59 sur la question économique et celle de la reconstruction.
06:03 A ce titre, la ministre déléguée restera dans les jours qui viennent,
06:08 jusqu'en toute fin de semaine,
06:10 et nous avons installé une mission compétente
06:14 sur la reconstruction, présidée par M. Lequin,
06:17 une dizaine de hauts fonctionnaires
06:18 viendront encore renforcer les équipes déjà présentes,
06:21 et une équipe dédiée à Paris travaillera sur ce sujet.
06:25 Aujourd'hui, les dommages sont en train d'être chiffrés,
06:28 c'est l'un des objectifs de cette mission,
06:31 sont colossaux dans le grand Nouméa.
06:34 Et donc la priorité ira vers une aide d'urgence
06:36 pour payer les salaires,
06:40 pallier au problème de trésorerie,
06:41 des engagements ont déjà été pris lors des 2 réunions
06:43 qu'a présidé le ministre de l'Economie et des Finances,
06:46 avec des délais de paiement, des reports de charges et de créances,
06:49 avec un engagement des assureurs,
06:51 et des équipes dédiées seront justement déployées,
06:55 avec aussi des pré-atot zéro
06:57 pour accompagner l'ensemble des professionnels.
07:01 Ce qui sera structuré dans les prochains jours,
07:02 c'est la mise en place d'un fonds de solidarité
07:04 pour venir en aide au monde économique
07:07 et aider tout à la fois les salariés,
07:09 mais aussi les gérants et indépendants
07:12 qui sont dans une situation critique.
07:14 L'Etat, pour ce qui le concerne et pour ses bâtiments,
07:16 procédera à des mesures d'exception
07:18 pour une reconstruction dans les meilleurs délais
07:20 des bâtiments publics
07:21 et avoir une politique d'exception et d'urgence
07:24 pour les écoles et collèges,
07:26 même si la compétence n'est pas étatique en la matière,
07:29 mais avoir une politique d'exception auprès des collectivités.
07:32 Pour les collectivités locales,
07:33 nous mettrons en place des dispositifs d'aide.
07:35 D'abord, il y aura un système de responsabilisation
07:40 dans le fonds que j'évoquais,
07:42 nous le financerons par Ipassu,
07:43 un pour un avec collectivités territoriales compétentes.
07:49 Et puis, pour ce qui est des compétences des collectivités,
07:53 nous viendrons compléter l'effort qui est fait
07:56 sur l'activité partielle et les exonérations de charges.
08:01 Au-delà de la reconstruction d'urgence et de l'accompagnement,
08:05 tout un travail doit être structuré
08:07 pour reconstruire dans les meilleurs délais
08:10 et de manière pertinente.
08:12 A ce titre, les prochains jours seront utilisés
08:14 pour définir la gouvernance de la reconstruction économique,
08:18 établissements publics, organisations,
08:20 pour que les choses soient les plus efficaces et rapides possibles.
08:23 Mais l'ensemble des parties prenantes,
08:28 ça renvoie, je vais y venir, aux accords qui sont à négocier,
08:33 devra aussi définir une stratégie économique,
08:36 plus largement pour la Nouvelle-Calédonie,
08:38 qui pense sa diversification
08:41 et qui pense aussi l'avenir du nickel,
08:43 ce qui est indispensable dans le contexte qui est le nôtre.
08:46 Ces questions se posaient déjà avant ces violences,
08:50 elles sont encore plus aigües et urgentes.
08:54 Enfin, le 3e pili après la sécurité et la reconstruction économique,
08:56 c'est évidemment le chemin politique,
08:59 la question politique qui est derrière
09:05 une grande partie de ces violences
09:08 et qui est aujourd'hui une de nos priorités.
09:10 Je le dis avec beaucoup d'humilité,
09:13 parce que la situation est complexe,
09:14 elle est aussi l'héritage historique,
09:18 je vais y revenir d'accord, mais c'est notre responsabilité,
09:21 je l'évoquais tout à l'heure en concluant devant toutes et tous,
09:25 j'ai passé une heure, plusieurs d'entre vous étaient là,
09:27 avec des jeunes de toutes conditions vivant en Nouvelle-Calédonie.
09:33 J'ai été frappé à la fois par leur déconcentration
09:36 dans les mots qu'ils ont utilisés,
09:37 parfois leur peur, d'autres fois leur colère,
09:39 leur découragement, leur angoisse du jour d'après
09:43 et leur besoin d'avoir une vision d'avenir.
