Michael Stange - Directeur de la maison de l’Europe à Nïmes
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00:00 Vous n'attendez pas trop parce que c'est ce soir le dernier deadline pour s'inscrire sur les listes électorales pour voter pour ses européennes du 9 juin prochain.
00:06 Et justement, nous avons un invité pour évoquer ce sujet qui n'est autre que le directeur de la Maison de l'Europe, Anime.
00:12 - Michael Stang, bonjour. - Bonjour.
00:15 Alors, sans langue de bois, les européennes, qui s'en préoccupe vraiment ? Parce que soyons honnêtes,
00:20 selon le dernier sondage Ipsos du mois dernier, moins d'un Français sur deux compte se rendre aux urnes.
00:27 Tout à fait. Après, il faut dire quand même que les élections européennes sont les deuxièmes élections en France
00:33 où le public se déplace le plus, directement après les présidentielles.
00:38 Donc il ne faut pas oublier que l'acte politique, aller voter, c'est quelque chose, c'est un devoir.
00:44 C'est un devoir qu'il faut faire. Ce n'est pas forcément la chose la plus intéressante pour la majorité des citoyens.
00:50 Après, pourquoi aller voter européen ou pourquoi aller voter pour les élections européennes ?
00:54 Il ne faut pas oublier une chose, quand nous nous regardons dans notre passeport,
00:58 nous sommes français ou notre nationalité européenne, nous sommes aussi européens.
01:04 Dans notre passeport, il y a 12 étoiles, nous avons un certain nombre de droits.
01:06 Alors vous donnez par exemple un des exemples de l'Europe dans notre vie,
01:10 mais quelque part, des fois, dans leur vie quotidienne, aux Nîmois, aux Gardois, aux Lausériens,
01:14 ils ont du mal à se représenter le poids de l'Europe dans ce qu'ils achètent, dans leur choix de la vie quotidienne.
01:22 Quels exemples on pourrait leur donner pour leur faire prendre conscience qu'il faut s'y intéresser ?
01:26 Tout à fait, il y a de nombreux exemples.
01:30 80% de toutes les lois qui sont votées à l'Assemblée nationale sont des directives européennes,
01:35 c'est-à-dire les liens entre Bruxelles et les territoires et directs.
01:39 Pour vous donner quelques exemples, vous connaissez tous la liberté de voyage,
01:42 vous connaissez tous Erasmus, les jeunes qui partagent ailleurs dans nos autres pays européens
01:47 pour se former, pour s'éduquer, pour travailler, etc.
01:50 Vous vous rappelez, encore il y a quelques années, quand nous étions à l'étranger,
01:54 il fallait éteindre le portable parce qu'on a payé très très cher.
01:56 Aujourd'hui, dans les 27 pays, dans toute l'Union européenne, vous utilisez votre portable.
02:00 Vous partez en vacances en Espagne, en Italie, vous avez un pépin, il faut consulter un médecin,
02:07 vous allez chez le médecin à l'étranger, vous avez votre carte européenne, sécurité sociale.
02:12 Donc, il y a de nombreux exemples. Quand nous sommes au supermarché, quand nous achetons nos produits,
02:18 nous savons ce que nous achetons. Il y a des labels européens, des qualités qui sont identifiées, etc.
02:23 Donc, il y a beaucoup d'exemples, des liens directs entre Bruxelles et le quotidien.
02:28 Et c'est pour ça aussi que c'est important d'aller voter pour donner une voix à cette Union européenne.
02:34 - Alors, vous parlez de Bruxelles, mais il y a plusieurs chambres quand même qui composent l'Union européenne.
02:40 Et ça aussi, c'est pas très clair. Les "eurodéputés", comme on les appelle les députés,
02:45 ils vont donc au Parlement, mais il y a aussi la Commission. Est-ce que ça, on pourrait peut-être le simplifier ?
02:50 - Alors, en France, c'est la même chose. Dans tous les États, c'est la même chose.
02:54 Vous avez différentes institutions et heureusement, je ne veux pas vivre dans un pays avec une seule institution ou avec une seule voix.
03:02 - Alors, comment on peut... - Alors, comment ça marche ?
03:05 Il y a trois institutions centrales. C'est la Commission européenne qui donne justement les idées,
03:11 qui va aussi être l'exécutive. Il y a les parlementaires, les députés européens qui votent les propositions de la Commission européenne.
03:19 Et puis, il y a ce qu'on appelle le Conseil de l'Union européenne, où il y a les chefs d'État
03:23 qui se réunissent trois, quatre fois par an pour donner l'écran d'orientation en Europe.
03:27 Et c'est ça, c'est ça, trois institutions. Donc, nous avons la possibilité en Europe de voter directement pour nos députés.
