Le récit de la surprenante amitié entre une femelle ornithorynque et un quinquagénaire tasmanien, qui se bat désormais pour protéger l’espèce.
Employé dans un magasin de vélos, Pete Walsh, la cinquantaine, vit à Hobart, la capitale de la Tasmanie, dont il aime photographier les paysages sauvages. Mais sa vie bascule lorsqu’on lui diagnostique une lésion cérébrale. Trouvant du réconfort sur les rives de la rivière Derwent, il y porte bientôt secours à une femelle ornithorynque piégée dans du plastique, avec laquelle il noue une relation privilégiée. Les rencontres avec celle qu’il a baptisée Zoom et ses congénères lui redonnent la joie de vivre, au point qu’il se passionne pour ces animaux endémiques de l’est de l’Australie et de la Tasmanie, à la fois oiseaux, reptiles et mammifères. Ce documentaire touchant raconte le combat de Pete, investi corps et âme dans la protection de ce groupe d’ornithorynques.
Employé dans un magasin de vélos, Pete Walsh, la cinquantaine, vit à Hobart, la capitale de la Tasmanie, dont il aime photographier les paysages sauvages. Mais sa vie bascule lorsqu’on lui diagnostique une lésion cérébrale. Trouvant du réconfort sur les rives de la rivière Derwent, il y porte bientôt secours à une femelle ornithorynque piégée dans du plastique, avec laquelle il noue une relation privilégiée. Les rencontres avec celle qu’il a baptisée Zoom et ses congénères lui redonnent la joie de vivre, au point qu’il se passionne pour ces animaux endémiques de l’est de l’Australie et de la Tasmanie, à la fois oiseaux, reptiles et mammifères. Ce documentaire touchant raconte le combat de Pete, investi corps et âme dans la protection de ce groupe d’ornithorynques.
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00:00 Un étrange animal vit dans le cours d'eau qui traverse ma ville.
00:08 C'est l'une des créatures les plus extraordinaires qui soit.
00:13 Un ornithorynque.
00:16 Pour une raison qui m'échappe, j'ai eu la chance de pouvoir entrer dans son univers.
00:22 Et si j'ai parfois l'impression qu'il vit au paradis, l'enfer n'est jamais loin.
00:37 Au cours d'une année entière, je vais tenter de faire connaissance avec plusieurs d'entre eux.
00:45 Car je me dis que si je comprends leur monde mystérieux, je pourrais peut-être les aider.
00:52 Il arrive parfois un moment dans la vie où on prend conscience qu'on ne peut exploiter indéfiniment la nature.
01:00 Et qu'il est grand temps de lui donner un retour.
01:08 J'adore Aubarte. C'est un endroit unique en Australie.
01:18 C'est une petite ville entourée d'eau, nichée au pied d'une imposante montagne.
01:28 Malgré son urbanisation, Aubarte reste connecté à la nature.
01:38 Je crois que c'est le destin qui m'a mené jusqu'à cette rivière, la rivulette.
01:46 Je vivais une période difficile.
01:52 Je souffrais de migraines depuis plus d'un an. Ça n'allait pas.
01:59 J'ai enchaîné les radios, les scanners, les échographies et les bilans sanguins.
02:12 Les médecins m'ont trouvé plusieurs lésions cérébrales.
02:20 Un jour, je ne serai plus capable de faire quoi que ce soit.
02:28 C'est comme si je m'effaçais de ma propre vie.
02:37 Je vais au bord de la rivulette pour me reconnecter à ce que j'ai l'impression de perdre.
02:50 On traverse tous des moments difficiles.
02:54 C'est au milieu de l'été, justement au cours d'une de ces périodes, que je l'ai vue pour la première fois.
03:05 Je n'en suis pas revenu quand j'ai vu cet ornithorynque apparaître tout près de moi.
03:11 Il a levé son bec hors de l'eau et s'est mis à l'agiter comme pour me dire quelque chose.
03:19 Chaque fois que je retournais, je me demandais pourquoi il était là.
03:25 Il était là pour me dire quelque chose.