09:46 Evidemment, ils ont aussi à la construire,
09:48 et je les ai incités à le faire,
09:50 mais la responsabilité aujourd'hui de tous ceux qui sont en charge
09:54 est vraiment de bâtir ce chemin.
09:56 Nous ne partons pas d'une page blanche,
09:59 une autre, et je le dis ici parce que cela demeure,
10:01 est évidemment celui qui a été constitué
10:03 dans les accords de Nouméa et de Matignon,
10:05 en particulier le préambule, qui a permis des avancées historiques,
10:09 tout particulièrement sur le passé, la reconnaissance
10:13 de la Nouvelle-Calédonie, le peuple canaque,
10:14 cette histoire commune, les ombres et les lumières,
10:18 mais qui a aussi posé les termes d'un destin commun,
10:21 du rééquilibrage, des transferts de compétences,
10:24 de la question minière, des 3 référendums,
10:27 et qui, durant les décennies passées,
10:29 par l'engagement de plusieurs générations,
10:31 a permis des avancées importantes.
10:34 Un retour au calme, plusieurs avancées.
10:37 Pour autant, il n'a pas tout purgé.
10:39 Forcé de constater qu'il n'y a pas aujourd'hui
10:41 une vision d'avenir commune,
10:43 forcé de constater que le rééquilibrage
10:46 n'a pas permis de réduire les inégalités économiques et sociales,
10:48 elles se sont même accrues,
10:50 et que les discussions que j'ai pu avoir
10:52 avec les responsables politiques, économiques,
10:55 comme la société civile, disent clairement
10:58 que les inégalités sociales ont continué de s'accroître
11:02 et que, pour partie, sans en rien le justifier,
11:05 elles nourrissent aussi une part du racisme
11:09 qui a réémergé depuis 11 jours
11:12 et en quelque sorte d'une manière inédite
11:15 dans son caractère désinhibé et assumé.
11:18 De la même manière, ayons l'honnêteté de reconnaître
11:21 que les référendums qui étaient prévus par ces accords
11:24 n'ont pas pacifié les choses.
11:27 En remettant une logique de bloc à bloc,
11:29 de oui ou non, ils ont conduit les camps
11:31 à se recompter et s'opposer.
11:33 Et donc, c'est aussi fort de ces enseignements
11:34 que nous devons penser la méthode pour l'avenir.
11:37 Nous avons strictement appliqué ces accords.
11:41 Et je veux ici d'ailleurs le rappeler,
11:42 quand j'entends ce qui est parfois dit ou commenté.
11:45 Ces accords prévoyaient 3 référendums.
11:49 Le 1er a été demandé par l'Etat.
11:52 Le 2e a été demandé par les forces politiques
11:55 non indépendantistes, dites loyalistes.
11:58 Le 3e a été demandé par les indépendantistes
12:02 en avril 2021.
12:04 Que ça ne soit pas oublié non plus.
12:09 Et donc, nous avons suivi un chemin qui avait été tracé.
12:11 Pour autant, nous n'avons pas collectivement
12:14 suffisamment pensé le jour d'après.
12:16 Je l'ai dit le soir même des résultats du 1er référendum,
12:20 que ceux qui ont voté oui pensent à une vie commune
12:23 avec ceux qui ont voté non, et réciproquement.
12:26 Ceci n'a pas été fait.
12:27 Et ce dos à dos, ce face à face, ce bloc à bloc
12:30 a réapparu avec encore plus de force.
12:33 Néanmoins, nous avons fait ce chemin,
12:35 y compris celui des référendums qui étaient bien prévus
12:37 par les accords, dans les conditions et aux initiatives
12:40 que je viens de rappeler, malgré les temps difficiles
12:43 et la gestion que nous avons réussie face au Covid
12:46 et une politique de vaccination inédite dans la région,
12:49 face aux crises qui ont pu apparaître
12:51 comme celle de l'usine du Sud.
12:55 La question aujourd'hui est donc de retrouver la confiance,
12:59 confiance entre les parties prenantes et les forces politiques,
13:03 confiance entre les forces politiques et les élus,
13:06 en particulier les maires,
13:08 confiance entre le monde politique et les forces économiques,
13:10 vous l'avez exprimé tout à l'heure d'Efiance ce matin,
13:13 et confiance collective dans l'avenir de la Nouvelle-Calédonie.
