Les invités d'Olivier de Keranflec'h débattent de l'actualité dans #PunchlineWE du vendredi au dimanche
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00:00:00 Bonjour à tous, très heureux de vous retrouver dans Punchline Week-end.
00:00:04 Nous sommes ensemble jusqu'à 19h avec nos invités.
00:00:07 Je vous les présente dans un instant.
00:00:08 Mais avant, au sommaire de l'émission, à Rouen, un homme armé d'un couteau a provoqué
00:00:14 un début d'incendie dans une synagogue avant de s'en prendre aux forces de l'ordre.
00:00:18 L'assaillant a été abattu.
00:00:20 Les réactions se sont multipliées après cette nouvelle attaque antisémite.
00:00:23 Sur place, l'émotion s'est très vite mêlée à la colère.
00:00:26 Nous serons à Rouen dans un instant.
00:00:28 La situation en Nouvelle-Calédonie, un début d'apaisement selon les autorités locales.
00:00:34 Mais des zones restent à reconquérir.
00:00:36 Et des habitants confrontés à des pénuries.
00:00:39 Armés sur place, renforts de forces de l'ordre, habitants qui s'autoprotègent.
00:00:43 Plus que des émeutes, ce sont bien des scènes de guerre qui se sont déroulées sur ce territoire
00:00:48 français.
00:00:49 Nous y reviendrons avec nos invités.
00:00:51 Et puis la traque se poursuit pour retrouver le commando qui a attaqué un fourgon pénitentiaire
00:00:56 mardi.
00:00:57 Deux agents, je vous le rappelle, ont été tués pour faire évader un multirécidiviste.
00:01:01 Son nom, Mohamed Amra.
00:01:03 300 enquêteurs mobilisés.
00:01:04 Et cette information aujourd'hui.
00:01:06 14 téléphones portables retrouvés dans 6 cellules dans la prison des Bomet à Marseille.
00:01:11 Et cela pourrait bien avoir lieu avec l'évasion.
00:01:14 Nous y reviendrons dans Punchline Weekend.
00:01:16 Et pour vous accompagner cet après-midi autour de ce plateau, Véronique Jacquier, journaliste.
00:01:21 Bonjour Véronique.
00:01:22 Bonjour à tous.
00:01:23 Célia Barotte, journaliste, police, justice.
00:01:24 C News est également avec nous.
00:01:25 Ma chère Célia, bonjour.
00:01:26 A vos côtés, le général Jacques Morel.
00:01:29 Mon général, bonjour.
00:01:30 Vous êtes général de gendarmerie, ancien patron de la section de recherche de Versailles.
00:01:33 Gabrielle Cluzel nous a rejoint.
00:01:36 Bonjour ma chère Gabrielle.
00:01:37 Bonjour Olivier.
00:01:38 François Puponi est également avec nous, ancien député.
00:01:40 Et Louis Dragnel.
00:01:41 Bonjour Olivier.
00:01:42 Journaliste politique.
00:01:43 Dans un instant, nous allons revenir sur l'actualité de la journée.
00:01:48 Cette attaque antisémite dans une synagogue.
00:01:51 Et les forces de l'ordre qui ont riposté après une attaque au couteau.
00:01:55 Ce sera après le Flash Info.
00:01:57 Michael Dos Santos.
00:01:58 Bonsoir Olivier, bonsoir à tous.
00:02:00 L'auteur de l'incendie de la synagogue de Rouen a été recherché depuis plusieurs
00:02:05 semaines.
00:02:06 Après s'être vu refuser un titre de séjour pour étranger malade, l'homme d'origine
00:02:11 algérienne était visé par une obligation de quitter le territoire.
00:02:13 Une OQTF non exécutable selon Gérald Darmanin car un recours avait été engagé devant
00:02:18 les juridictions administratives.
00:02:20 En Nouvelle-Calédonie, l'état d'urgence a permis un retour au calme, sauf dans certains
00:02:25 quartiers de Nouméa.
00:02:26 Selon les autorités locales, trois quartiers défavorisés, à majorité canaques, restent
00:02:31 aux mains de centaines d'émetiers, qui sont d'ailleurs à l'origine d'affrontements
00:02:34 avec les forces de l'ordre.
00:02:35 Désormais, les Calédoniens cherchent à se ravitailler, une mission loin d'être
00:02:39 aisée.
00:02:40 Beaucoup de commerces ont été pillés ou encore incendiés.
00:02:42 Et puis enfin à Gaza, la jetée provisoire construite par l'armée américaine est désormais
00:02:47 opérationnelle.
00:02:48 Un premier chargement d'aide humanitaire a commencé à être débarqué ce matin.
00:02:52 Au-delà des Etats-Unis, cette jetée, qui a coûté 320 millions de dollars, sera utilisée
00:02:57 par plusieurs pays.
00:02:58 Le Royaume-Uni a notamment annoncé l'envoi de 100 tonnes d'abris temporaires.
00:03:01 Merci mon cher Michael, Michael Dos Santos, que nous retrouverons à 17h30 pour un nouveau
00:03:07 point complet sur l'actualité.
00:03:08 Et à la une, cette attaque contre une synagogue, cela s'est passé ce matin à Rouen.
00:03:13 Un homme a donc tenté de brûler le lieu de culte, mais pas seulement.
00:03:17 Muni d'un couteau, il a voulu attaquer les forces de l'ordre.
00:03:20 Les policiers ont riposté, l'assaillant est mort.
00:03:23 Nous allons retrouver sur place Régine Delfour et Olivier Gangloff.
00:03:27 Régine, bonjour, vous êtes donc sur place depuis ce matin.
00:03:31 Peut-être un rappel, que s'est-il passé ce matin à Rouen ?
00:03:35 Olivier, il est aux alentours de 6h30 ce matin lorsque des sapeurs-pompiers et des policiers
00:03:42 sont appelés, après que de la fumée ait été signalée, sortant donc de cette synagogue.
00:03:49 À leur arrivée, ils trouvent un homme sur le mur de la synagogue, un homme qui est armé
00:03:55 d'une barre de fer et d'un long couteau de cuisine.
00:03:59 L'homme est menaçant, il refuse de se rendre après plusieurs sommations.
00:04:05 Un policier le neutralise après cinq tirs.
00:04:10 L'homme est blessé mortellement avec quatre tirs.
00:04:15 Cette communauté a été vivement impactée par cet acte.
00:04:22 Gérald Darmanin s'est rendu, en début d'après-midi, sur les lieux pour rendre hommage en priorité
00:04:29 aux primo-arrivants, c'est-à-dire ces sapeurs-pompiers et ces policiers qui étaient sur place, mais
00:04:33 aussi à la communauté juive.
00:04:34 Au-delà de la communauté juive, ma chère Régine, c'est toute une ville.
00:04:39 Et bien au-delà d'ailleurs, sous le choc ce soir.
00:04:41 Oui absolument, on a pu s'entretenir avec différents Rouanais qui étaient vraiment
00:04:48 sous le choc.
00:04:49 Une femme me disait "mais j'ai la chair de poule, qu'est-ce qui se passe ici dans cette
00:04:53 ville ?" Tout le monde condamne évidemment cet acte.
00:04:56 Il y a évidemment aussi la communauté juive qui nous faisait part, à Olivier Gangloff
00:05:00 et à moi, qu'ils avaient des craintes depuis le 7 octobre.
00:05:03 Les actes antisémites ont augmenté, mais ils ne pensaient pas qu'il y aurait un incendie
00:05:09 comme tel dans cette synagogue.
00:05:11 Et puis à 18h, le maire de Rouen a décidé qu'il y aurait un rassemblement devant l'hôtel
00:05:16 de ville, un rassemblement républicain, en soutien à la communauté juive.
00:05:20 Nous vous retrouverons justement à 18h pour ce rassemblement devant l'hôtel de ville
00:05:25 à Rouen.
00:05:26 Merci Régine Delfort avec Olivier Gangloff en duplex depuis Rouen.
00:05:31 Je vais vous donner la parole dans un instant pour entendre vos réactions, mais avant je
00:05:34 vous propose d'écouter celle du rabbin de Rouen qui s'est exprimé ce matin.
00:05:39 Ça commence par nos édifices religieux et malheureusement on l'a vu dans l'histoire,
00:05:45 après Hypercacher, etc.
00:05:48 C'est la République entière qui va être menacée, qui est menacée.
00:05:53 Et malheureusement, c'est la République quand on attaque une synagogue, c'est la République
00:05:58 qui est menacée, c'est la République qui est attaquée.
00:05:59 C'est la vie juive, la vie pouvoir, l'égalité, pouvoir pratiquer notre judaïsme en sécurité
00:06:07 qui est attaquée, donc c'est toute la République qui est attaquée.
00:06:10 Nous reviendrons sur les faits et sur le profil de l'assaillant avec vous Célia Barod dans
00:06:13 un instant, mais avant Gabriel Cluzel.
00:06:15 On sent que l'émotion sur place aujourd'hui, en tout cas en entendant les réactions se
00:06:20 multiplier, que l'émotion s'est très vite mêlée à la colère avec un appel au réveil
00:06:24 de la majorité silencieuse, puisqu'il est vrai que les hommages, les rassemblements,
00:06:29 ça va un moment, il se succède ces derniers temps, cela n'arrête pas.
00:06:33 Et donc on sent cette colère aujourd'hui, il y en a ras le bol finalement.
00:06:37 Oui, ce qui est très frappant, c'est que ce sont toujours les mêmes mots utilisés,
00:06:40 mais encore aujourd'hui du reste.
00:06:42 Je peux écrire le discours de Gérald Darmanin, je le connais par cœur.
00:06:47 Nous serons d'une grande fermeté qui est attaquée.
00:06:50 Alors quand ? Les objets peuvent changer.
00:06:52 Là aujourd'hui, les personnes, c'est un édifice religieux.
00:06:57 Quand une synagogue est attaquée, c'est la République qui est attaquée.
00:06:59 Nous ne transigerons pas.
00:07:02 On peut dire cela à l'infini, mais en réalité, ce sont des vœux pieux.
00:07:05 On le voit, rien ne se passe et on ne peut pas se contenter d'un gouvernement qui inaugure
00:07:11 les chrysanthèmes.
00:07:12 Ce n'est pas possible.
00:07:13 Et c'est vrai qu'une fois de plus, la personne mise en cause est quelqu'un sous
00:07:18 OQTF, sous OQTF dont on nous dit qu'il n'est pas exécutable.
00:07:21 C'est un peu un oxymore, non ? Une obligation non obligatoire qui prouve une fois de plus
00:07:26 qu'on vit quand même au pays de Kafka et de UNESCO.
00:07:30 Donc c'est proprement incompréhensible.
00:07:34 Il faut quand même rappeler, pardon d'être polémique, mais moi je crois qu'on dit
00:07:39 toujours oui, il faut attendre le temps de l'émotion pour ensuite laisser la place
00:07:44 aux explications.
00:07:45 Ben non, parce qu'une fois que l'émotion est passée, on passe à une actualité suffisante,
00:07:49 on n'y pense plus.
00:07:50 Je crois que c'est le temps de la polémique, en même temps que celui des faits et de l'émotion.
00:07:54 Et moi je rappelle aussi que le maire de Ronds, il n'y a pas si longtemps, posait
00:08:00 des banderoles sur sa mairie pour protester contre deux OQTF.
00:08:03 Donc si vous voulez, il y a une espèce d'angélisme général.
00:08:07 Là, ce n'est pas un maire qui peut être accusé de ne rien faire, c'est tout le
00:08:13 contraire.
00:08:14 Il est actif dans l'immigration, le support des OQTF.
00:08:17 On y revient dans un instant sur le profil de cet assaillant, mais Véronique Jacquet,
00:08:22 un lieu de culte attaqué, encore une fois, et j'ai envie de dire, les forces de l'ordre
00:08:25 visées, obligées de faire usage de leurs armes, encore une fois, c'est tout le symbole
00:08:30 au fond d'un échec français ce soir.
00:08:31 Oui, d'autant que le rabbin a dit que c'est la République qui est attaquée.
00:08:35 Non, c'est la France qui est attaquée.
00:08:36 C'est la France qui est attaquée avec justement cette diversité.
00:08:40 La communauté juive qui a tout à fait le droit de vivre en paix, c'est bien quand
00:08:44 même le minimum.
00:08:45 Aujourd'hui, évidemment, on n'en parle pas et ça a une toute autre dimension et
00:08:49 une toute autre échelle, mais il y a une église où on a tenté de mettre le feu à
00:08:52 Poitiers où une statue de la Vierge Marie a été décapitée.
00:08:56 Donc, il y a quand même une petite musique comme ça d'une guerre qui nous est menée
00:09:01 à bas bruit, sur nos valeurs, sur nos symboles.
00:09:06 Rappelons quand même que dans la synagogue, le pire a été évité parce qu'il aurait
00:09:08 pu quand même y avoir des gens à l'intérieur.
00:09:10 On a à faire encore une fois un fou furieux, quel que soit son profil.
00:09:14 Et moi, ça me fait juste penser à une chose, c'est que le Danemark, là, vient de durcir
00:09:18 encore ses conditions d'asile pour entrer sur le pays.
00:09:22 Donc, quand est-ce qu'on prend, si j'ose dire, le taureau par les cornes ?
00:09:24 Effectivement, il y a une vraie volonté, en tout cas aujourd'hui, une attente très
00:09:28 ferme puisque l'émotion, François Puponi, on l'a vu, a très vite laissé place à
00:09:33 la colère.
00:09:34 Aujourd'hui, comment est-ce que derrière, finalement, les mots, le gouvernement peut
00:09:38 se saisir de la question, doit se saisir de la question ?
00:09:40 Il y a deux sujets.
00:09:41 Il y a le profil de celui qui a essayé de mettre le feu et qui a été tué par la police,
00:09:46 un OQTF, c'est une OQTF, mais qui était contestée.
00:09:50 Donc, en fait, on a le droit en France, quand on est sous le coup d'une OQTF, de la contester
00:09:54 devant les tribunaux administratifs.
00:09:56 Et puis, quand les tribunaux administratifs disent "non, vous ne pouvez pas rester",
00:09:58 ensuite, vous vous retrouvez.
00:09:59 Donc, voilà.
00:10:00 C'est l'espèce de droit que nous donnons parce que nous sommes un pays, les droits
00:10:05 de l'homme, etc.
00:10:06 Et puis, il y a un deuxième sujet.
00:10:08 Il y a un nouvel acte antisémite.
00:10:10 Mais j'allais dire, il y a des explosions d'actes antisémites dans notre pays depuis
00:10:15 le 7 octobre pour une raison très simple.
00:10:16 Un certain nombre de responsables politiques en France, tous les jours, attisent la haine
00:10:22 contre Israël et font courir le bruit que tous les Juifs du monde et de France en particulier
00:10:27 sont responsables de ce qui se passe en Israël.
00:10:29 Rappelez-vous la manifestation le 8 mars, lorsqu'on fait sortir des manifestantes qui
00:10:33 voulaient défendre la cause des femmes en leur disant "dégage de là, sale Juive".
00:10:37 C'est-à-dire qu'on fait partir une femme parce qu'elle est juive, parce qu'il y a
00:10:41 une guerre à Gaza.
00:10:42 Et donc, quand on attise une telle haine, il faut être surpris que des antisémites
00:10:46 soient complètement décomplexés et passent à l'acte.
00:10:49 Et ça va continuer.
00:10:50 Donc, le problème, c'est comment on éradique l'antisémitisme et on n'y arrive pas parce
00:10:54 que ça fait des décennies que ça existe.
00:10:56 Et ensuite, comment on lutte contre l'immigration clandestine et les fameux OQTF.
00:11:00 Et là aussi, on fait le constat d'une espèce d'échec global.
00:11:03 Échec et impuissance totale.
00:11:06 C'est vrai, Louis de Ragnell, et avec, on en parle régulièrement, ces leviers diplomatiques
00:11:10 qu'il faudrait actionner pour bien pouvoir faire exécuter ces OQTF, ces obligations
00:11:14 qui ne sont plus des obligations.
00:11:16 C'est ce que rappelait Gabriel Puzel.
00:11:17 Alors là, le problème, il n'est même pas diplomatique.
00:11:19 Il est franco-français.
00:11:20 Aujourd'hui, vous avez un peu plus de 100 000 obligations de quitter le territoire français
00:11:25 qui sont prononcées chaque année et vous avez moins de 10 000 qui sont exécutées
00:11:29 justement en raison de ces recours.
00:11:30 Et ce cas est symptomatique parce que la personne qui a mis le feu et qui a été neutralisée
00:11:36 par la police avait fait une demande de titre de séjour à la France parce qu'il prétextait
00:11:41 être malade.
00:11:42 Sauf qu'après avis médical, il s'avérait qu'il n'était pas malade.
00:11:45 Donc, on est dans une caricature d'une tentative frauduleuse d'accéder à notre pays et d'y
00:11:53 vivre.
00:11:54 Puisque, effectivement, une fois qu'il y a eu le refus, on aurait pu s'attendre à ce
00:11:56 que les autorités renvoient cette personne dans son pays.
00:11:59 Ça c'est grâce à l'État de droit et c'est ce qu'il y a de merveilleux dans notre pays.
