Lors de la première session du Think & Do Tank du 02 avril 2024 « Plus de femmes dans les métiers de la transition écologique » au Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, nous avons eu le plaisir de débattre avec : Vinciane Beurlet, Sandrine Charnoz, Michael Kienle, Elisabeth Richard et Céline Roegiers, lors d'une table ronde à propos des métiers à impact de demain et comment donner envie aux femmes de les rejoindre.
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00:00 [Musique]
00:08 Quels sont les métiers à impact ? Comment donner envie aux femmes de les rejoindre ?
00:16 C'est la thématique de notre prochaine table ronde.
00:19 J'invite à me rejoindre sur scène et je vous invite à les accueillir chaleureusement.
00:24 Sandrine Charnose pour le groupe RATP, Vinciane Berlet pour le groupe Dalkia,
00:30 Elisabeth Richard pour le groupe Engie et Marc Duhon, Conseil à l'égalité entre les hommes et les femmes,
00:37 Céline Rogier, coach experte et Mickaël Kimlon pour le groupe L'Oréal.
00:44 Bonne nuit.
00:46 [Applaudissements]
00:51 Est-ce que vous avez tous des micros ? Je vous donne le mien.
01:01 Je vais me mettre ici. Oui, peut-être. Un dernier micro. Voilà.
01:10 Alors c'est vrai qu'on parle beaucoup de ces métiers à impact, mais de quoi parle-t-on ?
01:17 Qu'est-ce qu'un métier à impact ? Alors c'est la première question que j'aimerais vous poser à tous les cinq.
01:24 Quel est pour vous un métier à impact ? Qu'est-ce que ça veut dire ?
01:29 On va commencer par le seul homme peut-être, si ça vous va. Le courageux.
01:35 C'est un privilège qui ne s'est jamais arrivé.
01:38 Pour le groupe L'Oréal.
01:40 C'est un métier qui va avoir ou qui a déjà une influence positive sur la vie, sur l'environnement, sur les communautés, sur la planète.
01:53 Qui est très fortement lié à des valeurs humaines, à des valeurs environnementales.
02:03 Et pour moi, le seul point d'interrogation que j'avais, quand vous me posez la question,
02:17 je dis que les métiers d'impact demain, ça commence aujourd'hui.
02:22 Donc je n'ai pas de boule à cristal. Il y en aura peut-être dans quelques années dont on ignore aujourd'hui.
02:30 Donc on ne sait pas. Mais voilà, ce serait ma définition aujourd'hui.
02:35 Merci. Allez, on continue.
02:39 Alors je ne vais pas répéter ce que Monsieur a dit, c'est exactement ça.
02:44 Alors pour nous, chez ENGIE, l'impact, on est tombé dans la marmite.
02:49 Donc je ne vais pas revenir là-dessus, on en parlera tout à l'heure.
02:52 Mais typiquement moi, un métier à impact, et ce que je fais chez ENGIE, c'est que je tord le sujet vers de l'impact social ou sociétal.
03:00 Typiquement, on a apposé sur les 8 millions de factures d'ENGIE, de nos clients B2C, le 3919 et tous les numéros d'urgence contre les violences faites aux femmes.
03:11 Pour moi, ça, ça a un impact direct.
03:14 Aujourd'hui, on sponsorise, on est mécène de sport, de 13 open de tennis aux féminins.
03:21 On a passé un partenariat avec l'association Rebond, qui accompagne des sessions de sensibilisation aux violences sexuelles sur mineurs dans le coaching sportif.
03:35 Parce qu'il y a beaucoup, beaucoup. Donc on ne met pas que notre marque et on dit on est leader de la transition énergétique.
03:40 Non, on va plus loin et on tord le sujet pour l'amener sur de l'impact positif pour la population, pour la société civile. Voilà.
03:47 Merci. Et vous voyez, c'est une question que je vous pose à tous les cinq parce que la définition, il n'y en a pas une.
03:53 Il y en a plein et ça veut dire plein de choses différentes pour chacun d'entre nous. Donc on continue la prise de parole.
04:00 Oui, je pense que ce qui est très important, c'est qu'on parle bien d'un impact positif.
04:03 Ça a été dit, c'est le sujet. C'est de répondre, de répondre déjà au plus grand défi qu'on a devant nous, qui est l'urgence climatique.
04:13 Et puis d'aller au-delà, c'est-à-dire répondre aux grands défis à la fois environnementaux et sociaux et ne pas avoir de limites.
04:21 Un métier à impact, déjà, il y en a beaucoup. Ça, c'est la bonne nouvelle parce qu'il y a beaucoup à faire.
