Béatrice Brugère : «La France ne sait se réformer que dans le tragique»
La secrétaire générale unité magistrats, Béatrice Brugère, sur la mobilisation des agents pénitentiaires : «La France ne sait se réformer que dans le tragique»
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00:00Le renseignement pénitentiaire, il est un peu au cœur du sujet d'aujourd'hui,
00:04parce que c'est ce qui permet d'identifier la dangerosité,
00:07la dangerosité d'un détenu.
00:10Il n'y a pas que le casier dans la dangerosité.
00:13Il y a les fréquentations, il y a tout ce qu'on ne voit pas, tout ce qu'on ne sait pas.
00:16Et donc le renseignement pénitentiaire est extrêmement important.
00:19Donc oui, moi je comprends cette colère,
00:22parce qu'en fait, on voit très bien qu'il faut se battre pour avoir le minimum,
00:26et il faut même se battre contre une forme d'idéologie.
00:29Je me souviens d'une directrice de l'administration pénitentiaire
00:33qui récemment, en partant dans son pot de départ,
00:36s'était enorgueillie d'avoir supprimé le mot sécurité à l'administration pénitentiaire.
00:41Tout ça pour poser le cadre.
00:43Et ce n'est pas inintéressant, parce qu'on voit que la France
00:47ne sait se réformer que dans le tragique.
00:50C'est très étonnant d'ailleurs, pour le pays de Descartes,
00:53de voir que la rationalité n'est pas toujours dans les débats,
00:56et c'est sous la pression de la réalité, sous la pression du tragique,
01:00que finalement on pose vraiment les problèmes sur la table.