Les Vraies Voix responsables avec Aurélie Giraud, experte en RSE, fondatrice de Mecoa, Emilie Auvray Fourtines, entrepreneure, fondatrice de L’Appartement Français, Isabelle Grenier, avocate au barreau de Marseille et Présidente de la commission Droit et entreprise du CNB et Arnaud Clement Directeur de RSE de Adista
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##LES_VRAIES_VOIX_RESPONSABLES-2024-05-15##
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00:00 - Sud Radio, les vraies voies qui font bouger la France, 19h20, les vraies voies responsables.
00:07 - On est ravis de vous retrouver, en tout cas comme tous les mercredis, les vraies voies responsables avec Philippe David.
00:12 Nous sommes ensemble jusqu'à 20h et on va vous parler de cette responsabilité sociétale des entreprises.
00:17 Au sommaire de cette émission, l'éthique dans tout ça c'est une vraie question.
00:20 La RSE pèserait dans la balance chez trois quarts des salariés français quand ils rechargent une entreprise ou travaillent, Philippe.
00:27 Oui, RSE comme responsabilité sociétale des entreprises.
00:32 La notion est montée en puissance ces dernières années.
00:34 Produire de la valeur, oui, mais en faisant attention aux conséquences sur l'environnement ou sur les travailleurs à l'autre bout du monde.
00:40 - Et puis question d'image devenue vitale pour les entreprises, démarche sincère ou argument publicitaire, en tout cas ou un petit peu des deux, sans doute.
00:47 En tout cas, on va en parler dans quelques instants avec nos invités. On vous souhaite la bienvenue, c'est les vraies voies responsables.
00:53 - Les vraies voies Sud Radio.
00:55 - Et ils sont là, Aurélie Giraud qui est avec nous, experte en RSE, fondatrice de MECOA.
01:02 - Bonjour, merci d'être avec nous.
01:04 - Emily Ouvray est avec nous, fourtine, entrepreneur et fondateur de l'appartement français.
01:08 - Isabelle Garnier est avec nous, avocate au barreau de Marseille.
01:12 - Et puis Arnaud Clément, directeur de RSE chez Adistal. Enfin, c'est plus ça maintenant.
01:18 - C'est le groupe inhérent, Adistal est une des entités.
01:20 - Inhérent. Alors, ce qui est important déjà de comprendre pour ceux qui nous écoutent, que veut dire le mot responsabilité sociétale des entreprises ?
01:29 De quoi parle-t-on quand on donne cet acronyme ?
01:33 - Eh bien, on parle en fait de tout ce qui concerne l'entreprise, que ce soit son organisation interne, mais aussi toutes ses influences vers l'extérieur et toutes les influences que l'extérieur a sur elle également.
01:44 Donc quand on parle de responsabilité sociétale des entreprises, on implique la gouvernance de l'entreprise, le social bien évidemment, l'environnemental,
01:53 mais aussi toutes les relations business qu'il peut y avoir avec les clients, les fournisseurs et également les territoires.
01:59 - Est-ce que ça veut dire que ça s'adresse à toutes les strates d'une entreprise, que ce soit une TPE, ETI, enfin à toutes les entreprises ?
02:08 - Ça s'adresse à tout le monde. Ça s'adresse à tout le monde parce que l'économie c'est une chaîne de valeur et que toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, sont impliquées les unes avec les autres.
02:18 Et qu'à partir du moment où on décide ou qu'on est contraint par la réglementation d'avoir une politique RSE, on est obligé d'embarquer ses parties prenantes.
02:28 Et ces parties prenantes, c'est l'ensemble de l'économie.
02:31 - Ce n'est quand la responsabilité sociétale des entreprises ? C'est un nouveau concept ?
02:35 Hier soir on parlait d'IA avec des cabinets de recrutement qui nous disaient "ah ben non, l'IA on travaille avec pour recruter depuis des années et des années"
02:42 ce qui nous a un peu surpris avec Cécile. C'est né quand la RSE à vos avis divers et variés ?
02:48 Si vous avez des avis différents bien entendu.
02:51 - La RSE c'est né il y a un certain nombre d'années.
02:55 - Ça c'est précis.
02:56 - C'est devenu obligatoire en 2019 avec la loi Pacte, puisque maintenant il y a une inscription dans la loi sur la responsabilité des entreprises dans leur statut.
03:07 Mais c'est issu d'une politique assez longue qui a été portée par l'ONU depuis 95 je crois.
03:14 - Donc ça fait 30 ans ?
03:15 - Donc voilà. Et qui s'est traduit dans droit français en RSE. On peut aussi également appeler ESG quand on réduit à la seule responsabilité gouvernance sociale et environnementale.
03:27 - Quand les entreprises viennent... Pardon. Allez-y.
03:30 - Juste pour compléter un petit peu, les premiers rapports obligatoires pour les entreprises de taille intermédiaire sont plutôt de 2012 avec le grenelle de l'environnement sous Sarkozy.
03:39 Mais après le premier rapport qui a mis en lumière le fait qu'on avait un petit problème climatique, c'est le rapport Meadows dans les années 72, où on a commencé à dire "attention, une croissance infinie dans un monde fini n'est pas possible".
03:51 Et je pense que c'est une des premières approches de la RSE, c'est aussi d'arriver dans une direction, dans une entreprise, pour dire "attention, on ne pourra pas continuer à avoir cette croissance avec des ressources planétaires qui ne sont pas infinies".
04:02 Et donc c'est un des rôles de la RSE, il n'y a pas que l'environnement, mais c'est un des rôles primordial.
04:06 - Il y a quoi d'autre que l'environnement par exemple ?
04:09 - Comme ça a été dit tout à l'heure, il y a tout l'aspect social, prendre soin des collaborateurs pour qu'ils soient épanouis, leur donner du sens.
04:15 Et on voit que c'est une mode très importante dans les entreprises depuis le Covid, depuis cette crise qu'on a vécue, où on s'est dit "finalement avoir du temps pour soi".
04:22 - Oui, parce que ce n'était pas flagrant avant le Covid, même si c'était obligatoire, on ne sentait pas vraiment les entrepreneurs en tout cas très enclin à changer de modèle.
04:31 - Oui, je pense que les collaborateurs des entreprises ont vraiment pris conscience de l'importance du temps et ça a vraiment drastiquement changé.
04:39 Il y a l'avènement du télétravail qui a énormément changé les choses.
04:43 - Et Emilie, vous voulez réagir ?
04:45 - Oui, tout à fait, moi je suis entrepreneuse en l'occurrence, je suis une entrepreneuse engagée, donc ça résonne quand vous en parlez Arnaud.
04:52 Parce que moi j'ai une approche RSE qui, je vais vraiment prendre le premier mot, c'est responsabilité.
04:59 Pour moi c'est notre responsabilité de dirigeant d'entreprise, notre responsabilité de citoyen, de consommateur, d'homme, de femme, de chaque jour faire de notre mieux.
05:09 Donc pour moi il y a un aspect vraiment d'incarnation, ce n'est pas toujours le cas en l'occurrence des entreprises qui mettent en place un plan RSE.
05:17 Mais moi c'est mon approche en tout cas.
05:19 - Non mais vous, vous avez fabriqué votre entreprise.
05:21 - J'ai fabriqué mon entreprise.
05:23 - Avec cet engagement-là, ce qui est différent d'entreprises qui aujourd'hui sont obligées de changer de modèle, c'est ça le problème ?
05:27 - Alors oui, tout à fait, il y a beaucoup d'entreprises aujourd'hui qui sont contraintes de changer de modèle.
05:32 Elles le sont contraintes par la réglementation pour certaines, notamment la fameuse réglementation européenne qui s'appelle la CSRD, qui est arrivée en janvier de cette année.
05:41 - Ça veut dire quoi CSRD ?
05:43 - Ah, c'est le piège.
05:45 - En RSE il y a tellement d'acronymes.
05:47 - C'est Corporate Sustainability Reporting Directive.
05:52 - En français, on dit Durabilité.
