• il y a 7 mois
La présidente du groupe Rassemblement national à l’Assemblée, Marine Le Pen, était l’invitée de #LaGrandeInterview de Laurence Ferrari dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00 Et c'est votre grande interview sur CNews et sur Europe 1.
00:02 Bonjour Marine Le Pen.
00:03 Bonjour.
00:03 Merci d'être venue ce matin.
00:04 Emmanuel Macron a choisi de se rendre en Nouvelle-Calédonie.
00:06 A-t-il raison de se déplacer ?
00:08 Est-ce à vos yeux le seul moyen de restaurer l'ordre républicain ?
00:11 Après l'intégralité des erreurs qui ont été commises par le gouvernement,
00:14 en effet, je ne voyais pas d'autre solution que de mettre en œuvre ce déplacement.
00:19 Il n'est pas trop tard ?
00:20 Peut-être. Peut-être est-il trop tard.
00:22 Oui, parce qu'en politique, c'est parfois comme ça.
00:25 Quand le moment est passé, il est beaucoup plus difficile de rétablir la situation.
00:31 Le gouvernement a commis un nombre d'erreurs absolument incalculables
00:34 dans ce dossier de Nouvelle-Calédonie.
00:36 Et il est évident qu'aujourd'hui, venir chercher un accord compte tenu
00:42 des violences absolument effroyables qui ont eu lieu,
00:46 de la destruction de, dit-on, 70 à 80 % du tissu économique de l'île,
00:53 des gens qui ont absolument tout perdu,
00:56 ça va être très difficile de remettre tout le monde autour de la table.
00:58 Bien sûr, mais est-ce que vous n'avez pas aussi commis des erreurs ?
01:00 Parce que ce processus du dégel du corps électoral est à l'origine de ces violences.
01:05 Un processus que vous avez voté avec vos députés à l'Assemblée nationale
01:08 pour ensuite dire finalement c'était irresponsable de le faire maintenant.
01:11 Non, pardon.
01:12 Est-ce qu'il y a eu une incohérence ?
01:13 D'abord, ce n'est pas après, c'est avant.
01:15 Premièrement, nous n'avons aucune responsabilité dans l'intégralité du processus,
01:19 que ce soit Matignon ou que ce soit Nouméa.
01:22 Nous n'avons pas participé à cela, à la différence d'ailleurs de l'UMP,
01:25 donc du RPR de l'époque, premièrement.
01:29 Deuxièmement, nous avons toujours été pour le dégel du corps électoral.
01:32 Ce gel du corps électoral, je le rappelle à ceux qui nous écoutent,
01:35 a été imposé par Jacques Chirac dans une forme de trahison politique,
01:41 qu'il a fait voter au Congrès par des gens qui sont très connus,
01:45 qui ont encore de la responsabilité aujourd'hui.
01:47 Monsieur Wauquiez, par exemple, le mentor de M. Benhamy,
01:49 Mme Morano et toute une série d'autres,
01:52 ils ont voté le gel du corps électoral.
01:54 Aujourd'hui, ils poussent des cris d'orfraie en disant
01:56 « Comment ? C'est honteux d'empêcher des gens de voter. »
01:58 Oui, d'accord, il fallait y penser avant.
02:00 Mais vous, n'avez-vous pas changé de position ?
02:01 Nous avons toujours été pour le dégel du corps électoral.
02:04 Toujours.
02:05 En revanche, j'ai appelé il y a deux mois Gérald Darmanin en lui disant
02:10 « Dégelez le corps électoral juste avant les Jeux olympiques,
02:14 c'est évidemment sans accord global. »
02:17 Parce que c'était ça, en fait, l'objectif, c'était d'obtenir
02:20 un accord global de l'ensemble des partis.
02:22 C'est prendre le risque de l'émergence de violences très lourdes, très graves.
02:27 Non seulement il ne m'a pas écouté, je l'ai appelé le 19 mars.
02:31 Donc, je lui avais suggéré de repousser de six mois le dégel,
02:34 le vote du dégel et de six mois les élections.
02:36 Pourquoi n'avez-vous pas dit publiquement, Mme Le Pen, avant de voter le texte ?
