Avec Laurène Altmayer, cofondatrice de Tikino
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NewsTranscription
00:00 - Sud Radio, oser entreprendre, Thomas Binet.
00:04 - Lancez-vous toujours dans l'aventure de l'entreprise avec Thomas Binet.
00:07 Comme tous les dimanches à 9h30 sur Sud Radio.
00:10 Thomas, on parle de quoi aujourd'hui ?
00:11 - Je vais commencer avec une saga de la semaine.
00:14 Je vais vous parler sandwich et des plats cuisinés Sodebo.
00:16 On va recevoir notre grand témoin Lorraine Altmaier, cofondatrice de Ticino, un projecteur
00:21 pour les tout-petits.
00:22 On va parler éducation, écran digital, au moment où les écrans d'ailleurs sont remis
00:25 en cause, et entrepreneuriat.
00:27 Et puis la dernière question qu'on va se poser de la journée, c'est est-ce qu'il
00:30 faut arrêter les réunions ?
00:31 - Ah, pourquoi pas.
00:32 Écoutez, remarquez, ça dépend lesquelles, on verra.
00:34 Allez, tout de suite mon cher Thomas, on commence comme chaque dimanche, en partenariat avec
00:38 le magazine Entreprendre, par la saga de la semaine.
00:41 Vous allez nous parler de la marque Sodebo, spécialisée en restauration hors domicile
00:45 à travers des sandwiches, des pizzas ou encore des salades.
00:49 - Vous avez commencé à nous mettre un peu la salive en commissure d'élève.
00:53 - Des salades à cette heure-là, à 9h30 ?
00:54 - Oui, bah écoutez, on est comme ça.
00:55 - Vous êtes bizarre.
00:56 - On va voir, on a Vincent Fergnoux tout à l'heure, donc forcément, ça sera meilleur.
00:59 Allez-y.
01:00 - Cette marque a 51 ans mon cher Jean-Marie, elle accompagne certains de nos déjeuners
01:04 depuis 1973.
01:06 Et tout commence quand Simone et Joseph Bougro, charcutier-traiteur à Saint-Georges-le-Montaigu,
01:12 décident de créer l'entreprise familiale Sodebo, spécialisée dans les produits traiteurs
01:16 frais.
01:17 Cinq ans plus tard, ils inventent la première pizza fraîche vendue en supermarché.
01:20 C'est un véritable succès, le début de leur réussite.
01:23 Les créations s'enchaînent.
01:24 En 1998, création de Boucher à la Reine, croissant au beurre.
01:28 En 1997, création de L'Oval, la première pizza individuelle.
01:30 Et juste avant l'an 2000, ils créent des sandwiches gourmand-pain qui seront élus
01:34 saveurs de l'année en 2002.
01:36 - C'est une société qui a énormément innové et qui a su aussi anticiper les attentes
01:40 des consommateurs et être en avance sur la concurrence.
01:43 - Vous savez ce que disait Coco Chanel.
01:45 « Prenez mes idées, j'en aurai d'autres ». Alors ils ont été copiés, mais ils
01:49 ont toujours su créer de nouveaux produits, comme les pasta box en 2009, pâtes qui se
01:53 réchauffent en deux minutes au micro-ondes, comme en 2012 avec la création d'une salade
01:57 en plateau-repas.
01:58 - Que devient Sodebo aujourd'hui ?
01:59 - Sodebo est dirigée depuis 20 ans par les trois filles des fondateurs qui sont parties
02:03 à la retraite.
02:04 Elles sont leaders de leur marché avec 46% de parts de marché dans les catégories des
02:08 box, des pizzas, des sandwiches et des salades et montent même à 75% pour les pasta box.
02:14 Aujourd'hui, Sodebo, c'est un chiffre d'affaires de 600 millions d'euros et 3000 collaborateurs.
02:18 - C'est une sacrée réussite française, il faut bien le dire.
02:20 Tout de suite, mon cher Thomas, peut-être une future réussite.
02:22 On a beaucoup parlé des écrans dans les semaines qui viennent de s'écouler, les écrans
02:26 pour les enfants et on est avec l'entrepreneuse de la semaine, Lorraine Altmaier, cofondatrice
02:31 de TIKINO.
