Menacé d'extinction en Asie, le python molure, devenu le fléau du parc national des Everglades en Floride, perturbe son écosystème. Pour empêcher sa prolifération, les autorités de l'État ont organisé un concours de chasse, le Python Challenge.
Originaire d’Asie et devenu animal de compagnie aux États-Unis, le python molure a trouvé refuge dans le parc national des Everglades, dont il menace l’équilibre fragile. Ce serpent particulièrement vorace peut atteindre jusqu’à 5 mètres de long et s’aventure jusque dans les villes. Pour empêcher sa prolifération, les autorités de Floride ont organisé un concours de chasse, le Python Challenge. Chaque année, il attire les chasseurs, dont Nick Gadbois, biologiste considéré comme l’un des meilleurs d’entre eux.
Originaire d’Asie et devenu animal de compagnie aux États-Unis, le python molure a trouvé refuge dans le parc national des Everglades, dont il menace l’équilibre fragile. Ce serpent particulièrement vorace peut atteindre jusqu’à 5 mètres de long et s’aventure jusque dans les villes. Pour empêcher sa prolifération, les autorités de Floride ont organisé un concours de chasse, le Python Challenge. Chaque année, il attire les chasseurs, dont Nick Gadbois, biologiste considéré comme l’un des meilleurs d’entre eux.
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00:00 Le python mollure. Ce serpent constricteur est devenu un véritable fléau en Floride.
00:27 Un concours de chasse a même été lancé dans l'espoir d'endiguer sa propagation.
00:32 En Asie du sud-est, leur région d'origine, ces pythons sont menacés d'extinction.
00:45 Ici, en Floride, ils se reproduisent à une vitesse vertigineuse.
00:54 Ces serpents voraces menacent particulièrement l'équilibre fragile de l'écosystème du Parc National des Everglades,
01:00 une région de Floride qui abrite une faune et une flore exceptionnelles.
01:05 *Musique*
01:35 *Musique*
01:41 La chasse aux pythons est ouverte.
01:43 Tout au long du mois de janvier, dans les Everglades, les chasseurs, et ils sont plus de 1000 venus de toute la Floride,
01:49 ont le droit de capturer le python mollure.
01:52 Organisé par l'administration des eaux et forêts, le Python Challenge a pour but de mettre fin à ce qu'il faut appeler un fléau naturel.
02:01 *Musique*
02:12 Nick Gadbois est chasseur, l'un des meilleurs de Floride.
02:16 Il est venu avec sa famille et son ami Joe Wasilewski.
02:20 *Bruit de moteur*
02:25 On est en pleine saison sèche, mais à cause du phénomène El Niño, les pluies ont été très abondantes et bon nombre de secteurs qui auraient dû être asséchés sont sous l'eau.
02:36 Pour atteindre les îlots immergés, on doit abattre des arbres.
02:40 Ces îlots sont des coins très recherchés par les pythons, parce que quantité de petites proies y trouvent refuge.
02:45 Les îlots permettent aussi aux serpents de sortir de l'eau pour se réchauffer au soleil.
02:50 Selon les spécialistes, il y aurait 100 000 pythons dans les Everglades.
02:55 Cette espèce se reproduit rapidement, une femelle pond une centaine d'oeufs par couvée et les adultes atteignent parfois plus de 5 mètres de long.
03:03 *Voix de Nick*
03:09 Nick et Joe sont biologistes.
03:11 Leur connaissance du terrain les aide à débusquer les pythons dans les Everglades.
03:16 D'une superficie de 6000 km², le parc national est seulement accessible en hiver et dans des secteurs limités.
03:23 *Voix de Joe*
03:43 Pour fouiller la zone, Joe est seulement chaussé de sandales.
03:47 Les pythons mollures ne sont pas venimeux, ils tuent leurs proies par strangulation.
03:51 Lors du dernier Python Challenge, il y a trois ans, les 650 participants ont capturé à peine 65 pythons.
03:59 A ce rythme, impossible de réduire leur population.
04:02 *Voix de Joe*
04:15 Le chasseur qui rapporte le plus de pythons gagne une prime de 3500 dollars et celui qui capture le plus grand spécimen repart avec 1000 dollars.
04:24 *Voix de Joe*
04:32 *Voix de Nick*
04:40 *Voix de Joe*
04:43 *Voix de Nick*
04:52 *Voix de Joe*
04:56 *Voix de Nick*
04:58 Si on ne tient pas correctement sa tête, il est capable de la faire pivoter à 180 degrés et de vous mordre au bras ou à la main.
05:04 Comme vous pouvez le voir, sa tête est en forme de triangle.
05:08 Il faut saisir la tête le plus près de la base du triangle pour l'empêcher de pivoter.
05:15 J'ai souvent été mordu par un python au cours des 15 ou 20 dernières années.
05:21 J'ai eu la chance de ne jamais garder de séquelles.
05:25 Une fois, un python a bondi alors que je faisais un pas en arrière et il m'a ouvert l'ongle du pouce en deux, ça m'a fait très mal.
05:34 Un jour, un python a planté ses dents dans mon bras.
05:39 Mon premier réflexe a été de tirer sur le python.
05:42 Mais c'est la dernière chose à faire parce que les pythons ont les dents courbées vers l'intérieur.
05:46 Si tu tires, ils t'arrachent la peau et même les tendons.
05:49 J'ai vu des gens qui s'étaient arrachés des tendons comme ça.
05:52 Les Everglades abritent la plus grande mangrove protégée des Etats-Unis.
05:58 Elle est traversée par un fleuve de 80 km de large qui coule tranquillement à la vitesse d'un mètre à l'heure.
06:05 L'écosystème de ce fleuve est gravement perturbé par la destruction de l'environnement, la pollution industrielle et l'introduction d'espèces étrangères.
06:15 La population de pythons est probablement issue de spécimens captifs qui se sont échappés.
06:19 Depuis la propagation de ces grands serpents carnivores, les ratons laveurs, les opossums et les lynx se sont raréfiés dans la région.
06:27 Même les cerfs et les alligators sont au menu des grands serpents constructeurs.
06:32 Les pythons ont déstabilisé l'équilibre de la faune.
06:38 La disparition des prédateurs locaux a provoqué la multiplication incontrôlée de leurs proies.
06:43 Le python est devenu le nouveau super-prédateur dans la chaîne alimentaire des Everglades.
06:49 Dans la soirée, Nick et ses compagnons de lutte mesurent le python qu'ils ont attrapé.
