• il y a 7 mois
Lors de la première session du Think & Do Tank du 02 avril 2024 « Plus de femmes dans les métiers de la transition écologique » au Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, nous avons eu le plaisir d'écouter le témoignage de Florence Simonet, Directrice Générale chez Vattenfall Éolien SAS sur le thème " J'ai un métier à impact et je fais carrière".

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Transcription
00:00 [Musique]
00:07 [Applaudissements]
00:08 Nous avons la chance ce matin d'avoir avec nous Florence Simonnet,
00:13 directrice générale de Vattenfall et Eolien S.A.S.
00:17 que je demande de me rejoindre sur scène pour l'accueillir.
00:21 [Applaudissements]
00:23 Bonjour Florence.
00:25 Je rappelle que le groupe Vattenfall est producteur et fournisseur européen d'électricité et de gaz
00:34 et c'est un groupe qui appartient à l'état suédois. Est-ce que c'est bien ça ?
00:37 Oui tout à fait. Donc nous sommes 100% public et nous appartenons à l'état suédois.
00:43 Alors pourquoi, première question, Vattenfall et partenaire du Syntank agir pour l'égalité ?
00:49 Donc effectivement, en tant que... Pardon, opérateur, je ne sais pas ce que je touche.
00:53 En tant qu'opérateur et énergéticien suédois, donc public suédois,
00:58 nous sommes très engagés dans la transition énergétique qui fait partie de la transition écologique
01:04 comme on a pu le voir dans les débats précédents
01:07 et pour une transition énergétique juste et durable.
01:10 Ce sont deux mots qui sont très importants pour notre entreprise et qui font vraiment partie de notre ADN.
01:16 Et nous avons en ligne de mire cette neutralité carbone à l'échéance 2040, encore une fois,
01:22 pour cette transition écologique.
01:24 Et au sein de notre entreprise, nous avons deux axes de développement très stratégiques
01:29 que sont l'inclusion et la diversité.
01:32 Ce sont vraiment des atouts pour une entreprise lorsque nous sommes différents.
01:35 Je parle effectivement aux jeunes qui sont présents.
01:37 Vivez cette différence parce que ce sont des atouts.
01:40 Quand nous pensons différemment, finalement nous arrivons avec une stratégie différente.
01:44 Et nous avons au sein de notre entreprise, donc cette gestion des ressources humaines,
01:49 donc très en amont dans le cadre de notre phase de recrutement,
01:52 nous essayons de diversifier les profils et de les inclure.
01:55 Et nous avons aussi tout au long de notre développement de carrière au sein de notre entreprise,
02:01 nous voyons de manière très opérationnelle la manière de faire progresser cette différence et cette inclusion.
02:08 Et nous avons également l'égalité femmes-hommes, j'allais dire hommes-femmes spontanément, excusez-moi.
02:18 C'est vrai, ce qui revient assez souvent dans notre langage, c'est toujours passer les hommes avant les femmes.
02:23 Et donc nous avons cet enjeu-là qui est au cœur de notre entreprise.
02:27 Et nous sommes signataires depuis 2018 d'une initiative internationale
02:32 qui s'appelle "Equal by 30" auprès de 13 gouvernements et 130 organisations.
02:37 Et en quoi ça consiste ? C'est à l'échéance 2030, pour que les femmes puissent atteindre une espèce d'égalité,
02:46 que ce soit, en tout cas pour nous, nous visons cette égalité au niveau du leadership,
02:50 donc on travaille essentiellement sur ces aspects-là, on travaille également sur une rémunération,
02:55 et sur les opportunités de carrière. Et ça on le fait sur toutes nos activités, tous nos métiers, tous nos pays évidemment.
03:02 Et donc votre question première qui était "Mais pourquoi nous participons à ce think and do tank, à agir pour l'égalité ?"
03:08 c'est puisque d'une part on veut en fait participer à cette contribution sur cette égalité,
03:14 comment nous faisons nous, groupe suédois en la matière, et puis en retour, avoir votre retour d'expérience
03:20 pour pouvoir nous-mêmes nous inspirer de ce que vous faites.