13:17 Dans ce contexte, j'avais, au fond, dessiné une trajectoire
13:22 qui demeure pleinement valide,
13:25 celle tout à la fois d'un chemin de pardon,
13:27 dont j'ai confié la responsabilité au président Mapou
13:30 et qui a très largement engagé ses travaux,
13:32 et nous l'aiderons à les poursuivre et les parachever,
13:36 et un chemin d'avenir,
13:38 et c'est bien celui-là dont il est question aujourd'hui.
13:41 Celui-ci est évidemment mis en danger,
13:45 bloqué par cet embrasement de violence
13:48 depuis 12 jours maintenant.
13:52 Ces violences sont multifactorielles,
13:55 pour partis politiques.
13:57 Elles sont aussi appuyées par des délinquants
14:00 qui ont parfois dépassé leur commanditaire,
14:02 ça a été dit ce matin d'ailleurs très clairement dans le débat
14:04 par plusieurs responsables,
14:06 et puis une délinquance, je dirais, opportuniste
14:10 qui s'est agrégée sur ces derniers.
14:12 Et donc les facteurs sont multiples.
14:14 Mais il y a un désaccord politique qui s'est cristallisé,
14:17 qu'il faut regarder en face,
14:20 en sous-jacent celui du dégel du corps électoral
14:22 pris comme un élément séparé du reste.
14:25 Cette réforme, je veux ici le rappeler,
14:30 j'en ai parlé en juillet dernier, quand j'étais ici,
14:33 en indiquant ma préférence pour un accord global,
14:36 mais la nécessité, conformément aux accords précités
14:40 et au chemin qui avait été prévu par les signataires même,
14:44 de la nécessité de passer les trois référendums
14:46 d'un dégel du corps,
14:47 avec des critères et des restrictions
14:49 qui préservent d'ailleurs la solidité, la continuité de l'île
14:53 et la reconnaissance pleine et entière du peuple kanak.
14:56 J'avais donc dit que ma préférence allait à un accord complet,
15:02 mais que si celui-ci n'était pas trouvé dans un délai raisonnable,
15:05 nous devrions au moins aller, en vue des provinciales,
15:08 vers ce dégel.
15:10 Cette réforme, ensuite,
15:11 même si elle a fait l'objet d'un rejet par certains ici
15:16 et a pu nourrir les violences,
15:18 elle a une légitimité démocratique.
15:21 Le texte proposé par le gouvernement a été voté
15:25 avec une majorité claire,
15:26 et à l'Assemblée et au Sénat.
15:28 Je le dis en tant que président de la République,
15:31 on ne dispose pas de la souveraineté populaire
15:35 comme d'un simple papier.
15:38 Néanmoins, dans le contexte actuel,
15:41 j'ai appelé ce soir tous les responsables
15:42 à, au fond, une forme d'engagement collectif
15:47 et volonté d'aller de l'avant pour tenir cet équilibre
15:50 que j'évoquais,
15:51 ne rien céder à la violence,
15:53 mais ouvrir le dialogue et l'apaisement.
15:55 Aussi, après avoir écouté tout le monde, successivement,
15:58 et après avoir tenu des trilatérales
16:01 ou multilatérales élargies ce matin et cet après-midi,
16:05 puis des bilatérales, des réunions avec les jeunes,
16:08 avec aussi nos forces de l'ordre,
16:12 j'ai pris un engagement très clair ce soir
16:15 avec un processus très précisément défini.
16:18 Je me suis engagé à ce que cette réforme
16:23 ne passe pas en force aujourd'hui dans le contexte actuel,
16:28 et que nous nous donnions quelques semaines
16:32 afin de permettre l'apaisement,
16:35 la reprise du dialogue en vue d'un accord global.
16:41 Ceci doit suivre les étapes suivantes.
16:45 La première, c'est que, fort de cet engagement,
16:46 j'ai demandé, et je demande ici,
16:49 à ce que tous les responsables appellent explicitement
16:54 à la levée des barrages et des points fixes.
16:56 C'est la demande que j'ai formulée en particulier au FLNKS
17:00 et au CCAT,
17:02 et que cela se fasse dans les heures qui viennent,
17:06 que ça se déploie dans les heures et jours qui viennent.
17:10 Deuxièmement, dès que les retraits
17:14 seront effectifs et observés,
17:17 l'état d'urgence sera levé.