00:12:03 Et donc, des gens comme ça peuvent utiliser toute la force de l'État de droit pour contester
00:12:07 toutes les décisions d'autorité qui sont prises.
00:12:09 Moi, ce que je trouve terrible, si on prend un tout petit peu de recul, un mini recul
00:12:13 sur cette semaine, c'est que c'est une semaine apocalyptique.
00:12:16 Ça a commencé avec l'assassinat de deux agents pénitentiaires.
00:12:19 Donc là, on est exactement dans un fléau français, le trafic de stupéfiants.
00:12:24 Le lendemain, début des émeutes en Nouvelle-Calédonie, échec, illustration de l'effondrement de
00:12:30 l'autorité de l'État et le problème d'anticipation aussi de Paris, notamment en raison des Jeux
00:12:35 olympiques, parce qu'il n'y a pas assez d'effectifs qu'on peut envoyer en Outre-mer.
00:12:39 Et puis là, antisémitisme.
00:12:42 Non mais vous avez quasiment les trois fléaux français avec des plaies béantes devant
00:12:46 nos yeux.
00:12:47 Règlement de compte d'un narcotrafiquant également.
00:12:50 Et je rejoins ce que disait Gabriel.
00:12:53 Tout à l'heure, par rapport aux discours politiques, je pense qu'il y a beaucoup de
00:12:59 Français qui ne supportent plus entendre qu'on est victime de tout de la part des
00:13:04 politiques.
00:13:05 J'écoutais les discours à l'Assemblée nationale.
00:13:06 C'est la République qui a été frappée, même la France qui a été attaquée.
00:13:09 On est victime de nos passaranes.
00:13:11 En fait, là, ce que veulent les gens, c'est un plan de bataille.
00:13:14 Là, on vient d'avoir une semaine avec ces trois illustrations des échecs français.
00:13:19 On veut un plan de bataille contre les stupéfiants, mais qui n'est pas on va organiser un Grenelle
00:13:23 sur les stupéfiants.
00:13:24 Tout le monde connaît les réponses.
00:13:26 Et exactement pareil pour l'antisémitisme.
00:13:28 Et exactement pareil en Nouvelle-Calédonie, où c'est simplement le respect de l'application
00:13:34 de la loi d'un processus qui a été décidé.
00:13:36 Et ça, nous y reviendrons à 18h30, mon cher Louis.
00:13:39 Nous allons retrouver Natacha Benay, présidente de la communauté juive de Rouen, qui est
00:13:42 en liaison avec nous.
00:13:43 Bonjour, madame.
00:13:44 Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:13:46 Nous entendons depuis ce matin la colère qui finalement a pris le pas sur l'émotion.
00:13:52 Effectivement, ce soir, c'est la colère qui domine.
00:13:54 Alors, c'est assez mélangé.
00:13:59 C'est assez mélangé.
00:14:00 Mais oui, il y a de la colère.
00:14:01 Il y a de la tristesse.
00:14:02 Oui, absolument.
00:14:03 Pourquoi ? À 18h, il y a un rassemblement de prévue.
00:14:10 Au-delà de ce rassemblement, alors il est vrai que c'est important d'avoir des actions
00:14:16 pour montrer finalement une volonté d'agir.
00:14:18 Mais qu'est-ce que vous attendez-vous concrètement du gouvernement comme plan de bataille, comme
00:14:23 plan d'action, puisque c'est effectivement la communauté juive, mais également toute
00:14:28 cette majorité silencieuse française qui n'en peut plus aujourd'hui ?
00:14:31 Exactement.
00:14:32 Exactement.
00:14:33 La communauté juive n'en peut plus.
00:14:38 Les Français n'en peuvent plus.
00:14:39 Ça, c'est clair.
00:14:40 Mais après, j'ai envie de vous dire, ils sont partout.
00:14:44 C'est très difficile de les localiser.
00:14:46 Vraiment.
00:14:47 Nous, à Rouen, on a la chance d'avoir quand même un service de police qui est à l'écoute.
00:14:53 Chaque office, on a la police qui est là avant les offices, pendant les offices, à
00:15:02 l'issue des offices.
00:15:03 On est quand même très encadrés.
00:15:05 Maintenant, ce matin, effectivement, quand il n'y a rien, pas de manifestation à la
00:15:09 rue, pas d'office ou quoi que ce soit, il n'y a pas les policiers, mais il y a quand
00:15:13 même les sentinelles qui passent régulièrement.
00:15:16 Donc, c'était effectivement une crainte de voir votre lieu de culte saccagé, incendié,
00:15:23 brûlé, voire même pire, une attaque.
00:15:25 Vous le sentiez dans l'atmosphère ?
00:15:27 Oui.
00:15:28 Ah, bien sûr.
00:15:29 Oui, oui, tout à fait.
00:15:31 Qu'on soit à Rouen ou ailleurs, on sait que nous sommes visés.
00:15:36 Et qui plus est, après le massacre du 7 octobre, on a redoublé de vigilance.
00:15:48 Vraiment, on a des yeux derrière, devant.
00:15:50 On fait très attention.
00:15:51 Maintenant, se dire que ça pouvait arriver à Rouen, oui, mais bon.
00:15:55 On le voit, effectivement, les actes antisémites qui se multiplient.
00:16:00 Vous parliez du 7 octobre, depuis cette date.
00:16:02 Qu'est-ce que vous attendez aujourd'hui, très concrètement, du gouvernement ?
00:16:06 Eh bien, je crois qu'ils sont un peu dépassés, tout comme nous, de toute façon.
00:16:15 Mais il faut qu'il y ait de plus en plus de contrôles.
00:16:17 Il faut que les OQTF quittent instantanément le territoire.
00:16:23 Il faut vraiment que ce soit régulé.
00:16:26 Oui, vraiment.
00:16:28 Parce que là, plus ça va, plus on s'aperçoit que finalement, ces gens étaient connus des services de police.
00:16:38 Que ces gens étaient des OQTF.
00:16:40 Donc, ça fait très peur pour nos enfants.
00:16:43 Merci.
00:16:44 Effectivement, il y a beaucoup d'inquiétude, de colère, nous le disions.
00:16:47 Merci à vous, Natacha Benahim.
00:16:49 Je le rappelle, vous êtes présidente de la communauté juive de Rouen.
00:16:53 Alors, sur les faits, nous allons y revenir.
00:16:55 Il y a un individu qui a tenté de mettre le feu en début de matinée à la synagogue de Rouen.
00:16:59 L'homme était muni d'un couteau.
00:17:01 Il a voulu ensuite attaquer les forces de l'ordre.
00:17:03 Il a été abattu.
00:17:04 Il s'agit d'un Algérien, 29 ans, sous le coup, on le disait, d'une obligation de quitter le territoire français.
00:17:10 Un homme aussi dangereux que s'étant de l'assaillant.
00:17:12 Les précisions d'Audrey Bertheau et Célia Barotte, ensuite.
00:17:15 Il était inscrit au fichier des personnes recherchées depuis plusieurs semaines.
00:17:21 Youssef Sey a été neutralisé ce matin après avoir incendié la synagogue de Rouen
00:17:26 et menacé des policiers avec un couteau.
00:17:28 Le ministre de l'Intérieur s'est exprimé et a détaillé le profil de l'assaillant.
00:17:33 Il a déposé une demande en préfecture de Seine-Maritime en 2022 de titre de séjour étranger malade,
00:17:40 ce qui permet à des citoyens étrangers d'avoir un titre de séjour pour se faire soigner en France selon certaines pathologies.
00:17:46 Nous avons refusé ce titre de séjour étranger malade après consultation d'un médecin,
00:17:52 qui ne dépend pas du ministère de l'Intérieur, de l'OFI, et nous lui avons signifié qu'il ne pouvait pas avoir ce titre de séjour.
00:17:57 Il a alors fait l'objet d'un arrêté de reconduite à la frontière,
00:18:01 même s'il n'est connu ni des fichiers de renseignement pour radicalisation,
00:18:05 c'est-à-dire qu'il n'était pas fiché S, ni, je crois, en ce qui concerne le ministère de l'Intérieur,
00:18:09 connu des services de police, mais je crois, monsieur le procureur,
00:18:11 que vous avez précisé qu'il n'était pas non plus connu pour des faits de justice.
00:18:14 Youssef Seyé, né en 1995 en Algérie,
00:18:17 il était sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français depuis un an.
00:18:22 Ce mandat n'a malgré tout pas pu être exécuté car l'individu avait engagé un recours devant le tribunal administratif.
00:18:29 Depuis le début de l'année, 366 actes antisémites ont été recensés,
00:18:34 soit une hausse de 300% par rapport à l'année dernière.
00:18:37 Voilà donc Célia Barhaut, le profil de l'homme qui a été abattu par les forces de l'ordre.
00:18:43 Peut-être comment cela s'est déroulé, que sait-on à cette heure ?
00:18:46 Il y a une enquête en cours bien évidemment, mais quels sont les premiers éléments dont nous disposons, ma chère Célia ?
00:18:50 Olivier, c'est surtout aussi deux enquêtes qui sont en cours,
00:18:54 puisqu'il y a une enquête sur l'incendie volontaire du lieu de culte,
00:18:57 avec aussi les violences sur les personnes dépositaires de l'autorité publique,
00:19:01 et puis une autre enquête sur le tir du policier,
00:19:04 puisque c'est une enquête systématique qui s'ouvre lorsqu'un policier fait usage de son arme.
00:19:09 Et les faits se sont déroulés très tôt ce matin, aux alentours de 6h30, 6h45,
00:19:14 lorsque les pompiers interviennent sur ce feu, ce début d'incendie qui se déclare à cette synagogue.
00:19:21 Les policiers sont intervenus pour encadrer, pour soutenir les pompiers lors de leur intervention,
00:19:27 car un homme se trouvait sur le toit de cette synagogue, sur le premier étage de la synagogue.
00:19:32 Il a tenté de lancer une barre de fer sur les forces de l'ordre.
00:19:36 Ensuite, il s'est approché d'eux, il avait un couteau avec une grande lame,
00:19:41 donc on parle de couteau de cuisine, d'une lame même de 25 cm.
00:19:45 Donc c'est très important de le préciser.
00:19:47 Et puis, ce jeune policier, un policier adjoint de 25 ans,
00:19:52 qui a décidé de tirer à 5 reprises sur... il a ouvert le feu à 5 reprises,
00:19:56 il a touché cet homme à 4 reprises.
00:19:59 L'homme est décédé, c'était donc un Algérien de 29 ans.
00:20:02 Et peut-être une annonce de Gérald Darmanin qui peut faire débat.
00:20:05 Puisqu'il a annoncé, c'est bien cela, Célia, que ce jeune policier adjoint de 24 ans sera décoré.
00:20:11 Oui, il sera décoré lors de sa visite à Rouen.
00:20:14 Le ministre de l'Intérieur a salué l'intervention des primaux intervenants,
00:20:19 tous ces pompiers qui étaient présents sur place, mais aussi les policiers.
00:20:23 Il a particulièrement souligné le jeune âge de ce policier adjoint.
00:20:27 Il venait de s'engager dans la profession et il a décidé de le décorer pour le service qu'il a rendu,
00:20:32 et puis les vies qu'il a sûrement sauvées, puisque même si aucune personne n'a été touchée lors de cette attaque ce matin,
00:20:38 le policier est intervenu et a fait preuve d'un grand courage.
00:20:41 Alors, mon général, je vous pose la question, est-ce que c'est une bonne chose ou pas cette décoration ?
00:20:45 On écoute d'abord Gérald Darmanin, justement, qui a annoncé décorer prochainement ce policier. Écoutez.
00:20:52 Mon travail, c'est de soutenir des forces de l'ordre courageuses qui font face à une violence exacerbée dans notre pays,
00:20:58 et que personnellement, j'en ai marre, comme beaucoup de Français, des critiques contre la police.
00:21:03 Je suis le ministre de l'Intérieur de la Fermeté, et bien sûr, il doit répondre de leurs actes,
00:21:08 comme tous les fonctionnaires devant la justice qui est indépendante, qui fait ses enquêtes,
00:21:12 mais j'ai le droit d'avoir mon opinion pour dire que quand on est un jeune policier qui s'engage à 24 ans pour la République,
00:21:17 qui était policier adjoint, donc voilà, un jeune adulte qui se lève très tôt le matin,
00:21:23 met l'uniforme de la République, a envie de protéger ses concitoyens, était dans sa rue,
00:21:28 comme chacun des policiers était dans sa rue. Je rappelle que d'ailleurs, il y avait dans cet équipage un chef,
00:21:33 qui a fait son travail de chef avec ses hommes, et qui a, lorsque cette personne est arrivée avec un couteau
00:21:40 à quelques centimètres de lui, utilisé son arme administrative. Je pense qu'il a fait son travail.
00:21:44 Et que plutôt que, comme je l'ai pu voir depuis ce matin dans les déclarations, se poser des questions
00:21:49 pour savoir pourquoi cette personne a été neutralisée par la police, on devrait féliciter cette personne.
00:21:53 C'est pour ça que, ayant marre de ce procès systématique contre les forces de l'ordre, j'ai décidé désormais de décorer ce policier.
00:22:00 – Général Jacques Morel, on comprend bien le message politique derrière,
00:22:04 puisque nous nous souvenons de ces mots de Jean-Luc Mélenchon, "la police tue".
00:22:07 J'en ai marre que l'on s'en prenne aux forces de l'ordre, a déclaré donc Gérald Darmanin.
00:22:11 Comment est-ce que vous décryptez cette demande ? Est-ce que vous rejoignez finalement cette annonce du ministre de l'Intérieur ?
00:22:18 – Moi je pense qu'il est normal que le ministre de l'Intérieur, si vous voulez, soutienne ses troupes.
00:22:25 Bon, en la circonstance, c'est un jeune policier qui n'a pas hésité à neutraliser un assaillant.
00:22:32 Bon, après dire à chaud comme ça qu'on va le décorer quand il y a une enquête qui est encore en cours,
00:22:39 ça peut faire polémique avec les magistrats qui sont quand même en charge de l'aspect judiciaire.
00:22:46 Et puis avec certains représentants de partis politiques qui ne vont pas hésiter à se lancer là, à dire que c'est une incitation.
00:22:55 Enfin bon, soutenir les policiers et les gendarmes, c'est normal lorsqu'ils sont notamment attaqués.
00:23:03 – Un soutien mais une annonce de décoration un peu trop tôt, c'est ça au fond que je souligne ?
00:23:09 – Oui et non, moi je pense que quand on voit l'état du pays, la question elle est morale avant d'être administrative ou technique.
00:23:15 Vous avez affaire à un policier adjoint, qu'est-ce que c'est un policier adjoint ?
00:23:20 C'est un policier sous contrat, ce n'est pas un policier de carrière,
00:23:22 donc qui est sous contrat de trois ans renouvelable une fois,
00:23:25 c'est un peu le statut le plus précaire qu'il y a dans la police nationale.
00:23:28 Et donc je pense qu'il y a un double symbole qui est voulu par le ministre de l'Intérieur,
00:23:33 à la fois de saluer le courage de ce policier qui n'est pas entre guillemets dans l'élite de la police,
00:23:40 il n'y a rien de péjoratif dans mon propos, mais on ne s'attend pas forcément naturellement
00:23:46 à un comportement comme ça chez un jeune policier qui a un statut précaire.
00:23:51 Et puis deuxièmement le sujet est moral, symbolique, politique,
00:23:54 pour montrer le camp du bien c'est le policier qui a agi,
00:23:58 et le camp du mal c'est celui qui a voulu mettre le feu à la synagogue.
00:24:01 Et je pense qu'on est dans un tel état qu'il faut passer par des symboles comme celui-ci,
00:24:06 indépendamment du temps de l'enquête, parce que le temps de l'enquête,
00:24:11 une fois qu'il y aura un procès, il n'y aura plus personne pour commenter l'action du policier.
00:24:14 Donc c'est très bien de le faire à chaud.
00:24:16 C'est vrai qu'il y a quelques années, ce sont les unités d'élite qui mettaient hors d'état de nuire
00:24:21 les hommes dangereux, les individus dangereux,
00:24:23 et aujourd'hui on voit bien que ce sont ce qu'on appelle les primo-intervenants.
00:24:26 L'héroïsme il est là en fait, ce sont les primo-intervenants qui sont en première ligne.
00:24:32 Ce que je vous propose c'est que nous marquions une pause
00:24:38 et nous allons reprendre la discussion ensuite,
00:24:40 puisqu'effectivement il y a beaucoup de choses à dire.
00:24:42 On a plein de choses à dire encore Olivier.
00:24:44 Exactement, mais nous allons continuer, c'est pour ça,
00:24:46 et on a hâte de vous entendre.
00:24:47 Restez avec nous sur CNews.
00:24:48 Courte pause, on se retrouve tout de suite.
00:24:50 De retour sur le plateau de Punchline Weekend,
00:24:56 bienvenue si vous nous rejoignez pour vous accompagner
00:24:58 autour de ce plateau Véronique Jacquier, Gabriel Cluzel,
00:25:02 Célia Barotte, François Puponi, Louis Dragnel et le général Jacques Morel.
