Mort du président iranien ; GAV de Marc Doyer ; 2002, affaire Sohane Benziane, morte brûlée vive

  • il y a 5 mois
Avec Emmanuel Razavi, grand reporter spécialiste du Moyen-Orient, auteur de "La face cachée des Mollahs" publié aux éditions du Cerf ; Marc Doyer, porte-parole de Verity France ; Annie Sugier, co-auteure de "Un féminicide en France. Sohane 17 ans, brûlée vive" publié aux éditions Le bord de l'eau ; Linda Weil-Curiel, avocate et co-auteure de "Un féminicide en France".

Retrouvez Bercoff dans tous ses états avec André Bercoff du lundi au vendredi de 12h à 14h sur #SudRadio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://dai.ly/x8jqxru
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100063607629498
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————

☀️ Et pour plus de vidéos de Bercoff dans tous ses états : https://www.youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDQe5oKZlhHutOQlGCq7EVU4

##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2024-05-20##

Category

🗞
News
Transcription
00:00:00 [Musique]
00:00:02 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:00:04 [Musique]
00:00:06 Nous sommes en guerre.
00:00:07 [Musique]
00:00:11 Je suis le premier législateur français qui ait déposé un texte de loi
00:00:17 à propos de la population, de la possibilité du mariage homosexuel.
00:00:22 Je vous dis que je sais que dans mon pays elle fut controversée
00:00:26 et nous l'avons réglée comment ?
00:00:28 En votant !
00:00:29 Eh bien peut-être qu'un jour vous-même vous voterez et alors votre décision...
00:00:33 [Cris]
00:00:36 Mais j'entends, peut-être que non.
00:00:38 La chasse à couvres chez Bertrand, le dada au poids de Boulogne,
00:00:42 deux ou trois coups pour le faisan et le reste mon dieu.
00:00:44 Pour la mazone, c'est l'homme.
00:00:46 Nous vous concédons votre désaccord sur la polygamie.
00:00:50 Ce qui ne nous empêchera pas de débarquer à Paris avec les deux dames.
00:00:54 [Rires]
00:00:55 Nous sommes en guerre.
00:00:56 [Musique]
00:00:57 Nous sommes en guerre, eh oui, eh oui.
00:00:59 Ça continue, on aimerait dire nous sommes en paix.
00:01:02 On va parler d'autre chose, de la pluie, du beau temps, de l'été,
00:01:08 de la Pentecôte à propos.
00:01:09 Je souhaite à tous et à toutes une très bonne fête de Pentecôte.
00:01:13 Et puis, mais vous savez malheureusement pendant la Pentecôte,
00:01:16 pendant les fêtes, eh bien tout continue.
00:01:19 Les guerres, le business des guerres, les signaux à bas bruit,
00:01:24 les magouilles et puis la mort, parce que pendant ce temps-là,
00:01:30 des gens mourraient et continuent de le faire.
00:01:32 Alors, on va parler notamment de l'accident qu'il y a eu en Iran,
00:01:39 sur la route de Tabriz et qui a entraîné la mort du président iranien
00:01:45 Ebrahim Raisi, de son ministre des Affaires étrangères,
00:01:48 Hossein Amir Abdelhaïm.
00:01:50 On va en parler avec Emmanuel Razavi, que nous avons déjà reçu avec plaisir,
00:01:55 qui est grand reporter et qui a écrit la face cachée des molas
00:01:59 aux éditions du Serbe.
00:02:00 Est-ce que ça va entraîner un changement en Iran ou pas du tout ?
00:02:05 Ou la vie, la vie, ou une certaine vie va continuer ?
00:02:09 En tout cas, le pouvoir iranien a dit que rien ne changerait.
00:02:13 On pleure nos morts, mais on a eu quand même des réactions
00:02:17 assez contrastées en Iran même.
00:02:19 Et nous allons parler aussi de quelqu'un que vous connaissez bien,
00:02:22 Marc Douaillet, qui continue son combat à propos de sa femme,
00:02:27 Morissette, morte de maladie de Creutzfeldt-Jakob,
00:02:30 qu'il attribue en corrélation avec les vaccins.
00:02:33 Et il y a eu une polémique, il a été mis en garde à vue,
00:02:37 on en a parlé, et puis ça continue.
00:02:39 Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi ? Pourquoi ce feuilleton,
00:02:43 ce mauvais feuilleton, continue ?
00:02:46 Et puis nous allons parler évidemment du choc des cultures,
00:02:49 du choc des civilisations, c'est quoi ?
00:02:50 C'est Jean-Luc Mélenchon, en voyage au Sénégal,
00:02:53 qui est reçu par le président Ousmane Sonko,
00:02:56 par le premier ministre, pardon, Ousmane Sonko.
00:02:59 Et vous allez voir, le choc des cultures, ça existe,
00:03:01 et oui, ça existe, en dépit de tous ceux qui ne veulent
00:03:03 surtout pas entendre parler, puisque pour eux,
00:03:06 la seule chose, c'est de vivre ensemble.
00:03:08 Alors que, comme disait Claude Dévist-Rose,
00:03:12 si toutes les cultures se valent,
00:03:14 alors le cannibalisme n'est plus qu'une question de goût.
00:03:17 Donc, on va parler de tout cela, et puis,
00:03:21 après les perles et huiles et bravos, en seconde partie des émissions,
00:03:24 nous allons recevoir Anne Isugier et Linda Vellcuriel,
00:03:27 qui ont écrit un livre passionnant, bouleversant,
00:03:29 sur un féminicide en France, qui s'est passé il y a plus de 20 ans.
00:03:33 Soanne, 17 ans, brûlée vive.
00:03:36 Pourquoi, comment ? Elles ont fait une enquête en profondeur.
00:03:39 Toute l'affaire, tout ce qui s'est passé, tous les développements,
00:03:42 qui impliquent bien, bien, qu'est-ce que ça veut dire,
00:03:45 et pourquoi un premier crime féminicide ?
00:03:48 Qu'est-ce que ça veut dire et en quoi ? On en parle tout de suite.
00:03:51 [Musique]
00:03:53 Sud Radio Bercov, dans tous ses états, midi 14h, André Bercov.
00:03:57 [Musique]
00:03:59 Ici Sud Radio,
00:04:01 [Musique]
00:04:03 les Français parlent au français.
00:04:05 [Musique]
00:04:06 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:04:09 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:04:12 Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:04:14 Accident d'hélicoptère en Iran,
00:04:19 hier, le président iranien,
00:04:22 soumise d'affaires étrangères et d'autres personnes importantes du régime,
00:04:27 sont mortes dans cet accident d'hélicoptère.
00:04:31 Qu'est-ce qui va se passer ? Qu'est-ce qui peut se passer ?
00:04:34 On en parle tout de suite.
00:04:36 Sud Radio Bercov, dans tous ses états,
00:04:39 le fait du jour.
00:04:40 L'Iranien, l'hymne de la république islamique iranienne,
00:04:45 qui va évidemment retentir encore ces jours-ci,
00:04:47 quand il y aura les enterrements des personnes,
00:04:53 du président, du ministre des affaires étrangères et tous les autres,
00:04:55 qui viennent de mourir dans cet accident.
00:04:59 Alors on en a parlé, d'ailleurs, l'Ayatollah Khamenei,
00:05:03 le grand dirigeant, enfin le dirigeant, le dirigeant suprême,
00:05:09 le guide suprême du régime,
00:05:10 a dit, écoutez, il a rassuré, il a dit,
00:05:13 "Rien ne va changer, tout est prévu, ne vous inquiétez pas,
00:05:17 évidemment c'est terrible, nous les pleurons,
00:05:19 mais rien ne va changer."
00:05:21 Emmanuel Mazzavi, bonjour.
00:05:23 - Bonjour André.
00:05:24 - Alors, est-ce qu'à votre avis, effectivement,
00:05:27 bon, c'est un accident, alors évidemment,
00:05:29 il y a juste un moment, on va en parler,
00:05:30 les théories du complot ont fleuri ici et là,
00:05:34 attentat, attentat, oui il y a un avion américain
00:05:37 qui avait intérieur en Azerbaïdjan, etc.
00:05:39 Complot israélien, etc.
00:05:42 Ou attentat israélien.
00:05:43 Vous y ajoutez une foi ou pas du tout ?
00:05:48 - Non, écoutez, en tant que journaliste,
00:05:51 pour le moment, je ne sais pas,
00:05:53 la version officielle, vous l'aurez rappelé,
00:05:55 c'est qu'il y a eu un accident d'hélicoptère
00:05:57 dû à une mauvaise météo.
00:05:59 Après, moi depuis hier, effectivement,
00:06:00 j'ai interrogé des Iraniens de l'intérieur du pays,
00:06:03 comme des Iraniens de la diaspora,
00:06:05 j'ai échangé avec des représentants aussi
00:06:07 des différents mouvements d'opposition,
00:06:08 et c'est vrai qu'ils ont été quasiment parmi les premiers
00:06:10 à soulever des questionnements en disant à qui,
00:06:13 profite la mort aujourd'hui du président
00:06:15 de la République islamique,
00:06:17 l'Iran, l'Ibrahim Raisi,
00:06:18 forcément au guide suprême Ali Khamenei.
00:06:21 Mais si vous voulez entre dire cela
00:06:23 et puis se perdre en conjecture,
00:06:25 pour le moment, c'est bien trop tôt.
00:06:27 Ce qui est vrai,
00:06:28 voilà, c'est ce que je rappelle d'ailleurs ce matin
00:06:30 dans un papier que j'ai sorti pour le site de Paris Match,
00:06:32 c'est qu'il y avait des tensions en fait ces derniers mois
00:06:35 qui étaient assez fortes entre Raisi
00:06:37 et le guide suprême Ali Khamenei.
00:06:39 - Et pourquoi ces tensions ?
00:06:41 Pour quelles causes ?
00:06:43 - Alors, la cause de cette tension vient en fait de la succession.
00:06:47 Vous savez que Ali Khamenei, il a 85 ans, il est malade,
00:06:51 il prépare déjà en fait sa succession,
00:06:53 il aimerait que ce soit son fils
00:06:54 qui prenne la suite qui a 55 ans.
00:06:56 Or, l'entourage du président de la République iranien
00:07:00 n'était pas forcément favorable à cette idée-là.
00:07:03 Et on dit en tout cas que Raisi,
00:07:06 de fait, aurait brigué en fait cette succession.
00:07:08 Ce que je raconte également dans mon analyse ce matin sur Match,
00:07:11 c'est qu'il espérait à la fois prendre la guidance suprême,
00:07:16 vous savez c'est le pouvoir vraiment suprême en Iran,
00:07:18 en continuant en fait d'exercer sa fonction de présidente
00:07:22 qui aurait été une première.
00:07:23 - Mais alors justement, parlons à votre avis,
00:07:27 alors on en parle évidemment parce que est-ce qu'il y a eu,
00:07:30 ah oui d'abord, puisque vous avez des contacts,
00:07:32 vous avez des contacts Emmanuel Razavi,
00:07:34 est-ce vrai qu'il y a eu quelques feux d'artifice
00:07:37 ou quelques, n'exagérons pas la chose,
00:07:39 mais enfin quelques manifestations plutôt joyeuses en Iran ?
00:07:42 Ou en tout cas plutôt,
00:07:43 qu'il se réjouissait en tout cas de cet accident ?
00:07:48 - Alors je vous le confirme,
00:07:50 non seulement à Tehran mais dans plusieurs villes,
00:07:52 ça a été le cas dans plusieurs grandes villes en fait d'Iran,
00:07:54 il y a eu des manifestations de joie.
00:07:55 Dans le même temps, le gouvernement iranien par contre
00:07:59 a déployé en fait ses miliciens à Basij,
00:08:01 ça a été le cas en fait à Isfahan,
00:08:03 a fait sécuriser en fait par ses forces armées
00:08:05 les bâtiments gouvernementaux,
00:08:08 ça a été le cas en fait évidemment à Tehran,
00:08:10 ce qui montre bien qu'il y a une inquiétude,
00:08:12 c'est-à-dire qu'aujourd'hui le positionnement en fait du régime,
00:08:15 c'est de dire ne vous inquiétez pas, rien ne va changer,
00:08:18 il y a une constitution en Iran qui prévoit le décès en fait.
00:08:22 - Et qui a des vice-présidents,
00:08:24 prend la relève à ce moment-là etc.
00:08:26 - Voilà effectivement, il a 50 jours pour organiser une nouvelle élection
00:08:30 sous le contrôle évidemment du guide suprême Ali Khamenei.
00:08:34 Alors après ce qui va être intéressant,
00:08:36 ça va être de voir aussi quel sera le successeur en fait de Raisi au pouvoir
00:08:41 pour le moment en tout cas c'est Mohamed Moghber,
00:08:43 son vice-président en fait, qui lui succède,
00:08:45 qui n'est pas un ange et qui incarne,
00:08:48 j'en parle beaucoup dans mon livre en fait,
00:08:49 c'est vraiment le visage mafieux en fait de l'Iran.
00:08:52 Donc là on peut vraiment dire en fait que la présidence de la République islamique d'Iran,
00:08:55 elle est tenue en fait par un des parrains en fait de la mafia iranienne.
00:08:59 - Oui carrément, c'est-à-dire que c'est un mafieux qui succède à un mafieux,
00:09:03 c'est ça ce que vous dites ?
00:09:04 - Alors c'est un mafieux qui succède à un mafieux,
00:09:08 en tout cas à quelqu'un qu'on se souvient en 2021 André Raisi,
00:09:12 qui s'est fait élire si vous voulez en se positionnant un peu
00:09:15 comme le porte-parole des classes les plus populaires en Iran,
00:09:18 soit disant il se positionnait aussi comme un incorruptible
00:09:24 voulant lutter contre la corruption qu'on sait en déni évidemment,
00:09:27 au sein de l'administration iranienne il n'en a rien fait,
00:09:29 il a laissé ça croître,
00:09:31 notamment en fait les trafics en fait de drogue,
00:09:33 les trafics d'armes qui sont tenus par les passe-parents,
00:09:36 par les fameux gardiens de la révolution,
00:09:38 et son vice-président en l'occurrence dont je parlais,
00:09:42 il a été administrateur d'une des fondations
00:09:45 qui est l'une des fondations qui ont à la main quasiment
00:09:48 sur une grosse partie de l'économie en fait iranienne
00:09:51 et qui est liée justement à ces cartels machés
00:09:54 au sein des, comment dire, des gardiens en fait de la révolution.
00:09:57 - Ce qui veut dire Emmanuel Razavi si l'on vous suit,
00:10:00 et ce qu'on voit c'est qu'au fond ça ne changera pas grand chose
00:10:05 parce que même si une partie du peuple iranien,
00:10:08 on le sait, vous en parlez longuement dans votre livre,
00:10:10 que je recommande d'ailleurs,
00:10:11 quand on voit la face cachée des mots là aux éditions du Serbe,
00:10:14 même si effectivement une partie du peuple,
00:10:17 et nous parlons d'un certain nombre de femmes iraniennes
00:10:20 sur laquelle on ne voit pas s'étendre,
00:10:22 tout le monde sait ce qui se passe,
00:10:23 mais ça ne changera pas grand chose
00:10:26 parce que les Basijis, l'armée,
00:10:28 les gardiens de la révolution tiennent bien en main les structures de régime.