03:34 Donc, en France, nous avons une soixante-dizaine de députés français qui vont siéger au Parlement européen
03:41 et qui vont représenter les couleurs politiques. Ils ne vont pas représenter le pays. Ça aussi, c'est très très important.
03:46 - Et bien d'ailleurs, on va parler politique juste avant de parler du joli mois de l'Europe qui se passe à Nîmes.
03:52 Mais parlons politique. 32% des intentions de vote, pareil, sont d'Agipsos du mois dernier pour le Rassemblement national,
03:59 devant Renaissance, devant les socialistes, pour un parti à l'origine anti-Europe.
04:04 On est sur une continuité de changement radical de paradigme quand même.
04:09 Comment on peut l'expliquer cette forte présence de partis d'extrême droite ? Ailleurs en Europe, c'est la même chose d'ailleurs.
04:14 - Ce n'est pas un phénomène français. Il faut se poser la question, il faut un vote utile.
04:20 Il faut voter en connaissance des causes, en vote pour les élections européennes.
04:24 Donc, il faut voter pour des partis. Moi, je ne veux pas dire ici pour qui il faut aller voter.
04:31 - Ce n'est pas votre rôle. - Moi, je suis à la maison de l'Europe.
04:33 C'est-à-dire, je veux amener les personnes à aller voter. C'est ça, ce qui est important.
04:37 Il faut légitimiser les parlements européens. Il faut qu'il y ait au minimum 60% de Français qui vont aller voter.
04:43 C'est ça, ce qui est important. Après...
04:45 - Et il faut rappeler qu'on a le nombre de députés européens en fonction des pourcentages de partis.
04:51 C'est réparti comme ça.
04:52 - Les partis européens, ce ne sont pas les partis qu'il y a sur la France. Donc, en plus, il y a de quoi s'y perdre.
04:57 - Tout à fait, en fait. Mais heureusement, on a ça.
05:00 Sinon, on aurait beaucoup trop de partis aussi au Parlement européen.
05:03 C'est-à-dire qu'au Parlement européen, vous n'avez pas les partis nationaux, vous avez des groupes parlementaires.
05:08 Donc, tous les mouvements verts en Europe, ils vont se rassembler dans un groupe parlementaire.
05:13 Le problème du Rassemblement national actuellement, qui est vraiment en force en France,
05:18 ils n'arrivent pas à siéger dans un groupe parlementaire.
05:21 C'est-à-dire, si on vote 30% pour les députés du Rassemblement national,
05:26 probablement, parce qu'en Europe, les extrêmes n'arrivent pas à créer un groupe parlementaire,
05:31 on va affaiblir la voix de la France dans le Parlement européen.
05:35 C'est ça aussi ce qui est important à savoir.
05:36 - Je pense que je voudrais vous présenter Alain.
05:38 Bonjour Alain, bienvenue ici à France Bleu-Garloser.
05:40 - Bonjour.
05:41 - Oui, bonjour à tout le monde.
05:43 - Votre position par rapport aux élections européennes ?
05:46 - D'abord, je vais aller voter.
05:47 Comme l'a dit l'intervenant tout à l'heure, il y a 80% des lois à voter au Parlement français
05:53 qui sont issues de directives européennes.
05:56 Et notamment, il y en a une qui est importante en ce moment,
05:59 c'est cette fameuse règle des 3% de déficit,
06:02 qui sert de prétexte, disons, à ce gouvernement pour détruire toutes les conquêtes sociales,
06:09 puisqu'on nous dit que les déficits y sont énormes.
06:12 Et ces déficits, si on regarde mieux, c'est le gouvernement lui-même qui les creuse,
06:17 à grands coups d'exonération fiscale et sociale patronale,
06:21 et qui demande après aux salariés de les combler par des destructions de services publics.
06:28 - Vous y trouvez effectivement un angle pour exprimer votre voix.
06:34 Merci déjà d'aller voter, parce qu'on l'a dit tout de suite avec notre invité,
06:39 effectivement c'est un devoir en tant que démocratie.
06:42 Je rappelle que nous sommes dans une démocratie.
06:44 Donc Alain, merci déjà, et puis c'est bien d'y trouver un angle.
06:48 Je vous remercie Alain, merci beaucoup et belle journée.
06:51 - Allez, merci Alain.
06:53 - C'est le dernier jour pour cette situation.
06:57 - C'est pour ça qu'on parle tout de suite.
07:00 - Bien sûr.
07:02 - Vous avez peut-être des enfants, des petits-enfants ?
07:07 - J'ai des enfants et des petits-enfants.
07:09 - Est-ce qu'ils vont voter, eux ?
