• il y a 5 mois
Mettez vous d'accord avec Alexandra Szpiner, enseignante, Conseillère régionale LR Ile de France, Kevin Bossuet, professeur d'histoire en Seine Saint Denis, Virginie Le Guay, journaliste et éditorialiste politique et Michaël Darmon, journaliste politique chez i24News et auteur de “Le pape et la matriarche - Histoire secrète des relations entre Israël et le Vatican" (Passés Composés)


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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2024-05-02##

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News
Transcription
00:00 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Experts.
00:06 Et nous continuons ce 10h midi avec les débats comme tous les jours avec Kevin Bossuet, bonjour professeur d'histoire en Seine-Saint-Denis, Virginie Legay, journaliste, éditorialiste, politique, bonjour Virginie.
00:17 Bonjour.
00:18 Ouvrez votre courrier, on vous dira rien.
00:20 J'ai écrit mes notes, c'est pour ça que je suis embêtée.
00:22 Ah non, non, ne pouvez pas les ouvrir, on va vous couper votre micro.
00:25 Michael Dermont, journaliste politique chez I24 News, vous avez publié "Le Pape et la matriarche, histoire secrète des relations entre Israël et le Vatican", aux éditions Passé Composé, bonjour.
00:35 Bonjour.
00:36 Et Alexandra Spiner, enseignante, bonjour, merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio.
00:42 Vous deviez être avec nous mais on peut dire que l'orage a détourné l'avion qui vous ramenait, vous auriez dû prendre le train, vous auriez peut-être arrivé encore plus tard.
00:50 C'est sûr, oui.
00:51 Après une nuit particulière où quand même, je me suis, j'étais sidérée de tout ce qui nous est arrivé, on est resté dans l'avion pendant des heures sans qu'on nous prévienne, sans eau, sans rien, enfin l'impréparation totale.
01:05 Chaque année on découvre les intempéries de même que la SNCF découvre la neige à Noël.
01:09 Oui, comme ça.
01:10 Mais regardez, regardez le doc en tout cas de Zone Interdite dimanche soir, c'est assez remarquable et édifiant sur ce qu'est devenu la SNCF.
01:18 On va parler de l'exfiltration de Raphaël Luxmann hier lors de la manifestation du 1er mai.
01:25 Les enfants et les écrans, les diplômes de plus en plus faciles à obtenir, faut-il même y voir un lien entre les deux.
01:32 C'est vrai qu'il y a un rapport qui a été rendu en particulier sur les enseignants de mathématiques, mais je pense que ça doit être partout pareil dans toutes les disciplines, qui est assez sidérant.
01:42 On a fait passer le CAPES, je crois que c'est le parisien qui nous apprend ça ce matin, à un élève de Terminal.
01:48 Le CAPES c'est Bac +5 et il a réussi sans rien avoir préparé.
01:52 La SNCF, les mena-éboueurs et menaces de grève, chantage avant les JO, bref, beaucoup de sujets et Sciences Po, évidemment.
02:00 On va commencer avec vos coups de cœur et vos coups de gueule.
02:03 On va commencer avec vous Virginie, c'est un coup de gueule ?
02:06 Oui, j'ai écouté ce matin M. Lemaire sur une chaîne concurrente, BFM TV, pour ne pas la nommer.
02:15 Et bien M. Lemaire, il est vraiment admirable parce qu'il a le don de nous faire oublier les mauvaises nouvelles pour nous mettre en avant les bonnes nouvelles.
02:23 Alors les bonnes nouvelles aujourd'hui, elles sont innombrables.
02:26 D'abord, M. Lemaire a toujours été convaincu d'être sur la bonne voie, il a toujours pensé que les chiffres qu'il annonçait étaient les bons.
02:33 Et il ne cesse de dire d'ailleurs que les bonnes nouvelles ne tombent pas du ciel, sous-entendu, d'ailleurs même pas sous-entendu, c'est mon travail.
02:39 En revanche, lorsqu'il y a des nouvelles un peu plus contrariantes, alors là c'est jamais de sa faute.
02:43 Ce qui se passe par exemple à la SNCF, ce qui a été décidé, alors là il n'est pas au courant.
02:49 Alors moi je m'interroge, comment M. Lemaire n'est pas au courant de ce qui se passe à la SNCF ?
02:53 Je rappelle quand même qu'il y a des membres de l'État au Conseil d'administration et je rappelle que les négociations par branche étaient prévues dans la loi.
03:00 Mais non, ça M. Lemaire n'est pas au courant, il va convoquer le "mouette" M. Farandou pour...
03:05 Non, non, il l'a dit, ce n'est pas entre guillemets, il a dit "je vais convoquer le PDG de la SNCF"
03:09 Oui, c'est pour ça que je dis, c'est son nom, il va convoquer entre guillemets, pour obtenir des justifications.
03:14 Moi j'attends de voir quel va être un accord pas satisfaisant, un dysfonctionnement entre les chez le ministre.
03:19 Oui, sans doute, mais qu'est-ce qu'il va faire avec M. Farandou ?
03:22 Je ne sais pas, mais je gage qu'il ne se passera pas grand-chose dans cet entretien et que finalement on apprendra que les explications de M. Farandou
03:29 étaient satisfaisantes. Enfin, je vois mal Bruno Le Maire engager réellement jusqu'au bout un bras de fer avec M. Farandou.
03:36 Et puis je suis quand même surprise d'entendre Bruno Le Maire dire que finalement il n'y aura pas de budget de loi rectificatif.
03:43 Je rappelle que Bruno Le Maire réclamait 10 millions, puis finalement ces 10 millions sont devenus 20 millions
03:49 et que ces 20 millions devaient faire l'objet d'un budget de loi de rectificatif à l'Assemblée Nationale.
03:54 Je rappelle aussi que la majorité était sous le coup d'une motion de censure à laquelle de nombreux partis voulaient s'associer.
04:00 Alors finalement tout ça passe par décret, mais là aussi c'est normal et M. Le Maire a même ajouté que
04:05 ce n'est pas tout à fait sa décision, mais que c'est celle, suivez mon regard, du président de la République.
04:09 Moi je suis quand même atterrée M. Le Maire.
04:12 M. Le Maire n'est jamais responsable de rien.
04:13 Oui, c'est-à-dire qu'il n'est pas responsable des couacs et des choses qui vont moins bien, il n'est responsable que des bonnes nouvelles
04:19 et encore, je terminais en disant qu'Appeline de Malherbe l'a fort justement rappelé, elle l'invite depuis 3 mois et il n'a jamais voulu.
04:26 Elle dit "ben sans doute parce que vous aviez des choses moins agréables à nous dire"
04:29 et là il vient avec que des choses très agréables qui en fait ne sont pas si agréables que ça si on les écoute bien.
04:33 Mais voilà, il y a là un tour de précigitation, on se croirait chez Majak,
04:37 c'est en train de chercher indéfiniment la mauvaise carte et de ne pas la trouver.
04:41 Et puis, on va parler d'autorité, mais un accord est signé qui engage des équilibres sur la réforme des retraites.
04:47 Et ça, je n'ai pas été averti, vous avez un ministre, c'est une entreprise et le journaliste qui a enquêté sur la SNCF nous l'a dit et vous l'avez rappelé Virginie,
05:00 il y a au sein du conseil d'administration de la SNCF des membres du ministère de l'économie et des finances.
05:07 Donc on ne peut pas imaginer qu'il a fait ça sur un coin de table.
05:11 Je vous vois, Mickaël Darmon, moi j'ai été très étonnée aussi de cette réaction.
05:15 En fait, ça dénote tout simplement la manière dont aujourd'hui, depuis quelques années, mais maintenant c'est en train de se cristalliser,
05:23 les affaires publiques sont en train d'être conduites, c'est-à-dire qu'il y a de plus en plus de cloisons, il n'y a pas de coordination,
05:31 il y a au fond la culture hyper-administrative française qui veut que les informations ne s'échangent pas entre les structures,
05:42 et bien trouve encore une fois de plus son expression.
05:47 Et puis oui, on est face à une sorte de dialogue social général qui se délite, c'est certain.
05:56 Il y aura forcément une remise à plat à faire qui se fera lors de l'élection présidentielle et pas avant,
06:03 puisque la France politique est construite de telle manière que ce sont les rendez-vous structurants
06:09 qui évidemment, et les élections législatives derrière, mais on voit bien qu'on est globalement sur beaucoup de sujets au bout d'un système.
06:18 - Oui, mais ça paraît effarant que le ministre de l'économie et des finances n'ait pas été au courant de cet accord
06:25 qui est quand même assez particulier, qui octroie quand même des avantages considérables à la fois aux contrôleurs et aux conducteurs.
06:34 Oui, Alexandre Aspinard, je vous vois dubitative.
06:39 - Moi, ça me laisse sans voix. Mais de toute façon, monsieur le maire me laisse sans voix de façon générale.
06:44 Je me rappelle quand même qu'il nous promettait les nouvelles 30 glorieuses.
06:49 Maintenant, il nous explique que nous aurons de la croissance et que nous aurons une année 2024 solide.
06:56 Bon, tout ça est ridicule en fait. Est-ce qu'on peut sérieusement croire ?
07:01 Je ne sais pas ce qui est pire, qu'on nous le fasse croire ou que ce soit vrai en réalité.