17:19 Troisièmement, le dialogue politique
17:24 doit reprendre immédiatement.
17:26 C'est pourquoi j'ai décidé,
17:28 écoutant la demande de plusieurs,
17:32 d'installer une mission de médiation et de travail,
17:35 installée aujourd'hui avec M. Bastille, Pottier et Thiers,
17:38 qui m'ont accompagné au resté pour lancer le travail.
17:42 L'état, à travers ses 3 hauts fonctionnaires,
17:45 fins connaisseurs de cette question
17:47 et des questions institutionnelles,
17:50 jouera ici un rôle impartial
17:53 pour permettre la reprise du dialogue
17:57 et l'avancée des travaux pour un accord global.
18:01 Quatrièmement, je ferai d'ici un mois,
18:05 au maximum, un point d'étape
18:09 pour regarder en conscience les choses
18:11 et prendre des décisions sur la suite institutionnelle à donner.
18:14 Et je considérerai, évidemment, le retour au calme,
18:19 mais également l'engagement sincère des partis
18:22 à la reprise des négociations en vue d'un accord.
18:27 Cinquièmement, l'objectif est de parvenir à un accord global
18:32 qui doit couvrir au moins les questions suivantes.
18:35 Celle du corps électoral et du DGEL,
18:38 celle de l'organisation des pouvoirs,
18:42 avec des éléments de simplification indispensables
18:44 entre le gouvernement et les provinces, en particulier,
18:47 celle de la répartition des sièges,
18:50 celle de la citoyenneté, le code de citoyenneté,
18:53 celle du nouveau contrat social,
18:55 et en particulier, la manière de régler
18:58 les inégalités économiques,
19:00 mais aussi les inégalités femmes-hommes.
19:05 La question de l'avenir économique,
19:07 de la diversification et du nickel,
19:11 avec des pistes d'évolution pour les usines
19:13 à court, moyen et long terme,
19:16 et la question du vote d'autodétermination.
19:20 Ma volonté est que cet accord global
19:24 soit celui qui intègre notre Constitution.
19:27 Après avoir écouté l'ensemble des forces engagées,
19:34 je suis confiant sur leur capacité
19:37 à reprendre ce dialogue et à bâtir un accord global
19:40 dans les semaines et les tout prochains mois.
19:45 Cet accord doit être négocié, évidemment,
19:46 par les forces politiques, légitimes pour le faire,
19:50 mais doit aussi associer les maires,
19:53 les forces vives, en particulier économiques,
19:55 de la Nouvelle-Calédonie,
19:57 à la fois compte tenu de ce qu'ils ont supporté
19:59 ces derniers jours et, au fond,
20:01 du fait qu'ils sont les premières victimes
20:05 de l'incapacité à trouver un accord aujourd'hui,
20:07 mais compte tenu aussi de leur légitimité
20:10 et de leur esprit de responsabilité.
20:14 On souhaite aussi que cet accord puisse être soumis au vote
20:17 des Calédoniens.
20:19 Voilà, mesdames et messieurs, ce que je voulais ce soir vous dire,
20:23 les décisions que j'ai prises à l'issue de cette journée
20:26 de concertation en redonnant ici
20:31 le sens de tout cela.
20:33 La responsabilité qui est la nôtre collectivement est immense,
20:37 c'est celle de réaffirmer l'ordre républicain,
20:40 mais d'ouvrir ce dialogue dans lequel je crois
20:43 et d'appeler l'ensemble des parties prenantes
20:46 à l'esprit de responsabilité,
20:49 parce que notre jeunesse le mérite,
20:51 parce que la Nouvelle-Calédonie le mérite.
20:53 Je suis maintenant à votre disposition
20:54 pour répondre à toutes vos questions.
20:56 -M. le Président, vous parlez d'un vote
20:59 sur cet accord des Calédoniens,
21:00 c'est-à-dire un 4e référendum.
21:03 En quelle autre forme cela prendrait ?
21:05 Et ensuite, pour éclaircir votre calendrier,
21:08 est-ce dans un mois que vous déciderez
21:10 si la réforme du corps électoral,
21:13 telle que votée par les deux chambres,
21:15 ira au Congrès ou pas en fonction de l'avancée ?
21:18 -Mon souhait est que nous ayons un accord global
21:21 et que nous puissions constater d'ici un mois
21:23 que les violences ont cessé et que l'accord avance.
21:28 C'est ce que je souhaite.