06:56 Chaque capture doit être enregistrée.
06:59 Pendant la compétition, les chasseurs ont le choix d'abattre les pythons d'une balle dans la tête ou de les offrir vivants pour la recherche.
07:06 La capture des serpents doit aussi permettre de mieux comprendre le système de propagation des pythons et d'évaluer au plus juste leur population.
07:14 "3 mètres 35 jusqu'au cloaque. Presque 4 mètres jusqu'au bout de la queue. C'est un très grand serpent."
07:23 C'est la seule capture faite par Nick et Joe en cette première journée du concours.
07:27 Un bon début toutefois. La plupart des chasseurs sont rentrés bredouilles.
07:31 "On n'a pas passé une bonne journée. La météo était mauvaise. Ce matin, il faisait beaucoup trop chaud.
07:46 Les serpents sont restés à l'abri au lieu de sortir pour se réchauffer au soleil. Et là, il fait plus frais.
07:51 On n'a rien vu, pas le moindre serpent. Peut-être qu'on aura plus de chance les jours qui viennent."
07:58 Le Python Challenge est organisé par la Commission pour la protection de la faune et de la flore de Floride.
08:14 Les responsables ont invité des équipes de télévision du monde entier pour médiatiser le fléau.
08:21 Ce concours sert aussi à susciter l'intérêt des candidats désireux de chasser le python toute l'année, comme le font Nick et Joe.
08:29 Pour s'inscrire, il suffit de payer les 25 dollars de frais d'admission. Et il n'est pas obligatoire de s'y connaître en reptile.
08:36 "Je viens de la Caroline du Nord. On a une ferme. On chasse beaucoup sur nos terres."
08:42 "C'est excitant de chasser un animal qu'on n'a pas l'habitude de capturer. On est venus avec un groupe d'amis.
08:48 On n'a aucune expérience. On n'a jamais chassé de reptiles."
08:52 "Ce concours nous renvoie au début de l'humanité. L'homme a toujours pratiqué la chasse."
08:57 Lors du dernier concours, des associations écologistes ont reproché aux chasseurs novices de maltraiter les serpents, ne sachant pas comment les manipuler correctement.
09:08 "Allez-y lentement si jamais un python s'enroule autour de votre jambe. J'ai juste lâché sa tête et il s'est éloigné de moi."
09:15 Cette année, des spécialistes donnent des cours de manipulation aux chasseurs.
09:21 "Surtout, tu ne dois pas utiliser ta main gauche pour introduire le serpent dans le sac, parce que c'est avec cette main que tu immobilises le serpent."
09:40 "Non, non, non. Saisis la tête avec la main droite à travers le sac. Comme ça, tu gardes le contrôle sur la tête jusqu'à ce que le serpent soit entièrement dans le sac."
09:51 Le cours est suivi par David Guest. Cet avocat, spécialiste de la protection de la nature et de la faune, a été chargé par des associations écologistes de vérifier si les pythons étaient bien traités pendant le concours.
10:07 Cette année, la situation semble s'être améliorée, mais David reste très critique envers cette initiative.
10:14 "Les efforts fournis sont trop infimes pour espérer résoudre un problème de cette ampleur."
10:21 "La seule chose qu'on puisse faire ici, c'est convaincre les participants qu'il faut agir d'urgence."
10:27 "Les serpents ne sont pas traités comme une véritable menace, ils sont manipulés comme un objet de distraction et de fascination."
10:34 "Je trouve ça paradoxal qu'on puisse s'amuser avec ces serpents alors qu'ils contribuent à la destruction des Everglades."
10:42 David Guest est un avocat connu et redouté par les industriels. Cela fait des décennies qu'il réussit à faire condamner des entreprises et des administrations qui détruisent l'environnement.
10:57 Le plus important, selon lui, c'est d'attaquer les vrais coupables et pas les serpents.
11:02 "J'ai passé la plus grande partie de ma vie, soit 40 ans, dans une communauté hippie."
11:09 "On vivait en respectant les valeurs essentielles des hippies."
11:13 "Notre communauté était ouverte et tolérante."
11:16 "On se donnait la liberté de faire ce qu'on voulait, comme le fait de se promener tout nu ou d'avoir plusieurs partenaires en même temps."
11:25 "Mais un des piliers de nos valeurs, c'était la préservation de la nature."
11:31 David a rendez-vous avec son client, le biologiste Manley Fuller.
11:35 Manley veut éviter que d'autres espèces invasives, comme le piton mollure, ne se propagent.
11:40 Ce serpent constructeur n'est qu'une des 500 espèces non endémiques introduites en Floride, et chaque année, de nouveaux animaux s'ajoutent à la liste.
11:49 "Le commerce des reptiles est florissant chez nous."
11:52 "Ce sont des animaux fascinants, exceptionnels."
11:55 "Mais leur place est dans l'écosystème qui les a vus naître, dans leur région d'origine."
12:01 "Quand ils sont introduits dans un habitat étranger, ils peuvent provoquer de gros dégâts."
12:07 Pour David et Manley, l'introduction d'espèces exotiques en Floride est imputable à l'industrie des animaux de compagnie,
12:14 des espèces qui sont encore et toujours proposées à la vente.
12:17 David et Manley veulent lancer un procès de grande envergure.
12:21 "Toutes ces espèces, on peut les acheter légalement ici, alors qu'elles causent déjà de gros dégâts."
12:27 "On a des varans du Nil en Floride."
12:30 "On essaie de s'en débarrasser, mais ils continuent de se multiplier, et en plus, ils sont toujours en vente."
12:37 "Le varan mallet pourrait devenir un des premiers animaux à être exposé à la fleur."
12:42 "Les varans malais sont des animaux qui sont très très très nombreux."
12:46 "Ils sont très très nombreux."
12:48 "Ils sont toujours en vente."
12:50 "Le varan mallet pourrait devenir un vrai cauchemar."
12:53 "Comment détruisent-ils l'environnement ?"
12:55 "Ce sont des prédateurs très agressifs."
12:57 "Ils dévorent tout ce qu'ils trouvent dans les mangroves."
13:01 "Ce sont d'excellents nageurs."
13:03 "Ils sont donc déjà bien adaptés à leur nouvel habitat."
13:06 "Sauf que cet habitat n'est pas du tout adapté pour les accueillir."
13:10 Le problème en Floride, c'est que le sud de l'état est sec et tropical.
