Le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé le déploiement de l'armée pour "sécuriser" les ports et l'aéroport de Nouvelle-Calédonie, après deux nuits d'émeutes qui ont fait quatre morts dans l'archipel secoué par la fronde des indépendantistes. Gérald Darmanin a annoncé l'interpellation d'un homme soupçonné d'avoir tué deux personnes.
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00:00On n'a jamais pris les armes, ça me rappelle encore ce qui s'est passé il y a 36 ans ici, dans ma privée de Gossanin.
00:09On parle tout à l'heure avec les GIGN, on garde un mauvais souvenir avec eux quand ils sont venus ici pour soi-disant nous libérer,
00:17mais par contre, on a eu 19 morts dans la foulée le 5 mai 88.
00:21Donc c'est des images qui nous reviennent quand on voit aujourd'hui la militarisation du pays.
00:26Et nous, nos revendications en tant que peuple, nous sommes là à dire que nous sommes un peuple ici dans notre pays.
00:33On n'a jamais dit qu'on va poudre les blancs d'or, on n'a jamais dit.
00:37Nous sommes des gens qui accueillent, ça fait des décennies et des décennies qu'on accueille les gens ici dans notre pays.
00:42Et maintenant, quand on entend les propos de Marquès et de Mélenchon en France, on dit qu'on veut renvoyer tous ces gens qui habitent avec nous.
00:50C'est vraiment fou. Donc on n'a jamais pris les armes.
00:53Et nos revendications, c'est assez légitime.
00:56Ça fait des années, depuis la nuit des temps, depuis que la France a pris position de ce pays,
01:01on a toujours refusé que ce pays colonisateur domine et puis impose sa politique d'ici dans notre pays.
01:09– Est-ce que vous diriez qu'aujourd'hui, la Nouvelle-Calédonie est dans une situation de quasi-guerre civile ?
01:17– Ce sont des expressions que les médias disent qu'on est en guerre civile.
01:21Il faut aussi comprendre la réaction de nos enfants.
01:24Nos enfants qui sont dans la ville blanche, nous méritons l'humiliation qu'ils vivent tous les jours.
01:30La recherche d'un emploi, alors qu'on fait ici une colonie de peuplement,
01:36si on peut dire comme ça les propos de mes frères à l'époque,
01:39ça se réalise aujourd'hui avec le désert, le décor illégal, nos enfants ne créent pas…
01:46– Mais la colère Maciouéa, elle est dirigée contre qui ?
01:50Elle est dirigée contre l'État français ?
01:51Elle est dirigée contre les caldoches, contre la population caldoche sur place ?
01:57– Non, pas du tout, pas du tout.
01:59On vit en harmonie avec ces caldoches et en 1983,
02:03nos vieux ont ouvert leurs bras pour dire qu'on reconnaît ces gens qui sont des victimes de l'Histoire,
02:10qu'on les a appelés victimes de l'Histoire, qui vivent avec nous, qui votent avec nous.
02:14Mais ce qu'on revendique aujourd'hui et qu'on dénonce,
02:18c'est que les gens qui sont arrivés en pédurier ou avant-hier ou quelque chose,
02:22ils prennent la place du peuple canard pour décider du sort de notre pays.
02:28Comme la décision de l'Assemblée nationale,
02:31ce sont les gens qui sont en France qui décident au mieux de notre peuple.
02:35Alors que nous on vit ensemble, vous pouvez voir les images au nord de la Nouvelle-Calédonie,
02:39les caldoches ils sont avec les canards dans les rues ensemble.