La mer de plastique d’Almeria _ ARTE Regards

  • il y a 5 mois
32 000 hectares de serres s'étendent dans la région d’Almeria, dans le sud de l’Espagne. Quelque 100 000 personnes travaillent dans cette "mer" de plastique vouée à l’agriculture intensive, qui pose de réels problèmes écologiques et humanitaires.

Chaque année, la région d’Almeria fournit 3,5 millions de tonnes de fruits et légumes à ses voisins européens. Un volume exceptionnel, rendu possible par l’agriculture intensive qui recourt largement aux serres et bâches en plastique. Malgré les mesures de protection de l’environnement, ces exploitations agricoles génèrent chaque année 33,5 tonnes de déchets plastiques toxiques, sources de pollution des sols et des cours d’eau. Les producteurs, qui approvisionnent des chaînes européennes de supermarchés, en particulier en France et en Allemagne, emploient plus de 100 000 personnes, dont beaucoup sont des migrants clandestins. Les agriculteurs bio comme conventionnels enfreignent régulièrement le code du travail afin de baisser leurs coûts et de rester compétitifs. Pour les exploitants peu scrupuleux, les travailleurs migrants sans papiers ou dénués de couverture sociale sont des proies faciles, notamment pour l’épandage illégal de dangereux pesticides.

Transcript
00:00 A Almeria, en Andalousie, s'étend une véritable mer de plastique.
00:15 Dans ces 32 000 hectares de serres, environ 100 000 personnes gagnent leur vie grâce
00:19 à l'agriculture.
00:20 La région fournit des fruits et légumes au supermarché de toute l'Europe, notamment
00:25 3,5 millions de tonnes par an à la France et l'Allemagne.
00:32 Mais cette apparente bénédiction, qui permet aux continents de bénéficier d'aliments
00:39 bon marché et disponibles tout au long de l'année, n'est pas sans poser des problèmes
00:43 écologiques et humanitaires.
00:45 A Almeria, agriculture et protection de la nature ne font pas bon ménage.
01:12 Il nous semble donc important d'attirer l'attention sur les problèmes qu'engendre
01:17 cette production agricole.
01:18 Marcos Dieguez est militant écologiste au sein du groupe espagnol Ecologista en Action.
01:36 Avec son équipe, il fait la chasse aux dépôts illégaux de plastique dans la région.
01:40 Derrière tout ça se cachent des raisons économiques.
01:45 Éliminer ces déchets de façon réglementaire coûte de l'argent.
01:49 Et comme leur propriétaire ne veut pas payer, il les a déposés ici.
01:57 Sous l'effet du soleil, ce plastique se désagrège en morceaux toujours plus petits, qui ne disparaissent
02:05 jamais complètement.
02:06 On a récemment découvert que les plantes sont capables d'absorber par les racines ces
02:12 microparticules, qui se déposent dans les fruits et dans les feuilles.
02:17 Donc tous les aliments cultivés sur un sol contaminé contiennent du plastique.
02:23 Et on ignore les effets que ça peut avoir sur la santé des gens qui les consomment.
02:29 Les décharges sauvages ne cessent de se multiplier.
02:37 D'après les chiffres officiels, seuls 10% des plastiques sont mal éliminés.
02:47 Ça peut sembler minime, mais 10% de 32 000 hectares, ça représente 3 200 hectares de
02:55 plastique, ce qui fait une sacrée quantité.
03:01 On continue de construire de nouvelles serres, alors que ce n'est clairement pas durable.
03:10 La quantité de déchets qu'elles produisent et leur consommation en eau sont très élevées.
03:15 L'expansion brutale des serres dans la région a pour conséquence de nombreux problèmes
03:19 environnementaux.
03:26 À cela s'ajoute la question de la main-d'œuvre au bon marché.
03:31 Ces gens sont contraints de vivre dans des bidonvilles parce qu'ils n'ont pas les moyens
03:35 de faire autrement.
03:38 Sans oublier le fléau des résidus de plastique qu'on retrouve partout.
03:42 Tout est lié.
03:47 Atot Chares est l'un des plus gros bidonvilles.
03:50 Il abrite de nombreux travailleurs immigrés employés dans les serres d'Almeria.
03:54 Beaucoup de ces ouvriers n'ont pas de papier, gagnent moins que le salaire minimum et vivent
03:59 dans des conditions difficiles.
04:02 Ce n'est pas du tout facile de vivre dans un endroit où il y a des abris provisoires.
04:08 L'électricité, ça coupe, mais pas tellement.
04:13 C'est l'eau qui nous pose problème parfois.