13:17 Ce climat est idéal pour la plupart de ces espèces exotiques qui trouvent des conditions de vie optimales.
13:23 Le marché des animaux domestiques et des reptiles génère des milliards de dollars de bénéfices.
13:29 Près de 100 millions d'américains possèdent un animal exotique.
13:33 A Miami, on peut voir des canards musqués, ainsi que des iguanes.
13:41 Deux espèces exotiques.
13:45 Tout comme des pans.
13:47 Le pire envahisseur de la Floride est toutefois le piton.
13:55 Les grands serpents font de plus en plus d'incursions dans les zones habitées.
14:07 Un service spécial de sapeurs-pompiers est chargé de capturer les petits serpents.
14:11 Aucun piton vivant en liberté dans les Everglades n'a encore tué un être humain.
14:17 Mais dans les familles qui gardaient un piton chez eux, plusieurs enfants et bébés ont été étouffés.
14:23 "C'est un piton mollure."
14:29 David et Manley se rendent au port de Miami.
14:37 Miami possède le plus grand port de bateaux de croisière au monde.
14:41 Et le terminal de marchandises est gigantesque.
14:45 Des conteneurs remplis d'animaux exotiques arrivent ici du monde entier.
14:51 Le transport maritime est le moyen le plus efficace pour les animaux.
14:55 Les animaux sont donc les plus nombreux au monde.
14:58 Les animaux sont donc les plus nombreux au monde.
15:01 Les conteneurs remplis d'animaux exotiques arrivent ici du monde entier.
15:05 Le transport maritime est le moyen le plus efficace aux Etats-Unis.
15:09 Et ces bateaux ne transportent pas que des animaux.
15:13 "Tous les jours, soit 365 jours par an, des algues, des plantes exotiques sont acheminées incognito dans notre pays.
15:23 On les trouve dans l'eau de ballast et sur les coques des bateaux, ainsi que les cales à conteneurs.
15:29 Il y a même des espèces qui se cachent dans les pneus de voitures importées."
15:33 Il est impossible d'enrayer l'introduction d'espèces minuscules comme les cellules d'algues microscopiques
15:41 ou encore de crustacés qui se déplacent accrochées aux coques des bateaux.
15:45 Mais l'invasion d'autres espèces pourrait être empêchée.
15:50 David veut intenter une action contre les autorités américaines pour les obliger à interdire le commerce des espèces invasives.
15:58 Le plus souvent, les interdictions sont prononcées trop tardivement.
16:02 Les premiers signalements de la présence de pitons mollures dans les Everglades datent de 1979.
16:09 Mais la loi interdisant l'importation de cette espèce n'a été promulguée qu'en 2012,
16:15 alors que 2000 pitons avaient déjà été capturés dans la nature.
16:19 Aujourd'hui, il faut avoir un permis pour garder un piton chez soi.
16:24 Et les douaniers ne sont pas en mesure de faire face aux nouvelles espèces invasives.
16:28 "Il nous arrive souvent de découvrir des espèces non déclarées ou davantage de spécimens que le nombre déclaré.
16:47 Ça arrive souvent.
16:49 Dans deux colis sur dix, il y a plus d'animaux que ce qui est déclaré.
16:53 Mais on ne contrôle qu'une infime fraction des colis.
16:55 Notre équipe de douaniers est trop restreinte pour faire face au commerce de ces animaux aux États-Unis."
17:00 À la bourse aux reptiles de Floride, les pitons sont uniquement proposés sous le manteau.
17:11 L'autorisation de filmer étant rarement accordée, ces images ont été prises avec une caméra cachée.
17:22 La Floride est l'État qui organise le plus de bourses aux reptiles du pays.
17:26 Les vendeurs et les acheteurs font preuve d'une inconscience déconcertante.
17:44 "Il y a beaucoup plus de serpents proposés ici qu'ailleurs.
17:48 Ça prouve que les marchands en élèvent toujours plus.
17:51 La plupart ne se soucient pas de savoir à qui ils vendent ces animaux.
17:55 Tout ce qui compte pour eux, c'est l'argent gagné.
17:57 Et l'histoire se répète.
17:59 On achète un animal pour un enfant, et on le vend pour un enfant.
18:02 Et on ne peut pas le vendre pour un enfant.
18:04 On ne peut pas le vendre pour un enfant.
18:06 On ne peut pas le vendre pour un enfant.
18:08 On ne peut pas le vendre pour un enfant.
18:10 Tout se répète. On achète un animal pour un enfant,
18:13 mais à l'adolescence, il s'en désintéresse, et il finit par dire
18:16 "Eh papa, on a qu'à le relâcher quelque part dans la nature."
18:20 "Les chats, ça n'existait pas aux États-Unis.
18:24 Les chats ont été importés et sont devenus une espèce invasive.
18:28 Il faut apprendre à vivre avec ces nouvelles espèces.
18:33 Quand l'être humain extermine une espèce, personne ne dit rien.
18:39 Quand le piton extermine une espèce, alors qu'il suit son instinct,
18:42 ça fait scandale.
18:44 C'est quoi la différence ?
18:46 Je vous apporte un autre serpent mort.
18:52 Retour à la chasse aux pitons.
18:58 Pour la plupart des participants, ce concours est avant tout un divertissement exotique.
19:02 Parmi les chasseurs, il y a des passionnés de reptiles et même des soldats.
19:08 "Très bien.
19:10 Bien."
19:12 Mais tous les chasseurs ne considèrent pas ce concours comme une partie de plaisir.
19:21 Nick Gadbois chasse les pitons avec l'objectif de faire baisser un tant soit peu leur nombre.
19:28 Nick est originaire de l'Illinois.
19:30 Il est venu en Floride il y a 10 ans pour son travail.
19:33 Biologiste de formation, il est chargé du déplacement des animaux sur les chantiers de construction.
19:39 Il connaît aussi les risques sanitaires liés à la cohabitation avec les reptiles.
19:44 "Dans le sud de la Floride, il y a beaucoup de familles riches qui organisent de grandes fêtes
19:50 et qui adorent tout ce qui sort de l'ordinaire.
19:52 Ils veulent avoir des animaux exotiques.
19:54 Il y en a qui ont des tigres chez eux, d'autres des serpents, d'autres encore des tortues, comme moi.
20:01 Tous ces animaux sont porteurs de bactéries sur leur peau ou sous leur carapace.
20:05 Les gens n'en sont pas conscients.