02:39 Parce que vous voyez, moi, j'agis pour l'intérêt de mon peuple et de mon pays.
02:44 Et je ne cherche pas à m'en faire la publicité en permanence.
02:47 Par ailleurs, j'ai téléphoné à M. Darmanin, c'est lui qui a fait connaître
02:52 notre coup de téléphone à l'ensemble des loyalistes en pensant
02:54 que ça allait lui attirer les bonnes grâces de ces derniers.
02:58 Mais il n'en demeure pas moins que j'avais raison de réclamer cela.
03:01 Et non seulement il a refusé de repousser, ce qui était une erreur,
03:04 mais de surcroît, il n'a même pas tenu compte des mises en garde.
03:07 Pas seulement les miennes, je suis sûr qu'il y a d'autres personnes qui l'ont fait.
03:10 C'est-à-dire qu'il n'a pas mis en place les forces de sécurité nécessaires
03:15 pour anticiper le risque de violence.
03:17 Donc il est responsable, on doit le dire, il est responsable de cette situation.
03:23 Encore une fois, aujourd'hui, il n'est pas impossible de remettre tout le monde autour de la table,
03:27 mais ça ne va pas être simple.
03:28 Vous proposez un référendum dans 40 ans, Marine Le Pen.
03:30 Est-ce que ce n'est pas reculer devant les émeutiers, devant la violence ?
03:34 François-Xavier Bellamy, vous l'avez évoqué, dit que vous donnez raison à la violence.
03:38 Que fera-t-elle demain si les banlieues étaient en feu ? Serait-elle prête à tout lâcher ?
03:42 François-Xavier Bellamy est un faucheton.
03:46 Je vous le dis très clairement.
03:48 Parce que c'est sa famille politique qui a signé les accords de Nouméa
03:53 dans lesquels il vendait la décolonisation au Kanak.
03:57 C'est eux qui ont gelé le corps électoral empêchant les gens de voter
04:01 s'il n'était pas arrivé avant 1998.
04:05 C'est lui qui a soutenu l'année dernière la candidature au Sénat de M. Froget
04:10 qui lui est pour la partition de la Nouvelle-Calédonie.
04:12 C'est-à-dire que lui, il veut qu'on donne le Nord au Kanak et qu'on conserve le Sud,
04:16 alors que ce monsieur ne vienne pas nous parler de souveraineté
04:18 et surtout pas de responsabilité dans ce dossier.
04:21 Ce sont des hypocrites.
04:23 Moi, je travaille depuis 2021 et je l'ai annoncé après le référendum,
04:28 même avant d'ailleurs, le troisième référendum.
04:30 Je travaille depuis 2021 sur un nouvel accord.
04:34 Définitivement, la volonté des Calédoniens d'être français.
04:37 Non mais, bien sûr, mais je réfléchis sur un nouvel accord
04:41 que je comptais proposer d'ailleurs par voie d'amendement,
04:43 par la voie d'un projet de loi constitutionnelle au moment du vote du Congrès
04:49 et qui prévoit effectivement toute une série d'évolutions statutaires
04:53 parce qu'il faut remplacer l'accord de Nouméa.
04:55 Il est tombé, il est terminé.
04:57 Bon, il faut donc en trouver un nouveau.
04:59 Eh bien, j'arrive avec des propositions et je pense que dans ces propositions,
05:03 je vous le dis très clairement,
05:05 on ne peut pas avoir vendu pendant 40 ans au canaque
05:08 que la colonisation était un drame épouvantable qu'on leur avait fait subir
05:13 et qu'ils allaient obtenir la possibilité de décider de leur autonomie
05:18 et du jour au lendemain leur dire bon, ben voilà, il y a eu trois référendums,
05:21 dont le troisième a été organisé dans des conditions,
05:23 on le sait, qu'ils ont à tort ou à raison critiqué
05:26 et dire voilà, c'est fini, maintenant, c'est terminé, on continue comme ça.
05:29 On le sait très bien que ça ne tiendra pas.
05:31 On s'assied sur le vote de 2021.
05:32 Mais ce n'est pas qu'on s'assied sur le vote.