21:30 Et j'espère, en effet, du coup, aller dans le sens que vous évoquez.
21:34 Je ne peux pas le préempter aujourd'hui.
21:35 Cela dépend des 3 étapes qui précèdent,
21:39 c'est-à-dire lever des barrages, lever de l'état d'urgence
21:42 et reprise des négociations.
21:44 Mais c'est bien le souhait qui serait le mien.
21:46 Pour ce qui est du référendum,
21:49 il sera à définir dans le cadre de la réforme constitutionnelle
21:52 pour pouvoir s'organiser dans les bons termes
21:54 et avec les bons quorums.
21:56 Mais l'objectif est bien d'un référendum
21:57 à l'échelle de la Nouvelle-Calédonie.
22:00 -Monsieur le président, vous avez entendu tout à l'heure
22:02 les jeunes parler de leur détresse, de leur découragement,
22:06 de la difficulté qu'ils ressentent
22:08 à éventuellement renouer entre eux, justement,
22:11 les fils du dialogue.
22:13 Comment ça peut se passer, d'après vous,
22:14 après de tels traumatismes ?
22:16 -Moi, j'ai été, comme vous, frappé, en effet,
22:20 par cet accablement et cette inquiétude du jour d'après.
22:26 Et c'est pour ça que je le redis,
22:28 que tous ceux qui ont pris la responsabilité
22:31 de gérer un désaccord politique
22:34 par, d'abord, la montée des tensions verbales,
22:37 puis de manifestations,
22:39 et surtout par la violence,
22:42 ont une responsabilité immense
22:44 à l'égard de leurs contemporains et des plus jeunes.
22:47 La violence, on sait toujours comment on y rentre.
22:50 C'est très dur de revenir en arrière.
22:52 Et donc, c'est aussi pour ça que j'ai appelé ce soir
22:57 leur responsabilité.
22:58 Je me suis engagé en venant,
23:00 ce qui est inédit dans une telle crise,
23:02 parce que je pensais, j'avais la conviction
23:04 que c'était ce qu'il fallait faire
23:06 pour essayer, justement, ce réengagement, cette ouverture.
23:10 Je leur ai proposé un chemin d'apaisement.
23:13 Mais ma conviction, c'est que pour répondre à l'inquiétude,
23:18 l'angoisse de ces jeunes,
23:21 la seule réponse qui...
23:22 C'est véritablement l'appel immédiat,
23:25 la levée des blocages, le retour au calme.
23:27 Parce que nos jeunes, où qu'ils vivent, quel qu'il soit,
23:30 n'ont qu'un avenir, c'est en Nouvelle-Calédonie,
23:32 et c'est en y trouvant la formation, l'emploi qui leur ira,
23:35 pas en détruisant les capacités de formation et de production.
23:38 Ca ne mène à rien.
23:40 Ensuite, il y aura un travail important
23:42 de discussion, d'accompagnement,
23:44 et il nous faudra trouver, là aussi,
23:45 la forme politique pour le faire.
23:47 Je pense que la capacité à lever les...
23:52 et stopper les violences et à réenclencher l'accord
23:54 sera déjà un signe.
23:56 J'ai aussi quand même été frappé par leur volonté
23:58 de vivre ensemble et de continuer à être là.
24:01 Et j'ai été frappé par la même volonté
24:03 chez les maires et les forces économiques.
24:06 Donc je suis confiant, mais je ne sous-estime pas
24:09 le temps que ça prendra.
24:10 -M. le président, vous avez parlé
24:12 des indépendantistes, également.
24:15 Qu'est-ce qui ressort de ces échanges en particulier ?
24:17 Ce temps qui a été, j'imagine, un temps aussi assez fort,
24:20 avec des visions qui ne sont pas forcément les mêmes aujourd'hui.
24:24 Qu'est-ce qui vous a frappé et quel est le message
24:26 que vous leur avez envoyé ?
24:27 -Ecoutez, nous connaissons les accords et les désaccords.
24:30 Moi, j'ai du respect pour toutes les forces politiques.
24:33 Ils ont une légitimité.
24:35 Et j'ai surtout cherché avec eux à voir
24:40 comment engager ce chemin de désescalade.
24:44 Et c'est en discutant avec les uns et les autres
24:48 que j'ai bâti ces différentes étapes
24:50 que je viens de vous exposer.
24:53 Ils ont affiché une volonté, en tout cas claire et assumée,
25:00 de bâtir un accord global.
