Pascal Praud et vous - «Des enfants gâtés !» : le vif échange entre une auditrice et un syndicaliste SNCF en grève

  • il y a 4 mois


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Transcript
00:00 - Annick est là, Annick que vous connaissez, Annick dites le phénomène. Bonjour Annick !
00:05 - Bonjour Pascal, merci pour les petits bonheurs quotidiens que vous nous apportez.
00:09 - Je vous en prie. - Par votre bonne humeur.
00:11 - Je vous en prie. - Et votre acuité à traiter l'information au quotidien.
00:13 - Merci, merci.
00:15 Mais vous n'avez pas appelé pour me faire des... Je veux bien, moi ça me fait plaisir.
00:20 Mais vous voulez peut-être échanger avec notre ami Axel.
00:23 - C'est bon dire ce monsieur. - Pourquoi ?
00:25 - Je me demande sur quel planète il vit ce monsieur.
00:27 Qu'il arrête de pleurer, parce que personne ne le croit.
00:30 Personne ! Ce sont des enfants gâtés.
00:32 Ils doivent avoir honte, honte !
00:34 - Bah ils gagnent pas ! Les salaires que j'ai donnés par exemple tout à l'heure ne sont pas exorbitants.
00:39 - Oui bah et alors ? Et alors ? Pour le travail qu'ils font c'est peut-être suffisant.
00:42 Moi je conseille à ce monsieur d'aller travailler dans le privé.
00:44 Il n'a qu'à traverser la rue, il va sûrement trouver un travail et un salaire qui va lui convenir.
00:48 Pas de problème, il y en a partout du travail.
00:51 Il va voir ce que c'est.
00:53 - Non mais c'est une responsabilité quand même d'être conducteur de train.
00:57 C'est une formation, c'est une...
00:59 - Tout le monde a des responsabilités.
01:01 Même le banquier il en a.
01:03 - Mais le banquier parfois... - Tout le monde en a.
01:05 Le prof il en a, tout le monde a des responsabilités.
01:07 Tout le monde... C'est pas une excuse ça.
01:10 - Non mais... - De parler de sa responsabilité...
01:13 - Moi j'essaie toujours de mettre les choses à l'ordre. - Il change de métier !
01:15 Il change de métier et puis il sera content.
01:17 - Non. Et c'est pas très argumenté quand même Annick.
01:20 Excusez-moi je vous ai connus meilleur !
01:22 Je veux dire, je vous ai connus meilleur Annick.
01:24 - Moi aussi je les connais.
01:26 - Pourquoi vous argumentez ? Moi je dis que ce sont des enfants gâtés.
01:29 - Des enfants gâtés je sais pas, ils ont des avantages.
01:32 Et l'avantage c'est la sécurité de l'emploi que d'autres n'ont pas.
01:35 Mais convenez que vous ne roulez pas...
01:37 Vous roulez sur les rails mais vous ne roulez pas sur l'or.
01:40 Lorsque vous êtes conducteur de train on peut être d'accord là-dessus.
01:43 - Mais il y a plein de gens qui ne roulent pas sur l'or.
01:44 Il y en a plein en France qui ne roulent pas sur l'or.
01:46 - D'ailleurs à mon avis ça serait bien d'augmenter.
01:48 - Et ils ont pas la sécurité d'emploi.
01:49 - Je trouve que c'est bien, je pense qu'il faut augmenter les emplois partout.
01:52 Je sais pas si vous avez une question à poser, peut-être Axel à Annick ?
01:55 - Non, pas de question, moi je la salue avec beaucoup d'avis.
01:57 Tiens beaucoup de respect parce que j'aime beaucoup l'écouter.
02:00 Mais même si on n'est pas d'accord sur rien, je trouve que ça fait partie un peu quand même...
02:04 Ça fait partie un peu des débats.
02:06 Mais par contre, moi ce que j'ai envie de dire,
02:08 le point d'accord que je pourrais avoir avec elle, c'est qu'elle dit
02:10 il y a beaucoup de gens qui sont mal payés, ça c'est vrai pour le coup dans le pays.