05:34 C'est qu'on dit pour que la Nouvelle-Calédonie puisse être pacifique,
05:38 pour qu'on puisse mettre en œuvre un grand plan de développement économique
05:42 et social de l'île, on se donne 40 ans.
05:46 Et potentiellement, on peut maintenir une possibilité d'autodétermination
05:52 sur la demande des acteurs locaux au terme d'une période de 40 ans.
05:55 Pourquoi, Madame Ferrari ?
05:57 Parce que si on ne fait pas cela, alors ce sera la guerre civile larvée.
06:02 Si on ne fait pas cela, alors l'État n'investira pas dans les infrastructures de Nouvelle-Calédonie
06:06 parce qu'on n'investit pas si on pense que demain,
06:08 on peut être éjecté du jour au lendemain.
06:10 Parce que les entreprises privées n'investiront pas
06:15 si elles pensent que le risque est, demain, de voir détruit
06:19 l'ensemble des investissements qu'elles ont effectués.
06:21 C'est donc au bénéfice de tous les Calédoniens que je faisais cette proposition,
06:26 qui n'est pas la seule d'ailleurs.
06:27 C'est un des éléments de l'accord global que j'aurai l'occasion de défendre,
06:31 que j'aurais peut-être dû d'ailleurs présenter avant.
06:34 C'était peut-être une erreur ?
06:36 Non, ce n'était pas une erreur.
06:37 C'est que je pensais que, compte tenu de la proximité des élections
06:42 et de la radicalité des deux côtés, du côté canaque,
06:45 mais aussi du côté des loyalistes,
06:47 parce que Mme Bakkes a aussi quelques responsabilités dans le climat actuel,
06:52 il m'apparaissait que ce n'était pas le bon moment pour présenter cela
06:56 et qu'il serait largement temps de le faire lorsque nous arriverions au Congrès.
07:00 Moi, il n'en quoi ? Le président de la République repousse le Congrès
07:02 tout en maintenant le vote du dégel du corps électoral.
07:06 Tout cela n'a ni queue ni tête.
07:09 Ce dossier a été géré absolument n'importe comment.
07:11 Ce qui est dramatique, c'est que les conseillers ne sont pas les payeurs
07:14 et qu'en l'occurrence, ceux qui payent l'absence d'anticipation du gouvernement,
07:20 l'amateurisme du gouvernement et d'ailleurs de l'opposition à l'air,
07:24 ce sont les Calédoniens.
07:25 On va avancer Marine Le Pen sur CNews et sur Europe 1 pour parler des européennes.
07:28 Bien sûr, vous êtes critique sur l'Europe, son bilan, son utilité.
07:31 Vous avez parlé dimanche à Madrid de l'Union comme d'une contrefaçon,
07:35 tout en dénonçant une situation de séparatisme migratoire en Europe.
07:38 Comment est-ce que vous qualifieriez cette élection du 9 juin ?
07:40 Elle est vitale pour la France ou pour l'Europe ?
07:42 Je vois que vous me faites nom.
07:44 Je suis critique contre l'Union européenne.
07:46 Oui, mais ça change tout.
07:47 Comprenez bien.
07:48 On peut critiquer un système politique sans critiquer l'Europe
07:55 dont nous faisons évidemment partie et qui a d'ailleurs de beaux jours devant elle,
07:59 pour peu que l'on respecte les nations, leur souveraineté et leurs intérêts vitaux.
08:05 Oui, je pense que cette élection, elle est fondamentale.
08:07 Et je vais vous dire pourquoi, parce que le projet qui est celui d'Emmanuel Macron
08:11 et de ses amis est un projet qui vise à retirer aux nations
08:14 les dernières compétences qui leur restent.
08:17 Ça veut dire que demain, il n'y aura plus de nation souveraine en Europe
08:22 et que l'élection présidentielle élira, s'il gagne, un simple président de conseil régional.
08:28 Je ne veux pas de cela pour mon pays.
08:29 Si Emmanuel Macron gagne l'Union européenne ?
08:31 Bien sûr.
08:32 Je veux évidemment que les Français restent souverains dans leur pays
08:36 et que la démocratie s'exerce, c'est-à-dire qu'ils puissent véritablement décider
08:40 des orientations qui seront celles qu'ils veulent donner à l'avenir.