03:24 Et puis le deuxième aspect qui était vraiment très important pour nous, c'est les femmes et la technique.
03:29 C'est vrai qu'en tant qu'électricien, c'est tout un domaine, et effectivement on va en reparler peut-être par ailleurs,
03:36 mais c'est un vrai enjeu pour nous.
03:39 Oui on en a beaucoup parlé, on va en reparler de ces métiers techniques. Est-ce que ça va Florence ?
03:44 Oui, je suis un peu petite, et c'est vrai que c'est pas évident.
03:47 Ça va ? J'allais dire je vous laisse le mien, mais je crois que c'est pareil.
03:51 Non, c'est pareil.
03:52 Alors, je disais que vous pilotez l'éolien, chez Vattenfall.
03:55 Alors, quelle est votre analyse sur la présence des femmes dans ce secteur, dans ce pôle éolien en particulier ?
04:02 Alors, on est présent en France depuis à peu près 25 ans dans la fourniture d'énergie auprès des entreprises,
04:10 et puis plus récemment auprès des particuliers depuis 2018.
04:13 Et moi je m'occupe effectivement de la filière éolienne, puisque c'est notre axe de développement majeur,
04:19 puisque nous sommes avant tout un producteur d'électricité, et on veut développer en France des moyens de production.
04:25 Et l'éolien en mer est un très bon moyen pour y parvenir, sachant qu'il y a un enjeu d'électrification massive en France,
04:34 donc l'électrification notamment des transports, des entreprises,
04:38 et effectivement cette électrification qui est en fait en ligne de mire,
04:42 ou en tout cas à mettre en regard de cette neutralité carbone à l'échéance 2050,
04:48 donc Vattenfall c'est 2040, mais la France s'est engagée pour cette échéance de 2050.
04:54 Donc effectivement l'éolien en mer, ce sont des moyens de production qui vont répondre à cette demande.
05:01 Et pourquoi je vous parle de l'éolien, j'entendais un million d'emplois dans la transition énergétique,
05:08 donc nous ce que nous avons signé en tant que filière de l'éolien en mer en 2023 avec l'Etat, c'est un pacte éolien en mer.
05:15 En quoi ça consiste ? Donc c'est à l'échéance 2035,
05:19 si nous obtenons un engagement de l'Etat français sur l'installation de 18 gigawatts, nous allons créer 20 000 emplois.
05:27 20 000 emplois, c'est potentiellement 10 000 emplois pour des femmes.
05:30 Et ça c'est notre enjeu. Nous sommes très peu nombreuses dans nos métiers.
05:35 L'observatoire de l'éolien en mer qui a publié en 2022 des chiffres, seulement 21% des effectifs sont des femmes,
05:43 contre 30% de manière générale.
05:45 Donc c'est vraiment, il y a un véritable enjeu pour nous, notamment parce que nous nous sommes engagés en tant qu'entreprise pour viser cette égalité.
05:52 Donc il faut absolument que nous trouvions un intérêt pour ces femmes de venir nous rejoindre.
05:57 J'ai bien aimé parce qu'on a beaucoup parlé de transport et j'ai essayé de réfléchir avec mes collègues
06:01 comment vous représentez un petit peu le monde de la transition énergétique en tout cas de l'énergie.
06:05 Ça serait un petit peu comme si vous étiez dans un bus et puis il n'y a que des hommes.
06:09 Et là en tant que femme vous me dites "mais est-ce que je vais monter dedans ?"
06:12 C'est vraiment la question qu'on se pose toutes, c'est "il n'y a pas de femmes, est-ce que c'est vraiment pour moi ?"
06:17 Justement, Florence, parlons de vous. Comment vous vous êtes retrouvée dans cette entreprise et dans cette carrière-là ?
06:26 Parce que vous allez nous raconter un petit peu votre histoire.
06:29 Alors c'est intéressant parce que je me retrouve au ministère de l'Environnement, c'est comme ça qu'on peut l'appeler de manière assez générique.