00:10:33 - Oui, aujourd'hui vous avez raison,
00:10:36 la violence en fait, le pouvoir je dirais militaire est détenu,
00:10:40 ce qu'on appelle chez nous la violence légitime de l'État,
00:10:43 c'est entre les mains en fait des durs,
00:10:46 de toute façon du guide Ali Khamenei,
00:10:49 donc à court terme il n'y a pas de raison que ça change.
00:10:51 Cependant parmi les gens en fait que j'ai interviewés en fait depuis hier soir,
00:10:54 beaucoup me disent que 1)
00:10:56 il y a quand même des dissensions qui sont extrêmement fortes
00:10:58 au sein même du conseil de la guidance suprême,
00:11:01 il y a aussi une opposition, on le sait depuis un moment,
00:11:04 entre ce qu'on appelle les modérés, les réformateurs si vous voulez,
00:11:07 et les plus conservateurs,
00:11:09 donc on voit bien quand même que ce n'est pas un régime qui est hyper stable.
00:11:12 Aujourd'hui il se maintient principalement parce qu'il détient
00:11:15 le capital de la violence légitime
00:11:17 et puis parce que deuxièmement, tout le monde le laisse faire,
00:11:20 c'est-à-dire que vous l'avez bien vu
00:11:21 lorsqu'il a envoyé ses drones et ses missiles sur Israël,
00:11:23 il n'y a pas vraiment eu de réaction.
00:11:25 Il y a eu une réaction d'Israël quand même.
00:11:27 Oui bien sûr.
00:11:28 Il y a eu réaction d'Israël,
00:11:30 mais qui attendait d'être appuyé quand même par la communauté internationale
00:11:33 et qui s'est retrouvé quand même un tout petit peu isolé.
00:11:35 Donc aujourd'hui ce régime n'a pas de raison
00:11:38 d'avoir peur d'un changement,
00:11:42 même si quand même hier soir,
00:11:43 il a montré un peu d'inquiétude en mobilisant ses forces militaires et sa milice.
00:11:48 Et juste un dernier mot Emmanuel Razévi,
00:11:50 vous avez commencé par dire
00:11:52 que cette mort-là,
00:11:54 c'est bien le président du ministère des affaires étrangères,
00:11:56 profite à Khamenei en tout cas,
00:11:58 et au bénéfice de Khamenei. Pourquoi ?
00:12:00 À cause de leur dissension.
00:12:02 À cause de leur dissension précédente.
00:12:04 Oui, alors, ce qui se joue en Iran,
00:12:07 c'est la succession en fait du dite suprême à Ali Khamenei.
00:12:10 85 ans, je le rappelle,
00:12:12 qui aimerait que son fils le succède.
00:12:14 Or, son fils en tout cas,
00:12:16 n'est pas considéré comme quelqu'un d'extrêmement compétent
00:12:19 par une partie de son entourage.
00:12:21 Et évidemment, là, il a,
00:12:23 je dirais, le champ libre,
00:12:25 puisque le principal opposant
00:12:27 à la succession a disparu dans cet accident.
00:12:30 Et justement, vous avez publié dans Paris Match
00:12:32 une interview que vous avez faite de
00:12:34 Pas la vie, de Reza,
00:12:37 c'est ça, de Reza Pas la vie.
00:12:39 Le prince Reza Pas la vie, oui.
00:12:41 Est-ce que franchement,
00:12:43 est-ce qu'il pense qu'il a encore une chance de revenir
00:12:47 ou ça paraît quand même très utopique ?
00:12:49 Alors, moi, écoutez, pour cette interview
00:12:54 que j'ai réalisée pour Paris Match,
00:12:56 j'ai passé plusieurs heures avec lui.
00:12:58 Je l'ai trouvé dans la peau
00:13:00 d'un chef d'État ou en tout cas
00:13:02 d'un futur chef d'État.
00:13:03 Lui, ce qu'il dit aujourd'hui,
00:13:05 c'est qu'il se positionne comme le leader
00:13:07 de la transition démocratique en Iran.
00:13:09 Donc, il faut travailler, si vous voulez,
00:13:11 sur un projet constitutionnel
00:13:13 et qu'à l'issue d'un référendum
00:13:15 lors duquel les Iraniens
00:13:17 se prononceront, à ce moment-là,
00:13:19 on choisira le type de gouvernance pour l'Iran
00:13:21 et qui prend de fait le pouvoir
00:13:23 par une élection démocratique.
00:13:25 Donc, lui, il se positionne plutôt
00:13:27 comme le leader de la transition.
00:13:29 Bon, écoutez, durant tout cet entretien,
00:13:31 je lui ai posé des questions
00:13:33 auxquelles il a répondu sans détour.
00:13:35 Je l'ai trouvé plutôt assez clair.
00:13:37 Et si vous lisez l'interview,
00:13:39 on voit très clairement qu'il a,
00:13:41 ça y est, un projet, un programme
00:13:43 pour l'Iran d'après. Maintenant, la question,
00:13:45 c'est de voir si le régime d'Emmola
00:13:47 va tomber. Et là, aujourd'hui,
00:13:49 personne n'a la réponse. - Reste à savoir si on le laissera même.
00:13:51 C'est beaucoup trop tôt pour le dire.
00:13:53 Merci Emmanuel Razavi.
00:13:55 En tout cas, c'est quelque chose qu'on va suivre, bien sûr.
00:13:57 - Et on rappelle votre livre
00:13:59 "La face cachée d'Emmola" aux éditions
00:14:01 du CERF. Merci Emmanuel Razavi
00:14:03 d'avoir été avec nous. On va marquer
00:14:05 une courte pause sur Sud Radio.
00:14:07 On va revenir dans un instant, on sera en direct avec Marc Doyer
00:14:09 sur Sud Radio. À tout de suite.
00:14:11 - Sud Radio Bercov,
00:14:13 dans tous ses états, appelez maintenant
00:14:15 pour réagir 0826
00:14:17 300 300.
00:14:19 - Ici Sud Radio.
00:14:21 Les Français
00:14:25 parlent au français.
00:14:27 Les carottes sont cuites.
00:14:29 Les carottes sont cuites.
00:14:31 - Sud Radio Bercov,
00:14:33 dans tous ses états.
00:14:35 - Il y a moins de 30 ans, paraissait
00:14:37 un livre qui a fait choc et qui a
00:14:39 fait beaucoup, beaucoup, beaucoup parler de lui
00:14:41 et a raison. "Le choc des civilisations"
00:14:43 de Samuel Huntington.
00:14:45 Eh bien,
00:14:47 vous voulez un exemple
00:14:49 vivant, parlant
00:14:51 du choc des civilisations ?
00:14:53 Écoutez.
00:14:55 Sud Radio André Bercov.
00:14:57 Bercov, dans tous
00:14:59 ses états. "Ça balance pas mal" sur Sud Radio.
00:15:01 - Le choc des civilisations,
00:15:03 il y a eu un autre choc, un autre choc
00:15:05 assez... Vous savez,
00:15:07 on pourrait parler de feuilleton
00:15:09 si la chose n'était pas aussi grave
00:15:11 et quand même assez, on pourrait dire
00:15:13 très préoccupante.
00:15:15 C'est qui est arrivé à Marc Doyer. Nous avions
00:15:17 reçu, il y a un mois, Marc Doyer
00:15:19 à propos
00:15:21 d'une perquisition
00:15:23 chez lui, à 6h
00:15:25 du matin, suivie d'une garde à vue,
00:15:27 suivie d'un classement sans suite.
00:15:29 Bonjour Marc Doyer.
00:15:31 - Bonjour. - Marc,
00:15:33 vous avez reçu donc il y a un mois, très exactement
00:15:35 ici, dans cette émission
00:15:37 et on rappelle très
00:15:39 rapidement les faits. Vous aviez envoyé
00:15:41 un SMS ou deux
00:15:43 au Président de la République,
00:15:45 à Emmanuel Macron
00:15:47 et quelques jours
00:15:49 plus tard, vous recevez
00:15:51 une visite de la police. 15
00:15:53 personnes, 7 voitures,
00:15:55 police armée,
00:15:57 etc. Ça a failli très mal
00:15:59 tourner, je résume
00:16:01 rapidement parce que vous-même,
00:16:03 vous vous dites que c'était un cambriolage, qu'on a attaqué
00:16:05 votre fils, et voilà, et vous êtes
00:16:07 sortis avec votre fusil de chasse
00:16:09 et puis ça a failli effectivement très mal tourner
00:16:11 parce que quand on ne sait pas ce qui se passe,
00:16:13 il peut y avoir vraiment
00:16:15 une espèce de bavure
00:16:17 terrible. Enfin, heureusement, il n'y en a
00:16:19 pas eu. On vous a amené
00:16:21 en garde à vue, plusieurs heures,
00:16:23 vous êtes sortis
00:16:25 et puis on a dit "non mais il n'y a rien
00:16:27 à retenir, classement sans suite".
00:16:29 Et puis évidemment, vous, vous avez pris
00:16:31 un avocat, vous avez cherché à savoir
00:16:33 ce qui se passe et vous avez lu,
00:16:35 vous avez voulu avoir,
00:16:37 ce qui est tout à fait légitime, le dossier.
00:16:39 Alors qu'est-ce qui s'est passé, Marc Doyer ?
00:16:41 - Oui, alors déjà,
00:16:43 il y a plusieurs mois, j'avais
00:16:45 envoyé effectivement des SMS, mais
00:16:47 il y a environ deux mois,
00:16:49 j'ai laissé un message vocal
00:16:51 sur le téléphone d'Emmanuel Macron.
00:16:53 Alors je précise encore ici pour vous éditer,
00:16:55 que c'est pas un numéro de téléphone que j'ai volé.
00:16:57 Voilà, c'est un numéro de téléphone que
00:16:59 j'avais eu dans des circonstances tout à fait légales.
00:17:01 - Et vous étiez militant En Marche au départ,
00:17:03 enfin vous étiez En Marche au départ, c'est ça ?
00:17:05 - Voilà, et en fait,
00:17:07 ce que je voulais aussi vous dire, c'est qu'il s'est dit
00:17:09 un peu tout et n'importe quoi, et surtout n'importe quoi sur toute cette affaire.
00:17:11 C'est-à-dire que des
00:17:13 journalistes, un petit peu
00:17:15 partout, je ne vais pas les citer parce qu'il y en a trop,
00:17:17 ont dit que j'avais fait des menaces
00:17:19 de mort, qu'il y avait eu
00:17:21 des insultes, alors qu'il n'y a rien de tout ça.
00:17:23 Et moi très vite, d'ailleurs,
00:17:25 pour réagir à ça, j'ai dit "écoutez, de toute façon, c'est très simple,
00:17:27 c'est que quand je vais récupérer
00:17:29 l'enregistrement et puis
00:17:31 le dossier, effectivement, avec le rapport de la police,
00:17:33 vous pourrez tous vous rendre
00:17:35 compte qu'il n'y avait pas de menaces de mort,
00:17:37 encore moins de menaces ou d'insultes,
00:17:39 et que de toute façon,
00:17:41 ça ne justifiait pas de m'envoyer
00:17:43 effectivement à la police à 6h du matin
00:17:45 et de me mettre en garde à vue. On est tout simplement
00:17:47 là sur
00:17:49 un abus de pouvoir, sur
00:17:51 une plainte qui est sans fondement
00:17:53 et sur
00:17:55 la dénonciation même calomnieuse, c'est-à-dire
00:17:57 qu'en aucun cas, j'aurais
00:17:59 dû me retrouver dans cette situation.
00:18:01 - Et alors, vous allez demander
00:18:03 votre dossier, vous allez savoir
00:18:05 de quoi il s'agit, voilà.
00:18:07 - Ce que je voulais aussi dire, c'est que
00:18:09 depuis 3 ans, moi et d'autres familles de victimes
00:18:11 de ces injections,
00:18:13 on est salis, on est insultés,
00:18:15 on est traités de tous les noms d'oiseaux,
00:18:17 et je voudrais quand même dire une chose, c'est que
00:18:19 même en admettant
00:18:21 que nous ayons tort,
00:18:23 de toute façon, rien ne justifie tout ça.
00:18:25 Ni les insultes, ni les gardes à vue, ni les menaces...
00:18:27 - Non mais on est bien d'accord, Marc.
00:18:29 - Et donc c'est pour ça que
00:18:31 en fait, je me dis aujourd'hui, je décide
00:18:33 à réagir, évidemment maintenant
00:18:35 je vais porter plainte contre les auteurs de cette plainte,
00:18:37 donc y compris Emmanuel Macron, sinon les voteurs,
00:18:39 mais surtout
00:18:41 c'est que depuis un mois, effectivement,
00:18:43 vous avez parlé de feuilleton, mais c'est
00:18:45 pire que ça, c'est-à-dire que dans un premier temps,
00:18:47 mon avocat s'est présenté au parquet,
00:18:49 on lui a dit "non, on est désolé, y a pas de dossier
00:18:51 au nom de Marc Doyer", à tel point qu'il leur a dit
00:18:53 "mais attendez, c'est pas possible,
00:18:55 mon client était en garde à vue, il peut pas
00:18:57 ne pas y avoir de dossier". Donc, on lui a
00:18:59 demandé de revenir plus tard, il est revenu plus tard,
00:19:01 là il s'est entendu dire
00:19:03 que le procureur
00:19:05 souhaitait lui remettre en main propre ce dossier,
00:19:07 et on lui a dit aussi
00:19:09 "nous apprécierions
00:19:11 que vous soyez discrets
00:19:13 et que vous ne
00:19:15 communiquez pas sur ce dossier".
00:19:17 Pourquoi ? C'est-à-dire que
00:19:19 pourquoi ? Alors que
00:19:21 en fait, de quoi
00:19:23 ont peur ces gens ? Ils ont tout simplement peur
00:19:25 qu'effectivement, éclate aujourd'hui, alors que
00:19:27 déjà, y a quand même des précédents
00:19:29 avec des délabus de pouvoir
00:19:31 dans tous les sens, qu'on s'aperçoive tout simplement
00:19:33 "je vais pas aller en garde à vue".
00:19:35 - Non, absolument, avant cela,
00:19:37 parce que le feuilleton, pardon, le feuilleton
00:19:39 vous le savez très bien, comment je dis,
00:19:41 n'est pas fini, c'est-à-dire, donc on vous dit
00:19:43 "vous ne communiquez pas là-dessus",
00:19:45 enfin on vous a recommandé cela,
00:19:47 mais votre avocat a continué de faire des démarches.
00:19:49 - Ah mais bien sûr, mon avocat
00:19:51 a continué de faire des démarches, je l'ai eu au téléphone
00:19:53 jeudi dernier,
00:19:55 où là, il me disait
00:19:57 qu'on allait enfin
00:19:59 lui remettre des pièces,
00:20:01 et depuis,
00:20:03 y a toujours pas de pièces, je n'ai rien récupéré.
00:20:05 - C'est-à-dire, à l'heure où on parle
00:20:07 aujourd'hui, Marc Doyer, ni vous, ni votre avocat
00:20:09 n'avait récupéré le dossier,
00:20:13 enfin, rien, aucune pièce,
00:20:15 aucun document.
00:20:17 - Le plus grave dans tout ça,
00:20:19 c'est que depuis jeudi,
00:20:21 après ce coup de téléphone, je n'ai plus de nouvelles
00:20:23 de mon avocat. Je ne sais pas
00:20:25 ce qui se passe. - Ah bon, d'accord.