04:28 Et effectivement, il faut aller au-delà. Et pour les entreprises, une entreprise comme Dalkia, ça veut dire effectivement aller au-delà de notre simple mission.
04:36 Vous allez revenir sur les métiers et d'aller dans une mission sociétale, c'est-à-dire d'aller chercher les plus jeunes.
04:43 Et il y en a dans cette salle. Alors, je parle de plus jeunes que vous encore, mais d'aller chercher les collégiens, les collégiennes qui ont cette conscience,
04:50 qui ont cette sensibilité plus que d'autres à l'importance et à l'envie d'avoir un impact. Cette envie, elle est là.
04:58 Et à nous aussi de l'encourager et de mettre les moyens pour que vous choisissiez d'aller vers ces métiers à impact.
05:07 Merci beaucoup. Sandrine.
05:09 Alors, je ne vais pas être très originale. Je pense que les métiers à impact, c'est les métiers qui nous permettent d'avancer, de faire progresser la société
05:16 et d'aller vers la transition écologique et la protection de notre planète. Dans le groupe RATP, notre raison d'être, c'est s'engager chaque jour pour une meilleure qualité de ville.
05:27 Donc, ça veut bien dire que notre objet, notre raison d'être, c'est clairement d'être une entreprise entièrement à impact.
05:36 Mais je pense que, comme les autres collègues présents sur la table ronde, l'enjeu, c'est d'aller plus loin.
05:42 C'est-à-dire qu'on pourrait se dire qu'on transporte des millions de gens et ça suffit. Parce qu'ils sont en transport collectif, on diminue bien sûr l'impact du déplacement des véhicules particuliers.
05:55 Mais nous, nous allons au-delà puisque nous nous sommes fixés des objectifs ambitieux qui sont 50% de réduction des gaz à effet de serre d'ici 2025 et 10% également de consommation d'eau pour répondre au stress hydrique.
06:10 Donc, vous voyez que dans tous les domaines, on pourrait parler de ces objectifs-là. Nous essayons d'aller plus loin.
06:15 Et au-delà du fait que nous pensons être une entreprise à impact, nous poussons sans arrêt les limites pour contribuer et prendre toute notre part à la neutralité carbone.
06:25 Merci beaucoup. Et Céline ?
06:27 Alors, moi, je vais donner peut-être une vision un petit peu différente puisque moi, je ne représente pas une entreprise.
06:31 Mais je dirais plutôt que je représente un peu toutes les femmes entre guillemets si ce n'est pas un peu prétentieux.
06:36 Mais moi, je vais faire un peu sur le prix. Effectivement, je suis d'accord. Le métier d'impact, c'est ce qui va évidemment être utile dans tous les domaines.
06:43 Mais je vais le mettre sur un petit peu un prisme un peu plus féministe. C'est-à-dire qu'effectivement, les métiers d'impact, c'est aussi souvent l'engagement aussi des femmes.
06:52 Elles sont souvent dans la recherche de sens, d'impact. Et que souvent, ces métiers-là, comme on l'a dit tout à l'heure, sont initiés souvent par les femmes.
07:01 Et qu'ensuite, c'est plutôt les hommes qui s'en emparent quand ça devient effectivement un peu plus bankable.
07:06 Et donc du coup, peut-être aussi reprendre ces métiers à impact que les femmes s'en emparent. C'est vraiment ça.
07:13 Et évidemment, c'est d'utilité publique pour tous.
07:17 Alors, on parle d'impact. J'aimerais savoir en quoi votre métier, à vous cinq, a de l'impact direct et indirect.
07:25 On a eu quelques exemples déjà. Qui veut prendre de la parole pour commencer ?
07:31 Peut-être. Pour Dalkia, déjà, on est une filiale du groupe EDF. Donc, il fournit aux Français une énergie décarbonée.
07:38 Donc, on est bien dans cet esprit-là. Et ce que fait notre entreprise, c'est d'aider ses clients à réussir leur transition énergétique.
07:45 Donc, concrètement, on aide nos clients déjà à être plus sobres parce que l'énergie, la meilleure, c'est celle qu'on ne dépense pas.
07:52 Donc, on aide nos clients à moins dépenser d'énergie. Et puis, on les aide pour leur efficacité énergétique.
07:58 Donc, sobriété et efficacité énergétique, c'est-à-dire que l'énergie qu'ils dépensent, elles servent à faire le maximum de choses.
08:05 Et ça, quels que soient les clients. Les clients, ça peut être une collectivité locale, un hôpital, un gymnase, des bailleurs sociaux pour des logements.