02:32 Elle est venue avec ce projecteur, c'est un projecteur associé à un catalogue de
02:36 contenu ludique et éducatif.
02:38 C'est destiné aux 3-10 ans.
02:39 Il est bleu, il est ludique, c'est pour les bébés, c'est mignon.
02:43 - Oui absolument, et puis on va le voir sur Sudradio.fr si vous nous regardez en ligne.
02:47 Lorraine Altmaier, fin 2020, la France comptait 92% de foyers connectés.
02:52 8 Français sur 10 qui se connectent aux réseaux sociaux.
02:55 Quant aux enfants et adolescents, le temps passé sur les écrans qu'on empiète sur
02:59 leur temps d'apprentissage est de concentration.
03:01 Un rapport d'ailleurs vient d'être émis dans lequel il est préconisé d'interdire
03:06 le portable avant 11 ans, le smartphone jusqu'à 13 ans et rien avant 3 ans.
03:10 N'est-il pas déjà trop tard quand même pour retourner cette situation ?
03:13 - Eh bien bonjour, il n'est jamais trop tard et je pense qu'il est important en effet
03:19 que la conscience collective prenne en tout cas la mesure des effets nocifs des écrans électroniques.
03:25 Il y a beaucoup de pays qui commencent à légiférer sur ce sujet.
03:28 Taïwan il y a quelques années, la Chine, le Danemark et donc aujourd'hui la France.
03:33 Et je pense que c'est une excellente chose, même si on ne pourra pas aller dans la vie
03:39 privée des familles pour aller voir ce qui se passe, ce qui est difficile, mais d'avoir
03:43 conscience qu'en effet ce n'est pas anodin de mettre tes enfants et les plus petits,
03:47 surtout de moins de 3 ans devant les écrans, qui ont une lumière bleue directe, qui sont
03:51 très souvent très rapides pour leur âge et puis surtout des appareils qui ne soient
03:55 pas sécurisés dans leurs mains ont des conséquences très nocives sur leur santé et sur le long
04:01 terme et sur leur développement cognitif.
04:02 - Alors j'ai tendance à dire, vous arrivez à point nommé en fait avec votre produit
04:06 aujourd'hui puisque évidemment on est en train de se rendre compte de cette difficulté
04:10 d'apprentissage, de concentration et puis aussi d'enfants qui sont confrontés à des
04:15 images qui ne sont pas pour eux.
04:17 Donc vous avez créé un produit justement, TIKINO, Jean-Marie le disait et on peut le
04:21 regarder sur sudradio.fr, qui doit être une alternative justement à ces smartphones,
04:27 tablettes que les parents mettent entre les mains des enfants.
04:29 Est-ce que c'est la principale raison qui vous a poussé à créer ce produit ? Alternative ?
04:34 - Tout à fait.
04:35 Le point de départ était de se dire que l'image a un pouvoir éducatif et divertissant
04:41 très fort et on est parti du constat que ça pouvait aussi apporter beaucoup de choses
04:47 aux enfants, mais la manière dont c'était offert aux enfants n'était pas adaptée,
04:52 non seulement à travers le support qui n'était pas adapté, puisqu'aujourd'hui on a énormément
04:55 de devices qui se sont développés et qu'on met entre les mains des enfants mais qui ont
04:58 à la base été pensés pour les adultes.
05:00 Alors ça je pense à l'ordinateur, à la tablette, au smartphone évidemment.
05:04 Et ensuite on partait aussi du constat que le contenu était très souvent rapide pour
05:09 les enfants et va de plus en plus vite.
05:11 Et ça participe beaucoup aussi à l'énervement des enfants.
05:15 Sur le moment l'enfant est captivé, ne bouge pas, et c'est fantastique pour les parents.
05:19 Seulement quand on éteint l'appareil, là c'est l'explosion d'émotions et pas souvent
05:22 des bonnes émotions parce que l'enfant a été très souvent accaparé par des images
05:27 très rapides et puis beaucoup de lumière bleue dans les yeux au même moment, qui fait
05:30 qu'il participe beaucoup à l'énervement.
05:32 Et puis après d'autres troubles qu'on connaît, troubles du sommeil, surtout quand on regarde
05:35 le soir ou même le matin avant d'aller à l'école.