04:18 Boubacar Sisse travaille six jours par semaine dans les serres.
04:33 J'ai quitté le Sénégal pour venir ici, pour changer mon propre avis.
04:43 C'est pour ça que j'ai décidé de venir ici, pour aider la famille, aider les amis aussi.
04:49 Je me sacrifie. Ce que je dois manger, c'est ça que je prends pour envoyer ça à la famille.
04:54 Moi je me sacrifie.
04:57 Cet espoir me aide beaucoup au travail. Il faut que le muscle soit fort.
05:05 On travaille un peu dur.
05:07 Il faut que le corps soit fort pour soulever les caraoues.
05:13 Il y a beaucoup de choses à soulever. C'est pour ça que j'ai fait ce truc-là.
05:18 Il y a des gens qui payent mal aussi. Il y a des patrons qui payent mal.
05:23 On ne peut pas vivre avec ça.
05:25 On doit payer les locations, vivre ici, vivre là.
05:30 On a la famille de l'autre côté aussi.
05:33 C'est très dur pour nous. Ils peuvent changer les choses.
05:37 Chaque matin, Boubacar se rend dans les serres pour récolter les tomates.
05:46 Elles sont destinées à de grandes enseignes européennes de supermarché,
05:56 parmi lesquelles Carrefour, Lidl et Aldi.
06:01 Ça c'est des tomates. Des tomates, des tomates.
06:06 En raison de la barrière de la langue,
06:09 de nombreux migrants ne connaissent pas leurs droits en matière de salaire,
06:12 de durée de travail et d'heures supplémentaires.
06:15 A quelques kilomètres des serres, dans le centre d'Almeria,
06:20 se trouve la station de radio S-Radio Almeria.
06:23 Le jour où les migrants se sont réunis pour parler de la situation.
06:27 Victor Hernandez-Brouw aborde régulièrement sur les ondes
06:35 les problèmes et les inquiétudes des agriculteurs.
06:38 Il invite souvent des exploitants de la région
06:41 et défend les intérêts de l'agriculture intensive.
06:51 On démarre cette nouvelle semaine avec notre émission
06:54 sur le secteur le plus important d'Almeria,
06:56 à savoir notre agriculture,
06:58 qui fournit à la région aussi bien des aliments que des emplois.
07:03 Victor est fier des performances de l'agriculture intensive.
07:10 On nous appelle le potager de l'Europe
07:14 parce qu'Almeria est la plus grosse région productrice de fruits et légumes du continent.
07:18 Pratiquement tous les pays européens reçoivent directement ou indirectement
07:21 des produits issus de ce potager d'Almeria.
07:24 On le surnomme la mer de plastique
07:26 parce que le plastique y joue un rôle fondamental.
07:29 Depuis plus d'un demi-siècle,
07:32 c'est un élément qu'il faut contrôler et savoir bien utiliser.
07:35 Almeria est un exemple en matière d'emploi du plastique.
07:39 On a mis en place tout un système de recyclage
07:42 et notre agriculture est absolument durable
07:45 et très respectueuse de l'environnement.
07:48 Évidemment, il y a quelques petites exceptions
07:50 où les choses ne se passent pas exactement comme elles le devraient.
07:53 Mais elles sont très rares.
07:56 Le Premier ministre français dit qu'à Almeria,
08:02 on a recours à des pesticides interdits en France,
08:05 ce qui est totalement faux.
08:07 La législation et les contrôles sont tout aussi rigoureux ici
08:10 que dans le reste de l'Europe,
08:12 ce qui n'est pas le cas au Maroc.
08:15 Le premier marché vers lequel ce pays exporte, c'est la France.
08:18 Et au Maroc, on ne contrôle pas l'utilisation de pesticides
08:22 comme dans les cultures de l'Union européenne.
08:24 Mais ça, le Premier ministre ne le dit pas.
08:27 Il nous attaque et ne défend pas un secteur qui, en attendant, souffre.
08:32 De nombreux agriculteurs de la région d'Almeria
08:38 achètent déjà des terres au Maroc
08:40 où les contraintes environnementales et les salaires sont moindres.
08:43 Le premier ministre dit que la région est un lieu de la vie.
08:46 Mais il n'y a pas de terres au Maroc.
08:48 J'admire ces gens qui produisent de la valeur,
08:53 qui créent des emplois et qui cultivent des aliments bons pour la santé.
08:56 Je trouve ce modèle remarquable
09:00 et j'aimerais que le sentiment de fierté et d'admiration
09:04 pour cette région productive soit général.
09:10 La semaine prochaine, nous serons au Salon agricole international de Berlin.
