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00:00 J'adore ma vie, j'adore mon statut.
00:02 Je préfère ce statut-là plutôt que d'être là à gueuler tous les soirs
00:05 sur un mari qui fait pas ce que je lui ai dit de dire.
00:07 Et en fait, ça c'est tabou aussi de dire
00:09 "je suis seule, avec mon garçon, je suis mère célibataire et qu'est-ce que je kiffe !"
00:13 Et j'ai des gens qui m'ont dit "ça fait pas vendre".
00:16 Mais c'est la réalité.
00:17 Le fait d'être mère célibataire
00:19 fait que j'ai des challenges au quotidien.
00:21 Pour réussir à être à des rendez-vous, pour réussir à être à l'heure à l'école,
00:24 et puis en plus je vis dans une ville où j'ai pas de famille, où j'ai pas de soutien.
00:26 Du coup j'ai vraiment cette espèce de sentiment, je dis bien de sentiment,
00:30 d'invincibilité que j'avais pas du tout avant.
00:33 J'ai beaucoup d'indulgence avec moi-même et je me dis toujours cette phrase,
00:35 je me la répète tous les soirs,
00:36 "je fais de mon mieux, je fais de mon mieux, je fais de mon mieux, je fais de mon mieux".
00:39 J'ai appris à accepter que là ça va pas, là je suis triste.
00:44 Alors oui, clairement, il y a parfois deux jours que je vais passer dans mon lit à mort fonde,
00:48 mais le fait de les accepter, je me suis rendue compte que ça passe plus vite.
00:51 Alors que si j'essaye de les enterrer,
00:53 je vais rester dans ce mood-là parfois pendant quelques semaines ou même plusieurs mois.
00:56 Ce que je trouve qui est très difficile pour notre génération,
00:59 c'est que les injonctions viennent des deux côtés.
01:01 C'est-à-dire qu'il y a les injonctions des précédentes générations,
01:03 de la famille, des mamans, des beaux-parents, etc.
01:05 "Le porte pas trop", "T'es trop proche de lui", "Tu vas être trop collé",
01:08 "Tu vas en faire un enfant gâté".
01:09 Et à côté, et je trouve qu'on en parle pas assez non plus,
01:12 il y a ces nouvelles injonctions qui viennent souvent des réseaux sociaux,
01:15 c'est "Faut vraiment que tu passes beaucoup de temps avec lui",
01:17 "Faut vraiment que t'accueilles ses émotions",
01:19 "Faut vraiment pas que tu cries", "Faut vraiment que tu restes calme".
01:22 C'est terrible en fait. C'est terrible parce que je trouve que du coup,
01:26 c'est très difficile de trouver sa place avec ces deux extrêmes qui se contredisent en fait.
01:31 Donc au fait, on se dit "Mais au fait, qu'est-ce que je dois suivre ?
01:33 Lui, il dit qu'il faut faire ci, elle, elle dit qu'il faut faire ça".
01:35 Faut vraiment avoir en tête que quand vous voyez quelque chose sur les réseaux, une story,
01:38 généralement la story, elle dure 30 secondes.
01:40 La journée de la maman, elle dure 24 heures.
01:43 Donc elle t'a montré 30 secondes.
01:44 Moi, je dis toujours "Je vous montre une story de quelques secondes".
01:47 Mais à côté, il a eu 23 heures pour me mettre la misère.
01:50 Et je pense que c'est vraiment important aussi.
01:52 J'ai tendance aussi à retourner la caméra, à dire bien sûr que là,
01:55 quand je filme ce qu'il y a autour de moi, c'est super beau.
01:57 Et j'ai une vidéo, je retourne la caméra où en fait, il y a linge partout.
02:00 L'idée, c'est tout simplement de montrer du vrai sur les réseaux.
02:03 Il y a des femmes qui sont aussi organisées que brivantes de camp.
02:07 À partir du moment où c'est vrai, c'est là où en fait, il n'y a plus de problème.
02:11 Le problème pour moi, c'est quand on allume la caméra et qu'on change tout
02:14 et qu'on fait croire que c'est ça 24 heures sur 24.
02:17 Si on ouvre les réseaux et qu'on rigole et que c'est notre moment de divertissement,
02:20 tout va bien.
02:21 Mais si on ouvre les réseaux et qu'on se met à tout remettre en question
02:23 et qu'on se met à se dire "mais putain, mais en fait, regarde là, elle est trop stylée,
02:26 moi je suis dans mon lit, je ne suis pas coiffée, etc.",
02:28 c'est que là, il y a un problème.
02:29 Il est temps qu'on donne plus d'outils aux mamans.
02:32 Et pas juste qu'on fasse des vidéos qui disent "ben non,
02:35 un enfant, quand il rentre le soir, il crie, c'est normal,
02:37 il a eu une très grosse journée, tu es sa personne de confiance,
02:40 il relâche ses émotions."
02:41 Oui, ça c'est sûr, on est tous d'accord là-dessus.
02:44 Mais maintenant, nous, qui avons eu une grosse journée,
02:46 qui avons aussi retenu toutes nos émotions au travail,
02:49 comment est-ce qu'on fait pour ne pas les relâcher aussi à ce moment-là
02:52 en même temps que notre enfant ?
02:53 Il va falloir venir donner des outils concrets aux mamans
02:56 et plus juste à dire "voilà comment il faut faire avec nos enfants".
02:59 Je pense que ça, maintenant, on l'a et c'est génial qu'on l'ait.
03:02 Maintenant, nous, comment est-ce qu'on fait ?
03:03 Occupez-vous de nous.
03:04 On ne profite pas toutes de la maternité de la même manière et au même moment.
03:08 Par exemple, moi, j'ai détesté la phase bébé.
03:10 Par contre, la phase bambin, ça a été beaucoup plus facile pour moi
03:13 de gérer une crise où il se jette par terre dans un magasin,
03:16 que de gérer des pleurs où je ne comprenais pas en fait.
03:19 Donc, je pense aussi qu'on se retrouve à différents points.
03:22 Moi, j'ai des amis qui adorent l'adolescence.
03:24 "Oh, elles adorent, on est en conflit, on peut discuter, on peut débattre."
03:27 Je pense que toutes les mamans se mettent à partager de manière assez objective
03:31 leur vraie vie.
03:33 Partager du vrai, partager leur vrai challenge et partager leurs solutions.
03:38 Parce qu'il y en a, elles ont des solutions.
03:39 Moi, j'ai ma meilleure amie, elle a cinq enfants, elle gère de fou.
03:42 Moi, j'en ai un, je galère.
03:43 Mais elle partage ses solutions et du coup, je m'inspire de ça.
03:46 Donc, si on se met à dire vraiment ce qu'on vit
03:48 et si on se met à dire ce qu'on a fait pour surmonter les choses
03:52 où justement, là où on en est aujourd'hui,
03:54 je pense qu'on peut réussir en fait à profiter à fond de cette maternité.