00:25:06 Dans un instant nous allons revenir sur la situation en Nouvelle-Calédonie,
00:25:09 mais avant le point sur les toutes dernières informations,
00:25:11 c'est avec vous Miquel Dos Santos.
00:25:13 Le policier qui a été l'auteur de l'incendie dans la synagogue de Rouen
00:25:21 va être décoré par la République.
00:25:23 L'annonce a été faite ce matin par Gérald Darmanin.
00:25:26 Le ministre de l'Intérieur a salué le courage et le professionnalisme
00:25:29 de l'agent de 25 ans qui a mis fin à un possible périple meurtrier de l'incendiaire.
00:25:36 Après le blocage de TikTok en Nouvelle-Calédonie,
00:25:39 deux associations saisissent la justice, la Ligue des droits de l'homme
00:25:42 et la Quadrature du Net prônent la liberté de communication
00:25:45 des idées et des opinions en ligne.
00:25:47 Elles considèrent également que ni le contexte local,
00:25:49 ni la toxicité de la plateforme ne peuvent justifier
00:25:52 une telle mesure dans un État de droit.
00:25:55 Enfin, Israël réfute les accusations de génocide portées par l'Afrique du Sud
00:25:59 devant la Cour internationale de justice.
00:26:01 Le représentant de l'État hébreu a qualifié cette affaire
00:26:04 de caricature complètement déconnectée de la réalité.
00:26:07 Selon Guylain Noam, seules des opérations spécifiques et localisées
00:26:10 ont été menées dans cette guerre qu'il qualifie de tragique.
00:26:13 Merci beaucoup Miquel Dos Santos, que nous retrouverons à 18h30.
00:26:17 Point complet sur les actualités.
00:26:20 Vous le disiez Miquel, cette annonce de Gérald Darmanin
00:26:23 qui fait beaucoup réagir autour de ce plateau.
00:26:25 Je vous propose un dernier tour de table avant de parler
00:26:27 de la situation en Nouvelle-Calédonie, puisque je vous le rappelle,
00:26:29 Gérald Darmanin a annoncé que le policier adjoint
00:26:32 qui a riposté face à l'attaque de l'assaillant ce matin à Rouen
00:26:36 sera décoré.
00:26:38 François Puponi, alors il est vrai que le général Jacques Morel
00:26:41 soulignait que le soutien aux forces de l'ordre, oui,
00:26:44 mais de là à le décorer maintenant pendant l'enquête,
00:26:47 ce n'était peut-être pas la meilleure des choses à dire.
00:26:49 Je pense que Louis de Lourdes tout à l'heure nous disait
00:26:51 que le ministre de l'Intérieur a vécu une semaine terrible.
00:26:55 Il comprend bien que les Français n'en peuvent plus.
00:26:58 Ce qu'il sait aussi, c'est que compte tenu d'un centre d'événement,
00:27:01 les policiers ont le sentiment qu'on est en train de les désarmer.
00:27:04 D'abord parce qu'il y a des responsables politiques
00:27:06 qui disent que la police tue, etc.
00:27:08 Donc ils mettent en cause.
00:27:09 Il y a des enquêtes judiciaires à chaque fois en cours
00:27:12 lorsqu'il y a un mort et on peut le comprendre.
00:27:14 Donc le ministre de l'Intérieur, même si c'est osé ce qu'il fait,
00:27:17 parce qu'il y a une enquête en cours, ça peut même desservir le policier.
00:27:20 Il peut mettre la pression à la justice en disant "je vais le décorer".
00:27:24 Qui par ailleurs était en garde à vue.
00:27:26 Il a annoncé qu'il allait décorer.
00:27:28 C'est une enquête de l'IGPN.
00:27:30 Un policier en garde à vue, ça permet aussi de l'éloigner du système.
00:27:34 Un policier en garde à vue, le ministre qui dit "je vais le décorer".
00:27:36 C'est la qualification en garde à vue.
00:27:38 Par rapport à la justice qui est en train de faire son travail,
00:27:40 ça peut être pris comme une provocation.
00:27:42 Mais pour le ministre de l'Intérieur, je pense qu'il a compris
00:27:45 qu'il fallait redonner du sens et des messages à ses propres policiers
00:27:50 qui se disent depuis des années "on nous empêche de travailler
00:27:53 dans des conditions normales et acceptables".
00:27:55 – Effectivement, vu que Jacquie et Gabriel Cluzel voulaient y réagir également,
00:27:59 il est temps peut-être aussi que Gérald Darmanin tape du poing sur la table.
00:28:03 Et c'est aussi un moyen de montrer sa fermeté aujourd'hui.
00:28:06 – Oui, mais on est sur l'écume des choses.
00:28:09 Franchement, moi je pense qu'aucun policier en France
00:28:12 ne saute au plafond parce que l'un des leurs veut être décoré.
00:28:17 Oui, bien sûr, ça me paraît être la moindre des choses,
00:28:20 mais on est sur l'écume des choses.
00:28:22 Pourquoi ? Parce que quand on regarde le budget du ministère de l'Intérieur
00:28:25 et des Outre-mer, autour de 35 milliards d'euros,
00:28:28 le budget de la justice c'est seulement 12 milliards et demi.
00:28:31 La transition écologique et la cohésion des territoires,
00:28:34 alors certes il y a la cohésion des territoires dedans,
00:28:36 mais enfin c'est 41 milliards d'euros.
00:28:38 Moi je pense qu'il faut qu'on change de logiciel.
00:28:40 Ces policiers qui sont de plus en plus en première ligne,
00:28:43 les policiers municipaux qu'on est de plus en plus en train d'armer,
00:28:46 parce que justement ils ont affaire à des fous furieux sous OQTF
00:28:49 qui maintenant se baladent tous les quatre matins avec des couteaux,
00:28:51 il faut changer de logiciel, tant sur le plan financier,
00:28:54 les voitures de police, les commissariats, le recrutement bien entendu,
00:28:59 mais aussi quelque part pour les réconforter et les ré-armer,
00:29:03 c'est aussi les ré-armer moralement.
00:29:05 - Le texte de Ragonel parle de symbole moral,
00:29:09 oui mais c'est tout d'abord les policiers qu'il faut ré-armer,
00:29:13 me semble-t-il, moralement, en les aidant financièrement,
00:29:16 et il faut aller plus loin que le symbole.
00:29:18 - Il faut aller plus loin, Gabrielle Cluzel,
00:29:19 mais on se souvient aussi, nous avons eu de nombreux témoignages
00:29:21 de policiers qui disaient "nous réfléchissons à deux fois
00:29:24 avant de faire usage de notre arme", pourquoi ?
00:29:26 Parce qu'on sait que derrière, il va falloir prouver qu'il y a légitime défense
00:29:30 et donc nous hésitons, et la situation est telle en France
00:29:33 que peut-être aussi Gérald Darmanin a voulu appuyer son soutien
00:29:37 avec cette annonce de décoration.
00:29:38 - Vous avez raison, et on se souvient qu'au moment de l'affaire Paty,
00:29:42 les policiers qui avaient abattu le jeune Tchétchène
00:29:46 avaient été accusés sur un blog de Mediapart d'être des assassins,
00:29:49 ou en tout cas, la question avait été posée très fortement.
00:29:54 Donc c'est vrai qu'aujourd'hui, les policiers sont absolument abandonnés,
00:29:59 et il ne faudrait pas que pour nous autres Français,
00:30:02 ce n'est pas seulement pour eux, ce n'est pas seulement pour défendre leur honneur,
00:30:04 c'est reçu pour notre sécurité.
00:30:05 C'est qu'ici, ils hésitent au moment de neutraliser un délinquant
00:30:13 en se disant "mais qu'est-ce qui va m'arriver ensuite ?
00:30:15 On va jeter l'opprobre sur moi ? Est-ce que ma vie va être détruite ?
00:30:19 Parce que pardon, mais rappelons-nous de tout ce qui s'est passé
00:30:21 dans l'affaire Adama, entrepris.
00:30:23 Donc ça peut être une vie détruite pour un policier,
00:30:27 donc ils peuvent être incités à ne rien faire finalement,
00:30:30 en cause de la vie des citoyens.
00:30:32 Mais c'est vrai que cette décoration, c'est un peu le dernier outil de Gérald Darmanin,
00:30:36 et c'est un petit peu dérisoire, pardon.
00:30:38 Mais ce que l'on voudrait, c'est que la question des occultèves soit réglée,
00:30:41 qu'aucun policier n'ait à tirer sur ce genre d'individu,
00:30:45 tout simplement parce qu'il faudrait qu'il ne soit pas là.
00:30:47 Et moi, j'ai été très frappée par les explications de Gérald Darmanin.
00:30:50 Il avait dit qu'il était malade, mais en fait, ce n'était pas vrai.
00:30:52 Mais quand bien même il aurait été malade, c'est un vrai sujet aussi,
00:30:54 parce que si tous les migrants qui disent qu'ils sont malades,
00:30:57 psychiatriques ou autres, peuvent déposer une demande d'asile,
00:31:01 c'est tout simplement pas possible,
00:31:02 parce qu'évidemment la France ne peut pas recevoir tout ce monde-là.
00:31:05 Donc ces sujets-là, ça nous renvoie à l'Italie,
00:31:08 qui a fait appel à l'Albanie pour traiter les occultèves,
00:31:11 sachant que nous ne pouvons rien faire contre les occultèves,
00:31:14 et que notre NSA de droit devient un état de n'importe quoi,
00:31:19 eh bien il faut penser à traiter les occultèves avec sérieux.
00:31:22 Donc si vous voulez, cette décoration, c'est un geste symbolique,
00:31:25 mais en même temps c'est extrêmement dérisoire,
00:31:28 parce que ça montre que le général Darmanin n'a plus que cet outil-là,
00:31:30 en somme, pour montrer l'autorité de l'État.
00:31:32 Et à ton nom de voir les réactions, notamment à l'extrême-gauche,
00:31:35 après cette déclaration de général Darmanin,
00:31:37 cela sera également intéressant.
00:31:39 Je vous propose de revenir sur la situation en Nouvelle-Calédonie,
00:31:42 stabilisée et plus calme selon les autorités locales.
00:31:45 Reste que des zones sont encore à reconquérir.
00:31:49 Ce sera d'ailleurs le rôle des renforts qui arrivent sur place,
00:31:52 et les témoignages se succèdent avec un quotidien toujours très compliqué.
00:31:56 Et des riverains à Nouméa qui ont été obligés d'assurer eux-mêmes leur protection.
00:32:00 On va regarder cela avec Mathilde Kouvilleurs-Flornois.
00:32:03 Des bidons, des grillages, des palettes et planches de bois.
00:32:08 Ces barricades de fortune ont été érigées par des groupes de résidents
00:32:11 de quartiers européens qui se présentent comme des voisins vigilants.
00:32:15 Nous avons contacté Michel, dont le prénom a été changé.
00:32:19 Il souhaite garder son anonymat car selon lui, tout le monde se connaît sur l'île.
00:32:23 Il nous explique le but de ces barrages.
00:32:26 On a mis en place des comités de vigilance par quartier.
00:32:30 C'est-à-dire que chaque rue a son comité de vigilance.
00:32:33 On a deux barrages aux deux extrémités.
00:32:36 Deux barrages qu'on a construits de manière quasi infranchissable
00:32:39 par rapport à des véhicules béliers,
00:32:41 pour se prémunir d'intrusions de véhicules,
00:32:44 souvent véhicules volés, pour venir dans les quartiers,
00:32:49 paquager les quartiers, mettre le feu aux habitations, aux véhicules, etc.
00:32:53 Depuis lundi, la police est submergée.
00:32:55 Les habitants se sentent délaissés.
00:32:57 Alors l'idée des barricades leur est venue.
00:32:59 Les policiers ne vont pas à l'encontre de cette initiative, bien au contraire.
00:33:04 Les policiers sont de manière tacite, en accord avec notre action,
00:33:09 et on va faire en sorte que les quartiers soient fermés.
00:33:14 On va faire en sorte que les quartiers soient fermés.
00:33:17 On va faire en sorte que les quartiers soient fermés.
00:33:20 On va faire en sorte que les quartiers soient fermés.
00:33:23 Ces voisins vigilants collaborent donc avec certains policiers
00:33:26 qui leur ont donné des instructions à suivre
00:33:28 dans le cas où il y aurait une intrusion dans leur quartier.
00:33:31 Un témoignage au fond plein d'enseignement, François Puponi,
00:33:34 sur ce qu'ont vécu les habitants de Nouméa
00:33:37 et sur ce que vivent certains habitants encore de Nouméa,
00:33:40 obligés de monter des barrages eux-mêmes,
00:33:42 en lien finalement avec les forces de l'ordre,
00:33:44 cela dit l'intensité des violences.
00:33:46 C'est une guerre civile.
00:33:48 Quand on commence à tirer avec des armes à feu
00:33:50 contre des civils et contre des policiers ou des gendarmes,
00:33:53 ou des militaires, c'est effectivement un début d'affrontement,
00:33:56 de guerre civile entre Français.
00:33:58 Ce qu'ont vécu les gens de Nouméa-Cadillac est terrible,
00:34:01 parce qu'ils ont été obligés de se défendre,
00:34:03 parce qu'il n'y avait pas suffisamment de forces de l'ordre
00:34:05 pour les protéger.
00:34:07 On est dans un territoire français où il a fallu faire ça.
00:34:09 L'ordre est en train de revenir.
00:34:11 On ne peut que le saluer et le satisfaire.
00:34:13 Mais le problème politique de fond n'est pas réglé.
00:34:16 Ce qui a entraîné l'embrasement,
00:34:19 les causes politiques, sociales et autres, sont toujours là.
00:34:22 Maintenant, le gouvernement, une fois que l'ordre aura été rétabli,
00:34:25 va devoir apporter une réponse politique.
00:34:29 Est-ce qu'on maintient le processus en cours ?
00:34:31 Est-ce qu'on le suspend ? Est-ce qu'on le retarde ?
00:34:33 Il y a une décision politique qui doit être prise
00:34:35 et qu'il faut prendre rapidement,
00:34:37 au risque de voir les choses s'avérer.
00:34:39 Est-ce que le nombre de policiers et militaires
00:34:41 qui ont été envoyés en Nouméa-Cadillac ne vont pas rester indéfiniment là-bas ?
00:34:43 Un jour ou l'autre, ils partiront.
00:34:45 Plus d'un millier de forces de l'ordre en renfort.
00:34:49 Je le disais, un retour au calme dans certains quartiers,
00:34:52 mais qui laisse place à des pénuries.
00:34:54 L'exception de quartiers hors de contrôle,
00:34:57 l'État va essayer de les reprendre.
00:34:59 Après, je vous le rappelle, quatre nuits de violentes contestations.
00:35:02 On va écouter la maire de Nouméa.
00:35:04 Elle s'exprimait ce matin sur nos trentaines.
00:35:06 François Puponi, je vous remercie, vous avez une obligation.
00:35:08 Merci d'avoir été avec nous dans Punchline Weekend.
00:35:11 On écoute donc la maire de Nouméa.
00:35:13 Ça devient catastrophique dans le sens où l'hôpital est logé
00:35:17 sur une commune de l'agglomération
00:35:19 et qu'aujourd'hui, aller à l'hôpital pour se faire soigner,
00:35:22 les dialysés qui sont très nombreux,
00:35:24 aujourd'hui c'est une vraie catastrophe parce qu'on ne passe plus.
00:35:27 Donc voilà. Et les supermarchés qui ont brûlé,
00:35:30 je vous donne un peu un aperçu,
00:35:32 c'est qu'aujourd'hui, les gens n'ont plus rien à manger.
00:35:35 En particulier les personnes âgées dans les EHPAD,
00:35:38 les mamans ne trouvent plus de lait pour les enfants
00:35:40 parce que tout a brûlé.
00:35:41 Voilà la situation telle qu'elle est.
00:35:44 C'est dramatique, c'est une situation que je n'aurais jamais envisagée.
00:35:50 Et les exactions sont d'une violence inouïe.
00:35:53 On n'a absolument pas idée.
00:35:55 On a affaire à des gamins qui ont entre 15 et 25 ans.
00:35:58 Il y a plus de 5000 émeutiers sur l'ensemble de l'agglomération
00:36:02 et en particulier 4000 surnommés.
00:36:06 Ils sont bien organisés, ils sont d'une violence incroyable.
00:36:10 Ils tiennent un certain nombre de quartiers
00:36:12 où on ne peut plus passer aujourd'hui.
00:36:14 Donc les renforts sont les bienvenus et il va falloir dégager tous les axes.
00:36:18 Général Jacques Morel, on parle de quoi ?
00:36:21 Très clairement d'une situation de guerre.
00:36:23 Ici le mot émeute est trop faible, a priori.
00:36:26 Si vous voulez, la particularité de ce territoire,
00:36:30 c'est qu'effectivement par rapport au reste de la France,
00:36:35 il y a beaucoup de gens qui sont armés.
00:36:38 Ce sont des armes de chasse qui sont détenues par des gens
00:36:42 qui utilisent ça un peu comme du droit coutumier.
00:36:45 Ils sont tous chasseurs, pêcheurs, nous dit-on.