07:06 Tout ça est terrifiant en fait.
07:08 - Kevin, un mot ?
07:10 - Non, mais c'est profondément scandaleux. Monsieur le maire est aux responsabilités depuis des années.
07:15 Il y a eu toute la période Covid, du quoi qu'il en coûte, des boucliers, et on dépense l'argent et des chèques.
07:22 Ne vous inquiétez pas, c'est la guerre, c'est le Covid, pour que quelques années après,
07:28 on se rende compte en effet que la dette explose, que la France est dans une situation de faillite
07:33 et qu'il va falloir se serrer la ceinture.
07:35 Et de l'autre côté, évidemment, il y a nos agents de la SNCF qui continuent en effet à coûter des milliards
07:42 pour un service rendu qui est déplorable. C'est juste une honte.
07:47 On a d'un côté des Français qui doivent en effet faire des économies.
07:50 On prend sur ci, on prend sur ça.
07:52 Et de l'autre, on a l'impression en effet que c'est le retour des privilèges de l'ancien régime
07:57 parce que les cheminots, évidemment, on n'y touche pas.
08:00 Je trouve ça socialement honteux et encore une fois, quand je vois la ligne du gouvernement
08:05 anti-extrême droite, anti-hérens, mais c'est avec ce genre de choses qu'on fait monter le Rassemblement National.
08:10 À un moment, il faut prendre ses responsabilités et assumer son bilan.
08:14 Et si M. Le Maire estime en effet que le bilan n'est pas bon, qu'il parte.
08:19 On se retrouve dans un instant et on continue de débattre de l'actualité avec vous sur Sud Radio.
08:24 Sud Radio. Parlons vrai.
08:28 Sud Radio. Le 10h midi, mettez-vous d'accord. Valérie Exper.
08:34 Et nous commentons l'actualité comme tous les jours entre 11h et midi avec Alexandra Spiner,
08:39 enseignante, Kevin Besuet, professeur d'histoire en Seine-Saint-Denis,
08:42 Virginie Legay, journaliste et éditorialiste politique,
08:45 et Michael Darmon, journaliste politique chez i24 News.
08:48 Et je rappelle votre dernier ouvrage, "Le Pape et la matriarche. Histoire secrète des relations entre Israël"
08:53 et "Le Vatican aux éditions passées composées".
08:56 On va parler des enfants et des écrans, des diplômes d'enseignants de plus en plus faciles à obtenir.
09:02 Le niveau des enseignants baisse et le niveau des diplômes obtenus n'augmente pas non plus.
09:11 C'est une corrélation évidente.
09:13 On va parler également de Raphaël Glucksmann, qui a été exfiltré hier de la manifestation du 1er mai.
09:19 Bref, beaucoup de sujets avec vous.
09:21 Comment on continue notre tour de table avec vous, Kevin, sur le couac gouvernemental ?
09:27 Oui, un coup de gueule sur le couac monumental que les enseignants ont subi au cours de ces derniers jours.
09:35 Nous étions mardi, une rumeur était là en train de se répandre,
09:39 comme quoi toutes les heures supplémentaires seraient retirées,
09:44 notamment aux proviseurs et aux principaux,
09:46 parce que tous les ans, les principaux et les proviseurs dans les collèges et les lycées,
09:49 ils ont des heures supplémentaires pour financer des projets,
09:52 révision du baccalauréat, club, journal, etc.
09:56 Et là, du jour au lendemain, on nous annonçait que ce n'était plus possible,
10:00 mettant les enseignants dans une situation de révolte.
10:03 Déjà, nous nous sommes demandé si les heures déjà faites et non payées allaient être payées.
10:07 Et ensuite, on a compris qu'on ne pouvait pas continuer le devoir fait, etc.
10:13 Évidemment qu'on a beaucoup protesté.
10:15 Moi, ça m'a beaucoup choqué.
10:16 Pourtant, je suis plutôt derrière le gouvernement, je suis pour le pacte enseignant,
10:19 je suis pour les groupes de niveau.
10:21 Je trouve que ce qui est en train de se faire actuellement est plutôt bon.
10:23 Mais là, j'ai senti quand même une source de démotivation, un sentiment de mépris.
10:27 Donc, évidemment, ça a beaucoup grondé.
10:29 Et patata, 24 heures plus tard, le ministère fait marche arrière et nous dit
10:34 "Mais non, ne vous inquiétez pas, on continuera les projets, on continuera tout ça".
10:38 Et on lève quand même tout ça.
10:40 Et une chose quand même qu'il faut dire, c'est que les principaux et les proviseurs
10:44 ont eu le logiciel de paiement qui ne fonctionnait plus
10:48 pour éviter en effet qu'ils payent en amont des heures qui devaient être faites.
10:53 Alors là, franchement, ça...
10:55 Enfin, je veux dire, on est motivé.
10:57 C'est un métier qui est compliqué.
10:58 Parfois, moi, je n'ai vraiment plus envie de le faire.
11:01 Vraiment, j'ai envie de changer de métier.
11:02 Et là, on nous annonce ça, en plus sur des enseignants qui veulent travailler,
11:05 sur des enseignants qui prennent des heures supplémentaires,
11:07 qui accompagnent ou les réforment.
11:09 Mais c'est pas possible d'agir comme ça.
11:10 - Mais pourquoi il y avait eu cette décision pour faire des économies ?
11:13 - Parce qu'il n'y a plus d'argent.
11:14 Parce qu'il n'y a plus de sous.
11:16 Monsieur Le Maire nous raconte qu'il faut faire des économies,
11:19 mais à un moment donné, on ne peut pas faire des économies sur ce genre de choses.
11:22 Tout est planifié jusqu'au mois de juin.
11:25 Surtout que Monsieur Attal avait dit qu'il fallait regagner,
11:28 notamment le mois de juin.
11:29 Si l'année scolaire s'arrête le 1er mai, on ne va pas s'en sortir.
11:33 Donc là, c'est un couac monumental.
11:34 Et ce qu'ils vont gagner en faisant ça, c'est démotiver encore les profs
11:38 qui ont encore un peu de vocation et un peu de motivation.
11:41 Moi, je trouve ça dramatique.
11:42 - Il y a un petit dessin de caricature que je vous ai envoyé ce matin
11:45 d'un dessinateur de presse qui s'appelle Ganaga.
11:47 Et qui, sur l'air de la chanson de Philippe Catherine,
11:50 "J'adore emmerder les enseignants, je vous le ferai pas bien,
11:54 et je coupe le financement des heures supplémentaires
11:57 et je remets le financement des heures supplémentaires."
11:59 - Voilà, qui les embête plutôt les gauchistes qui grindrennes nos collèges et nos lycées.
12:03 Là, ce serait plutôt une bonne chose.
12:05 - Allez, Alexandra, vous êtes enseignante, vous, dans le supérieur ?
12:09 - Oui, écoutez, moi, je trouve que c'est la suite de ce qu'on vient d'évoquer tout à l'heure.
12:13 C'est-à-dire que c'est toujours l'éternelle cacophonie.
12:16 C'est le "prends n'importe quoi", "tout est n'importe quoi",
12:20 c'est l'annonce, c'est la méthode.
12:21 Alors, on cherche désespérément 100 millions de budgets,
12:26 donc il faut les trouver quelque part.
12:28 Et comme on est toujours dans le "en même temps",
12:31 on explique qu'il faut faire la grande révolution des savoirs
12:35 et la grande révolution de l'éducation.
12:37 Et en même temps, on méprise les enseignants
12:39 et on démotive ceux-là même qui portent ces réformes
12:43 et qui sont là pour s'occuper des élèves les plus fragiles
12:47 et donner de leur temps pour essayer de corriger des destins individuels.
12:51 C'est désespérant, c'est désespérant, véritablement.
12:54 - Oui, Mickaël ?
12:55 - Bah, pour moi, c'est le...
12:57 - On est un peu dans la continuité de tout à l'heure,
12:59 c'est quand même le grand bazar pour parler à notre monde.
13:02 - C'est surtout la grande panique, en fait.
13:04 - Effectivement, il n'y a pas d'argent, il n'y a plus d'argent.
13:07 Moi, quand on m'en parlait il y a quelques temps
13:10 avec un "ponte de l'état profond", comme on dit,
13:13 pour préserver son nom,
13:15 il me disait "en réalité, le quinquennat est arrêté.
13:18 Tout ce qui va être annoncé à partir de maintenant
13:21 ne sera que du bricolage.
13:23 La réalité, c'est que plus rien n'est finançable."
13:25 - Bah non.
13:26 - Donc, de ce point de vue-là,
13:28 on n'est pas étonnant, au fond, de constater
13:30 que cette panique se répand comme une onde de choc
13:33 un peu dans toutes les sphères de l'État,
13:36 dans tous les bureaux de l'administration,
13:38 et que la consigne, c'est trouver de l'argent
13:41 et passer.
13:43 Et tout le monde essaye à sa manière,
13:45 alors évidemment avec zèle, avec plus ou moins de talent,
13:48 plus ou moins de bêtises, plus ou moins d'incohérences,
13:51 et ça donne ce genre de cacophonie,
13:53 gérée très certainement au sommet de l'État,
13:56 en 48 heures, pour dire "vraiment, arrêtez-moi ça,
14:00 parce que sinon c'est le feu."
