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Gabriel Attal est interpellé ce mercredi 22 mai par Claude Malhuret, président du groupe Les Indépendants au Sénat, sur la situation en Nouvelle-Calédonie dans le cadre des questions au gouvernement.

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Transcription
00:00 Merci monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Sénatrices et Sénateurs,
00:03 Monsieur le Président Maluret.
00:05 Les violences qui secouent la Nouvelle-Calédonie depuis plus d'une semaine désormais
00:11 sont d'une très grande gravité.
00:13 Et si la situation s'améliore peu à peu, elle reste tendue et fragile.
00:18 En quelques jours, des quartiers entiers ont été ravagés,
00:23 des bâtiments détruits, des magasins pillés.
00:26 En quelques jours, des dizaines de personnes ont été blessées.
00:30 Deux gendarmes qui accomplissaient leur mission ont perdu la vie.
00:35 Deux gendarmes qui portaient l'uniforme de la République.
00:38 Deux gendarmes qui étaient engagés pour une mission claire, la plus noble de toutes,
00:46 faire respecter les lois de la République.
00:49 Évidemment, je veux leur rendre hommage, rendre hommage à leur courage, à leur bravoure,
00:54 et dire toute la solidarité de la nation à leurs proches.
00:57 Quatre personnes ont perdu la vie à l'occasion des émeutes.
01:02 Évidemment, je veux avoir un mot aussi pour leurs familles.
01:06 Je ne me résoudrai jamais à ce que des jeunes perdent la vie
01:10 dans une spirale de violence comme ce que nous avons connu.
01:14 Monsieur le Président, face à cette situation, notre première priorité,
01:18 c'est évidemment de rétablir l'ordre et le retour au calme.
01:22 Nous avons immédiatement réagi.
01:24 Le Président de la République a présidé trois conseils de défense et de sécurité nationale.
01:28 À sa demande, l'état d'urgence a été déclaré, un couvre-feu a été instauré,
01:32 les rassemblements ont été interdits, et vous l'avez rappelé,
01:36 nous avons suspendu l'accès à un réseau social en Nouvelle-Calédonie.
01:40 J'ai présidé cinq cellules interministérielles de crise pour suivre la situation au plus près
01:45 et prendre les décisions qui s'imposent.
01:47 Un pont aérien a notamment été mis en place qui a permis de déployer sur place
01:51 en quelques jours seulement un millier de forces de sécurité intérieure supplémentaires,
01:55 ce qui porte à l'heure à laquelle nous nous parlons.
01:58 À 2 700 personnes et forces de sécurité intérieure présentes sur place,
02:04 et elles continuent à arriver, il y aura plus de 3 000 forces de sécurité intérieure
02:08 dans les toutes prochaines heures.
02:10 C'est le double de ce qu'il y avait avant le déclenchement de cette crise.
02:14 Avec le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, nous sommes pleinement mobilisés.
02:18 Vous m'interrogez sur les conditions de sécurité actuellement sur place.
02:22 Des opérations d'ampleur ont été menées, 90 barrages ont été dégagés,
02:27 306 émeutiers ont été interpellés.
02:29 Évidemment, nous sommes mobilisés pour que la réponse fénale soit ferme.
02:33 C'est en ce sens que le garde des Sceaux a pris une circulaire pénale
02:37 pour demander la plus grande fermeté.
02:38 Des mandats de dépôt sont prononcés.
02:40 Évidemment, nous souhaitons que des condamnations interviennent
02:43 parce qu'on ne peut pas tolérer et accepter ce déchaînement de violence
02:47 et ça ne peut pas rester impuni.
02:49 Sur la situation sur place, elle reste évidemment encore difficile
02:53 pour beaucoup d'habitants de la Nouvelle-Calédonie.
02:56 Il faut continuer à agir pour lever les barrages restants,
02:59 reprendre le contrôle de l'ensemble des quartiers de Nouméa
03:02 et plus largement des villes de l'agglomération de Nouméa.
03:06 Et puis, il y a un enjeu évidemment extrêmement central
03:10 pour les habitants de la Nouvelle-Calédonie, c'est la vie quotidienne,
03:12 notamment l'approvisionnement en denrées alimentaires et l'accès aux soins.
03:17 Sur ce sujet-là, beaucoup a été fait ces derniers jours
03:20 pour garantir un circuit de distribution alimentaire.
03:22 Pour être très clair, on a fait le point très régulièrement avec le haut-commissaire,
03:27 la Nouvelle-Calédonie dispose évidemment des stocks,
03:30 des denrées suffisantes plusieurs semaines d'avance,
03:33 mais le réseau de distribution a été considérablement fragilisé,
03:36 d'abord parce que des routes ont été bloquées,
03:38 ensuite parce que des magasins ont été pillés et ont été détruits.
03:42 Et donc le haut-commissariat, avec le soutien des forces de sécurité intérieure,
03:45 a pris beaucoup de mesures pour garantir un circuit de distribution et d'approvisionnement
03:50 qui se déploie progressivement.
03:53 Évidemment, il y a ensuite l'enjeu de la reconstruction pour aller de l'avant.
03:56 Le ministre de l'Économie et des Finances a reçu l'ensemble des forces économiques,
04:01 par visioconférence évidemment pour avancer.
04:04 Ce matin même, il était avec les assureurs et les banquiers pour avancer.
04:08 Nous restons sur le qui-vive donc, et nous le resterons,
04:11 tant que le calme ne sera pas parfaitement rétabli,
04:13 tant que la vie normale n'aura pas repris.
04:17 Je le dis, ces émeutes sont une remise en cause directe
04:20 de ce qui est le plus nécessaire à l'archipel,
04:22 la capacité à vivre ensemble,
04:25 la capacité pour toutes les communautés de Nouvelle-Calédonie
04:28 d'écrire un destin commun dans le respect des uns et des autres.
04:32 Ce vivre ensemble, c'est ce qui a guidé les accords de Matignon,
04:36 c'est ce qui a guidé les accords de Nouméa,
04:38 c'est ce qui guide encore aujourd'hui notre action.
04:41 Je veux saluer ici la responsabilité de l'ensemble des élus
04:45 et l'ensemble des forces politiques de Nouvelle-Calédonie
04:48 qui ensemble ont appelé au calme.
04:51 Parce qu'il n'y a pas de dialogue possible quand il y a violence.
04:55 Or, l'histoire de la Nouvelle-Calédonie nous l'a appris,
04:58 des avancées immenses sont possibles dès lors que le dialogue se noue.
05:02 C'est en ce sens que le Président de la République se rend sur place,
05:04 il y arrivera dans quelques heures, vous m'interrogez sur le sens
05:08 de son déplacement.
05:10 Le Président de la République vient pour engager une discussion
05:14 qui devra permettre à un accord politique global d'émerger.
05:18 C'est le sens de son déplacement.
05:19 Il s'y rend avec un groupe de contact.
05:22 Il sera le Président de la République au contact de l'ensemble
05:24 des forces vives de la Nouvelle-Calédonie,
05:26 politiques, économiques, de la jeunesse, de la société civile,
05:30 coutumière.
05:32 Et à travers les personnalités qui l'accompagnent
05:33 et qui resteront sur place autant qu'il le faudra,
05:36 nous parviendrons à faire émerger un accord politique global.
05:40 C'est la seule voie possible pour atteindre ce que le Président
05:43 de la République avait appelé lui-même de ses voeux
05:45 il y a un an en Nouvelle-Calédonie dans un discours important,
05:47 le chemin du pardon et le chemin de l'avenir.
05:50 C'est pour cela que nous sommes engagés.

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