07:11 - Mon fils a des petits-enfants, ils sont trop jeunes.
07:14 Mais mon fils va les voter, bien sûr.
07:17 - Donc vous êtes déconquis de l'Europe.
07:20 - On est déconquis du droit civique,
07:24 mais on exprime notre choix quand on nous demande.
07:29 Il faut l'exprimer.
07:31 - Merci Alain.
07:33 - Merci Michael Stangueu, vous êtes le directeur de la Maison de l'Europe.
07:36 Dans une de vos missions, vous n'avez pas un peu d'éducation à faire
07:39 dans les écoles, dans les établissements scolaires ?
07:41 Leur expliquer ce que c'est et à quoi ça sert l'Europe ?
07:43 Que ce n'est pas un truc virtuel ?
07:45 - Je dirais que 60% de notre travail à la Maison de l'Europe,
07:48 c'est de la pédagogie.
07:50 On intervient auprès des lycées, dans les universités pour leur expliquer.
07:52 Et moi je suis vraiment triste à constater qu'actuellement
07:56 moins d'un tiers des jeunes de 18 à 25 ans
07:58 comptent aller voter.
08:00 Parce qu'ils ne font pas les liens,
08:02 ils ne comprennent pas entre Bruxelles et Nîmes, etc.
08:04 Et quand on les accueille par contre à la Maison de l'Europe,
08:06 quand on leur présente les missions,
08:08 les dispositifs européens qui existent pour les jeunes,
08:10 Erasmus,
08:12 toutes les mobilités,
08:14 là ils sont très intéressés.
08:16 Donc moi je dirais, il y a des pays européens
08:18 où le vote est obligatoire.
08:20 Belgique, Luxembourg,
08:22 et il y a d'autres pays où c'est un devoir.
08:24 Et moi je pense que c'est un simple devoir
08:26 de prendre 5 minutes pour aller voter.
08:28 - Alors vous parliez donc du
08:30 "Joli mois de l'Europe",
08:32 c'est aussi un mode de sensibilisation
08:34 à l'intérêt de l'Europe dans nos quotidiens.
08:36 Qu'est-ce qui est prévu en quelques mots, rapidement ?
08:38 - Le Joli mois de l'Europe,
08:40 c'est un dispositif français pour fêter le 9 mai.
08:42 Le 9 mai c'est la journée de l'Europe.
08:44 Donc dans toutes les régions en France,
08:46 il y aura beaucoup d'événements.
08:48 Alors dans les gares, juste pour citer
08:50 quelques événements, par exemple ce dimanche,
08:52 ce samedi, les 4,
08:54 à Saint-Quentin-la-Poterie, il y a un jeu
08:56 de pistes pour les familles autour de l'Europe.
08:58 Lundi prochain,
09:00 le 6 mai,
09:02 à 18h, à la Maison de l'Europe,
09:04 il y a des réunions d'infos bougées en Europe.
09:06 - Vous ouvrez vos portes au public ?
09:08 - On ouvre les portes pour que les jeunes puissent venir
09:10 se renseigner sur la mobilité européenne.
09:12 Et pour tous ceux et celles qui sont intéressés
09:14 par la politique, il y aura un grand débat
09:16 le 23 mai à 18h à la Maison de l'Europe
09:18 où on donne la voix aux candidats
09:20 aux élections européennes.
09:22 Ils vont répondre à 4 questions.
09:24 Qu'est-ce que mon parti propose pour la migration,
09:26 pour l'économie, pour les frontières ?
09:28 Et donc ça serait le 23 mai à 18h
09:30 à la Maison de l'Europe, en partenariat
09:32 avec les mouvements européens.
09:34 Donc il y aura beaucoup d'événements.
09:36 Je ne vais pas tout détailler. Vous trouvez ça sur le site
09:38 de la Maison de l'Europe ou de la région Occitanie.
09:40 - Et on mettre quelle adresse ?
09:42 Pour notre GPS, vous savez comment on a ?
09:44 - L'adresse postale ?
09:46 - Oui ! - Sur rue de la République, 46, rue de la République.
09:48 On est très central.
09:50 Venez nous voir, les portes sont ouvertes.
09:52 Toutes les infos sur les élections européennes sont traduites.
09:54 Vous pouvez prendre toutes les brochures.
09:56 - Et on va mettre le lien, bien sûr,
09:58 sur francebleu.fr.
10:00 Merci Mickaël Stangueux.
10:02 Pour être venu parler de l'Europe, vous êtes le directeur
10:04 de la Maison de l'Europe. - De toute façon,
10:06 il nous faudrait une matinée.
10:08 Donc on ne va pas vous garder tout de suite. Vous allez revenir.