05:56 - Sustainability c'est Durabilité, c'est ça ?
05:58 - Oui, exactement.
05:59 - Vous vouliez réagir notamment Isabelle Grenier, Maître Isabelle Grenier, vous êtes avocate.
06:03 - Oui, effectivement, quand on parlait tout à l'heure de RSE, c'est effectivement une notion ancienne.
06:09 Dès les années 50, il y avait déjà des rapports qui pointaient cette responsabilité sociétale des entreprises.
06:16 Mais effectivement, c'est une préoccupation qui a émergé assez récemment.
06:21 Alors, dans la réglementation française, vous parliez de 2012 et des lois Grenelle, mais il y avait déjà la loi Nouvelle Régulation Économique de 2001
06:29 qui imposait aux grandes entreprises cotées d'avoir un reporting annuel de leurs obligations sociales et environnementales.
06:36 Mais la difficulté, en fait, ce dont on s'est rendu compte, c'est qu'il y avait une distorsion, il y avait des actions de communication.
06:43 Il y avait beaucoup de sociétés qui communiquaient sur leurs responsabilités sociétales et en fait, c'était un peu du greenwashing.
06:49 - Oui, c'est ça.
06:50 - Et du coup, c'est la raison pour laquelle l'Europe s'est emparée de ce sujet dans le cadre du Pacte Vert
06:54 et qu'on a cette fameuse Directive Durabilité pour parler en français, Directive Devoir de Vigilance,
06:59 qui veut aller plus loin et en fait, mettre des normes de reporting qui soient équivalentes,
07:04 qu'on puisse comparer les entreprises et éviter justement ces actions de communication, que ce soit véritablement des entreprises engagées.
07:11 - Clément Arnault, quand on se positionne, nous, on parle d'Europe, forcément, on en est où en France par rapport à nos voisins sur cette RSE ?
07:19 - Je pense qu'on est un pays plutôt avancé. Cette fameuse CSRD, on est le premier pays à l'avoir transposée dans la loi française.
07:25 Et après, selon les pays, il y en a qui vont plus ou moins alléger les obligations légales pour les entreprises.
07:31 - Parce que culturellement, on a des pays voisins qui sont beaucoup plus avancés que nous, mais c'est dans leur ADN ?
07:36 - Oui, alors ça dépend de quoi. On parle sur l'aspect environnemental, sur l'aspect bien-être au travail.
07:41 C'est vrai que les pays nordiques sont très avancés. Sur l'aspect environnemental, on a un mix énergétique en France,
07:47 basé sur du nucléaire et de l'hydraulique, principalement, qui est plutôt bon.
07:50 Et donc, pour attirer des entreprises, pour mettre en place des data centers, par exemple, la France est un bon endroit pour le faire,
07:56 plutôt que de le faire dans des pays hypercarbonés.
07:58 - Mais il y a une question qui se pose, la France est le pays qui a le record d'inflation législative, mais de lois non appliquées.
08:04 Est-ce que les lois relatives à la RSE, vous pouvez toutes répondre, mais vous mettre, Isabel Grenier,
08:09 est-ce que les lois sont appliquées ou est-ce qu'elles sont faites, comme souvent malheureusement, un peu pour décorer ?
08:14 - Alors, on peut nuancer le propos, mais c'est vrai qu'on est un des pays qui a le plus de législation,
08:23 qui a le plus intégré la RSE dans le champ législatif et réglementaire, donc dès 2001.
08:28 Mais on a aussi été le premier pays à adopter une loi en matière de devoir de vigilance,
08:33 suite à l'effondrement d'un immeuble au Bangladesh qui avait mis en lumière...
08:37 - Ce qui s'appelait le Rana Plaza, qui fabriquait pour les grandes multinationales du textile, où il y a eu des dizaines de morts.
08:42 - Voilà, exactement, des milliers de morts.
08:44 Et du coup, on a été un des premiers pays à se doter d'une législation en matière de devoir de vigilance,
08:49 pour imposer aux entreprises d'auditer leur chaîne de valeur et de vérifier les conditions de travail des travailleurs,
08:56 de leurs sous-traitants, fournisseurs et autres.
08:59 - Et voilà, on fait des pauses, je vous coupe parce que vous aurez la parole.
09:04 - Vous aurez la parole, je reviens dans un instant, je suis obligée de vous couper.
09:07 Et on va revenir aussi sur le terrain, parce que c'est important.
09:10 C'est vrai que l'appartement français, c'est exactement dans cette...
09:14 C'est fabriqué, en tout cas, dans cette idée de se dire que d'abord, les territoires, les circuits courts,
09:20 on en parle dans un instant, et puis bien entendu, vous pouvez réagir aux 0826-300.
09:24 Les vrais mois responsables avec Philippe David et nos invités jusqu'à 20h.
09:28 Les entreprises ont une responsabilité, on en parle ce soir, ça s'appelle la responsabilité sociétale des entreprises.
09:35 La RSE, vous avez certainement déjà entendu ce nom.
09:38 Aurélie Giraud est avec nous, experte en RSE, fondatrice de MECOA.
09:42 Et Émilie Ouvray, fourtine et entrepreneure, fondatrice de l'appartement français.
09:47 Isabelle Grenier qui est avec nous, décidément avocate au barreau de Marseille.
09:51 Et puis Arnaud Clément, vous êtes en minorité ce soir, directeur de RSE chez Adista.
09:59 Difficile, on disait, hors antenne, difficile pour certaines entreprises, de petite taille, soyons clairs.
10:06 Même de grande taille, parce que quand il faut faire bouger un mammouth, c'est toujours très compliqué.
10:13 Parce que ça coûte de l'argent, finalement, la mise en place de cette RSE dans une entreprise.
10:17 Financièrement, c'est pas totalement...
10:20 - D'autres. - Oui, c'est pas totalement d'autres.
10:23 Je cherchais le mot. Merci Philippe, merci beaucoup.
10:26 Alors, il y a quelque chose qui est assez intéressant, qui est en train de se passer avec la RSE et la CSRD en particulier.
10:32 C'est qu'on pourrait penser que la CSRD ne s'adresse qu'aux grandes entreprises.
10:36 Mais comme ça impacte toute la chaîne de valeur, tous les fournisseurs de rang 1 jusqu'à rang N sont concernés par la directive aussi.
10:43 C'est quoi le rang 1 au rang N ?
10:45 C'est les premiers fournisseurs qui vendent directement à l'entreprise leurs produits ou leurs services.
10:50 Et puis le fournisseur de rang 2, c'est le fournisseur qui vend au fournisseur de rang 1, qui va vendre à l'entreprise.
10:57 Donc toute la chaîne de valeur est impactée et ce que demande la directive, c'est que les entreprises reportent sur l'ensemble de la chaîne de valeur.
11:06 Donc les entreprises, clientes, vont demander à tous leurs fournisseurs de fournir des indicateurs,
11:11 à la fois sur où est-ce qu'ils en sont, par exemple en termes de décarbonation,
11:15 et puis qu'est-ce qu'ils vont faire en termes de politique de décarbonation pour améliorer le sujet.
11:19 Et je ne parle que du carbone.
11:21 Ce qui est important, c'est que toutes les entreprises sont concernées par ça.
11:28 Et là on assiste à quelque chose qui est assez intéressant, c'est que les choses se retournent.
11:33 Avant on ne pensait qu'à nos clients, et maintenant les entreprises commencent à se préoccuper de leurs fournisseurs.
11:38 Parce que maintenant les entreprises vont devoir aider leurs fournisseurs dans ces démarches.
11:43 Parce que si les fournisseurs n'ont effectivement pas les moyens, ni les compétences pour pouvoir se transformer,
11:50 les clients vont se retrouver sans personne suffisamment responsable pour travailler avec eux.
11:57 Donc les entreprises doivent se retourner vers leurs fournisseurs,
12:00 et elles doivent leur donner le coup de main qui leur permettra de financièrement soutenir les transformations,
12:05 mais aussi l'organisation de ces transformations.