03:32 Chaque fois que je retournais à la rivulette, il zoomait vers moi.
03:37 Alors je l'ai appelé Zoom. C'était une femelle.
03:43 Pendant tout l'été, à chacune de mes visites, Zoom était là.
03:50 Elle s'approchait de moi, levait son bec et le remuait.
03:55 J'ignore ce qu'elle me racontait, mais un lien se tissait entre nous.
04:05 C'était un peu comme si on m'avait ouvert une porte.
04:10 Une porte magique vers le monde des ornithorynques.
04:24 Plus j'observais Zoom, et plus j'étais frappé par sa nature hors du commun.
04:30 C'est un mammifère aquatique, un peu comme une loutre, mais qui pond des oeufs comme un oiseau.
04:37 Les ornithorynques ont un bec très caractéristique.
04:41 Il n'est pas dur comme celui d'un canard, mais mou et caoutchouteux.
04:46 Il est aussi très sensible, car doté de milliers de récepteurs qui détectent les champs électriques.
04:53 Lorsqu'elle chasse, Zoom ferme les yeux, les oreilles et les narines,
04:58 et utilise l'électro-localisation pour détecter ses proies.
05:09 Comme les grenouilles, elle a des pattes palmées qui lui permettent de se propulser dans l'eau.
05:15 Et comme un castor, sa queue lui sert de gouvernail.
05:22 Lorsqu'elle plonge, elle ralentit son rythme cardiaque et peut retenir sa respiration jusqu'à une dizaine de minutes.
05:33 Les ornithorynques n'ont pas de dents.
05:46 Ils broient leurs proies à l'aide de plates cornées situées dans leur bouche.
05:52 Les mâles ont sur chacune de leurs pattes arrière un éperon, capable d'injecter un venin paralysant.
06:13 La plupart des gens n'ont jamais vu d'ornithorynque.
06:17 J'ai donc du mal à croire que Zoom vive si près de la ville.
06:22 Mais cela ne va pas sans poser certains problèmes.
06:33 Un jour, en voyant Zoom, j'ai eu comme un déclic.
06:42 La pauvre s'était empêtrée dans du plastique.
06:46 Je savais qu'en voulant l'aider, je ne ferais qu'augmenter sa détresse.
06:55 Heureusement, elle a réussi à se libérer.
06:59 Elle l'avait échappé belle.
07:02 C'était comme si la nature avait voulu me transmettre un message.
07:09 "Tu dois aider les ornithorynques."
07:13 Cette section du cours d'eau était jonchée de déchets.
07:22 J'ai vite compris que seul, je n'arriverais à rien.
07:38 Il fallait que j'en sache plus sur les ornithorynques.
07:42 Alors j'ai contacté des scientifiques et des documentaristes.
07:48 Bonjour ! Content de te voir ! Ça faisait longtemps !
07:52 Comment tu vas ? Bien.
07:54 Je m'appelle Chadden Hunter, je suis biologiste, spécialiste de la faune australienne,
07:58 et les ornithorynques me fascinent depuis de nombreuses années.
08:02 Cette section de la rivière est magnifique.
08:04 C'est vrai.
08:05 J'ai rencontré Pete Walsh il y a quelques années.
08:08 C'est presque une légende locale ici.
08:11 C'est quelqu'un de très discret, d'une grande humilité.
08:16 Je voulais savoir si l'ornithorynque de Pete était une exception,
08:21 ou s'il y avait vraiment une population qui arrivait à vivre dans ce cours d'eau.
08:27 J'ai toujours adoré la photographie.
08:33 Quand je regarde à travers l'objectif, tout semble se passer au ralenti.
08:38 Mon appareil est une extension de mon corps et de mon esprit.
08:51 Il focalise mon attention sur l'ornithorynque.
08:57 On s'est vite aperçus que l'état de la rivière était très dégradé.
09:01 Pour préserver les ornithorynques, il fallait encourager la population à modifier radicalement ses habitudes.
09:07 C'est la conduite de rejet de la décharge municipale.
09:15 Dès qu'il pleut fort, on a une décharge municipale.