00:36:48 Donc il y aurait une personne sur deux qui finalement serait armée.
00:36:52 Dès qu'il y a une situation comme ça de manifestation et d'émeute,
00:36:56 il a déjà été montré que ça dérape très rapidement.
00:37:00 L'embrasement des bâtiments,
00:37:03 l'embrasement des lieux publics est vraiment dramatique.
00:37:08 On a connu des émeutes aussi en région parisienne,
00:37:11 mais si vous voulez, c'était contenu.
00:37:14 Il n'y a pas eu d'armes de chasse ou d'armes de guerre qui ont été sorties.
00:37:18 Donc on n'était pas du tout dans la même posture.
00:37:21 Là, maintenant, la riposte étatique est en cours
00:37:27 puisque tous les effectifs qui fallait sont maintenant sur place
00:37:31 et qu'il faut espérer qu'on va réussir à faire baisser la pression
00:37:36 et à pouvoir voir quelle suite il faut donner politiquement à cette émeute.
00:37:42 Alors justement, on va faire un point dans un instant avec vous, Louis Dragunel,
00:37:46 sur la riposte qui est en cours.
00:37:48 Mais avant, vous connaissez, Véronique Jacqui, vous connaissez bien la Nouvelle-Calédonie.
00:37:53 Le général Jacques Morel le disait à l'instant,
00:37:55 il va maintenant falloir trouver une solution pour apaiser la situation.
00:37:59 Par quoi cet apaisement peut-il passer ?
00:38:01 Certains parlent d'un quatrième référendum.
00:38:05 Par quelles réponses politiques, au fond, selon vous ?
00:38:08 Alors, je ne suis pas une spécialiste de la Nouvelle-Calédonie,
00:38:10 mais j'ai eu la chance d'aller effectivement plusieurs fois dans ce coin du bout du monde.
00:38:15 Il y a plusieurs choses.
00:38:16 Il faut d'abord savoir que les mémoires restent extrêmement vives en Nouvelle-Calédonie,
00:38:19 du côté des Kanaks, quant à la tuerie d'Ovéa, qui a eu lieu en mai 1988.
00:38:24 19 indépendantistes avaient été tués, 2 gendarmes également avaient trouvé la mort,
00:38:30 le tout après une prise d'otage, où plusieurs gendarmes avaient été pris en otage dans une grotte.
00:38:35 Bon, c'était un massacre.
00:38:37 Et à partir de ce massacre, malheureusement, ont été concoctés les accords de Nouméa.
00:38:44 Et ce, 10 ans plus tard.
00:38:46 Quelque part, c'était une façon de mettre un pansement sur cette plaie,
00:38:50 sur deux communautés, de toute façon, qui n'ont pas vocation à vivre ensemble,
00:38:53 parce que le nord de la Nouvelle-Calédonie et les îles Loyauté sont habitées par les Kanaks,
00:39:00 le peuple originel, et le sud de la Nouvelle-Calédonie, majoritairement par les Blancs,
00:39:06 qui sont arrivés il y a 150 ans et qui sont donc des métropolitains et des néo-calédoniens.
00:39:11 Pour eux, ils sont néo-calédoniens, ils sont bien entendu français,
00:39:14 mais ils ne sont pas métropolitains d'origine, ça ne veut plus rien dire.
00:39:17 Alors, il y a ces mémoires qui restent vives.
00:39:20 Il y a eu quand même un dialogue qui a été capable de s'instaurer après la tuerie d'Ovéa,
00:39:24 pour dire "Où est-ce qu'on va ensemble ? Où est-ce qu'on essaye d'aller ensemble ?"
00:39:28 D'où cette idée d'autodétermination, d'où le fait qu'on a posé trois fois la question "Voulez-vous être indépendants ?"
00:39:34 Il se trouve que par trois fois, les néo-calédoniens ont dit "Non, nous voulons rester dans le giron français"
00:39:40 et on le comprend pourquoi ? Parce qu'il y a une situation économique qui fait que si ce n'est plus la France,
00:39:45 là-bas au bout du monde, c'est la Chine ou c'est l'Australie.
00:39:48 Alors là, ce qui se passe, c'est qu'il y a une jeunesse qui est chauffée à blanc, 15-25 ans,
00:39:52 qui sont sous la férule de la cellule de coordination des actions de terrain,
00:39:57 qui est une frange radicale du Front de Libération National Canaque Socialiste.
00:40:02 Et en fait, le gouvernement n'a plus grand monde avec qui parler, avec qui dialoguer.
00:40:07 Il y a quelques années, c'était encore possible parce qu'ils sont bien entendu indépendantistes,
00:40:12 mais ils sont très protestants ou catholiques. Donc il y avait un terrain d'entente.
00:40:18 Ce qui n'est plus le cas aujourd'hui, d'ailleurs, vous avez énormément de témoignages,
00:40:23 finalement, qui nous racontent le racisme anti-blanc. Nous y reviendrons tout à l'heure, dans la deuxième heure.
00:40:28 Peut-être un point, je le dis avec vous, Louis Dragnel, quelle riposte envisagée aujourd'hui ?
00:40:31 Quelle riposte se met en place, en tout cas, sur le terrain ?
00:40:34 Alors, ce qui a été décidé, la première chose, c'est d'envoyer des militaires de l'armée de terre.
00:40:39 Il y en a qui étaient déjà présents sur place, mais il y a eu des renforts pour sécuriser deux emprises stratégiques,
00:40:44 que sont le port et l'aéroport de Nouméa. Donc ça, c'est ce qu'il y a de plus important.
00:40:47 Puisque comme la spécificité, c'est que c'est une île, tout l'enjeu, c'est quand même de pouvoir garder des liaisons avec la métropole.
00:40:54 Et puis ensuite, pour aider les 1 700 policiers et gendarmes qui sont sur place,
00:40:59 la décision a été prise d'envoyer 1 000 policiers et gendarmes supplémentaires, ce qui en soi n'est pas énorme.
00:41:04 Et on s'est posé la question, pourquoi est-ce qu'il y a aussi peu de forces qui sont envoyées ?
00:41:09 Parce qu'en fait, on n'a pas de capacité d'en envoyer davantage en raison des Jeux Olympiques.
00:41:13 Donc là, c'est le maximum qui a été fait.
00:41:15 Après, c'est des choix stratégiques. C'est-à-dire qu'on peut décider, la décision peut être prise de dire,
00:41:19 on va rappeler des unités qui sont actuellement en repos et qui doivent servir pour les Jeux Olympiques.
00:41:24 Mais à ce stade, en tout cas, c'est tout ce qu'on était en mesure de projeter sur place.
00:41:30 La difficulté, c'est ce que disait le général tout à l'heure,
00:41:32 le territoire calédonien, 272, 275 000 personnes, il y a 100 000 armes, une estimation,
00:41:38 100 000 armes en circulation, c'est-à-dire que dans chaque foyer calédonien, il y a une arme à feu.
00:41:43 On parle d'arme à feu.
00:41:45 Donc la priorité, la consigne qui est donnée aux policiers et gendarmes sur place,
00:41:49 c'est d'arrêter d'essayer, de toute façon, ils n'essaient même plus de protéger les biens,
00:41:53 mais de se concentrer exclusivement sur la protection des personnes.
00:41:56 Et en fait, la priorité des priorités, c'est surtout de protéger les familles des policiers
00:42:01 et des gendarmes sur place, qui sont les premières cibles des émeutiers,
00:42:06 ceux qui mènent l'insurrection, et ensuite d'essayer d'assurer la protection de la population générale.
00:42:12 Donc c'est une situation qui est extrêmement tendue.
00:42:15 Et d'ailleurs, tout à l'heure, je ne sais plus qui parlait de guerre civile.
00:42:19 Eh bien, ce n'est pas une vue de l'esprit, puisque même le haut-commissaire,
00:42:23 c'est-à-dire le préfet Louis Lefranc, qui est sur place, a expliqué avant-hier
00:42:28 qu'il régnait une atmosphère et même une situation de guerre civile.
00:42:32 Ce sont ses propos, c'est le représentant de l'État.
00:42:34 Et nous y reviendrons à 18h30, tout à l'heure, dans Punchline Weekend.
00:42:38 Et nous reviendrons notamment sur les témoignages qui se succèdent
00:42:42 sur cette réalité de racisme anti-blanc, de plus en plus finalement répandu,
00:42:48 visiblement, en Nouvelle-Calédonie.
00:42:50 Alors, pourquoi cette situation aujourd'hui ? Nous en parlerons à 18h30.
00:42:53 Mais avant, je vous propose que nous revenions sur la traque qui se poursuit.
00:42:56 Traque pour retrouver le commando qui a attaqué un fourgon pénitentiaire.
00:43:00 C'était donc mardi, tuant deux agents pour faire évader un multirécidiviste.
00:43:04 Son nom, Mohamed Amra.
00:43:06 350 enquêteurs mobilisés, Interpol est en alerte.
00:43:11 Et cette information aujourd'hui, 14 téléphones portables retrouvés
00:43:14 dans 6 cellules au bomète, qui pourraient avoir servi d'ailleurs
00:43:17 dans l'évasion de Mohamed Amra.
00:43:19 Vous allez nous expliquer tout cela dans un instant, Célia Barotte.
00:43:22 Mais avant, on va écouter justement le témoignage de Jean-Charles,
00:43:25 un représentant de l'UNSA, la prison des Bomettes.
00:43:28 - Lors des fouilles de cellules, il nous arrive de trouver des téléphones,
00:43:32 malheureusement, chose qu'on ne devrait pas découvrir, mais c'était ici.
00:43:37 - Il y a tout qui rentre au présent ?
00:43:38 - Non, il n'y a pas tout qui rentre, il y a certaines choses qui rentrent.
00:43:41 - On a vu effectivement, Célia, ces 14 téléphones qui ont été retrouvés
00:43:47 dans la prison des Bomettes. Est-ce qu'on en sait un peu plus à cette heure ?
00:43:50 - Oui, selon une source judiciaire à notre rédaction,
00:43:53 des perquisitions ont eu lieu dans la prison des Bomettes,
00:43:56 une prison qu'a fréquentée Mohamed Amra pour d'autres faits antérieurs.
00:44:00 Donc, dans 6 cellules, on a retrouvé 14 téléphones portables.
00:44:05 Et ces téléphones portables pourraient avoir servi dans l'évasion,
00:44:09 dans la préparation de l'évasion de Mohamed Amra.
00:44:12 On l'a vu, c'est une évasion qui a été finement organisée,
00:44:17 avec beaucoup de moyens, plusieurs véhicules,
00:44:20 pour permettre aux assaillants de s'enfuir et de ne pas être reconnus.
00:44:25 Pour l'instant, plus de 350 enquêteurs sont sur cette cavale, sur cette traque.
00:44:31 Pour l'instant, aucune trace ni de Mohamed Amra, ni de ses complices.
00:44:36 Nous n'avons pas non plus connaissance des identités de ses complices.
00:44:40 Une notice rouge a été émise au niveau d'Interpol,
00:44:43 pour permettre aux nombreux pays en lien et qui font partie d'Interpol,
00:44:48 de se mettre en collaboration et permettre l'arrestation,
00:44:52 la localisation de Mohamed Amra et de ses complices.
00:44:56 Pour l'instant, l'enquête continue.
00:44:59 Gérald Darmanin nous a précisé ces derniers jours que les enquêteurs avançaient très bien.
00:45:03 Sans entraver l'enquête, il n'a pas donné de détails.
00:45:06 Mais les zones de contrôle continuent et se multiplient sur l'ensemble du territoire.
00:45:10 Nous évoquerons cette enquête avec vous, Général Jacques Morel, dans un instant.
00:45:13 Mais avant, Gabrielle Cluzel, ce qui étonne, ce sont ces 14 téléphones portables
00:45:16 retrouvés dans une prison. Cela montre finalement aujourd'hui
00:45:19 qu'un centre pénitentiaire est une véritable passoire, si je puis dire.
00:45:23 Oui, c'est extrêmement inquiétant, évidemment, parce qu'en principe,
00:45:27 ces téléphones ne devraient pas se retrouver là.
00:45:29 Mais je crois que surtout, le signal très fort qui est envoyé,
00:45:33 c'est là aussi celui d'une incurie en matière pénitentiaire.
00:45:38 Mais ce qui s'est passé, au vu et au su de tout,
00:45:42 c'est un péage, c'est un lieu de circulation pour tous les Français,
00:45:45 en toute impunité, envoie ce signal que les narcotrafiquants sont plus forts que l'État.
00:45:53 Ils peuvent s'organiser en prison.
00:45:56 Et vous savez, il y a un personnel financier qui me dit,
00:45:59 c'est comme partout, quand on se sent faible, on s'accommode.
00:46:03 On est obligé de s'accommoder.
00:46:05 Donc, parfois, on sait qu'il se passe certaines choses, peut-être les téléphones,
00:46:10 mais on ne peut pas faire le justicier dans la ville tout seul.
00:46:15 Donc, on ferme les yeux.
00:46:17 Voilà, exactement. Il y a une forme d'achat de la paix sociale
00:46:20 qui existe partout aujourd'hui dans ce pays,
00:46:22 et qui est évidemment terrifiant quand il se situe en prison.
00:46:26 Moi, j'avais parlé pour un reportage précédemment
00:46:28 avec une personne qui avait été incarcérée pour des excès de vitesse successifs,
00:46:34 un chef d'entreprise.
00:46:35 Et il avait découvert l'univers de la prison.
00:46:37 Et il me disait, il y avait un Nigérian qui dormait la journée
00:46:41 et qui, la nuit, faisait ses trafics.
00:46:43 Et c'était tout à fait connu dans la prison.
00:46:48 Donc, c'est vrai que c'est assez terrifiant.
00:46:51 Et les agents pénitentiaires qui sont absolument insatisfaits aujourd'hui
00:46:55 des mesures annoncées notamment par le garde des Sceaux
00:46:57 après cette terrible tuerie.
00:46:58 Peut-être un point sur l'enquête générale Jacques Morel.
00:47:01 Voilà maintenant quatre jours que le commando est en fuite.
00:47:03 Est-ce que le fait que le temps passe, la cavale,
00:47:06 elle devient à l'avantage des enquêteurs, finalement, ou des fugitifs ?
00:47:11 Sur ce genre de fait, si vous voulez, soit il y a une confrontation immédiate
00:47:16 entre les services de police et les malfaiteurs
00:47:19 qui ont participé à cette attaque.
00:47:22 Soit après, ils ont de l'avance sur les services de police
00:47:25 et ils ont réussi à démarrer, comme vous le dites, une cavale.
00:47:29 On peut penser que cette cavale, par rapport à d'autres,
00:47:32 elle a été organisée parce que, vu la méthode utilisée
00:47:36 pour bloquer ce convoi, qui est une méthode
00:47:39 qui est utilisée par les forces de l'ordre.
00:47:41 C'est un peu comme ça qu'on stoppe un go-fast.
00:47:44 Un go-fast, il est stoppé sur un péage d'autoroute
00:47:48 avec une voiture, bouchon, à l'arrière, un tampon.
00:47:53 Donc, ils ont copié, si vous voulez, des opérations qui sont faites
00:47:56 par les services de police.
00:48:00 Et on est face à des gens qui, après, n'avaient aucune raison
00:48:04 de tuer les gens de la pénitentiaire.
00:48:08 Armés comme ils étaient armés, bénéficiant de l'effet de surprise,
00:48:12 ils n'avaient aucune raison de tuer ces fonctionnaires.
00:48:15 - Avec des armes de très gros calibre,
00:48:19 comment est-ce qu'on se procure ce type d'armes aujourd'hui ?
00:48:22 - Là, si vous voulez, c'est des kalachnikovs.
00:48:24 On en découvre chaque semaine dans les cités,
00:48:26 à l'occasion des perquisitions qui sont faites,
00:48:28 notamment dans les affaires de stupéfiants.
00:48:30 La kalachnikov s'est devenue un objet courant
00:48:34 pour les malfaiteurs, notamment dans ce narco-banditisme.
00:48:40 Mais ce que je veux dire, si vous voulez,
00:48:42 c'est que la cavale a dû être prévue suite à l'opération
00:48:48 qui a été menée où on a délibérément tué des fonctionnaires
00:48:52 de la pénitentiaire.
00:48:53 C'est-à-dire que les gens qui sont venus là-dessus,
00:48:55 en incrimination criminelle,
00:48:58 ils partent sur une condamnation à vie,
00:49:03 à finir leur vie en prison.
00:49:06 Comment on peut envoyer, comment on peut motiver des gens
00:49:09 pour faire un coup pareil alors qu'on pouvait obtenir
00:49:12 la même chose le jour où il va à l'hôpital ou au tribunal,
00:49:15 l'attendre à la sortie, à menacer les gardiens.
00:49:17 Les gardiens sont obligés de se laisser faire
00:49:20 et ils auraient pu obtenir le même résultat
00:49:23 sans faire ce tir à tuer qui est vraiment, si vous voulez,
00:49:26 quelque chose qui va beaucoup motiver les enquêteurs
00:49:29 pour avoir la hargne de les retrouver.