20:08 Ils jouent avec ces animaux, mais ils ne se lavent pas les mains après.
20:12 Quand ils mangent, ils absorbent ces bactéries et tombent malades."
20:17 En privé, Nick enseigne les arts martiaux.
20:29 Il aiguise ainsi en permanence sa maîtrise, sa concentration et la précision de ses gestes.
20:35 Trois qualités précieuses pour chasser le piton.
20:38 Jenny est aussi originaire de l'Illinois.
20:48 "Dans ma famille, il n'y a jamais eu de chasseurs.
20:53 Mon père n'a même jamais été à la pêche.
20:55 Il était agriculteur et il adorait le sport.
20:58 Nick m'a beaucoup appris, comme la fascination pour la nature et tout ce qu'elle nous apporte.
21:03 Il m'a fait connaître les espèces qui sont menacées et ce qu'on peut faire pour les aider et aider la Floride."
21:08 Nick ne se contente pas de chasser des pitons.
21:13 Son quartier abrite des molluscs abonnés de Floride,
21:16 une espèce de chauve-souris menacée par la présence de caméléons invasifs,
21:21 qu'avec l'aide de son fils, il capture.
21:25 "Ça m'a l'air d'être un bon endroit.
21:28 Allons voir, je pense qu'on va en trouver quelques-uns."
21:31 "Ils doivent être en train de dormir.
21:51 Ils ne bougent pas, on devrait les repérer facilement."
21:54 "En voilà un, je vais essayer de l'attraper.
22:02 Regarde sa couleur, comme il est sombre.
22:09 C'est pour ça qu'on a eu du mal à le trouver.
22:11 Il est très fâché, il ouvre tout grand la gueule.
22:15 Là, il essaie de s'étirer pour s'échapper."
22:19 "Comment fait-il pour tourner les yeux vers l'arrière et dans toutes les directions ?"
22:22 "Leurs yeux sont mobiles et indépendants.
22:25 Ça leur permet de repérer le moindre insecte.
22:27 Regarde, un oeil est dirigé vers l'avant et l'autre regarde vers une autre direction.
22:30 On va le mettre dans la caisse. Tu peux éclairer la caisse ?"
22:34 "Voilà, il est en train de se faire repérer."
22:36 "Il est en train de se faire repérer."
22:38 "Il est en train de se faire repérer."
22:40 "Il est en train de se faire repérer."
22:42 "Il est en train de se faire repérer."
22:44 "Il est en train de se faire repérer."
22:46 "Il est en train de se faire repérer."
22:48 "Il est en train de se faire repérer."
22:50 "Il est en train de se faire repérer."
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23:00 "Il est en train de se faire repérer."
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23:48 "Il est en train de se faire repérer."
23:50 "Il est en train de se faire repérer."
23:52 "Il est en train de se faire repérer."
23:54 "Il est en train de se faire repérer."
23:56 "Il est en train de se faire repérer."
23:58 Jusqu'ici, les bénévoles ne sont guère plus d'une centaine,
24:01 dont un grand nombre de biologistes.
24:03 Le lendemain matin,
24:23 Nick apporte les caméléons au centre de sauvetage
24:25 de la faune des Everglades.
24:27 Géré par Bob Freer,
24:29 un ami de Nick,
24:31 la station accueille des animaux abandonnés ou malades.
24:33 "Salut Nick."
24:35 "Comment tu vas Bob ? Et les affaires ?"
24:37 "Ca va bien, merci."
24:39 "Tu nous apportes quoi ?"
24:41 "On est allés chasser le caméléon."
24:43 "Bien. Eh les gars, venez donner un coup de main."
24:45 "T'en as attrapé combien ?"
24:47 "Une vingtaine."
24:49 "T'as vu ? C'est pas grave."
24:51 Bob propose dans sa ferme un pet amnesté.
25:03 Ceux qui en ont assez de leur animal de compagnie,
25:05 quel qu'il soit,
25:07 peuvent le confier ici sans décliner leur identité.
25:09 Bob et ses collègues veulent ainsi éviter
25:17 que des animaux exotiques ne soient relâchés dans la nature.
25:19 D'autres pensionnaires ont échoué ici pour différentes raisons.
25:33 "Le tigre Rocky appartenait à un danseur stripteaseur.
25:45 Il n'avait pas de permis pour garder un fauve.
25:47 Rocky a été confisqué et on nous l'a confié.
25:49 C'était il y a 10 ou 15 ans.
25:51 Chicky a été confisqué lors d'une descente de police
25:53 pour une affaire de drogue.
25:55 Si on n'existait pas, je ne sais pas ce qu'on aurait fait
25:57 de ces animaux.
25:59 Est-ce qu'on les aurait confiés à un autre centre d'accueil ?
26:01 Peut-être même qu'on les aurait piqués."
26:03 Le centre compte aussi un petit musée
26:11 pour inciter les visiteurs à réfléchir
26:13 à l'utilité de tuer des animaux
26:15 pour fabriquer des produits en peau.
26:17 Bon nombre de chasseurs de pitons
26:21 revendent les peaux des serpents qu'ils tuent.
26:41 "La nuit dernière, on en a capturé une vingtaine.
26:43 Il y en a des petits et des plus grands."
26:45 Les camélions de Nick résideront
26:55 dorénavant dans la ferme de Bob.
26:57 Ils seront nourris,
26:59 mais leur population sera contrôlée.
27:01 "Même si je suis un chasseur,
27:03 ça ne me dit rien de tuer tous les animaux
27:05 que je capture.
27:07 Quand je peux, je les apporte dans des centres
27:09 comme celui de Bob,
27:11 afin qu'ils puissent vivre en paix."
27:13 "À mon avis, il ne faudrait tuer aucun animal.
27:15 Quand on parle d'espèces invasives,
27:17 on parle de quoi ?
27:19 On vit sur des espèces littérales,
27:21 on parle de l'animal.
27:23 On parle de l'animal,
27:25 on parle de l'animal,
27:27 on parle de l'animal,
27:29 on parle de quoi ?
27:31 On vit sur une planète pleine d'animaux.
27:33 Ces espèces ne sont pas venues ici toutes seules,
27:35 ce sont des gens qui les ont introduites.
27:37 Mais pourquoi les tuer ?"
27:39 Le centre d'accueil occupe 13 bénévoles.
27:45 Certains y travaillent depuis de nombreuses années.