14:02 - Et bien, Génie ?
14:03 - Tout en que je le rappelle,
14:04 on est dans une période électorale,
14:06 et que la liste de la majorité est à la peine,
14:08 pour ne pas dire plus,
14:09 elle est très très très loin
14:11 derrière la liste du Rassemblement National,
14:13 et elle n'est plus qu'à 3 points devant
14:15 la liste de Raphaël Glucksmann,
14:16 donc c'est panique à tous les étages.
14:18 Je ne sais pas si on se rend compte,
14:20 mais si, d'aventure, la liste de Raphaël Glucksmann
14:22 devait dépasser la liste de la majorité,
14:24 mais ce serait réellement un séisme politique.
14:26 Le quinquennat, le deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron,
14:29 a déjà du mal à se faire,
14:30 il a une majorité relative,
14:32 mais là, s'il perd les européennes,
14:33 c'est-à-dire les perdes,
14:34 mais dans les grandes largeurs,
14:35 ça sera terrible.
14:36 Mais j'ai entendu ce matin, Bruno Le Maire,
14:38 décidément ma journée a été éveillée par Bruno Le Maire,
14:40 et franchement c'est une belle journée,
14:43 qui a été interrogée sur cette question,
14:44 et il a joué le démocrate en disant
14:46 "Ah ben non, mais nous on propose,
14:48 mais si après chaque ministère nous dit que c'est impossible,
14:50 ah ben là, nous on n'impose rien."
14:52 Donc tout d'un coup c'était "oui oui,
14:54 au pays des merveilles,
14:56 enfin je ne peux pas vous dire,
14:57 mais c'était "ah ben nous on n'impose rien,
14:59 mais en fait la vérité,
15:00 c'est qu'ils ont probablement lancé ces mesures,
15:03 comme le rappelait tout à l'heure Kévin Bossuet,
15:04 en pensant sérieusement qu'ils allaient le faire,
15:06 puis ils se sont dit "ah c'est peut-être pas une très bonne idée,
15:08 si près d'une élection qui déjà nous sourit très mal."
15:11 Donc voilà, c'est pas tant de la cacophonie,
15:14 qu'une espèce de panique financière
15:17 qui se surajoute à une panique politique,
15:20 qui est réellement très justifiée.
15:21 - Qui est là, mais c'est vrai que ça fait pas...
15:24 ça fait un peu des ans quand même.
15:25 - C'est pas très sérieux.
15:26 - Non, c'est pas très sérieux.
15:27 - Non, oui, Alexandra.
15:28 - Vous savez, monsieur Le Maire, comme ce gouvernement,
15:31 sont les meilleurs agents électoraux du Rassemblement National,
15:34 parce que, en réalité,
15:36 qui va payer l'insincérité et l'inconséquence
15:39 des décisions budgétaires de Bruno Le Maire ?
15:42 Ce sont les collectivités locales et les Français.
15:45 Voilà.
15:46 Et on sait très bien qu'un pays qui ne tient pas ses comptes,
15:48 c'est un pays qui ne tient pas son rang,
15:51 et ce que ne supportent plus les Français précisément,
15:55 c'est le déclassement.
15:56 Voilà, donc on est en plein bazar.
16:00 Tous ces gens revendiqués d'être des amateurs,
16:03 eh bien maintenant, on le voit.
16:05 - Alexandra, vous avez un coup de gueule
16:07 contre Zineb El Razoui.
16:10 - Oui, oui, un coup de gueule.
16:13 Et beaucoup de tristesse de voir cette femme
16:17 qui était une écrivaine militante
16:20 des droits de l'homme au Maroc,
16:22 qui a été connue en France surtout en étant
16:26 la porte-parole de "Ni pute ni soumise",
16:28 qui a été journaliste à Charlie,
16:30 où elle écrivait, je crois, sur les religions.
16:33 Elle a échappé à l'attentat terroriste
16:36 contre le siège de Charlie.
16:38 Elle fait partie de ceux qui ont contribué
16:41 au fameux numéro des survivants de Charlie Hebdo.
16:45 Une femme qu'on a connue courageuse,
16:47 qui tenait un discours courageux,
16:50 notamment sur le hijab,
16:52 qu'elle considérait à juste titre
16:54 comme de la propagande islamiste,
16:57 parlant de la laïcité comme d'un principe émancipateur.
17:01 Elle a publié aussi un livre
17:03 sur les attentats du 13 novembre.
17:06 Donc ce discours très fort qu'elle portait
17:09 sur la laïcité lui a valu de recevoir
17:11 le prix Simone Veil,
17:14 des trophées L de France.
17:17 Et puis, et puis, et puis,
17:21 patatrac, le masque est tombé.
17:25 Et après une longue abstinence médiatique,
17:31 elle a fait un tweet ignoble,
17:37 où elle a fait un parallèle
17:39 entre la riposte de l'armée israélienne
17:42 à Auschwitz.
17:45 Ces déclarations ont fait que
17:48 Valérie Pécresse, en accord avec
17:51 les ayants droit de Simone Veil,
17:53 lui a retiré ce prix.
17:56 Et depuis, elle est dans une espèce
17:59 de diatribe haineuse.
18:01 Elle est le petit télégraphiste du Hamas
18:05 et se répand en propos monstrueux
18:10 et poursuit d'ailleurs Valérie Pécresse
18:13 de sa haine obsessionnelle,
18:15 puisque après sa décision courageuse
18:18 de suspendre les subventions à Sciences Po,
18:22 elle s'est répandue de façon obscène.
18:25 Voilà, donc coup de gueule.
18:27 Et puis, c'est très triste de voir
18:29 ces femmes auxquelles on a cru
18:31 qui ont porté un discours fort,
18:33 finalement, on voit que le masque tombe.
18:36 Et je trouve ça épouvantable.
18:39 Elle tweet effectivement
18:41 "Madame Pécresse ne recule devant rien
18:43 pour apporter son soutien actif
18:45 au génocide de Gaza en réprimant
18:47 toute voix qui se lève en France
18:49 pour défendre le droit interne,
18:51 gloire à la justice, gloire au peuple palestinien, etc.
18:53 Madame Pécresse, honte et opprobe à vous
18:55 ainsi qu'à ceux qui ont soutenu
18:57 l'entreprise génocidere sioniste.
18:59 Un jour, vous répondrez de vos actes
19:01 devant un tribunal."
19:03 Et ce matin...
19:05 C'est proprement obscène,
19:07 parce que d'abord,
19:09 compte tenu des gens qui l'écoutent,
19:13 on comprend bien quand même
19:15 que c'est presque criminel
19:17 de faire ça, parce qu'elle met
19:19 une cible sur le dos
19:21 de la présidente de la région.
19:23 Et en fait, ce qu'elle ne supporte pas,
19:25 c'est son courage.
19:27 Parce que Valérie Pécresse a toujours été
19:29 très courageuse dans ses prises de dissaisons.
19:31 Et évidemment, pour elle, c'est insupportable.
19:33 On se retrouve dans un instant
19:35 et vous pourrez réagir sur ce sujet.
19:37 "Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense."
19:39 J'adore vous entendre,
19:41 j'adore les multiplexes,
19:43 j'adore... franchement, chapeau !
19:45 "Sud Radio, LA radio du rugby."
19:47 "Sud Radio, le 10h midi,
19:51 mettez-vous d'accord, Valérie Exper."
19:53 Alors, juste, Kevin,
19:55 vous voulez réagir à ce que dit Alexandra Spiner
19:57 sur la réaction de Zineb El Razoui
19:59 qui menace,
20:01 qui insulte Valérie Pécresse
20:03 et qui la menace
20:05 d'un procès futur.
20:07 Je suis d'accord avec
20:09 Alexandra Spiner et ce qui me choque,
20:11 c'est la
20:13 méconnaissance historique
20:15 de tous ces gens.
20:17 Comment peut-on parler
20:19 de génocide à Gaza ?
20:21 Ça n'a strictement aucun sens.
20:23 Ce qui se passe à Gaza n'est pas
20:25 un génocide, c'est une riposte
20:27 militaire. Quelle honte !
20:29 Vis-à-vis des victimes,
20:31 du génocide des Tutsis,
20:33 de la Shoah, ou vis-à-vis
20:35 encore du génocide arménien. Il faut arrêter
20:37 de raconter n'importe quoi. C'est comme
20:39 les gens qui nous racontent qu'Israël serait
20:41 un état d'apartheid, alors que
20:43 au sein de la population israélienne,
20:45 il y a 20% d'Arabes, dont certains
20:47 ont des postes à responsabilité.
20:49 Et ce qui me choque le plus,
20:51 c'est finalement la
20:53 nazification des Juifs. C'est-à-dire
20:55 qu'on retourne les choses.
20:57 Les Juifs seraient responsables d'un véritable...
20:59 ...seraient, pardon,
21:01 les auteurs d'un véritable
21:03 génocide. Ce seraient aujourd'hui
21:05 les nouveaux nazis. Quand vous avez
21:07 monsieur Mélenchon, qui
21:09 ose comparer le président de l'université
21:11 de Lille, qui interdit
21:13 une conférence pro-palestinienne,
21:15 en le comparant à un criminel nazi,
21:17 Heïchman, quelle honte !