00:49:31 Et ça montre la détermination aussi de ces voyous,
00:49:34 de ces criminels, ce qu'on ne voyait pas là encore
00:49:37 dans quelques années en général.
00:49:39 Oui, tout à fait. On est dans une escalade.
00:49:42 On parlait tout à l'heure de guerre civile.
00:49:45 On est dans une escalade avec des armes qui sont utilisées
00:49:48 à la guerre, avec des gens qui n'hésitent pas à tuer
00:49:53 pour sortir un malfaiteur.
00:49:57 En plus, les vidéos qu'on a vues,
00:50:00 on se pose des questions sur cette attaque.
00:50:04 Est-ce que c'est une attaque qu'il a montée lui-même
00:50:07 ou est-ce qu'il est quelque part dans une attaque
00:50:10 où il a été enlevé par une bande privée ?
00:50:13 Ou est-ce que c'est un règlement de compte ?
00:50:15 L'hypothèse est sur la table, en tout cas pour les enquêteurs.
00:50:18 On va marquer une courte pause.
00:50:20 On se retrouve dans un instant sur CNews.
00:50:22 Et puis nous allons revenir sur cette actualité de la journée,
00:50:25 cette attaque de la synagogue à Rouen
00:50:28 par un individu qui ensuite s'en est pris aux forces de l'ordre,
00:50:31 armé d'un couteau.
00:50:33 Il a été abattu par les forces de police.
00:50:36 Nous en parlons dans un instant. Restez avec nous sur CNews.
00:50:38 Bonsoir à tous, bienvenue sur CNews et sur Europe 1
00:50:45 pour décrypter une actualité tristement devenue si française.
00:50:49 Hier à la même heure, c'était l'hommage rendu
00:50:51 aux deux agents pénitentiaires tués mardi dans l'attaque
00:50:53 de leur fourgon.
00:50:55 Et ce soir, c'est avec un rassemblement républicain à Rouen
00:50:58 que nous allons démarrer cette édition.
00:51:00 L'attaque ce matin contre une synagogue.
00:51:02 Un homme sous OQTF, inscrit au fichier des personnes recherchées,
00:51:06 armé d'un couteau, a provoqué un début d'incendie
00:51:08 dans ce lieu de culte avant de s'en prendre aux forces de l'ordre.
00:51:11 L'assaillant a été abattu.
00:51:13 Très vite sur place, l'émotion s'est mêlée à la colère
00:51:15 après cette énième attaque antisémite.
00:51:18 Et puis la situation en Nouvelle-Calédonie
00:51:20 qui s'est apaisée selon les autorités sur place.
00:51:23 Cependant, il reste des zones à reconquérir
00:51:25 et des habitants qui s'organisent pour s'auto-protéger.
00:51:28 Les langues se délient.
00:51:30 Depuis le début de l'insurrection,
00:51:32 beaucoup sur place parlent de racisme anti-blanc.
00:51:34 Alors, que se cache-t-il derrière ce phénomène ?
00:51:36 En tout cas pour 57% des Français.
00:51:39 C'est une réalité, c'est ce que révèle notre sondage
00:51:42 CNews Europe 1, le JDD.
00:51:44 Nous y reviendrons ce soir dans Punchline.
00:51:48 Mais d'abord, il est 18h sur CNews et Europe 1.
00:51:51 Tout de suite, le rappel des titres.
00:51:54 ...
00:52:05 C'est une information CNews.
00:52:08 14 téléphones portables ont pu être utilisés
00:52:10 pour l'évasion de Mohamed Amra.
00:52:12 Ils ont été retrouvés lors d'une perquisition
00:52:15 dans la prison des Baumettes à Marseille.
00:52:17 Des téléphones trouvés dans 6 cellules de détenus.
00:52:19 Mohamed Amra et ses complices restent activement recherchés
00:52:22 depuis l'attaque du fourgon dans l'heure,
00:52:24 qui a coûté la vie, je vous le rappelle,
00:52:26 à deux agents pénitentiaires.
00:52:28 Damien Haddad mis en examen pour tentative de viol.
00:52:31 Le député renaissance et ex-ministre est accusé
00:52:34 par trois femmes de violences sexuelles
00:52:36 pour des faits qui remontent à 2010 et 2011.
00:52:38 Deux d'entre elles disent avoir été violées.
00:52:40 Une autre affirme qu'il aurait cherché
00:52:42 à lui imposer une fellation.
00:52:44 Damien Haddad dément catégoriquement ses accusations.
00:52:48 Et puis en Ukraine, l'armée russe continue sa marche
00:52:51 en avant dans la région de Kharkiv.
00:52:53 Ce vendredi, Moscou a affirmé avoir pris possession
00:52:56 de 12 villages dans cette région du nord-est du pays.
00:52:59 Un assaut justifié par Vladimir Poutine.
00:53:01 Le président russe a annoncé vouloir créer
00:53:03 une zone tampon pour empêcher les frappes ukrainiennes
00:53:06 en territoire russe.
00:53:08 Et puis 224e jour de détention pour les otages
00:53:11 détenus par l'organisation terroriste du Hamas
00:53:14 dans la bande de Gaza.
00:53:16 Trois de ces otages sont français.
00:53:18 Ils se nomment, au fait, Orjon et Ohad.
00:53:21 Nous pensons à tous ces otages ce soir, à leurs familles.
00:53:24 Nous demandons une fois de plus leur libération immédiate
00:53:28 et sans condition.
00:53:30 Voilà pour les titres.
00:53:31 Pour vous accompagner ce soir dans Punchline,
00:53:34 pour décrypter l'actualité autour de ce plateau,
00:53:37 Véronique Jacquier, journaliste.
00:53:38 Bonsoir Véronique.
00:53:39 Gabrielle Cluzel, journaliste également, nous accompagne.
00:53:42 Bonsoir ma chère Gabrielle.
00:53:43 A vos côtés, le général Jacques Morel,
00:53:45 général de gendarmerie, ancien patron de la section
00:53:48 de recherche de Versailles.
00:53:49 Bonsoir.
00:53:50 Jonathan Harfi, président du CRIF, est également avec nous
00:53:53 puisque nous allons revenir sur cette énième attaque
00:53:56 antisémite ce matin à Rouen.
00:53:58 Nous en parlerons également avec Louis Dragnel.
00:54:00 Mon cher Louis, bonsoir.
00:54:01 Bonsoir Olivier.
00:54:02 Journaliste politique, je vous le disais donc à la une.
00:54:05 Cette attaque contre une synagogue ce matin à Rouen.
00:54:08 Un homme a tenté de brûler le lieu de culte,
00:54:10 mais pas seulement muni d'un couteau.
00:54:12 Il a voulu attaquer les forces de l'ordre.
00:54:14 Les policiers ont riposté.
00:54:16 L'assaillant, lui, est mort.
00:54:17 Retour sur les faits avec Goderic Baie.
00:54:19 C'est vers 6h45 que les faits ont eu lieu.
00:54:25 Selon les premiers éléments, un individu s'est introduit
00:54:28 dans la synagogue pour y mettre le feu avec un objet incendiaire.
00:54:31 Selon le procureur de Rouen, grâce aux caméras
00:54:34 de vidéosurveillance, les policiers et pompiers
00:54:36 ont rapidement été prévenus.
00:54:38 Arrivant sur place, les pompiers et des fonctionnaires
00:54:40 de police du service police secours
00:54:43 constatent la présence d'un individu
00:54:46 sur le toit de la synagogue
00:54:48 qui brandite une barre de fer d'une main
00:54:50 et un couteau de cuisine de l'autre.
00:54:53 Alors qu'il saute du toit pour s'en prendre aux forces de l'ordre,
00:54:56 un policier riposte et fait usage de son arme.
00:54:58 L'homme est touché à quatre reprises et décède.
00:55:01 L'incendie a été maîtrisé et aucune victime n'est à déplorer.
00:55:04 Pour le rabbin de Rouen, c'est un nouvel acte antisémite
00:55:07 qui vient ébranler la communauté juive.
00:55:09 C'est terrible, c'est quelque chose de boucversant.
00:55:12 Que toute la communauté se sent poignardée
00:55:15 au cœur même de leur vie juive.
00:55:18 Deux enquêtes ont été ouvertes.
00:55:20 L'une pour incendie volontaire visant un lieu de culte
00:55:23 et violence volontaire sur personne dépositaire de l'autorité.
00:55:26 Et la seconde sur les circonstances du décès de l'individu.
00:55:29 Dans ce contexte, un rassemblement vient tout juste
00:55:33 de démarrer devant l'hôtel de ville à Rouen.
00:55:35 Un rassemblement républicain à l'initiative du maire de la ville,
00:55:38 Jonathan Harfi.
00:55:40 Jonathan Harfi, le président du CRIF.
00:55:42 Depuis ce matin, les témoignages, les réactions s'enchaînent
00:55:45 avec le sentiment que l'émotion a laissé place à la colère ce soir.
00:55:50 Ce climat de terreur que certains veulent imposer
00:55:52 aux Français de confession juive.
00:55:54 Nous le voyons trop souvent dans l'actualité,
00:55:56 notamment depuis le 7 octobre.
00:55:58 Il est temps d'un sursaut, il est temps que la majorité
00:56:01 silencieuse se réveille.
00:56:03 Oui, mais comment ce soir ?
00:56:05 Il y a un sentiment de colère chez les Français juifs.
00:56:07 Je crois plus largement dans de larges parts de la société française.
00:56:11 Parce que c'est un acte antisémite de plus qui s'inscrit
00:56:13 dans une série depuis notamment le 7 octobre,
00:56:16 avec l'explosion du nombre d'actes antisémites
00:56:19 à laquelle on est assisté.
00:56:20 Et il y a le sentiment que la réponse sécuritaire
00:56:23 ne suffira pas, que la mobilisation des forces publiques
00:56:27 est importante, mais qu'elle sera insuffisante
00:56:29 pour contenir le phénomène incontestablement.
00:56:32 On a donc besoin d'une réponse de la société civile.
00:56:34 On a besoin que chacun des Français considère
00:56:36 qu'il a un rôle à jouer pour dénoncer un propos antisémite
00:56:39 quand il l'entend, pour décrypter aussi l'antisémitisme
00:56:42 comme il l'est, c'est-à-dire aujourd'hui,
00:56:43 cacher dans des propos haineux vis-à-vis de l'État d'Israël,
00:56:46 qui se nourrissent de la situation au Proche-Orient,
00:56:49 parce que le contexte dans lequel nous sommes aujourd'hui,
00:56:51 c'est effectivement un antisémitisme qui change de visage
00:56:55 régulièrement pour mieux se cacher aux yeux des gens.
00:56:58 Finalement, vous demandez effectivement au gouvernement
00:57:01 de continuer de vous protéger, mais pas seulement.
00:57:03 C'est à la majorité silencieuse que vous souhaitez vous adresser.
00:57:06 Bien sûr, je lance un appel à vos téléspectateurs.
00:57:09 Chacun à son niveau peut faire quelque chose.
00:57:11 On a tous autour de nous des moments, des personnes
00:57:16 à qui l'on peut s'adresser et à qui l'on peut dire
00:57:19 de prendre conscience de leurs propos.
00:57:21 Je suis stupéfait de voir aujourd'hui, par exemple,
00:57:23 sur les réseaux sociaux, que lorsqu'il y a un commentaire antisémite,
00:57:26 il n'y a personne souvent pour y répondre.
00:57:28 Il suffirait tout simplement que les uns et les autres
00:57:31 laissent un mot signal, évidemment, mais aussi répondent,
00:57:34 parce qu'il faut inverser le climat de terreur.
00:57:37 Aujourd'hui, l'acte de ce matin, il vient dire aux Juifs de France
00:57:40 qu'il faudrait qu'ils soient intimidés, qu'on vienne les menacer
00:57:43 en leur disant qu'ils n'auraient pas d'avenir ici.
00:57:45 C'est l'inverse qui doit se passer.
00:57:46 Il faut que collectivement, nous disions aux antisémites
00:57:48 que c'est eux qui n'ont pas d'avenir dans la société française.
00:57:50 Un lieu de culte attaqué, encore une fois, Louis Dragnel.
00:57:53 Les forces de l'ordre visées, obligées de faire usage de leurs armes.
00:57:57 Nous y reviendrons, encore une fois, là encore.
00:57:59 C'est tout un symbole de l'échec français.
00:58:02 Alors oui, c'est un symbole.
00:58:04 Je voulais simplement répondre une chose à Yonatan Arfi.
00:58:07 Je suis d'accord avec vous, il faut un sursaut collectif.
00:58:09 Mais en fait, parfois, j'ai aussi l'impression qu'on cherche
00:58:13 à trop responsabiliser les Français.
00:58:15 Et en fait, la vraie responsabilité, c'est celle de l'État.
00:58:18 C'est celle de ceux qui décident, ceux qu'on élit,
00:58:20 ceux qui votent nos lois.
00:58:22 Et moi, il y a beaucoup de choses actuellement,
00:58:24 et je pense que je ne suis pas le seul qui me choque.
00:58:26 Je vous prends quelques exemples très rapides.
00:58:28 Les manifestations pro-Palestine, avec des slogans antisémites
00:58:31 devant les universités, les collèges, les lycées, devant Sciences Po,
00:58:35 il y avait deux possibilités de gérer la situation en matière d'ordre public.
00:58:39 Il y avait, on laisse faire la manifestation illégale,
00:58:42 et ensuite, si le chef d'établissement demande l'utilisation de la police,
00:58:47 on utilise les moyens de police et de gendarmerie pour évacuer.
00:58:50 Il y a une autre possibilité qui aurait pu être utilisée,
00:58:52 c'était d'empêcher, dès lors qu'il y a un attroupement,
00:58:56 les gens de se regrouper et permettre à tous les étudiants
00:58:59 d'aller étudier librement et empêcher tous les slogans antisémites
00:59:03 d'être émis pendant des journées entières.
00:59:05 Et ça, c'est un choix que le gouvernement n'a pas fait
00:59:07 parce qu'ils ont peur de, notamment, la pression estudiantine.
00:59:11 Quand on voit que la France Insoumise fait des dérapages
00:59:15 quasiment toutes les semaines, quasiment tous les jours,
00:59:17 systématiquement, ce sont des délits, avec des propos antisémites,
00:59:23 plein de décideurs politiques pourraient attaquer en justice,
00:59:27 signaler, même saisir la justice au nom de l'article 40.
00:59:31 On a l'impression que ça passe.
00:59:33 Et tout ça, c'est dans le débat public.
00:59:35 Alors, moi, je suis d'accord avec vous,
00:59:36 oui, la société doit se responsabiliser,
00:59:38 mais au-dessus, on a une attente extrêmement forte.
00:59:41 Et en fait, ce que vous dites,
00:59:42 et c'est là où je vais répondre à votre question
00:59:44 sur le problème de l'antisémitisme,
00:59:46 ça peut se décliner sur tous les sujets,
00:59:48 et on a à concentrer cette semaine.
00:59:50 Ça a commencé avec les deux agents pénitentiaires
00:59:53 qui ont été assassinés.
00:59:54 On entend, la République ne doit pas céder,
00:59:56 on est des victimes, mais en fait,
00:59:57 ce que les Français attendent,
00:59:58 c'est le plan de bataille d'attaque du gouvernement
01:00:01 pour les protéger.
01:00:02 - Je vous coupe, Louis Dragnel,
01:00:03 puisque effectivement, il y a encore un rassemblement à Rouen
01:00:06 en ce moment, à Paris, place de la République,
01:00:09 également avec Annie Dalgo qui vient d'arriver sur place.
01:00:13 Mais maintenant, finalement, les rassemblements,
01:00:15 on sait faire en France, ça fait combien ?
01:00:17 - A pleurer et sortir des crayons, ça on sait faire.
01:00:19 - Quel plan de bataille, Yonatan Arfi et Gabriel Cluzel ensuite ?
01:00:22 Quel plan de bataille ?
01:00:23 - Là où je vous rejoins, c'est qu'il y a une demande d'abord
01:00:25 d'autorité dans notre pays incontestablement,
01:00:27 et en particulier sur ces sujets,
01:00:29 l'ad antisémitisme, puisqu'on en parle.
01:00:31 Il y a un sujet de fermeté républicaine nécessaire,
01:00:34 fermeté républicaine qui passe d'abord
01:00:36 par des sanctions pénales sur les actes antisémites.
01:00:39 Et l'une des difficultés que nous avons aujourd'hui,
01:00:41 c'est que nous sommes capables de donner le nombre
01:00:43 d'actes antisémites commis sur une année donnée,
01:00:45 mais incapables de communiquer clairement
01:00:47 sur le traitement judiciaire qui est fait de ces actes
01:00:49 par la suite. Peut-être que les peines sont sévères,
01:00:51 mais peut-être pas, mais nous sommes surtout incapables
01:00:53 de le dire très clairement, il y a besoin de ça
01:00:55 pour avoir de l'effet dissuasif de l'État de droit.
01:00:59 La deuxième chose, c'est qu'il faut aussi qu'il y ait
01:01:02 de la sanction sur les actes, les premiers actes,
01:01:05 les actes qui peuvent paraître les moins graves.