05:37 Beaucoup d'instituteurs disent aujourd'hui "on est capable de voir les enfants qui regardent
05:40 la télé le matin puisqu'ils sont très énervés".
05:42 Donc on est parti de ce constat-là justement...
05:44 Deux ans de recherche et développement, je précise quand même au passage.
05:46 Ça c'est important.
05:47 Tout à fait.
05:48 Et on a d'ailleurs fait analyser en laboratoire scientifique la différence entre regarder
05:52 un contenu à travers un écran classique et à travers notre projecteur.
05:55 Et on a scientifiquement prouvé que le projecteur émettait 24 fois moins de lumière bleue
06:01 dans les yeux des enfants quand l'enfant regarde un contenu via ce projecteur.
06:04 Et ensuite on a beaucoup travaillé aussi sur la rapidité d'image et là encore les
06:10 résultats ont prouvé que l'enfant est stimulé 9 fois moins au niveau des yeux.
06:14 On s'est aussi rendu compte qu'on n'a pas besoin que le contenu aille très vite pour
06:18 que l'enfant soit diverti ou que l'enfant apprenne quelque chose.
06:20 On va s'intéresser un peu au contenu aussi parce que c'est pas le tout d'avoir l'appareil.
06:23 Le contenu, vous avez embarqué dedans du contenu en collaboration entre autres avec
06:27 Bayard Jeunesse pour avoir une qualité et revenir peut-être un peu aux images d'antan ?
06:31 Tout à fait.
06:32 On a aussi notre choix de catalogue de revenir sur des trésors aussi audiovisuels qu'on
06:38 a connus dans notre enfance et qui ont une rapidité d'image en tout cas qui correspond
06:41 à notre ligne éditoriale.
06:42 Et puis on a aussi effectué des partenariats avec des maisons d'édition, notamment Bayard
06:48 pour aussi développer tout le volet éducatif puisque c'est un volet très important de
06:51 notre catalogue.
06:52 On a envie que l'enfant profite de l'image mais aussi en retire quelque chose, soit des
06:57 connaissances évidemment, mais aussi lui donne l'envie d'aller lire, découvrir autre
07:01 chose, soit curieux.
07:02 Et ça vraiment aller chercher, développer la curiosité des enfants c'est une des particularités,
07:07 en tout cas une des choses qu'on a envie de développer à travers notre catalogue.
07:09 Alors vous êtes dans Osé Entreprendre, ça ne vous a pas échappé, on va s'intéresser
07:12 à entrepreneuse que vous êtes maintenant.
07:14 Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées ? J'évoquais tout à l'heure
07:17 rapidement dans votre propos, vous avez eu deux ans de recherche et développement.
07:21 Le financement, la recherche et développement, l'accès au marché, c'est quoi les difficultés
07:25 majeures qui vous reviennent immédiatement en tête ?
07:27 Alors les difficultés sont multiples comme dans tout projet entrepreneurial.
07:31 Le premier a été de développer le produit physique.
07:34 Évidemment, ce n'est pas simple de concevoir un device qui a beaucoup d'électronique,
07:39 d'optique en plus, une mécanique, etc.
07:42 Beaucoup de R&D, de tests, de prototypage et puis aussi de tests auprès des enfants
07:48 puisqu'on a voulu développer un projet qui soit adapté pour les tout-petits, qui
07:52 puissent l'utiliser de manière totalement autonome.
07:54 Donc il a fallu effectuer aussi des tests auprès d'eux, auprès des parents, de tester
07:58 est-ce que le parent était intéressé par ce type d'objet.
08:00 Donc on a eu toute une phase de test et auprès de notre cible.
08:03 Et puis après toute la phase de conception qui a été mouvementée puisqu'en plus
08:08 développée en plein Covid.
08:09 Donc ça a été une petite difficulté supplémentaire.
08:12 Mais on y est arrivé et ensuite évidemment le faire connaître notre produit.
08:17 Mais finalement l'actualité nous a aussi beaucoup aidé et on voit que les parents
08:24 depuis qu'on s'est lancés sont en recherche permanente d'alternatives aux écrans.
08:27 Vous êtes avocate ?
08:29 Ancienne avocate.
08:30 Oui mais on reste toujours avocate quelque part même si on n'exerce plus.