21:19 Quand vous avez tous ces incultes,
21:21 des militants incultes à Sciences Po,
21:23 qui nous racontent que finalement,
21:25 les Juifs n'ont rien subi,
21:27 que le pogrom du 7 octobre
21:29 n'existe pas. Mais quelle honte !
21:31 La vérité, c'est qu'on a affaire ici
21:33 à de l'antisémitisme.
21:35 On essaye d'habiller ça
21:37 d'antisioniste et c'est de l'antisémitisme.
21:39 Et dernière chose que je voudrais dire, parce que j'écoute
21:41 certains élus de la France insoumise,
21:43 j'écoute monsieur Mélenchon. La vérité, c'est que
21:45 tous ces gens, tous ces militants, n'en ont rien à faire
21:47 des Palestiniens. Le seul discours qu'ils tiennent,
21:49 c'est de l'antisionisme.
21:51 Ils en ont contre Israël. Ils en ont
21:53 pour beaucoup contre les Juifs.
21:55 Et la vérité, c'est que beaucoup de militants
21:57 qui se disent pro-Palestinien ne savent
21:59 même pas placer Gaza sur une carte.
22:01 C'est une défense identitaire.
22:03 C'est une défense communautaire.
22:05 Et ça rejoint ce qu'on appelle l'islamo-gauchiste.
22:07 Et que la direction de Sciences Po
22:09 se soumette à ce genre de militants,
22:11 c'est juste une honte. On est dans une société
22:13 où tout est renversé au nouveau,
22:15 dévaleur. Les Juifs, c'est le
22:17 peuple qui était le plus persécuté dans notre
22:19 histoire. Et ça continue.
22:21 Mais quelle honte ! Quel dégoût !
22:23 - Alors on a beaucoup de réactions d'auditeurs qui ne sont pas d'accord,
22:25 qui nous disent "c'est un génocide", on a affaire
22:27 à un génocide. Un génocide,
22:29 c'est quand on tue des gens
22:31 pour ce qu'ils sont.
22:33 Et ce n'est pas exactement
22:35 ce qui se passe. D'ailleurs, les chiffres
22:37 ont été revus, les chiffres qui avaient
22:39 été annoncés sur le nombre de morts
22:41 palestiniens. Il y a une guerre,
22:43 certaine, mais il n'y a pas
22:45 de volonté d'exterminer. - Bien sûr.
22:47 Il est clair qu'on n'est pas face à un génocide.
22:49 Tous ceux qui prétendent le contraire,
22:51 soit ne comprennent rien, je passe mes mots,
22:53 soit ont décidé
22:55 que c'est un génocide parce qu'ils sont
22:57 effectivement, comme on vient de l'entendre,
22:59 dans une logique antagoniste,
23:01 antisioniste et antisémite.
23:03 De ce point de vue-là, les choses sont absolument
23:05 claires. Moi, ce qui me frappe, c'est à quel point
23:07 au fond, et c'est une démarche
23:09 un peu historique, la gauche a toujours été
23:11 fascinée par les dictatures.
23:13 Et une fois de plus,
23:15 on en a un nouvel
23:17 exemple contemporain, au XXIe siècle,
23:19 la gauche se met entre les mains
23:21 de l'islamisme.
23:23 De ce point de vue-là,
23:25 c'est absolument aberrant
23:27 de voir à quel point il y a une forme de continuité
23:29 historique. Sartre a soutenu RSS,
23:31 Mao était un héros, enfin, toutes les
23:33 erreurs possibles
23:35 par la gauche de discernement
23:37 ont été faites à travers l'histoire, et là, on assiste
23:39 à l'épisode contemporain du XXIe siècle,
23:41 mais beaucoup plus grave, parce que c'est
23:43 un projet, je dirais, collectif
23:45 de destruction de l'Occident.
23:47 Que l'on ne puisse pas comprendre
23:49 que lorsqu'on dit
23:51 "Allahu Akbar" à Kfar Azzah, "Allahu Akbar"
23:53 à Arras, et "Allahu Akbar" à la Place de la République,
23:55 il y a une sorte d'indice général
23:57 de continuité d'un projet
23:59 islamiste anti-occidental, moi, me laisse
24:01 pantois sur le niveau
24:03 d'inculture
24:05 de ceux qui, au fond, ont décidé d'adopter
24:07 un discours politique. Il est vrai,
24:09 les arguments ont été donnés tout à l'heure, tout cela ne correspond
24:11 en rien à la réalité.
24:13 En revanche, il y a, aujourd'hui, des masses
24:15 qui sont tombées, on est dans une sorte de
24:17 je dirais, d'opposition
24:19 planétaire assumée
24:21 avec le fait que, et tous ceux
24:23 qui pensent cela doivent
24:25 se mesurer avec cette
24:27 dimension,
24:29 fait du Hamas, le nouveau Che Guevara.
24:31 Donc des violeurs, des
24:33 pogrommeurs, des massacreurs,
24:35 des gens qui sont
24:37 xénophobes, homophobes, antidémocrates,
24:39 et bien voilà, ils sont portés par la gauche
24:41 occidentale, et une partie de la gauche française,
24:43 ça pose question. - Juste un mot,
24:45 parce que le problème, c'est la nuance, encore une fois,
24:47 l'auditeur me dit "vous cautionnez
24:49 le massacre des palestiniens". Est-ce que
24:51 quelqu'un a dit ça ? Est-ce que quelqu'un
24:53 a cautionné ça ?
24:55 - Est-ce qu'ils allaient voir les manifestations du samedi soir en Israël ?
24:57 Pour le savoir, mais il faut quand même
24:59 regarder, regarder les choses.
25:01 Et si, en Europe,
25:03 il y avait une gauche qui, quelque part,
25:05 était aussi un peu honorable, elle viendrait
25:07 soutenir cette gauche israélienne
25:09 qui tente de se relever,
25:11 qui tente de revitaliser les accords
25:13 d'Oslo, il ne faut pas oublier qu'il y a eu
25:15 des accords de négociation,
25:17 de reconnaissance mutuelle, entre
25:19 le FATA de Yasser Arafat et
25:21 le gouvernement israélien. Aujourd'hui,
25:23 simplement, l'idée, c'est de dire
25:25 que face à des islamistes qui ont fait
25:27 dix fois le Bataclan, il faudrait que quand même
25:29 les auditeurs français se souviennent.
25:31 Ce qui s'est passé
25:33 à la répartie
25:35 dans le sud d'Israël, c'est dix fois
25:37 le Bataclan. On cautionne,
25:39 on cautionne la même idéologie.
25:41 On ne donne pas
25:43 à Israël ce rôle d'avant-garde
25:45 et de défense de l'Occident.
25:47 - Je voulais simplement ajouter
25:49 une toute petite nuance
25:51 au propos de mon camarade.
25:53 Ce n'est pas la gauche,
25:55 c'est une partie de la gauche, et là, il faut quand même
25:57 être clair. - La gauche gauchiste.
25:59 - Oui, mais vous avez dit la gauche à plusieurs reprises,
26:01 et moi, je voudrais simplement préciser que c'est une partie
26:03 de la gauche, et qu'il y a une autre partie de la gauche
26:05 qui respecte encore les mots
26:07 et leur sens. - Vous êtes dans la voie très faible.
26:09 - Pardon, je vais jusqu'au bout si vous me autorisez.
26:11 - On n'entend pas cette gauche.
26:13 - Sans doute, mais ce n'est pas parce
26:15 qu'on entend très fort les propos
26:17 radicalisés, extrêmes et
26:19 faux, qu'il faut oublier que toute
26:21 la gauche n'est pas sur cette ligne-là.
26:23 Et je voudrais dire autre chose. Quand
26:25 j'entends effectivement ce que vous disiez tout à l'heure,
26:27 ces personnages
26:29 médiatiques dont le
26:31 discours public dérive totalement,
26:33 mais ces personnages-là rejoignent
26:35 une partie de la classe politique qui, elle aussi,
26:37 dérive totalement. Et quand j'entends les étudiants
26:39 de Sciences Po, qui d'ailleurs ne sont pas
26:41 tous des étudiants de Sciences Po, mais parfois des militants,
26:43 parfois des amis de la
26:45 France Insoumise, prononcer ce qu'ils
26:47 prononcent, je me dis qu'il y a
26:49 aussi une forme de mimétisme
26:51 et que cette classe politique est dévoyée.
26:53 Elle a provoqué une jeunesse
26:55 qui ne sait pas de quoi elle parle. Pardon de le
26:57 dire, mais ces étudiants de Sciences Po ne
26:59 savent pas de quoi elles parlent. - C'est le cas des campus
27:01 américains. - Non, mais ils utilisent
27:03 des expressions fausses, des raccourcis
27:05 historiques, des choses qui ne sont
27:07 pas la réalité, et ils le disent comme des choses
27:09 absolument sûres. Et ça, c'est dangereux
27:11 parce que ça peut être cru par d'autres
27:13 étudiants qui, eux aussi, ne sont pas plus au fait des choses.
27:15 - Et pour rebondir...
