Les 27 dirigeants de l'Europe sont réunis à Bruxelles avec deux sujets décisifs sur la table : 1, faut-il oui ou non lancer les négociations d'adhésion de l'Ukraine à l'UE ? 2, l'étude d'un nouveau plan d'aide de 50 milliards d'euros. Ces décisions doivent être prises à l'unanimité. Or, un homme bloque pour l'instant, le Premier ministre Hongrois Viktor Orban. Vadym Omelchenko craint-il l'issue de ce sommet ? L'ambassadeur d'Ukraine en France est l'invité de RTL Bonsoir.
Regardez L'invité de RTL Soir du 14 décembre 2023 avec Marion Calais et Julien Sellier.
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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Julia Selye, Marion Calais et Cyprien Sini.
00:07 RTL bonsoir jusqu'à 20h.
00:10 Allez RTL bonsoir, votre émission
00:12 continue avec notre invité événement maintenant, c'est l'ambassadeur d'Ukraine en France. Bonsoir Vadim Obelchenko.
00:17 Bonsoir, à côté à tous. En ce moment les 27 dirigeants de l'Europe sont réunis à Bruxelles. Alors il y a deux sujets
00:23 décisifs sur la table. Un, faut-il oui ou non lancer les négociations
00:27 d'adhésion de votre pays à l'UE et deux, l'étude d'un nouveau plan d'aide de 50 milliards d'euros. Ces décisions doivent être prises à l'unanimité.
00:34 Or un homme bloque pour l'instant, c'est le premier ministre hongrois Viktor Orban.
00:39 Vadim Obelchenko, est-ce que vous craignez l'issue de ce sommet européen ?
00:44 Je vous remercie pour cette question.
00:47 Tout d'abord nous ne craignons rien.
00:50 Comme toujours nous sommes une nation d'optimistes.
00:54 Nous croyons tout à fait et nous espérons l'unité de l'Union
00:59 européenne et des pays européens pour ces décisions.
01:03 En effet il y a ce problème maintenant.
01:07 Comme vous l'avez dit à juste titre,
01:11 il y a ce problème avec le premier ministre de la Hongrie. Je le souligne, ce n'est pas avec la Hongrie mais c'est avec le premier ministre de la Hongrie.
01:18 Et si
01:21 ce n'est pas possible de faire passer cette décision,
01:24 dans ce cas comme a dit mon président Zelensky, ce matin il a dit que ça voudrait dire que
01:35 Vladimir Poutine a le droit de veto à l'Union européenne.
01:38 Bien sûr que personne ne va permettre
01:42 cela se faire.
01:45 Nous savons comment nos amis et nos partenaires travaillent et tout d'abord la délégation française
01:51 avec monsieur le président Emmanuel Macron en tête.
01:56 Nous savons qu'ils travaillent jour et nuit et ils mettent tous les efforts nécessaires
02:03 pour que la décision soit positive.
02:05 A court terme est-ce que vous pouvez expliquer à ceux qui nous écoutent pourquoi déjà vous avez absolument
02:11 besoin de cette aide européenne de 50 milliards ? Est-ce que sans cette aide concrètement l'Ukraine
02:16 apparaîtrait affaiblie dans les semaines à venir sur la ligne de front ?
02:19 Bien sûr que l'économie ukrainienne maintenant vit une période dure.
02:28 C'est lié au fait que nous avons la guerre.
02:33 C'est lié aussi au fait que nous avons presque 12 millions de personnes temporairement déplacées
02:41 dont
02:44 environ la moitié se trouve en dehors du pays et l'autre moitié est à l'ouest de l'Ukraine.
02:49 A votre avis est-ce que ça affecte l'économie ? Bien sûr que ça affecte l'économie. Bien sûr que nous sommes
02:57 ôtés des possibilités d'exportation et d'importation.
03:01 Il y a beaucoup d'entreprises à l'est de l'Ukraine qui étaient toujours un centre industriel et
03:07 la concentration des grosses entreprises là, tout est presque suspendu là-bas.
03:12 Les attaques
03:17 quotidiennes continuent sur les infrastructures en Ukraine et pour que nous puissions maintenir
03:23 cette économie et survivre ce temps,
03:26 bien sûr que nous avons besoin du soutien de nos partenaires.
03:30 A plus long terme maintenant monsieur l'ambassadeur, le chemin vers l'Union européenne, pourquoi il compte tant pour l'Ukraine ? Pourquoi vous le jugez nécessaire ?
03:36 Tout d'abord parce que c'est l'aspiration du peuple ukrainien
03:42 pour laquelle il a combattu depuis des années. Cette aspiration a été
03:50 fixée dans notre constitution.
03:53 Nous nous ressentons
03:56 membres de la famille
03:59 européenne et nous avons l'accord sur
04:01 l'espace économique commun avec l'Union européenne.
04:04 Nous avons le statut de candidat à l'adhésion à l'Union européenne.
04:08 Et maintenant,
04:11 étape par étape, nous passons par tous les pas nécessaires pour l'adhésion à l'Union européenne.
04:17 Qu'est ce que vous avez envie de dire à Viktor Orban ce soir ? Votre président Zelensky a tenté en personne de le convaincre en vain pour l'instant ces derniers jours.
04:27 Qu'est ce que je peux dire à une personne qui n'écoute que Poutine ?
04:31 Je voudrais lui donner conseil à qu'il écoute son propre peuple parce que je l'ai bien souligné dès le départ,
04:41 au début de cette interview, qu'il ne s'agissait pas de la position du peuple de la Hongrie, il s'agissait de la position de monsieur Orban.