00:20:27 - Donc je ne sais pas quoi vous dire,
00:20:29 parce que simplement que maintenant, je suis quand même
00:20:31 très en colère, et j'ai toujours été
00:20:33 plutôt mesuré dans mes actions,
00:20:35 mais là je dis, ça suffit, parce que
00:20:37 encore une fois, en aucun cas, je n'ai rien fait,
00:20:39 donc ça suffit,
00:20:41 ce pays où des gens
00:20:43 qui ont le pouvoir et qui s'imaginent peut-être
00:20:45 au-dessus des autres,
00:20:47 se permettent ce genre d'agissement.
00:20:49 Et quand ça vient de l'Elysée,
00:20:51 directement du président de la République, ça pose quand même
00:20:53 des questions. C'est qu'en fait, je suis
00:20:55 quoi aujourd'hui, moi ? Je suis un homme qui essaye
00:20:57 de savoir, comme d'autres, pourquoi
00:20:59 son épouse est décédée, suite
00:21:01 à cette foutue vaccination.
00:21:03 Encore une fois, ça ne justifie pas tout ça,
00:21:05 et quand je vois un petit peu...
00:21:07 - Non, non, absolument, il faut séparer, vous l'avez dit très bien,
00:21:09 Marc, pardon, vous avez dit que même,
00:21:11 parce que c'est à voir, même si vous avez
00:21:13 tort dans cette histoire,
00:21:15 vous dites, pourquoi cette perquisition,
00:21:17 pourquoi on vient boire à 6h du matin,
00:21:19 pourquoi on met en garde à vue ?
00:21:21 Ça n'a rien à voir, parce que là,
00:21:23 on vous accusait de proférer
00:21:25 des menaces de mort envers le président de la République,
00:21:27 ce que vous niez, et d'ailleurs,
00:21:29 vous en avez parlé l'autre fois,
00:21:31 en lisant le texte de votre
00:21:33 intervention vocale.
00:21:35 L'étonnant dans cette
00:21:37 histoire, c'est qu'on ne vous communique
00:21:39 pas la chose, et puis c'était, voilà, c'était
00:21:41 pas... - Mais, vous savez pourquoi
00:21:43 on ne me communique pas ? C'est parce que, justement, comme j'ai annoncé
00:21:45 sur les réseaux, et j'ai annoncé
00:21:47 lors d'une émission qui était faite par Cyril Hanouna
00:21:49 sur TPMP, pour répondre
00:21:51 à une des chroniqueuses
00:21:53 qui disait, selon mes sources, monsieur Doyer
00:21:55 est sous contrôle judiciaire à cause
00:21:57 d'armes non déclarées, mais on est dans du délire.
00:21:59 Je ne m'appelle pas Alexandre Benalla, moi.
00:22:01 Je veux dire, j'ai tué
00:22:03 personne. - Non, Benalla non plus,
00:22:05 Benalla non plus. - Non, non, mais je veux dire,
00:22:07 je ne dis pas ça par rapport à Benalla, mais je veux dire qu'aujourd'hui
00:22:09 quand même, quand on voit ce qui se passe dans la rue,
00:22:11 et dernièrement le drame qui est arrivé avec des
00:22:13 convoyeurs de faux, je veux dire, je suis un enfant
00:22:15 de cœur, je veux dire, moi, j'ai pas...
00:22:17 j'ai fait de menaces à personne, donc
00:22:19 pourquoi on ne rend pas mon dossier ?
00:22:21 Mais tout simplement parce qu'on va s'apercevoir
00:22:23 que, encore une fois, on m'a enfermé
00:22:25 pendant une journée, à
00:22:27 tort, et qu'on m'a...
00:22:29 que cette plainte est complètement délirante, quoi.
00:22:31 Et forcément, aujourd'hui, quand je dis, mais moi,
00:22:33 je vais montrer au grand jour
00:22:35 le dossier et la teneur du
00:22:37 message, mais ils vont encore perdre
00:22:39 la face, et malheureusement, c'est pas
00:22:41 de mon fait, le président de la République française
00:22:43 Emmanuel Macron va perdre la face,
00:22:45 parce que c'est un abus de pouvoir.
00:22:47 Il a peut-être décidé de dire, voilà,
00:22:49 allez intimider Marc Doyer,
00:22:51 mettez-le en garde à vue, mais je n'ai pas mérité ça, moi.
00:22:53 - Cela dit, c'est peut-être pas lui directement,
00:22:55 il faut aussi... là aussi, c'est
00:22:57 à voir, mais en tout cas, en tout cas,
00:22:59 Marc Doyer, il y a une chose certaine,
00:23:01 c'est que ce qui n'est pas normal,
00:23:03 c'est que vous n'ayez pas les pièces, et donc
00:23:05 vous allez continuer à porter plainte, vous,
00:23:07 de toute façon. - Ah mais je vais, mais en fait,
00:23:09 je vais porter plainte pour dénonciation canomiale,
00:23:11 de toute façon. Mais ce que je dois vous dire aussi,
00:23:13 quand vous dites que c'est pas Emmanuel Macron,
00:23:15 moi, quand j'étais reçu par les policiers,
00:23:17 sur le procès verbal, victime,
00:23:19 de point, Emmanuel Macron,
00:23:21 ça, ça a été écrit, moi, sur moi.
00:23:23 - C'était écrit, c'était écrit, d'accord.
00:23:25 - Mais bien sûr, donc, je veux dire, à un moment donné,
00:23:27 il faut arrêter de me prendre pour un idiot, quoi.
00:23:29 - Merci, merci Marc Doyer,
00:23:31 en tout cas, il est important
00:23:33 que vous en parliez, qu'on en parle de cela,
00:23:35 parce que, effectivement,
00:23:37 que ce soit Marc Doyer ou n'importe qui,
00:23:39 je veux dire, qu'on se fasse arrêter
00:23:41 ou perquisitionner, il faut
00:23:43 quand même savoir pourquoi
00:23:45 et à quel niveau, et la
00:23:47 moindre des choses, encore une fois,
00:23:49 c'est un mot qui disparaît,
00:23:51 en tout cas, qui n'existe pas assez,
00:23:53 c'est le mot de transparence,
00:23:55 il ne faut peut-être pas l'oublier, ça.
00:23:57 - Oui, ça s'appelle en démocratie, ça s'appelle transparence.
00:23:59 - Mais il n'y a plus de débat dans ce pays,
00:24:01 il n'y a plus de transparence, et ça devient
00:24:03 très inquiétant.
00:24:05 - Merci Marc, merci Marc Doyer.
00:24:07 - Merci, bien reçu, au revoir.
00:24:09 Sud Radio Bercov, dans tous ses états,
00:24:11 les perles du jour.
00:24:13 - "Otranger au bout du monde", "Manhattan,
00:24:15 Kaboul", avec Renaud, effectivement,
00:24:17 c'est...
00:24:19 c'est une parabole,
00:24:21 cette chanson.
00:24:23 Pour vous parler de, justement, je vous parlais du choc
00:24:25 de la civilisation un peu plus tôt, avec Samuel Huntington,
00:24:27 de son livre célèbre,
00:24:29 eh bien, on a eu une illustration
00:24:31 exemplaire, lors de la visite
00:24:33 de Jean-Luc Mélenchon au Sénégal,
00:24:35 où il rencontrait le Premier ministre
00:24:37 Ousmane Sonko.
00:24:39 Et il y a eu cet échange, et cet échange
00:24:41 est vraiment intéressant,
00:24:43 parce que ce n'est pas une question de juger,
00:24:45 c'est une question de voir ce que
00:24:47 chacun avait à dire, et chacun l'a dit,
00:24:49 et là on voit, vraiment,
00:24:51 l'une des parties du problème,
00:24:53 qui bouleverse, en tout cas, une partie
00:24:55 de l'ordre du monde, aujourd'hui.
00:24:57 Écoutez, on va commencer par écouter
00:24:59 Jean-Luc Mélenchon, donc, qui était
00:25:01 l'invité, qui était au
00:25:03 Dakar, et...
00:25:05 avec une conférence
00:25:07 de presse, foule, etc.
00:25:09 Écoutez.
00:25:11 - Je veux vous dire avec la plus grande netteté,
00:25:13 par respect pour mes compatriotes,
00:25:15 je suis un homme absolument
00:25:17 et radicalement engagé
00:25:19 sur un point, et je veux
00:25:21 vous remercier de l'aborder aussi franchement,
00:25:23 président, parce que si on ne peut
00:25:25 pas se parler de franchement, alors on ne se parle pas.
00:25:27 C'est une comédie...
00:25:29 (applaudissements)
00:25:31 Nous venons
00:25:33 de dire sur quoi nous sommes d'accord.
00:25:35 Je crois que vous l'avez entendu.
00:25:37 Vous venez de dire sur quoi nous sommes
00:25:39 en désaccord, je vous le confirme.
00:25:41 En effet.
00:25:43 Je suis le premier législateur
00:25:45 français qui ait déposé
00:25:47 un texte de loi
00:25:49 à propos de la population,
00:25:51 de la possibilité du mariage homosexuel.
00:25:53 (applaudissements)
00:25:55 Je suis, si vous voulez le savoir, hétérosexuel.
00:25:57 Mais j'ai pensé que
00:25:59 cette liberté d'amour devait être
00:26:01 ouverte à tous ceux qui voulaient en bénéficier,
00:26:03 et c'est pourquoi je vous dis,
00:26:05 les yeux dans les yeux, que j'assume
00:26:07 la position politique
00:26:09 que j'ai voulue, et je ne chasserai
00:26:11 pas à vous l'imposer.
00:26:13 Mais il est inutile
00:26:15 de parer cette divergence
00:26:17 d'une divergence
00:26:19 qui viendrait entre les nations, car chez nous,
00:26:21 c'est les pires réactionnaires
00:26:23 et les pires racistes qui se sont opposés
00:26:25 à cette disposition légale.
00:26:27 (applaudissements)
00:26:29 Tant et si bien que je l'assume
00:26:31 et je vous dis que je sais
00:26:33 que dans mon pays, elle fut controversée.
00:26:35 Et nous l'avons réglée comment ?
00:26:37 Comment l'avons-nous réglée ?
00:26:39 En votant. Eh bien, peut-être
00:26:41 qu'un jour, vous-même, vous voterez, et alors,
00:26:43 votre décision...
00:26:45 (applaudissements)
00:26:47 Mais j'entends, peut-être que non.
00:26:49 Mais votre décision...
00:26:51 Mais vous ferez bien comme vous voulez,
00:26:53 et moi aussi.
00:26:55 Vous ferez bien comme vous voulez,
00:26:57 et nous aussi. Je sais que les Français
00:26:59 n'ont pas trop de leçons à donner
00:27:01 sur la polygamie pour ce qui
00:27:03 concerne les pratiques présidentielles.
00:27:05 Voilà, voilà, c'est intéressant
00:27:07 parce que, au fond,
00:27:09 on a assez de divergence avec
00:27:11 Jean-Luc Mélenchon, au moins, il a exprimé
00:27:13 ce qu'il avait exprimé, et pas
00:27:15 pour des motifs électoralistes,
00:27:17 en l'occurrence à Dakar, franchement,
00:27:19 il ne pêchait pas pour un électoral.
00:27:21 À preuve, vous avez entendu les HU
00:27:23 très très prononcés
00:27:25 quand ils parlaient du mariage
00:27:27 homosexuel, de la polygamie,
00:27:29 et en disant, voilà, vous allez peut-être
00:27:31 un jour voter pour cela, on a vu le...
00:27:33 Mais il a dit ce qu'il avait
00:27:35 à dire, en tout cas ce qu'il pensait,
00:27:37 quel que soit ce qu'on en pense.
00:27:39 Ce qui est intéressant,
00:27:41 c'est qu'ils disent là,
00:27:43 et Ousmane Sonko, le premier
00:27:45 ministre sénégalais, répond
00:27:47 et écoutez ce que dit
00:27:49 Ousmane Sonko,
00:27:51 qui réplique à Mélenchon.
00:27:53 - Ce que je retiens,
00:27:55 c'est ce que le président Mélenchon
00:27:57 a dit, qu'il est possible
00:27:59 de dialoguer de tout,
00:28:01 de constater nos désaccords,
00:28:03 et de capitaliser
00:28:05 sur nos convergences.
00:28:07 Et c'est là où le
00:28:09 bât blesse malheureusement.
00:28:11 Nous vous concédons votre
00:28:13 désaccord sur la polygamie.
00:28:15 Ce qui ne nous empêchera pas
00:28:17 de débarquer à Paris avec les deux dames.
00:28:19 (Acclamations)
00:28:21 (Acclamations)
00:28:23 Et...
00:28:25 Et nous n'avons pas...
00:28:27 Nous n'avons pas la prétention
00:28:29 de nous prononcer,
00:28:31 d'intervenir, faire sur
00:28:33 votre liberté
00:28:35 de légiférer, soit
00:28:37 pour ou contre un phénomène.
00:28:39 Mais là où le bât blesse,
00:28:41 c'est que,
00:28:43 dans le sens inverse,
00:28:45 on veut nous repousser ce droit, nous,
00:28:47 sur les aspects où on est
00:28:49 en désaccord de légiférer
00:28:51 ou de ne pas légiférer.
00:28:53 Et c'est ça l'intolérance justement.
00:28:55 Et c'est ça que nous n'acceptons plus.
00:28:57 Je vous remercie.
00:28:59 - C'est très intéressant.
00:29:01 C'est très intéressant, ça va au-delà
00:29:03 évidemment de cette joute
00:29:05 ou de cette prise de parole
00:29:07 entre Ousmane Sonko
00:29:09 et Jean-Luc Mélenchon.
00:29:11 En fait, et c'est vraiment, et c'est pas
00:29:13 facile, il n'y a pas à trancher là-dessus, en tout cas,
00:29:15 je n'ai absolument pas la prétention
00:29:17 de trancher ici, ce n'est
00:29:19 absolument pas mon rôle. Mais ce qui
00:29:21 est intéressant, c'est qu'aujourd'hui,
00:29:23 vous avez eu un des clivages
00:29:25 qui se passe dans le monde,
00:29:27 par rapport à Dobrik, par rapport au
00:29:29 multipolaire, par rapport...
00:29:31 Vous voyez, l'Occident vient,
00:29:33 en disant l'Occident, en tout cas,
00:29:35 représenté là par Mélenchon, alors que
00:29:37 ici, c'est peut-être pas la même
00:29:39 position, et il dit "voilà, moi
00:29:41 j'appuie, même vous n'êtes pas d'accord,
00:29:43 mais moi, le mariage homosexuel, la
00:29:45 polygamie, je suis d'accord
00:29:47 avec le mariage homosexuel, j'ai l'égifère là-dessus,
00:29:49 la polygamie, nous sommes absolument
00:29:51 contre, etc."
00:29:53 Et Sonko lui dit "écoutez,
00:29:55 vous, vous pensez comme vous voulez, vous faites ce que vous voulez,
00:29:57 mais nous, chez nous, on fait ce qu'on veut.
00:29:59 Et on fait ce qu'on veut, on l'égifère comme on veut."