27:17 Et pour rebondir sur ce
27:19 qui a été dit, parce que je pense que cet
27:21 auditeur faisait référence
27:23 à mes propos, mais on est tous émus par
27:25 rapport au sort des femmes et des enfants
27:27 à Gaza. Évidemment, moi, je vois des
27:29 photos, ça me fend
27:31 le cœur, mais
27:33 ceux qui sont les autres... Qui
27:35 a mis cette population
27:37 dans cette situation ?
27:39 - L'argent pour les tunnels.
27:41 - L'argent, en effet, a servi
27:43 à financer des tunnels.
27:45 Et une chose qu'il faut quand même dire, parce que j'entends
27:47 c'est une réponse disproportionnée
27:49 vis-à-vis de Netanyahou, mais
27:51 les Juifs, les Israéliens ont subi
27:53 un pogrom. On a
27:55 eu l'impression que la Shoah
27:57 par balles revenait au galop
27:59 et Netanyahou n'aurait dû
28:01 rien faire. Il faut
28:03 comprendre qu'aujourd'hui, Israël
28:05 joue son existence.
28:07 Les Israéliens jouent leur existence.
28:09 Et heureusement qu'il y a eu une riposte.
28:11 Qu'est-ce qu'on aurait dit, nous,
28:13 si pendant la Seconde Guerre mondiale, face
28:15 aux nazis, on n'aurait pas riposté.
28:17 Il y a eu des bombardements, il y a eu des morts.
28:19 C'est la guerre, c'est horrible. Mais évidemment
28:21 qu'Israël a raison. Et aujourd'hui,
28:23 quand on est démocrate, on ne peut que soutenir
28:25 Israël. Israël, c'est la tête
28:27 de pont des valeurs démocratiques et des
28:29 valeurs occidentales au Proche-Orient.
28:31 Donc ceux qui sont contre
28:33 les valeurs portées par Israël sont
28:35 contre les valeurs de la démocratie.
28:37 C'est ça qu'il faut dire. - Alexandra, vous voulez prendre la parole ?
28:39 - Oui, je suis
28:41 vraiment d'accord
28:43 avec ce qui vient d'être dit sur
28:45 le glissement sémantique. C'est-à-dire qu'on a
28:47 détourné des termes de façon
28:49 obscène et qu'on a
28:51 retourné contre le peuple juif
28:53 le terme de génocide. Mais
28:55 le but ultime, c'est aussi
28:57 de nier
28:59 la Shoah, de dire que ce qui
29:01 s'est passé avec la
29:03 Shoah n'est pas quelque chose
29:05 d'extraordinaire. Ça, c'est la
29:07 première chose. Pour ce qui est d'Israël,
29:09 vous l'avez dit, c'est une
29:11 formidable démocratie. Il faut
29:13 voir ce qui se passe tous les samedis soirs
29:15 malgré la guerre, malgré
29:17 la situation tragique.
29:19 Tous les samedis soirs, les Israéliens
29:21 viennent dire leur mécontentement et
29:23 leur opposition au gouvernement
29:25 de Netanyahou. Mais demander
29:27 à un arabe israélien s'il préfère
29:29 vivre en Israël, à
29:31 Amman, au Caire ou dans n'importe
29:33 quel autre pays de cette région.
29:35 Donc, tout ça est ridicule
29:37 et que ce soit Zineb ou tous ses amis,
29:39 en réalité, le 7 octobre a été le prétexte
29:41 pour libérer la parole antisémite.
29:43 - Ça, c'est un suivant vrai.
29:45 Mais c'est vrai aussi qu'il faut juste noter
29:47 en une ligne que les Arabes israéliens,
29:49 depuis le 7 octobre, ne
29:51 manifestent en rien leur hostilité
29:53 à l'égard d'Israël et au contraire,
29:55 comprennent bien que là, c'est une question existentielle.
29:57 Donc, certains
29:59 pourraient en prendre la graine.
30:01 - Ça veut dire quoi ? Je dirais un auditeur qui dit
30:03 "Nous enregistrons cette émission pour le futur".
30:05 Enfin, franchement.
30:07 Merci. On se retrouve
30:09 dans un instant et on va parler avec vous
30:11 de M. Glucksmann, hier exfiltré
30:13 d'une manifestation du 1er mai.
30:15 - Sud Radio.
30:17 Le 10h midi, mettez-vous d'accord.
30:19 Valérie Exper.
30:21 - Allez, on se retrouve
30:23 pour continuer notre tour de table
30:25 de l'actualité. Miquel, c'est un coup de gueule.
30:27 C'est l'actualité. Raphaël Glucksmann, hier,
30:29 qui était à Saint-Etienne
30:31 pour participer à une manifestation
30:33 du 1er mai et qui a été
30:35 aspergé des sangs,
30:37 de peinture et insulté.
30:39 - C'est un peu le corollaire du débat
30:41 qu'on a eu précédemment, cette fois-ci
30:43 sur un autre terrain, celui du comportement
30:45 politique, d'une campagne électorale
30:47 et d'un rapport à la démocratie
30:49 qui devient de plus en plus
30:51 aléatoire de la part d'une
30:53 partie de cette gauche
30:55 et qui effectivement
30:57 montre dans quel état aujourd'hui
30:59 est la gauche française, dans quel état
31:01 est cette partie
31:03 de, je dirais,
31:05 de cette famille politique
31:07 qui a œuvré depuis des années
31:09 pour la laïcité,
31:11 pour la liberté, pour le progrès,
31:13 pour le progressisme, voilà.
31:15 Et bien il y a aujourd'hui ces prix en otage
31:17 par une
31:19 poignée d'irréductibles,
31:21 de sectaires
31:23 qui viennent empêcher
31:25 et qui au fond se comportent
31:27 comme les dictatures
31:29 pour lesquelles elles sont
31:31 fascinées. Par ailleurs, une petite pensée
31:33 quand même pour Manuel Valls qui devrait demander
31:35 des droits d'auteur
31:37 parce qu'il y a quelques années,
31:39 c'est le sort des prophètes,
31:41 il y a quelques années il était vilipendé
31:43 pour avoir mis au jour
31:45 cette formule des gauches irréconciliables
31:47 et voilà qu'hier c'était la une du monde.
31:49 Donc de ce point de vue là,
31:51 on voit bien aussi à quel point au fond
31:53 les choses, il ne faut jamais avoir raison
31:55 trop tôt, ou dans l'histoire
31:57 ou en politique, mais là en l'occurrence
31:59 on voit bien que c'est le désolant spectacle
32:01 auquel on a assisté hier et qui tout simplement
32:03 va raconter le résultat du 9 juin.
32:05 - Mais qu'est-ce que ça dit aussi d'une gauche
32:07 qui exclut une autre gauche ?
32:09 - Ça veut dire que cette gauche là, elle n'est pas prête
32:11 1) de rassembler la France,
32:13 2) d'après ce que je comprends,
32:15 ça ne restera pas sans réaction
32:17 parce qu'une partie quand même
32:19 de ceux qui se positionnent
32:21 dans la logique
32:23 ou la réflexion des insoumis
32:25 sans être radicalisés
32:27 comme Mélenchon,
32:29 va bouger, va réagir,
32:31 va dire que cette fois-ci Jean-Luc Mélenchon
32:33 ça n'est plus possible.
32:35 - Mais lui s'est désolidarisé
32:37 avec un "mais"
32:39 mais il s'est désolidarisé de cette la.
32:41 - Cette partie là se mobilise déjà
32:43 et moi j'en vois pour preuve
32:45 les mouvements électoraux
32:47 alors bien sûr on en est qu'au sondage
32:49 mais les mouvements électoraux
32:51 qui se font en direction de Raphaël Glucksmann
32:53 qui aurait cru que Raphaël Glucksmann
32:55 enfin franchement
32:57 arriverait à ce score là
32:59 mais ça veut dire que les électeurs ont malgré tout
33:01 gardé de la sagesse
33:03 ils savent que s'ils sont de gauche
33:05 il vaut mieux plus
33:07 j'allais dire plus démocratiquement
33:09 plus calmement
33:11 plus sereinement
33:13 plus proprement voter pour Raphaël Glucksmann
33:15 que pour voter pour Jean-Luc Mélenchon.
33:17 Jean-Luc Mélenchon a beau vouloir faire exploser la campagne
33:19 l'électriser comme il dit
33:21 sur tous les thèmes, ça ne marche pas.
33:23 Je serais curieuse, j'attends
33:25 avec beaucoup de curiosité le score
33:27 qu'il va faire à ses européennes. Et je vois que
33:29 la liste qui monte c'est pas la sienne
33:31 c'est celle de Glucksmann et je félicite la sagesse
33:33 des électeurs de gauche. - Absolument.
33:35 En plus il faut constater parce qu'on est focalisé
33:37 depuis longtemps
33:39 depuis quelques jours, régulièrement
33:41 toute la chronique médiatique, toute l'énergie
33:43 la réflexion sur ce qui se passe sur les
33:45 campus à Sciences Po, au sein
33:47 de la France Insoumise, avec le sentiment
33:49 quand on voit ça dans les
33:51 20 heures et dans les journaux
33:53 que c'est le fait principal
33:55 - Oui il y a un effet de loupe. - Enfin
33:57 lorsqu'on regarde les sondages c'est Alice Bardella
33:59 qui est en thème. Lorsqu'on regarde les sondages
34:01 d'élections présidentielles
34:03 d'intention de vote c'est Marine Le Pen qui peut être élue
34:05 présidente. Donc la réalité c'est qu'il faut
34:07 aussi remettre ça dans le contexte
34:09 et à sa juste place.