04:49 S'il avait écouté la position du peuple de la Hongrie, ça aurait été bien pertinent.
04:55 Le chef de l'OTAN dit aujourd'hui qu'il y a un vrai risque que Poutine ne s'arrête pas à l'Ukraine, qu'il continue.
05:00 C'est aussi ce que vous avez envie de dire aux habitants des 27 pays européens ?
05:04 Vous savez, je pense que tous les leaders des pays européens comprennent que c'est vraiment vrai.
05:13 Et que si Dieu protège, Poutine a la victoire en Ukraine, il ne va pas s'arrêter là-bas.
05:24 C'est bien compris en Pologne, dans les pays baltes aussi.
05:32 Et bien sûr, le monde comprend qu'il ne va pas se limiter à l'Europe orientale.
05:39 Ses ambitions de dictateur couvrent tout le continent européen.
05:46 L'Ukraine attend également une enveloppe de 61 milliards des États-Unis,
05:50 qui est bloquée en ce moment au Congrès à Washington à cause de différences sur la politique intérieure américaine.
05:56 Est-ce que vous avez l'impression que le soutien international à l'Ukraine n'est plus si évident, si naturel, après presque deux ans de guerre ?
06:05 Est-ce que c'est une crainte ?
06:07 Je vous rappelle, nous ne craignons rien.
06:10 Tout d'abord, nous comptons toujours sur nos propres forces et sur notre esprit.
06:18 Notre esprit de résistance, nous n'avons pas de choix, nous allons nous battre au bout pour notre patrie.
06:28 Mais bien sûr que l'aide de la part de nos partenaires est très importante et très utile.
06:34 Malheureusement, vous savez, c'est le grand espoir de Poutine,
06:40 donc il espérait jouer sur ces contradictions aux États-Unis,
06:46 parce que la décision sur la mise à disposition de cette aide coïncide avec la période électorale.
06:57 Et donc l'agenda électoral a son impact, bien sûr, sur toute décision de politique externe.
07:05 Je me permets de comparer cette situation à la situation qui a eu lieu en 1940-41,
07:14 quand c'était la même situation pour le Royaume-Uni et pour la France,
07:21 et quand ils sollicitaient des aides auprès des États-Unis.
07:27 Et la réponse de Roosevelt à cela, c'était "Maintenant, je ne peux pas vous donner cette aide,
07:34 parce que j'ai l'élection maintenant, j'ai une situation de politique interne.
07:38 Mais j'espère que cette fois-ci, ça va finir de la façon que ça a fini lors de la Seconde Guerre mondiale,
07:48 et que ce soit la solidarité et la bonne raison qui prennent le dessus".
07:53 Vous l'avez dit à plusieurs reprises depuis quelques minutes, nous ne craignons rien.
07:57 La guerre, elle existe dans votre pays depuis maintenant deux ans, elle est quotidienne.
08:02 Il y a encore eu des attaques de drones cette nuit, des cyberattaques sur le réseau téléphonique cette semaine.
08:07 On sait à quel point votre peuple est décidé, est combatif,
08:10 mais est-ce qu'il n'y a pas de lassitude aujourd'hui qui gagne la population ?
08:14 Vous savez, depuis deux ans, notre petit pays et notre petite armée
08:20 font sa résistance face à un énorme pays, à un pays qui est une armée qui est énorme et qui a un énorme potentiel.
08:31 Et on est là, on tient depuis deux ans.
08:34 On n'a pas permis à notre ennemi de prendre le contrôle de notre pays,
08:39 on n'a pas permis de détruire notre État.
08:44 On a libéré 60% des territoires occupés.
08:48 Et ce qui est en train de se passer maintenant, c'est en train de se passer parce que, justement,
08:56 les experts traitent cette situation de parité.
08:59 Ils disent qu'il s'agit d'une parité maintenant.
09:02 Et pendant ces deux années, il y a eu des différentes situations.
09:08 La guerre, c'est parfois une sorte de pendule.
09:13 Et maintenant, la pendule s'est arrêtée quelque part au milieu.
09:19 Donc on ne craint rien et on est tout à fait certain
09:26 que la pendule va se bouger à notre avantage.
09:31 Vladimir Poutine a tenu une grande conférence de presse aujourd'hui à Moscou.
09:35 Il estime que la Russie améliore ses positions partout.
09:38 Est-ce qu'il dit vrai le président russe ?
09:40 Il ment.
09:41 Merci beaucoup, Valim Omelchenko, vous l'ambassadeur d'Ukraine en France,
09:44 d'avoir été notre invité-événement aujourd'hui dans RTL Bonsoir,
09:47 alors que le sommet européen, en grande partie consacré à votre pays, se poursuit à Bruxelles.
09:52 Merci beaucoup.
09:52 Merci à vous.
09:54 RTL Bonsoir, jusqu'à 20h.
09:57 Allez, RTL Bonsoir, la suite c'est dans quelques secondes,
10:00 avec tout autre chose maintenant, votre RTL Inside.
10:02 RTL dans la peau d'un agent de la répression des fraudes sur un marché de Noël.
10:06 Pierre Herbulot, et attention, ça ne blague pas, une nouvelle visoconférence arrive aussi.
10:10 Alex, on parle de qui, de quoi ce soir ?
10:12 Il y aura du foot et du tennis.
10:13 Comme ça, je garde les fans de sport.
10:15 A tout de suite sur RTL.
10:16 RTL.
10:18 [SILENCE]