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180 dirigeants d'entreprises étrangers se sont réunis au Château de Versailles pour le sommet Choose France. 15 milliards d'euros d'investissement seraient en jeu cette année. Un chiffre record. On rejoint l'un de ces dirigeants à Versailles, Daniel Hager, le président du Conseil de surveillance de Hager Group, une société allemande spécialiste des équipements électriques. Hager, c'est 40% des boites à fusibles dans les foyers en France.
Regardez L'invité de RTL Soir avec Julien Sellier du 13 mai 2024

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00:00RTL bonsoir, Julia Célier, Isabelle Choquet et Cyprien Signy.
00:04Allez RTL bonsoir, on va maintenant s'arrêter sur l'événement du soir,
00:08le sommet Choose France, 180 patrons étrangers réunis donc au château de Versailles,
00:14dîner tout à l'heure dans la galerie des glaces.
00:16Ils sont venus investir dans notre pays, implanter, développer, agrandir des usines.
00:2015 milliards d'euros, on le disait de promesse cette année, c'est un record.
00:24On va justement rejoindre à Versailles l'un de ses patrons.
00:26Bonsoir Daniel Hagger.
00:28Bonsoir.
00:29Vous êtes le président du conseil de surveillance d'Hagger Group, société allemande spécialiste des équipements électriques.
00:35Pour vous donner une idée, Hagger c'est 40% des boîtes à fusibles dans nos foyers ici en France.
00:40Allez regarder chez vous.
00:41Daniel Hagger, vous êtes déjà présent dans notre pays.
00:44Vous comptez investir 120 millions d'euros, c'est bien ça sur votre 4 site en Alsace ?
00:50Exactement, principalement sur notre site de Bernay où on va continuer d'investir à hauteur,
00:57exactement comme vous avez dit, 120 millions d'euros, ce qui va représenter 500 emplois supplémentaires sur les 3 prochaines années.
01:03Cet argent, il va servir à quoi ? Développer la recherche ? Augmenter la production ? Quelle est l'idée ?
01:08Il y a plusieurs.
01:10On va étendre la capacité à investir dans la recherche et développement.
01:16Et troisièmement, dans la décarbonisation de nos sites.
01:20Ces 500 emplois, ils seront créés quand ? Et quel métier vous allez recruter exactement ?
01:26C'est sur les 3 prochaines années.
01:28Il y a de la production, il y a de la R&D, il y a des techniciens et de l'administratif, il y a un peu de tout.
01:34Et ça va s'étaler dans le temps, en fonction de la conjoncture aussi,
01:39qui en ce moment pour le bâtiment est un peu plus morose,
01:43mais on est confiant sur l'avenir du métier électrique,
01:47parce que vous avez toujours besoin d'une boîte à fusibles comme vous l'avez appelé.
01:52Vous êtes reçu au château de Versailles ce soir.
01:54Vous dînerez tout à l'heure près d'Emmanuel Macron dans la galerie des glaces.
01:58Vous dites, vous avez dit, on se sent valorisé par le discours politique en France.
02:02Ça veut dire quoi ? Que finalement quand le gouvernement vous fait les yeux doux, ça fonctionne ?
02:06Vous êtes sensible à cette séduction ?
02:09C'est une reconnaissance du travail qu'on fait, de la valeur qu'on génère.
02:17C'est aussi une reconnaissance pour nos salariés qui travaillent à la richesse du pays.
02:26Donc ça fait du bien qu'une fois dans l'an, on nous dit bravo, c'est bien fait.
02:32Ce n'est pas le cas dans tous les pays par exemple ?
02:34Non, ce n'est pas partout pareil.
02:37Et puis en tant qu'entrepreneur, on est parfois suspecté.
02:41Il y a des règles qui sont faites un peu partout pour nous contrôler,
02:45pour nous sous-tendre qu'on est en train de faire quelque chose qui n'est pas légal ou qui n'est pas propre.
02:52Dans beaucoup de pays, c'est comme ça.
02:54La législation européenne vise à ça, à nous contrôler de plus en plus, à restreindre notre action.
03:04Et on a l'impression d'être des voleurs et de faire quelque chose de malsain.
03:11Donc ça fait du bien d'être reçu ici, d'être remercié et tout ça dans un cadre magnifique qui est le château de Versailles.
03:22En France, on critique souvent la bureaucratie.
03:24Vous, au contraire, vous dites que les autorisations, par exemple au niveau local, dans vos usines en Alsace, vos sites en Alsace,
03:30elles sont données plus vite qu'en Allemagne.
03:33Ce qui pour nous français paraît totalement contre-intuitif.
03:38On fait aussi la grève maintenant en Allemagne.
03:41Et on a repris beaucoup de choses qui se faisaient en France avant.
03:45Et on les a perfectionnées, on va dire.
03:47Mais non, blague à part, je pense qu'il y a dans le tissu, en tout cas alsacien,
03:53on a l'Agence pour le Développement Économique qui nous aide énormément,
03:57qui nous enlève un peu les barrières administratives,
04:01qui nous aide à chercher, à trouver des chemins, à trouver des solutions.
04:06Et ça fait du bien.
04:08On n'a pas la même aide en Allemagne,
04:10où on a parfois l'impression que les différentes administrations tirent dans des directions différentes.