27:47 "Le simple fait de les voir heureux
27:51 dans leur nouvelle maison,
27:53 de les voir interagir avec leurs congénères,
27:55 ça me rend heureux, je vous assure.
27:57 Quand je les observe en train de jouer,
27:59 je me dis, ok, c'est moi qui ai construit cette cage.
28:01 Et ils semblent très heureux à l'intérieur."
28:03 Bob a inauguré le centre d'accueil
28:07 il y a 25 ans.
28:09 Ses amis disent de lui qu'il se méfie des hommes,
28:11 mais qu'il adore les animaux.
28:13 "Je suis fasciné par les animaux depuis l'âge de 5 ans.
28:19 Un jour, à une station-service,
28:21 mon père s'est vu offrir un bébé alligator
28:23 en guise de récompense pour avoir fait le plein.
28:25 La Floride est vraiment l'état le plus épouvantable des États-Unis.
28:27 Les lois ici sont très conciliantes.
28:29 On peut même obtenir un permis pour garder chez soi
28:31 un puma, un loup
28:33 et même des serpents venimeux.
28:35 C'est de la folie pure.
28:37 Je trouve ça inacceptable
28:39 que des espèces locales soient capturées
28:41 pour être exportées dans d'autres continents
28:43 ou que des espèces étrangères soient importées chez nous.
28:45 On doit protéger notre biodiversité
28:47 et notre nature.
28:49 Et c'est ce que j'ai fait.
28:51 Je suis un homme,
28:53 je suis un homme qui a fait tout pour protéger
28:55 notre biodiversité et notre nature.
28:57 On ne doit plus tolérer l'importation
28:59 et l'exportation d'animaux sauvages."
29:01 Tom Cratchfield, le voisin de Bob,
29:07 n'est pas du même avis que lui.
29:09 Même avec un bras immobilisé par l'arthrose,
29:11 Tom n'hésite pas à manipuler
29:13 les serpents les plus venimeux.
29:15 C'est un des éleveurs de reptiles
29:17 les plus connus de Floride.
29:19 Ces animaux coûtent plusieurs milliers de dollars.
29:21 Tom s'est spécialisé
29:23 dans l'élevage d'igouanes
29:25 de toutes les couleurs.
29:27 Parmi ses clients,
29:29 il compte des os du monde entier
29:31 et des Américains très fortunés.
29:33 Le cinéma américain se fournit également chez lui.
29:35 "C'est vraiment impressionnant.
29:37 C'est un animal exceptionnel."
29:39 "Ces igouanes viennent d'Amérique centrale.
29:41 Vous voyez les épines sur le museau ?
29:43 C'est de là que vient le nom latin
29:45 'Iguana Rhinolopha'."
29:49 Dans les années 1990,
29:51 Tom Cratchfield a fait de la prison
29:53 pour l'importation illégale
29:55 d'igouanes des Fidji, une espèce en danger,
29:57 et de boa menacées d'extinction
29:59 en provenance de Madagascar.
30:01 Plus tard, il a regretté avoir enfreint la loi,
30:05 mais il n'admet pas que les importations
30:07 soient interdites.
30:09 "C'est absurde.
30:11 Qu'est-ce qu'on va encore interdire ?
30:13 Tout ce qui pourrait représenter un danger
30:15 dès qu'on sort de chez soi ?
30:17 Mon Dieu, comme c'est dangereux de vivre.
30:19 Si on se dit ça tout le temps,
30:23 on est déjà à moitié mort.
30:25 Je suis favorable
30:27 à la protection de la faune.
30:29 Il y a 30 ans, j'ai dit une phrase
30:31 pour laquelle j'ai été durement critiqué à l'époque
30:33 et pour laquelle on m'encense aujourd'hui,
30:35 pour être le premier à l'avoir dite.
30:37 Elle est brève.
30:39 Protégeons la nature grâce au commerce."
30:41 Tom est devenu célèbre en élevant
30:45 des animaux albinos.
30:47 Selon lui, l'inquiétude des spécialistes
30:49 concernant la propagation des pitons
30:51 est exagérée.
30:53 "Ces pitons dévoreraient
31:01 tout dans les Everglades.
31:03 C'est bien la plus grosse bêtise
31:05 que j'ai jamais entendue.
31:07 Tous ceux qui ont suivi un cours de biologie
31:09 savent que le nombre de prédateurs
31:11 dans un habitat est proportionnel
31:13 au nombre de proies.
31:15 Quand il n'y a plus de proies,
31:17 il n'y a plus de prédateurs.
31:19 Il faut des proies pour que les prédateurs puissent exister.
31:21 Selon la théorie des spécialistes,
31:23 il n'y aurait plus de proies dans les Everglades,
31:25 mais il y aurait 100 000 pitons.
31:27 Comment expliquez-vous cela ?
31:29 C'est impossible d'un point de vue biologique.
31:31 Il est clair que les pitons
31:33 peuvent faire des dégâts,
31:35 mais on ne sait pas encore de quelle manière.
31:37 Et dire qu'ils n'ont pas de prédateurs naturels,
31:39 c'est stupide.
31:41 Parce que quantité d'espèces dévorent
31:43 des jeunes pitons.
31:45 Des poissons, des tortues et des crapauds s'en nourrissent.
31:47 Et même des oiseaux
31:49 mangent des pitons de plus d'un mètre.
31:51 Quinze jours ont passé depuis le début
31:55 du Python Challenge.
31:57 Nick, Joe, Jenny et Jack
31:59 ont encore deux semaines pour devenir
32:01 les meilleurs chasseurs de pitons.
32:03 Avec cinq serpents capturés,
32:05 ils font partie des mieux classés.
32:07 Ça, c'est un bon endroit.
32:09 Allons-y tout de suite.
32:11 La plupart des concurrents
32:17 prospectent des zones inexplorées.
32:19 Ce matin, Nick choisit
32:33 lui aussi un lieu inhabituel.
32:35 - OK.
32:37 - On cherche directement
32:45 le long de l'autoroute.
32:47 Il y a un canal à côté.
32:49 Quand les serpents sortent de l'eau,
32:51 ils aiment se reposer sur la rive
32:53 pour capter la chaleur des rayons du soleil.
32:55 Ils réchauffent leur corps
32:57 pour emmagasiner suffisamment d'énergie
32:59 pour la journée.
33:01 Apparemment, Nick a eu du flair.
33:03 - Regardez, il y a un serpent.
33:21 Jack, je te l'avais bien dit,
33:23 c'est le bon endroit.