00:30:01 Et c'est vraiment ça, c'est-à-dire
00:30:03 que ce qui se passe en ce moment,
00:30:05 et il faut le savoir, et il faut le dire,
00:30:07 encore une fois, en dehors de toute
00:30:09 préoccupation moralisante,
00:30:11 c'est que vous avez une partie du monde
00:30:13 qui refuse
00:30:15 absolument que
00:30:17 une certaine partie du monde,
00:30:19 disons de l'hémisphère nord,
00:30:21 pour faire très très très
00:30:23 simpliste et simple,
00:30:25 donne, dit "voilà ce qu'il faut faire,
00:30:27 c'est ça les valeurs, c'est ça la morale, c'est ça,
00:30:29 etc." Et on a
00:30:31 envie de dire "mais oui, mais il y a des valeurs,
00:30:33 évidemment qu'il y a des valeurs, mais
00:30:35 vous avez toute une partie des gens pour des
00:30:37 motifs culturels, civilisationnels
00:30:39 qui ne sont absolument pas d'accord."
00:30:41 Et qu'est-ce qui se passe ? Et pourquoi
00:30:43 une des choses, une des choses, je ne dis pas
00:30:45 que c'est la seule, il y a des motifs économiques, des motifs
00:30:47 géopolitiques énormes, mais
00:30:49 un des facteurs qui se joue,
00:30:51 c'est que les Chinois,
00:30:53 les Russes, quand ils viennent,
00:30:55 ils ne parlent jamais de ça, ils disent "vous,
00:30:57 faites ce que vous voulez, nous on va
00:30:59 faire des affaires,
00:31:01 on va développer,
00:31:03 on va faire du commerce,
00:31:05 on va faire du trade, et vous, vos coutumes,
00:31:07 etc., quelles qu'elles soient,
00:31:09 ce n'est pas les nôtres, et nous,
00:31:11 nous allons, hors de question
00:31:13 que vous vous imposiez nos coutumes,
00:31:15 et hors de question que
00:31:17 on vous impose les nôtres, voilà,
00:31:19 on est là pour ça, et c'est pour,
00:31:21 je crois que c'est une des raisons pour lesquelles
00:31:23 la Russie, la Chine et beaucoup d'autres
00:31:25 avancent comme ça en territoire
00:31:27 africain pour ne parler que de lui,
00:31:29 et on voit très bien ce qui se passe depuis des années.
00:31:31 Mais ce qui est intéressant
00:31:33 quand même, c'est que ce sont les mêmes
00:31:35 qui prennent des positions comme Mélenchon,
00:31:37 tranché,
00:31:39 et très bien au Dakar,
00:31:41 qui prennent beaucoup moins
00:31:43 de positions en France
00:31:45 pour ceux qui appliqueraient
00:31:47 la polygamie ou autre, même si
00:31:49 ce n'est pas une polygamie à assister.
00:31:51 C'est-à-dire qu'en France,
00:31:53 un certain nombre de gens
00:31:55 qui clament, "attention,
00:31:57 nous sommes contre ces pratiques",
00:31:59 et bien les laissent
00:32:01 s'appliquer sur le territoire
00:32:03 français sans
00:32:05 protester de façon
00:32:07 vraiment très sonore.
00:32:09 Donc voilà, ça s'appelle
00:32:11 le choc des finalisations.
00:32:13 On n'est pas ici pour trancher, je vous l'ai dit,
00:32:15 mais franchement, méditons
00:32:17 là-dessus. Ce que
00:32:19 ont fait hier
00:32:21 Ousmane Sonko et Jean-Luc Mélenchon
00:32:23 est totalement exemplaire
00:32:25 de ce qui est en train de se passer
00:32:27 dans une certaine partie du monde aujourd'hui.
00:32:29 - On va marquer une courte
00:32:31 pause sur Sud Radio, on revient dans un instant,
00:32:33 puis vous aurez la parole, évidemment, comme tous les jours
00:32:35 au 0826 300 300.
00:32:37 Nous sommes en direct, aujourd'hui, lundi,
00:32:39 de Pentecôte. On est bien là, en chair, et annonçons
00:32:41 ça tout de suite sur Sud Radio.
00:32:43 - Sud Radio Bercov,
00:32:45 dans tous ses états, midi 14h.
00:32:47 André Bercov.
00:32:49 Ici Sud Radio.
00:32:51 Les Français
00:32:55 parlent au français.
00:32:57 Je n'aime pas la blanquette
00:32:59 de veau. Je n'aime pas
00:33:01 la blanquette de veau.
00:33:03 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:33:05 - Selon France Info,
00:33:07 ce sont la droite
00:33:09 et l'extrême droite qui s'attaquent
00:33:11 aux transitions de genre chez les mineurs.
00:33:13 Ah bon ? Si on est contre
00:33:15 la transition de genre chez les mineurs, on est
00:33:17 automatiquement de droite et d'extrême droite ?
00:33:19 On en parle.
00:33:21 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:33:23 - La page des sports pour les
00:33:25 tout nombreux et très divers que l'on mâchonne.
00:33:27 Le poker d'as pour l'émotion, le jeu
00:33:29 de dames, avec la bonne.
00:33:31 - C'est l'homme.
00:33:33 - Le poil serrillé, l'âge de raison,
00:33:37 le cœur mangé par la cervelle. - Léo Ferré,
00:33:39 Léo Ferré, bien sûr, l'immortel Léo Ferré,
00:33:41 c'est l'homme, c'est l'homme. Alors,
00:33:43 qu'est-ce qui se passe exactement ?
00:33:45 - Le Sénat
00:33:47 va se pencher
00:33:49 sur une proposition des Républicains
00:33:51 interdisant les traitements
00:33:53 médicaux pour les mineurs transgenres.
00:33:55 Fin mai.
00:33:57 Il y a aussi une proposition
00:33:59 de Rassemblement National, mais là,
00:34:01 c'est une proposition des Républicains
00:34:03 qui visent à interdire
00:34:05 toute prise en charge médicale
00:34:07 des mineurs trans, à l'exception
00:34:09 d'un suivi psychiatrique.
00:34:11 Alors que la transidentité n'est plus
00:34:13 considérée comme une maladie mentale
00:34:15 depuis 2010. Voilà.
00:34:17 Donc, il y a tout ce problème,
00:34:19 toute la polémique,
00:34:21 toute la polémique,
00:34:23 dont nous en avons déjà parlé, nous en parlons
00:34:25 encore, mais effectivement,
00:34:27 IVG, transition,
00:34:29 c'est mon corps, ma décision.
00:34:31 IVG, c'est un autre problème,
00:34:33 mais transition, effectivement, à partir
00:34:35 de quand, à partir de quel âge, etc.
00:34:37 Et France Info
00:34:39 a écrit
00:34:41 dans son journal,
00:34:43 enfin, dans le journal,
00:34:45 dans les textes que publie France Info,
00:34:47 voilà,
00:34:49 alors ils disent, oui,
00:34:51 on dit, voilà, un historien propose un texte sur la transidentité,
00:34:53 c'est symbolique, ça permet à l'AERO-RN
00:34:55 de faire parler d'eux, et de marquer
00:34:57 le terrain sur ce sujet. Voilà.
00:34:59 Il s'agit de dire, voilà,
00:35:01 c'est une panique morale, on crée un problème,
00:35:03 et on propose une solution pour y répondre.
00:35:05 On essaie, nous, il y a un problème, en disant,
00:35:07 oui, si l'ERL,
00:35:09 ou l'ERN,
00:35:11 essaient d'en parler, c'est parce qu'ils n'ont
00:35:13 rien à dire, et comme
00:35:15 il y a une élection bientôt, dans les élections européennes,
00:35:17 donc ils essaient d'exister par là.
00:35:19 Quand même, le problème, peut-être,
00:35:21 est un peu plus compliqué,
00:35:23 il faut arrêter de dire qu'il n'y a
00:35:25 rien, il n'y a rien là-dessus, etc.
00:35:27 Non. Mais, alors, quand,
00:35:29 par exemple,
00:35:31 France Info écrit,
00:35:33 enfin, le journaliste de France Info écrit,
00:35:35 les effets
00:35:37 dans la vie des personnes trans sont déjà
00:35:39 bien réels, qu'est-ce qu'on va devenir,
00:35:41 etc., il y a une hausse des témoignages
00:35:43 de transphobie, notamment chez les jeunes,
00:35:45 ces responsables politiques
00:35:47 ne se rendent pas compte qu'ils sont en train de parler
00:35:49 de vraie vie, de déshumaniser des gens,
00:35:51 etc., je suis catastrophé,
00:35:53 dit Morgane Jekyll
00:35:55 d'Espace Santé Trans.
00:35:57 Mais est-ce que ça ne pose pas quelques problèmes ?
00:35:59 Par exemple, quand Marguerite Stern
00:36:01 a absolument insulté
00:36:03 le traité de transphobes, parce qu'elle
00:36:05 a écrit avec Dora Mouto "Transphobia",
00:36:07 dit, par exemple, que les bloqueurs
00:36:09 de puberté, administrés
00:36:11 sur une durée de 6 ans, les bloqueurs de puberté
00:36:13 détruisent le squelette,
00:36:15 empêchent la maturation,
00:36:17 font office de castrateurs chimiques,
00:36:19 empêchent le développement des organes génitaux,
00:36:21 font de l'enfant impatient un vie,
00:36:23 est-ce qu'il n'y a pas lieu, quand même,
00:36:25 de vérifier cela ?
00:36:27 Est-ce qu'il n'y a pas lieu de savoir,
00:36:29 sans dire, ça y est, si on dit cela,
00:36:31 si on dit qu'un enfant, ou qu'un mineur,
00:36:33 vous savez très très très bien
00:36:35 ce qui se passe à 8 ans, à 10 ans,
00:36:37 à 12 ans,
00:36:39 si, par exemple, des choses sont faites
00:36:41 de façon irrémédiable,
00:36:43 il n'y a aucun problème, chacun peut
00:36:45 devenir homme ou femme s'il veut,
00:36:47 mais à partir d'un certain âge.
00:36:49 Vous savez, on dit la majorité
00:36:51 d'âges de 18 ans. Alors la majorité
00:36:53 d'18 ans, pourquoi ? À partir de quand ?
00:36:55 Si un enfant de 6 ans
00:36:57 peut choisir, ou un enfant de 7 ans,
00:36:59 8 ans, avec l'insentiment d'un des parents,
00:37:01 peut choisir de changer de sexe,
00:37:03 alors ça veut dire quoi ?
00:37:05 Mais alors, à ce moment-là, il peut aussi faire l'amour.
00:37:07 Quand on attaque la pédocriminalité,
00:37:09 alors on leur dit quoi ?
00:37:11 "Ah oui, oui, mais un enfant d'8 ans,
00:37:13 6 ans, 8 ans, 7 ans, 8 ans, a le droit
00:37:15 de changer de sexe ?" Mais ça veut dire quoi,
00:37:17 ça ? Ça veut dire qu'on n'attend
00:37:19 pas que ce soit
00:37:21 un adulte, un adulte à 18 ans,
00:37:23 pour qu'il fasse son choix,
00:37:25 à ce moment-là, d'accord ?
00:37:27 Mais avant, avec des choses
00:37:29 qui peuvent être irrémédiables,
00:37:31 avec des choses auxquelles on ne peut pas changer,
00:37:33 avec vraiment des problèmes qui sont là,
00:37:35 qui sont posés, et il y a déjà énormément
00:37:37 de témoignages. Alors il faut
00:37:39 arrêter de mélanger.
00:37:41 Ce n'est pas, et moi je connais beaucoup de gens de gauche
00:37:43 qui sont absolument contre
00:37:45 les bloqueurs de puberté, contre
00:37:47 ce changement de sexe, ou en tout
00:37:49 cas de tentative de changement de sexe,
00:37:51 parce que là aussi, il faudrait dire qu'est-ce que ça veut dire.
00:37:53 Parce que quand on dit aujourd'hui "un homme est
00:37:55 un homme, et une femme est une femme", vous êtes évidemment
00:37:57 à la droite d'Adolf Hitler.
00:37:59 Il faut quand même se poser
00:38:01 un certain nombre de questions.
00:38:03 Je ne rentrerai pas
00:38:05 "oui, un homme peut tomber enceinte",
00:38:07 "je ne tomberai pas",
00:38:09 ce que dit quelque part
00:38:11 une des responsables du planning familial.
00:38:13 Il faut quand même arrêter de dire
00:38:15 n'importe quoi là-dessus,
00:38:17 et quand même, il faut
00:38:19 des garde-fous,
00:38:21 quand on a 8 ans,
00:38:23 10 ans, et qu'on choisisse cela,
00:38:25 et qu'on permette de choisir cela,
00:38:27 alors que pour beaucoup de formes, c'est irrémédiable,
00:38:29 il faut quand même
00:38:31 arrêter d'être
00:38:33 une société à irresponsabilité illimitée.
00:38:37 On va marquer une courte pause sur Sud Radio,
00:38:39 on revient après les infos de 13h,
00:38:41 pour le Face à Face
00:38:43 avec André Bercoff. A tout de suite sur Sud Radio.
00:38:45 Sud Radio, parlons vrai, parlons vrai, Sud Radio, parlons vrai.
00:38:50 Sud Radio Bercoff dans tous ses états,
00:38:52 le Face à Face.
00:38:55 13h03 sur Sud Radio,
00:38:57 l'heure pour nous de vous présenter ce Face à Face.
00:38:59 André Bercoff, vous recevez deux auteurs
00:39:01 qui ont publié ce livre aux éditions
00:39:03 du Bordelot, qui s'appelle
00:39:05 "Un féminicide en France", Soanne, 17 ans,
00:39:07 brûlée vive, c'est Linda Veil-Curiel
00:39:09 et Anne Sujier qui sont avec nous.
00:39:11 Bonjour à toutes les deux.
00:39:13 Anne Sujier a été la première femme
00:39:15 directrice scientifique dans le domaine
00:39:17 de la sécurité nucléaire,
00:39:19 militante féministe
00:39:21 universaliste fondatrice avec Simone de Beauvoir
00:39:23 de la Ligue du droit international
00:39:25 des femmes, il faut le rappeler,
00:39:27 Anne Sujier, bien sûr.
00:39:29 Linda Veil-Curiel, vous êtes avocate
00:39:31 au Barreau de Paris, vous êtes
00:39:33 illustrée dans plusieurs combats juridiques
00:39:35 contre l'excision
00:39:37 pour l'ébranlation du convention
00:39:39 franco-algérienne sur les enlèvements
00:39:41 d'enfants
00:39:43 pour que le meurtre de la jeune Soanne
00:39:45 soit qualifié de crime sexiste.
00:39:47 Et c'est justement pourquoi et de quoi
00:39:49 nous parlons aujourd'hui.
00:39:51 Un livre bouleversant, un livre,
00:39:53 une enquête très très très très
00:39:55 précise, très suivie,
00:39:57 sur quelque chose qui s'est passé il y a
00:39:59 un peu plus de 20 ans
00:40:01 et on le qualifiait de fait divers à l'époque,
00:40:03 un fait divers horrible, mais c'est beaucoup
00:40:05 plus qu'un fait divers.
00:40:07 Vous en parlez dans votre livre que je recommande
00:40:09 très très très prenant,
00:40:11 très poignant, "Un féminicide en France"
00:40:13 aux éditions du Bordeaux.
00:40:15 Alors peut-être qu'il faut rappeler à nos sujets
00:40:17 qu'est-ce qui s'est passé en
00:40:19 2022 à l'époque.