08:14 Et donc, ça veut dire exploiter notamment des réseaux de chaleur et de froid. Pour des industriels, un industriel, il a un outil qui va peut-être produire la chaleur,
08:22 récupérer cette chaleur pour s'en servir, pour chauffer des logements alentours.
08:28 Tous ces cercles virtueux qu'on met en place pour réussir la transition énergétique de nos clients et la nôtre en même temps.
08:37 Tout le monde est porté vers cet objectif. Et pour ça, chez Dalkia, il y a 20 000 techniciens, techniciennes et ingénieurs qui œuvrent pour réussir cela.
08:47 C'est pas rien. Merci.
08:51 Alors, 20 000 techniciens et ingénieurs, oui. Mais en fait, on manque de techniciennes et d'ingénieurs. Je le dis, je le dis haut et fort.
08:59 Voilà, on est tous à dérouler le tapis rouge. Tous autant qu'on est pour dire "Venez chez nous, venez chez nous".
09:06 Parce qu'on est un métier à impact, parce qu'on a un impact évidemment sur l'avenir.
09:11 Et véritablement, en sonnant et trébuchant, on sait exactement vers où on tend. On ne vend pas n'importe quoi. Ce n'est pas du rêve, c'est réel.
09:21 Mais ce que je voulais vous dire, c'est, Michael, c'est qu'il y a quelques années, alors moi je suis rentrée dans ce groupe, il s'appelait Lionesse des Eaux du Met, je suis rentrée chez CITA.
09:30 CITA, c'est Collecte et Traitement de Déchets. Et tout le monde, à l'époque, se foutait de moi.
09:35 Tous mes copains me disaient "Moi je suis chez L'Oréal, c'est super L'Oréal et tout. Et toi Elisabeth, elle travaille dans les poubelles".
09:42 Sincèrement, on était très peu de femmes à travailler là-bas. Mais j'ai beaucoup appris, ce sont des métiers d'hommes, ce sont des métiers extraordinaires.
09:49 Et on a féminisé tout ça. Et aujourd'hui, on peut être fière de travailler chez CITA, comme on peut être fière de travailler chez Veolia sur ces sujets-là.
09:56 Et puis, je suis au conseil d'administration de Capital Phi, et Capital Phi, c'est comment on embarque les jeunes filles dans le maraînage, dans leur orientation professionnelle.
10:06 Donc c'est des jeunes filles plutôt de quartier ou de lieu, de zone rurale, assez éloignée.
10:12 Chaque fois que je passe en conférence derrière L'Oréal, vraiment, elles n'ont aucun intérêt, elles s'en foutent.
10:19 Elles veulent toutes aller travailler chez L'Oréal, toutes. Elles veulent toutes ressembler à Julia Roberts, "La vie est belle" de Lancome,
10:27 parce que vous savez parfaitement faire du marketing et vous avez raison de les attirer comme ça.
10:31 Aujourd'hui, les choses changent. On a changé la donne. La transition énergétique, finalement, devient sexy. Et c'est bien.
10:37 Ça devient sexy dans le bon sens du terme. C'est-à-dire qu'il y a une vraie fierté d'attirer nos jeunes et nos jeunes femmes à venir travailler dans nos métiers.
10:45 Donc je le dis pour Engie, mais je le dis pour mes camarades. En fait, c'est un combat commun. C'est un combat collectif.
10:51 Je serais tout aussi heureuse que Dalkia et autant de femmes ingénieurs que nous. Et nous, on a des rôles modèles chez Engie.
10:57 On a une rôle modèle, Catherine McGregor, fabuleuse ingénieure, une femme de terrain qui porte la transition énergétique haut et fort.
11:04 Mais elle dit "je ne peux pas être toute seule, j'ai besoin de vous toutes". Donc on est toutes, toutes et tous, des ambassadeurs de la transition énergétique.
11:12 Merci. Pardon, Mickael. Non, non, au contraire. Il n'y a pas que des femmes chez L'Oréal. La riposte, je suis présent.
11:20 Non, non. Non, en fait, tout d'abord, c'est vrai. Moi, je suis en charge du recrutement et de la marque employer au niveau du groupe L'Oréal.
11:27 Donc on a une chance incroyable d'avoir une notoriété, une marque employer très, très forte. Or, on a des enjeux de diversité qui vont un peu dans l'autre sens.
11:36 Donc, effectivement, on est un groupe qui est extrêmement attirant pour les jeunes femmes. Pas que pour les jeunes femmes, hein, aussi.