01:01:07 Je plaide pour l'établissement d'une amende civile
01:01:10 pour les propos antisémites, mais haineux de manière générale,
01:01:14 sur Internet. Lorsque vous téléchargez un film
01:01:16 de manière illégale, vous recevez une amende
01:01:18 avec Adopi. Il faut que nous ayons quelque chose
01:01:21 de similaire qui permette que la main de l'État
01:01:23 s'applique avec fermeté dès les premiers actes.
01:01:26 Ça sera pédagogique pour aider les gens à prendre conscience
01:01:30 de la gravité de leurs actes, mais surtout, ça permettra
01:01:32 d'avoir un caractère systématique parce qu'aujourd'hui,
01:01:34 c'est le sentiment d'impunité qui domine.
01:01:36 On le sait, l'anonymat sur Internet qui contribue beaucoup,
01:01:40 mais au-delà de ça, le sentiment que de toute façon,
01:01:42 la justice ne suivra pas.
01:01:43 - On entend Anne Hidalgo qui s'exprime en ce moment
01:01:47 en place de la République à Paris, idem à Rouen.
01:01:51 C'est vrai que ces prises de parole, on a le sentiment
01:01:54 de déjà-vu, Gabrielle Cluzel.
01:01:56 - On va de rassemblement républicain en marche blanche,
01:02:00 mais c'est une espèce d'acmé, une catharsis
01:02:05 pour essayer de faire quelque chose, finalement.
01:02:08 Mais en réalité, ça ne sert à rien.
01:02:10 Et moi, je crois que d'une certaine façon, on va dire
01:02:13 que symboliquement, c'est un geste, mais j'ai le sentiment
01:02:17 que c'est une façon de se dédouaner pour certains.
01:02:19 Nos politiques, quand ils participent à un genre
01:02:21 de rassemblement, ils se disent "j'ai fait quelque chose".
01:02:23 Mais le maire de Rouen, je termine simplement là-dessus,
01:02:27 je le rappelle encore une fois, a toujours milité
01:02:31 pour les personnes en situation d'OQTF, qu'elles puissent
01:02:34 rester en France, etc.
01:02:35 - Un décolonialiste.
01:02:36 - Là, il se trouve...
01:02:37 - C'est un décolonialiste, hein.
01:02:38 - Oui, mais il se trouve que le profil de celui qui a incendié
01:02:43 la synagogue est frappé d'OQTF.
01:02:46 Donc, pardon, mais je trouve qu'il y a une certaine
01:02:48 outrecuidance à se mettre ainsi.
01:02:50 - Ce profil, effectivement, un OQTF qui était connu,
01:02:53 qui était recherché, inscrit au fichier des personnes recherchées.
01:02:56 Nous allons en parler dans un instant sur CNews et Europa.
01:02:59 Une très courte pause.
01:03:00 A tout de suite sur nos deux antennes.
01:03:07 - De retour sur le plateau de Punchline, sur CNews et Europa.
01:03:10 Pour vous accompagner ce soir, Gabriel Cluzel, Véronique Jacquier,
01:03:14 Louis Draganel, Jonathan Arfi et le général Jacques Morel,
01:03:18 général de gendarmerie.
01:03:20 À la une, ce soir, l'attaque de la synagogue à Rouen
01:03:23 par un Algérien sous OQTF, après avoir tenté d'incendier
01:03:26 le lieu de culte, je vous le rappelle, il a ensuite foncé
01:03:29 sur les forces de l'ordre, forces de l'ordre qui ont riposté.
01:03:32 Donc, l'homme a été abattu.
01:03:33 Et c'est un énième acte antisémite qui s'est déroulé
01:03:36 sur le territoire français.
01:03:38 Deux rassemblements ce soir, l'un à Rouen, devant l'hôtel de ville
01:03:42 et l'un également à Paris, place de la République.
01:03:45 Je vous propose d'écouter Samuel Lejoyeux.
01:03:47 C'était, il y a quelques instants, le président de l'UEJF
01:03:51 qui répondait à notre journaliste sur place, Charles Baget.
01:03:54 - On a l'impression que chaque jour, on passe un stade dans l'horreur.
01:03:58 Mais pourtant, je crois qu'il faut une mobilisation citoyenne.
01:04:01 À chaque fois, jamais s'habituer à la haine,
01:04:04 jamais s'habituer à ces images terribles d'une synagogue brûlée.
01:04:08 Donc oui, ça crée de la peur.
01:04:10 Mais c'est justement en étant rassemblés, je crois,
01:04:13 en étant mobilisés, en recevant aussi du soutien
01:04:17 et de la mobilisation de partout, qu'on peut surpasser cette peur,
01:04:22 surmonter cette peur.
01:04:24 Nous ne leur offrirons pas notre peur en cadeau.
01:04:27 - Nous nous interrogeons, Véronique Jacquier,
01:04:29 sur l'efficacité de ces rassemblements citoyens
01:04:32 que l'on voit trop souvent en France ces dernières semaines, ces dernières années.
01:04:36 Samuel Lejoyeux le dit, c'est une mobilisation citoyenne qui est nécessaire.
01:04:40 Est-ce que vous rejoignez effectivement son constat ?
01:04:43 - Oui, évidemment, on ne peut pas être contre une mobilisation citoyenne.
01:04:46 Mais je pense que tous les Français ne se sentent pas forcément visés
01:04:49 par ce type de mobilisation, ne serait-ce que parce qu'ils se disent
01:04:52 "Je ne suis pas antisémite et dans ma famille, ce n'est pas un sujet".
01:04:55 Tout simplement.
01:04:56 Maintenant, on a parlé de fermeté républicaine.
01:04:58 Moi, je préférais qu'on parle de lucidité républicaine.
01:05:01 Souvenez-vous, il y a eu des émeutes en France
01:05:04 dans ce qu'on appelle les quartiers populaires en juillet 2023,
01:05:07 après la mort de Nahel.
01:05:10 On n'a jamais tiré les leçons fondamentalement de ces émeutes.
01:05:14 Depuis, j'ai interrogé des maires qui sont sur le terrain.
01:05:17 La situation est pire.
01:05:20 Elle est beaucoup plus explosive depuis le 7 octobre, depuis ce qui s'est passé.
01:05:24 Pourquoi ? Parce qu'il y a une population qui se sent un petit peu chauffée à blanc
01:05:28 et qui témoigne d'un antisémitisme décomplexé.
01:05:31 Est-ce qu'on a la réponse politique pour faire face à ce qui nous pend au nez ?
01:05:36 Et c'est explosif, je vous le dis.
01:05:38 Est-ce qu'on a la réponse politique ?
01:05:40 Bien sûr qu'on en a.
01:05:41 Bien sûr qu'on en a.
01:05:42 On est toujours en train de mettre des rustines.
01:05:44 On entend Gérald Darmanin, on entend le garde des Sceaux.
01:05:46 On n'entend pas, d'ailleurs, curieusement, Emmanuel Macron,
01:05:49 ni Gabriel Attal, finalement, tirer toutes les leçons.
01:05:53 On parle de djihadisme d'atmosphère.
01:05:55 On ne parle pas d'antisémitisme décomplexé d'atmosphère.
01:05:59 Or, en ce moment, en France, c'est ce à quoi nous assistons.
01:06:02 Deuxième chose, deuxième chose.
01:06:04 - Face à cela, pardonnez-moi, je vais vous dire une exactité.
01:06:06 On va continuer d'en parler.
01:06:07 Mais face à la situation que nous traversons, je vous propose d'écouter Enrico Macias.
01:06:11 Il s'exprimait ce matin, justement, chez Pascal Praud, en larmes,
01:06:15 en larmes face à ce constat terrible que nous traversons.
01:06:17 Écoutez-le.
01:06:18 - Je suis né en 1938.
01:06:21 C'était déjà le début de la guerre mondiale,
01:06:24 la Deuxième Guerre mondiale.
01:06:25 Ensuite, il y a eu la guerre d'Algérie.
01:06:27 Et maintenant, à la fin de mes jours,
01:06:29 je vois la France déchirée par cet antisémitisme qui me crève le cœur.
01:06:36 Évidemment, je vais chanter avec des larmes dans mon cœur.
01:06:44 Mais ces larmes vont être aussi les larmes de l'espérance,
01:06:49 parce qu'il ne faut pas sombrer dans le catastrophisme.
01:06:52 On va se relever de cette épreuve.
01:06:54 On va tous se relever.
01:06:56 Mais ce qui me ferait plaisir, c'est que pas seulement les Juifs
01:07:00 doivent combattre tout ça, c'est tout le monde,
01:07:03 les musulmans, les chrétiens, tous les Français de bonne volonté,
01:07:07 tous les Républicains doivent se lever contre cet antisémitisme,
01:07:12 cette méchanceté...
01:07:14 Antisémitisme pour rien, pour rien.
01:07:21 - La tristesse, la colère d'Enrico Macias face à un pays
01:07:25 qui semble avoir perdu l'une de ses devises,
01:07:28 Yonatan Harfi, la fraternité.
01:07:30 Quelle leçon tirer ?
01:07:32 Comment agir aujourd'hui pour retrouver cette fraternité française ?
01:07:36 - D'abord, je veux saluer l'émotion qui se dégage du témoignage
01:07:40 d'Enrico Macias et qui dit tellement fortement
01:07:43 ce que beaucoup de Français juifs ressentent.
01:07:46 On a deux peurs.
01:07:48 La peur de l'antisémitisme et la peur qu'une partie
01:07:51 de nos concitoyens ne nous comprenne pas.
01:07:54 - La peur d'être abandonnés ?
01:07:56 - La peur d'être isolés face à ce défi-là.
01:07:59 Je sais que ce n'est pas le cas.
01:08:01 Une grande majorité de nos concitoyens sont avec nous
01:08:04 dans ce combat contre l'antisémitisme qui se nourrit
01:08:07 de l'ISRAEL, de l'islamisme, du complotisme.
01:08:10 Il faut que nous soyons tous ensemble dans ces combats-là.
01:08:14 Je suis très ému en écoutant Enrico Macias
01:08:17 et il dit avec ces mots le continuum qu'il y a
01:08:20 dans l'histoire juive entre les grandes épreuves
01:08:23 qu'ont été les différentes vagues d'antisémitisme
01:08:26 et les préjugés antisémites restent les mêmes,
01:08:29 se transmettent et évoluent.
01:08:31 - A plusieurs reprises, le président de la République
01:08:34 a pointé du doigt la Russie comme principale menace
01:08:37 pour l'Europe, menace de mort.
01:08:39 Même, c'était ses mots, Gabriel Cluzel.
01:08:42 Alors oui, il est évident que cette menace existe.
01:08:45 Mais qu'est-ce qui est en question en ce moment même
01:08:48 sur notre sol ?
01:08:49 - C'est une guerre, vous avez raison,
01:08:51 et personne en réalité ne veut la voir.
01:08:53 Moi, je vois que les gens sont tout prêts à se rassembler,
01:08:56 à déplorer, mais on ne peut pas pleurer
01:08:59 sur sa propre incurie.
01:09:01 Or, le fait est qu'on a érigé un principe de précaution
01:09:04 pour tout, sauf en matière migratoire.
01:09:07 Ça fait des dizaines d'années qu'on parle d'antisémitisme,
01:09:10 mais on pointe du doigt l'extrême droite,
01:09:13 l'extrême droite, l'extrême droite,
01:09:15 et on n'a pas vu arriver un antisémitisme
01:09:17 qui pourtant, évidemment, allait logiquement arriver
01:09:21 avec l'immigration comme cheval de Troie,
01:09:23 parce que des ressortissants de pays
01:09:25 où règne un antisémitisme d'atmosphère,
01:09:28 disons-le, ne vont pas s'en débarrasser
01:09:31 à la frontière par l'opération du Saint-Esprit.
01:09:33 Donc, cela, on aurait pu l'anticiper,
01:09:35 et on ne l'a pas fait.
01:09:37 Je rappelle qu'aujourd'hui, celui qui est accusé
01:09:41 d'avoir incendié, enfin, qui a incendié une synagogue,
01:09:45 est un Algérien frappé de QTF.
01:09:48 Et le premier mort en France du fait du conflit à Gaza,
01:09:54 ce n'est pas un Juif, mais néanmoins,
01:09:56 c'est dans ce contexte-là qu'il est mort, Dominique Bernard.
01:09:58 Il a été frappé par quelqu'un qui était issu d'une famille,
01:10:01 elle aussi frappée de QTF, que les associations
01:10:03 anti-migrants n'avaient pas voulu laisser partir.
01:10:05 Donc, à un moment, il va peut-être falloir faire
01:10:08 l'éthiologie de cet antisémitisme
01:10:09 et arrêter de se voiler la face et de se lamenter
01:10:12 sans vouloir regarder ce qui se passe dans notre pays.
01:10:14 Mais est-ce que vraiment, demain, nous aurons des annonces fortes
01:10:17 concernant notamment les OQTF ?
01:10:19 Nous en doutons, tant nous en parlons régulièrement sur ce plateau.
01:10:21 On ne les a pas eues hier.
01:10:22 Gabriel Cluzel a raison.
01:10:24 On verse tous des larmes de crocodile matin, midi et soir.
01:10:27 Et il y a plein de gens qui en ont marre de pleurer
01:10:29 parce qu'en fait, on voit que ça ne sert à rien.
01:10:31 Il y a le vieil adage "Aide-toi, le ciel t'aidera".
01:10:34 Je pense que là, il faut simplement prendre nos responsabilités
01:10:38 et décider.
01:10:39 Et moi, c'est ça que je pense qu'il y a beaucoup de Français
01:10:42 qui se retrouvent là-dedans.
01:10:43 Quand ils entendent les propos des responsables politiques
01:10:46 qui sont aux manettes, aux commandes du gouvernement,
01:10:48 ils en ont marre d'entendre "La République est attaquée,
01:10:51 la République est bafouée".
01:10:52 Maintenant, ce qu'ils veulent, c'est entendre un plan d'attaque,
01:10:54 un plan de combat.
01:10:55 Le plan de bataille, comme vous disiez, il y a un instant, vous dragnez.
01:10:57 Annie Dalgo, la maire de Paris, s'est exprimée il y a un instant
01:11:00 en place de la République.
01:11:01 Je vous le rappelle, il y a un rassemblement citoyen
01:11:04 après cette attaque de la synagogue à Rouen.
01:11:06 On écoute la maire de Paris.
01:11:08 Il est hors de question qu'on se taise et qu'on laisse passer
01:11:12 de tels événements.
01:11:13 Et je le dis aujourd'hui à la communauté juive qui est attaquée
01:11:17 à travers cette tentative d'incendie d'une synagogue à Rouen,
01:11:22 je leur dis "Vous êtes à Paris, chez vous, en France, chez vous,
01:11:27 et nous, les élus, nous serons ce rempart pour protéger ensemble,
01:11:33 vous protéger, se protéger, parce qu'en protégeant et en tenant
01:11:38 ces propos, je protège les valeurs républicaines également".
01:11:41 Nous pouvons se filianer, Véronique Jacquier, qu'effectivement,
01:11:44 les Français de confession juive sont Français et s'ils sont
01:11:47 chez eux, c'est une évidence.
01:11:49 D'une part, mais qu'elles soient obligées de le dire,
01:11:51 c'est un peu inquiétant.
01:11:53 C'est quand même très inquiétant, cette mode chez les politiques
01:11:56 d'être en permanence dans le commentaire.
01:11:58 Il faudrait rappeler à madame la maire de Paris quand même
01:12:01 le nombre de personnes de confession juive qui ont dû partir
01:12:05 de la Seine-Saint-Denis, le nombre de Français d'ailleurs
01:12:08 qui ont fait leur allié en Israël parce qu'ils ne se sentaient
01:12:11 plus protégés dans notre pays.
01:12:13 Ça, c'est une chose.
01:12:14 Maintenant, Gérald Darmanin a promis de décorer le policier
01:12:18 qui a tué cette personne algérienne sous OQTF.
01:12:22 Rappelons qu'il pourrait prendre peut-être des mesures
01:12:25 très très fortes par rapport aux pays qui sont concernés
01:12:28 par tous les OQTF qui commettent des méfaits ou des crimes
01:12:32 dans notre pays.
01:12:33 Quid des accords avec l'Algérie qui datent de 1968 ?
01:12:38 Qu'est-ce qu'on fait ?
01:12:39 Plusieurs hommes politiques, dont Edouard Philippe,
01:12:41 ont dit qu'ils voulaient les renégocier, les mettre sur la table.
01:12:44 Bon, on n'entend plus parler.
01:12:46 Il y a les Pays-Bas qui viennent de décider de renforcer
01:12:51 la maîtrise de leur politique d'asile et de leur politique migratoire.
01:12:56 C'est une coalition de droite qui est au pouvoir.
01:12:59 Il y a le Danemark qui fait la même chose.
01:13:01 Quand est-ce qu'en France, on a un gouvernement qui nous dit
01:13:03 "Allez, on passe à la vitesse supérieure, maintenant il y a
01:13:06 non-assistance à citoyens en danger, qu'ils soient juifs ou non."