12:07 Mais ça a quand même un risque sur l'économie, forcément.
12:10 Le fait de se dire qu'on se coupe de certains fournisseurs et on se tourne vers d'autres,
12:16 ça a un impact financier sur le produit, ça a des impacts qui sont colossaux aujourd'hui.
12:21 L'impact du changement climatique sur l'économie est aussi extrêmement important.
12:29 De toute façon on est un peu coincé, c'est-à-dire qu'il faut faire quelque chose.
12:33 D'une manière ou d'une autre, il va falloir payer des choses qu'on n'est pas prêt à payer aujourd'hui.
12:38 Et qu'on commence déjà à payer quand on voit les inondations et les différents problèmes qu'on a sur les sécheresses.
12:45 Mais la question c'est ça, est-ce qu'il ne vaut mieux pas financer la transformation de la chaîne de valeur ou financer les dégâts ?
12:53 Dans RSE il y a sociétal et environnemental, est-ce qu'on peut cumuler les deux tout en restant compétitif ?
12:59 Parce qu'on est quand même dans une économie mondialisée, ce qui pose question Arnaud Clément.
13:02 Oui, moi j'aurais complété d'abord sur l'aspect achat.
13:05 Si vous achetez un produit, un micro pour Sud Radio à 100 euros, et qu'il y en a un autre à 150 euros, lequel est le moins cher ?
13:12 Ça dépend. Parce que si par exemple celui à 100 euros il consomme beaucoup plus d'électricité que celui à 150, à l'usage il sera moins cher.
13:19 Si celui à 100 euros il est garanti 2 ans, celui à 150 il est garanti 5 ans, etc.
13:23 Donc il y a un aspect économique et les achats responsables c'est aussi ça, c'est regarder le coût total de possession et pas uniquement le coût d'achat.
13:30 On peut faire la même chose quand on achète un t-shirt à titre perso, etc.
13:33 Donc les achats responsables en effet c'est un pilier qui est très important, mais on peut faire rimer écologie et économie, comme vous le disiez tout à l'heure.
13:40 Ils ne sont pas forcément en guerre l'un contre l'autre.
13:43 Émilie Ouvré-Fortin, vous voulez réagir ?
13:45 Oui, en effet on parle de micro, on parle de t-shirt.
13:49 Nous on a tendance à dire dans le Made in France qu'un t-shirt de la fast fashion en fait on le paie 3 fois.
13:54 Il y a la valeur faciale à l'acquisition, il y a aussi la valeur sur la santé et la valeur sur l'environnement.
14:01 Donc en fait il coûte beaucoup plus cher.
14:03 Oui, beaucoup plus cher parce qu'en plus il a une durée de vie qui est quand même très mince.
14:07 Avant de monter cette entreprise qui s'appelle l'appartement français, vous faisiez quoi ?
14:13 Qu'est-ce qui finalement a déclenché chez vous ce besoin de se dire "moi je veux aujourd'hui participer à ce changement de société" ?
14:19 J'ai eu la chance en fait de toujours baigner dedans.
14:22 Moi j'ai eu un cadeau, j'ai reçu la confiance quand j'avais 24 ans d'une boîte de cosmétiques très éthique, très engagée,
14:28 une boîte anglaise qui m'a dit "vas-y, monte-nous des marchés et fais le bien".
14:32 Et du coup j'avais la chance de vendre des produits complètement magnifiques, qui sont bons pour la santé, sans emballage.
14:38 Donc j'ai grandi dedans, j'ai baigné dedans.
14:40 Ma vie c'était le retail et un jour je me suis dit "mais comment je pourrais aujourd'hui créer un lieu de rencontre,
14:46 donc un concept store, où on puisse offrir le plus beau produit qui soit aux clients".
14:51 Et c'est forcément un produit fabriqué localement, qui a une éthique, qui a des matériaux et qui est responsable, un prix accessible.
14:57 Et du coup voilà, l'appartement français est né.
15:00 Isabelle Grenier veut réagir.
15:01 Oui, moi je pense qu'effectivement dans la RSE il y a un impact financier,
15:07 mais pas que, il y a des choses très simples et qui peuvent ne pas coûter d'argent,
15:10 qui sont susceptibles d'être faites, y compris par des toutes petites entreprises.
15:14 Moi j'ai un client qui est un traiteur, qui a installé des toits végétalisés avec des ruches,
15:19 qui travaille un peu sur son empreinte carbone, qui a mis en place une cantine solidaire pour les restes.
15:24 Et en fait finalement, il a aussi travaillé sur le social, sur la dimension salarié,
15:29 et en fait c'est presque un levier de compétitivité pour cette entreprise,
15:34 d'abord parce qu'il fidélise ses salariés, ses collaborateurs avec les questions de qualité de vie au travail,
15:39 et aussi finalement, son ancrage sur le territoire, le fait finalement de venir en aide à des personnes
15:45 qui n'ont pas les moyens de faire trois repas corrects par jour,
15:48 ça l'ancre dans la société et ça lui donne finalement un avantage compétitif, concurrentiel par rapport à d'autres.
15:53 Et c'est des choses des fois très simples à mettre en oeuvre.
15:56 Et aussi ce que je voulais rajouter, c'est qu'il y a des dispositifs d'aide aujourd'hui qui existent,
16:00 notamment l'ADEME en partenariat avec le ministère de l'écologie a mis en place une aide...
16:04 L'Agence pour la défense de l'environnement et la maîtrise de l'énergie, on le rappelle pour les auditeurs qu'ils ne savent peut-être pas tous.
16:09 Un dispositif de subvention qui va de 5 000 à 200 000 euros,
16:14 qui s'appelle Tremplin pour la transition écologique des PME,
16:17 et qui permet de financer justement certains dispositifs qui peuvent être onéreux pour les petites et moyennes entreprises.
16:22 Alors ça c'est un bon exemple, mais Arnaud Clément, quand on parle d'industrie par exemple, d'entreprise, de la data,
16:28 de toutes ces entreprises qui utilisent des écrans, c'est difficile quand même aujourd'hui.
16:33 Oui c'est compliqué, le premier impact du numérique c'est les écrans, vous venez les citer, à quasiment 30%.
16:40 Donc souvent on stigmatise les data centers et bien sûr qu'ils ont une responsabilité.
16:43 Nous, la consommation d'énergie pèse 3% de notre bilan carbone, donc c'est rien.
16:48 Ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas faire d'efforts pour diminuer cette consommation,
16:52 pour consommer différemment, acheter des contrats verts, etc.
16:56 Mais finalement le sujet numéro un c'est d'allonger la durée de vie des équipements,
16:59 et d'embarquer les clients avec nous pour leur expliquer qu'il faut essayer de ne pas renouveler ses équipements tous les 36 mois,
17:05 mais plutôt 60 mois.
17:07 De les réparer surtout.
17:09 Mais je vais poser une question, est-ce qu'on peut faire vraiment un bilan environnemental ?
17:12 Je vous prends un exemple, vous achetez une voiture, elle est fabriquée avec de l'acier,
17:15 l'acier aujourd'hui c'est de la sidérurgie électrique,
17:17 mais si ce jour-là l'usine électrique est alimentée par de l'électricité nucléaire,
17:20 ou de l'électricité au charbon, ou pire, à la limite, qui vient d'Allemagne,
17:23 le bilan n'est pas du tout le même.
17:25 Et pourtant on ne peut pas le savoir.
17:27 Donc est-ce qu'on n'est pas quelque part un peu dans l'abstrait ?
17:29 Ou dans la volonté, je vais être un peu provocateur, de se faire plaisir,
17:32 et de se donner une bonne conscience.
17:34 Alors, d'abord je voudrais rajouter quand même quelque chose de très positif,
17:37 c'est que les entreprises qui ont mis en place des politiques RSE,
17:41 selon l'étude de France Stratégie, engrangent une performance de 13% supplémentaire que les autres.
17:47 - Qu'est-ce que vous appelez "performance" ? C'est pas uniquement dans le domaine financier ?