09:18 C'est la conduite de rejet de la décharge municipale.
09:21 Dès qu'il pleut fort, les déchets s'entassent.
09:24 Et sous la pression de l'eau, les ordures passent à travers l'émail du filet.
09:28 D'ailleurs, il y a souvent des trous.
09:32 Ce qu'on constate là, c'est la vision à court terme de l'être humain.
09:38 On va construire une décharge qu'on va placer dans la vallée, en amont de la ville et de la rivière, et tout ira bien.
09:45 Oui.
09:46 Des déchets comme ça.
09:47 D'accord.
09:48 Et ça.
09:49 Tout ce que tu vois là-dedans atterrit dans la rivière.
09:53 Et finit dans l'estomac d'un animal.
09:56 Que ce soit un ornithorynque, un poisson ou autre.
09:59 Il y en a partout.
10:01 Oui.
10:02 C'est un miracle qu'il y ait de la vie ici.
10:04 Oui.
10:06 Hobart n'est pas une très grosse ville.
10:09 Mais des industries lourdes s'y sont développées au fil du temps.
10:14 Exploitation du bois, chasse à la baleine, tannerie.
10:18 Ce cours d'eau était autrefois très important pour la ville.
10:23 Aujourd'hui, ce n'est plus qu'un égout à ciel ouvert.
10:27 Les gens sont en train de se faire enchaîner.
10:30 Mais si l'on se montre suffisamment attentif et patient,
10:33 on découvre que la vie foisonne.
10:37 On imagine les ornithorynques vivant dans une nouvelle vie.
10:40 Mais la vie est plus longue que l'on peut imaginer.
10:43 Et plus longuement que l'on peut imaginer.
10:46 Les ornithorynques vivent dans une nouvelle vie.
10:49 Et plus longuement que l'on peut imaginer.
10:52 Et plus longuement que l'on peut imaginer.
10:55 Et plus longuement que l'on peut imaginer.
10:58 Et plus longuement que l'on peut imaginer.
11:01 Et plus longuement que l'on peut imaginer.
11:04 On imagine les ornithorynques vivant dans une nature vierge de toute pollution.
11:08 Alors la première fois que j'en ai aperçu un dans cette section jonchée de déchets,
11:14 je n'en ai pas cru mes yeux.
11:16 Que faisait-il là ?
11:19 Il ne se déplaçait pas de la même façon que Zoom.
11:33 Donc ce n'était pas le même animal.
11:35 On aurait dit un jeune mâle.
11:37 Il est juste là.
11:40 Il semblait avoir établi son territoire derrière une brasserie de la ville,
11:43 dans une eau pleine de mousse.
11:46 Je vais essayer de le filmer.
11:49 Ce mâle n'arrêtait pas de bouger, il était insaisissable.
12:00 J'ai décidé de l'appeler Scoot.
12:03 Oh, mais t'es tout près !
12:10 Il est là-bas.
12:14 C'est trop chouette.
12:19 Les ornithorynques ne sont pas faits pour le béton.
12:27 Sur cette rampe, ils se sentent vulnérables.
12:30 On le voit à leurs démarches mal assurées.
12:33 Mais c'est pour eux un point de passage obligé.
12:54 Pendant la saison des amours, les mâles défendent âprement leur territoire.
12:58 Scoot ne t'adhère aucune intrusion.
13:03 Il s'en prend même aux canards.
13:11 Il est là-bas.
13:14 Il est là-bas.
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14:02 Il est là-bas.
14:07 Le venin de cette intrus pourrait le paralyser.
14:10 Les deux mâles nagent côte à côte et se jauge mutuellement.
14:17 L'intrus a coincé Scoot sous les barreaux d'une échelle métallique
14:21 et semble lui avoir enfoncé sa tête sur le mur.
14:24 Il est là-bas.
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18:32 La faune est en ébullition.
18:35 Comme je n'avais pas vu Zoom depuis un moment,
19:00 j'ai décidé de remonter la rivière.
19:03 En automne, on a souvent de grosses pluies
19:18 qui provoquent des crues éclaires sur la rivulette.