11:44 Enfin, parce qu'on recrute à tous les niveaux d'âge. Et notre approche, et on va très dans le détail, dans la granularité, métier par métier.
11:53 Et on a des métiers comme le marketing où il y a 80% de femmes qui postulent et 20% d'hommes. Donc là, parce qu'on croit beaucoup à l'équilibre, en fait.
12:02 Tout est une question d'équilibre. Donc peut-être en marketing, on ne sera jamais à 50/50, mais d'arriver à 60/40, ça c'est notre objectif.
12:11 Donc d'ailleurs, ça c'est de faire de la parité. Et ça, c'est l'impact que moi j'ai en tant que recruteur chez L'Oréal avec mes 200 recruteurs dans le monde entier.
12:20 Qui d'ailleurs, il y a 60% de recruteurs femmes chez nous. Donc là aussi, c'est un métier d'impact extrêmement important.
12:28 Donc c'est super important de regarder métier par métier, de se définir des KPI, donc des objectifs.
12:37 Et je veux dire, par exemple, en marketing c'est 60/40. Dans les métiers d'ingénieur, par exemple la data, l'IT, c'est flagrant, c'est l'inverse.
12:47 Donc là on est à 30% de femmes, 70% d'hommes. Déjà quand on regarde le marché en France, je pense l'IT, on est plutôt entre 10 et 15%.
12:58 Donc avec 30% chez L'Oréal déjà, on a vraiment poussé très proactivement pour avoir des rôles modèles en interne aussi dans ces métiers qui sont dits très masculins.
13:11 Donc finalement, pour moi tout est une question d'équilibre. Et notamment ce qui nous aide énormément, ce qui m'aide dans mon job au quotidien,
13:21 c'est vraiment d'avoir cet impact moi-même avec mon équipe. Parce que les ressources humaines et le recrutement sont les clés chez L'Oréal.
13:30 On nous écoute parce que c'est un groupe qui est très dépendant de ses talents. Et on est très people-centric, donc on n'est pas très process.
13:39 On croit vraiment à la force et à la puissance de chacun et de chacune au sein du groupe. Et d'où l'importance du métier des ressources humaines et du recrutement.
13:49 Et nos efforts sont mesurés. Donc aujourd'hui, mon bonus en toute transparence, mon bonus dépend du nombre de recrutements de femmes ingénieurs, par exemple,
14:02 dans les métiers qui aujourd'hui sont encore sous-représentés, mais aussi des hommes dans le marketing. Donc encore une fois, je sais qu'aujourd'hui on parle de l'empowerment des femmes.
14:14 Et enfin je suis fier d'être là. En revanche, encore une fois, tout est une question d'équilibre. Et nous, dans certains métiers, on a une sur-représentation d'un genre.
14:25 Donc on essaye de faire notre travail dans les deux sens.
14:30 Merci Mickaël. Sandrine pour la RATP.
14:33 Alors, moi je vais faire un pas de côté comme Céline tout à l'heure. Puisque mon rôle, j'estime qu'il est primordial, qu'il est à impact, je suis en fait en charge pour tout le groupe RATP
14:43 de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans les transports. Vous allez me dire "c'est loin". Eh ben non.
14:48 Si on veut des femmes, si on veut pouvoir qu'elles se déplacent, qu'elles aient la liberté, pour nous la mobilité c'est un droit.
14:55 Et donc la RATP s'est engagée depuis de nombreuses années dans un programme pour rendre les transports sûrs et sereins.
15:03 Et donc mon travail, c'est de faire en sorte que ce soit un objectif atteignable, que moi aussi je mesure régulièrement.
15:12 Donc l'enjeu pour nous c'est à la fois de prévenir les violences et donc ça demande de travailler sur les espaces.
15:19 Et là aussi c'est important d'avoir des femmes qui conçoivent les espaces. Pas forcément que les hommes le fassent mal, mais avoir les deux qui travaillent les espaces.
15:28 Et nous, nous avons développé aussi des marches exploratoires avec nos clientes. On estime que ce sont les expertes du quotidien pour faire évoluer nos espaces.
15:35 Nous travaillons également sur la sensibilisation, de manière à ce que toutes les personnes soient informées.
15:41 Quand on connaît, on peut mieux prévenir, on peut mieux aider.
15:45 D'ailleurs demain nous serons dans un bus qui va tourner en Ile-de-France pour déployer le programme Stand-up, avec l'Oréal et avec la Fondation des Femmes,
15:55 pour justement permettre aux témoins de réagir sans se mettre en danger quand ils sont devant une situation d'agression ou de harcèlement.