34:11 Nous sommes face à un mouvement gropusculaire
34:13 à l'échelle
34:15 de la perception française.
34:17 - Alors Kevin après l'extrême droite ?
34:19 - Oui surtout où sont passées les classes
34:21 populaires à gauche ? Que ça soit LFI
34:23 - À droite, à l'extrême droite. - Voilà c'est ça
34:25 ou que ce soit le parti socialiste
34:27 on ne parle plus des milieux
34:29 populaires. Aujourd'hui ce sont les
34:31 bobos qui veulent la révolution
34:33 les classes populaires ils veulent l'ordre
34:35 ils veulent lutter contre l'insécurité
34:37 ils veulent lutter contre l'immigration
34:39 ils veulent une augmentation de leur
34:41 pouvoir d'achat. Et où sont ces classes
34:43 populaires ? Ils sont en effet
34:45 au Rassemblement National. C'est parce que la gauche
34:47 a abandonné le peuple en
34:49 fascisant le peuple parce qu'ils
34:51 avaient des revendications
34:53 identitaires et anti-immigrationnistes
34:55 qu'aujourd'hui le Rassemblement National
34:57 est aussi haut. - Le succès du Rassemblement
34:59 National s'explique par le vide
35:01 et l'absence de travail des partis traditionnels
35:03 moi je suis quand même très frappée, il y a eu des
35:05 grandes enquêtes sur le travail de terrain du Rassemblement
35:07 National. Effectivement, ils vont
35:09 sur le terrain dans leur circonscription
35:11 ils serrent des mains, ils inaugurent, ils disent
35:13 "à tout va" mais bien sûr je vous écoute, je vous entends
35:15 je ne dis pas que c'est suivi des faits, je dis qu'ils
35:17 font un travail que les autres ne font plus. Pourquoi ?
35:19 Je ne sais pas. En tout cas, voilà pourquoi
35:21 les électeurs vont à eux. C'est qu'ils ont l'impression d'être
35:23 écoutés par une partie
35:25 des électeurs, pardon, des
35:27 élus et ce sont les élus du
35:29 Rassemblement National qui pour autant,
35:31 je le redis très clairement, ne proposent
35:33 pas de solution, mais au moins
35:35 est là physiquement. - Oui, oui, mais hier il y a
35:37 une vidéo de Paul Laroutourou, je ne sais pas si vous l'avez
35:39 vu, qui était au meeting
35:41 du Rassemblement National et qui
35:43 interrogeait cette femme, pardon ?
35:45 - C'est Colombe, c'est ça ?
35:47 - Oui, oui, c'est ça, c'est cette
35:49 femme, Colombe, 60 ans
35:51 qui fond en larmes et qui dit
35:53 "on est dans un monde de fond, fou, je suis au RSA
35:55 on a du mal à vivre
35:57 on vote tous RN, on est
35:59 tous en colère". - Exactement. - Oui, c'est le résultat
36:01 de là aussi, le fameux
36:03 positionnement de la note Terra Nova
36:05 il y a quelques années de cela qui avait dit "il faut
36:07 maintenant que le PS et la gauche
36:09 de manière générale se concentrent sur les classes moyennes
36:11 laissent tomber au fond
36:13 les enjeux du prolétariat et de la classe
36:15 ouvrière qui n'existent plus" et bien
36:17 a abouti au fait qu'on s'est mis à
36:19 défendre plutôt maintenant les communautés au profit
36:21 de, au dépens de l'ouvrier.
36:23 On a laissé tomber à gauche la justice
36:25 sociale au profit des
36:27 identités discriminées
36:29 et de ce point de vue là c'est tout un
36:31 travail d'année que les classes populaires
36:33 se dirigent vers le RN. - Sur ce qui s'est passé
36:35 hier, donc
36:37 l'exfiltration de Raphaël Luxman, il y a toujours
36:39 eu des meetings agités
36:41 mais c'est vrai que moi ce qui m'a
36:43 frappé c'est de voir
36:45 que finalement des gens
36:47 d'extrême gauche
36:49 de appelé comme vous voulez,
36:51 excluent un militant
36:53 un partisan de la
36:55 gauche.
36:57 - Une tête de liste. - Une tête de liste oui.
36:59 - Au son je le précise de
37:01 Luxman
37:03 "La Palestine vaincra"
37:05 petite parenthèse quand même.
37:07 - Bien.
37:09 - Sur la...
37:11 Moi je...
37:13 je ne suis pas étonnée
37:15 de cette gauche totalitaire
37:17 qui s'abîme
37:19 dans tous les excès possibles
37:21 qui déshonore le Parlement
37:23 voilà je crois
37:25 que
37:27 il serait peut-être temps
37:29 qu'ils sortent de l'immaturité
37:31 dangereuse des combats
37:33 qu'ils se sont choisis
37:35 et d'ailleurs dont les classes populaires
37:37 sont les premières victimes effectivement
37:39 et vous parliez de
37:41 cette vidéo
37:43 de cette femme, moi je crois qu'elle
37:45 nous a tous beaucoup émus et moi je suis...
37:47 c'est désespérant
37:49 que nous ne puissions plus parler
37:51 à Colombe et à d'autres
37:53 mais ce problème
37:55 ronge notre société depuis tant d'années
37:57 depuis en réalité
37:59 les gilets jaunes
38:01 on n'a pas voulu comprendre...
38:03 - Mais qu'a fait la droite et qu'a fait la gauche
38:05 qui ont quand même été au pouvoir pendant 40 ans
38:07 alternativement pour se refonder
38:09 pour créer un vrai corpus politique
38:11 pour travailler sur le terrain
38:13 qu'ont-ils fait et je ne prends
38:15 comme date que 2017
38:17 qu'ont-ils fait depuis 2017
38:19 à part se mettre dans les mauvais combats
38:21 enfin moi j'ai été très frappée de voir
38:23 que la droite parlementaire
38:25 n'a pas été capable de s'exprimer clairement
38:27 sur la réforme des retraites, qu'elle a pas été capable
38:29 de s'exprimer lors de la loi sur l'immigration
38:31 ne parlons pas de la gauche qui s'est vendue
38:33 pour ne pas dire plus, à monsieur Mélenchon
38:35 depuis des années
38:37 il y a là quelque chose
38:39 j'allais dire d'un abandon
38:41 qui traduit très bien l'évolution du corps électoral
38:43 - Je suis parfaitement d'accord avec ça
38:45 il y a eu
38:47 le grand remplacement
38:49 il y a eu le grand déclassement
38:51 maintenant il y a le grand effacement
38:53 les classes populaires
38:55 - Le grand abandon, la grande trahison
38:57 - Les classes populaires
38:59 ont l'impression de ne plus exister
39:01 dès qu'on habite dans les zones
39:03 périurbelles ou à la campagne
39:05 on a l'impression que finalement on est complètement
39:07 marginalisé, qu'on ne compte plus
39:09 et même au niveau de l'insécurité
39:11 on a l'impression
39:13 qu'une vie
39:15 ne vaut plus rien, c'est l'affaire Thomas
39:17 c'est l'affaire Lola
39:19 c'est l'affaire Matisse
39:21 l'impression que finalement aujourd'hui
39:23 on peut nous ôter la vie
39:25 en toute impunité et c'est ça
39:27 qui favorise le vote des classes populaires
39:29 vis-à-vis du Rassemblement National
39:31 et juste une petite chose quand même parce que
39:33 on a l'impression en vous écoutant que
39:35 monsieur Glucksmann serait le chevalier
39:37 blanc face à une gauche totalitaire
39:39 qui est celle de Jean-Luc Mélenchon
39:41 mais monsieur Glucksmann c'est aussi
39:43 la gauche sectaire, je veux dire que
39:45 monsieur Glucksmann accepte de débattre
39:47 sur CNews, accepte le pluralisme
39:49 accepte le débat d'idées
39:51 et là il pourra nous donner des leçons
39:53 de démocratie en attendant qu'il se taise
39:55 - Qu'il accepte, parce qu'il n'accepte pas
39:57 c'est ça ? - Ah non il ne l'accepte pas
39:59 avec les écolos bobos
40:01 qui nous racontent que sur CNews il y a un manque de pluralisme
40:03 alors qu'il y a beaucoup de pluralisme
40:05 et justement parce que les écolos
40:07 ou certains socialistes ne veulent pas y aller
40:09 ces gens sont vraiment
40:11 dans un délire suprême
40:13 - Ils ne se rendent pas compte qu'en n'allant pas parler partout
40:15 ils ignorent une partie de l'électorat
40:17 et que c'est cette électorat qui se venge
40:19 en disant "ok vous nous parlez de moi, vous nous méprisez"
40:21 - Il y a beaucoup de gens d'où je viens, regardez CNews
40:23 - Alors quand même il faudra
40:25 je pense que c'est ce qui se passera certainement
40:27 évidemment au lendemain
40:29 du scrutin européen, on peut déjà imaginer
40:31 les titres, les éditos, les prises
40:33 de positions le 10 juin au matin
40:35 il faudra tout faire pour éviter que l'extrême droite arrive
40:37 il faudra absolument tout éviter
40:39 la république va gagner, le gouvernement va dire
40:41 bref, il y aura quand même
40:43 une introspection importante
40:47 à faire, s'ils sont capables de la faire
40:49 d'ailleurs du côté de la Macronie
40:51 sur quand même
40:53 effectivement les abandons, les cynismes
40:55 les décisions
40:57 - Les paroles, les promesses non tenues
40:59 - Voilà, la communication
41:01 le mépris dans lequel
41:03 les camps intermédiaires ont été laissés, la société
41:05 les gilets jaunes resteront
41:07 effectivement restera le mouvement
41:09 et le soulèvement matriciel du macronisme
41:11 qui n'aura jamais
41:13 quitté le coeur de sa
41:15 gouvernance et qui aura
41:17 organisé en permanence la relation
41:19 entre les français et lui
41:21 et ça se traduira
41:23 vraisemblablement dans le prochain scrutin
41:25 et dans les scrutins à venir puisque
41:27 on a basculé maintenant dans la partie électorale
41:29 de ce quinquennat
41:31 effectivement les européennes
41:33 s'en tireront d'élections mid-term
41:35 même si officiellement le gouvernement
41:37 dit "non, pas question", c'est une réalité
41:39 qu'ils le veuillent ou non
41:41 et ça jalonnera
41:43 ce qui va se passer vers la préparation
41:45 de l'élection présidentielle. - Allez, petite
41:47 pause pub et on se retrouve tout de suite après
41:49 on va parler des écrans, on va parler
41:51 des diplômes, j'espère qu'on aura le temps, à tout de suite.