19:21 L'eau charrie des troncs d'arbres qui créent des barrages
19:27 et des amoncellements de débris.
19:30 Subitement, l'environnement des ornithorynthes
19:48 change du tout au tout.
19:52 Le niveau de la rivière peut monter de 2 m en une seule nuit.
19:55 C'est très dangereux pour eux.
19:59 Le niveau de la rivière change du tout au tout.
20:02 Le niveau de la rivière change du tout au tout.
20:06 Le niveau de la rivière change du tout au tout.
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20:57 Le niveau de la rivière change du tout au tout.
21:00 - Il a fait des voyages de ville jusqu'au port. Qui sait ?
21:04 Mais Pete n'arrivait pas à penser à autre chose.
21:07 Il voulait partir à sa recherche.
21:10 Sous la ville, la rivière est méconnaissable.
21:13 C'est comme quitter le paradis pour descendre aux enfers.
21:18 ...
21:31 - Je cherche 2 choses.
21:34 Tout ce qui pourrait servir d'abri temporaire à un ornithorynque...
21:38 et des traces d'excréments le long de la berge.
21:42 Il y a très peu de nourriture et de cachettes possibles
21:46 dans les ornithorynques.
21:49 Cet endroit n'est pas fait pour eux.
21:52 ...
22:05 Au milieu de ces têtes de bébés en plâtre,
22:08 il y a quelque chose qui m'évoque une pierre tombale
22:11 ou un monument funéraire dédié aux ornithorynques.
22:14 C'est très bizarre.
22:17 Je ne suis pas sûr de comprendre l'intention de l'artiste.
22:21 ...
22:28 Cet endroit illustre bien à quel point on s'est coupé de la nature.
22:32 On a transformé cette belle rivière en égout.
22:36 Tout simplement parce que c'est plus pratique pour nous
22:39 et sans nous soucier de ce qui vivait là.
22:42 Que ce soit des ornithorynques ou tout autre être vivant.
22:47 Ce qu'on voit là, c'est le tombeau de la rivulette.
22:51 ...
22:54 Mais on est là pour chercher Zoom.
22:57 ...
22:59 Peut-être qu'elle a été emportée, qu'elle s'est noyée
23:02 ou qu'elle est blessée.
23:05 Ce sont des possibilités bien réelles.
23:09 ...
23:13 ...
23:18 -La crue n'avait pas déplacé que des déchets.
23:22 ...
23:26 -A votre gauche! J'y vais!
23:29 -Il va vers le trou.
23:32 -Le premier ornithorynque que j'ai vu après la crue n'était pas Zoom.
23:36 -Vous l'avez?
23:39 -C'était une femelle, emmêlée dans une ficelle.
23:42 -C'est bon, ma belle, tout va bien.
23:45 -Je vois du sang.
23:47 -La ficelle l'a entaillée. -Oui.
23:50 -On a retiré la ficelle qui l'emprisonnait
23:53 et on a vu une entaille assez profonde.
23:56 -On voit le muscle, la chair. -Oui.
23:59 -Oui, c'est profond.
24:02 -Il a fallu s'y prendre à plusieurs pour attraper cet animal.
24:06 Les vétérinaires ont été incroyables.
24:09 Ils ont examiné la femelle ornithorynque des pieds à la tête.
24:13 Ils lui ont fait des radios, ils ont nettoyé ses plaies,
24:16 ils l'ont réhydratée et lui ont donné des antidouleurs
24:19 et des antibiotiques avant de la remettre au lit.
24:22 -On va lui faire des points de soutien.
24:25 -En une heure ou deux, ils ont recousu ses plaies.
24:29 ...
24:34 -Elle a mis du temps à se réveiller de l'anesthésie.
24:38 Tout le monde était un peu inquiet.
24:41 -Elle baille. -Je l'ai filmée.
24:44 Elle a ouvert les yeux et s'est mise à bouger.
24:47 A notre grand soulagement.
24:50 -Allez, petite, réveille-toi.
24:53 -Elle est dans les vapes. -Oui.