33:25 Ce serpent a été écrasé par une voiture.
33:27 Regarde ses dents, Jack.
33:29 Il y a deux rangées dedans.
33:31 J'avais vu juste, pas vrai?
33:35 On est au bon endroit.
33:37 On est à l'épicentre
33:39 de la population de pitons.
33:41 Aujourd'hui, Jack a une nouvelle idée.
33:53 Il a une nouvelle idée.
33:55 Aujourd'hui, Jack accompagne son père
33:57 pour la deuxième fois.
33:59 - Je me suis bien amusée
34:05 la dernière fois qu'on a attrapé un serpent.
34:07 Je l'ai touché,
34:09 je me suis battue avec lui.
34:11 La prochaine fois,
34:13 je veux capturer un serpent tout seul.
34:15 - Pour trouver un piton,
34:21 il faut remuer la végétation comme ça
34:23 et il se cache souvent dans l'herbe.
34:25 Comme ça,
34:27 il capte les rayons du soleil.
34:29 Il faut trouver des trous.
34:31 Dès que tu vois un piton,
34:33 tu l'attrapes et tu le sors du trou.
34:35 - Les pitons chassent à l'affût.
34:37 Ils restent des heures au même endroit
34:39 dans l'attente d'une proie.
34:41 Quand l'une d'elles est à portée,
34:43 ils se jettent dessus et l'étouffent.
34:45 Jenny ne craint pas pour son fils.
34:47 Elle a entièrement confiance en lui.
34:49 - Je suis sûr que j'ai fait le bon choix.
34:51 - Je n'aime pas les serpents.
34:53 Je me contente de piquer dans le sol.
34:55 Et si j'en repère un,
34:57 j'appellerai les gars
34:59 et j'observerai la scène à distance.
35:19 Après des heures de recherche,
35:21 l'équipe rentre au bredouille.
35:23 Pour limiter le problème
35:41 des espèces invasives
35:43 comme le piton mollure,
35:45 il est essentiel de connaître
35:47 leur mode de vie.
35:49 Mais l'étude des espèces invasives
35:51 est encore balbutiante.
35:53 Steve Johnson enseigne
35:55 à l'université de Gainesville.
35:57 Aidé de ses étudiants,
35:59 il analyse le comportement
36:01 et évalue les dégâts
36:03 causés par la renette de Cuba.
36:05 L'espèce est arrivée de Cuba en Floride
36:07 dans les eaux des ballastes des Cargos.
36:09 Pour capturer des spécimens,
36:11 les scientifiques profitent du fait
36:13 que les grenouilles se cachent volontiers
36:15 dans les eaux des ballastes.
36:17 - Cool, on a des renettes ici.
36:19 J'enfonce mon bâton
36:23 pour les faire remonter.
36:25 Est-ce qu'elles bougent?
36:27 - Oui, elles arrivent au bout.
36:29 - Vous les avez?
36:31 - Oui.
36:33 - Ces grenouilles sont semblables
36:37 à certaines espèces locales.
36:43 - Une, deux, trois, quatre, cinq, six.
36:45 Six renettes.
36:47 Je vais les sortir.
36:49 Les renettes de Cuba
36:51 se distinguent par ces points sombres
36:53 sur le dos et par des pattes
36:55 plus grandes que celles des grenouilles locales.
36:57 Elles ont aussi des yeux ronds plus grands
36:59 et une peau différente.
37:01 Elles deviennent plus grandes
37:03 que les grenouilles locales,
37:05 dont elles se nourrissent.
37:07 Elles envahissent les habitations.
37:09 Si on porte des gants,
37:11 elles brûlent.
37:13 Si on les met dans les yeux,
37:15 elles brûlent.
37:17 Elles attaquent la muqueuse et la cornée.
37:19 J'ai vu des enfants montrer du doigt
37:21 ces renettes en disant
37:23 que c'est à cause de ces grenouilles
37:25 qu'ils sont allés à l'hôpital.
37:27 - Les recherches de Steve Johnson
37:29 doivent aider à répondre
37:31 à la question suivante.
37:33 L'extermination de cette espèce invasive
37:35 est-elle l'unique solution?
37:37 Il se pourrait que la renette de Cuba
37:39 soit une espèce de renette
37:41 et que la nature régule
37:43 elle-même l'arrivée de cette intruse.
37:45 Dans le laboratoire,
37:49 Steve et ses étudiants
37:51 analysent le contenu
37:53 de l'estomac des renettes capturées.
37:55 Le comportement alimentaire
38:03 révèle les habitats privilégiés
38:05 par les renettes,
38:07 les espèces avec lesquelles
38:09 elles sont en concurrence
38:11 et les espèces qu'elles consomment.
38:13 - Dans leur estomac,
38:17 on trouve surtout des arthropodes,
38:19 des arachnides, des blattes
38:21 et des scarabées.
38:23 Alors, ces renettes sont-elles
38:25 des concurrentes pour les renettes locales,
38:27 privet-elles de nourriture
38:29 des oiseaux qui consomment
38:31 les mêmes proies?
38:33 Que se passerait-il dans l'écosystème
38:35 des renettes?
38:37 - Le contenu de l'estomac des pitons
38:39 pourrait aussi livrer des indices
38:41 sur les lieux qu'ils préfèrent.
38:43 Le parc des Everglades
38:45 couvre une zone de 600 000 hectares,
38:47 une trop grande surface
38:49 pour que les chasseurs de pitons
38:51 puissent prospecter toutes les caches possibles.
38:53 ...
39:11 - On a fait chou blanc.
39:13 On n'a pas débusqué le moindre serpent.
39:15 On a cherché pendant 8 heures.
39:17 On a fouillé le sol sur 12 à 16 km.
39:19 - On devrait d'abord essayer
39:21 de mieux connaître le comportement
39:23 des pitons et de découvrir leurs habitats.
39:25 On pourrait les cartographier
39:27 et les fouiller un par un.
39:29 ...
39:31 - Deux jours, ça suffit pour moi.
39:33 Les gars vont continuer.
39:35 C'était une belle expérience,
39:37 mais la chasse, c'est pas trop bon truc.
39:39 ...
39:41 - David Guest
39:43 est en route
39:45 vers le nord des Everglades.
39:47 Il est accompagné
39:49 par le biologiste Tom Chrisman.
39:51 Cela fait de longues années
39:53 que les deux hommes
39:55 intentent des procès
39:57 aux fabricants de sucre de canne,
39:59 dont les champs ont exigé
40:01 l'assèchement de 800 km2 du Parc national,
40:03 soit un septième de sa surface.