08:44 Et si nous n'avons plus cette possibilité-là, si les fédéralistes gagnent,
08:49 eh bien il en sera terminé en réalité de la capacité du peuple français à décider pour lui-même.
08:55 Un mot au passage d'un de vos alliés, l'AFD allemande.
08:58 La tête de liste de ce parti a dit "je ne dirai jamais que quiconque portait un uniforme SS
09:03 était automatiquement un criminel".
09:05 Il était urgent d'établir un condom sanitaire ?
09:08 Non mais là, tous les jours, c'est bon.
09:10 Enfin, je veux dire, l'AFD va de provocation en provocation.
09:15 On a temporisé, j'ai eu l'occasion de prendre mes distances,
09:19 maintenant il n'est plus temps de prendre nos distances.
09:22 Il est temps d'acter la rupture avec ce mouvement qui n'est pas dirigé
09:27 et manifestement qui subit l'emprise de groupements radicaux en son sein.
09:34 Radicaux, c'est-à-dire ? Extrême droite ?
09:36 Radicaux.
09:37 Est-ce qu'il y a... Les cartes vont être battues bien sûr, après les chances du 9 juin.
09:43 Il y a une guerre des groupes qui se joue actuellement.
09:45 Jean-Jean Mélanie se dit prête à faire alliance avec vous.
09:47 Est-ce que vous lui dites banco ?
09:48 Non, il n'y a pas une guerre des groupes.
09:49 Il y a une réflexion qui est menée sur comment est-ce qu'on peut faire basculer
09:54 la majorité au sein du Parlement européen.
09:56 Je veux dire, nous partageons tout de même, même si nous avons des divergences,
09:59 et c'est heureux, "unis dans la diversité", je vous rappelle,
10:02 c'est la devise de l'Union européenne.
10:04 Nous pouvons être unis sur un certain nombre de dossiers.
10:06 Unis sur la maîtrise des frontières, unis sur la volonté de rester souverain,
10:10 unis sur la défense du droit de veto des nations,
10:12 parce que moi, je veux pouvoir dire non lorsque mes intérêts veto
10:16 sont mis en cause par une directive européenne.
10:18 Donc une Europe à la carte ?
10:20 Non, ce n'est pas une Europe à la carte.
10:21 Ce qui vous arrange, vous le gardez, ce qui ne vous arrange pas, vous ne le prenez pas.
10:24 Non, non, mais...
10:25 Non, non, j'ai pas envie de...
10:26 Oui, effectivement, j'ai pas envie de voir mon pays mourir,
10:28 mon agriculture être décimée par des décisions absurdes de l'Union européenne.
10:32 Je n'ai pas envie que la concurrence déloyale mette à plat les entreprises françaises.
10:37 Je n'ai pas envie qu'on nous ouvre les grandes frontières
10:39 pour accueillir des centaines de milliers, voire des millions de migrants
10:44 qu'on va nous demander de relocaliser,
10:46 sinon on nous sanctionnera de 20 000 euros par migrant.
10:48 Non, je ne veux pas de tout cela, en effet.
10:50 Et je pense que je suis dans mon rôle de défendre
10:52 quand je défends les intérêts de la France et des Français.
10:55 Mais il n'en demeure pas moins que c'est le règlement de copropriété, vous voyez.
10:58 Donc on peut se mettre d'accord sur le règlement de copropriété,
11:01 sans être obligé d'aller, encore une fois, dans l'appartement des uns et des autres
11:04 pour aller décider de la manière dont ils doivent vivre,
11:07 de ce qu'ils doivent manger et de ce qu'ils doivent penser.
11:10 Marine Le Pen, le Rassemblement national est crédité d'environ 30% des intentions de vote
11:14 pour le 9 juin.
11:16 Est-ce que l'abstention, finalement, n'est pas votre pire ennemi ?
11:18 Et que les gens se disent "c'est gagné, pas besoin d'aller voter".
11:20 Oui, oui, vous avez tout à fait raison.
11:21 L'abstention est notre pire ennemi.
11:23 Et aujourd'hui, personne ne doit s'abstenir.
11:26 Tout le monde doit aller voter.
11:27 C'est le moment.