09:13 "Fruit Logistica"
09:16 et nous couvrirons largement l'événement.
09:18 Le modèle commercial des agriculteurs de la mer de plastique
09:34 englobe toutes les étapes de production.
09:36 Des semences à l'irrigation,
09:38 en passant par l'empaquetage, la distribution et la commercialisation.
09:42 Mais les coûts de revient grimpent
09:45 et produire de manière rentable est toujours plus difficile.
09:48 De nombreux ouvriers se plaignent des mauvaises conditions de travail,
09:54 de la chaleur dans les serres l'été
09:56 ainsi que du manque d'eau pour s'hydrater
09:58 ou de protection pour travailler avec les pesticides.
10:05 "Ils pulvérisent pendant que je travaille ici.
10:08 Je n'ai pas de chaussure spéciale.
10:11 Regardez ça, je travaille seul.
10:12 Tout est cassé.
10:13 J'ai juste un masque,
10:16 aucune protection, ni aucun gant."
10:19 José Garcia Cueva est porte-parole du syndicat Soxat Almeria.
10:25 Il milite pour de meilleures conditions de travail.
10:28 "Cette vidéo montre des ouvriers qui pulvérisent des produits phytosanitaires.
10:32 L'un d'eux tient le tuyau.
10:34 Comme on le voit, il est torse nu et porte uniquement un masque en papier.
10:37 C'est illégal."
10:39 Des journalistes, des hommes d'affaires et des agriculteurs
10:44 reprochent à José et au syndicat d'exagérer les problèmes des ouvriers,
10:48 voire d'en inventer certains.
10:50 "Ils disent que tout ce que dénonce le syndicat n'est que mensonge,
10:56 que tout est parfait et suit les règles.
10:58 Mais toutes ces histoires,
11:01 ce sont les ouvriers qui les dévoilent.
11:03 Ce sont eux qui se transforment en journalistes
11:07 et qui dépeignent la réalité dans laquelle ils vivent à travers ces vidéos.
11:12 Cet ouvrier est tombé d'un chariot qu'ils utilisent dans les serres pour être en hauteur.
11:18 Il s'est cassé les deux jambes et l'entreprise l'a laissé en plan.
11:24 Quand l'histoire est sortie, elle a eu pas mal de répercussions.
11:30 Ça a rendu possible l'intervention de l'inspection du travail
11:34 et peut-être que ça va faire bouger les choses."
11:37 José est lui-même issu d'un village agricole.
11:52 Il connaît bien les conflits qui opposent ouvriers et exploitants.
11:56 "Bon, sientes-toi."
11:58 "6 mois."
12:00 "Tu travailles là-bas depuis 6 mois et il ne t'a toujours pas payé?"
12:03 "Non, rien, on est seulement nourri."
12:06 "Vous n'avez pas parlé de contrat avant?"
12:08 "Si, mais il a dit que je devais payer pour pouvoir travailler pour lui."
12:12 "Il voulait que tu payes pour avoir un contrat. Il t'a demandé combien?"
12:17 "C'est un contrat de 6 mois."
12:21 "Il a dit que tu devais payer pour pouvoir travailler pour lui."
12:24 "C'est un contrat de combien?"
12:26 "5 000 euros."
12:28 "Je vois."
12:30 Ce travailleur immigré a donc travaillé sans être rémunéré pendant 6 mois
12:34 pour régler les 5 000 euros demandés et obtenir son contrat.
12:37 Il a besoin de ce contrat pour déposer une demande de permis de séjour auprès des autorités.
12:42 "Ici, vous pouvez voir divers dossiers de litige.
12:51 Ce qui concerne principalement de grandes entreprises locales,
12:54 comme Biosabor.
12:58 Il y a peu, on a remporté un procès contre le licenciement abusif d'une quarantaine de travailleurs."
13:05 "Beaucoup d'ouvriers se plaignent de ne pas disposer des équipements de protection réglementaire,
13:14 ni d'eau pour s'hydrater,
13:16 et les horaires d'été ne sont pas respectés.
13:20 On travaille sous des températures qui dépassent les 50 degrés à l'intérieur des serres.
13:24 Les actes illégaux et les abus sont nombreux.
13:30 Mais l'inspection du travail ne dispose que de très peu d'inspecteurs sur le terrain."
13:36 "On pourrait te donner une caméra cachée que tu porterais toute la journée.
13:42 Alors on t'en prépare une, d'accord?"
13:48 "La région a connu une croissance économique importante ces dernières années dans le secteur de l'agriculture.
13:53 Les exploitants ont gagné beaucoup d'argent, surtout avec la tomate.