40:05 Avec 60 kg par habitant,
40:07 les États-Unis comptent parmi
40:09 les plus gros consommateurs de sucre au monde.
40:11 - Chaque fois que je viens travailler
40:13 dans cette région,
40:15 ça me met en rogne.
40:17 Cette nature était autrefois
40:19 un des écosystèmes les plus fantastiques au monde,
40:21 un patrimoine mondial naturel.
40:23 Et qu'en ont-ils fait ?
40:25 Ils ont transformé cette région
40:27 en terre industrielle pour engranger
40:29 le maximum de profits.
40:31 Ils sont obsédés par les gains sur les sociétés.
40:33 Tous nos efforts qui consistent
40:35 à faire modifier leur attitude,
40:37 ils le prennent comme une attaque personnelle.
40:39 Ils engagent des avocats véreux
40:41 qui paient des sommes astronomiques
40:43 pour concevoir des stratégies
40:45 pour les améliorer.
40:47 - Ces sociétés me mettent en fureur.
40:49 Les unes sont pires que les autres.
40:51 Elles ont tout misé
40:53 sur la culture de la canne à sucre.
40:55 Or, ces plantations nous font perdre
40:57 le sol organique des Everglades.
40:59 Le sol organique a été renié
41:01 de plusieurs mètres au fil des années.
41:03 Certains champs seront encore productifs
41:05 pendant 20 ou 30 ans,
41:07 mais tous finiront par perdre
41:09 leur propre nature.
41:11 - Je suis fier de la nature.
41:13 - Mais tous finiront par perdre
41:15 leur productivité agricole
41:17 parce qu'il n'y aura plus de sol organique,
41:19 mais seulement de la couche calcaire.
41:21 - Le sol calcaire typique
41:23 des Everglades est recouvert
41:25 de quelques mètres de terre végétale
41:27 formée de la décomposition
41:29 millénaire des végétaux.
41:31 Cette précieuse terre est emportée
41:33 régulièrement par les pluies.
41:35 ♪ ♪ ♪
41:37 En un siècle,
41:49 la superficie des Everglades
41:51 a été réduite de moitié.
41:53 Ce qui reste de ce paradis
41:55 est menacé par l'invasion
41:57 d'espèces exotiques et par la pollution.
41:59 Il y a quelques années,
42:01 David a remporté un procès
42:03 contre l'industrie du sucre.
42:05 Cette dernière a eu l'interdiction
42:07 de rejeter dans les Everglades
42:09 de l'eau polluée par des engrais.
42:11 Les sociétés ont aussi été contraintes
42:13 de financer des stations d'épuration d'eau.
42:15 David et Tom veulent vérifier
42:17 si la qualité de l'eau dans la nature
42:19 s'est améliorée depuis.
42:21 - Oh, David, le taux d'oxygène
42:25 est vraiment très bas ici.
42:27 ♪ ♪ ♪
42:29 Ce qui est effrayant,
42:35 ce ne sont pas les hautes herbes,
42:37 mais les massettes,
42:39 des plantes qui profitent
42:41 de la pollution de l'eau.
42:43 L'écosystème de ce secteur
42:45 tolère seulement d'infimes quantités
42:47 d'engrais dans l'eau,
42:49 mais il a continué à être contaminé
42:51 par les eaux polluées
42:53 en provenance des champs
42:55 de la mer.
42:57 - L'eau est à ce stade-là,
42:59 elle a commencé à se propager
43:01 à une vitesse folle.
43:03 Elle forme des colonies si denses
43:05 que les animaux et les oiseaux
43:07 sont incapables de s'installer ici.
43:09 Ce secteur des Everglades,
43:11 autrefois d'une beauté admirable
43:13 et regorgeant de poissons
43:15 et d'animaux en tout genre,
43:17 est devenu un désert.
43:19 - Le taux de pollution
43:21 par les engrais a baissé
43:23 à un niveau de plus de 2,5%.
43:25 - C'est un des modes
43:27 qui épargnent les producteurs
43:29 de sucre.
43:31 - Ils pulvérisent les massettes
43:33 et ils prétendent que les sociétés
43:35 respectent les accords.
43:37 Il faut les poursuivre.
43:39 Tu peux compter sur moi.
43:41 Ça me fiche tellement, Ron.
43:43 Voilà les trucs immondes
43:45 que les gens utilisent.
43:47 C'est lamentable.
43:49 Au lieu de vérifier l'ampleur
43:51 de la pollution,
43:53 ils utilisent des matériaux
43:55 pour détruire les massettes
43:57 afin de pouvoir dire
43:59 que la pollution de l'eau
44:01 n'est pas aussi terrible que ça.
44:03 - La nature se porte bien mieux
44:05 puisqu'on ne voit plus de massettes.
44:07 - Oui, ils détruisent les massettes
44:09 pour donner l'impression
44:11 que l'eau n'est pas polluée
44:13 par les engrais.
44:15 - Il se paie la tête des gens.
44:17 Comme pour les espèces invasives
44:19 et les plantes d'ornement,
44:21 les espèces végétales
44:23 prospèrent aussi.
44:25 Originaire du Brésil,
44:31 la jacinthe d'eau,
44:33 utilisée comme plante d'ornement,
44:35 a fini par envahir la nature
44:37 au point de former d'immenses tapis
44:39 denses sur lesquels
44:41 on peut même marcher.
44:43 La pulvérisation d'herbicides
44:45 pour éliminer les jacinthes d'eau
44:47 et les massettes a très peu d'impact.
44:49 Ils se limitent à un effet cosmétique.
44:51 Les opérations de Brûlis
45:01 pour libérer les forêts
45:03 des broussailles invasives
45:05 sont tout aussi vaines.
45:07 Un à deux ans plus tard,
45:09 le sous-bois est aussi dense
45:11 qu'auparavant.
45:13 La lutte contre les animaux
45:15 et les plantes invasives
45:17 coûte chaque année des sommes astronomiques.
45:19 De plus en plus de scientifiques
45:27 s'accordent à dire que dans une vingtaine d'années,
45:29 l'écologie des Everglades
45:31 sera totalement bouleversée.
45:33 On a énormément d'espèces d'animaux
45:37 et de plantes invasives,
45:39 ainsi qu'une perte constante d'eau,
45:41 détournée en faveur de grands projets agraires.