02:13 Et nous ceux qu'on dit en tant que militants, vous voyez que ce constat là on le partage,
02:15 on sera pas d'accord sur la conclusion.
02:17 Mais ce que nous encore on s'appelle, c'est que pas que la Sencef,
02:19 dans toutes les entreprises du public ou du privé,
02:21 il faut poser la question d'augmentation des salaires.
02:23 Et la seule façon de l'imposer, c'est par la grève, c'est par la mobilisation.
02:26 Et ceux qui ne sont pas à la mobilisation, ils ne seront pas augmentés
02:29 et ils se feront traiter comme les paillassons
02:31 qui d'abord, comme lesquels ils se comportent.
02:34 Et donc moi je dis en fait, si vous vous contentez de votre situation,
02:39 faites-le, nous on le fait le droit de ne pas le faire.
02:41 On est très fiers de lutter, on n'a pas honte, on est très fiers de lutter.
02:43 - Annick écoute. - Je vais vous dire quelque chose.
02:45 Quand je travaillais, j'ai demandé à un de mes clients
02:47 "Comment vous allez gérer les 35 heures ?"
02:49 Au bout il me dit "Madame c'est simple, si vous voulez le payer,
02:51 faut pas s'étonner maintenant que le taux,
02:53 chez les artisans il est élevé.
02:55 Parce qu'il faut intégrer tout ça, il faut intégrer les 35 heures,
02:58 il faut intégrer toutes les aides, toutes les charges sociales,
03:02 voilà pourquoi le salaire n'est que ça.
03:04 Mais on travaille 35 heures en France quand même.
03:07 - Vous faisiez quoi déjà Annick, vous pouvez nous rappeler ?
03:10 - J'étais dans le CFA et je m'occupais de placer les jeunes en contrat d'apprentissage.
03:14 - Et vous gagnez bien votre vie comme salarié ?
03:18 - Écoutez, moi je m'en contentais de ce que j'avais.
03:21 J'avais pas pleuré tous les 4 matins chez mon patron parce que j'avais pas assez,
03:24 ou bien que j'avais bien travaillé pour avoir une prime.
03:27 C'était pas ma manière de fonctionner.
03:29 - Le côté chantage, répondait Axel à ça.
03:31 Parce que c'est vrai que ça choque beaucoup de gens
03:33 qui disent "voilà c'est un chantage parce que les Jeux Olympiques arrivent".
03:36 - Mais en fait disons que c'est le conflit ceci,
03:38 il n'a pas commencé avec les Jeux Olympiques.
03:40 Ça se saurait s'il n'y avait que des conflits par rapport aux Jeux Olympiques.
03:43 Mais en effet, ce que ça permet de rappeler,
03:45 c'est que ces événements-là qui sont organisés par les puissants de ce monde
03:49 qui décident d'organiser des Jeux Olympiques,
03:50 et très bien, il n'y a pas de problème à ça,
03:52 c'est qu'en fait ces événements-là, ils ne fonctionnent pas.
03:54 - Ce n'est pas les puissants de ce monde.
03:56 - Oui, c'est les institutions.
03:57 - Non mais ce n'est pas les puissants, c'est aussi pour faire briller la France.
04:00 - Oui, voilà, mais c'est pour des raisons politiques, culturelles, géopolitiques,
04:03 peu importe, ou sportives.
04:04 - Mais pour les Français aussi.
04:06 - Mais bien sûr.
04:07 - C'est fait pour les Français.
04:08 - Mais au final, ces événements-là, ils ne peuvent se tenir sans le concours exclusif
04:12 d'ailleurs des travailleuses et des travailleurs,
04:13 qu'ils soient dans les transports, dans les hôtelleries.
04:15 - Mais rien ne peut se faire sans les travailleurs et les travailleuses.
04:17 - Exactement, et donc c'est bien pour ça qu'ils sont bien légitimes,
04:19 peu importe le secteur d'activité à mettre le pied dans la porte
04:21 et dire "si vous voulez que cet événement ait lieu, il se fera à nos conditions".

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