• il y a 6 mois
Sauf en période de vacances scolaires, plus un jour sans embouteillages autour de Montpellier.
Un collectif d'habitants de la périphérie de la métropole tous contraints de venir travailler à Montpellier en voiture, en a plus que ras-le-bol des bouchons du matin.
L'association "Transportons-nous !" lance une pétition en ligne intitulée "Stop à la galère des transports quotidiens".

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Transcription
00:00 Qui n'habite pas la métropole de Montpellier mais qui y travaille ?
00:02 Sont-ils les oubliés des politiques publiques de transport ?
00:05 Ça c'est la question qu'on vous pose.
00:07 - Ça marche à tous les coups, c'est vraiment le sujet qui fâche à Montpellier, c'est le sujet des transports.
00:13 Et évidemment il n'y a pas photo en ce qui concerne vos réponses et le résultat
00:17 puisque sur 264 votants, vous êtes 87% à répondre oui
00:23 ceux qui n'habitent pas une des communes de la métropole de Montpellier
00:27 mais qui y travaillent sont effectivement les grands oubliés des politiques publiques de transport.
00:33 - Alors il y a une action qui s'appelle "Stop à la galère des transports quotidiens".
00:36 Arnaud Carpier est notre invité ce matin mais je vous donne le numéro de téléphone
00:39 0467586000 pour que vous puissiez intervenir, poser des questions
00:43 et puis répondre à la question qu'on vous pose ce matin.
00:46 - Bonjour Arnaud Carpier. - Oui bonjour Guillaume Warland, merci de votre invitation.
00:50 - Vous êtes aussi président de l'association "Transportons-nous" on va en dire un mot
00:54 mais avant ça, il ne vous surprend absolument pas le résultat de notre sondage ce matin.
00:57 Vous êtes vraiment sur ce terrain-là.
01:00 - Absolument, absolument.
01:02 Ça c'est systématiquement aujourd'hui sur toutes les enquêtes d'opinion
01:07 cette question-là elle revient en force.
01:10 Qu'on parle d'aménagement du territoire, de relocalisation économique,
01:14 la première des problématiques qui vient c'est celle des déplacements du quotidien.
01:21 - Avant l'emploi, avant le pouvoir d'achat, parmi les questions locales je veux dire
01:25 parce que l'emploi, le pouvoir d'achat c'est transversal.
01:29 - Évidemment sauf que ça pèse sur toutes ces questions-là.
01:32 Ça pèse sur le pouvoir d'achat quand on habite en périphérie c'est 200 à 400 euros en plus
01:39 d'un habitant en coeur de la métropole.
01:43 C'est des temps de transport qui impactent fortement la vie familiale.
01:49 Évidemment une heure de bouchon le matin, le soir, etc.
01:53 - Une heure quand tout va bien.
01:57 - Ou une heure de bouchon supplémentaire.
01:59 Il y a une carte extrêmement parlante de l'étude de la métropole sur ces questions-là
02:05 qui dit qu'en gros le temps de trajet idéal il va de 20 à 30% supplémentaire
02:11 jusqu'à 200, 250, 300% de temps supplémentaire.
02:16 - Vous avez publié une carte d'ailleurs très intéressante, on n'aura pas le temps de l'évoquer malheureusement.
02:20 Vous dites que ça concerne 250 000 habitants de territoires périphériques.
02:26 C'est quoi, c'est 250 000 personnes qui vivent en dehors de la métropole
02:29 mais qui y bossent, qui y viennent tous les jours ?
02:31 - Alors ça touche, non. Là on parle des habitants.
02:34 C'est-à-dire qu'en fait on parle de l'idée aujourd'hui reconnue qu'on a défendue depuis deux ans
02:39 qu'on pense la question de la mobilité autour de la métropole
02:43 sur ce qu'on appelle l'aire d'attraction de Montpellier.
02:46 - L'aire urbaine.
02:47 - Voilà, et cette aire urbaine c'est l'INSEE qui la détermine, donc on est bien sur des bases.
02:51 - C'est 700 000 personnes.
02:53 - C'est 750 000, 161 communes, et juste pour ne pas allonger
02:57 certaines communes comme Fontignan ou Mez en font partie.
03:00 C'est-à-dire que ça s'étend profondément, mais évidemment Gange, Lodève, jusqu'à Sommière d'ailleurs.
03:06 Et donc ces questions-là, si on les prend, il y a 500 000 habitants
03:10 on fait des grandes moyennes sur la métropole,
03:13 donc on a vraiment 250 000 habitants qui en sont dépendants.
03:16 Et sur les déplacements quotidiens de ces aires-là,
03:19 on est sur 85 000 à 90 000 au moins véhicules entrants
03:24 uniquement sur les questions de ce qu'on appelle déplacement pendulaire domicile-travail.
03:29 - Ce qui est considérable.
03:30 Donc vous l'association Transportons-Nous, vous êtes du cœur Pays de l'Hérault.
