Le 21 décembre, les transports en commun deviennent gratuits dans la Métropole de Montpellier, qui entend financer le manque à gagner par une taxe déjà existante payée par les entreprises : le versement mobilité. Les patrons s'inquiètent que cette taxe n'augmente trop.
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00:06 surtout vous allez pouvoir prendre la parole. On se pose la question mais qui doit financer
00:09 la gratuité des transports en commun dans la métropole de Montpellier ? Ça arrive le
00:12 21 décembre. Est-ce que c'est le contribuable ? Donc vous, nous. Est-ce que ce sont les
00:18 entreprises ? Les deux ? Aucun ? Ça devrait rester payant ? C'est d'ailleurs ce que vous
00:22 dites en majorité. - Majoritairement, plus de la moitié, 54%
00:27 des votants pour l'instant estiment que cela aurait dû rester payant.
00:30 - Alors vous en pensez quoi ? Dites-nous. - 56 même, c'est monté à 56.
00:33 - Au 04 67 58 6000 et plus on parle et plus ça monte. Jean-Marc Oluski, le président
00:37 du MEDEF Féro Montpellier, notre invité ce matin.
00:39 - Bonjour Jean-Marc Oluski. - Bonjour.
00:40 - Vous êtes là ce matin, il y a un lien avec cette question du jour parce que ce passage
00:45 à la gratuité dans les transports en commun pour la métropole de Montpellier doit être
00:48 financé selon la métropole, le manque à gagner, par le versement mobilité qui est
00:53 une taxe payée par les entreprises privées comme publiques, taxe contre laquelle ou en
00:57 tout cas sur laquelle le MEDEF a fait publier une tribune dans le journal des écoles il
01:02 y a quelques jours que vous avez co-signé. Pourquoi vous l'avez co-signé cette tribune ?
01:05 Je précise d'ailleurs que le patron du MEDEF Bitéroi l'a signé aussi.
01:08 - Bien sûr. - Pourquoi vous l'avez co-signé ? Qu'est-ce
01:11 qui vous inquiète dans l'évolution de ce versement mobilité ?
01:13 - Alors ce qui nous inquiète, on l'a co-signé, le marqueur ça a été le fait qu'il y a
01:19 eu une tribune publiée par les présidents de région qui disait que ce serait bien aussi
01:23 que le versement mobilité finance les transports de la région. Donc ça, ça a été un petit
01:26 peu une espèce de petite goutte d'eau qui a fait...
01:28 - Parce que pour l'instant ce sont les transports en commun dans les agglomérations.
01:31 - C'est les transports en commun dans les agglomérations et il y a eu aussi, puisque
01:35 l'île de France a un statut particulier, il y a eu aussi une demande de Madame Pécresse
01:41 pour augmenter et ça a été accepté. Donc en île de France, le versement mobilité,
01:44 le plafond du versement mobilité a été augmenté. Donc c'est ce qui nous inquiète
01:48 un peu parce que ce versement mobilité, je ne veux pas être trop technique, mais c'est
01:51 un impôt de production, c'est-à-dire que ce n'est pas lié au chiffre d'affaires, c'est
01:56 toutes les entreprises, tous les employeurs, que les employeurs globalement, qui le payent
02:00 à partir de 11 salariés. Et c'est lié donc au nombre de salariés que vous avez et donc
02:06 ce versement mobilité augmente en fonction de ce chiffre-là. Et donc on se dit, on paye
02:12 déjà sur la métropole, globalement sur l'ERO, on verse, c'est une moyenne, 647 euros par
02:21 salarié. C'est ce qu'on paye déjà aujourd'hui. Donc aujourd'hui on est le premier financeur
02:25 ou un des premiers financeurs des transports en commun et on dit, n'alourdissons pas effectivement
02:31 cet impôt, puisqu'on considère que c'est un impôt, n'alourdissons pas cet impôt au
02:34 détriment de la performance des entreprises.
02:36 Est-ce que vous craignez que le passage à la gratuité dans les transports en commun
02:39 dans l'agglomération de Montpellier, dans la métropole, donne envie à la métropole
02:43 d'augmenter ce versement ?
02:44 Alors là-dessus, moi je sais que vous avez fait un sondage, j'ai voté à titre personnel,
02:50 je ne vous dirai pas ce que j'ai voté.
02:51 On s'en doute.