00:40:21 - Le 4 octobre 2022,
00:40:23 on apprend par les médias
00:40:25 qu'une jeune fille de 17 ans
00:40:27 est brûlée vive dans un
00:40:29 local à poubelle, à vitrines sur scène.
00:40:31 Je l'apprends en écoutant la radio
00:40:33 et huit jours après,
00:40:35 eh bien j'apprends qu'il y a une marche
00:40:37 blanche organisée par
00:40:39 les copines et par
00:40:41 le maire de Vitry-sur-Seine
00:40:43 et donc je vais sur place.
00:40:45 J'avais été
00:40:47 à Kaboul cette même année
00:40:49 2002 et je me dis "je ne veux pas avoir été
00:40:51 à Kaboul et ne pas aller à Vitry-sur-Seine".
00:40:53 Comment une chose pareille
00:40:55 a pu se passer ?
00:40:57 - Vous y êtes allée à Kaboul, pourquoi ?
00:40:59 - Parce que c'était le départ des talibans
00:41:01 en 2002. En juin,
00:41:03 il y a une conférence sur le droit
00:41:05 des femmes en Afghanistan parce que
00:41:07 il prépare
00:41:09 la constitution et avec
00:41:11 l'association Negar
00:41:13 qui est présidée
00:41:15 par une afghane, Choukria,
00:41:17 on se dit "il faut
00:41:19 influencer cette convention
00:41:21 pour qu'il y ait l'égalité entre les femmes
00:41:23 et les hommes".
00:41:25 - Donc vous allez à Vitry-sur-Seine.
00:41:27 - Je vais à Vitry-sur-Seine
00:41:29 et je vois les sœurs de
00:41:31 Sohan qui sont Wahiba et
00:41:33 Kaina et
00:41:35 je mets un certain temps à réussir
00:41:37 parce qu'il y a du monde à les
00:41:39 contacter et finalement,
00:41:41 quelques semaines plus tard,
00:41:43 avec Linda Vellcuriel,
00:41:45 donc nous allons
00:41:47 rencontrer
00:41:49 la famille, c'est-à-dire le père...
00:41:51 - La famille de Sohan. - La famille de Sohan.
00:41:53 Voilà.
00:41:55 J'ai encore l'image
00:41:57 de cet homme complètement
00:41:59 effondré,
00:42:01 de sa sœur
00:42:03 qui est quelqu'un d'extraordinaire,
00:42:05 Kaina, qui est quelqu'un qui a crevé l'écran
00:42:07 d'ailleurs, parce qu'elle parlait,
00:42:09 elle dit "il brûle,
00:42:11 il brûle les filles comme il brûle les voitures".
00:42:13 Je me souviens de cette expression qui avait fait le titre
00:42:15 des journaux.
00:42:17 Et
00:42:19 le père se demandait
00:42:21 qui on est,
00:42:23 quelqu'un de simple,
00:42:25 qui avait un peu de mal à s'exprimer en français,
00:42:27 qui est un ancien éboueur,
00:42:29 il est très...
00:42:31 et qui,
00:42:33 lorsque sa fille lui dit "mais papa,
00:42:35 elles sont là pour nous défendre",
00:42:37 il dit cette phrase
00:42:39 "ils l'ont tuée parce qu'elle
00:42:41 était une fille".
00:42:43 Donc à partir de là, nous rentrons dans l'affaire
00:42:45 puisque la famille nous demande de nous
00:42:47 constituer partie civile. - C'est la famille qui vous a demandé, d'accord.
00:42:49 - Voilà. En tant
00:42:51 qu'association féministe, puisque nous avons
00:42:53 le droit de nous constituer partie civile,
00:42:55 donc il y a d'une part l'avocat de la famille
00:42:57 qui va être maître spinner,
00:42:59 et d'autre part, nous, en tant qu'association
00:43:01 féministe, et c'est vraiment
00:43:03 l'apport de Linda Vellcuriel
00:43:05 qui a fait que
00:43:07 pour la première fois,
00:43:09 on va qualifier ce crime de
00:43:11 féminicide,
00:43:13 de sexisme, ce qui est un peu
00:43:15 le point de départ de cette notion
00:43:17 de crime spécifique
00:43:19 qui va être le féminicide. - On tue
00:43:21 parce que c'est une femme, parce qu'il se disait le père.
00:43:23 - La parole du père.
00:43:25 - Alors Linda Vellcuriel, donc,
00:43:27 Annie Sujet vous prévient,
00:43:29 vous informe,
00:43:31 et vous, donc, vous réagissez
00:43:33 comment et vous faites quoi à ce moment-là ?
00:43:35 - Alors immédiatement, comme Annie vient de le dire,
00:43:37 nous allons voir le père,
00:43:39 qui est
00:43:41 intrigué et qui se demande
00:43:43 qui sont les personnes qui
00:43:45 sont dans son appartement et qui
00:43:47 détonnent dans son appartement.
00:43:49 Et...
00:43:51 c'est tout de suite
00:43:53 une...
00:43:55 Kaina qui dit...
00:43:57 - Kaina c'est sa... - C'est la soeur
00:43:59 de Sohan,
00:44:01 qui explique qu'on est
00:44:03 là pour les aider, parce que
00:44:05 Annie me disait
00:44:07 "je suis frappée après
00:44:09 l'émotion qu'a déclenché
00:44:11 la mort de la jeune
00:44:13 Sohan, de voir dans quelle
00:44:15 solitude il se trouve, totalement
00:44:17 abandonné par tout le monde."
00:44:19 Comme il y a l'affaire
00:44:21 judiciaire
00:44:23 qui se déclenche,
00:44:25 on propose de se constituer
00:44:27 partie civile et donc d'avoir
00:44:29 accès au dossier. - Au dossier, bien sûr.
00:44:31 - Et de pouvoir commenter
00:44:33 les actes et pouvoir
00:44:35 participer à ce qui sera
00:44:37 un tournant, je dirais, c'est
00:44:39 la reconstitution sur place
00:44:41 des événements.
00:44:43 - Qu'il se passe quand ?
00:44:45 Après le crime, enfin après...
00:44:47 - Alors peut-être qu'il faut revenir sur
00:44:49 l'histoire elle-même. - Raconter
00:44:51 ce qui s'est passé, pourquoi et comment.
00:44:53 - Voilà, la question c'est pourquoi.
00:44:55 Il y a eu
00:44:57 un incident
00:44:59 et je dirais... - Rappelez
00:45:01 qui était Sohan et comment elle vivait à l'époque,
00:45:03 je crois que c'est important. - Alors, en fait,
00:45:05 cette famille était une famille
00:45:07 où il y a eu plusieurs
00:45:09 femmes qui se sont succédées, c'est-à-dire... - D'origine algérienne ?
00:45:11 - D'origine algérienne.
00:45:13 Kaina, la soeur aînée,
00:45:15 était la fille d'une
00:45:17 première femme dont le papa a divorcé très
00:45:19 vite. Il est venu en France
00:45:21 avec elle, donc elle a été élevée en France.
00:45:23 Elle a fait des études supérieures, elle était
00:45:25 à l'université et
00:45:27 il s'est remarié
00:45:29 à ce moment-là avec
00:45:31 celle qui va donner naissance à Waïba
00:45:33 et à Sohan. - Et à Sohan, d'accord.
00:45:35 - Et cette femme, cette jeune femme
00:45:37 meurt en couche, finalement,
00:45:39 en donnant naissance à Sohan, ce qui est
00:45:41 tragique quand on pense à l'histoire
00:45:43 de cette jeune fille. Et donc, il se
00:45:45 remarie. - Une troisième fois.
00:45:47 - Une troisième fois et il a
00:45:49 des enfants. Et cette troisième
00:45:51 épouse
00:45:53 n'aime pas les enfants
00:45:55 du mariage précédent.
00:45:57 Et donc, cette petite,
00:45:59 elle est malheureuse chez elle.
00:46:01 Elle est un peu
00:46:03 la souffre-douleur de sa belle-mère.
00:46:05 Et donc, son seul plaisir,
00:46:07 c'est de rencontrer ses copines
00:46:09 de lycée. Elle, elle habite
00:46:11 Cité-Bourgogne et ses copines habitent
00:46:13 Cité-Balzac, qui sont
00:46:15 pas très loin, les deux cités.
00:46:17 - Rappelez d'ailleurs le...
00:46:19 la ville... - Vitry-sur-Seine.
00:46:21 - Vitry-sur-Seine. - Vitry-sur-Seine.
00:46:23 Donc, elle a
00:46:25 Sohan,
00:46:27 un copain, et
00:46:29 l'embrouille naît
00:46:31 entre deux garçons.
00:46:33 Celui qui va finalement tuer Sohan
00:46:35 est le copain de Sohan.
00:46:37 Sohan n'y est strictement pour rien.
00:46:39 - L'embrouille n'a rien à voir
00:46:41 avec Sohan. - N'a rien à voir avec Sohan.
00:46:43 Et ça, c'est une des raisons de l'écriture
00:46:45 de ce livre, c'est que les médias,
00:46:47 quand ils reprennent cette histoire,
00:46:49 ils pensent, ils reprennent la thèse du garçon
00:46:51 qui, pour se défendre et expliquer
00:46:53 pourquoi cette embrouille est arrivée,
00:46:55 fait croire à une relation amoureuse,
00:46:57 ce qui n'était absolument pas le cas. Il n'y avait pas de relation amoureuse
00:46:59 entre
00:47:01 celui qu'on appelait Nono
00:47:03 et qui a tué Sohan, et Sohan.
00:47:05 Donc, comme il y a une embrouille
00:47:07 avec deux garçons
00:47:09 et que c'est Nono,
00:47:11 celui qui va être l'assassin,
00:47:13 qui perd la face
00:47:15 parce qu'il se fait battre par l'autre,
00:47:17 et bien il se venge
00:47:19 en interdisant à Sohan
00:47:21 de venir sur son territoire.
00:47:23 - Vous dites que c'est ça la raison.
00:47:25 - C'est ça la raison.
00:47:27 - C'est une question de territoire.
00:47:29 - De territoire. Non, voilà. - L'idamerie.
00:47:31 - Il a reçu une raclée
00:47:33 qui ne pouvait pas être ignorée
00:47:35 par les autres garçons de la cité,
00:47:37 il a perdu la face.
00:47:39 Et pour retrouver son statut,
00:47:41 il a fallu qu'il se venge,
00:47:43 et il ne pouvait pas se venger
00:47:45 sur Issa, qui était d'un autre gabarit,
00:47:47 mais
00:47:49 il a trouvé de ce...
00:47:51 - Le point faible. - Voilà, c'était Sohan.
00:47:53 Et Sohan,
00:47:55 il lui a interdit
00:47:57 d'entrer dans sa cité,
00:47:59 parce qu'effectivement, c'était un garçon
00:48:01 de grande influence dans la cité.
00:48:05 Et chaque fois qu'il l'a
00:48:07 chopée dans sa cité,
00:48:09 où elle venait régulièrement,
00:48:11 puisque comme elle vient de le dire,
00:48:13 c'était là qu'habitaient ses amis.
00:48:15 Ses seuls amis. - Ses amis, oui.
00:48:17 Ses amis de collège, de lycée,
00:48:19 de collège. - Alors que Sohan
00:48:21 étant malheureuse chez elle,
00:48:23 elle était souvent mise à la porte
00:48:25 par la belle-mère,
00:48:27 c'était un refuge, cette cité.
00:48:29 Et donc, comme
00:48:31 l'interdit était connu,
00:48:33 l'interdit de Sohan d'entrer
00:48:35 dans cette cité, - L'interdit de territoire, oui.
00:48:37 - On la voyait dans la cité.
00:48:39 Donc Nono, comme on appelait
00:48:41 Jamal,
00:48:43 perdait la face. Et ça, il n'a pas supporté.
00:48:45 - Mais est-ce que, alors je pose
00:48:47 la question à toutes les deux, vous intervenez bien sûr,
00:48:49 est-ce que la...
00:48:51 on disait, oui,
00:48:53 Sohan, tenue légère, etc.
00:48:55 etc. C'était
00:48:57 absolument inventé, vous voyez,
00:48:59 elle couchait avec tout le monde, etc. - Non, non, pas du tout.
00:49:01 On reviendra sur cette
00:49:03 question des tenues légères et tout ça.
00:49:05 En réalité,
00:49:07 là, on est sur...
00:49:09 elle n'a pas de grand-frère
00:49:11 pour la défendre, ça c'est quelque chose qui va être
00:49:13 important, on y reviendra.
00:49:15 Elle tient
00:49:17 tête à un chef de bande,
00:49:19 parce que Nono est un chef de bande,
00:49:21 impliqué
00:49:23 dans un certain nombre de trafics,
00:49:25 - Drogues et compagnie. - Drogues et compagnie, voilà.
00:49:27 Donc, on va
00:49:29 assister à
00:49:31 une vengeance, une punition
00:49:33 d'un
00:49:35 groupe de garçons
00:49:37 à l'égard d'une fille devant des filles.
00:49:39 Et ça c'est remarquable, c'est-à-dire que comment
00:49:41 va se passer l'affaire le 4 octobre ?
00:49:43 - On va en parler tout de suite après cette
00:49:45 petite pause, on va parler du 4 octobre,
00:49:47 absolument, c'est important, et puis les
00:49:49 implications. - Évidemment, vous serez... - Et n'hésitez pas à...
00:49:51 - témoigner, réagir, poser vos questions,
00:49:53 0 826 300 300,
00:49:55 on est là pour prendre toutes vos questions.
00:49:57 On se retrouve tout de suite sur Sud Radio.
00:49:59 - Sud Radio Bercov,
00:50:01 dans tous ses états, midi 14h.
00:50:03 André Bercov.
00:50:05 - Ici Sud Radio.
00:50:07 Les Français
00:50:11 parlent au français.
00:50:13 Je n'aime pas la blanquette
00:50:15 de veau. Je n'aime pas
00:50:17 la blanquette de veau.
00:50:19 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:50:21 - Un livre bouleversant,
00:50:23 et un livre qui, vraiment,
00:50:25 c'est un miroir qui réfléchit,
00:50:27 comme disait Cocteau. Et il est bon
00:50:29 que les miroirs réfléchissent.
00:50:31 Vous aussi, nous aussi.
00:50:33 Un féminicide en France, Soanne, 17 ans,
00:50:35 brûlée vive, Annie Suger, Linda Velcuriel,
00:50:37 aux éditions du Bordelot.
00:50:39 Le Bordelot.
00:50:41 Alors, justement, vous parliez du
00:50:43 4 octobre, on parlait de tout ça, qu'est-ce qui s'est
00:50:45 passé, donc ? - Alors, le 4 octobre,
00:50:47 c'est un véritable guet-apens,
00:50:49 qui est organisé par Nono.
00:50:51 Soanne a
00:50:53 passé une après-midi avec
00:50:55 ses copines, et elle rentre,
00:50:57 elle va rentrer dans
00:50:59 sa cité, elle descend de l'autobus,
00:51:01 et à ce moment-là, elle se fait
00:51:03 arrêter, interpellée
00:51:05 par Nono et un copain,
00:51:07 et il la
00:51:09 menace, il la menace
00:51:11 de la frapper,
00:51:13 si elle ne le suit pas.