03:35 - On a commencé notre activité et aujourd'hui évidemment on a deux collectifs,
03:39 un collectif Métropole et un collectif Cœur d'Hérault.
03:42 Et ce qui nous a amené à penser globalement la question des déplacements sur l'ensemble de la métropole.
03:49 - Et avec d'autres associations, vous lancez une pétition en ligne intitulée
03:53 "Stop à la galère des transports quotidiens".
03:55 - Voilà. Je crois que je ne vais pas rajouter sur la question de la galère,
03:59 les choses sont connues, votre sondage évidemment le donne.
04:05 Nous sommes rejoints dans cette action-là par Alternatiba et par Action Justice Climat Montpellier.
04:12 Mais nous sommes en lien avec beaucoup d'autres associations qui relaient y compris cette pétition-là.
04:17 - Je vous rappelle la question du jour.
04:18 Ceux qui n'habitent pas la métropole de Montpellier, mais qui y travaillent,
04:21 sont-ils les oubliés des politiques publiques de transport ?
04:23 Si vous voulez prendre la parole, il n'y a pas de problème.
04:26 Vous nous appelez tout de suite au 04 67 58 6000.
04:29 On vous accueille sur France Bleu Hérault dans un instant.
04:32 04 67 58 6000.
04:34 - Alors vous ne faites pas que râler, vous faites aussi des propositions concrètes.
04:38 A commencer par... Alors parlons de ce fameux RER métropolitain,
04:43 qui n'est pas un peu pour l'instant dans les cartons,
04:46 à défaut d'être complètement dans les tuyaux.
04:48 Je crois qu'il y aura une réunion importante d'ailleurs à la fin de ce mois de mai.
04:50 C'est une idée lancée par Emmanuel Macron, il y a déjà deux ans de ça.
04:54 C'est possible un RER à Montpellier ou pas ?
04:57 - Alors d'abord ce qu'il faut dire c'est que cette loi,
05:00 elle s'appuie sur la loi LOM, qui n'est pas, je dirais, en tout point...
05:06 Mais qui pose la question du droit à la mobilité.
05:10 Nous c'est notre première revendication, un droit à la mobilité.
05:13 - C'est un droit opposable, comme le droit au logement.
05:15 - Voilà, nous on pense qu'il faut aller jusque là, parce que ça a tellement d'impact.
05:19 Deuxième plan, la loi sur les sermes.
05:22 L'idée c'est pas de mettre un TER au sens de penser comme à Paris par exemple.
05:28 - Et là la ville n'est pas faite de la même manière.
05:30 - Et la ville n'est pas faite de la même manière.
05:32 Par contre aujourd'hui, on a une chance absolument historique,
05:35 à défaut d'avoir conservé les anciennes lignes de voies ferrées,
05:38 c'est qu'une part de ces voies ferrées existe, en tout cas les sillons.
05:44 Et on a aujourd'hui un déploiement du tram sur Montpellier,
05:49 qui oriente ces branches sur cette dimension là.
05:52 Il suffit de les prolonger par des tram-trains,
05:54 pour avoir de nouveau une étoile ferroviaire à la dimension du territoire,
05:58 et dans les conditions du territoire.
06:00 - Vous proposez de vous appuyer sur l'existant pour recréer quelque chose ?
06:04 Par exemple vous dites que sur l'Est Héroltais, il faudrait réhabiliter l'ancienne ligne Montpellier-Sommière.
06:07 - Bien sûr.
06:08 - Il n'existe plus cette ligne là aujourd'hui.
06:09 - Non mais le sillon existe.
06:10 - Le sillon.
06:11 - En fait ce qui est important c'est là où on passe.
06:14 Et donc sur cette question là, on a 40 à 50 voire 60% du sillon qui est encore...
06:21 - Sur l'Ouest, vous proposez de faire la même chose sur la voie ferrée Montpellier-Pollon.
06:25 - Et là on a une étude qui a été faite par des ingénieurs CGT-cheminaux,
06:29 qui démontre que 60 à 65% de la ligne ancienne peut être réhabilité.
06:36 Et nous proposons, ce qui a d'ailleurs fait réagir le président du Conseil économique, social, environnemental, régional,
06:43 Jean-Louis Chlozy, qui a été reconduit récemment,
06:46 sur la préservation de cette ligne là,
06:48 parce que nous proposons que là où on doit recréer,
06:51 on le fasse sur les délaissés de la 75 et de la 750.
06:56 C'est-à-dire qu'il n'y aurait quasiment pas d'expulsion, quasiment pas d'achat de terrain,
07:02 mais là on a une bande qui permet de faire passer.
07:05 - Pierre est avec nous au 04-67-58-6000, Pierre de Montpellier, bonjour.
07:10 - Bonjour.
07:11 - On vous écoute Pierre, vous en pensez quoi vous ?
07:13 - Ecoutez, je voulais vous rappeler juste un petit fait historique, si vous me permettez.