02:52 Mais au titre de président du Medef, moi je me prononce pas, parce que je ne me prononce
02:56 pas sur des sujets qui sont généraux, puisque en fait ça ne concerne pas que les entreprises.
03:00 Et si on peut s'exprimer sur le sujet, c'est de dire peut-être que ça va permettre à
03:04 nos salariés, ça va éviter que l'on paye la moitié, parce qu'on payait la moitié
03:08 déjà de l'avantage.
03:09 Voilà.
03:10 Ça va permettre peut-être de donner un peu plus de pouvoir d'achat qui va augmenter
03:13 la consommation.
03:14 Donc il peut y avoir des points positifs.
03:16 Donc moi sur le sujet, je ne m'exprime pas.
03:19 Ce que l'on dit globalement, c'est de dire qu'aujourd'hui on considère qu'on paye déjà
03:27 beaucoup.
03:28 Donc voilà.
03:29 Ce que je voudrais dire aussi, c'est qu'il y a eu une tribune qui s'est faite il y a
03:32 quelques temps par six ou sept présidents de métropole, Toulouse, Bordeaux, Lyon, voilà,
03:37 et qui demandait aussi un déplafonnement de la versomobilité.
03:41 C'est-à-dire donc d'augmenter cette taxe.
03:42 D'augmenter cette taxe, oui.
03:44 Et effectivement, je n'ai pas lu la signature de…
03:47 Ça vous a rassuré ?
03:48 Voilà, ça m'a rassuré.
03:49 Je n'ai pas lu la signature de Michael D'Anfos et je suis satisfait effectivement qu'il
03:53 ne prenne pas cette voix pour l'instant, puisque c'est à date, c'est ce qu'il
03:56 a exprimé.
03:57 Parce que pour vous, ça ne doit pas reposer essentiellement sur ces impôts versés par
04:03 les entreprises.
04:04 C'est une taxe de plus qui s'ajoute à déjà une pression fiscale que vous dénoncez
04:08 régulièrement ?
04:09 Cette pression fiscale, on l'a dénoncé.
04:12 Il faut reconnaître, et si on fait un peu de politique nationale, il faut reconnaître
04:17 que ce gouvernement a été un gouvernement qui a pratiqué une politique, soit un pays
04:21 politique de l'offre, c'est-à-dire qu'il a baissé les impôts globalement.
04:24 Et ce qui est paradoxal, c'est que cette baisse des impôts a augmenté le montant.
04:29 C'est-à-dire qu'il y a eu un record sur le versement de l'impôt sur la société
04:34 l'an dernier sur la TVA.
04:35 Alors que le taux a baissé.
04:37 Alors que le taux a baissé.
04:40 Donc en fait, aujourd'hui, on se rend compte que cette politique de l'offre a marché,
04:44 jusqu'au moment où je pense que peut-être qu'avec les conditions, la dette qui a explosé,
04:51 je crois qu'il a semblé que le gouvernement vienne chercher un peu d'argent.
04:55 Et on dit que ce n'est pas le moment pour les entreprises avec l'inflation, avec l'hausse
05:02 du coût de l'énergie.
05:03 Donc aujourd'hui, ce n'est pas le moment.
05:04 - Mais si, reprenons l'hypothèse d'une hausse du versement de mobilité dans la métropole
05:08 de Montpellier, même si ce n'est pas le cas à date.
05:10 Si ça venait à augmenter et que ça améliorait l'offre de services, ce sont vos salariés
05:14 qui en bénéficient aussi ?
05:15 - Alors juste un point, c'est qu'il y a un encadrement quand même du versement de mobilité.
05:20 - Oui, par la loi.
05:21 - C'est par la loi.
05:22 Ce n'est pas un président de métropole qui décide.
05:24 - Ils peuvent décider eux-mêmes de faire n'importe quoi.
05:27 - Après, effectivement, aujourd'hui, ce que l'on dit, c'est que globalement, les entreprises
05:33 versent ce versement de mobilité pour une contribution générale au transport.
05:37 Mais pas forcément pour le transport de nos salariés.
05:40 Et effectivement, on se dit qu'il y a certaines zones de Montpellier qui sont des zones d'entreprise
05:46 qui ne sont pas couvertes.
05:47 - Lesquelles par exemple ?
05:48 - Les zones de l'île de Léonard par exemple ou les zones vers Pérole sur lesquelles effectivement
05:52 on attend.