01:13:10 Et c'est vrai que ce qui est terrible, Yonathan Arfi,
01:13:12 c'est qu'aujourd'hui, des Français de confession juive,
01:13:15 de plus en plus, c'est un constat, vous allez nous le dire,
01:13:17 très certainement que vous le faites, souhaitent quitter
01:13:19 le territoire français pour aller en Israël,
01:13:22 alors que le bon sens voudrait que ce soient les personnes
01:13:25 sous OQTF qui quittent le territoire français.
01:13:28 Évidemment, c'est d'abord aux personnes antisémites
01:13:32 de partir et pas aux Juifs de devoir quitter la France.
01:13:36 Il y a eu, on le sait, depuis maintenant plus de 20 ans,
01:13:40 un accroissement progressif du nombre de Juifs
01:13:42 qui ont quitté la France parce qu'ils se sentaient vivre
01:13:46 sous la menace de l'antisémitisme.
01:13:47 Alors, il y a beaucoup de facteurs, mais il n'empêche
01:13:49 que cet antisémitisme a été le moteur du départ
01:13:51 de beaucoup de Français juifs vers Israël, vous l'avez rappelé.
01:13:54 Moi, ce qui m'importe aussi, c'est de rappeler
01:13:57 à quel point ça pèse dans le quotidien des Français juifs.
01:14:01 Vous savez, même quand on n'est pas directement attaqué,
01:14:03 le climat de terreur que ça fait peser,
01:14:06 l'intimidation collective qui pèse sur les Français juifs
01:14:09 à cause de ces actes, elle produit beaucoup d'effets,
01:14:11 avec notamment parfois une forme d'effacement,
01:14:15 la tentation dans les familles d'enlever les étoiles de David
01:14:18 de tour du coude, de ne plus mettre la mézouza,
01:14:21 ce petit objet, à l'entrée de la maison,
01:14:24 et de le mettre plutôt à l'intérieur plutôt qu'à l'extérieur.
01:14:26 Ce que ça produit, c'est au fond un effacement progressif
01:14:30 des Juifs de la société publique.
01:14:33 Et ça, c'est quelque chose qui, moi, m'inquiète énormément
01:14:36 et qu'il est hors de question, effectivement,
01:14:38 d'offrir un trophée aux antisémites.
01:14:39 Et pour cela, effectivement, il faudrait un plan de bataille
01:14:42 pour reprendre les mots de Louis Dragnel.
01:14:44 En tout cas, pour revenir sur les faits, vous le savez,
01:14:47 le policier qui a fait usage de son arme avait 24 ans.
01:14:51 C'était un policier adjoint, un policier qui était sous contrat,
01:14:54 sous contrat de 3 ans.
01:14:56 Et Gérald Darmanin l'a annoncé, il sera décoré.
01:14:58 Écoutez-le.
01:14:59 Mon travail, c'est de soutenir des forces de l'ordre courageuses
01:15:03 qui font face à une violence exacerbée dans notre pays.
01:15:06 Et que personnellement, j'en ai marre, comme beaucoup de Français,
01:15:09 des critiques contre la police.
01:15:11 Je suis le ministre de l'Intérieur de la Fermeté.
01:15:13 Et bien sûr, ils doivent répondre de leurs actes,
01:15:15 comme tous les fonctionnaires devant la justice qui est indépendante,
01:15:18 qui fait ses enquêtes.
01:15:19 Mais j'ai le droit d'avoir mon opinion pour dire que
01:15:21 quand on est un jeune policier qui s'engage à 24 ans pour la République,
01:15:24 qui était policier adjoint, donc voilà, un jeune adulte
01:15:28 qui se lève très tôt le matin, met l'uniforme de la République,
01:15:32 a envie de protéger ses concitoyens, était dans sa rue,
01:15:36 comme chacun des policiers était dans sa rue.
01:15:38 Je rappelle que d'ailleurs, il y avait dans cet équipage un chef
01:15:41 qui a fait son travail de chef avec ses hommes
01:15:43 et qui a, lorsque cette personne est arrivée avec un couteau,
01:15:48 à quelques centimètres de lui, utilisé son arme administrative.
01:15:50 Je pense qu'il a fait son travail.
01:15:52 Et que plutôt que, comme je l'ai pu voir depuis ce matin dans les déclarations,
01:15:56 se poser des questions pour savoir pourquoi cette personne a été neutralisée par la police,
01:15:59 on devrait féliciter cette personne.
01:16:01 C'est pour ça que, ayant marre de ce procès systématique
01:16:03 contre les forces de l'ordre, j'ai décidé désormais de décorer ce policier.
01:16:07 Général Jacques Morel, est-ce que vous voyez un changement de posture
01:16:12 de la part du ministre de l'Intérieur ?
01:16:14 On l'entend, j'en ai marre que les policiers soient toujours montrés du doigt,
01:16:17 qu'ils doivent toujours expliquer pourquoi ils ont fait usage de leurs armes.
01:16:20 C'est effectivement un changement aujourd'hui.
01:16:23 En effet, le ministre dit d'ailleurs que dès ce matin,
01:16:26 il y avait déjà des polémiques sur les raisons pour lesquelles
01:16:29 cet individu, cet assaillant-là, avait été neutralisé.
01:16:34 Les gens ne se rendent pas compte que,
01:16:37 si vous êtes tout seul face à un individu qui est dans cet état-là,
01:16:43 vous devez prendre la décision.
01:16:45 Un quart de seconde ?
01:16:46 Voilà, vous n'avez pas le temps d'évaluer.
01:16:49 Vous êtes tout seul face à cette décision d'ouvrir le feu.
01:16:53 C'est très difficile et le soutien du ministre de l'Intérieur
01:16:57 dans ces conditions-là aux policiers et aux gendarmes, il est attendu.
01:17:01 Bon, après, il y a la justice qui va décortiquer les circonstances
01:17:06 de cette intervention, mais en tous les cas, le ministre de l'Intérieur,
01:17:09 c'est normal qu'il soit là et qu'il soutienne ses troupes.
01:17:12 Et on revient sur cette attaque dans un instant, mais avant,
01:17:14 il est 18h31 sur CNews et Europe 1.
01:17:18 Miquel Dos Santos nous a rejoint. Le Flash Info avec vous, Miquel.
01:17:21 L'auteur de l'incendie dans la synagogue de Rouen
01:17:27 était inscrit au fichier des personnes recherchées.
01:17:30 Selon le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
01:17:32 l'homme d'origine algérienne, était visé par une obligation
01:17:35 de quitter le territoire après s'être vu refuser
01:17:37 un titre de séjour pour étrangers malades.
01:17:40 Une OQTF non exécutable car un recours avait été engagé
01:17:43 devant les juridictions administratives.
01:17:46 En Nouvelle-Calédonie, l'état d'urgence a permis un retour au calme,
01:17:49 sauf dans certains quartiers de Nouméa.
01:17:51 Selon les autorités locales, trois quartiers défavorisés,
01:17:54 à majorité kanak, restent aux mains de centaines d'émetiers
01:17:57 qui sont notamment à l'origine d'affrontements
01:17:59 avec les forces de l'ordre.
01:18:01 Désormais, les Calédoniens cherchent à se ravitailler,
01:18:03 mais la situation est loin d'être aisée.
01:18:05 Beaucoup de commerces ont été pillés ou encore incendiés.
01:18:08 Et puis enfin, l'armée israélienne annonce avoir trouvé
01:18:11 et rapatrié les corps de trois otages.
01:18:13 Shani Louk, Hamid Bouzkila et Itza Gelerenter
01:18:16 avaient été brutalement assassinés lors de l'attaque
01:18:19 du festival de musique Nova le 7 octobre dernier.
01:18:21 Selon Daniel Aghari, porte-parole de Tsal,
01:18:23 leurs corps avaient été ensuite emmenés par le Hamas
01:18:26 dans la bande de Gaza.
01:18:28 - Merci, Michael Dos Santos, que nous retrouverons à 19h
01:18:31 pour un nouveau point complet sur l'actualité.
01:18:33 Je vous propose de faire un détour par Rouen.
01:18:36 À présent, vous le savez, un rassemblement citoyen
01:18:39 se tient actuellement après l'attaque de la synagogue
01:18:42 par un Algérien sous OQTF.
01:18:44 C'était donc ce matin.
01:18:45 Nous allons retrouver Régine Delfour et Olivier Gangloff.
01:18:47 Régine, il y a une prise de parole qui vient de se terminer.
01:18:50 C'est bien cela ?
01:18:52 - Oui, absolument, Olivier.
01:18:55 Il y a une prise de parole du maire de Rouen,
01:18:57 Nicolas Meillère-Rossignol.
01:18:59 Il a notamment dit que Rouen ne sera jamais une ville
01:19:04 de silence ni d'indifférence.
01:19:06 Il a même cité Martin Luther King.
01:19:09 "Vivre ensemble comme des frères et des sœurs".
01:19:12 Il y a eu ce rassemblement républicain voulu par le maire
01:19:16 pour être en soutien de la communauté juive
01:19:19 attaquée aujourd'hui ce matin avec cet incendie
01:19:23 dans la synagogue.
01:19:25 Plusieurs centaines de personnes sont encore présentes
01:19:28 à l'issue de cette prise de parole.
01:19:30 Il y a eu aussi une prise de parole du procureur
01:19:32 de la République de Rouen saluant le travail des policiers.
01:19:36 A l'issue de ces deux prises de parole,
01:19:38 une minute de silence, puis la marseillaise a été entonnée.
01:19:42 Beaucoup de Rouenais nous ont fait part de leur émotion
01:19:46 et du besoin d'être présents aujourd'hui à 19h30.
01:19:50 Il y aura l'office du Shabbat prévu dans cette synagogue
01:19:54 même si elle a brûlé en partie.
01:19:56 Merci Régine, Régine Delfoy avec Olivier Ganglove.
01:20:00 A Rouen, Louis Dragnel, hier soir vous étiez sur ce plateau
01:20:04 et c'est l'hommage aux deux agents pénitentiaires
01:20:08 que vous couvriez, que vous décryptiez.
01:20:11 Ce soir, un nouveau rassemblement.
01:20:13 La semaine a été terrible et très symbolique finalement.
01:20:16 La semaine horribilis.
01:20:17 Et même on peut la politiser pour Emmanuel Macron.
01:20:20 Elle devait très bien commencer.
01:20:21 Ça a commencé par "Tous France", la force d'Emmanuel Macron.
01:20:25 Un milliard d'euros d'investissement en France.
01:20:28 Et puis elle se termine par "Le talent d'Achille" d'Emmanuel Macron.
01:20:31 C'est-à-dire "Leur égalien".
01:20:32 Ça s'est passé en trois temps.
01:20:34 Premier temps, les deux agents pénitentiaires
01:20:37 qui sont assassinés froidement à l'arme de guerre
01:20:41 au péage dans l'heure dont on a parlé.
01:20:44 Là, c'est vraiment l'illustration de l'effondrement de la justice
01:20:48 et face aux narcotrafiquants.
01:20:51 Deuxième étape, c'est ce qui s'est passé en Nouvelle-Calédonie
01:20:55 avec des moyens qui n'ont pas été envoyés à temps sur place.
01:20:59 Et nous en parlerons dans un instant.
01:21:01 Là, c'est l'illustration de l'affaiblissement de l'autorité de l'État.
01:21:04 Et ça se termine tragiquement ce matin
01:21:07 par cette attaque dans une synagogue.
01:21:10 Et on revient sur le terreau de tout ce qui ne va pas bien en France
01:21:14 à travers cette explosion de l'antisémitisme.
01:21:17 C'est vrai que c'est une semaine apocalyptique
01:21:20 à la fois d'un point de vue de ce qui s'est passé, parce que c'est tragique,
01:21:23 et puis d'un point de vue politique et de ce que ça dit de l'état de notre pays.
01:21:26 Et un message ce soir de Jonathan Arfi sur CNews et Europe 1.
01:21:31 Vous attendez que ce qu'on appelle la majorité silencieuse
01:21:35 sorte finalement de son silence aujourd'hui avant de vous libérer.
01:21:39 Oui, je demande que chacun des Français considère
01:21:43 que le combat contre l'antisémitisme est un combat pour lui aussi
01:21:46 parce qu'on le sait, l'antisémitisme commence avec les Juifs,
01:21:49 il n'arrive jamais aux Juifs.
01:21:51 Ce n'est pas uniquement la condition des Français Juifs qui est en jeu,
01:21:54 mais bien la capacité de notre République à se tenir debout.
01:21:57 Voilà l'appel que je voulais lancer ce soir.
01:21:59 Jonathan Arfi, président du CRIV.
01:22:01 Merci d'avoir été avec nous sur CNews et Europe 1.
01:22:04 Nous marquons une très courte pause.
01:22:06 Dans un instant, nous allons revenir sur la situation en Nouvelle-Calédonie.
01:22:09 Et un constat, les témoignages concernant le racisme anti-blanc
01:22:13 se sont multipliés ces dernières heures.
01:22:16 On en parle dans un instant.
01:22:19 De retour dans Punchline sur CNews et Europe 1.
01:22:23 Bienvenue si vous nous rejoignez.
01:22:25 Pour vous accompagner, Gabriel Cluzel, journaliste.
01:22:27 Véronique Jacquet, journaliste également.
01:22:29 A vos côtés, Louis Draguenel, journaliste politique.
01:22:31 Et Jacques Morel, général de gendarmerie,
01:22:33 ancien patron de la section de recherche de Versailles.
01:22:36 Je vous propose à présent de revenir sur la situation en Nouvelle-Calédonie.
01:22:39 Alors stabilisée et plus calme selon les autorités.
01:22:42 Reste que des zones sont encore à reconquérir.
01:22:45 Ce sera le rôle des renforts qui arrivent sur place.
01:22:48 Et les témoignages en tout cas se succèdent avec un quotidien
01:22:51 toujours très compliqué, comme nous l'expliquent ces habitants sur place.
01:22:54 On les écoute.
01:22:56 On se sent quand même un peu plus soutenus.
01:22:58 On sait maintenant qu'il y a l'armée qui est arrivée en nombre sur le territoire.
01:23:03 Donc quelque part ça nous rassure.
01:23:06 Après on n'a pas l'impression que de l'autre côté ça calme les choses.
01:23:14 Malgré les appels au calme timide de l'autre camp,
01:23:18 on a l'impression qu'ils sont partis sur un rythme de rouleaux compresseurs
01:23:23 et qu'ils veulent vraiment découdre.
01:23:25 Donc c'est ça qui fait un peu peur.
01:23:27 On s'inquiète plus pour le moment sur le ravitaillement par exemple,
01:23:31 pour se nourrir, etc.
01:23:33 Dans les magasins, là il n'y a plus rien.
01:23:36 Il y a des fils interminables parce qu'ils font rentrer au compte-gouttes
01:23:40 quand les magasins ouvrent.
01:23:41 Il y a des fils interminables, mais on arrive dans le magasin
01:23:43 et les rayons sont vides.
01:23:45 Donc ça c'est inquiétant.
01:23:47 Sur notre barrage, on a été attaqué au cocktail Molotov.
01:23:49 Pour dire la vérité, le deuxième jour, on est parti en expédition
01:23:55 dans les marinas de Nouméa chercher de l'essence sur les annexes des bateaux
01:24:00 pour pouvoir nous aussi préparer des cocktails Molotov
01:24:03 puisqu'on n'a plus accès aux stations de service.
01:24:05 A la fin des premières 48 heures, on a répondu à une attaque par des cocktails Molotov.
01:24:09 Ils ont fini par comprendre qu'on ne lâcherait pas
01:24:11 et que la situation était difficile pour eux aussi.
01:24:15 On a eu une demande de trêve de la partie en face de nous
01:24:18 et donc ça s'est apaisé à partir de ce moment-là.
01:24:21 Nous entendons donc à quel point la situation est compliquée
01:24:24 après quatre nuits de violentes contestations.
01:24:27 Je vous rappelle ce triste bilan, cinq personnes tuées,
01:24:30 l'armée qui est déployée, plus de 1000 forces de l'ordre attendues,
01:24:34 très clairement Général Jacques Morel.
01:24:37 Tout cela est le signe d'une situation de guerre.
01:24:40 On peut parler de situation de guerre, ce ne sont pas des émeutes
01:24:43 comme nous avons pu nous connaître ici en métropole.
01:24:46 On peut parler de guerre civile puisque si vous voulez,
01:24:50 effectivement les assaillants sont des gens qui appartiennent
01:24:55 à la population de la Nouvelle-Calédonie,
01:24:58 qui sont là, ce n'est pas des troupes constituées,
01:25:02 si vous voulez, c'est des gens qui sont armés
01:25:05 de par leur goût pour la chasse, nous dit-on,
01:25:10 mais avec une densité très importante.
01:25:13 Les forces de l'ordre ont été prises de court
01:25:16 parce qu'on ne s'attendait pas à ce que cette situation
01:25:19 s'enflamme comme ça en Nouvelle-Calédonie.
01:25:21 Maintenant, avec les renforts qui ont été amenés,
01:25:25 on peut juger que la force est suffisante pour ramener le calme.