07:17 Il y a un peu plus d'un siècle, Bézier était plus important en termes de population que Montpellier.
07:22 - Oui c'est vrai, d'accord.
07:23 - Et qu'est-ce qui s'est passé ? On a installé le chemin de fer.
07:27 Bézier a refusé que la gare du chemin de fer de Bézier soit au centre de Bézier.
07:32 Il l'a mis en périphérique.
07:34 Et Montpellier a accepté que la gare de Montpellier soit au centre de Montpellier.
07:39 - Et donc Pierre ?
07:40 - Et donc c'est ça qui fait qu'aujourd'hui Montpellier est beaucoup plus développé que Bézier.
07:46 - Ok, mais par rapport aux habitants qui sont extérieurs à la métropole, c'est votre cas ou pas Pierre ?
07:52 - Moi je suis à Fabregne, donc je sais ce que c'est.
07:56 Et j'ai plus envie d'aller à Montpellier.
07:58 Et il y a 20 ans j'allais à Montpellier le samedi faire mes courses,
08:01 maintenant je vais à Sète parce que j'en ai marre de faire et je ne peux pas me garer.
08:05 Et les courses on les fait comment ? Avec le tram ?
08:08 Vous ramenez quand vous avez un certain âge, vous ramenez vos courses dans le tram avec des paniers.
08:14 C'est quoi ça ? C'est rien de n'importe quoi.
08:16 - Merci Pierre de nous avoir appelés ce matin.
08:18 Arnaud Carpier, une réaction par rapport à ce que vient de dire Pierre ?
08:21 - Oui, moi je trouve très intéressant la question de ne pas opposer métropole et périphérie.
08:27 Puisque quand on regarde la métropole, on a Fabregne qui vient d'être cité,
08:32 on a Villeneuve-les-Magnones, on a Grabels, on a Castry,
08:35 qui sont aussi dans des conditions, sans compter les villages Pignon, etc.
08:40 C'est-à-dire qu'on a une bonne partie de la métropole qui est aussi dans les conditions de la difficulté pour se déplacer.
08:47 - Prenez l'exemple de Castry, la métropole répond qu'il y aura un bus à haut niveau de service,
08:52 enfin un tram-bus de 2025-2026, ça réglera le problème.
08:57 Mais là encore on est dans une commune de la métropole,
09:00 donc non pas Castry, mais si Castry est dans la métropole, pardon j'avais un doute,
09:04 ça ne règle pas le problème des communes qui n'y sont pas encore une fois ?
09:07 - La question c'est de faire système, si vous voulez.
09:10 C'est-à-dire que moi j'entends, on va mettre ici, c'est ce qu'on nous propose aussi sur le coeur des Roses,
09:15 mais on va mettre combien de bus à 50 places ?
09:19 On a 16 000 déplacements, par exemple sur le coeur des Roses, on a 16 000 déplacements quotidiens pendulaires.
09:25 On fait combien de bus là-dessus ?
09:27 Pour faire reculer réellement, en fait on a trois problématiques.
09:33 Le droit à la mobilité, faire en sorte que les citoyens peuvent se déplacer dans de bonnes conditions,
09:37 je ne dis pas les mêmes, dans de bonnes conditions partout où ils habitent.
09:41 Deux, que ça fasse système avec l'ensemble des modalités de déplacement.
09:46 Par exemple on propose nous qu'on ait une organisation qui fasse du tram-train rentrant à Montpellier.
09:53 Qu'on n'arrive pas jusqu'à la motion, point barre, et que tout le monde descend, tout le monde remonte.
09:58 Et le troisième point qui est important, c'est que ce soit adapté, ce qu'on appelle capacitaire en terme ferroviaire, au flux.
10:07 Il y a un point qu'on n'a pas du tout évoqué, mais il y a beaucoup de choses à dire aussi, c'est la gratuité.
10:11 Parce que ça c'est pareil, la gratuité on l'a fait pour les habitants de la métropole,
10:14 mais absolument pas pour ceux qui viennent travailler et qui n'habitent pas la métropole,
10:17 mais ça c'est un autre sujet, vous viendrez nous en reparler, on a plus de temps.
10:20 Oui absolument, tout à fait.
10:21 Parce que c'est un long sujet.
10:22 Arnaud Carpier, merci en tout cas, président de l'association Transportons-Nous.
10:25 Et cette pétition en ligne, on peut la trouver avec le replay de cette interview sur notre site,
10:30 ou si on l'applique ici, sur le site francebleu.fr. Merci.
10:33 Merci beaucoup à Radio France Bleu et à FR3.
10:36 Bonne journée à vous.
10:38 En tout cas il y a les infos qui arrivent dans un instant sur France Bleu et Rô,
10:41 les infos de 8h, on aura aussi en ligne notre correspondant, notre spécialiste météo,
10:45 parce que vous savez que la météo change aujourd'hui.

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