11:28 Là, on est dans un moment de bascule, pas seulement d'ailleurs pour l'Europe.
11:32 On est aussi dans un moment de bascule pour notre pays.
11:35 On peut choisir une autre orientation.
11:38 Et surtout, il y a un signal très clair qu'il faut lancer à Emmanuel Macron.
11:42 Il faut qu'il subisse la pire défaite possible pour le ramener sur Terre.
11:47 Parce que là, il est en train de nous expliquer que tout va bien,
11:52 qu'il va continuer comme si de rien n'était,
11:54 que c'est merveilleux la dette, que c'est merveilleux les impôts,
11:57 que l'insécurité n'existe pas, que l'immigration est régulée.
12:00 Stop.
12:01 Il faut le ramener à la réalité de ce que vivent nos compatriotes.
12:05 Pourquoi ne pas avoir débattu avec lui ?
12:08 Vous avez dit peut-être, mais en septembre.
12:09 Non, ce n'est pas ce que j'ai dit.
12:10 J'ai dit écoutez, de deux choses l'une.
12:12 Soit on débat en septembre de ce qu'il va faire dans les trois prochaines années,
12:16 parce qu'il faudra qu'il tienne compte des résultats des Européennes.
12:19 Soit on débat maintenant.
12:19 Mais alors à ce moment-là, il pose sa démission ou la dissolution sur la table,
12:23 parce que sinon, c'est trop facile.
12:24 Bon, s'il s'engage dans la campagne européenne,
12:27 alors il faut qu'il tienne compte des résultats des Européennes.
12:30 Et s'il perd, il faut qu'il procède à la dissolution de l'Assemblée nationale,
12:33 parce que c'est la Constitution française qui a offert...
12:37 C'est un secrétaire européen, on est d'accord.
12:39 Et en quoi cela change-t-il quelque chose ?
12:41 Quel impact ?
12:42 Mais ça a un impact considérable.
12:44 Ça le contraindrait à la dissolution ?
12:45 Mais enfin, ça a un impact considérable.
12:46 Ça veut dire que les options qui sont les siennes ne sont pas partagées par les Français,
12:50 et même qu'elles ne seraient partagées d'après ce que disent les sondages,
12:53 que pas 15% des Français vous rendez compte.
12:56 C'est-à-dire les accords de libre-échange qu'ils valident,
12:58 les Français sont en désaccord.
12:59 La politique d'immigration, les Français sont en désaccord.
13:02 Le laxisme sécuritaire, les Français sont en désaccord.
13:04 La politique énergétique qu'il a contribué à ruiner, les Français sont en désaccord.
13:09 Donc, les Français sont en désaccord avec sa politique.
13:12 Eh bien, dans ces cas-là, on revient aux urnes.
13:14 Dans une démocratie, c'est comme ça que ça fonctionne.
13:16 Quand il y a une crise politique, on revient aux urnes,
13:19 parce que seul le peuple est souverain.
13:21 Marine Le Pen, j'imagine que vous pensez déjà à 2027.
13:24 Dans ce cadre-là, est-ce que l'Union des droites, est-ce que vous êtes prête à la faire,
13:27 notamment avec d'autres partis ?
13:30 Je pense aux Républicains, mais ce que vous venez de dire de François-Xavier Bélami,
13:33 ça va être compliqué.
13:34 Reconquête ? Est-ce que vous tendez la main à Marion Maréchal,
13:36 qui pourrait avoir des velléités de revenir au Rassemblement national ?
13:39 Je ne crois pas à l'Union des droites, je n'y ai jamais cru.
13:41 Jamais.
13:42 Je ne suis pas là pour faire l'Union des droites, je suis là pour faire l'Union des Français.
13:46 Je ne suis pas là pour faire l'Union des droites.
13:47 Je ne veux pas m'enfermer dans un camp politique.
13:50 J'ai vocation, si les Français me font cette confiance,
13:54 à être à un poste qui fera de moi la présidente de tous les Français,
13:59 quelles que soient leurs options politiques,
14:02 quels que soient leurs parcours politiques,
14:04 quels que soient leur âge,
14:06 quelles que soient leurs classes sociales,
14:07 quelles que soient leurs origines, leurs religions.
14:10 C'est ça, être un président de la République.