41:53 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
41:59 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
42:05 Alors, j'aimerais bien qu'on parle
42:07 ce matin donc de
42:09 cette information, le ministre
42:11 de l'éducation, le
42:13 ministère de l'éducation nationale
42:15 a récemment confirmé que les taux de réussite
42:17 aux examens étaient artificiellement
42:19 gonflés. Vous qui êtes enseignante
42:21 dans le supérieur, Alexandre Aspiner,
42:23 vous en savez quelque chose, vous aussi,
42:25 Kévin Bossuet, qui est enseignant, je vous conseille
42:27 la lecture dans le Figaro de l'interview de Jean-Paul
42:29 Brichelli qui dit "tout le monde
42:31 ment, depuis la maternelle jusqu'au
42:33 CAPES" et
42:35 il dit "on ne pourrait pas revenir en arrière".
42:37 Qui accepterait que le pourcentage
42:39 de reçu au bac
42:41 baisse à 60% comme c'était le cas dans les
42:43 années 70 ? Que ferait-on des recalés ?
42:45 Quels parents envisageraient de partir en vacances
42:47 avec une progéniture illettrée au lieu
42:49 d'avoir un brillant HPI ? Bref, il a
42:51 beaucoup d'ironie et
42:53 de cynisme et il dit "pour que ça change,
42:55 il faut vraiment renverser la table". Mais le
42:57 Premier ministre, Gabriel
42:59 Attal, Kévin Bossuet a annoncé
43:01 vouloir mettre fin aux correctives
43:03 académiques. Que ces choses-là
43:05 sont dites en
43:07 de beaux termes. C'est-à-dire qu'en gros, on gonfle les
43:09 notes. - Oui, dites-moi
43:11 ce que vous nous avez dit hors antenne.
43:13 Si on mettait réellement
43:15 la vraie note au brevet,
43:17 ça durerait ? - Si on met vraiment
43:19 la vraie note au brevet,
43:21 le taux de réussite
43:23 baisserait de manière
43:25 dramatique. Parce qu'évidemment
43:27 qu'on gonfle un petit peu. Je ne sais pas si
43:29 on gonfle les notes, mais on ne va pas sanctionner
43:31 non plus, par exemple, les fautes d'orthographe.
43:33 Moi, j'ai déjà
43:35 corrigé le brevet. Par exemple, à partir du moment où
43:37 il faut citer le morceau d'un texte, il recopie
43:39 moitié du texte, c'est bon. Voilà.
43:41 Donc, c'est ce genre de choses-là. - Et on n'a
43:43 pas le droit de corriger, de sanctionner
43:45 les fautes d'orthographe. - On en rigole,
43:47 mais c'est quand même la promesse républicaine.
43:49 - Moi, ça ne m'a jamais fait rire.
43:51 - Bon, moi, ça m'a fait rire parfois, mais
43:53 tellement il y avait une action
43:55 dite, tu sais, quand même. On en rigole, mais c'est quand même
43:57 la promesse républicaine qui est mise à mal.
43:59 - Absolument. - Quelle est la promesse républicaine ?
44:01 C'est de faire en sorte que, quelle que soit
44:03 son origine sociale, quelle que soit
44:05 son origine même ethnique, on puisse
44:07 réussir à travers son travail,
44:09 à travers son talent et à travers
44:11 ses compétences. Sauf que si vous donnez à tout le monde
44:13 le bac, si vous donnez à tout le monde une licence,
44:15 on ne fait plus la différence. Et à la fin,
44:17 c'est le piston qui
44:19 l'emporte. C'est le fils de machin.
44:21 "Prends mon fils parce que..."
44:23 Et ça ne tient pas debout.
44:25 Et je peux vous dire que les enseignants sont
44:27 découragés, du moins les enseignants qui sont
44:29 encore attachés à la transmission des savoirs,
44:31 et on a l'impression de ne servir
44:33 à rien, moi, au quotidien. Je me dis, à quoi
44:35 je sers ? Parfois, je finis ma journée, je me dis
44:37 à rien. - Oui. Alexandra,
44:39 qu'est-ce que vous constatez dans le supérieur ?
44:41 La même chose ? - Non, mais la réalité,
44:43 c'est que l'éducation nationale
44:45 pourrit par des années
44:47 de pédagogisme. C'est ça, la réalité.
44:49 Souvenez-vous,
44:51 on dit ça, on fustige
44:53 le laxisme
44:55 à l'école depuis des années, mais quand on
44:57 dit ça, on est tout de suite taxés
44:59 d'extrême-droite. Je vous rappelle quand même que la
45:01 ministre de l'Éducation nationale, il y a
45:03 quelques années, elle se moquait
45:05 des fariboles du retour de l'autorité
45:07 à l'école. C'est
45:09 cette ministre de l'Éducation nationale
45:11 qui est censée faire la révolution à l'école.
45:13 C'est une vaste raison de cri.
45:15 Vous savez ce qui est terrible ?
45:17 C'est que, évidemment,
45:19 cette espèce de laxisme,
45:21 les premières
45:23 victimes, ce sont les plus fragiles,
45:25 ceux qui ont le plus de difficultés
45:27 dans l'apprentissage, mais aussi ceux qui sont le plus fragile
45:29 socialement.
45:31 Parce qu'évidemment, les autres, ce que l'école
45:33 ne leur donne pas, c'est rattrapé
45:35 à la maison. C'est rattrapé par
45:37 un univers familial,
45:39 par des conversations, le
45:41 dimanche, où on parle de livres,
45:43 de littérature, de théâtre.
45:45 C'est ça, l'injustice profonde, elle est là.
45:47 C'est que, effectivement, comme l'a dit Kevin,
45:49 l'école ne remplit plus
45:51 sa promesse républicaine.
45:53 Comment comprendre l'annonce
45:55 de Gabriel Attal qui dit qu'il veut faire
45:57 la vérité sur les notes et le niveau ?
45:59 On va se rendre compte de façon absolument dramatique
46:01 qu'on a une génération
46:03 d'illettrés... - De l'effondrement tragique du niveau.
46:05 - Oui, absolument. - Moi, j'aime
46:07 beaucoup les déclarations de Gabriel Attal,
46:09 tous ces mots ronflants qui ne sont jamais suivis
46:11 des faits. Je ne sais pas à quoi
46:13 ça sert, mais ce que je note, en revanche, c'est que
46:15 cet abaissement, j'allais même
46:17 dire cet asservissement de la classe
46:19 politique, elle dure depuis 20 ans.
46:21 Ça fait 20 ans qu'on baisse les moyennes, qu'on baisse
46:23 les niveaux, qu'on laisse les diplômes
46:25 être acquis par le plus
46:27 grand nombre. Il y a une lâcheté
46:29 - 30 ans. - Oui,
46:31 et voilà, d'où mon raisonnement.
46:33 Bien sûr,
46:35 Emmanuel Macron, depuis 7 ans, mais avant lui,
46:37 la gauche et la droite ont exactement
46:39 participé au même système.
46:41 Il y a là un abandon total
46:43 des responsabilités de ceux qui auraient
46:45 dû, au contraire, exiger
46:47 des vraies notes, des vrais diplômes
46:49 et là, je rejoins tout à fait ce qui a été
46:51 dit, c'est la seule façon
46:53 de maintenir une réelle
46:55 égalité entre les élèves. C'est pas du tout
46:57 de laisser les plus faibles s'écrouler
46:59 ou de leur donner des diplômes
47:01 qui ne valent rien et de laisser les plus forts s'en sortir
47:03 parce qu'ils s'en sortiront toujours.