08:34 Pourquoi avoir quitté le barreau justement pour lancer TIKINO ? Qu'est-ce qui vous
08:37 a poussé à quitter quelque part ? Un confort de vie j'imagine quand même quand on est
08:41 avocat, la plupart le sont en tout cas, pour partir dans l'entrepreneuriat.
08:44 C'est vrai, j'avais une forte envie de développer quelque chose de concret et qui
08:49 avait du sens pour moi.
08:53 Forte envie d'entreprendre depuis très longtemps et d'où peut-être aussi la volonté
08:57 de créer quelque chose de matériel plutôt qu'un service.
09:00 Naturellement j'avais plus envie de développer quelque chose et surtout quelque chose un
09:05 peu disruptif qui apportait vraiment quelque chose à l'existant autour d'une mission
09:10 en tout cas qui me parle beaucoup.
09:12 Je résume en disant que vous êtes passée du conseil à l'action, c'est ça aussi ?
09:15 Merci à vous.
09:16 Merci à vous Lorraine Alpenaier.
09:20 Je rappelle que vous êtes la co-fondatrice de TIKINO.
09:24 Tout de suite Thomas, on explique quelque chose.
09:26 Bruno, le spécialiste des fournitures et de l'équipement pour les professionnels présente.
09:31 Sud Radio, oser entreprendre, les essentiels de l'entrepreneuriat.
09:37 On explique quelque chose autour d'une maladie bien française, bien connue dans les entreprises,
09:42 la réunionite aiguë Thomas.
09:44 Oui Jean-Marie, parce qu'en France on adore ça et pourtant selon une étude elle serait
09:48 globalement inefficace.
09:50 Seul un quart de ces réunions aboutirait à quelque chose d'utile et de probant.
09:53 Il est vrai que souvent les participants font autre chose que les réunions.
09:57 A 57% ils consultent leurs emails et à 22% ils sont sur internet.
10:01 Pour se donner une idée, un cadre pas 16 ans sur 40 années de vie professionnelle en réunion,
10:06 c'est quand même impressionnant.
10:07 Bon alors, on a bien compris quand même que c'est pas la panacée la réunionite.
10:10 Alors qu'est-ce qu'il faut faire ? Il faut supprimer les réunions ou alors les réinventer ?
10:14 Allez, je vais aller sur la deuxième proposition.
10:16 Les réinventer, concrètement il faut d'abord les reformater.
10:19 Privilégier le début de journée et d'une durée courte.
10:22 L'idéal étant de ne pas dépasser deux heures.
10:24 La préparation également.
10:25 Définir un ordre du jour clair et transmis aux participants qui ne devraient pas excéder
10:29 six personnes autour de la table de réunion.
10:31 Il faut aussi penser que c'est un lieu de décision et non de discussion.
10:35 D'où le travail préparatoire.
10:37 Exactement.
10:38 Alors il y a des alternatives ou pas aux réunions ?
10:39 Oui, les échanges directs avec les collaborateurs concernés évidemment.
10:42 Ou alors il y a des outils collaboratifs très prisés chez les jeunes collaborateurs comme
10:46 Slack, Trello ou d'autres.
10:47 Même s'il ne faut pas retirer les échanges collectifs qui créent du lien social dans
10:51 leur entreprise.
10:52 Exactement.
10:53 J'imagine que vous avez une idée à nous proposer ?
10:54 Allez, on va essayer de donner du beau moqueur aux 35% de cadres qui considèrent qu'elles
10:58 sont inefficaces.
10:59 Je vais vous raconter une petite anecdote.
11:01 Dans les années 70, la conférence des rédacteurs du journal Le Monde se faisait debout autour
11:05 du fondateur Hubert Boeufmeri.
11:07 C'est une manière d'éviter que la réunion s'éternise en obligeant chacun à être concis.
11:11 Si une idée est comme une autre, peut-être qu'il faut la tester de temps en temps.
11:14 Sur des charbons ardents, pourquoi pas aussi.
11:16 On va trouver des astuces comme ça.
11:17 Merci beaucoup Thomas Binet.
11:19 Restez avec nous.
11:20 On se retrouve dans un instant, on va parler de votre argent, on va parler de...