14:13 Donc j'ai vocation à rassembler tous les Français pour sauver notre pays
14:17 d'un effondrement que, aujourd'hui, chacun constate avec une grande tristesse.
14:21 Ça n'est pas une fatalité.
14:23 Tout cela est la conséquence de décisions politiques absurdes.
14:26 Il suffit de prendre les bonnes décisions politiques
14:29 pour que notre pays se redresse et regarde à nouveau l'avenir avec le sourire.
14:34 Mais vous seriez prête à ouvrir les bras à votre nièce,
14:37 Marie-Marie Maréchal, si elle décidait de revenir ?
14:39 Oui ou non ?
14:39 Ouvrir les bras à tous les gens de bonne volonté,
14:41 à tous ceux qui considèrent qu'ils ont envie de mettre leur énergie,
14:46 leur patriotisme,
14:50 au bénéfice d'un combat qui est un combat essentiel
14:55 et qu'il faut mener maintenant.
14:56 Parce que, je veux dire, notre pire ennui, c'était l'abstention,
14:58 mais c'est aussi le temps qui passe.
15:00 Parce que chaque jour qui passe, en réalité, notre pays va de plus en plus mal.
15:04 Les piliers qui le font sont en train de s'affaiblir.
15:08 Et voilà, oui, on est impatients.
15:12 La sécurité, un mot.
15:13 Il y a un hommage national qui va être rendu aujourd'hui à Caen
15:16 aux deux agents pénitentiaires qui ont été tués la semaine dernière dans l'heure.
15:20 Le fugitif est toujours en cavale.
15:23 Est-ce que vous auriez souhaité qu'Emmanuel Macron préside cet hommage ?
15:26 C'est Gabriel Zal qui va y aller, évidemment,
15:28 étant donné que le président est en Nouvelle-Calédonie.
15:29 Non, moi, ce que j'aurais souhaité, c'est que le Premier ministre
15:34 fasse de cet hommage national un hommage où il invite l'intégralité
15:38 des sensibilités politiques pour que nous puissions tous
15:42 exprimer à ces agents pénitentiaires, à leur famille,
15:46 mais aussi à tous les agents pénitentiaires qui aujourd'hui se sentent abandonnés,
15:53 se sentent trahis dans des conditions éminemment difficiles,
15:56 le soutien de l'ensemble de la nation.
15:59 J'entends Bardella, pardon, était notre invité il y a deux jours.
16:02 Est-ce qu'il y a une compétition entre vous deux, Marine Le Pen ?
16:06 Un sondage, je le donne devant vous comme meilleur opposant.
16:08 Tant mieux, je suis ravie.
16:10 Il y a une belle complémentarité, je crois, entre nous et moi, j'ai besoin,
16:13 puisque vous le savez, j'ai indiqué que si les Français me lisaient
16:17 présidente de la République, je le prendrais comme Premier ministre.
16:18 J'ai besoin d'avoir un Premier ministre populaire.
16:20 Donc je me réjouis de cette popularité.
16:22 Et en plus, je la trouve particulièrement méritée.
16:24 En septembre, vous serez jugé dans l'affaire des assistants parlementaires européens.
16:27 Au même moment, il entamera, lui, un parcours de librairie pour son autobiographie.
16:32 Est-ce que c'est un concours de circonstances, un hasard du calendrier ?
16:35 Est-ce que vous redoutez qu'une peine d'inégibilité soit prononcée contre vous ?
16:39 Alors, je réponds très clairement, il ne faut pas croire ce qu'il y a dans le canard.
16:41 Je ne savais même pas que le livre sortait en septembre.
16:44 Mais je le dirai, évidemment, avec très grand plaisir.
16:48 Je ne peux pas imaginer que des magistrats, pour une affaire dont je persiste à penser
16:54 qu'elle a été montée de toutes pièces pour des raisons politiques,
16:56 puissent empêcher une candidate à la présidentielle donnée aujourd'hui
17:00 potentiellement gagnante de pouvoir être élue par les Français.
17:04 Merci beaucoup, Marine Le Pen.
17:05 C'était votre grande interview sur CNews et sur Europe 1.
17:09 [Musique]
17:12 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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