25:02 Ils ont marqué leur capacité
25:05 à le bâtir avec l'ensemble des parties prenantes
25:10 dans un délai raisonnable.
25:13 Et à vouloir faire avancer le sujet de la levée des barrages.
25:18 -Tous ?
25:19 -Oui, tous ceux qui étaient avec moi.
25:22 Tous ceux qui étaient avec moi
25:23 dans le cadre de cet apaisement que j'évoquais.
25:25 Maintenant, les questions qui sont devant eux et devant nous,
25:29 c'est d'abord que j'attends maintenant
25:32 la démonstration de la sincérité de cet engagement.
25:35 C'est la première étape.
25:37 Et de leur capacité à le faire, parfois auprès de groupes
25:39 qui se sont peut-être autonomisés,
25:40 mais j'ai confiance en eux.
25:42 Je crois que j'ai fait ce soir.
25:46 Ensuite, je leur ai dit et redit que je ne remettrai pas en cause
25:50 et je ne reviendrai pas sur le 3e référendum.
25:53 C'est un point de désaccord, mais il est assumé.
25:56 Et que c'est dans l'accord global qu'ils pouvaient trouver un chemin
25:59 qui corresponde à leur téléologie,
26:02 puisqu'ils restent sur un objectif d'indépendance.
26:05 Donc voilà, il y a des accords, des désaccords.
26:06 C'est ça, vivre ensemble dans un projet commun.
26:09 Je pense que ce qui est aujourd'hui surtout très important,
26:12 c'est que pour notre jeunesse,
26:14 pour aussi tout ce qui va être fait pour la reconstruction,
26:16 il faut très rapidement revenir au calme
26:19 et il faut redonner un cap et de la visibilité pour tout le monde.
26:22 Parce que s'il n'y a pas d'accord global,
26:23 d'avenir commun de projet pour la Nouvelle-Calédonie,
26:26 avec aussi des délais décents qui donnent le calme de la stabilité,
26:30 qui réinvestira ?
26:32 Qui rebâtira l'avenir ?
26:36 Donc je crois qu'ils sont conscients de leurs responsabilités.
26:40 Ils ont pu exprimer leur désaccord.
26:43 Et je leur ai indiqué que l'Etat serait dans ce rôle d'impartialité.
26:47 Maintenant, je veux leur faire confiance.
26:50 Et ceci commence d'abord et avant tout par une exigence,
26:55 celle du retour au calme et à la tranquillité.
26:59 -M. le Président, pourquoi n'ont-ils pas associé la parole aux actes ?
27:02 Pourquoi, ici même, ils ne se sont pas réunis ce soir
27:05 pour commencer ce dialogue ?
27:06 Ils se sont engagés. Pourquoi ça marchera mieux demain
27:09 quand vous serez parti plutôt que ce soir ?
27:11 Et pourquoi aussi avoir invité la CCAT,
27:13 qui a été désignée comme responsable de ces émeutes,
27:16 compte-t-il apporter à cette table ?
27:20 -Je vais répondre très clairement à votre point.
27:22 D'abord, il y a eu...
27:25 Tout ce monde, pour une partie, ne se parlait pas.
27:28 Il y avait des discussions qui existaient
27:29 entre certaines composantes.
27:31 Mais l'intérêt de la très longue réunion de ce matin
27:33 que nous avons eue, c'est que, de manière ouverte,
27:35 tous se sont parlés.
27:37 Pas simplement sous le format trilatéral connu,
27:41 mais à dessein, je l'ai élargi.
27:44 Parce que c'était la demande des maires et des forces économiques.
27:47 Et parce que c'est le cadre que je veux
27:48 pour bâtir le prochain accord.
27:50 Et il est bon, y compris en association
27:52 d'autres forces politiques.
27:54 Les Veil et d'autres ont un rôle important à jouer,
27:59 pour les reconnaître.
28:01 Ils se sont engagés sur ce chemin.
28:07 Maintenant, ils ont leur propre procédure.
28:09 Et donc, sur la base de l'engagement
28:11 que j'ai pris vis-à-vis d'eux,
28:12 que j'ai tenu explicité devant leurs représentants compétents
28:16 qui étaient à la réunion élargie juste avant que je vous retrouve,
28:19 ils sont en train de mener les concertations.