17:51 - Performance économique de l'entreprise, développement de l'entreprise,
17:54 de 13 points supplémentaires que celles qui n'ont pas commencé à travailler sur leur stratégie RSE.
17:59 Ça c'est une étude de France Stratégie, donc c'est plutôt encourageant.
18:02 - Ce qui est assez énorme quand même, 13% c'est beaucoup.
18:04 - Oui c'est beaucoup. Après, par rapport à votre question, en fait on a des informations.
18:09 On n'a pas toutes les informations, mais on a des informations.
18:12 Mais ce que vous relatez là est très intéressant,
18:14 parce qu'en fait aujourd'hui, c'est un des freins à l'amélioration des choses,
18:18 c'est-à-dire qu'on cherche des données exactes.
18:20 Or en fait, l'RSE c'est pas une science exacte, c'est une science de progression.
18:25 Enfin, c'est une discipline de progression.
18:29 Aujourd'hui, ce qui compte c'est de faire mieux.
18:31 C'est pas de savoir si mon bilan carbone est au kilogramme près de CO2.
18:37 - C'est un paradigme en fait.
18:39 - Est-ce que le volume de carbone que j'émets aujourd'hui en construisant une voiture,
18:44 il est à peu près... - X, Y.
18:47 - X, Y, voilà. Et combien je réduis, comment je fais pour réduire cet impact,
18:51 pour améliorer ma trajectoire.
18:53 Donc l'RSE en fait c'est ça, c'est améliorer la trajectoire,
18:57 à la fois sur la partie environnementale, mais aussi sur le social,
19:00 sur la gouvernance et sur la relation des affaires.
19:03 - Pour compléter, on sait compter le carbone aujourd'hui,
19:06 par rapport à votre question. C'est facile, ça fait 20 ans qu'on sait le faire.
19:09 De plus en plus, ce qu'on fait c'est qu'il y a des méthodes qui sortent à l'ADEME,
19:12 qu'on a citées tout à l'heure, pour dire on va compter de la même façon
19:15 chez deux opérateurs différents, chez deux personnes qui fabriquent des vêtements.
19:18 Donc il y a des méthodes pour compter. On perd un temps fou à compter.
19:21 - Ah oui, c'est un canon à l'affaire.
19:23 - Et c'est contre-productif, on sait qu'à la fin on a un résultat qui est à peu près faux.
19:26 - C'est utile de compter pour avoir un résultat à peu près faux.
19:30 - Arrêtez de compter, c'est ce que je dis à mon banquier moi tout le temps.
19:33 - C'est l'absurdité des lois qui nous obligent à compter.
19:36 Mais ça a un côté vertueux qui est que du coup, il faut réduire,
19:39 et on sait mieux comment réduire une fois qu'on a compté.
19:42 Nous, 3% de nos émissions qui venaient de l'énergie, avant de compter,
19:45 on ne pensait pas que c'était aussi faible. Donc ça a une vertu.
19:48 Mais on perd beaucoup de temps à compter alors que la priorité c'est de réduire.
19:51 - Vous n'aviez aucune notion de ce que ça représentait ?
19:53 - On sait qu'on est dans un pays avec une énergie, un mix qui est plutôt vertueux,
19:56 mais on ne pensait pas que c'était aussi faible et que les équipements étaient aussi importants.
19:59 Donc on perd du temps à compter pour au final apprendre des choses mais sans...
20:04 - C'était plutôt une bonne nouvelle, au moins pour le coup.
20:06 - Sur ce point là, oui.
20:07 - Après sur l'ADEME, il y a une base qui s'appelle la base empreinte,
20:10 dans laquelle on a beaucoup d'informations qui permettent pour les personnes comme nous par exemple,
20:16 d'aller justement comptabiliser les impacts de l'acier,
20:20 de l'acier qui a été récupéré, du recyclage, de là où il a été transformé,
20:28 quelle va être aussi sa fin de vie, est-ce qu'il va être jeté, est-ce qu'il va être recyclé, etc.
20:31 Donc tout ça change la donne en termes d'impact.
20:34 Et toutes ces informations là, aujourd'hui, elles sont quand même dans une énorme base de données,
20:38 il y en a plusieurs, et qui sont accessibles pour les consultants et les entreprises.
20:42 - Et la question de cette savoir, c'est vous et moi, Philippe, nous sommes recyclables.
20:46 - Je ne sais pas.
20:47 - Vous avez été transformé vous ?
20:48 - Euh...
20:50 - Il serait temps que ce soit le cas.
20:52 - Vous ne me sous-entendez pas comme valorisation des déchets ?
20:56 - Euh... non.
20:58 - Merci.
21:00 Sud Radio, les vraies voies qui font bouger la France, 19h20, les vraies voies responsables.
21:06 - Ce mot "responsable" dans cette émission, vous le connaissez, puisque tous les mercredis soirs,
21:11 on parle des entreprises, bien entendu de la responsabilité sociétale des entreprises,
21:15 pas mal d'invités autour de la table, et je voulais revenir avec Émilie,
21:19 au vrai fourteam pour entrepreneuse et fondatrice de l'appartement français.
21:25 Donc vous, c'est forcément du local, c'est forcément du "made in France",
21:30 est-ce que ça veut dire que quand vous vous adressez à un fournisseur,
21:35 vous vous dépiautez totalement, et c'est quoi, il faut faire confiance aussi à un moment donné ?
21:41 - Oui, je suis complètement pour la confiance, cependant c'est absolument pas suffisant pour la traçabilité...
21:46 - La confiance, c'est que tu n'as pas le contrôle, c'est un problème qu'on utilise régulièrement.
21:50 - Exactement, donc oui, on a une relation contractuelle avec chacun de nos fournisseurs,
21:54 et on a la traçabilité de chaque étape de fabrication, la provenance de chaque matériau, de chaque produit.
22:00 Mais j'aimerais revenir sur l'aspect économique, dans la réalité terrain de la TPE, PME, de l'entrepreneuriat,
22:09 il y a quand même assez peu d'accompagnement financier, voire aucun,
22:14 et pour moi il y a quand même une grosse notion qui est la notion du renoncement.
22:18 Il y a un prix à payer pour tout ça, notamment un prix économique.
22:23 Quand on regarde le bilan de beaucoup d'entreprises du "made in France" ou qui ont une éthique très engagée,
22:29 il y a très souvent des choix qui sont faits, mais c'est complètement ok, c'est complètement...
22:34 - Exemple, donnez-nous un exemple par exemple.
22:36 - Un exemple c'est la marge sur les produits fabriqués en France, c'est une marge x2,
22:41 sur du prêt-à-porter ou de l'accessoire, déco, etc.
22:45 Quand du "made in" ailleurs, c'est du x4, x5, x20.
22:49 Donc évidemment, le résultat n'est pas du tout le même.
22:52 Donc comment économiquement rendre le modèle viable, et vous parliez de changement de paradigme tout à l'heure,
22:57 pour moi c'est exactement ça, c'est un changement de paradigme, surtout sur la gouvernance,
23:02 sur la façon de manager, sur la façon d'être altruiste avec ses fournisseurs, ses clients...
23:07 - Mais même sur la pédagogie du client, parce que c'est ça aussi,
23:10 vous pouvez être en phase avec la société et avoir des clients qui ne le sont pas.
23:14 Donc là, pour le coup, vous avez porte fermée.
23:16 - Tout à fait, et il y a aujourd'hui des filières qui paraissent en plein développement
23:21 et qui sont très médiatisées, c'est formidable, comme la filière du lin,
23:24 mais qui économiquement, on enchaîne les liquidations sur le sujet.
23:28 - Oui, parce que le lin est produit en France en général, notamment en région Normandie,
23:31 parce qu'il faut un microclimat, il part à l'autre bout du monde en Asie pour être tissé,
23:35 et il revient à l'autre bout du monde en Asie, en Europe ou en Amérique, etc.,
23:39 pour être porté par les consommateurs, c'est complètement fou.