01:25:29 Cela paraît d'ailleurs être le cas,
01:25:31 permettre aux gens qui ont été engagés dès le départ de se reposer
01:25:34 et que des troupes un peu fraîches prennent le relais
01:25:37 pour calmer ces jeunes excités et voir quelles réponses
01:25:44 les politiques vont devoir amener maintenant
01:25:46 pour ramener le calme définitivement.
01:25:49 Il y a la réponse politique, donc la riposte sur le terrain.
01:25:53 Louis Dragnel, on parle d'un peu plus de 1000 forces de l'ordre en renfort.
01:25:58 Est-ce qu'on a les moyens, si la situation dégénère encore,
01:26:01 d'envoyer davantage d'hommes de forces de l'ordre ?
01:26:04 En raison de l'organisation de la préparation des Jeux olympiques,
01:26:07 pas tellement plus.
01:26:08 C'est la raison pour laquelle on n'a envoyé que 1000 policiers et gendarmes supplémentaires.
01:26:12 Il faut bien avoir à l'esprit qu'il y a actuellement
01:26:15 1600-1700 policiers et gendarmes en Nouvelle-Calédonie.
01:26:18 Ce ne sera pas 1700 plus 1000.
01:26:20 Les 1000 qui arrivent vont tout simplement permettre,
01:26:23 ce qu'a expliqué le général, à ceux qui sont sur place de pouvoir dormir
01:26:27 parce que ça fait plusieurs nuits d'affilée en enchaînant les journées,
01:26:31 que les policiers et les gendarmes sur place font tout ce qu'ils peuvent,
01:26:34 n'ont pas du tout un rythme normal.
01:26:37 Donc voilà, la situation reste quand même tendue sur place.
01:26:40 Mais les remontées qu'on a depuis la Nouvelle-Calédonie,
01:26:44 c'est que l'effet du couvre-feu et un certain nombre de mesures
01:26:48 qui sont mises en place fait un peu baisser la pression et globalement,
01:26:52 en tout cas, je ne vais pas m'engager sur Mme Solay,
01:26:56 mais la situation semble s'apaiser,
01:26:59 ce qui ne veut pas pour autant dire que tout est réglé,
01:27:01 parce que l'état aujourd'hui de l'île,
01:27:04 les habitants qu'on entend, vous entendez les témoignages tout à l'heure,
01:27:08 ils parlent de destruction totale de certaines entreprises.
01:27:11 Ce n'est pas uniquement des pillages,
01:27:13 même les bâtiments ont été complètement détruits.
01:27:16 Donc il y aura un plan de reconstruction de l'île
01:27:18 qui va devoir être mis en place ensuite.
01:27:20 – C'est vrai qu'on a vu de véritables chutes de guerre.
01:27:22 – Il faut imaginer que tout ça va être dans un temps très long.
01:27:24 Et puis simplement un petit détail,
01:27:26 c'est que les policiers et gendarmes qui se sont envoyés sur place,
01:27:28 pour l'instant on leur a dit qu'ils étaient envoyés là-bas pendant trois semaines.
01:27:32 Donc c'est aussi, ça permet de se faire une idée à Paris
01:27:36 du temps que prendra le rétablissement réel de l'ordre public.
01:27:41 – Parce qu'effectivement, peut-être un moment général,
01:27:43 trois semaines, ce n'est pas rien.
01:27:45 Quand vous prévoyez des renforts pour trois semaines,
01:27:48 cela veut dire qu'il y a encore beaucoup de zones à aller reconquérir.
01:27:52 – Oui, et puis je crois qu'il ne faut pas montrer, si vous voulez,
01:27:55 que ces gens-là sont venus juste pour faire un aller-retour,
01:27:58 montrer la force et s'en aller.
01:28:00 Il faut permettre aux gens qui sont implantés là-bas,
01:28:03 il y a 600 gendarmes qui sont implantés en Nouvelle-Calédonie,
01:28:08 il faut que ces gendarmes puissent reprendre leur autorité,
01:28:12 que le dispositif refonctionne, que tous les réseaux soient rétablis
01:28:18 et que les gens qui ont été interpellés ou vont être interpellés,
01:28:24 parce que comme dans toute manifestation violente comme ça,
01:28:28 il y a des images vidéo, il y a maintenant des opérations,
01:28:30 c'est le judiciaire qui va aussi reprendre sa place derrière ces manifestations,
01:28:35 puisqu'il va falloir aller arrêter les gens qui ont tué ce gendarme,
01:28:39 il va falloir aller arrêter les gens qui ont tiré sur les forces de l'ordre,
01:28:44 ça va prendre du temps et ça ne peut se faire qu'avec des forces à la hauteur des enjeux.
01:28:49 Alors toujours est-il que les langues se délient depuis le début de l'insurrection,
01:28:54 des témoignages qui se multiplient pour parler d'une réalité en Nouvelle-Calédonie,
01:28:59 cette réalité c'est le racisme anti-blanc.
01:29:01 Voyez ce sujet signé Maxime Legay, nous en parlons ensuite.
01:29:04 La Nouvelle-Calédonie, à feu et à sang,
01:29:09 et des métropolitains qui prennent la parole
01:29:11 pour dénoncer les discriminations dont ils sont victimes.
01:29:14 On nous menace, on veut tuer, on veut tuer du blanc.
01:29:17 Ceux qui sont visés c'est les métropolitains qui viennent de France,
01:29:22 mais le problème c'est qu'il y a des Calédoniens,
01:29:25 et c'est jamais assez, c'est jamais des générations depuis assez de temps.
01:29:28 Il y a vraiment un racisme mais on ne sait pas pourquoi.
01:29:32 Pour le géopolitologue Hervé Ganad,
01:29:34 cette racialisation du conflit est la cause de phénomènes multiples.
01:29:38 Ce racisme anti-blanc provient à la fois des débuts de la colonisation,
01:29:43 de l'arrivage de personnes émigrées, de travailleurs pour l'exploitation du nickel,
01:29:48 et troisièmement il y a une notion revancharde du passé, du présent et du futur.
01:29:55 Et tout ça, ça fait un patchwork et une sorte de volcan très éruptif.
01:30:00 Selon les chiffres des derniers recensements,
01:30:02 la part des Kanaks représente 41,2% de la population totale,
01:30:07 contre 24% pour la communauté européenne.
01:30:10 Alors dans ce contexte, ce sondage CNews Europe, le JDD, publié aujourd'hui,
01:30:17 57% des Français considèrent que les émeutes en cours en Nouvelle-Calédonie manifestent un racisme anti-blanc.
01:30:24 D'ailleurs il est intéressant de noter dans ce sondage
01:30:26 que les personnes affiliées aux partis centristes, tels que Renaissance,
01:30:29 présentent des opinions assez similaires à celles des partis de droite,
01:30:32 comme le Rassemblement national.
01:30:33 Véronique Jacquier, ce racisme anti-blanc sur l'île en Nouvelle-Calédonie,
01:30:38 où puissent ses racines selon vous ?
01:30:40 Vous connaissez un peu la Nouvelle-Calédonie ?
01:30:42 Oui, je connais un peu la Nouvelle-Calédonie, je ne suis pas une spécialiste,
01:30:45 mais j'ai eu l'occasion d'y aller et surtout d'y rester assez longtemps.
01:30:48 Il puissent ses racines tout simplement parce que les Kanaks sont le peuple originel
01:30:53 et que les Blancs, ce qu'on appelle les Kaldosh, qui viennent de France,
01:30:58 sont installés depuis 150 ans.
01:31:00 Ce sont deux communautés finalement qui cohabitent, qui se tolèrent.
01:31:04 Il y a une marginalisation de la communauté Kanak, disons quand même les choses.
01:31:09 Elle n'est pas aux manettes de ce qui est économique,
01:31:12 elle n'est pas non plus aux manettes de ce qui est politique
01:31:14 et elle est géographiquement cantonnée au nord de l'île,
01:31:17 notamment le fief des Kanaks s'appelle Yengen, et aux îles Loyauté, Marais, Lifou et Ouvea.
01:31:25 Ouvea, où souvenez-vous en 88, il y a eu le massacre d'Ouvea,
01:31:29 c'est-à-dire des indépendantistes qui avaient pris en otage une vingtaine de gendarmes.
01:31:32 Ça s'était soldé par la mort de 19 indépendantistes et la mort aussi de deux gendarmes.
01:31:37 Ça avait été incroyablement violent.
01:31:39 C'est à partir de cet épisode sanglant qu'on avait mis sur pied les accords de Nouméa
01:31:44 où on avait dit on se donne 25 ans pour trouver une solution,
01:31:47 pour faire en sorte que ces peuples arrivent à vivre ensemble
01:31:50 puisqu'on sait qu'ils ne vivent pas ensemble.
01:31:52 Les Blancs sont majoritairement cantonnés mais installés à Nouméa.
01:31:58 Et d'ailleurs oui, il y a un racisme anti-blanc
01:32:00 puisque ce sont des commerces tenus par des Blancs qui ont été visés.
01:32:05 Et les Kanaks n'en font pas mystère.
01:32:07 Mais les Kanaks, un, sont en minorité,
01:32:09 et deux, disent on ne veut pas se voir dépossédés de ce qui est notre identité culturelle.
01:32:14 Bon, cela dit, depuis plus de 150 ans, il y a deux identités
01:32:18 qui culturellement ont pris possession chacun d'un territoire.
01:32:21 Et qui, quand la politique est bien faite, arrivent à se parler et à dialoguer.
01:32:25 C'est quand même ce qui s'est passé pendant 25 ans.
01:32:27 Là, moi, je pense que le problème est politique
01:32:29 et qu'il faut trouver des interlocuteurs pour faire en sorte que la paix revienne.
01:32:33 Mais effectivement, il y a quand même une nouveauté, me semble-t-il, Gabriel Cluzel.
01:32:37 Il était encore impensable de parler de racisme anti-blanc sur le territoire français
01:32:42 il y a peu de temps, quelques années.
01:32:44 Nous entendons ces témoignages aujourd'hui, ces langues se délier.
01:32:48 Comment vous le comprenez ? Est-ce que cela révèle quelque chose en particulier ?
01:32:51 Oui, les langues se délient du citoyen moyen, si j'ose dire.
01:32:54 Mais en revanche, je trouve que ça a très peu d'écho dans le monde politique.
01:32:58 Nous sommes en France, la Nouvelle-Calédonie, c'est la France.
01:33:01 Nous avons des gens qui sont terrés chez eux, qui ont peur
01:33:04 parce qu'ils pensent qu'ils seront caillassés parce qu'ils sont blancs.
01:33:07 Je vous demande.
01:33:08 Moi, je veux bien écouter toutes les excuses du monde.
01:33:10 C'est le peuple originel, etc.
01:33:12 Inversons la situation.
01:33:13 Nous sommes en métropole.
01:33:14 Il y a un peuple originel qui dirait
01:33:16 "Moi, je suis raciste, je ne veux pas des immigrés parce que je suis le peuple originel".
01:33:23 Imaginez cette population immigrée terrés chez elle et terrorisée.
01:33:27 Tout le monde politique serait en émoi.
01:33:30 Là, tout le monde s'en fiche.
01:33:31 Le racisme anti-blanc…
01:33:33 La France insoumise qui est pour la créolisation de la métropole, il n'y a aucun problème là.
01:33:38 En revanche, elle est totalement opposée à la créolisation et au mélange en Nouvelle-Calédonie.
01:33:42 Ce qui est très intéressant, c'est qu'on voit se dessiner une rhétorique complète
01:33:45 et presque mondiale, tout à fait simpliste, une espèce de vulgate
01:33:49 qui dit que le blanc, c'est le colonisateur, alors qu'il soit juif en Israël,
01:33:55 français en Nouvelle-Calédonie ou français en Algérie.
01:34:00 Et c'est absolument absurde parce que vous savez très bien que, par exemple,
01:34:03 les Algériens sont à la fois colonisés et colonisateurs dans leur histoire
01:34:07 puisqu'ils ont colonisé les Berbères en leur temps,
01:34:09 avant que les arabos musulmans arrivent au 7e siècle.
01:34:12 Eh bien, il y avait des Berbères qui étaient notamment chrétiens et animistes.
01:34:16 Donc tout cela, évidemment, est une vulgate facile,
01:34:19 mais qui a empoigné la France insoumise et un certain nombre d'autres
01:34:25 pour dire que, finalement, le racisme anti-blanc se justifie
01:34:28 parce que le colonisateur a été abominable.
01:34:31 Moi, je crois que les politiques devraient faire extrêmement attention
01:34:34 à tout ce qui se passe en Nouvelle-Calédonie.
01:34:36 Peut-être un dernier mot, effectivement, Louis de Reynel,
01:34:38 derrière ce racisme anti-blanc, comme le soulignait Gabriel Cluzel,
01:34:41 c'est aussi une haine de l'Occident qui s'est manifestée
01:34:43 et avec derrière des partis politiques qui soutiennent à l'extrême gauche,
01:34:46 vous le disiez très bien, les défis.
01:34:47 Bien sûr, donc la France insoumise qui assume totalement et très clairement son combat.
01:34:52 Par ailleurs, il y a quelque chose que je ne sais pas si on aura le temps de le développer,
01:34:55 moi je ne comprends pas du tout, la position de Marine Le Pen,
01:34:57 son revirement sur la position en Nouvelle-Calédonie.
01:35:02 Et par ailleurs, et je trouve que ce n'est pas un détail,
01:35:06 la question calédonienne fait l'objet d'ingérences étrangères,
01:35:09 c'est-à-dire qu'il y a des puissances étrangères.
01:35:10 Comme l'Azerbaïdjan.
01:35:11 L'Azerbaïdjan, la Turquie, la Chine, et précisément, ils voient la faille
01:35:17 et ils essayent de l'exploiter en utilisant cette dialectique
01:35:21 qu'a très bien décrite Gabriel Cluzel à l'instant.
01:35:24 Oui, puisqu'on entend effectivement Véronique Jacquier,
01:35:26 certaines voix, demander pourquoi pas un quatrième référendum,
01:35:30 mais peut-être que cela signifierait aussi, pourquoi pas cinq ?
01:35:33 Pourquoi pas cinq ? C'est de l'opportunisme pur de la part du Rassemblement national
01:35:38 de revenir sur ce qu'ils ont voté, à savoir l'élargissement du corps électoral.
01:35:42 C'est complètement délirant.
01:35:44 Vous imaginez un instant si à l'élection présidentielle,
01:35:51 on fonctionnait comme le référendum calédonien,
01:35:53 où on votait une première fois, puis une deuxième fois pour vérifier qu'on a bien voté,
01:35:56 puis une troisième fois, et puis éventuellement une quatrième fois.
01:35:59 Je sais bien que le scrutin était imparfait.
01:36:01 Mais la passe d'armes a été assez…
01:36:03 Sur un processus qui a duré 25 ans.
01:36:05 Bien sûr.
01:36:06 Juste pour conclure, sur cette passe d'armes que vous avez peut-être vue
01:36:09 sur les réseaux sociaux entre Jordan Bardella et François-Xavier Bellamy,
01:36:13 pour nous éclairer en quelques secondes.
01:36:15 Vous savez, parce que depuis quelques semaines, on dit finalement qu'il y a un papier de cigarette
01:36:18 entre certains candidats aux européennes, François-Xavier Bellamy, Jordan Bardella,
01:36:22 et Mario Maréchal.
01:36:23 Jordan Bardella a même avoué, entre guillemets,
01:36:25 qu'il avait proposé la troisième place à François-Xavier Bellamy.
01:36:27 Nous suivrons tout cela, puisque…
01:36:29 Et pourtant, ils se sont accrochés.
01:36:31 Puisque nos programmes continuent sur Europe 1.
01:36:34 Pour l'instant, restez avec nous, c'est Jacques Serret qui vous accompagne.
01:36:37 Bonsoir mon cher Jacques, alors qu'il est le 3 mars ce soir.
01:36:39 Bonsoir Olivier.
01:36:40 Écoutez, de l'info, des invités, du débat.
01:36:43 Et nous serons en ligne dans quelques instants avec le grand rabbin de France, Aïm Korsia.
01:36:47 Rendez-vous à ne pas manquer, donc, sur Europe 1 dans un instant.
01:36:50 Autre rendez-vous à ne pas manquer, ce sera lundi soir, face à Jordan Bardella.
01:36:54 Lundi à 21h sur CNews et sur Europe 1, en partenariat avec le JDD.
01:37:00 Une émission orchestrée par Laurence Ferrari et Pierre De Villeneau.
01:37:04 Notez-le dans vos agendas.
01:37:05 Lundi soir, 21h.
01:37:07 Et puis, sur CNews, il est prêt, votre rendez-vous du vendredi soir.
01:37:12 Philippe De Villiers, face à Philippe De Villiers, c'est tout de suite, avec Geoffroy Lejeune.
01:37:16 Le tout orchestré par Eliott Deval.
01:37:19 Un grand merci pour votre fidélité.
01:37:21 Merci à David Poujol, Marine Durusquier, Alexis Leprince de m'avoir aidé à préparer cette émission.
01:37:27 Ainsi qu'à toutes les équipes techniques.
01:37:29 Merci à tous les quatre.
01:37:30 C'était un plaisir.
01:37:31 A très vite sur CNews et Europe 1.
01:37:32 de l'Europe.