Depuis mars, des mobilisations étudiantes propalestiniennes ont lieu à Sciences Po Paris. « Mais tous les étudiants n'y participent pas », rappelle Christophe Bourseiller, historien et journaliste. Ces mobilisations ont été comparées à celles de mai 1968, mais il ne s'agit pas d'évènement de même ampleur. «On assiste ici plutôt à des occupations localisées », note l'historien et journaliste. « Les étudiants de mai 68 se plaçaient sous l'auvent de grands penseurs révolutionnaires », analyse Christophe Bourseiller. Ce qui n'est plus le cas de la plupart des étudiants d'aujourd'hui qui sont relativement apolitiques.
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00:00 Le blocage de Sciences Po c'est une chose, mais tous les étudiants de Sciences Po n'y participent pas.
00:05 Beaucoup d'universités ne sont pas impliquées dans ce mouvement qui est relativement minoritaire et focalisé.
00:11 On n'assiste pas là aujourd'hui à un mouvement étudiant de masse.
00:15 On assiste plutôt à des occupations localisées, organisées par des militants qui eux,
00:21 aimeraient bien que le mouvement se généralise bien évidemment, puisque c'est leur raison d'être, leur raison d'exister.
00:28 La grande différence entre mai 68 et les mouvements étudiants d'aujourd'hui,
00:32 c'est qu'en mai 68, les étudiants, pour le meilleur ou pour le pire d'ailleurs,
00:37 se plaçaient sous l'auvent de grands penseurs révolutionnaires.
00:41 L'extrême gauche était beaucoup plus puissante dans l'université qu'elle ne l'est aujourd'hui.
00:45 Et les étudiants contestataires des barricades en mai 1968,
00:50 étaient soit trotskistes, membres de différents groupes,
00:54 soit maoïstes, soit anarchistes, ultra-gauches,
00:58 enfin bref, ils s'affiliaient très spécifiquement à des courants politiques.
01:02 Alors qu'aujourd'hui, la plupart des étudiants sont en réalité relativement apolitiques.
01:07 Ils ne se réclament pas de ces grands penseurs.
01:10 Il y a des minorités agissantes qui elles, tentent de les mobiliser, qui tentent de les manipuler.
01:16 Les choses sont assez différentes et c'est vrai qu'observant les révoltes sociales d'aujourd'hui,
01:22 je vois bien que ceux qui veulent aujourd'hui tout détruire,
01:26 souvent n'ont aucune idée de ce qu'ils pourraient mettre à la place.
01:29 Et c'est ça peut-être la grande différence avec 1968,
01:32 c'est que finalement on est souvent dans des révoltes un peu nihilistes,
01:35 ou alors on est dans des révoltes réformatrices,
01:38 c'est-à-dire de gens qui disent "on voudrait que ça aille mieux".
01:40 Par exemple, on voudrait sauver la planète, on voudrait qu'il y ait moins de la justice.
01:44 Je me souviens lorsque j'enseignais à Sciences Po,
01:48 j'ai constaté que chaque année les étudiants étaient différents.
01:51 C'est-à-dire que certaines années, il y avait une génération d'étudiants extrêmement politisés,
01:57 et puis l'année suivante, plus personne n'était politisé, et ainsi de suite.
02:01 Donc il y a ce phénomène aussi aujourd'hui de révolte immédiate,
02:04 c'est-à-dire qu'on se mobilise en 2024, se mobilisera-t-on encore en 2025 ?
02:10 C'est pas sûr que la génération suivante épouse les mêmes idées, et ça c'est très frappant.
02:14 Il n'y a pas une sorte de pérennité des mobilisations comme il a pu y avoir dans les années 1970 ou 1980.
02:21 Surtout, ce qui caractérise les modes d'action des mouvements extrémistes,
02:24 c'est le fait qu'ils tentent d'imposer leur vision du monde, parfois par la force,
02:29 notamment par la stratégie du blocage.
02:31 Évidemment, on pourrait opposer à la stratégie du blocage l'idée par exemple d'un vote,
02:36 d'une assemblée générale avec vote à bulletin secret,
02:39 ce qui permettrait de savoir par exemple si les gens sont favorables ou non à une action militante sur tel ou tel sujet.
02:46 Dans le cadre de ce qui se passe aujourd'hui, il y a aussi un autre phénomène sur lequel il faut insister,
02:52 c'est la montée en puissance d'étudiants d'origine noire ou maghrébine,
03:00 qui jouent un rôle très important dans l'évolution des mentalités,
03:05 par exemple dans la sensibilisation à l'égard de Gaza.
03:10 Il est clair qu'aux États-Unis comme en France, ce sont des étudiants d'origine maghrébine
03:15 qui sont la force principale de ces mouvements,
03:18 même si bien sûr l'extrême gauche joue un rôle très important dans l'immobilisation.
03:23 Mais la situation paraît assez inédite en un sens,
03:28 parce que c'est une lutte très particulière et que sur cette question Israël-Palestine,
03:34 les points de vue sont tellement focalisés, ça s'est tellement binarisé,
03:39 qu'en réalité une position médiane paraît presque impossible.
03:42 Aujourd'hui, les malheureux étudiants sont forcés de prendre parti pour un camp ou pour un autre,
03:49 et la plupart d'entre eux préfèrent dans ce cas s'abstenir.
03:52 [Musique]