24:56 -Je retourne à la rivière pour ramasser de quoi rendre à la cage
24:59 de la petite femelle un peu plus accueillante et confortable.
25:02 Il me faut du gravier fin, des cailloux et des feuilles pour sa litière.
25:07 J'espère trouver aussi quelques insectes aquatiques.
25:10 ...
25:13 Parfait.
25:16 -C'était incroyable de voir la passion
25:19 avec laquelle ils cherchaient à aider les ornithorynques
25:22 de manière beaucoup plus proactive.
25:25 -Oh, regardez.
25:28 Je reproduis avec la main ce que l'ornithorynque fait
25:31 avec son bec caoutchouteux. Sauf que moi, en quelques minutes,
25:34 j'ai la main toute engourdie.
25:37 Bon, je pense que j'en ai assez.
25:40 Je vais charger tout ça dans la voiture pour le ramener à la petite femelle.
25:44 ...
25:47 ...
25:50 ...
25:53 ...
25:56 ...
25:59 -C'est tellement mignon de la voir dormir roulée en boule.
26:02 -Je ne m'attendais pas à ce qu'elle respire aussi lentement et profondément.
26:06 -Oui. Oui. -Oui.
26:09 -Elle a fait une nuit de 10 heures.
26:12 On va pouvoir la nourrir.
26:15 ...
26:18 ...
26:21 ...
26:24 ...
26:27 -Tout de suite, elle retrouve l'instinct de fouiller avec son bec.
26:30 Elle a subi une grosse opération.
26:33 Nous non plus, on n'aurait pas très faim les premiers jours.
26:36 Tant qu'elle se nourrit, il faut continuer de lui proposer des aliments
26:39 et lui laisser tout le temps nécessaire de manger.
26:42 ...
26:45 -C'est la première fois que vous touchez un ornithorynque ?
26:48 -Oui. C'est incroyable, oui.
26:51 C'est vraiment une matinée magique.
26:54 ...
26:57 ...
27:00 ...
27:03 ...
27:06 -On y est.
27:09 On y est.
27:12 Hé, regarde, ma belle.
27:15 Tu reconnais ?
27:20 Contente de rentrer à la maison.
27:24 On a relâché la femelle dans un ruisseau.
27:27 Je la suivais des yeux tout en discutant
27:30 et je l'ai vue entrer et sortir de l'eau plusieurs fois,
27:33 ce qui était bizarre.
27:36 ...
27:39 Et puis elle a semblé s'en aller.
27:42 Cette fois, elle est partie.
27:45 La remise à l'eau avait tout l'air d'être une réussite.
27:48 ...
27:51 Je trouve qu'elle sort souvent de l'eau.
27:54 J'ai vu sa petite tête dépasser du béton.
27:57 Mais quand elle est passée à côté de nous,
28:00 elle semblait avoir du mal à marcher.
28:03 Je ne l'ai jamais vu.
28:06 Pourquoi elle fait ça ?
28:09 Ce n'est pas un comportement normal.
28:12 Elle ne veut pas rester.
28:15 Chaque fois qu'elle touchait l'eau,
28:18 on aurait dit que ça lui faisait un choc,
28:21 comme si elle avait mal, froid ou des difficultés à nager.
28:24 Pourquoi elle titube comme ça ?
28:27 Elle est blessée ou quoi ?
28:30 -C'était bien plus grave qu'on ne l'imaginait.
28:33 -Je crois...
28:36 Je crois que la meilleure chose à faire,
28:39 c'est de la ramener à la clinique, même si c'est dur.
28:42 -Luke a ramené la femelle à la clinique le soir même.
28:45 Et il a pris le temps de l'examiner.
28:48 Il a remarqué qu'elle avait perdu le contrôle
28:51 de sa griffe droite.
28:54 Elle ne pouvait plus la fermer.
28:57 Le lendemain,
29:00 il m'a envoyé un message pour me dire qu'elle était morte.
29:03 Ça a suscité des réactions très émouvantes.
29:06 Les gens étaient très touchés.
29:09 Par sa mort.
