• il y a 8 mois
"Une affaire de principe" sort en salles le mercredi 1er mai.
Transcription
00:00 D'un coup je me mettais à jouer José Bové au Parlement européen à Bruxelles devant José,
00:05 qui était assis dans un fauteuil avec le casque, donc il entendait tout ce que je disais.
00:10 Et puis après très vite, donc ça m'a un peu fait flipper, et puis après très vite j'ai oublié.
00:14 Le commissaire à la santé de la Commission européenne est accusé de compromission avec la lobby du tabac.
00:19 J'allais avoir des infos, c'était bien coup monté.
00:24 Je peux te dire qu'à partir de maintenant on va les faire chier, mais alors vraiment chier.
00:28 Antoine a voulu qu'on rencontre José, je trouvais ça tout à fait normal, j'avais envie de la rencontrer aussi.
00:33 Et la rencontre s'est faite sur le plateau du Larzac.
00:36 Je pense que rencontrer José, ça doit se faire sur le plateau du Larzac.
00:40 Il y a ce chemin qui mène là-bas, c'est déjà un parcours un peu initiatique.
00:42 Et là on a passé un week-end ensemble, où on a parlé de tout sauf de cinéma.
00:47 Donc on a parlé de la vie quotidienne, on a parlé des engagements,
00:50 parce que Bouli a beaucoup d'engagement en Belgique sur l'écologie.
00:54 On a parlé jardin, on a parlé tronçonneuse, on a parlé brouette à moteur,
00:59 les semis pour le potager, parce que voilà.
01:01 On était dans le plaisir de la rencontre,
01:04 et je pense qu'il y a beaucoup plus de choses qui passent comme ça.
01:07 En tout cas c'est plus mon caractère que de serrier les histoires.
01:11 Il y a le côté sérieux, puis bon, maintenant on va parler sérieusement.
01:14 Donc tu fais gaffe à comment tu mets les mains.
01:17 Ici il n'y a pas besoin de faire le même travail que Daniel Deleuze,
01:19 qui aurait certainement lui fait du fromage sur l'Arzac pendant trois ans
01:23 pour être dans la peau de José.
01:24 Après, il faut aussi, quand on incarne quelqu'un qu'on aime,
01:27 c'est de ne pas trahir et de ne pas sombrer dans le ridicule.
01:29 Moi ce qui m'inquiétait le plus, c'était que je n'ai pas du tout le même physique que José,
01:33 mais dans l'inconscient collectif, les gens disaient toujours
01:36 « je suis vachement plus gros que José, donc j'ai perdu du poids, mais pas assez ».
01:39 Mais par contre les gens ont l'image d'un José costaud,
01:42 parce que José c'est une image forte, avec une moustache et une pipe,
01:46 et tout le monde me dit « mais non José il est… ».
01:48 Je dis en fait pas du tout, mais je me dis « tant mieux, les gens croient ça, donc ça va ».
01:51 Ça m'a mis à l'aise.
01:52 Il va peut-être franchement taper dans la caisse.
01:55 Non mais c'est bizarre quand même.
01:57 Ça fait deux ans et demi qu'il a arc bouté sur sa directive,
01:59 son père est mort d'un cancer des poumons, ça ne tient pas à la route.
02:02 Il reste quoi au programme cet après-midi ?
02:05 Que les trucs qu'on connaît déjà par cœur.
02:08 Viens on check les horaires.
02:09 Mr Daly, are you ready to go to court to clear your name ?
02:17 Mr Daly, please.
02:18 I'm still not here for you.
02:21 …of the basis on which they reach their conclusions.
02:26 The anti-fraud officer report is being kept secret
02:31 and President Barroso refused to let me read it.
02:37 Je te dis mais attends, Antoine Rimbaud c'est quand même un génie.
02:43 Le génie du timing, hein !
02:46 Parce que 1) il fait un film sur un sujet dont les gens ne se souviennent pas.
02:50 2) il y a un procès, c'est déjà pas mal,
02:53 donc il a un type condamné, ça va marcher bien à la fin du film.
