• il y a 7 mois
L'inflation pour les locataires est de plus en plus importantes. En un an, à l'échelle nationale,  le loyer des studios a augmenté de presque 4% et de plus de 12% sur le côte ouest. 

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00:00 La crise est profonde pour les locataires, pour la location en général.
00:04 Et cette crise, elle est chiffrée ce matin avec les derniers chiffres de l'Observatoire Clameur que tu nous dévoiles aujourd'hui.
00:10 Oui, ils nous ont donné en avant-première leurs chiffres et ils sont très parlants ces chiffres sur l'évolution des loyers sur un an.
00:15 On va regarder spécifiquement l'évolution des loyers des studios parce que ce sont les biens qui sont les plus demandés par les locataires.
00:22 Sur un an, à l'échelle nationale, les loyers des studios augmentent de quasiment 4%.
00:27 C'est deux fois plus que sur les deux pièces et sur les trois pièces, c'est plus.
00:30 Et ce qui est encore plus incroyable, c'est les évolutions de loyers sur la côte ouest, les studios sur la côte ouest.
00:36 Cette rue est vers l'ouest dont je parle depuis quelques années déjà.
00:39 Regardez ces villes, Vannes, Saint-Nazaire, Lorient, Saint-Malo, La Rochelle.
00:43 Plus 12% sur un an pour les loyers des studios à Vannes, plus 11% à Saint-Nazaire.
00:48 On est autour de 7-8% à La Rochelle, Saint-Malo et Lorient.
00:51 Qu'est-ce qui se passe sur la côte ouest ?
00:53 Depuis quelques années, vous avez ce qu'on appelle une espèce d'attrait climatique.
00:56 C'est-à-dire qu'on en a marre de la côte d'Azur, il fait trop chaud, donc on part à l'ouest.
00:59 Et puis, s'est ajoutée la crise Covid, le confinement, le télétravail, la proximité, la mobilité.
01:04 Pour les métropolitains et en particulier les Parisiens, ils ont massivement acheté à l'ouest.
01:09 Ils ont fait grimper les prix de l'immobilier.
01:11 Les locaux n'arrivant plus à devenir propriétaires sont restés devenus locataires.
01:16 Et donc, on a créé un marché locatif de toutes pièces là où il n'y en avait pas avec des loyers qui explose littéralement.
01:21 Ce n'est pas du marché locatif Airbnb en plus ?
01:23 Non, parce que là, en l'occurrence, Clameur analyse plus d'un million de biens à la location.
01:28 Il n'y a aucun bien en location saisonnière.
01:30 Ce ne sont que des locations nues ou meublées traditionnelles.
01:34 Mais les locaux, les Bretons, les Vendéens doivent détester les Parisiens.
01:37 Ah mais ça fait longtemps et ils les détestent encore plus.
01:40 Oui, oui, oui, encore plus aujourd'hui.
01:41 Moi particulièrement, parce que j'ai des origines normandes, mais en vrai, effectivement...
01:45 Oui, ça se comprend.
01:45 Moi, je cumule tout.
01:47 Je te déteste.
01:48 Mais attention, parce que nous, les métropolitains et les Parisiens,
01:50 on n'est pas dans une situation beaucoup plus enviable.
01:52 Alors certes, nos hausses de loyers sont moins spectaculaires,
01:56 mais on part d'une valeur de loyer tellement élevée.
01:58 Regardez ce qui se passe à Nice.
01:59 Quasiment 8% de hausse pour les studios à Nice sur un an.
02:03 On est en hausse également de 5-6% autour de Marseille.
02:07 Lyon, +3% à Paris.
02:09 Non, ça ne s'est pas porté par les Parisiens.
02:11 Mais Vannes, par exemple, 12%.
02:12 Il n'y a pas de garde-fous ?
02:13 Alors, il y a des garde-fous partout, si, si.
02:15 Et c'est vrai, Christophe.
02:16 Vous avez quoi ?
02:16 L'encadrement...
02:17 Alors, pas à Vannes spécifiquement, mais vous avez l'encadrement des loyers
02:19 dans une trentaine de grandes villes de France.
02:21 Vous avez l'encadrement des loyers à la relocation
02:24 pour plafonner les hausses possibles entre deux locataires
02:26 dans les 28 plus grandes agglomérations françaises.
02:29 Vous avez également l'IRL, l'indice de référence des loyers,
02:33 qui plafonne la hausse annuelle qu'on peut appliquer aux locataires déjà en place.
02:37 Vous avez ensuite l'interdiction plus récente des hausses de loyers
02:40 pour les passevoirs thermiques, les F et G.
02:42 Mais pour autant, vous avez des débordements.
02:44 Alors, qu'est-ce qui peut expliquer ces hausses ?
02:46 D'abord, la première explication possible,
02:48 ce serait qu'on avait des biens vacants qu'on a remis sur le marché.
02:53 Peu probable vu l'état du marché.
02:54 Ce serait aussi que, par exemple, on ait transformé des biens
03:00 qui étaient de location nue en location meublée traditionnelle,
03:03 ce qui là est fort probable.
03:05 Et la meilleure explication, on ne va pas se mentir,
03:08 c'est quand même qu'il y a des gens qui ne respectent tout simplement pas les règles.