04:16Et c'est extrêmement compliqué et frustrant.
04:20Et surtout en Allemagne, en ce moment, le climat n'est pas très bon,
04:24avec un politique qui n'est pas forcément d'accord, qui ne sait pas très bien ce qu'il est en train de faire.
04:29Avec un gouvernement de coalition, on le rappelle, en Allemagne.
04:32Vous dites toutefois que, quand on regarde les dépenses publiques en France,
04:36je vous cite, il est évident qu'on ne travaille pas assez.
04:39Ça veut dire quoi ? Qu'il y a quand même aujourd'hui d'autres pays en Europe
04:42qui, même si la France est, d'après vous, en train de devenir un pays pour entreprises,
04:47sont encore plus attractifs que nous ?
04:51Je pense que si on veut conserver notre statut, et je parle à niveau européen aujourd'hui,
04:57si on veut conserver notre richesse, notre mode de vie,
05:01ça ne se fera pas en travaillant moins, et ça ne se fera pas en accroissant le domaine de l'État.
05:11Je pense que la richesse est créée par les entreprises,
05:15et donc il faut valoriser ça, il faut travailler plus dans l'industrie.
05:19Et je pense que le mouvement du président Macron va dans ce sens-là,
05:24de réindustrialiser la France.
05:28Et bien sûr, les heures de travail, ce n'est pas une semaine de quatre jours
05:32qu'on discute vivement en Allemagne.
05:34Ce n'est pas avec ça qu'on va créer de la richesse.
05:37Il faut savoir que dans les autres pays du monde,
05:40les heures de travail sont bien différentes, les jours de congé aussi,
05:45et c'est comme ça qu'on a aussi assis notre première position, je pense, dans le monde,
05:51et si on a envie de la conserver, ce n'est pas en travaillant moins.
05:56Vous craignez pas l'instabilité politique dans notre pays, en France, dans les sondages ?
06:00Par exemple, Marine Le Pen est donnée gagnante en 2027 pour l'instant.
06:03Sa politique industrielle sera peut-être beaucoup plus protectionniste que la politique actuelle ?
06:08Je ne sais pas si dans le monde d'aujourd'hui on peut être protectionniste.
06:12On verra si ça se concrétise, il y a beaucoup de si.
06:19On voit aujourd'hui un gouvernement Meloni en Italie.
06:23Après, il y a des réalités économiques et des réalités politiques
06:29qui font que la soupe est moins chaude quand elle est mangée que quand elle est cuisinée.
06:36L'industrie s'adaptera à la politique.
06:40On a bien sûr des préférences.
06:42On vit d'un libre-échange, d'un monde ouvert, d'un monde divers.
06:49C'est important, je pense, pour l'industrie.
06:51Je pense que de n'importe quel bord, la politique va devoir se résigner à accepter ce fait-là.
07:00Vous avez quand même une petite partie de votre production en Chine.
07:03Ça veut dire quoi ?
07:04Qu'une entreprise comme la vôtre ne peut pas se passer de la Chine aujourd'hui ?
07:07Ce n'est pas possible de tout rapatrier en Europe ?
07:10Non, je pense que ce n'est pas possible sur plein de plans.
07:16Il y a des compétences qui se trouvent en Asie que vous ne pouvez pas transposer.
07:23Par exemple, sur les boulons et les vis, tout simple,
07:28le plus gros marché mondial de fabrication se trouve à Taïwan.
07:32Je ne sais pas si on a envie de rapatrier les boulons et les vis en Europe.
07:37Dans la division du travail, ça fait du sens de l'avoir dans un autre pays concentré.
07:43Dans la R&D, tout ce qui est digital, la Chine est quand même un acteur extrêmement important.
07:49Dire qu'on va se passer de la Chine me paraît extrêmement compliqué.
07:54En tout cas, ça ne laisse pas présager un monde meilleur pour demain
08:01parce qu'on va aller dans un sens de la décroissance et pas de la croissance
08:05qui est comme dans la théorie, la croissance économique est synonyme de bonheur,
08:13de réalisation personnelle, de liberté.
08:16Si on a envie de conserver ça, je pense que les marchés ouverts sont importants.
08:20Merci beaucoup Daniel Hagger, vous le patron, le président du conseil de surveillance
08:24de l'entreprise allemande Hagger Group, l'un des 180 PDG présents ce soir à Versailles
08:30au sommet Choose Friends, 120 millions d'euros.
08:33C'est donc la somme que vous allez investir sur vos sites en France, en Alsace plus précisément.
08:37Merci beaucoup RTL, bonsoir.
08:39Votre émission continue et dans un instant, RTL Inside en voiture.
08:43Femme au volant, beaucoup moins d'accidents, 84% des accidents mortels sont causés par des hommes
08:48et pourtant en 2024, les clichés misogynes sont persistants.
08:52On va l'entendre, la visoconférence arrive aussi.
08:55Alex, c'était bien les vacances ?
08:57C'était très bien et je tiens à dire que je n'ai jamais fait une blague sur le cliché misogyne.
09:01Jamais, jamais, jamais.
09:04Ne touchez pas à ça vous évidemment.
09:06C'est incendiaire et je ne le ferai pas dans la chronique de tout à l'heure non plus.
09:09On vous retrouve juste après ça.

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