28:22 Et l'engagement qu'ils ont pris vis-à-vis de moi,
28:23 c'est de passer ces messages dans les heures qui viennent
28:25 selon leurs procédures et leurs organisations.
28:29 Elle a ses complexités, je les respecte.
28:31 J'ai demandé que ça se fasse dans les meilleurs délais.
28:34 Et ils m'ont expliqué que ça se ferait dès demain.
28:36 Ensuite, à leur demande,
28:39 j'ai en effet associé le responsable du CCAT.
28:43 Parce que là aussi, c'est une question simple.
28:49 Puisqu'ils me disent que le CCAT est une organisation politique
28:54 qui a eu recours à la violence, au blocage,
28:58 ce que nous désapprouvons, que nous condamnons,
29:01 que nous poursuivons, que nous judicierisons.
29:03 Et puisque c'est une organisation politique,
29:05 ils ont souhaité qu'elle soit autour de la table auprès d'eux,
29:07 aussi, pour qu'elles puissent s'engager.
29:11 J'ai considéré qu'il était plus efficace d'accéder à leur demande
29:16 que d'y opposer un non.
29:18 Je considère avoir fait le maximum d'efforts possibles
29:22 pour permettre un retour au calme.
29:23 J'attends maintenant d'eux l'esprit de responsabilité,
29:26 tenir les engagements pris à mon endroit
29:28 et les tenir jusque sur le terrain.
29:31 -M. le Président, vous avez rappelé ce matin,
29:33 je prends encore le poids de l'histoire ici,
29:36 est-ce que vous considérez que ce mouvement actuel
29:37 est une révolte canaque, une insurrection canaque ?
29:40 Comment vous définissez ce mouvement
29:43 avec les complexités que vous avez aussi évoquées ?
29:46 Et si c'est une insurrection canaque,
29:48 est-ce qu'il faut continuer ce que vos ministres appellent la CCAT,
29:51 une organisation terroriste ?
29:53 Ou est-ce qu'il faut être plus précis
29:55 dans la désignation des commanditaires,
29:59 comme on les a appelés ?
30:01 -D'abord, je pense que les ministres font attention
30:03 à ce qu'ils disent et n'ont pas utilisé ce terme.
30:06 Nous étions tout à l'heure,
30:11 avec l'enforce de sécurité intérieure,
30:13 plusieurs ont parlé d'insurrection,
30:15 d'autres d'émeute de grande violence.
30:19 Je pense que la question n'est pas de savoir quel est le bon mot,
30:21 parce que la réalité va nous le dire.
30:22 Je suis extrêmement prudent et humble
30:25 au moment où je vous parle.
30:28 Il y a eu des modernes politiques.
30:31 Les responsables et les fondateurs de la CCAT
30:33 sont des responsables politiques liés au FLNKS.
30:38 Il y a en même temps des éminents responsables du FLNKS,
30:41 on le dit ce matin,
30:45 des gens multirécidivistes sortant de prison,
30:49 qui se sont joints, dont ils disent eux-mêmes
30:50 qu'ils sont peu contrôlables
30:53 et qui ont commis des exactions gravissimes
30:56 et parfois des meurtres.
31:00 Et donc, ce mouvement est protéiforme
31:02 au moment où je vous parle.
31:05 Le pari que nous faisons collectivement,
31:09 en responsabilité,
31:11 c'est de dire, si c'est un mouvement politique,
31:13 alors apportons une réponse politique,
31:14 celle que je viens de donner,
31:16 et mettons en responsabilité ces décideurs
31:18 de suivre un chemin politique.
31:20 Les prochains jours nous dirons la nature de ce mouvement
31:23 en fonction de sa réaction
31:26 et de la capacité des dirigeants à le tenir ou pas.
31:29 Donc je serai prudent à ce stade.
31:30 Ce qui m'importe, c'est qu'il cesse.
31:34 Et après, je serai le premier à vous répondre
31:36 avec la plus grande précision sur le non.
31:38 C'est encore aujourd'hui, je dirais, trop protéiforme.
31:42 Mais dans la République,
31:44 que ce soit d'ailleurs politique ou pas politique,
31:46 je le redis ici,
31:47 rien ne justifie la violence.
31:48 Rien.
31:51 Rien.
31:52 Et moi, je ne sais pas expliquer aux maires et aux familles
31:57 de gendarmes qui sont venus si loin
31:58 pour défendre l'ordre républicain pourquoi ils sont tombés.
