Le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé le déploiement de l'armée pour "sécuriser" les ports et l'aéroport de Nouvelle-Calédonie, après deux nuits d'émeutes qui ont fait quatre morts dans l'archipel secoué par la fronde des indépendantistes. Gérald Darmanin a annoncé l'interpellation d'un homme soupçonné d'avoir tué deux personnes.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00La première chose peut-être à dire de ce point de vue-là,
00:03et qui n'a pas été dit dans votre reportage alors que ce n'est peut-être pas un détail,
00:05c'est qu'il y a eu cinq morts, dont trois canards et deux gendarmes.
00:09C'est-à-dire que les trois canards n'ont pas été tués par les forces de l'ordre,
00:13ils ont été tués par balles, par ces fameux miliciens
00:15dont on a pu voir le portrait dans ce reportage.
00:19Donc il y a un peu une vraie question qui se pose sur le maintien de l'ordre
00:23et sur le fait que les gens s'arment et se tirent dessus,
00:26et à ce stade...
00:27– Des gens qui s'arment parce qu'ils ont peur pour leur pays.
00:29– Voilà, et qui ont donc tué trois canards depuis quelques jours.
00:33Donc je pense que la première chose à faire, c'est de le rappeler.
00:36La deuxième chose qui est quand même fondamentale,
00:39c'est que depuis en réalité trois ans,
00:42tous les spécialistes qui connaissent le dossier calédonien,
00:46les responsables politiques indépendantistes,
00:49les responsables des États du Pacifique, à l'ONU, les associations,
00:53le Sénat accoutumé qui regroupe les représentants de la CANAC,
00:57n'ont cessé d'alerter le gouvernement sur les dangers d'un passage en force
01:01sur la question du corps électoral.
01:03Donc tout l'enjeu...
01:05– C'est la réforme qui est au cœur de la colère actuellement,
01:08qui a été pour partie votée il y a deux jours.
01:11– C'est-à-dire que même lors des débats à l'Assemblée nationale,
01:14il y a eu de très nombreuses mises en garde, solennelles,
01:17au micro de l'Assemblée nationale, en disant à M. Darmanin,
01:21l'attention est trop palpable, il faut faire un pas de recul,
01:28il faut calmer le jeu, reprendre les négociations,
01:31puisque cette question du corps électoral est un casus belli,
01:33arrêtez la politique du coup de force, faites demi-tour.
01:37Ça n'a pas été entendu et la situation a immédiatement explosé,
01:42donc la situation est complètement dramatique pour tout le monde en Calédonie,
01:46pour tous les Calédoniens, quelles que soient leurs couleurs,
01:48quelles que soient leurs options politiques,
01:51il faut espérer que le retour du dialogue puisse se nouer,
01:55comme il s'était noué depuis 35 ans, et c'est ce dialogue
01:58et les compromis politiques de chaque côté qui avaient permis
02:01le retour de la paix civile, mais il est frappant de constater
02:07que ce dialogue a été rompu après le troisième référendum
02:11et que la stratégie du passage en force a été poussée
02:14jusqu'à son paroxysme destructeur et meurtrier qu'on constate actuellement.