13:57 Et pourtant, des milliers de personnes se retrouvent à vivre avec un salaire de misère,
14:02 dans des logements insalubres,
14:04 et se font exploiter, comme on le voit par ici."
14:07 "Est-ce que c'est avéré qu'ils convoquent des travailleurs pour leur faire bien comprendre
14:12 qu'ils ont plutôt intérêt à ne pas faire ça?"
14:16 "C'est le marché qui crée les conditions de travail,
14:19 qui rend possible le fait que des milliers d'ouvriers puissent être employés sans contrat.
14:24 Les pouvoirs publics le savent.
14:28 Tout le monde sait que ces personnes travaillent dans les champs sans aucun droit.
14:32 Et pourtant, du côté des autorités, rien n'a jamais été entrepris pour changer les choses."
14:40 "Rosset a rendez-vous avec un groupe d'ouvriers,
14:43 affirmant que l'entreprise Biosabor ne les paie pas correctement.
14:46 Si elle ne leur verse toujours rien, ils se mettront en grève."
14:50 "Demain, il faut que vous nous disiez si les gens sont prêts pour jeudi."
14:56 "On les mobilise pour jeudi."
15:00 "Et on manifeste? À quelle heure? 5h? 5h30?"
15:03 "Vers 5h30."
15:05 "C'est noté."
15:09 "Bien, allez, viens."
15:10 Le problème des déchets plastiques des cerfs n'est toujours pas résolu, lui non plus.
15:20 "On appelle ça l'anthropocène, une couche de plastique sur tout le globe.
15:34 C'est l'empreinte géologique de l'espèce humaine.
15:38 Dans des millions d'années, quand les extraterrestres viendront étudier notre planète,
15:41 ils se demanderont ce qui s'est passé ici à cette époque.
15:44 C'était l'être humain?"
15:46 "L'agriculture sous cerfs est basée sur le recours à la chimie,
15:53 qu'il s'agisse d'engrais ou de pesticides contre les infestations de nuisibles.
15:57 La concentration de ces produits est très élevée dans ces zones.
16:05 Ils s'infiltrent dans le sol et jusque dans la nappe phréatique.
16:08 Les nitrates posent des problèmes.
16:13 On constate un excès de fertilisants dans tous les aquifères de la région,
16:17 à tel point que l'eau n'est plus potable."
16:19 "De l'eau et du plastique de toutes parts.
16:30 Tout ce qui s'échappe des cerfs finit dans l'eau.
16:34 Ce plastique se répand plus lentement parce qu'il n'est pas dans le lit d'un torrent.
16:37 Mais quand c'est le cas, il suffit qu'il pleuve un peu,
16:42 comme ça se produit chaque année normalement,
16:44 et tout ce plastique ainsi que d'autres produits toxiques finissent dans la mer."
16:48 "C'est la pression citoyenne qui fait bouger le monde politique.
17:02 Mais dans cette région, les agriculteurs sont plus nombreux que les écologistes.
17:06 Ce sont eux qui constituent la majorité des votants, pas nous.
17:11 Alors les autorités ne se sentent pas vraiment contraintes de nous écouter.
17:15 Il y a une contestation populaire qu'on ne peut pas nier.
17:19 Ils s'en préoccupent.
17:21 Mais toujours pour mettre le sujet sous le tapis."
17:26 "Esther Molina est agricultrice bio et montre que d'autres solutions existent.
17:30 Elle n'utilise aucun pesticide, pas même ceux autorisés par les cultures biologiques.
17:35 Elle recycle tout son plastique et contrôle soigneusement sa consommation d'eau.
17:40 "En tant qu'habitante d'Almeria, le plus important pour moi, c'est l'eau.
17:44 Pas seulement parce que c'est indispensable pour les cultures,
17:48 mais parce que c'est comme de l'or liquide.
17:51 J'irisque grâce à l'eau, j'irisque grâce à l'eau,
17:55 j'irisque grâce à l'eau, j'irisque grâce à l'eau."
17:58 "J'irisque grâce à l'eau, j'irisque grâce à l'eau,
18:02 j'irisque grâce à l'eau, j'irisque grâce à l'eau."
18:05 "J'irisque grâce à l'eau, j'irisque grâce à l'eau,
18:09 j'irisque grâce à l'une des plus grandes stations de désalinisation d'eau d'Europe.
18:13 Je puise aussi un peu, mais vraiment très peu, et je récupère l'eau de pluie."
18:17 "Être agriculteur, ce n'est pas vivre de l'agriculture.
18:23 Notre vie, c'est d'être agriculteur.