05:53 Alors j'ai eu comme information qu'on allait avoir des bus trams et ces bus trams vont
05:59 permettre sûrement d'alimenter ces zones d'entreprise.
06:03 Mais c'est un sujet.
06:04 On ne dit pas, on verse le versement de mobilité pour avoir l'offre de services.
06:09 Mais ce qu'on dit, c'est qu'il faudrait aussi que tous nos salariés puissent bénéficier
06:15 de l'offre de transport.
06:17 - Et justement sur le réseau actuel, vous espériez que ce soit densifié, vous avez
06:22 parlé du millénaire, en tout cas que ce soit densifié ce réseau vers les zones industrielles
06:27 ou en tout cas les zones où beaucoup d'entreprises sont installées ?
06:29 - Après il y a une certaine logique qui est une logique de toutes les métropoles.
06:32 C'est que les zones d'entreprise vont à la périphérie des métropoles et donc effectivement
06:38 c'est chaque fois compliqué de faire sur les transports en commun.
06:41 On l'entend, on le comprend.
06:42 Mais effectivement il faut trouver des solutions alternatives et je pense que le bus tram,
06:47 je crois à échéance 2025 si j'ai bien compris, que le bus tram est une bonne solution pour
06:51 la métropole de Montpellier.
06:52 - Vous avez parlé de la santé financière des entreprises avec l'inflation qu'on a
06:56 tous connue et tous ressentie.
06:58 Inflation qui s'est un petit peu calmée ces dernières semaines, ces derniers mois.
07:02 Est-ce que ça permet aux entreprises de l'euro de pouvoir faire face à nouveau ?
07:06 - Alors pas encore je crois, pas encore.
07:09 On est dans une situation encore tendue.
07:12 Il y a un secteur qui souffre beaucoup, c'est le secteur du bâtiment, de l'immobilier globalement.
07:17 Des secteurs qui peinent.
07:19 On a une recrudescence des entreprises en difficulté, notamment celles qui se présentent
07:25 au tribunal de commerce.
07:26 - C'est-à-dire des cessations d'activité ?
07:28 - Oui, liquidation judiciaire ou au moins liquidation judiciaire.
07:33 Donc ça c'est un sujet qui nous inquiète un peu.
07:36 Et puis effectivement les chefs d'entreprise ont le moral qui est un peu baissé là, puisque
07:42 vous savez que c'est un indicateur assez fort qui est fait.
07:45 Les chefs d'entreprise ont le moral qui est un peu baissé.
07:47 Et pour quelles raisons ?
07:49 Essentiellement pour des questions d'incertitude.
07:51 C'est-à-dire qu'il n'y a pas de vision sur un avenir, notamment avec les conflits.
07:56 Alors on avait le conflit en Ukraine, maintenant on a le conflit Israël qui se reporte un petit
07:59 peu aussi en France.
08:00 Donc c'est des sujets sur lesquels les chefs d'entreprise…
08:02 - Ça a des conséquences le conflit Israël-Hamas sur des entreprises de l'euro qui exportent ?
08:06 - Alors je n'ai pas eu de remontée directe sur ces sujets-là, mais c'est une question
08:12 de moral.
08:13 Je crois que le chef d'entreprise, par principe, il faut qu'il ait le moral pour se dire qu'il
08:16 va investir, qu'il va solliciter les prêts à la banque, qu'il va recruter.
08:20 Et donc c'est surtout sur cet aspect-là.
08:23 Je crois que le climat aujourd'hui est un climat un peu morose et donc je crois que
08:29 ça peine effectivement dans les affaires.
08:32 - Merci Jean-Marc Oluski.
08:34 Dernière question, le 21 décembre vous allez prendre le tram vous, gratuitement ?
08:37 - Écoutez, il faudrait que je fasse ma carte, je crois, c'est ça non ?
08:40 - Il va falloir justifier du fait que vous habitez dans la métropole.
08:44 - Alors j'habite dans la métropole et je vais faire mon pass, voilà.
08:46 - Merci à vous d'avoir été notre invité ce matin sur France Bleu et Euro.
08:50 Jean-Marc Oluski, président du MEDEF de Montpellier.
08:52 Il y a deux MEDEF dans l'Euro, le Biterroi et le reste du département finalement.
08:56 Merci beaucoup Jean-Marc Oluski d'avoir été avec nous ce matin.
08:58 - Et vous retrouvez donc notre invité sur notre site internet francebleu.fr si vous