02:56 Et 3) il y a l'appel et le mec il fait le rond-bondissement du film.
03:00 Le seul mec qu'on a jamais pu atteindre, c'est Barroso qui est parti chez Goldman Sachs.
03:04 Et là, ça arrive.
03:05 C'est top ça.
03:06 L'affaire n'est pas terminée.
03:07 Puisqu'aujourd'hui le principal accusateur, celui qui a mené l'enquête contre lui,
03:13 qui s'appelle Giovanni Kessler, le directeur de l'organe de lutte anti-fraude,
03:18 à la barre du tribunal hier à Bruxelles,
03:21 vient de dire qu'il avait été sous les ordres et que c'est Barroso qui lui avait dit de faire ça.
03:27 Il y a certains journalistes qui sont à Bruxelles, qui suivent les institutions européennes,
03:31 qui disent peut-être que là, parce qu'ils doutaient au départ de nous, même les journalistes,
03:36 il dit là peut-être qu'on aura vraiment un Barroso-Gate.
03:40 La commission doit rendre les comptes au Parlement. Point barre.
03:43 C'est le principe même du fonctionnement démocratique.
03:45 Et Barroso, je suis désolé, il doit respecter la règle comme tout le monde.
03:48 Qui êtes-vous, monsieur ?
03:51 José Bové, Europécologie.
03:57 Ah oui, c'est vous. C'est terrifiant votre populisme.
04:01 L'acteur est génial, donc on a l'impression de voir Barroso le vrai.
04:04 Je ne l'ai pas croisé au Parlement, sinon j'aurais eu peur.
04:06 Je me suis dit "qu'est-ce qu'il va encore me dire ?"
04:08 Parce qu'il me détestait quand même cordialement.
04:10 Ce n'est pas un type sympathique, ce n'est pas quelqu'un avec qui…
04:14 Il n'a pas l'esprit européen, il a l'esprit de pouvoir.
04:18 Et il n'a pas cet esprit du compromis où les choses avancent.
04:22 Pour faire détester l'Europe, c'est la meilleure personne.
04:25 Les populistes auraient dû le garder, lui.
04:27 Ce qui alimente le populisme, monsieur le Président, c'est votre autoritarisme.
04:31 Et cette opacité que vous entretenez, qui font naître les pires fantasmes
04:34 du tout ce pourri chez les citoyens.
04:36 Merci pour votre cours de civisme, monsieur le député.
04:39 Moi, je suis plus engagé dans des actions militantes, mais qui ne sont pas politiques.
04:44 Des actions de rue, des actions de désobéissance civile, et des choses ainsi.
04:48 Mais je m'intéresse à la politique belge, évidemment,
04:51 parce qu'elle a des répercussions directes sur mon militantisme, et vice-versa.
04:55 Par contre, je ne m'intéressais pas trop aux institutions européennes,
04:58 comme beaucoup de gens.
05:00 Parce que ça n'a pas ce côté sexy, parce que ça part un peu éloigné, et tout.
05:03 Mais grâce au film d'Antoine, j'ai compris aussi, enfin,
05:07 ce triangle amoureux-haine qui fait fonctionner l'Europe.
05:12 C'est intéressant, et de comprendre aussi à quel point le Parlement est important.
05:16 Et reste une machine démocratique qui fonctionne.
05:19 C'est-à-dire qu'ici, elle permet de contrôler la commission, qui est très opaque,
05:23 et le conseil, qui est très opaque.
05:25 Le Parlement, lui, ne l'est pas du tout.
05:27 Donc c'est important de s'y intéresser.
05:29 D'autant plus que quand on sait que plus de 70% des lois votées dans un pays
05:32 sont en Europe d'abord.
05:33 Après, il y a les directives qui vont donner un focus,
05:35 et un spectre très réduit de lois possibles dans les pays.
05:38 Donc c'est vraiment important de savoir ce qui se passe là-bas.
05:41 Nous commençons à croire que les lobbies du tabac nous ont peut-être manipulés.
05:46 plus.

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