• il y a 6 mois
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Ce jeudi, sur Europe 1, Nicolas Bouzou revient sur la semaine en quatre jours testée dans plusieurs départements. Selon un sondage, ce n’est pas une demande des salariés.

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Transcription
00:00 7h21 sur Europe 1, Dimitri Pavlenko.
00:03 L'édito éco, bonjour Nicolas Bouzou.
00:05 Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour à tous.
00:07 On va parler travail, temps de travail. Avec vous Nicolas ce matin, le Premier ministre et le gouvernement veulent organiser une COP du travail.
00:13 Il va être question de la semaine de 4 jours ou en 4 jours. Vous avez ce matin des chiffres à partager avec nous à ce sujet.
00:19 Oui, alors vous avez raison de dire que ce sera la semaine en 4 jours qui est en débat,
00:23 puisque ces 4 jours ne s'accompagneraient pas d'une baisse du temps de travail.
00:27 En réalité, la référence resterait 35 heures par semaine.
00:30 Alors, le Conseil économique, social et environnemental, le 16, a planché sur ce sujet et a effectué un travail remarquable, je trouve qui éclaire le débat.
00:38 Déjà, je vais commencer par vous poser une question, Dimitri et Anissa.
00:41 Quelle est selon vous la proportion de salariés en France qui travaillent 5 jours par semaine du lundi au vendredi ?
00:48 Une grosse majorité, 70% ?
00:50 Oui, 80, 70, 80%.
00:52 35%.
00:54 Une très grande partie de nos concitoyens travaillent dans le commerce, par exemple, et donc travaillent le samedi et non pas le lundi.
01:01 Un très grand nombre de nos concitoyens sont à temps partiel.
01:03 Certains, comme vous d'ailleurs, travaillent la nuit.
01:05 Et donc, en réalité, cette normalité des 5 jours par semaine du lundi au vendredi est quelque chose qui est très peu partagé.
01:15 C'est important de comprendre ça pour fixer le débat, parce que la semaine de 4 jours du lundi au jeudi, pour la plupart de nos concitoyens, c'est un sujet assez théorique, mais qui ne reflète pas leurs préoccupations.
01:25 Alors, si ce n'est la semaine en 4 jours, que veulent les salariés en majorité ?
01:29 Eh bien, ils veulent davantage d'autonomie dans leur emploi du temps, avec les difficultés de logement, l'allongement des temps de transport, la nécessité de s'occuper des enfants,
01:37 de plus en plus aussi le fait qu'un nombre croissant de gens sont des aidants pour aider leurs parents malades, par exemple.
01:45 Eh bien, la grande revendication, ce n'est pas de travailler moins, mais de pouvoir mieux gérer son emploi du temps.
01:50 Les Français ne veulent pas nécessairement travailler 4 jours, en revanche, ils ne veulent plus de réunion après 17h.
01:56 Quant aux personnes qui occupent ce qu'on appelle un travail posté, c'est-à-dire qui doivent être à leur poste de travail de telle heure à telle heure,
02:03 elles veulent par exemple davantage de journée enfant malade. Les grandes entreprises en proposent une par an, mais c'est très insuffisant.
02:10 Je vais même aller plus loin, pour de nombreux salariés, en réalité, la semaine de 4 jours, ça leur fait peur.
02:15 - Mais pourquoi ?
02:16 - Deux raisons. La première, c'est que travailler 2h de plus 4 fois par semaine, ça allonge les horaires et ça complique la vie,
02:23 par exemple pour aller chercher les enfants ou pour leur faire faire leurs devoirs.
02:26 Ça poussera sans doute d'ailleurs des femmes à passer à temps partiel, alors que ce sont elles qui supportent déjà ce type d'inégalité.
02:33 Quand il faut sacrifier le travail pour s'occuper des enfants, dans moins de 10% des cas, ce sont les hommes qui s'y collent.
02:40 La deuxième raison, c'est que le grand stress des salariés, c'est d'être sous pression de devoir travailler vite et mal,
02:47 en comprimant le temps de travail sur 4 jours, on va accentuer ce malaise.
02:51 La semaine de 4 jours, c'est d'ajouter une contrainte là où les salariés demandent plus de flexibilité.
02:56 - Vu comme ça, oui, ça y est, on le voit autrement.
02:59 - Signature Europe 1, Nicolas Bouzner.
03:01 - Bonne journée. - Merci Nicolas.
03:02 - Europe 1.
03:03 - Un nouveau rendez-vous sur Europe 1 avec C News, c'est chaque samedi, 13h-14h, vous retrouvez désormais face à Michel Onfray.

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