23:42 - C'est ça, 75% de la production mondiale de lin vient de France, et on exporte 90%,
23:46 et on le fait revenir parce qu'on adore le lin, c'est ridicule.
23:49 - Je me posais une question, vous me l'avez inspirée, sujet de philosophie,
23:52 vous avez 4 heures, enfin pas tout à fait,
23:54 est-ce que la RSE est compatible avec la mondialisation ?
23:57 Est-ce que ma question inspire quelqu'un ?
23:59 - Je crois qu'il y a un autre clément, manifestement.
24:01 - Idoteline de cette donnée de but.
24:03 - Je sens qu'il voulait faire "c'est une bonne question".
24:05 - Oui, c'est une très bonne question, merci, suivant.
24:07 - Elle m'épluche, c'est Emilio Vreffortin qui me l'a inspirée.
24:10 - Je pense que moi, le seul avantage que je vois avec l'adoption justement
24:14 de la fameuse directive durabilité CSRD,
24:17 et de la prochaine directive devoir de vigilance qui vient d'être adoptée,
24:21 c'est qu'on a une dimension extraterritoriale,
24:23 c'est que ça ne concerne pas que les entreprises européennes.
24:26 Donc ça c'est un véritable avantage, c'est-à-dire que,
24:29 enfin c'est un véritable avantage, c'est-à-dire que,
24:31 au lieu finalement d'imposer des normes à nos entreprises européennes,
24:34 et finalement de faire rentrer sur le marché européen
24:37 des produits qui respecteraient pas ces normes,
24:39 là, toutes les entreprises qui veulent opérer sur le marché européen
24:42 vont être soumises aux mêmes règles du jeu.
24:44 Après, la difficulté, c'est qu'on a dit,
24:46 ce qu'on a dit, c'est que ça ne concerne pour l'instant
24:48 que des très grosses entreprises, donc le petit fournisseur...
24:50 - Est-ce que c'est applicable à tout le monde ?
24:52 C'est ce que j'allais dire, oui, c'est le problème,
24:54 c'est comme les voitures qui viennent de Chine,
24:57 c'est comme l'agriculture, on est tous aux mêmes...
24:59 voilà, on est logés tous à la même enseigne,
25:01 c'est-à-dire que où on fait une directive,
25:03 et on est, quel que soit le niveau de l'entreprise,
25:06 tout le monde est logé à la même enseigne,
25:08 ça va être difficile, Arnaud Clément.
25:10 - Oui, ça va être difficile de répondre.
25:12 - Vous pouvez répondre aux deux à la fois, y'a pas de problème !
25:15 - On va plutôt se dé-mondealiser,
25:17 parce qu'on le voit,
25:19 le "Made in France" est en marche,
25:22 et c'est pas le seul.
25:23 Moi je parlais de la tension sur les ressources planétaires,
25:26 à partir du moment où on a moins de ressources planétaires,
25:28 les pays qui les produisent vont vouloir les garder pour eux,
25:30 c'est assez logique.
25:32 Donc je pense qu'on va revenir à du local,
25:35 et que ça va nous être imposé physiquement
25:37 par le fait qu'il y aura plus suffisamment de matière pour tout le monde.
25:39 Donc c'est pas que c'est incompatible,
25:41 c'est qu'au contraire, la RSE prépare à ses risques.
25:44 Et donc faire de la RSE, c'est avoir 13% de croissance de plus que les autres,
25:47 comme vous le disiez tout à l'heure,
25:48 c'est anticiper ces risques qui vont de toute façon arriver.
25:50 Ça fait 50 ans que les scientifiques nous alertent,
25:52 on y est là.
25:54 Aurélie Giraud, vous êtes d'accord avec ça ?
25:55 Complètement d'accord avec ça.
25:56 C'est non pas compatible avec la mondialisation de la RSE,
25:58 ou ça va démondialiser, vous avez un peu cité Arnaud Brontebourg,
26:01 peut-être sans le faire exprès.
26:03 Ah oui non, pas du tout.
26:05 C'est en fait la RSE qui va se mondialiser, je pense.
26:07 D'ailleurs c'est ce qui est en train de se faire.
26:09 La CSRD, effectivement, a un impact extraterritorial,
26:13 puisqu'elle pousse les pays aussi qui sont fournisseurs de l'Europe
26:16 à regarder chez eux ce qu'ils font.
26:21 Mais la Chine, les Etats-Unis sont des pays aussi
26:25 qui prennent beaucoup de mesures en matière de RSE,
26:29 sur notamment le carbone, on n'en parle pas beaucoup,
26:32 mais ce sont aussi des pays qui se mobilisent aujourd'hui.
26:35 Et c'est des pays qui se mobilisent parce qu'ils prennent de plein fouet
26:38 aujourd'hui dans leur pays.
26:41 On voit les inondations, on voit les catastrophes climatiques
26:45 qu'il peut y avoir aux Etats-Unis.
26:47 Ça les fait aussi réfléchir sur l'impact de cette mondialisation
26:52 sur la vie au quotidien des gens dans leur pays.
26:55 Mais est-ce que là on n'est pas un peu aveugle de dire
26:59 que cette responsabilité c'est d'entreprise B2B,
27:02 d'entreprise à une entreprise ?
27:05 Pour votre cas, à vous avec l'appartement français,
27:08 c'est de l'entreprise au client.
27:10 Le client, tant qu'il ne sera pas, entre guillemets,
27:12 c'est terrible ce que je vais dire,
27:14 obligé ou taxé comme le sont les entreprises,
27:17 est-ce qu'il n'y aura pas une dichotomie entre
27:19 les entreprises qui se parlent entre elles,
27:21 elles sont toutes vertes,
27:22 et le client final va continuer à acheter au Bangladesh, en Chine et tout ?
27:26 Là il y a quelque chose qui ne sonne pas très bien.
27:29 Juste l'option contradictoire.
27:30 Oui, mais finalement, in fine, ce qui fait tourner le monde,
27:34 c'est la personne qui achète.
27:36 Après, il y a une vraie sensibilité du client,
27:41 il y a 90% des français qui disent qu'ils préfèrent acheter local,
27:45 mais quand ils ont le choix,
27:47 parce qu'il y a tellement de "french washing",
27:49 de "green washing", de "marketing"
27:52 qui mensonge produits éco-responsables,
27:55 dont 3% est véritablement recyclé,
27:58 il est perdu.
27:59 Il a besoin de pédagogie, d'éducation,
28:01 il a besoin de transparence,
28:02 mais il a besoin de ménage aussi.
28:04 Il y a pas de ménage énorme.
28:05 Sur tous ces logos que l'on voit, qui ne veulent rien dire,
28:08 on a l'impression que ce sont des vrais logos.
28:10 Vous avez dit qu'il y a du "french washing" par exemple,
28:12 c'est-à-dire qu'on achète des produits "made in France"
28:14 qui ne sont pas "made in France" par exemple.
28:16 Le "made in France", c'est un pourcentage de valeur ajoutée.
28:19 Théoriquement, c'est plus de 50% de valeur ajoutée
28:21 pour avoir le droit de marquer "made in" tel pays.
28:24 Les produits qui ont le drapeau français,
28:26 ils n'ont rien à voir avec nous.
28:27 Moi, je serais plus revenu sur le pouvoir d'achat.
28:29 On a 11 millions de personnes, je crois, en France,
28:31 qui vivent sous le seuil de pauvreté.
28:33 Je ne l'ai pas fiquée à nos mômes-bourses, celle-là.
28:35 Du coup, je pense que quand on n'a pas le choix
28:38 et qu'on a besoin, envie de consommer,
28:40 on va à ce qui coûte le moins cher.
28:42 Évidemment que les Français ont envie de consommer responsable,
28:45 mais malheureusement, ce n'est pas possible pour tout le monde.
28:47 Mon arrière-grand-mère disait "je n'ai pas les moyens d'acheter bon marché",
28:50 mais on va y arriver.
28:52 C'est l'histoire du micro.
