• il y a 5 mois
Raphaël Glucksmann, tête de liste PS/Place publique aux européennes, était l'invité de "C'est pas tous les jours dimanche" sur BFMTV.

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Transcription
00:00 Raphaël Guzman, suspendre cette révision constitutionnelle,
00:03 est-ce que ça veut dire que vous cédez face à la violence des émeutiers ?
00:07 Non, ça veut dire qu'on revient à l'esprit des accords de Matignon,
00:10 à l'esprit de Nouméa, à l'esprit qui avait prévalu pendant des décennies.
00:16 Et ce n'est pas simplement sous Michel Rocart ou sous Lionel Jospin,
00:20 ce n'est pas simplement sous des premiers ministres de gauche,
00:21 c'était aussi l'esprit qui prévalait sous Édouard Philippe
00:23 au début du quinquennat d'Emmanuel Macron.
00:25 C'est un esprit qui est fondé sur une logique simple.
00:29 On doit enteriner des accords locaux.
00:33 Et quand on touche à un équilibre aussi fragile,
00:37 ça doit passer d'abord par un accord local.
00:41 Et ça doit faire partie d'un accord global.
00:43 Attendez Raphaël Guzman, quand il y a trois référendums
00:45 qui confirment l'attachement de la Nouvelle-Calédonie à la France,
00:48 que vous avez un principe, je pense à ceux qui nous regardent
00:51 et qui se disent que c'est un principe élémentaire démocratiquement parlant,
00:54 que ceux qui habitent en Nouvelle-Calédonie depuis 10 ans
00:57 puissent voter à ces élections provinciales.
00:59 Vous vous dites non, non, on met ça de côté,
01:01 il faut quand même suspendre la révision constitutionnelle
01:03 parce qu'il y a les violences que l'on a pu voir.
01:05 Mais non, ce n'est pas parce qu'il y a les violences,
01:07 c'est précisément pour revenir à l'esprit qui a garanti la paix civile
01:12 en Nouvelle-Calédonie pendant toutes ces années.
01:13 Mais vous entendez les arguments de ceux dont on dit qu'ils sont les loyalistes
01:17 et qui disent "mais on veut pouvoir voter à ces élections provinciales".
01:21 C'est fondamental de comprendre quelque chose.
01:24 Quand vous avez une situation aussi inflammable,
01:28 vous ne pouvez pas faire ça par des coups de menton.
01:30 Vous devez comprendre que même après les référendums,
01:34 l'esprit de l'accord de Nouméa et des accords de Matignon,
01:37 c'était que ça devait faire partie, le dégel du corps électoral,
01:40 d'un accord global.
01:41 Mais juste sur ce principe du dégel du corps électoral,
01:44 est-ce que vous êtes d'accord avec ça ?
01:46 Oui, sur le principe, mais dans un accord global.
01:50 C'était ce qui a été la ligne de l'ensemble des premiers ministres
01:53 qui étaient en charge du dossier depuis des années.
01:56 Et s'il vous plaît, laissez-moi parler.
01:59 C'est aussi un problème de méthode extrêmement important.
02:05 D'avoir ôté ce dossier des mains de Matignon,
02:09 des mains du premier ministre.
02:10 Vous pensez que c'est ça qui crée le blocage ?
02:12 Non, ce que ça a entraîné, c'est une gestion purement sécuritaire.
02:16 Et c'est une gestion du coup de menton.
02:18 Or, en réalité, qu'il soit de droite ou de gauche,
02:21 les premiers ministres successifs avaient gardé l'esprit de Michel Rocard.
02:25 Avaient gardé l'esprit qui consistait à avoir d'abord
02:28 un consensus, une fabrique du consensus local,
02:31 sur un accord global pour ensuite enterriner à Paris.

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