00:51:15 Il l'emmène, donc, citer
00:51:17 Balzac,
00:51:19 la fait rentrer dans le local
00:51:21 à poubelle. Alors, ce qui est
00:51:23 remarquable, c'est que
00:51:25 les garçons sont autour, ils savent
00:51:27 que quelque chose va se passer. Nono
00:51:29 lui-même l'a dit,
00:51:31 en disant "je vais faire quelque chose de
00:51:33 ouf". Il a même téléphoné à sa
00:51:35 copine, qui s'est rendue
00:51:37 compte dans quel état d'énervement était
00:51:39 Nono. Elle a essayé de
00:51:41 prévenir qu'il allait se passer probablement
00:51:43 quelque chose de grave, mais personne ne sait
00:51:45 exactement quoi. - Et ils étaient combien, les garçons, dans ce
00:51:47 local à poubelle ? - Dans le local à poubelle,
00:51:49 il n'y avait que... - Que Nono ?
00:51:51 Et l'ami ? - L'ami
00:51:53 qui tenait la porte. - D'accord.
00:51:55 - Et derrière, il y avait des garçons.
00:51:57 - D'accord. Mais qui n'étaient pas dans
00:51:59 le local. - Non, qui n'étaient pas dans le local. Et,
00:52:01 à ce moment-là, Nono fait
00:52:03 venir, il va même en chercher
00:52:05 une, il fait venir
00:52:07 plusieurs copines
00:52:09 de Soanne, pour qu'elles
00:52:11 assistent à la position. Donc, on
00:52:13 voit bien d'un côté les garçons, de l'autre
00:52:15 côté les filles, et il faut
00:52:17 qu'elles comprennent que quand ils
00:52:19 disent quelque chose, il faut respecter.
00:52:21 Et alors, ce qui est très remarquable, c'est que
00:52:23 une des copines
00:52:25 qui a un grand frère,
00:52:27 qui fait partie de la bande des garçons,
00:52:29 quand il lui parle,
00:52:31 il lui dit "toi, tu viens si tu veux".
00:52:33 Ca veut dire le respect
00:52:35 puisqu'elle a un grand frère.
00:52:37 Voilà. Donc, à ce
00:52:39 moment-là, ils rentrent dans le local à poubelle,
00:52:41 il y a Soanne, les deux
00:52:43 copines, et lui, la porte
00:52:45 tenue par son copain, celui
00:52:47 qui va être condamné aussi pour complicité.
00:52:49 Et,
00:52:51 comme par hasard, il y a une bouteille d'essence,
00:52:53 il dira
00:52:55 après qu'elle était là, c'est pas lui
00:52:57 qui l'a mis, mais on sait très bien que c'était lui.
00:52:59 Et,
00:53:01 il déverse sa colère dans
00:53:03 un état de rage avancé.
00:53:05 Elle,
00:53:07 elle se rend compte à ce moment-là de la gravité
00:53:09 de la chose, elle dit
00:53:11 "je recommencerai plus", il la fait
00:53:13 tomber. - Et, juste,
00:53:15 ce qu'il lui dit, c'est "tu es venu dans la
00:53:17 cité alors que tu avais interdiction".
00:53:19 C'est ça.
00:53:21 Et donc,
00:53:23 elle jure qu'elle reviendra plus,
00:53:25 et, à ce moment-là,
00:53:27 il prend la bouteille, il verse
00:53:29 l'essence, et il sort un briquet
00:53:31 de sa poche, et il l'approche,
00:53:33 et tout le monde est d'accord pour dire à quelques centimètres,
00:53:35 moins de 7 centimètres,
00:53:37 et à ce moment-là, on entend une explosion,
00:53:41 elle s'enflamme,
00:53:43 elle sort comme
00:53:45 une torche vivante,
00:53:47 elle s'effondre,
00:53:49 elle pousse la porte avec la
00:53:51 virulence du
00:53:53 choc, et
00:53:55 elle tombe, et elle meurt pas là.
00:53:57 Et ce qui est aussi
00:53:59 extraordinaire, c'est de penser que
00:54:01 il y a des gens aux fenêtres
00:54:03 qui se disent "qu'est-ce qu'il se passe ?" qui pensent qu'il y a un
00:54:05 incendie, qui appellent les pompiers,
00:54:07 qui appellent la police, qui fait que la police, les pompiers
00:54:09 arrivent en même temps, ils sont reçus à coups
00:54:11 de pierre. Cette jeune fille est en train
00:54:13 de mourir sur l'herbe,
00:54:15 et eux,
00:54:17 ils voient la police comme, non pas
00:54:19 les pompiers... - Mais non, c'est les ennemis.
00:54:21 - C'est les ennemis. - C'est le clan ennemi.
00:54:23 - Et alors, ce qui est aussi très intéressant,
00:54:25 c'est que le soir même,
00:54:27 donc les copines vont à l'hôpital
00:54:29 Percy, où il y a les grands brûlés,
00:54:31 elles meurent deux heures plus tard,
00:54:33 et donc on est à minuit,
00:54:35 et les copines vont
00:54:37 à la police, c'est-à-dire qu'elles rompent
00:54:39 l'omerta, et elles disent ce qui s'est
00:54:41 passé. Lui s'est enfui,
00:54:43 probablement avec l'aide d'un copain,
00:54:45 et il se retrouve dans un hôpital,
00:54:47 mais les messages
00:54:49 à la radio, c'est qu'il s'est
00:54:51 aussi brûlé les mains,
00:54:53 parce qu'il s'était un peu versé d'essence, donc
00:54:55 les médecins
00:54:57 et les infirmiers voient que ça
00:54:59 doit être lui dont on parle à la radio,
00:55:01 et c'est comme ça qu'il est arrêté.
00:55:03 - D'accord. - Voilà. - Alors Linda
00:55:05 c'est curieux, comment s'enchaînent
00:55:07 justement, vous le racontez, mais c'est
00:55:09 comment s'enchaînent les événements, qu'est-ce qui se passe
00:55:11 à ce moment-là, et comment
00:55:13 la plainte
00:55:15 etc., et tout ce qui a
00:55:17 été effectivement autour,
00:55:19 racontez-nous. - Eh oui,
00:55:21 c'est que l'enquête commence
00:55:23 à l'hôpital, où
00:55:25 Jamel, Nono,
00:55:27 a reçu une visite,
00:55:29 et c'est certainement
00:55:31 la visite de sa mère,
00:55:33 et car il commence à sortir
00:55:35 un récit
00:55:37 qui tente à
00:55:39 minimiser la
00:55:41 responsabilité.
00:55:43 On commence à parler
00:55:45 de brouilles d'amoureuse,
00:55:47 donc la trahison.
00:55:49 - Querelles amoureuses,
00:55:51 jalousie, etc. - C'est ça.
00:55:53 Parce que c'est vrai
00:55:55 qu'en France, jusqu'à
00:55:57 assez récemment,
00:55:59 les crimes passionnels
00:56:01 bénéficiaient tout de même d'une certaine
00:56:03 - Disons indulgence,
00:56:05 ou en tout cas... - On peut dire ça comme ça.
00:56:07 Et puis,
00:56:09 les filles ont tout de suite
00:56:11 dit ce qui s'était passé.
00:56:13 Elles ont été entendues
00:56:15 par la police.
00:56:17 Elles ont été sincères,
00:56:19 et elles défendaient leurs amis.
00:56:21 Seulement,
00:56:23 ce qui s'est passé, c'est qu'on les
00:56:25 a soupçonnés, parce que tous les garçons
00:56:27 ont été évidemment interrogés,
00:56:29 on les a soupçonnés d'avoir
00:56:31 donné les garçons. Alors ça fait
00:56:33 des embrouilles dans la cité,
00:56:35 et il y en a un, celui
00:56:37 qui est soupçonné d'avoir conduit
00:56:39 Djamal à l'hôpital
00:56:41 en voiture, qui s'est
00:56:43 mis à dormir dans sa propre voiture.
00:56:45 Parce que tellement il avait peur d'être
00:56:47 interpellé, alors qu'il n'avait
00:56:49 rien à se reprocher. Si ce n'est
00:56:51 qu'après, avec l'enquête,
00:56:53 on a compris que c'était
00:56:55 vraisemblablement lui
00:56:57 qui avait été acheté la veille,
00:56:59 l'essence, et l'avait rangée
00:57:01 dans le placard.
00:57:03 - Alors l'affaire,
00:57:05 oui.
00:57:07 - Et ce qui est tout à fait surprenant, c'est que
00:57:09 Tony, celui qui tenait la porte
00:57:11 à la demande de
00:57:13 Djamal, de Nono,
00:57:15 le soir même,
00:57:17 il avait rendez-vous avec son père
00:57:19 pour aller aux courses.
00:57:21 Et comme
00:57:23 il tenait la porte
00:57:25 pour que personne n'entre ou ne sorte,
00:57:27 lorsque
00:57:29 Sohan est sorti
00:57:31 en flammes, comme une bombe,
00:57:33 dira quelqu'un,
00:57:35 je ne sais plus si c'est le gardien
00:57:37 de l'immeuble,
00:57:41 il a eu le réflexe
00:57:43 tout de même d'essayer
00:57:45 d'éteindre.
00:57:47 Donc il s'est noirci les mains
00:57:49 avec les flammes, mais il n'a pas oublié
00:57:51 pour autant le rendez-vous avec son père
00:57:53 dans les grands courses. Il monte chez lui,
00:57:55 il se lave les mains, et il va
00:57:57 passer la soirée, mais sans
00:57:59 même dire quoi que ce soit
00:58:01 du drame qui vient de se dérouler sous ses yeux.
00:58:03 C'est lui qui sera
00:58:05 condamné pour
00:58:07 avoir tenu la porte et avoir donc
00:58:09 permis que les filles ne sortent pas.
00:58:11 Parce qu'on voyait bien
00:58:13 de l'intérieur du local,
00:58:15 on voyait les ombres.
00:58:17 Les filles étaient à l'intérieur,
00:58:19 et à l'extérieur,
00:58:21 la porte étant assez fine, tout le monde
00:58:23 entendait ce qui se passait à l'intérieur
00:58:25 et ce qui se passait à l'extérieur.
00:58:27 - Ça criait. - Ça criait.
00:58:29 - Et c'est cette insensibilité
00:58:31 complète à l'égard
00:58:33 de la souffrance de cette
00:58:35 jeune fille qui est très frappante.
00:58:37 Ils pleurent sur leur sort.
00:58:39 J'ai fait la
00:58:41 connerie de ma vie.
00:58:43 - Oui, c'est-à-dire, on pense à se
00:58:45 protéger, et le reste, voilà, on pense
00:58:47 à... - Et le clan des garçons de dire
00:58:49 au fil
00:58:51 des interrogatoires, en parlant
00:58:53 de Nono, ils ne méritaient pas ça.
00:58:55 - Tout le clan des garçons
00:58:57 dit ça. - Oui, tous. - Ils ne méritaient pas ça.
00:58:59 - Donc on a vraiment d'un côté
00:59:01 les garçons et de l'autre côté les filles.
00:59:03 Un grand courage de la part de... - C'est-à-dire, les filles sont allées
00:59:05 dire ce qui s'était passé à la police,
00:59:07 et les garçons, devoir de
00:59:09 solidarité complète,
00:59:11 c'est pas ça. - Elles ont rompu
00:59:13 l'OMERTA. - C'est ça, elles ont
00:59:15 rompu l'OMERTA, et on va
00:59:17 voir si elles ont été, justement, on va en parler,
00:59:19 on va continuer à en parler, l'affaire
00:59:21 qui avait secoué la France à l'époque,
00:59:23 et qui est, hélas,
00:59:25 très tristement et tragiquement
00:59:27 exemplaire. A tout de suite, après,
00:59:29 cette petite pause, restez avec nous. - Et si vous
00:59:31 voulez réagir, vous connaissez le numéro 0 826
00:59:33 300 300 pour
00:59:35 poser toutes vos questions. A tout de suite sur Sud Radio.
00:59:37 - Sud Radio
00:59:39 Bercov, dans tous ses états,
00:59:41 appelez maintenant pour réagir 0 826
00:59:43 300 300.
00:59:45 - Ici Sud Radio.
00:59:47 Les Français parlent au français.
00:59:49 Les carottes sont cuites.
00:59:51 Les carottes sont cuites.
00:59:53 Les carottes sont cuites.
00:59:55 Les carottes sont cuites.
00:59:57 Les carottes sont cuites.
00:59:59 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
01:00:01 - Et une histoire terrible,
01:00:03 une histoire bouleversante, une histoire
01:00:05 qui nous parle encore et plus que jamais.
01:00:07 Féminicide en France, au 1 de 17 ans.
01:00:09 Bruit les vies alors.
01:00:11 Anne Hessugier, comment ça a été perçu
01:00:13 du point de vue de l'opinion
01:00:15 publique, des médias, des politiques ?
01:00:17 - Alors, l'opinion
01:00:19 publique a été
01:00:21 vraiment frappée.
01:00:23 On ne pouvait pas rencontrer une personne
01:00:25 qui n'avait pas entendu parler de ça. Ça a vraiment
01:00:27 été un choc énorme.
01:00:29 Ça n'a pas été récupéré politiquement.
01:00:31 - Pas du tout. - Pas du tout.
01:00:33 Ça a été vraiment un moment particulier
01:00:35 qui a vu
01:00:37 d'ailleurs l'apparition
01:00:39 de Ni Pute Ni Soumise.
01:00:41 En fait, Fadela Amara,
01:00:43 qui était dans SOS Racisme,
01:00:45 qui était présidente
01:00:47 des Maisons des Potes,
01:00:49 depuis un certain temps,
01:00:51 préparait
01:00:53 une dénonciation
01:00:55 des problèmes, notamment
01:00:57 vestimentaires pour les filles,
01:00:59 qui étaient...
01:01:01 - Obligées de porter telle ou telle chose.
01:01:03 - Voilà, c'est ça.
01:01:05 - Dès qu'on était un peu trop,
01:01:07 qu'on était une pute, etc.
01:01:09 - Elle commençait à parler de ça,
01:01:11 mais
01:01:13 elle n'avait pas réussi,
01:01:15 je dirais, à briser
01:01:17 le mur du son.
01:01:19 - Et c'est elle qui a organisé la marche
01:01:21 à partir du local à poubelle.
01:01:23 - À partir du local à poubelle,
01:01:25 elle-même avait participé
01:01:27 à la marche
01:01:29 des Beurs en 20 ans.
01:01:31 - Oui, 20 ans.
01:01:33 - Donc elle s'est dit, pour les filles décitées,
01:01:35 pour l'égalité,
01:01:37 et contre la ghettoisation.
01:01:39 C'est-à-dire qu'elle attribuait
01:01:41 beaucoup de ce qui se passait
01:01:43 à cette ghettoisation.
01:01:45 Donc on est dans une parenthèse
01:01:47 assez extraordinaire
01:01:49 où,
01:01:51 tout en reconnaissant que la violence
01:01:53 à l'égard des femmes, c'est quelque chose qui
01:01:55 se trouve dans tous les milieux sociaux,
01:01:57 et bien là, il y a une forme particulière
01:01:59 qui est aussi
01:02:01 une forme de régression
01:02:03 par rapport à notre liberté de nous
01:02:05 habiller comme on le veut, etc.
01:02:07 Et donc, cette parenthèse
01:02:09 où les filles
01:02:11 osent critiquer
01:02:13 leur propre "clan",
01:02:15 va durer jusqu'en 2005.