28:54 Finalement, je préfère investir un peu plus dans quelque chose
28:56 que je vais garder, qu'investir dans du jetable.
28:58 Mais comment éduquer ?
29:00 Vous avez cette proximité, vous êtes sur le terrain,
29:04 ce qui est un peu moins les entreprises.
29:06 Cette pédagogie, d'abord, vos clients, c'est qui ?
29:09 Est-ce que c'est une jeune génération ?
29:11 Est-ce que finalement, c'est une génération un peu plus âgée
29:13 qui se dit "ben voilà, pourquoi pas,
29:16 qui a un peu plus de sous, c'est qui ?"
29:18 C'est toute génération,
29:20 tous milieux sociaux.
29:23 On a beaucoup de jeunes maintenant aussi,
29:26 des tout jeunes, 18 ans, qui demandent de la seconde main d'ailleurs.
29:29 Donc formidable, ils nous poussent à changer aussi, nous,
29:32 nos habitudes d'achat.
29:35 Tout âge, et qui achète peu,
29:39 qui achète moins, mais mieux.
29:42 Exactement, moins mais mieux.
29:44 Il y a notamment, je trouve, des outils fabuleux,
29:46 j'ai envie de le mentionner.
29:48 Je ne sais pas si vous avez déjà entendu parler de Frédéric Lalou,
29:50 qui a écrit "Reinventing Organizations",
29:52 qui est un formidable auteur sur...
29:54 "Réinventer l'organisation", mais ça se comprenait à peu près.
29:58 Mais il a récemment créé un outil pédagogique
30:01 que je trouve fantastique, que nous, on diffuse auprès de nos clients,
30:03 de nos fournisseurs, qui s'appelle "The Week", tout simplement.
30:06 Et en fait, ça se fait autour d'un apéro, trois apéros, trois genres de suites,
30:09 concrètement, entre amis ou dans l'entreprise.
30:11 Ça vous parle l'apéro, Philippe David ?
30:13 Ça, je trouve ça très intéressant, avec des produits locaux,
30:15 j'en connais des très bons, même.
30:17 Et ça a un impact pédagogique
30:19 au sein de n'importe quel groupe
30:21 qui vit ce parcours, mais qui est complètement décuplé.
30:24 Et nous, pour l'avoir fait avec plein de clients,
30:26 on a des clients qui nous disent "Mais merci, en fait,
30:28 vous avez changé ma vision du monde grâce à cet outil."
30:30 Donc pour moi, aujourd'hui, ça doit passer par des outils ludiques.
30:35 Ludiques et partagés.
30:37 Vous deux, qui êtes dans des entreprises,
30:39 c'est ça aussi le rôle de l'entreprise,
30:41 au travers de ses employés,
30:43 c'est aussi de transformer, de changer
30:45 la pédagogie en interne.
30:47 Oui, la priorité, c'est d'embarquer.
30:49 Il faut d'abord une direction qui est convaincue,
30:51 et ensuite, il faut embarquer les collaborateurs.
30:53 Chez vous, quatre piliers importants, RSE ?
30:55 Allez-y !
30:57 Non, mais justement, parce que j'ai regardé
30:59 ce que vous faisiez quand même.
31:01 Et vous dites que ce sont des quatre piliers
31:04 indispensables pour la transformation de l'entreprise.
31:07 Oui, le premier, c'est vraiment d'embarquer les collaborateurs.
31:09 C'est hyper important,
31:11 parce qu'on est deux à faire de l'RSE, on est 1200 dans le groupe.
31:13 Donc si on veut avoir de l'impact,
31:15 il faut être 1200.
31:17 Et du coup, on joue des fresques du climat,
31:19 qui est un autre atelier ludique, une autre formalité,
31:21 pour comprendre les impacts du dérèglement climatique.
31:23 Et les personnes qui jouent la fresque
31:25 peuvent devenir animateurs,
31:27 et devenir fresqueurs.
31:29 Et donc ça, c'est vraiment un super outil.
31:31 Donc c'est un pilier qui me paraît essentiel,
31:33 embarquer les collaborateurs dans l'aventure.
31:35 Isabelle Grigny voulait réagir juste avant.
31:37 Oui, effectivement, ce que vous disiez, c'est très juste.
31:39 Il faut embarquer toutes les parties prenantes.
31:41 Alors les salariés et collaborateurs, ça en fait partie,
31:43 mais aussi ses clients.
31:45 Enfin, vraiment, toutes les parties prenantes.
31:47 Et moi, ce que je pense, effectivement,
31:49 ce que vous disiez, il y a une dimension d'éducation.
31:51 C'est-à-dire que le client a un rôle majeur à jouer.
31:53 Moi, ce que je trouve positif aujourd'hui,
31:55 c'est que j'ai l'école et l'école de mes enfants éco-responsable.
31:57 Donc, pique-nique,
31:59 rien, aucun déchet, zéro déchet.
32:01 Et on commence à avoir cette conscience écologique.
32:03 D'ailleurs, moi, je me fais taper sur les doigts
32:05 si je jette quelque chose qui va au recyclage.
32:07 Par mégarde !
32:09 Donc, finalement,
32:11 je pense que c'est les jeunes générations qui vont aussi nous pousser,
32:13 qui vont changer les habitudes.
32:15 On le voit chez les jeunes,
32:17 les tendances de consommation évoluent.
32:19 Ils continuent à acheter sur Shine,
32:21 ça ne les dérange pas du tout, avec une conscience écologique.
32:23 Il y a quand même beaucoup, beaucoup, beaucoup de...
32:25 - Il y a du travail à faire.
32:27 - Oui, il y a du travail.
32:29 - Je pense que c'est toujours pareil.
32:31 - C'est pour ça qu'il ne faut pas se mentir.
32:33 Il y a marqué "Parlons vrai" sur nos murs, mais il ne faut pas se mentir.
32:35 C'est vrai que les choses doivent changer.
32:37 - Elles évoluent lentement.
32:39 - Il y a encore beaucoup d'hypocrisie quand même,
32:41 en disant "Nous, on est comme ça".
32:43 Et finalement, quand vous regardez dans les poubelles de vos copains,
32:45 vous vous dites "Pas tant que ça, je suis normal".
32:47 - Finalement, je ne suis pas si mal que ça.
32:49 - Il va falloir approfondir l'apéro.
32:51 - C'est-à-dire des produits locaux français.
32:53 On est la radio des territoires, on a des tonnes d'infos à vous donner.
32:55 - Arrêtez-le. Allez, on fait le vénépose.
32:57 On revient dans un instant, à tout de suite.
32:59 - Sud Radio, les vraies voies qui font bouger la France.
33:01 19h20, les vraies voies responsables.
33:03 - Cette responsabilité des entreprises,
33:07 on en parle depuis une heure avec nos invités.
33:09 Aurélie Giraud est avec nous, experte en RSE,
33:11 fondatrice de MECOA.
33:13 Émilie Ouvray-Fourtin est avec nous,
33:15 entrepreneur et fondatrice de l'appartement français.
33:17 Il y a un site internet, je vous incite à aller le regarder.
33:19 Isabelle Grenier, qui est avocate au Barreau de Marseille.
33:21 Et Clément Arnault, directeur de la RSE de chez Adista.
33:23 Si on devait, pour finalement donner un message d'espoir,
33:25 avec vous par exemple, sur ce que vous mettez en place.
33:27 Vous êtes entrepreneuse, mais en plus,
33:29 vous travaillez la pédagogie,
33:31 puisque vous vous formez.
33:33 Ces gens ont changé aussi de paradigme.
33:35 Si vous deviez donner un message aujourd'hui
33:37 à ceux qui nous écoutent.
33:39 - Je pense que c'est un bon moment
33:41 de faire un petit débat.
33:43 Je pense que c'est un bon moment
33:45 de faire un petit débat.
33:47 Si vous devez donner un message aujourd'hui
33:49 à ceux qui nous écoutent.
33:51 - Grande question !
