• il y a 7 mois
Chez les policiers, l'heure est au choc et à la stupeur. Jeudi soir, un individu s’est emparé de l’arme d’un policier et a blessé deux fonctionnaires au sein d'un commissariat du 13e arrondissement de Paris. Le pronostic vital de l'un d'entre eux est toujours engagé et l'enquête est en cours. Et pour Béatrice Brugère, magistrate à la tête du syndicat Unité Magistrats SNM FO, «ceux qui devraient avoir peur n’ont plus peur».

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Transcription
00:00 Oui, c'est le paradoxe, c'est qu'on est dans une société qui vit sous toutes les peurs et ceux qui devraient avoir peur n'ont plus peur.
00:06 Donc c'est vrai que c'est assez paradoxal. Moi ce que je voudrais dire d'abord, c'est tout mon soutien à ces deux policiers
00:12 qui sont très très gravement blessés, puisque je crois qu'il y en a encore un qui est entre la vie et la mort.
00:17 Et c'est d'abord un drame humain absolument épouvantable.
00:21 Et donc déjà j'apporte tout mon soutien à la police, comme notre syndicat le fait tout le temps.
00:25 Nous on n'est pas un syndicat qui dénonce les violences systémiques de la police, comme d'autres syndicats.
00:32 Mais au contraire, on est un syndicat qui apporte son soutien à la police.
00:36 Ça ne veut pas dire que c'est un aveuglement total sur ce qui se passe.
00:39 Ça veut dire que nous avons conscience que la police et la justice doivent travailler main dans la main
00:43 et en partenariat de façon efficace si l'on veut combattre la délinquance.
00:48 Pour cette affaire-là plus spécifique, je vous remercie d'avoir remis le chiffre du nombre de policiers agressés.
00:56 Parce que le malheur souvent, c'est de séquencer les affaires les unes après les autres.
01:00 Et là, on voit qu'on est quand même sur un mouvement de fond qui dit beaucoup de choses.
01:04 D'abord, un, sur l'état de la société.
01:06 Il semblerait que dans ce dossier, ça soit quelqu'un qui soit un peu excité, ce que j'ai lu.
01:13 En tout cas, qui avait déjà agressé une femme dans des conditions absolument épouvantables.
01:17 Donc c'est très difficile aujourd'hui d'en tirer évidemment une généralité.
01:21 Mais des gens comme ça, il y en a partout et on le sait tous, en se promenant dans la rue,
01:25 on voit des gens qui sont particulièrement inquiétants.
01:29 Ça s'appelle un fait de société.
01:31 Un fait de société que certains veulent présenter comme un fait divers, comme une information marginale.
01:36 Et c'est un fait politique également. Pourquoi je dis un fait politique ?
01:40 Parce que beaucoup aujourd'hui préfèrent parler de violences policières plutôt que de violences contre les policiers.
01:47 Et c'est leur ligne directrice, c'est leur valeur cardinale politique pour essayer de récupérer quelques électeurs.
01:54 Tout à fait. Et ce que je voulais dire, c'est qu'aujourd'hui, la police doit faire face à un état de la société très particulier.
02:01 C'est-à-dire qu'on a une dégradation de la société.
02:05 Je ne parle pas des menaces qui sont les ciblées, comme le terrorisme, le radicalisme ou la grande criminalité.
02:11 Mais il y a tout un état de la société à bas bruit qui est insécurisant et qui même est dangereuse pour la société.
02:19 Et la deuxième question, et c'est l'enquête qui le dira, c'est l'usage de l'arme. Comment ça s'est passé ?
02:23 C'est-à-dire que la police aujourd'hui, et ça on n'en sait rien, comment cette affaire a pu arriver, est en cours d'enquête sur l'usage des armes.
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