Gabriel Attal a qualifié l'addiction aux écrans chez les jeunes de "catastrophe sanitaire et éducative en puissance", en écho à la remise d'un rapport sur le sujet proposant plusieurs recommandations pour lutter contre "l'hyperconnexion subie" des enfants
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00:00Pas d'écran avant 3 ans, pas de smartphone avant 11 ans et pas de réseaux sociaux sur le téléphone, sur smartphone, avant 15 ans.
00:09Ça doit passer par la loi, comment on peut mettre ça en place, selon vous ?
00:13Alors là, vous citez des mesures un peu emblématiques et qui agitent un petit peu la sphère médiatique,
00:18mais il y a bien d'autres recommandations dans le rapport.
00:23Il est beaucoup plus nuancé que ce qu'il en a été dit jusqu'ici.
00:26Oui, absolument, on peut passer par la loi pour certaines des recommandations.
00:32Comment on fait respecter la loi ? Parce que vous allez chez les gens voir,
00:34attendez, votre enfant a 2 ans et demi, pas 3 ans, donc retirez cet écran.
00:37Alors, il faut tenir compte qu'on ne propose pas des interdictions.
00:42Pour les 0-3 ans, par exemple, c'est une recommandation qui est déjà en vigueur.
00:46Maintenant, il s'agit de faire de la pédagogie, de l'éducation à la parentalité,
00:51pour pouvoir améliorer le suivi de ces recommandations.
00:55Il n'y a pas de réseaux sociaux jusqu'à 15 ans ?
00:58Oui.
00:59Pourquoi 15 ans ? Parce que vous fixez des âges.
01:01On se dit pourquoi pas 14, pourquoi pas 16 ans ?
01:03Ça repose sur quoi, cet âge que vous fixez ?
01:06Il y a un constat très important, c'est qu'entre 11 et 15 ans, c'est l'âge du collège,
01:10et c'est l'âge où il faut accompagner les jeunes.
01:12Il faut les accompagner progressivement.
01:14Donc, on a étagé avec des mesures à 11, 13 et 15 ans.
01:17Pour les réseaux sociaux en particulier, actuellement, la majorité des réseaux sociaux ne sont pas vertueux,
01:23ne sont pas là pour protéger les enfants.
01:25Donc, ce que nous, on propose, c'est de faire bouger les réseaux sociaux.
01:30C'est le premier axe de nos recommandations, dans le but qu'ils soient plus vertueux,
01:35plus respectueux des enfants.
01:36Est-ce que vous n'avez quand même pas l'impression, je ne sais pas,
01:39d'être en décalage par rapport à ce qui se passe dans la vraie vie ?
01:41Peut-être que ce que vous dites est ce qu'il faut faire,
01:43mais dans la vraie vie, c'est impossible d'appliquer,
01:46de dire à un môme qui a 14, 13 ans, tu ne pues pas de réseaux sociaux.
01:51En fait, ce sont des obstacles qui sont infranchissables aujourd'hui,
01:55dans la réalité des familles, des gamins.
01:57Vous savez, durant notre travail, on a auditionné des enfants,
02:00près de 150, des adolescents.
02:02Et ce qui nous a beaucoup marqué, c'est qu'ils appelaient à l'aide.
02:07Ils disaient, vous les adultes, qu'est-ce que vous faites pour nous aider ?
02:10On voit bien qu'il y a des pratiques addictogènes
02:13dans les designs de certains réseaux sociaux.
02:15Ils nous ont dit, qu'est-ce que vous faites ?
02:17Et surtout, quand on s'intéressait à des ados un peu plus âgés,
02:20entre 15 et 18, ils disaient, moi, à 11 ans, j'ai vu des contenus pornographiques,
02:24et j'aimerais que mon petit frère, ma petite sœur, ne voient pas ça.
02:26C'est ça, la réalité.
02:27On n'arrive pas à interdire ces contenus pornographiques,
02:29on n'a pas trouvé la solution.
02:30Là encore, dans notre rapport, on propose des solutions assez concrètes,
02:33pas forcément coûteuses.
02:35Par exemple ?
02:36Il y a plusieurs méthodes.
02:38Déjà, il y a bien sûr les méthodes de contrôle de l'âge
02:40qui sont en train de monter.
02:43Et qui sont compliquées à mettre en place.
02:45Oui, mais...
02:46Prouver son identité et son âge.
02:47L'ARCOM qui est maintenant établi,
02:49et qui va permettre de faciliter un petit peu ce contrôle de l'âge.
02:55Aujourd'hui, puisque vous êtes docteur en épidémiologie santé publique,
02:58cette épidémie des écrans, aujourd'hui, elle provoque des addictions ?
03:03C'est prouvé scientifiquement ?
03:05Ça perturbe l'évolution des plus jeunes ?
03:09Alors, c'est une question scientifique qui n'est pas tranchée,
03:12et on le reconnaît dans le rapport.
03:13Il y a des dissensus entre scientifiques.
03:15C'est difficile de dire qu'il y a une addiction.
03:17Il n'y a pas de consensus scientifique là-dessus ?
03:19Il n'y a pas de consensus scientifique,
03:20mais là où on est tous d'accord dans la commission,
03:22c'est de dire qu'il y a des conceptions, des pratiques,
03:25qui sont mises en place dans les réseaux sociaux,
03:27qui favorisent l'engagement perpétuel et perpétuel.
03:31On ne peut pas dire que le réseau social est addictif pour l'instant,
03:34mais il y a certains processus qui incitent à cela.
03:39C'est le constat qu'on fait actuellement.
03:41Il faut s'en prendre aux hébergeurs, à ceux qui les créent.
03:43Ce n'est pas l'outil.
03:45Bien sûr.
03:46Le premier axe de toutes nos recommandations,
03:48c'est de s'attaquer aux plateformes qui ont ce genre de pratiques
03:51addictogènes et enfermantes.
03:52C'est là que le combat est perdu d'avance.
03:54Pas forcément, si on agit au niveau européen.
03:56Il y a actuellement le DSA, le Digital Services Act.
03:59Vous croyez que M. TikTok, M. Google,
04:01se soucient du rapport de M. Bernard, de Mme Evren ?
04:06Je le pense, oui.