33:53 J'ai peut-être juste envie de dire que moi,
33:55 j'y crois. Je suis au contact du consommateur,
33:57 je suis au contact de dirigeants d'entreprise
33:59 tous les jours aussi, je fais du coaching.
34:01 Et je les vois, eux, changer aussi.
34:03 Et l'impact qu'ils ont
34:05 dans leur transformation à eux,
34:07 personnellement, à se rattacher à leurs valeurs
34:09 qui leur sont propres,
34:11 et du coup, à mieux se transformer pour mieux transformer leur entreprise,
34:13 me fait me dire qu'au fur et à mesure,
34:15 si on compile
34:17 toutes les initiatives qui sont prises aujourd'hui,
34:19 j'espère qu'on va y arriver.
34:21 Je ne peux pas, en tous les cas, ne pas espérer.
34:23 - Et quand on est dans une entreprise
34:25 au changement,
34:27 et vous dites
34:29 forcément qu'il y a
34:31 une progression dans l'entreprise de 13%
34:33 en plus, ça veut dire
34:35 qu'un salarié heureux est un salarié
34:37 qui travaille mieux et plus efficacement.
34:39 - Ça, sans équivoque.
34:41 Et qui s'investit davantage.
34:43 - Et qui est plus productif.
34:45 - Et qui est plus productif.
34:47 Et qui, dans son investissement,
34:49 fait en sorte aussi d'apporter.
34:51 C'est ça qui est assez chouette, d'ailleurs,
34:53 dans l'ARSE, c'est qu'on met
34:55 les salariés à contribution dans l'ARSE.
34:57 Et les salariés, ils ont plein d'idées
34:59 formidables sur comment,
35:01 justement, améliorer les choses dans leurs
35:03 expertises, qui apportent
35:05 un vrai bénéfice pour l'entreprise.
35:07 Et ça, c'est quelque chose
35:09 dont on s'est privé pendant pas mal d'années.
35:11 Et on peut remettre ça en valeur.
35:13 Donc oui, ça apporte beaucoup de dynamisme.
35:15 - Alors, je voulais juste rappeler
35:17 que c'était assez étonnant.
35:19 Hier, on parlait emploi avec Indeed,
35:21 qui nous disait, hors antenne,
35:23 "Nous, notre RSE, en partie,
35:25 c'est de dire, vous avez des congés payés,
35:27 sans limites.
35:29 Nos limites."
35:31 - Dès que le chef est d'accord.
35:33 - Dès que le chef est d'accord, voilà.
35:35 Et en fait, ils se sont rendus compte que,
35:37 finalement, ils ne prenaient pas autant que ça,
35:39 ils étaient heureux dans leur entreprise,
35:41 ils étaient contents de venir travailler.
35:43 Ils ont augmenté un tout petit peu, mais assez peu.
35:45 Et c'est là qu'on se rend compte, effectivement,
35:47 que le bien-être au travail
35:49 et que la responsabilité de chacun
35:51 du groupe et de l'entreprise...
35:53 Arnaud Clément, vous n'allez pas me dire le contraire ?
35:55 - Non, non, oui, je disais de donner du sens.
35:57 Quand on donne du sens aux collaborateurs,
35:59 qu'on explique pourquoi on fait ce métier,
36:01 et quel impact
36:03 on veut avoir sur la société,
36:05 du coup, on a des collaborateurs qui savent pourquoi
36:07 ils sont là, dès le matin, et qui sont fiers
36:09 de l'appartenance à l'entreprise.
36:11 Donc, soit parce qu'on les a embarqués dans la RSE
36:13 et qu'ils sont acteurs au quotidien,
36:15 soit parce qu'ils sont fiers de voir les résultats
36:17 qu'on a dans l'entreprise.
36:19 - Ou qu'on les a valorisés dans leur expertise, eux aussi.
36:21 - Exactement. Par exemple, nous, on a un logisticien,
36:23 ça m'a marqué, on a gagné un trophée
36:25 sur l'économie circulaire parce qu'on réemploie
36:27 les équipements de nos clients.
36:29 Et en fait, il vient recevoir le trophée,
36:31 et il dit au début, quand j'ai vu le sujet arriver,
36:33 je me suis dit "merde, récupérer la poubelle de nos clients,
36:35 à la fin, quand il a vu qu'on avait récupéré 21 000,
36:37 il était fier de ce qu'il avait fait.
36:39 Et c'est hyper chouette de voir qu'il y a des collaborateurs
36:41 qui, au final, se disent "bah, c'est génial,
36:43 je suis fier de ce que j'ai fait".
36:45 - D'ailleurs, c'était très drôle puisqu'il a fait un post en disant
36:47 "bon, j'ai reçu un prix, on va me dire que oui, il est en plastique,
36:49 il est revenu de machin, de truc".
36:51 C'était assez drôle.
36:53 - Et on avait d'ailleurs fait également, on va y rester, une émission sur l'économie circulaire
36:55 il n'y a pas très longtemps, il y a quelques semaines.
36:57 Isabelle Grenier, vous êtes d'ailleurs
36:59 présidente de la commission droit et entreprise du Conseil national des barreaux.
37:01 Les avocats, ils sont vraiment
37:03 RSE friendly,
37:05 pour parler en bon français, comment ça se passe chez vous ?
37:07 - Alors, chez nous, c'est comme partout.
37:09 Je veux dire, on n'échappe pas. On est des entreprises
37:11 comme les autres et on est acteurs de la société.
37:13 Donc, il y a des bons
37:15 et des mauvais points.
37:17 C'est-à-dire qu'effectivement, on essaye d'embarquer
37:19 les cabinets d'avocats
37:21 dans des démarches RSE.
37:23 Effectivement, tout le monde
37:25 n'a pas la même vitesse.
37:27 Mais, voilà,
37:29 il commence à y avoir... - Sur quel sujet, par exemple ?
37:31 Comment on peut avoir une RSE dans un cabinet d'avocats ?
37:33 - Dans un cabinet d'avocats ? Alors, nous, par exemple,
37:35 au Conseil national des barreaux, qui est l'institution qui représente
37:37 les avocats, il y a un guide
37:39 sur la responsabilité sociétale des cabinets
37:41 d'avocats qui a été fait, qui s'articule en fait
37:43 sur une démarche environnementale.
37:45 Effectivement, réduction du papier,
37:47 détecteur de mouvement pour les...
37:49 - Les éclairages. - Voilà, les éclairages,
37:51 la réparation, enfin, tout ce que peut faire une entreprise
37:53 de petite taille. - Oui, les leds et machins.
37:55 - Recycler les capsules de la machine à café.
37:57 - Toute une partie éthique, le pro bono.
37:59 Il y a beaucoup d'avocats qui font du pro bono.
38:01 - D'accord. - C'est-à-dire, la défense, par exemple.
38:03 - Gratuitement. - Gratuitement, voilà.
38:05 Il y a, à Paris, le bus de la solidarité. À Marseille,
38:07 on a une association, des avocats
38:09 qui viennent gratuitement pour les femmes victimes
38:11 de violences conjugales. Donc, il y a
38:13 des activités, voilà, pro bono. Il y a aussi
38:15 la qualité de vie au travail, la fidélisation
38:17 des collaborateurs. Au barreau de Marseille,
38:19 on a développé une crèche, parce que c'est vrai
38:21 que pour les professions libérales et les jeunes mamans,
38:23 c'est une problématique quand vous avez des audiences très tôt
38:25 ou qui finissent très tard. - Très tard.
38:27 - Surtout très tard. - Une garde à vue toute la nuit, etc.
38:29 - Voilà. Donc, finalement, de se sortir
38:31 de ce stress de la garde des enfants.
38:33 Donc, en fait, il n'y a pas une seule chose,
38:35 c'est plusieurs axes.
38:37 Il y a même des cabinets qui se dotent du statut
38:39 d'entreprise à mission. C'est-à-dire qu'ils se dotent
38:41 d'une raison d'être, en fait, et qui se fixent
38:43 des objectifs à atteindre.