45:43 Bientôt,
45:45 les Everglades ne ressembleront plus
45:47 à ce qu'ils sont aujourd'hui
45:49 et encore moins à ce qu'ils étaient
45:51 il y a 50 ou 60 ans.
45:53 Un peu d'espoir toutefois.
45:55 La lutte contre un des envahisseurs
45:57 les plus agressifs des Everglades
45:59 semble porter ses fruits.
46:01 Les Nyaouli
46:03 sont des arbres originaires d'Australie,
46:05 importés il y a un siècle
46:07 pour assécher les marécages.
46:09 C'est impressionnant de voir
46:11 à quel point il est difficile
46:13 de se débarrasser de ces arbres.
46:15 Ils poussent à une vitesse folle
46:17 et absorbent d'énormes quantités d'eau
46:19 qui profiterait mieux à la population
46:21 ou à la préservation de la nature.
46:23 Il n'y a que deux façons
46:25 de se débarrasser de ces arbres.
46:27 La première consiste à creuser
46:29 une saignée circulaire à la base du tronc
46:31 pour les empêcher d'aspirer de l'eau,
46:33 ce qui entraîne leur mort.
46:35 L'autre méthode, la plus répandue
46:37 parce qu'elle demande moins d'efforts,
46:39 c'est de propager des insectes
46:41 qui tuent uniquement les Nyaouli.
46:43 - Comment font-ils ?
46:45 - En dévorant les feuilles.
46:47 Le seul problème,
46:49 c'est que le sol de la région
46:51 regorge de semences de Nyaouli.
46:53 Quand tu détruis un arbre,
46:55 la génération suivante pointe déjà son nez,
46:57 pour peu qu'il y ait suffisamment de lumière.
46:59 Le Python Challenge touche à sa fin.
47:01 Nick, Jack et les autres chasseurs
47:03 n'ont plus qu'une journée
47:05 pour capturer des serpents
47:07 dans l'espoir de remporter
47:09 plusieurs milliers de dollars.
47:11 Il y a un seul moyen
47:17 de les détruire.
47:19 Le chasseur
47:21 a besoin d'un seul arbre
47:23 pour les détruire.
47:25 Il a besoin d'un seul arbre
47:27 pour les détruire.
47:29 Il y a un prix pour le plus grand nombre
47:31 de pythons capturés
47:33 et un prix pour le plus grand spécimen.
47:35 - Un python, là-bas. On va l'attraper.
47:51 Attention à sa tête.
47:53 On va saisir sa queue.
47:55 Il y en a un là-bas.
47:57 - Ouvre le sac.
48:11 Cette année,
48:21 les organisateurs du concours sont contents.
48:23 Les chasseurs ont capturé 106 pythons,
48:25 soit près du double de l'année précédente.
48:27 Il y a 3 ans,
48:29 le vainqueur n'avait rapporté que 13 serpents.
48:31 Nick, Jack et Jenny
48:35 s'en sortent avec 6 pythons.
48:37 Un bon résultat
48:39 qui les situe parmi les meilleurs chasseurs.
48:41 Et le plus grand spécimen
48:43 mesure 4,50 m.
48:51 Le biologiste Tom Chrisman
48:53 et l'avocat écologiste David Guest
48:55 ont porté plainte contre l'industrie du sucre de canne,
48:57 qu'ils accusent de continuer
48:59 à polluer les eaux des Everglades
49:01 avec des engrais
49:03 et d'appauvrir les sols
49:05 avec la culture de la canne à sucre.
49:07 Aujourd'hui a lieu une première audition.
49:09 - Tom!
49:11 Ça faisait longtemps. Tu vas bien?
49:13 David! Content de te voir.
49:15 Alyssa!
49:17 On a besoin de toi aujourd'hui, Tom.
49:19 On va réussir.
49:21 On est du bon côté. On gagne toujours.
49:23 Enfin, presque.
49:25 Ce sera le dernier gros dossier pour David.
49:31 Après 38 ans de loyaux services,
49:33 l'ancien hippie va prendre sa retraite.
49:35 - Une des choses les plus essentielles pour moi,
49:41 et cela vaut pour tous les hippies,
49:43 c'est de vivre en harmonie avec la nature
49:45 et de préserver la terre.
49:47 Je suis très heureux d'avoir pu mener
49:49 une carrière qui m'a permis
49:51 de vivre mon idéal.
49:53 La plupart des procès que nous avons intentés
49:55 dans divers domaines, on les a gagnés.
49:57 J'en suis très heureux.
49:59 Je vous le dis en toute honnêteté,
50:01 le moment que je préfère,
50:03 c'est voir le visage de mon adversaire
50:05 lors de l'énoncé du verdict
50:07 quand il nous est favorable.
50:09 Ce que nous faisons est juste.
50:11 Ce qu'ils font, eux, est injuste.
50:15 - La vie de Nick célèbre la fin de la chasse.
50:17 Nick aurait préféré capturer plus de pitons,
50:19 mais Jenny et Jack se sont bien amusés.
50:21 Et l'aventure n'est pas entièrement finie.
50:23 Cette pizzeria de Fort Myers
50:25 propose au menu la Everglades,
50:27 une pizza garnie de viande de pitons.
50:29 Et, ironie de la situation,
50:31 elle est importée du sud-est asiatique.
50:33 Du fait de la pollution de l'eau
50:35 des Everglades,
50:37 les pitons de Floride sont impropres
50:39 à la consommation.
50:41 Cette pizzeria est la plus grande
50:43 de la région du Sud-Est.
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51:01 - Le piton a la même consistance
51:03 que le poulet.
51:05 Quant à la saveur...
51:07 - J'ai pas trop aimé.
51:09 Cette viande est un peu dure.
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51:15 Et elle n'a pas beaucoup de goût.
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51:23 - J'espère qu'à l'avenir,
51:25 on pourra préserver les Everglades
51:27 et arriver à combattre la pollution.
51:29 J'espère qu'un jour,
51:31 on pourra manger des espèces vivantes
51:33 dans notre région.
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51:37 - L'écosystème est très riche
51:39 en espèces animales.
51:41 Il faut cesser de polluer
51:43 les eaux des Everglades.
51:45 Il faut stopper l'empiètement
51:47 des villes sur cet écrin de nature.
51:49 Il faut prendre les mesures
51:51 qui s'imposent. C'est la seule façon
51:53 de préserver les Everglades
51:55 pour les générations futures.
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