47:05 - Oui, Mickaël Darman. - En fait, on commence un peu à discerner
47:07 le combat et le
47:09 positionnement et le message que veut
47:11 poser Gabriel Attah. Il le fait de manière
47:13 un peu subliminale. Là, avec cette affaire,
47:15 il pose encore un nouveau jalon.
47:17 En fait, il veut combattre l'égalitarisme.
47:19 Il déclare la guerre à l'égalitarisme
47:21 qui, effectivement, comme le dit Virginie, c'est
47:23 le mal absolu dans le système
47:25 français depuis des années, puisque
47:27 personne n'a jamais osé mettre en cause
47:29 ce dogme, cette
47:31 oucase de dire "il faut absolument
47:33 faire en sorte qu'aucune tête
47:35 ne dépasse, que dès qu'on réussit
47:37 c'est suspect et qu'il faut absolument
47:39 préserver un niveau
47:41 étal et moyen". Ça,
47:43 on a tous,
47:45 dans tous les registres
47:47 de la vie française,
47:49 on en souffre et
47:51 on en pâtit. Donc, on voit bien que
47:53 Gabriel Attah, qui est un contemporain,
47:55 qui a quand même commencé son discours de politique générale,
47:57 je m'en souviendrai toujours parce que c'est quand même
47:59 en soi un acte politique
48:01 de dire "je suis né
48:03 après, je crois,
48:05 le bicentenaire de la Revolution française".
48:07 Et de ce point de vue-là, il envoie un message à tout le monde disant
48:09 "avec moi, on va changer le monde".
48:11 Et il essaye de le faire. Je ne sais pas
48:13 ce qu'il arrivera à faire dans sa carrière politique.
48:15 Je ne sais pas s'il sera un jour candidat à l'élection
48:17 présidentielle, ou la prochaine,
48:19 celle d'après, ou encore celle d'après,
48:21 ou si jamais il échouera complètement.
48:23 Mais en tout cas, on voit bien qu'il y a une réflexion
48:25 qu'il pose,
48:27 qu'il jalonne, de manière
48:29 pour l'instant assez subliminale.
48:31 - Non mais ce sont des mots !
48:33 - Oui mais en tout cas, il faut que les mots soient suivis des faits !
48:35 - Non mais il faut que les mots soient suivis des faits !
48:37 - Il y a au moins une intention !
48:39 - Il n'y a pas les moyens de faire politique pour l'instant.
48:41 - Il essaie juste de durer un réunion.
48:43 - Gabriel Attah, le problème, c'est que ce sont des mots de droite,
48:48 et à la fin, c'est une politique de gauche.
48:50 - Je ne suis pas d'accord.
48:52 - J'ai envie d'y croire, mais on sait quand même
48:54 que l'urgence absolue,
48:56 l'urgence absolue, c'est la reconstruction de l'école.
49:00 Et Kévin, vous le savez comme moi,
49:02 c'est presque une urgence vitale.
49:04 Il faut tout simplement qu'à l'école,
49:07 on transmette des savoirs fondamentaux.
49:10 Qu'on arrête avec des tartes à la crème,
49:12 des écrans, pas des écranches.
49:14 - Oui c'est ça, mais Kévin m'expliquait une fois
49:18 qu'en 6ème, ils apprennent leurs leçons,
49:20 ils savent placer les pays, etc.
49:22 Et en 3ème, ils ont tout oublié.
49:24 Donc il y a aussi un problème d'intérêt pour l'école
49:28 qui aujourd'hui diminue.
49:30 - Je suis d'accord. Sur Gabriel Attah,
49:32 vraiment, je pense qu'on lui fait un faux procès.
49:35 Je pense que ça a été un excellent ministre de l'éducation nationale.
49:39 - Combien de temps ?
49:41 - Les choses se changent également par le mot.
49:43 Comme Jean-Michel Blanquer, je pense, a été un bon ministre de l'éducation nationale,
49:47 il y a eu quand même des choses.
49:49 L'interdiction de la Habaïa, la lutte contre le harcèlement scolaire,
49:53 il y a quand même eu des changements.
49:56 Après, sur tout ce qui a été dit,
49:58 même si vous avez une impulsion politique,
50:00 vous avez quand même beaucoup de professeurs
50:02 qui sont pour cet égalitarisme,
50:04 qui sont pour ce nivellement par le bas,
50:06 qui refusent d'appliquer les directives du ministère de l'éducation nationale.
50:11 C'est pareil pour la laïcité.
50:14 Vous avez des professeurs qui ne sont pas pour la laïcité
50:18 comme on l'entend en France.
50:20 Quand, dans un établissement de Seine-Saint-Denis,
50:23 on est capable de faire grève pour s'opposer à l'interdiction de la Habaïa par Gabriel Attal,
50:29 alors que ces gens sont censés, en effet, transmettre les valeurs de la laïcité
50:34 et les valeurs républicaines, ça interroge.
50:37 La vérité, c'est qu'on a des ministres qui font ce qu'ils peuvent,
50:41 une institution éducation nationale qui fait ce qu'elle peut,
50:44 qu'elle sans doute pas y réproche,
50:45 mais vous avez des profs sur le terrain qui parfois refusent de suivre,
50:48 qui parfois protestent pour un oui, pour un non.
50:51 Ce sont des grands enfants pour beaucoup.
50:53 Et moi, je ne sais pas comment on peut avancer avec des gens qui font tout sur le terrain,
50:58 certains, pas tous, heureusement,
51:00 pour torpiller des réformes qui vont dans le bon sens.
51:02 On le voit avec le pacte enseignant,
51:04 on le voit avec le choc des savoirs.
51:06 Je ne suis peut-être pas la majorité, mais parfois j'en doute.
51:08 C'est vrai que l'idéologie d'extrême gauche a complètement infiltré l'école
51:17 et qu'elle défend tout ce qui a mis l'école à terre.
51:20 On est d'accord là-dessus.
51:21 Mais Kevin, je suis désolée,
51:22 ce n'est plus Gabriel Attal qui est ministre de l'Éducation nationale,
51:25 alors ce n'est non plus Papenda, mais c'est Nicole Bellobé.
51:29 Il faut savoir qui est Bellobé.
51:31 Mais avec un Premier ministre qui a envie de faire à priori bouger les choses.
51:35 Je suis certaine qu'il a envie de changer les choses.
51:38 Je ne suis pas certain que M. Attal ait choisi Mme Bellobé.
51:42 Je pense qu'à sa nomination, il a dû un peu s'étricher.
51:45 Quand on passe de M. Blanquer à M. Papenda,
51:49 et de M. Papenda,
51:51 combien de fois le ministre de l'Éducation nationale a changé ?
51:53 Et quelle est la continuité politique de tous ces ministres de l'Éducation nationale
51:57 qui parfois font des têtes à queue phénoménales ?
51:59 Hier, on avait Jean-Marc Dumonté ici,
52:01 qui nous racontait qu'il avait eu 8 ministres de la Culture.
52:05 Enfin, c'est vrai que...
52:07 Ne parlons pas des ministres de la Santé qui sont sans arrêt,
52:09 qui parfois disent des choses qui ne se rejoignent pas entre elles.
52:12 Et là où je rejoins Alexandre Aspinard, c'est sur les écrans,
52:15 où ce sont des intentions pieuses.
52:17 Oui, forcément, les écrans c'est mal.
52:20 Mais commençons à apprendre à lire et à écrire,
52:23 et à se prendre en... Peut-être Mickaël, pardon.
52:26 Oui, par rapport aux écrans, là aussi,
52:28 je trouve qu'on est effectivement dans une volonté de démontrer une autorité,
52:33 de dire "nous prenons en compte" et nous disons "voilà, c'est pas bien, il faut faire, il faut interdire".
52:37 Mais quel mot d'opératoire ? Quel mot d'opérationnel ?
52:40 Interdiction des écrans avant 3 ans ? Bon, bah comment vous faites ?
52:43 Et ensuite, 6 ans ? Les smartphones avant 13 ans ?
52:46 Surtout que moi, depuis ma carrière, j'ai grandi avec l'idée du collège numérique.
52:50 On a supprimé les manuels papier pour nous mettre en place des manuels numériques,
52:54 on a équipé les établissements d'ordinateurs,
52:57 qui ont d'ailleurs cassé parce que les élèves n'en prennent absolument pas un soin,
53:00 et maintenant, on nous dit exactement l'inverse. Alors, je ne comprends pas.
53:03 En fait, c'est simplement, il y a une volonté,
53:06 toujours un peu aux abois, en panique, de manière désordonnée,
53:10 de répondre à cette demande d'autorité qui émane de partout,
53:13 parce que la société française est à bout.
53:16 Au bout de 7 ans ? On se rend compte au bout de 7 ans ?
53:19 Voilà, c'est fini. Bon, juste un mot quand même,
53:22 Gérard Filoche, vous voyez qui est Gérard Filoche,
53:25 qui parle de Colombes, qui a dit qu'elle était au RSA,
53:28 et qu'elle votait Rassemblement National,
53:31 il dit "une dinde qui vote pour Noël".
53:34 Voilà pourquoi le Rassemblement National est aussi haut et que les classes populaires ne votent pas.
53:37 Merci à tous les quatre. Tout de suite André Bercoeuf.
53:40 Sud Radio.
53:41 Parlons vrai.
53:42 Parlons vrai.
53:43 Sud Radio.

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