38:45 - Ça veut dire qu'aujourd'hui, des clients
38:47 potentiels, qu'ils soient
38:49 consommateurs, enfin qu'ils ne soient pas
38:51 une entreprise ou une personne privée,
38:53 peuvent déclarer qu'elles ne veulent pas travailler
38:55 avec un cabinet d'avocats
38:57 qui n'est pas un minimum, une RSE
38:59 minimum. - Bien sûr.
39:01 Et d'ailleurs, ça ferait tâche, par exemple,
39:03 pour des cabinets en droits sociaux qui sont
39:05 condamnés pour harcèlement sur leurs collaborateurs
39:07 de même travailler
39:09 avec certains clients dans l'accompagnement
39:11 pour la RSE. Parce que si vous ne montrez pas
39:13 vous-même l'exemple, c'est aussi compliqué
39:15 d'embarquer vos clients, toutes vos parties
39:17 prenantes, en fait. - On a l'impression
39:19 qu'on est en train de changer de paradigme, je me trompe
39:21 ou pas ? - Ah non, on est en train de changer
39:23 de paradigme. - En religieux.
39:25 - Non, non, c'est tout à fait... - Et que c'est profond. - Et d'ailleurs,
39:27 non seulement on est en train, mais il faut qu'on change de paradigme
39:29 parce que la société telle qu'elle a
39:31 été construite à l'époque où on ne se posait pas
39:33 toutes ces questions, n'est pas viable.
39:35 Donc on est obligé de changer les paradigmes.
39:37 Donc l'économie change, la politique
39:39 change, les mentalités changent,
39:41 les forces
39:43 ne sont plus les mêmes,
39:45 et ça se fait
39:47 pas toujours suffisamment vite,
39:49 mais ça se fait. - Mais ça se fait sur le temps
39:51 moyen ou le temps long ?
39:53 - Ça se fait sur un temps pas assez rapide.
39:55 - Bon, ça c'est une réponse précise,
39:57 encore une fois ! - Justement, vous qui êtes
39:59 l'RSE de cette entreprise,
40:01 ça a mis combien de temps le déclic ?
40:03 C'est-à-dire que j'imagine qu'au début vous avez
40:05 dû batailler, vous êtes un peu seul face
40:07 au restant du monde. - Oui, je dirais
40:09 qu'on n'y est pas encore, en fait.
40:11 Enfin, il faut rester humble.
40:13 Le graal dans une politique RSE,
40:15 je pense, c'est de changer le business model de l'entreprise,
40:17 et en gros, il faut promouvoir de la sobriété
40:19 pour être plus heureux demain,
40:21 et il faut mieux partager les ressources.
40:23 Et donc, il y a des choses sur lesquelles on y arrive,
40:25 quand je cite cet exemple de réemploi de matériel,
40:27 là on est bon, c'est l'impact numéro un du numérique,
40:29 c'est super, mais il y a d'autres choses qu'on fait moins bien.
40:31 Donc, voilà, le partage,
40:33 dans l'aspect informatique,
40:35 on n'est pas mauvais, on a des data centers qui mutualisent
40:37 les équipements, etc.
40:39 - Qui consomment de moins en moins. - Qui consomment de moins en bien,
40:41 mais de mieux en mieux,
40:43 mais par contre, on consomme de plus en plus.
40:45 On consomme de plus en plus de data, de plus en plus d'écrans, etc.
40:47 Donc, le pilier sobriété
40:49 est très compliqué,
40:51 d'embarquer les collaborateurs,
40:53 d'embarquer les clients, les fournisseurs.
40:55 - Mais on est sur le temps long pour en poser la même question qu'Aurélie Giraud ?
40:57 On est sur le moyen terme, 10 ans, 20 ans,
40:59 pour atteindre un très bon niveau de RSE ?
41:01 - On n'a pas ce temps. - Alors, le problème, c'est qu'on n'a pas le temps,
41:03 quand on dit que nos enfants sont peut-être ceux qui vont
41:05 sauver le monde, on n'a pas le temps, que ce soit de nos enfants.
41:07 Déjà, on est dans le mur.
41:09 Après, si on prend un peu de recul
41:11 et qu'on est positif, qu'on voit le verre à moitié plein,
41:13 il y a beaucoup de choses qui se passent,
41:15 il y a plein de choses positives.
41:17 Donc, oui, je pense qu'on va y arriver, mais...
41:19 - Faire un bilan, déjà, ça nous permet de monter
41:21 une marche supplémentaire.
41:23 Emilie Auvray-Fourtin, quand vous regardez ce que vous faites,
41:25 vous, qu'est-ce que vous avez encore
41:27 à faire ? Sur quoi vous pourriez
41:29 éventuellement améliorer
41:31 le quotidien de votre entreprise ?
41:33 - J'ai envie de dire, par rapport à l'offre...
41:37 - Vous n'êtes pas une première date parfaite autour de cette table ?
41:39 - Non, loin de là, on est toujours
41:41 en évolution.
41:43 Et justement, pour nous, c'est les jeunes
41:45 qui nous montrent la voie. Nous, on adore
41:47 déjà avoir des salariés très jeunes,
41:49 et puis nos clients très jeunes aussi,
41:51 qui nous challengent sur "mais où est la seconde main ?"
41:53 Made in France, évidemment.
41:55 Donc, du coup, on met en place un service
41:57 où nos clients peuvent nous ramener leurs vêtements
41:59 Made in France, et on remet dans le circuit,
42:01 ça leur génère un bon d'achat, dans du
42:03 Made in France. Voilà, ils nous poussent dans nos retranchements,
42:05 dans tout ça, dans notre façon aussi
42:07 de gouverner l'entreprise.
42:09 Et en fait, autour de la table, je crois qu'on a tous
42:11 plus de 40 ans, enfin je suis désolée, mais c'est eux maintenant
42:13 qui gèrent entre nous.
42:15 - Excusez-moi, il y a certaines qui sont à 40 ans
42:17 vraiment TTC avec une TVA
42:19 à 33-33, comme à l'époque.
42:21 - Pour moi, il faut les écouter, ils sont bien
42:23 plus drastiques que nous,
42:25 ils sont intransigeants
42:27 sur beaucoup de sujets, et c'est
42:29 eux le futur, et j'ai envie de les écouter.
42:31 - Et comment vous êtes avec vos enfants,
42:33 en général ? Est-ce que vous êtes
42:35 très durs ou très...
42:37 - A priori, Isabelle Grignot, je vais
42:39 mener à la baguette. - C'est moi ou mes enfants qui sont plus durs ?
42:41 - Ah ah ah !
42:43 - En tout cas, on vous remercie beaucoup d'avoir
42:45 été avec nous, vous avez vu, une heure, ça passe très vite.
42:47 Merci Aurélie Giraud, experte en
42:49 RSE, fondatrice
42:51 MECOA. Merci beaucoup.
42:53 D'ailleurs, c'est intéressant de dire ce que ça veut dire
42:55 MECOA. - MECOA, ça veut dire
42:57 "mesurer, comprendre, agir". - Exactement.
42:59 Émilie Ouvray-Fourtine, merci
43:01 beaucoup, entrepreneure et fondatrice de l'appartement français.
43:03 Isabelle Grenier, merci beaucoup,
43:05 avocate au Barreau de Paris
43:07 et présidente de la Commission Droits et Entreprises
43:09 du CNB. Merci beaucoup
43:11 Arnaud Clément, directeur
43:13 de la RSE chez
43:15 Adista. Merci beaucoup,
43:17 en tout cas, Cyril, de nous avoir
43:19 monté cette belle émission.
43:21 On vous retrouve demain pour les Vraies Voix
43:23 à partir de 17h, mon cher Émilie.
43:25 - On se retrouve à 17h, ma chère Cécile, à 20h
43:27 de l'Essentiel de Sud Radio.
43:29 À 20h, bien évidemment, le flash
43:31 ce sera Thomas Rivière ce soir, mais tout de suite
43:33 Sud Radio à votre service.
43:35 - Et on remercie notre équipe formidable qu'on embrasse.
43:37 Salut, à demain.