01:02:17 Si vous vous souvenez,
01:02:21 par exemple, du livre de
01:02:23 Boutelja,
01:02:25 en 2005, c'est les banlieues qui brûlent,
01:02:27 - Oui, bien sûr, Créteil,
01:02:29 et tout ça. - Voilà.
01:02:31 Elle dit, "Je déteste", elle écrit,
01:02:33 "Je déteste ce slogan,
01:02:35 mon corps m'appartient, mon corps
01:02:37 ne m'appartient pas, il appartient à mon clan,
01:02:39 à ma religion, à ma famille."
01:02:41 - Ourya Boutelja, des indigènes de la République.
01:02:43 - Voilà. Et vous avez aussi
01:02:45 Traoré, la sœur
01:02:47 de... - Assa Traoré.
01:02:49 - Qui, dans son livre, dit
01:02:51 "Je me rends compte de la chance que j'ai
01:02:53 contre une fille." C'est-à-dire que,
01:02:55 tout d'un coup, on nie
01:02:57 qu'il y ait des violences spécifiques
01:02:59 à l'égard des filles.
01:03:01 - Même d'ailleurs, Boutelja a dit
01:03:03 quelque part, si c'est
01:03:05 un racisé
01:03:07 qui vous viole,
01:03:09 protégez-le. Enfin, elle ne l'a pas dit comme ça,
01:03:11 mais c'est presque ça. - Oui, oui, mais c'est un peu l'idée.
01:03:13 Donc, on voit bien que
01:03:17 au fond,
01:03:19 la cause très juste
01:03:21 de la lutte contre le racisme,
01:03:23 devient celle qui va tout
01:03:25 englober, et
01:03:27 les filles n'ont plus
01:03:29 droit à la parole, parce que
01:03:31 elles sont en train de trahir leur camp.
01:03:33 Sinon, voilà.
01:03:35 - C'est ça. Et ça fait, effectivement...
01:03:37 Alors, justement,
01:03:39 du point de vue juridique, comment ça s'est
01:03:41 passé, puisque vous avez eu là,
01:03:43 l'avocate que je m'adresse, donc la bataille
01:03:45 juridique commence,
01:03:47 se fait, mais au fond,
01:03:49 un issue, j'ai rappelé,
01:03:51 qu'il n'y a pas eu,
01:03:53 comme il y a aujourd'hui, contestation
01:03:55 politique, certains partis qui sont
01:03:57 d'un côté, on le voit tout le temps, mais non, c'est
01:03:59 devenu la pensée binaire
01:04:01 chez les politiques, complète, et d'ailleurs
01:04:03 chez certains médiatiques aussi.
01:04:05 Comment ça s'est passé à l'époque ?
01:04:07 - Ça n'avait pas pris du tout cette dimension.
01:04:09 Pour les magistrats,
01:04:11 c'était une affaire
01:04:13 banale de banlieue.
01:04:15 Ça se passait dans les cités,
01:04:17 c'était la violence ordinaire.
01:04:19 Et vous savez, avant
01:04:21 l'audience, surtout devant la Cour
01:04:23 d'assises, on va saluer, les avocats
01:04:25 vont saluer
01:04:27 le président ou la présidente,
01:04:29 et puis ensuite l'avocate générale. - Tout le monde se salue.
01:04:31 - Oui, c'est une courtoisie. - Une courtoisie,
01:04:33 bien sûr. - Et j'avais déjà
01:04:35 croisé Mme Drey,
01:04:37 la présidente,
01:04:39 qui avait été juge
01:04:41 d'instruction.
01:04:43 Et comme ça,
01:04:45 pas en passant, mais tout de même, je voulais
01:04:47 attirer son attention, je lui ai dit "Mme la présidente,
01:04:49 vous savez, cette affaire
01:04:51 a un caractère particulier,
01:04:53 il met en évidence
01:04:55 le sexisme."
01:04:57 Elle a houssé les épaules,
01:04:59 elle m'a dit "Oh maître, vous savez,
01:05:01 en ce moment, à Créteil,
01:05:03 on en voit des affaires
01:05:05 de cités, de bagarres
01:05:07 qui tournent mal, etc."
01:05:09 Je vais saluer ensuite
01:05:11 l'avocat général dans un autre
01:05:13 bureau, et je lui répète
01:05:15 la même chose. - La même chose, oui. - Et il me répète
01:05:17 les mêmes arguments.
01:05:19 Et par la suite, pendant l'audience,
01:05:21 pendant les suspensions,
01:05:23 on bavarde un peu,
01:05:25 et il me dit "Oh, vous savez,
01:05:27 ces histoires comme ça,
01:05:29 on en a toutes les semaines."
01:05:31 Bien.
01:05:33 L'essentiel, c'était de pouvoir
01:05:35 amener les magistrats
01:05:37 non seulement à
01:05:39 changer l'angle
01:05:41 de vue, par les
01:05:43 questions qu'on allait poser,
01:05:45 et les réponses qui allaient être apportées.
01:05:47 Et petit à petit, on a vu
01:05:49 effectivement à l'audience
01:05:51 l'ambiance changer,
01:05:53 une compréhension
01:05:55 des magistrats. - Ça, cette année.
01:05:57 - Exactement. Parce que,
01:05:59 par exemple... - Ils ont compris le côté,
01:06:01 oui, différences hommes-femmes,
01:06:03 sexisme, de l'époque.
01:06:05 - Et c'est cela. Et les questions ont été
01:06:07 beaucoup plus précises de la part
01:06:09 justement des magistrats.
01:06:11 Dès lors qu'il y a eu ce déclic,
01:06:13 l'ambiance a changé.
01:06:15 - Esteban, je crois que nous avons une auditrice.
01:06:17 - Oui, c'est Sandrine qui nous appelle depuis
01:06:19 Evian. Bonjour Sandrine. - Bonjour.
01:06:21 - Bonjour à tous.
01:06:23 Moi, je suis née
01:06:25 avec les surscènes, donc ça, c'est ce qui me
01:06:27 trouble beaucoup. Je suis désolée, mais je vais être un peu troublée.
01:06:29 En 1984,
01:06:31 il y avait déjà des chauffeurs
01:06:33 qui refusaient de rentrer dans la
01:06:35 cité balzac, parce que c'était compliqué
01:06:37 pour les services publics en général.
01:06:39 Quand on parlait de l'ambiance
01:06:41 difficile pour les filles,
01:06:43 là-bas, il y avait une vraie souffrance,
01:06:45 une vraie souffrance pour les filles et les femmes.
01:06:47 Quand on en parlait à l'extérieur,
01:06:49 on dérangeait.
01:06:51 C'est simple, on dérangeait.
01:06:53 On en parlait moins, et puis après,
01:06:55 c'était difficile de rentrer dans
01:06:57 des conditions compliquées.
01:06:59 Donc, je vous remercie, mesdames,
01:07:01 pour avoir pris ce sujet
01:07:03 et en parler.
01:07:05 On parle beaucoup d'homophobie,
01:07:07 mais j'aimerais aussi qu'on parle de cette souffrance des femmes
01:07:09 peut-être un peu plus souvent.
01:07:11 Et, je ne sais pas, je lance ça comme ça,
01:07:13 peut-être les russes d'Irlande pourraient mettre
01:07:15 quelque chose sur leur maillot pour nous aussi,
01:07:17 pour ces femmes qui sont aujourd'hui dans le monde.
01:07:19 Moi, aujourd'hui, je suis comme 99%
01:07:21 des filles qui sont avec moi à l'école,
01:07:23 à Vitry, à Saint-Gilles, à Orly.
01:07:25 On est partis.
01:07:27 - Vous êtes parties, comme vous le voyez,
01:07:29 c'est ça. Je comprends.
01:07:31 - Et beaucoup sont à l'étranger, sont en province.
01:07:33 Donc, c'est un peu dommage
01:07:35 parce qu'on avait, on a eu
01:07:37 une enfance magnifique
01:07:39 avec des gens qui venaient pour tout.
01:07:41 Ça se passait super bien.
01:07:43 Et puis, du coup,
01:07:45 tout s'est mal passé.
01:07:47 Et on a
01:07:49 tous regretté pour un moment.
01:07:51 Juste une intervention différente
01:07:53 qui aurait fait que ça continue.
01:07:55 Donc, on vit ensemble parce qu'on n'était
01:07:57 pas vraiment bien ensemble avant.
01:07:59 Et aujourd'hui, malheureusement, il y a trop de mal.
01:08:01 Ce n'est plus le cas. On vit
01:08:03 aujourd'hui presque ses mourirs ensemble.
01:08:05 C'est assez
01:08:07 terrifiant. Justement, à les sujets
01:08:09 d'Elisabeth Curiel,
01:08:11 le témoignage Sandrine, enfin voilà, elle était là-bas,
01:08:13 elle était citée Balzac, elle habitait
01:08:15 là-bas, à Vitry.
01:08:17 Et elle dit, voilà, nous on a vécu, elle a eu
01:08:19 une enfance. Qu'est-ce qui,
01:08:21 cette cassure,
01:08:23 elle n'a donc pas commencé d'hier
01:08:25 ni d'il y a 20 ans, mais est-ce que
01:08:27 cette cassure, au fond,
01:08:29 vous l'avez regardée,
01:08:31 vécue, sentie,
01:08:33 est-ce qu'on est vers un
01:08:35 approfondissement de cette cassure ? On est vers
01:08:37 un, je dirais,
01:08:39 un fossé, sans dire un abîme ?
01:08:41 - Alors, ce qui est clair,
01:08:43 c'est qu'il y a eu une évolution.
01:08:45 Puisque, par exemple, quand on lit le livre
01:08:47 du père Delorme sur la marche de
01:08:49 83, donc on est 20 ans avant,
01:08:51 - La marche des beurres, oui.
01:08:53 - La marche des beurres, il dit
01:08:55 qu'il y avait beaucoup de filles
01:08:57 dans la marche, et que pour elles,
01:08:59 le combat était à la fois
01:09:03 contre le racisme,
01:09:05 mais aussi, dit-il,
01:09:07 une évolution,
01:09:09 ce qu'elle demandait, les filles, c'est une évolution
01:09:11 des mœurs et des mentalités
01:09:13 au sein même des familles de l'immigration.
01:09:16 Donc, et dans ce combat-là,
01:09:18 - Ça c'est il y a 40 ans. - Voilà, et dans ce combat-là,
01:09:20 les garçons et les filles,
01:09:23 - Étaient ensemble. - Étaient ensemble.
01:09:25 Quand il y a l'affaire Leila Chalabi,
01:09:27 82, donc 20 ans avant l'affaire
01:09:29 de la petite Swan.
01:09:31 Cette jeune fille, brillante,
01:09:33 dans un lycée à Meaux,
01:09:35 est enlevée par son père et son frère,
01:09:37 parce qu'ils ont peur qu'elle se drogue,
01:09:39 ce qui n'est absolument pas le cas,
01:09:41 et ça fait la une de tous les journaux.
01:09:43 Et nous, on va
01:09:45 prendre contact avec elle, parce que
01:09:47 les parents voulaient la marier
01:09:49 de force en Algérie, mais comme ça avait fait
01:09:51 beaucoup de bruit, ils n'avaient pas osé
01:09:53 franchir la frontière,
01:09:55 donc on arrive à savoir où elle est.
01:09:57 Eh bien, moi je vais au lycée
01:09:59 où elle était, garçons
01:10:01 et filles la défendent.
01:10:03 C'est-à-dire qu'il y a un problème de génération.
01:10:05 - Et tandis que pour Swan, garçon d'un côté,
01:10:07 - Fille de l'autre. - Fille de l'autre.
01:10:09 - Oui, elle est d'un, oui. - Pas tout à fait.
01:10:11 Parce que, ça s'est donc passé le 4 octobre,
01:10:13 - Oui. - Mais pendant
01:10:15 tout l'été, garçons et filles,
01:10:17 enfin ceux qui avaient de la sympathie,
01:10:19 les moyens, etc.,
01:10:21 sortaient en vacances ensemble.
01:10:23 Et donc, il n'y avait pas
01:10:25 cette division.
01:10:27 Elle s'est introduite... - Comment, comment,
01:10:29 alors l'été, pas de division,
01:10:31 octobre, la division ?
01:10:33 - Non, c'est-à-dire que... - Elle s'est introduite comment, alors ?
01:10:35 - Les filles
01:10:37 ont fait bloc autour
01:10:39 de leurs amis.
01:10:41 - Oui. - Il n'y avait pas,
01:10:43 les garçons à ce moment-là et les filles
01:10:45 discutaient, bavardaient,
01:10:47 faisaient des choses ensemble,
01:10:49 sortaient ensemble.
01:10:51 - Oui, mais attendez, Linda Vellcurie, à ce que vous dites,
01:10:53 vous rappelez très bien l'essentiel
01:10:55 et qu'est-ce qu'il a dit, Nono, à
01:10:57 Sohan, "tu viens pas dans mon
01:10:59 territoire, on veut pas te voir là",
01:11:01 et c'est pour ça qu'il l'a flambé.
01:11:03 - Oui. - Bon, alors,
01:11:05 il pouvait parfaitement... - Parce qu'elle a des obéis.
01:11:07 - Elle a des obéis, mais justement,
01:11:09 est-ce qu'un garçon qui aurait,
01:11:11 alors, je pose la question, un garçon qui
01:11:13 aurait des obéis de la même façon, parce qu'on peut dire, voilà,
01:11:15 j'ai eu une altercation avec lui,
01:11:17 il vient pas dans mon territoire, sinon, est-ce qu'il aurait pas
01:11:19 fait la même chose ? - Non, mais,
01:11:21 c'est parce qu'il avait perdu la face devant
01:11:23 toute la cité. C'est pour cela
01:11:25 qu'il s'est vengé sur Sohan, parce qu'il
01:11:27 ne pouvait pas se venger... - Sur Issa.
01:11:29 - Sur Issa. - Oui, sur le petit ami.
01:11:31 - C'est uniquement cette question-là
01:11:33 qui a guidé son geste.
01:11:35 - Je sais pas.
01:11:37 - Oui, mais il n'en demeure pas moins que
01:11:39 face à un drame,
01:11:41 on va avoir
01:11:43 d'un côté les garçons
01:11:45 qui vont se solidariser autour
01:11:47 du semblable, qui est
01:11:49 le garçon, et de l'autre côté,
01:11:51 les filles. Et ce qui n'était pas
01:11:53 du tout le cas dans l'affaire
01:11:55 de Leïla Chalabi
01:11:57 20 ans avant. C'est-à-dire que
01:11:59 ils se sentaient
01:12:01 solidaires, ils étaient jeunes,
01:12:03 ils se sentaient solidaires de
01:12:05 cette jeune fille
01:12:07 qui allait être mariée de force
01:12:09 en Algérie. Donc,
01:12:11 il y a un changement, alors,
01:12:13 est-ce que ce n'est pas générationnel ?
01:12:15 Est-ce que, là,
01:12:17 on était déjà, c'est la
01:12:19 troisième génération, Fadel Amara, mais non,
01:12:21 on est la quatrième génération.
01:12:23 Plus, enfin,
01:12:25 bon. Ce que je veux dire,
01:12:27 en laissant, enfin, troisième ou quatrième génération,
01:12:29 ce que je veux dire, c'est que
01:12:31 qu'est-ce qui fait, c'est la question que je vous posais,
01:12:33 qu'est-ce qui fait que
01:12:35 ça a égravé, voilà, que c'est passé
01:12:37 du "on est ensemble
01:12:39 pour la marche des beurres", "on est ensemble
01:12:41 pour l'aile à chalabi", "fiers garçons",
01:12:43 et "on n'est plus ensemble", d'après ce que vous dites,
01:12:45 "pour Sohan".