18:26 Ce n'est pas un travail comme les autres."
18:30 "Super, un coup de fil de ma mère. Il faut que je prenne l'appel."
18:37 "Je vais te le faire."
18:39 Pour combattre les nuisibles comme la mineuse de la tomate,
18:56 Esther mise sur certaines plantes et des insectes auxiliaires,
18:59 avec l'aide d'Isa, une spécialiste de la lutte biologique contre les nuisibles.
19:06 "Viens voir.
19:08 J'y crois pas.
19:12 Je te l'avais dit.
19:14 C'est une larve d'un insecte qui se nourrit de la mineuse.
19:18 Je m'en réjouis.
19:20 La mineuse est la pire ennemie de la tomate.
19:25 Je vends des aliments totalement propres.
19:30 Je n'utilise même pas de produits phytosanitaires écologiques.
19:34 Recourir à une substance aussi écologique que soit-elle,
19:37 c'est déjà une intervention humaine.
19:40 Et ça brise l'équilibre du système.
19:43 Et ce système, c'est la nature.
19:46 Pour moi, la solution est là."
19:48 "Si seulement le gouvernement, les agriculteurs
19:55 et tous les acteurs du secteur en avaient conscience,
20:00 en 5 ans, une serre peut devenir fertile et grouillante de vie."
20:03 Les supermarchés vendent les produits bio nettement plus chers que les autres.
20:14 Mais les agriculteurs qui les cultivent ne voient pas vraiment la couleur de cet argent.
20:17 "Le problème des agriculteurs, ce sont les charges.
20:23 Acheter des semences pour un hectare coûte 10 000 euros.
20:26 Remplacer une bâche en plastique, c'est 20 000 euros.
20:29 Sans oublier l'eau, les salaires.
20:32 Donc c'est de moins en moins rentable.
20:35 Dans les supermarchés de la région, je vois des tomates à 10 euros le kilo.
20:38 Simplement parce qu'elles sont bio.
20:41 C'est une supercherie monumentale.
20:44 Elle coûte au moins le double des tomates conventionnelles.
20:47 C'est une stratégie de marché des grandes enseignes de distributeurs.
20:50 Ce n'est ni l'économie, ni la qualité de l'eau.
20:53 C'est une stratégie de marché des grandes enseignes de distributeurs.
20:56 Ce n'est ni le consommateur, ni moi qui en profitons."
20:59 Esther milite pour la mise en place d'un système d'étiquetage.
21:06 "Le consommateur n'est pas du tout informé.
21:11 Même dans le bio, il existe différentes catégories.
21:14 Il faudrait que le consommateur ait accès à ces renseignements
21:17 par le biais d'un QR code, d'une étiquette ou d'un chiffre par exemple.
21:20 Quelque chose que le consommateur puisse lire rapidement.
21:23 C'est une valeur ajoutée qui permet d'acheter en connaissance de cause
21:26 et de savoir ce qu'on est prêt à payer pour un produit."
21:29 Un tel système serait bénéfique pour le consommateur.
21:32 Reste à savoir si cela changerait quelque chose.
21:35 "C'est un système qui est très efficace.
21:38 Il permet de faire des achats de produits
21:41 qui sont très chers et qui sont très chers.
21:44 C'est un système qui est très efficace.
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28:32 - Les enfants connaissent ma méthode de travail
28:35 et font attention à leur santé.
28:38 Sans eux, je ne pourrais pas y arriver.
28:41 Si je les perds, je ne peux plus cultiver.
28:44 Tout simplement.
28:46 Il faut donc que je les bichonne et que je les respecte.
28:50 Je suis très satisfaite de leur travail.
29:01 - Un agriculteur a le don ou la chance
29:04 de cultiver la terre pour nourrir les gens.
29:07 de cultiver la terre pour nourrir les gens.
29:10 de cultiver la terre pour nourrir les gens.
29:13 et de donner de la nourriture à la personne.
29:16 - Quand je parle de mes terres,
29:23 je ne veux pas dire qu'elles sont uniquement à moi.
29:26 Après ma mort, elles subsisteront.
29:29 - Pour que l'Union européenne soit une réussite et perdure
29:32 pour les générations futures,
29:35 il faut que tout soit en équilibre.
29:38 - L'Union européenne a adopté des lois
29:41 pour des cultures écologiques et des conditions de travail équitables.
29:44 Encore faudrait-il qu'elles soient appliquées de manière cohérente.
29:47 Pour que les choses changent,
29:50 une collaboration entre élus, agriculteurs,
29:53 chaînes de supermarchés et consommateurs est indispensable.
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