06:36 J'ai une formation de biologiste. Je me suis orientée au départ vers la biologie, la physiologie et la biologie végétale.
06:43 J'ai fait plusieurs stages à l'Institut Pasteur, à l'INRA, à l'USDA, c'est l'équivalent pour les États-Unis.
06:51 J'ai dû me prendre à l'évidence que l'enseignement et la recherche, ce n'était pas du tout pour moi.
06:55 Pourtant on est très très nombreuses dans ces domaines, mais ce n'était vraiment pas pour moi.
06:59 J'ai quand même poursuivi en biologie des populations et des écosystèmes.
07:03 Et là j'étais super contente parce que j'ai trouvé un module qui traitait de la biodiversité et de l'aménagement du territoire.
07:10 Alors ça s'appelait "L'arbre dans la ville".
07:13 Donc il y a 30 ans c'était vraiment le truc très à l'abri, "L'arbre dans la ville".
07:16 Malheureusement il y avait peu de choses en France.
07:18 Donc je suis partie en Belgique et puis au bout de 3 ans je me suis retrouvée diplômée ingénieure agronome en spécialité aménagement du territoire.
07:28 Les énergies renouvelables, c'est un hasard. Je vais vous raconter, c'est quand même toujours assez particulier.
07:35 Rien n'est vraiment un hasard.
07:37 Moi j'ai quand même déposé un CV. Je ne sais pas ce que je fais, je touche des trucs.
07:41 Non vous inquiétez pas, c'est cette petite chose, ça sert à poser le micro.
07:46 Donc vous inquiétez pas.
07:48 En fait j'ai déposé un CV dans une brasserie. Et ce n'est pas une blague.
07:52 Donc cette brasserie appartenait à Christiane, l'ex-belle-mère de mon frère.
07:56 Et qui s'était fait une vraiment...
07:59 Mais c'était son hasard. Elle voulait me trouver un boulot, je me lançais dans l'aventure.
08:04 Et donc elle allait voir ses clients et puis elle leur distribuait mes CV.
08:08 Et puis là, à une table, elle a rencontré Angelina qui venait de monter sa boîte dans le quartier.
08:15 Ils étaient 3.
08:17 Et puis elle s'est dit peut-être que mon profil d'ingénieur agro, ça pouvait convenir dans le développement de projets éoliens, terrestres à l'époque.
08:25 Et puis autour d'une blanquette de veau, j'ai passé mon entretien.
08:29 Et à la fin je me suis retrouvée responsable, pas directrice, mais on n'était que 3, responsable des études d'impact.
08:35 Donc je me suis lancée dans l'aventure, vraiment par hasard.
08:40 J'ai adoré, je me suis vraiment éclatée dans tous les métiers que j'ai pu faire au cours de mon parcours professionnel.
08:47 J'ai appris, j'ai été conseillée, j'ai beaucoup beaucoup beaucoup discuté avec des hommes, des femmes.
08:55 Je pense que les femmes, elles étaient très présentes.
08:58 Il y a quand même cette sauverurité, mais elle est discrète.
09:02 En tout cas dans nos métiers, elle est plutôt discrète.
09:04 Mais je pense qu'au bout de 21 ans, je suis directrice générale d'une filiale suédoise très importante, en tout cas dans nos pays et en Europe.
09:14 Félicitations, bravo, on peut l'applaudir.
09:17 Merci.
09:19 Et en fait, j'aime même dire que nous sommes avec Hélène, Marion, Yara, Béatrice, Gwenaëlle, vraiment les pionnières de l'éolien en mire en France.
09:32 Et puis on a réussi à construire un cadre réglementaire qui peut encore être perfectif, qui peut s'améliorer.
09:38 Et puis on a aussi construit cette belle filière qui est à venir et qui est vraiment ouverte à toutes les femmes.
09:44 Encore des opportunités d'emploi.
09:47 Je regarde les jeunes femmes ici présentes et les autres qui auraient envie de se reconvertir éventuellement pour aller notamment dans l'éolien en mer, par exemple.
09:56 Tout à fait.
