RD Congo : ce que l'on sait sur la tentative de coup d'Etat déjouée
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00:00Voilà, pour ces nombreuses déclarations, beaucoup de rumeurs aussi hier, Stéphane Ballong, restent factuelles.
00:07Que sait-on ? Que s'est-il passé hier sur le déroulé, par exemple, déjà de la journée de lundi ?
00:12Alors, ce qui s'est passé, le sujet qu'on vient de regarder, le donne à peu près, je veux dire, sur tout ce qui est déroulé des faits.
00:21On sait aujourd'hui à peu près de manière précise ce qui s'est passé. On sait que ça a commencé autour de 4h30 du matin,
00:28qu'ils sont allés d'abord chez la Première Ministre, ensuite chez Jean-Pierre Bemba, Vital Caméré, bref, on sait que le déroulé, on le connaît.
00:39Et puis, au fil des heures, des précisions, des détails viennent enrichir ce déroulé-là.
00:45On sait par exemple que les assaillants, avant d'aller chez Vital Caméré, ils sont allés en bus, en bus de transport en commun,
00:52probablement volé, qu'on appelle esprit de vie communément en RDCongo.
00:58Une fois qu'on déroule ces faits, il reste énormément de questions. Il y a plus de questions que de réponses, finalement, dans cette affaire.
01:06Par exemple, quelle est la véritable motivation de ces présumés poutistes ? Pourquoi sont-ils à l'Aube, à l'aide de la Nation, à l'Aube, sachant que le président n'y dort pas ?
01:19Comment, c'est ce que nous disent les autorités, qui voulaient aller chez la Première Ministre, mais n'y sont pas parvenus, parce qu'ils n'ont pas retrouvé son domicile ?
01:28Comment est-ce possible ? Donc, pourquoi vont-ils chez Vital Caméré, Vital Caméré qui est pressenti pour devenir le président de l'Assemblée nationale de la RDC ?
01:38Donc, la deuxième personnalité de l'État, on n'y est pas, on n'y est pas encore.
01:43Et puis, finalement, si vous voulez, la question fondamentale, c'est dans quelle mesure tout ce qui vient de se passer là est lié au contexte politique qui prévaut actuellement en RDC, et plus précisément à Kinshasa ?
01:59On sait, et on le dit très bien dans le sujet, que depuis l'élection de Félix Tsekedi en décembre, et depuis la nomination de la Première Ministre il y a quelques semaines,
02:09la majorité présidentielle, elle se retrouve dans une sorte d'impasse qui est liée, qui est due à de négociations pour former à la fois le gouvernement, mais aussi le bureau de l'Assemblée nationale.
02:22Donc, tout ce contexte-là suscite énormément de questions, des questions auxquelles on n'a pas encore de réponses.
02:27Alors, coup d'État, coup de sang, en tout cas il y a des images qui resteront gravées, et notamment ces hommes armés qui sont à l'intérieur du Palais de la Nation.
02:34Ça pose quand même question sur la défaillance sécuritaire autour du Palais présidentiel.
02:39Oui, alors, au-delà de ce qu'on, quand on regarde les vidéos et quand on suit le déroulé de ce qui s'est passé, on constate malgré tout qu'il y a beaucoup d'amateurisme, beaucoup d'improvisation dans cette affaire.
02:53Mais, vous avez raison, la question se pose, comment ont-ils pu s'introduire de manière aussi facile dans le Palais de la Nation ?
03:02Et plus généralement, quel est l'état du dispositif sécuritaire autour des institutions congolaises, autour des dirigeants congolais, des officiers de Congolais,
03:12et même de manière plus générale, des citoyens congolais ?
03:18Là, quand on parle de la maison de l'assaut qui a été menée à la résidence de Vitel Kamara, il faut savoir qu'on est dans la rue la plus sécurisée de Kinshasa,
03:27une rue où se trouvent la plupart des ambassades.
03:29Comment des individus ont pu aller dans cette rue-là et mener cet assaut-là sur la maison de Vitel Kamara, allié du président Félix Issékédi et une des personnalités les plus importantes du pays ?
03:46Si vous voulez, ici et là, c'est des questions qui secouent l'opinion, mais aussi la société civile qui demande des enquêtes.
03:54Les autorités l'ont bien compris dans leur communication.
03:57Ils assurent que toutes les mesures ont été prises pour rassurer, pour renforcer la sécurité à la fois des institutions, des officiels, mais aussi de manière plus générale de la ville de Kinshasa.
04:09Et l'enquête est en cours, puisqu'il y a une quarantaine de personnes, d'après les autorités, qui ont été arrêtées.
04:14Les autorités nous disent que certaines d'entre elles ne sont pas toutes congolaises, certaines d'entre elles sont de nationalités étrangères.
04:20Ça, ça pose question aussi ?
04:22Ça pose question. Alors la question que ça pose, parce que quand on regarde un peu le profil du présumé, enfin du commanditaire, celui qui est présenté comme tel, on a des interrogations.
04:36C'est quelqu'un qui a vécu aux États-Unis. On peut imaginer qu'il ait tissé des relations d'amitié, de soutien là-bas.
04:43La question qui se pose est dans quelle mesure, on cite aussi les Canadiens et les Britanniques, dans quelle mesure les autorités de ces pays ont quelque chose à voir là-dessus.
04:53Pour l'instant, je veux dire, ça reste des questions, mais il faut savoir que les Américains, notamment par la voix de l'ambassadrice des États-Unis en RDC, ont très vite réagi en condamnant évidemment ce qui s'est passé,
05:07et en se disant prêts à coopérer avec les autorités congolaises pour aider sur l'enquête, notamment en ce qui concerne les ressortissants américains.
05:17Une des questions qui est aussi soulevée dans cette affaire, c'est est-ce qu'il y a une implication quelconque du Rwanda dans cette affaire, sachant que la relation entre les deux pays,
05:28quand on parle de la question de déstabilisation, de souveraineté, de sécurité de manière générale, les deux pays s'accusent mutuellement de vouloir déstabiliser l'autre.
05:40Est-ce que dans ce contexte-là, est-ce qu'il y a un... Jean-Luc Mélenchon le dit sur son compte Twitter, mais rien à ce stade ne permet d'affirmer, de tenir de tels propos.
05:51Les autorités congolaises elles-mêmes n'ont cité que des nationalités américaines et canadiennes. Donc à ce stade, attention, on va s'en tenir à cela.
06:02Oui, restons factuels, voilà comme au début de la chronique. Merci infiniment Stéphane. J'ajoute que l'Union africaine condamne fermement cette tentative de coup d'État dans le pays.