29:12 Pardon.
29:15 ...
29:18 ...
29:21 ...
29:24 ...
29:27 -Je vous demande d'accueillir Pete Walsh
29:30 pour la suite de notre programme.
29:33 Merci, Pete.
29:36 -J'ai commencé à donner des conférences pour expliquer
29:39 les dangers qui menacent les ornithorynques.
29:42 -Sommes-nous les plus grands ennemis des ornithorynques ?
29:45 Et si tel est le cas, pouvons-nous accepter cet état de fait ?
29:48 L'Australie continue malheureusement de faire la une
29:51 des conditions désastreuses de l'environnement.
29:54 La réaction des gens m'a bluffé.
29:57 ...
30:00 De plus en plus de gens voulaient aider à sauver les ornithorynques.
30:03 ...
30:06 ...
30:09 Afin d'éveiller les consciences,
30:12 on a fait réaliser un portrait géant de Zoom
30:15 sur le mur d'un café.
30:18 Des gens m'ont appelé pour me parler de la pollution de la rivière.
30:21 ...
30:24 J'ai découvert que Scoot avait remonté la rivière
30:27 pour aller vivre dans sa partie non polluée,
30:30 en amont de la ville.
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30:36 Le problème, c'est qu'il est désormais
30:39 sur le territoire d'un mâle bien plus gros que lui.
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30:57 Les deux mâles se contorsionnent
31:00 pour éviter leurs éperons respectifs.
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31:27 Scoot a réussi à planter un de ses éperons
31:30 dans la croupe de l'adversaire.
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31:57 C'était le premier combat
32:00 qu'on le voyait gagner.
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32:09 Scoot a continué à remonter la rivière.
32:12 Il est tombé sur une femelle qui faisait sa toilette.
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32:21 Elle était sur le dos,
32:24 en train de se gratter pour diffuser son odeur dans le courant.
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32:36 Soudain, je l'ai reconnu.
32:39 C'était Zoom.
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32:45 Moins qu'il a croyé disparue,
32:48 elle était ici, plus en amont.
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32:54 Scoot avait suivi l'odeur d'une femelle qu'il n'avait jamais rencontrée.
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33:27 Chez les ornithorynques, l'accouplement n'a pas lieu tout de suite.
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33:33 Les préliminaires sont importants.
33:36 La femelle doit d'abord évaluer le mâle.
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33:45 Scoot ne vient pas des beaux quartiers.
33:48 Mais Zoom semble avoir enfin trouvé un mâle à son goût.
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34:12 Chacun pose son bec sur la queue de l'autre, comme pour danser.
34:15 J'appelle ça la ronde d'amour des ornithorynques.
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34:42 C'est le printemps.
34:45 Le pic de la saison des amours.
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34:51 Peu après l'accouplement, Zoom semble investie d'une mission.
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35:03 Elle cherche un terrier suffisamment haut placé pour être à l'abri des crus.
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35:09 Elle peut creuser jusqu'à 10 m sous terre
35:12 pour trouver l'endroit idéal pour pondre ses oeufs.
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35:27 Elle n'a pas droit à l'erreur si elle veut que ses petits survivent.
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36:12 C'est la première fois que je découvre un terrier de mise bas.
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36:18 La fabrication de ce nid est un miracle de la nature.
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36:27 Je ne savais pas que Zoom pouvait recourber sa queue de cette manière.
36:30 Sa prise doit être ferme pour ne pas lâcher ses végétaux.
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36:42 Voir Zoom sortir de l'eau avec tout ce qu'il faut pour faire son nid...
36:45 ...
36:48 ...et disparaître dans ce minuscule terrier...
36:51 ...
36:54 ...c'est incroyable.
36:57 Comment fait-elle pour passer avec tout son chargement
37:00 alors que l'entrée est à peine assez large pour elle ?
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37:42 Désormais, beaucoup de gens ici connaissent l'existence de Zoom.
37:45 Cette petite femelle est une immense source d'inspiration.
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37:51 De nombreux habitants s'investissent pour tenter de protéger son habitat.
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