32:02 Et je pense que ceux qui ont appelé à ces violences
32:05 ne savent pas davantage comment l'expliquer.
32:08 Et ils ne sauront pas expliquer aux familles
32:10 qui ont vu leurs jeunes ou moins jeunes tomber,
32:12 les 4 autres noms que j'évoquais ce matin,
32:14 ou ceux qui sont morts
32:15 parce qu'une dialyse ne pouvait leur être délivrée ou autre.
32:19 Et donc c'est ça, le problème de la violence.
32:21 C'est quand elle arrive, elle sort et jaillit,
32:24 elle ne se justifie pas même politiquement.
32:28 Donc c'est le retour au calme absolu.
32:29 -E. Macron, excusez-moi,
32:30 juste par rapport au dégel du corps électoral.
32:33 Est-ce à dire qu'actuellement, dans l'état actuel des choses,
32:35 vous renoncez à convoquer le Congrès fin juin ?
32:38 -Ca veut dire qu'aujourd'hui, mon souhait
32:41 est de pouvoir obtenir
32:44 l'arrêt des hostilités,
32:49 et donc la levée des barrages et des points fixes,
32:51 le retour au calme,
32:52 la fin de l'état d'urgence,
32:54 la reprise du dialogue,
32:56 et que sur cette base, à ce moment-là,
32:59 je serai le premier à proposer qu'on prenne plus de temps
33:03 pour avoir un accord global qui rentre dans la Constitution.
33:06 Au moment où je vous parle,
33:08 j'ai exprimé ma volonté d'aller dans ce sens et cet engagement.
33:12 Mais dans la mesure où je n'ai reçu aucun engagement ferme en retour
33:15 et que je n'ai rien constaté,
33:18 j'attends.
33:19 Je donne mon intention.
33:20 -Et vous reviendrez sur place dans un mois pour ce point d'étape
33:23 ou vous laisserez votre Premier ministre...
33:25 -Nous verrons les voies et moyens.
33:27 Je pense que les constats seront assez factuels.
33:31 C'est-à-dire qu'il sera assez simple de savoir si le calme est revenu
33:37 et si des discussions ont commencé.
33:38 -Et justement, si le calme n'est pas revenu,
33:40 si les barrages sont encore là,
33:42 comment vous voyez les choses très concrètement ?
33:44 -Je dirai dans un mois.
33:46 Ma conviction,
33:47 si on croit dans l'apaisement et qu'on engage ce chemin,
33:50 c'est qu'on a confiance.
33:52 Et donc j'ai confiance dans toutes les parties prenantes.
33:54 Et dans un mois, je ferai ce constat
33:55 en lien avec le haut-commissaire et les missionnaires.
33:57 Et puis nous verrons les voies et moyens de faire.
34:00 Je ne veux pas ici m'engager à tel ou tel déplacement
34:04 d'autorité ministérielle moi-même.
34:07 Je pense que le constat, il sera assez simple à établir.
34:08 Et c'est à ce moment-là qu'il faudra prendre
34:10 des décisions institutionnelles.
34:12 Et je les prendrai aussi en concertant
34:14 avec l'ensemble des responsables politiques.
34:18 Je rappelle simplement un cadre constitutionnel simple.
34:23 Cette réforme, dont j'ai dit que je ne souhaitais pas
34:25 la passer en force aujourd'hui,
34:27 et que je voulais nous donner la chance
34:28 de ce processus d'apaisement,
34:30 dans la mesure où elle a été votée dans les mêmes termes
34:32 par l'Assemblée nationale et le Sénat,
34:36 il appartient au président de la République
34:37 de part notre Constitution
34:39 soit de la soumettre au Congrès,
34:42 soit de la soumettre au référendum.
34:46 -Vous étiez surpris par le changement de ton de Marine Le Pen
34:48 justement à propos de son référendum ?
34:51 -Je n'ai pas pour habitude de commenter
34:53 les changements de ton de Mme Le Pen,
34:56 parce qu'ils sont quotidiens et sur tous les sujets.
35:00 Et donc, qu'il s'agisse de la sortie de l'euro,
35:03 de la politique agricole commune,
35:05 comme de la Nouvelle-Calédonie, sans doute demain, de Mayotte,
35:08 dès que ça devient difficile, c'est un vol des tourneaux.
35:13 Donc, il ne faut mieux pas compter sur elle.
35:15 Voilà.
35:16 -Merci. -Merci beaucoup.