03:11 Alors, il peut y avoir aussi eu des travaux qui justifient des rattrapages de loyers,
03:14 mais globalement, l'explication majeure,
03:16 c'est quand même qu'on a des gens qui ne respectent pas les règles.
03:17 - Pardon Marie, par exemple, à Paris, on a un problème avec le fond,
03:19 s'il n'y a pas de terrain.
03:20 Mais en province, ça devrait être plus simple.
03:23 - Ah ben oui, mais il faudrait pouvoir construire.
03:24 Mais là, en l'occurrence, on parle de la construction neuve,
03:26 mais il n'y a plus rien.
03:27 C'est-à-dire que les propriétaires, je leur jette pas la pierre.
03:29 C'est pareil, vous n'avez plus de dispositif pinel pour le neuf,
03:31 d'aide à l'investissement locatif dans le neuf.
03:33 Vous avez une fiscalité qui est de plus en plus plombante pour les investisseurs,
03:36 les obligations de rénovation énergétique,
03:38 des prix à l'achat qui sont quand même relativement élevés.
03:42 Donc derrière, vous avez une rentabilité bien inférieure à ce qu'ils voulaient.
03:46 Clairement, pour qu'il y ait des locataires, il faut qu'il y ait aussi des propriétaires.
03:49 Et il faut que la fiscalité soit plus attrayante.
03:51 Pourquoi ils se détournent de la location vide pour aller vers de la location meublée ?
03:56 C'est parce qu'encore une fois, les loyers peuvent être plus élevés
03:59 et la fiscalité est plus faible.
04:00 C'est au législateur d'orienter l'investissement.
04:03 - Mais en fait, du coup, on ne peut plus se loger nulle part finalement.
04:06 - Ben du coup, c'est une grosse difficulté.
04:07 Moi, j'ai un acteur du secteur Beanstalk qui me disait, il y a encore 15 jours,
04:11 ils ont reçu en deux semaines plus de 1300 candidatures,
04:15 Beanstalk, 1300 candidatures pour un studio à Lille de 18 mètres carrés
04:20 à plus de 500 euros par mois.
04:21 C'est quand même n'importe quoi.
04:23 Et là, la rentrée de septembre va être sans doute encore pire
04:25 que celle qu'on a connue l'année dernière compte tenu des tensions.
04:29 Vous regardez le niveau de l'offre qui s'effondre littéralement.
04:32 Le site d'annonce Biennissi nous disait récemment,
04:34 l'offre à l'échelle de la France entière de biens à la location,
04:37 elle a baissé de plus de 60 % en cinq ans.
04:40 À Paris, elle a été divisée par deux en deux ans.
04:43 Et en parallèle, la demande à la location, elle explose.
04:46 On est en hausse de 20 % sur un an.
04:49 Mais pourquoi ?
04:49 Encore une fois, le locataire d'aujourd'hui ne peut plus devenir propriétaire.
04:54 Il reste locataire.
04:55 Il n'y a plus de turnover.
04:56 Donc, vous avez aussi tous les nouveaux qui arrivent et les anciens qui ne partent pas.
05:00 Les nouveaux, c'est les jeunes, les étudiants pour la rentrée de septembre.
05:03 C'est aussi les décohabitations, les séparations qui parfois sont subies,
05:07 comme dans les décohabitations aujourd'hui parce qu'on ne trouve pas d'autres logements.
05:10 Donc, vous avez une problématique.
05:11 - C'est-à-dire des divorcés qui continuent à vivre ensemble.
05:13 - Qui continuent à vivre ensemble.
05:14 Mais c'est dramatique.
05:15 C'est dramatique.
05:16 L'enjeu du blocage de la location est dramatique
05:19 parce qu'on parle de divorcés qui peuvent peut-être s'entendre pas trop mal,
05:22 mais on ne parle pas des violences conjugales, des violences psychologiques.
05:25 C'est quand même dramatique.
05:26 L'éducation des enfants qui ont besoin d'une pièce supplémentaire pour travailler.
05:29 - On n'est pas sûr, Mathieu, qu'il y ait un ministre du Logement
05:31 qui prenne ce problème à bras le corps.
05:33 On n'entend pas trop parler politiquement du problème de la location en France.
05:37 C'est la crise majeure.
05:39 Et Nicolas Deuz nous en a aussi parlé pendant des mois et des mois.
05:41 - Il y a Guillaume Casbarian, le nouveau ministre du Logement,
05:43 qui travaille sur ce projet.
05:45 - Il sort, je rejoins Mathieu, il sort un projet de loi à logements abordables.
05:47 Mais là, en l'occurrence, il s'attaque précisément au logement social.
05:50 Au lieu de créer des places supplémentaires dans le parc social,
05:53 il veut en virer certains pour pouvoir en mettre d'autres qui sont en demande.
05:57 Donc, en gros, on est juste en train d'essayer de trouver un moyen
05:59 de faire tout le monde rentrer dans un gâteau qui est trop petit.
06:02 Le sujet, c'est la production de logements en France aujourd'hui.
06:04 La production. Et c'est ça le problème. Et c'est qu'on ne s'attaque pas à ça.

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