09:57 Merci, Vattenfall. Est-ce que vous avez des questions dans la salle pour Florence ?
10:04 J'essaye de parcourir.
10:09 Oui.
10:11 Aujourd'hui, c'est justement quel est le pourcentage ?
10:14 Alors malheureusement, chez Vattenfall, on est 30% de femmes au niveau du groupe, qui représente à peu près 21 000 personnes au travers de l'Europe.
10:26 Donc c'est peu, mais pour autant, sur ces 30%, il y a plus de 32% de femmes qui sont des managers.
10:33 On vise 35%, mais donc voilà.
10:35 Et c'est vraiment cette stratégie de vraiment axer sur le leadership.
10:39 On sélectionne des femmes.
10:40 Il y a vraiment cette volonté de faire progresser les femmes au sein de l'entreprise.
10:45 Et puis, petit coco-rico, c'est qu'en France, sur nos filiales, nous sommes 48% de femmes.
10:55 Merci. Je crois qu'il y avait une autre question.
10:59 Bonjour, Florence, et bravo pour votre parcours.
11:02 J'ai une question qui n'a rien à voir avec les hommes et les femmes, mais un autre type de diversité.
11:06 L'éolien marin versus l'éolien terrestre, comment vous voyez les perspectives ?
11:12 Vous avez deux minutes.
11:13 J'ai démarré effectivement dans l'éolien terrestre, qui était l'île de Hado dans les années 2000.
11:20 On a fait beaucoup de projets.
11:22 À titre personnel, j'ai développé et obtenu les autorisations pour 256 MW.
11:27 Ça représente à peu près 200 machines.
11:30 Sur l'éolien en mer, ça ne s'oppose pas.
11:37 Il ne faut pas opposer ces technologies.
11:39 On a besoin d'une électrification massive de notre industrie, de nos transports.
11:44 Je dirais que nous n'avons pas le choix.
11:46 Nous devons utiliser toutes les possibilités.
11:48 Je n'oppose pas du tout l'éolien terrestre à l'éolien en mer, puisque de toute façon, c'est un impératif.
11:53 Nous devons passer par là pour cette transition écologique.
11:56 Il faut réduire nos émissions de carbone.
12:00 C'est cette neutralité 2050 que nous visons.
12:04 C'est plus difficile.
12:09 Je ne vous cache pas sur l'acceptabilité.
12:11 C'est vraiment cette notion d'acceptabilité.
12:13 On travaille beaucoup avec les jeunes, parce qu'ils sont les premiers concernés.
12:18 C'est nous qui avons pris des décisions et eux qui vont les subir.
12:21 Donc eux, ils sont beaucoup plus motivés pour participer.
12:24 Finalement, une éolienne dans un paysage, c'est quelque chose qui, pour nous, il y a 40 ans, n'avait pas de sens.
12:30 Quand je vivais aux États-Unis, je voyais des éoliennes partout, sur les montagnes chauves en Californie.
12:35 En France, ça n'existait pas.
12:37 Donc il faut juste accepter quelque chose de différent, mais qui est essentiel pour cette transition écologique et énergétique.
12:45 Je ne sais pas si ça répond à votre question.
12:48 Oui, je crois qu'on me fait signe que c'est bon au niveau timing.
12:57 Mais Florence reste un petit peu, donc s'il y a d'autres questions, n'hésitez pas à la voir après, parce que le temps passe.
13:06 Je suis désolée.
13:08 Du coup, on n'a plus le temps, malheureusement.
13:10 Oui, c'était ce que j'étais en train de dire, je n'étais pas très claire.
13:13 Juste après, pardon. Merci.
13:15 Merci. On peut applaudir Florence.
13:18 Merci à vous.
13:24 On va également être prise en photo avec nos deux magnifiques présidentes.
13:30 Du coup, je crois que je me rajoute.
13:33 Merci. On peut applaudir Florence.
13:52 Merci.
13:53 Merci.
13:55 Merci.
13:57 Merci.
13:59 Merci.
14:00 Merci.
14:01 ♪ ♪ ♪
14:04 Merci à tous !

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