01:12:47 Pourquoi ? Qu'est-ce qui s'est passé ?
01:12:49 Enfin, à votre avis,
01:12:51 qu'est-ce qui vaut
01:12:53 cette presque mutation,
01:12:55 je dirais ? - Alors,
01:12:57 l'interprétation que donnait
01:12:59 Fadel Amara dans son bouquin,
01:13:01 c'était la ghettoïsation,
01:13:03 puisque la marche qu'elles font, c'est contre
01:13:05 la ghettoïsation. Et qu'est-ce que ça
01:13:07 veut dire, la ghettoïsation ? Et c'est ce que
01:13:09 dit aussi Kaina,
01:13:11 parce qu'à la fin, vous avez
01:13:13 les ressentis des deux sœurs.
01:13:15 - Oui. - Et notamment
01:13:17 celui de Kaina.
01:13:19 Et le fait que
01:13:23 on soit
01:13:25 avec...
01:13:27 On n'est pas encore dans le problème
01:13:29 religieux, mais on est dans
01:13:31 une culture,
01:13:33 une culture
01:13:35 où les mariages sont arrangés.
01:13:37 - Oui, c'est ça.
01:13:39 - Le fait que cette maman n'aimait
01:13:41 pas ses...
01:13:43 Les filles de l'autre femme
01:13:45 sont liées au fait que... - Vous parlez de
01:13:47 l'aïla-chanabie. - Non, là, de Soane.
01:13:49 - De Soane. - L'affaire de la petite Soane.
01:13:51 Donc,
01:13:53 la ghettoïsation
01:13:55 fait que le problème culturel
01:13:57 est très prégnant.
01:13:59 Et c'est sur
01:14:01 cette base-là... - C'est un problème de civilisation.
01:14:03 On parlait de guerre de civilisation. - Et c'est sur cette base-là
01:14:05 que va s'introduire la question du voile.
01:14:07 N'oubliez pas que la bataille sur le voile,
01:14:09 c'est 2004.
01:14:11 On est dans cette période-là. - Non, non.
01:14:13 La bataille sur le voile, pardon. - C'est avant. - 1989.
01:14:15 - 1989, Creil. - Oui.
01:14:17 - Le lycée de Creil. - Mais je veux dire, l'audition
01:14:19 par la mission Stasi,
01:14:21 c'est 2003-2004. - Oui.
01:14:23 - Et, je me souviens,
01:14:25 puisqu'on était avec Kaina,
01:14:27 on est auditionnés,
01:14:29 donc avec Kaina, Linda, par
01:14:31 Debray.
01:14:33 - Je rappelle les sœurs de Soanne.
01:14:35 - Les sœurs de Soanne, par
01:14:37 Michel Debray,
01:14:39 Jean-Louis Debray, qui était président de l'Assemblée nationale,
01:14:41 qui lui aussi avait fait sa commission.
01:14:43 Et,
01:14:45 il pose la question du voile,
01:14:47 parce qu'on commence à ce moment-là à voir le voile,
01:14:49 mais on commence seulement.
01:14:51 Et,
01:14:53 Kaina, la sœur aînée de Soanne,
01:14:55 dit "Il y en a qui disent
01:14:57 que si ma sœur avait porté
01:14:59 le voile, elle n'aurait pas été brûlée."
01:15:01 Et moi, je dis,
01:15:03 elle l'ajoute, "Et moi, je dis
01:15:05 que ça n'est pas au voile
01:15:07 de protéger les filles, mais aux lois de la République."
01:15:09 Donc, voyez,
01:15:11 on est dans le début de ce
01:15:13 combat sur
01:15:15 d'abord, il faut cacher son corps,
01:15:17 et ensuite, il faut carrément,
01:15:19 pour des raisons religieuses,
01:15:21 qu'il vienne justifier
01:15:23 et qu'il vienne légitimer
01:15:25 des injonctions faites aux filles.
01:15:27 Donc, on est à ce tournant-là.
01:15:29 On va en parler, de ce tournant-là
01:15:31 et des suites, évidemment,
01:15:33 après cette petite pause.
01:15:35 A tout de suite.
01:15:37 Vous pourrez réagir 0, 826, 300,
01:15:39 300, comme d'habitude. A tout de suite sur Sud Radio.
01:15:41 Sud Radio Bercoff, dans tous ses états,
01:15:45 midi 14h. André Bercoff.
01:15:47 Ici Sud Radio.
01:15:51 Les Français parlent au français.
01:15:57 Je n'aime pas la blanquette de veau.
01:15:59 Je n'aime pas la blanquette de veau.
01:16:01 Sud Radio Bercoff, dans tous ses états.
01:16:05 Année de sujet, Lida Velcouriel.
01:16:07 Il s'est passé plus de 20 ans,
01:16:09 maintenant.
01:16:11 Et je veux savoir, aujourd'hui,
01:16:13 qu'est-ce que vous pensez ?
01:16:15 Bon, vous avez raconté,
01:16:17 encore une fois, je renvoie au livre,
01:16:19 et je le recommande, le livre, parce que
01:16:21 il s'est raconté
01:16:23 de manière extrêmement précise et très forte.
01:16:25 Et, justement,
01:16:27 aujourd'hui,
01:16:29 avec le recul, et vous l'avez vécu,
01:16:31 puisque vous êtes impliqué
01:16:33 complètement,
01:16:35 dans qu'est-ce qui
01:16:37 demeure d'un côté, et qu'est-ce qui change
01:16:39 par rapport à ce qu'on vit aujourd'hui,
01:16:43 et par rapport à ce qu'il a
01:16:45 été vécu à Vitry-sur-Seine
01:16:47 à ce moment-là, en 2022, 2023.
01:16:49 Pardon.
01:16:53 J'ai un chat dans la gorge.
01:16:55 On pourrait penser
01:16:57 que, puisqu'il n'y a
01:16:59 plus de mouvements
01:17:01 analogues à
01:17:03 "ni pute ni soumise", que le problème
01:17:05 n'existe plus. Et on a
01:17:07 la chance, si on peut dire,
01:17:09 qu'il y ait ce livre de Lordossi
01:17:11 qui s'appelle "La Réputation",
01:17:13 qui vient de sortir cette année,
01:17:15 et c'est à la suite
01:17:17 d'une enquête
01:17:19 qu'elle fait
01:17:21 à l'endroit où est mort, je crois que c'est
01:17:23 à Creil,
01:17:25 Chahina,
01:17:27 qui est morte, brûlée, vive
01:17:29 aussi.
01:17:31 Elle, c'était quelqu'un qui était
01:17:33 considérée comme une pute,
01:17:35 et
01:17:37 elle attendait un bébé, et celui
01:17:39 qui était le père de ce
01:17:41 bébé a préféré tuer cette
01:17:43 jeune fille. Donc à partir
01:17:45 de là, elle fait une enquête, et elle
01:17:47 cite en particulier
01:17:49 des études qui ont été faites par des sociologues,
01:17:51 notamment par une sociologue
01:17:53 du CNRS qui s'appelle Isabelle Claire,
01:17:55 et qui fait une
01:17:57 enquête comparée sur les violences
01:17:59 faites aux femmes dans les
01:18:01 quartiers, dans les territoires
01:18:03 ruraux, et dans la bourgeoisie
01:18:05 parisienne. Et la
01:18:07 différence, c'est
01:18:09 la question de la virginité.
01:18:11 Au cœur des violences
01:18:13 des filles dans les cités, c'est la question de la virginité.
01:18:15 Donc là, il y a encore une évolution
01:18:17 dans la mesure où ça n'était pas
01:18:19 l'affaire de la petite
01:18:21 Soane, puisque elle, elle était vierge,
01:18:23 l'autopsie l'a montré.
01:18:25 Le groupe des filles pouvait avoir
01:18:27 mauvaise réputation parce qu'elles étaient
01:18:29 libres et tout ça. - Mais une fille qui perdait sa virginité
01:18:31 comme ça, c'était une pute, quoi. - De toute façon,
01:18:33 voilà. Et alors maintenant, c'est devenu tout
01:18:35 à fait central. C'est tout à fait central.
01:18:37 Donc, on peut dire que
01:18:39 la spécificité
01:18:41 des violences faites aux filles
01:18:43 dans les cités
01:18:45 existe et que maintenant,
01:18:47 elle se part de la légitimité religieuse.
01:18:49 Alors qu'à l'époque,
01:18:51 on était plutôt dans le culturel que dans le
01:18:53 religieux. Donc, sur
01:18:55 40 ans, finalement, on voit cette
01:18:57 évolution. - Sachant
01:18:59 que du point de vue
01:19:01 civilisationnel, le culturel et le religieux
01:19:03 sont très liés, comme vous le savez.
01:19:05 - Oui, naturellement. - Évidemment.
01:19:07 Alors, je voudrais qu'on parle de quelque chose, Lina Velcuriel,
01:19:09 parce que vous m'avez amené
01:19:11 un tract
01:19:13 "Appliquer la charte olympique
01:19:15 solidarité avec les afghanes"
01:19:17 et tout, c'est lié, hein, votre livre
01:19:19 aussi, mais, votre démarche.
01:19:21 "Solidarité avec les afghanes et les
01:19:23 iraniennes contre l'apartheid
01:19:25 entre les femmes et les hommes."
01:19:27 Alors, de quoi s'agit-il ? - Oui, il s'agit tout simplement
01:19:29 d'apartheid sexuel que nous dénonçons
01:19:31 et combattons.
01:19:33 Alors, nous avons eu
01:19:35 un intérêt pour le sport,
01:19:37 les Jeux olympiques.
01:19:39 En 92, à l'occasion
01:19:41 des Jeux de Barcelone,
01:19:43 où l'apartheid racial
01:19:45 ayant été abandonné par le régime
01:19:47 sud-africain, Mandela
01:19:49 a été ovationné,
01:19:51 l'Afrique du Sud a été réintégrée
01:19:53 parmi les nations
01:19:55 olympiques,
01:19:57 et nous, surtout Annie,
01:19:59 qui a regardé la télévision,
01:20:01 j'étais à mon bureau,
01:20:03 s'aperçoit
01:20:05 qu'un nombre incroyable
01:20:07 de délégations
01:20:09 défilaient
01:20:11 sans une seule femme,
01:20:13 mais que pas un journaliste
01:20:15 ne l'a relevée.
01:20:17 Tous, au contraire, disaient "Enfin, la fête est complète !
01:20:19 Noirs et Blancs sont présents
01:20:21 aux Jeux olympiques."
01:20:23 - Le racial, c'est terminé,
01:20:25 le reste, c'est pas grave.
01:20:27 - On ne voit même pas que les femmes manquent.
01:20:29 Et c'est ce qui nous a indisposées,
01:20:31 si je puis dire, et nous avons
01:20:33 engagé une lutte...
01:20:35 - Attendez, il y avait pas...
01:20:37 - 92 ! - Il y avait pas avec les hommes.
01:20:39 - Non, il n'y en avait pas, il y avait 35 délégations sans femmes.
01:20:43 - 35 délégations sans femmes.
01:20:45 - Et il n'y a que Simone Veil
01:20:47 et nous qui l'avons remarqué,
01:20:49 puisqu'on en a discuté après,
01:20:51 et c'est ce qui nous a contraintes
01:20:53 à regarder les choses d'un peu plus près.
01:20:55 Je me suis tapée
01:20:57 de lire la charte olympique
01:20:59 et fort heureusement,
01:21:01 il y a parmi les principes
01:21:03 essentiels,
01:21:05 l'interdiction de discriminer
01:21:07 entre, alors,
01:21:09 pour les races,
01:21:11 politiques, pour des raisons de race,
01:21:13 de politique, de religion,
01:21:15 ou de sexe. Et forte
01:21:17 de ce constat, nous avons
01:21:19 engagé un bras de fer
01:21:21 avec le CIO, et pour
01:21:23 l'affaire courte, mais on pourra y revenir
01:21:25 dessus, ça n'est qu'en
01:21:27 2012
01:21:29 que toutes les délégations
01:21:31 comportaient des femmes. - Seulement
01:21:33 en 2012. - 20 ans plus tard.
01:21:35 - 20 ans plus tard. - Vous voyez, on est sur un rythme
01:21:37 de 20 ans. - Et alors aujourd'hui ? - Sauf que,
01:21:39 dès 1996,
01:21:41 l'Iran, que nous avions
01:21:43 dans le collimateur et qu'on avait vraiment
01:21:45 ciblé, a
01:21:47 finalement cédé et envoyé une femme
01:21:49 tête de délégation, mais voilà,
01:21:51 elle est de la tête aux pieds. - L'Iran fait remarquer.
01:21:53 - Et donc le combat a changé de nature
01:21:55 et d'argument, mais
01:21:57 nous le menons encore aujourd'hui. - Alors qu'est-ce que vous faites
01:21:59 juste pour annoncer la marche ?
01:22:01 - On va faire le 23
01:22:03 juin. - Le 23 juin, là ?
01:22:05 - Le 23 juin qui est la journée
01:22:07 internationale de l'olympisme. - Dans un mois.
01:22:09 - Une marche
01:22:11 avec une flamme,
01:22:13 une symbolique, pour
01:22:15 demander l'application
01:22:17 stricte de la règle 50, qui est
01:22:19 une règle plus puissante que la
01:22:21 laïcité à la française, puisque on est
01:22:23 dans un lieu public, on est
01:22:25 sur des pratiquantes, et
01:22:27 elles doivent respecter la charte olympique,
01:22:29 donc elles n'ont pas le droit
01:22:31 de porter
01:22:33 - Un signe distinctif. - Un signe distinctif,
01:22:35 notamment politico-religieux,
01:22:37 je dirais à mon avis. - D'accord.
01:22:39 Donc ça c'est le 23
01:22:41 juin. - C'est le 23 juin, c'est la journée
01:22:43 internationale olympique, et nous serons
01:22:45 accompagnés naturellement de nos
01:22:47 amies iraniennes et afghanes,
01:22:49 qui ont embrayé
01:22:51 et emboîté le pas, puisque
01:22:53 justement elles mènent
01:22:55 le même combat. - Et ce sera dans toutes les villes de France ?
01:22:57 - Non, non, non, à Paris. - A Paris, à Paris,
01:22:59 à l'heure de nos forces. - Déjà pas mal.
01:23:01 - Voilà. - Alors si vous voulez y aller,
01:23:03 vous savez, 23 juin prochain,
01:23:05 à Paris, la marche
01:23:07 en solidarité avec les Iraniennes,
01:23:09 et surtout contre l'apartheid
01:23:11 entre les femmes et les hommes, et contre
01:23:13 tout apartheid d'ailleurs, quel qu'il soit.
01:23:15 Merci Anne Isugie,
01:23:17 merci Lina Belchioriel
01:23:19 pour ce livre, et pour votre action,
01:23:21 bien sûr. - Merci André Bercoff d'avoir
01:23:23 animé l'émission, on se retrouve demain,
01:23:25 entre midi et 14h comme tous les jours,
01:23:27 tout de suite, c'est Brigitte Lahaye sur Sud Radio,
01:23:29 à demain.
01:23:31 Par l'omvrai.

Recommandations