16:03 Mais c'est aussi un travail de la mise en route de toute l'entreprise sur une prise en charge.
16:08 Nous sommes le premier transporteur, la première entreprise de mobilité à avoir mis un processus complet de prise en charge des victimes, de mise à l'abri,
16:15 que ce soit sur le réseau ferré, que ce soit sur le réseau de surface.
16:18 Vous pouvez vous adresser à n'importe quel agent RATP et accompagner vers le dépôt de plainte, qui est le seul outil juridique en France pour lutter contre ce fléau,
16:27 qui peut empêcher certaines femmes d'accepter certains emplois, d'empêcher certaines femmes d'aller à certaines horaires.
16:35 Et donc nous, nous nous élevons là-dessus.
16:37 Alors bien sûr, je suis le groupe RATP, donc il y a d'autres sujets pour attirer les femmes.
16:44 C'est important aussi que notre entreprise soit mixte.
16:47 Nous en sommes loin, puisque nous avons beaucoup d'ingénieurs, de machinistes, de conducteurs.
16:54 Ce sont des mondes très féminins, mais nous travaillons beaucoup et nous avons la chance d'avoir à la fois un programme RATP féminin,
17:00 mais également des réseaux, notamment dans les jeunes femmes.
17:03 Vous aurez Maud Cailly, qui vous parlera de son métier tout à l'heure, et du réseau Lady In Tech.
17:08 C'est important pour nous de mettre en avant toute cette nouvelle génération qui arrive, qui s'engage sur ces métiers de transition et qui prend son rôle de femme modèle très à cœur.
17:18 Merci beaucoup.
17:20 Alors, effectivement, je vais faire comme toi Sandrine.
17:24 C'est effectivement moi aussi, directement dans mon métier, où j'ai un impact, puisque je suis facilitatrice en parité.
17:31 Et surtout, je suis aussi une expertise sur le fameux syndrome d'imposture.
17:36 Vous savez, c'est celui où on a cette récurrence, où on ne se sent pas légitime, malgré les succès manifestes,
17:43 et qu'on a toujours l'impression de tromper son entourage, et qu'à un moment donné, quelqu'un va vous dire "t'es pas à la bonne place là".
17:49 "Il va falloir quitter ce bureau".
17:51 Donc, moi je travaille dans les entreprises sur ce sujet là, parce que je suis persuadée que vraiment c'est un des leviers pour plus de parité,
17:58 et un des leviers aussi pour que les femmes s'engagent dans ces métiers à impact, où comme je l'ai dit tout à l'heure, elles sont déjà engagées.
18:05 Parce que par exemple, dans l'écologie, on sait très bien qu'à la maison, c'est vraiment les femmes qui sont les moteurs sur le recyclage, etc.
18:12 Mais effectivement, on ne les retrouve pas dans les gouvernements, dans les directions des instances pour l'environnement.
18:21 Donc voilà, c'est vraiment effectivement ça mon combat, parce que c'est effectivement quelque chose qui touche beaucoup de femmes.
18:28 Juste un petit chiffre comme ça, c'est 66% des femmes managers en sont atteintes.
18:33 Il n'y a pas plus tard qu'au mois de février, j'ai assisté aux assises de la parité des métiers, de la féminisation des métiers du numérique.
18:41 Il y avait Elisabeth Moreno qui est intervenue, ex-ministre de l'égalité en 2021, qui nous dit que c'est au bout du troisième poste de direction,
18:52 parce qu'elle a été directrice de chez HP Afrique, directrice de Lenovo France, donc dans la tech.
18:58 Et c'est à partir de ces moments-là où elle a commencé à se sentir un peu plus légitime.
19:02 Donc voilà, c'est pour ça que c'est mon combat et ma lutte pour plus de légitimité, pour que les femmes s'emparent des métiers à impact et qui ont du sens.
19:12 Merci beaucoup. Alors j'aimerais savoir maintenant en quoi vos différentes entreprises accompagnent les femmes dans ces métiers de la transition écologique.
19:21 Je commencerais de façon un peu plus large. En 2007, on s'est rendu compte, et peut-être avant, mais en 2007, parmi les top 300 de nos top managers dans le monde entier,
19:38 on n'avait que 24% de femmes. Donc 1 sur 4, c'était une femme. Et le groupe à l'époque, chez L'Oréal, on a donné priorité justement à, je reviens à la notion d'équilibre,
19:53 on s'est dit que c'était inacceptable pour le leader mondial de la beauté d'avoir que 24% de ses top leaders, que ce soit des femmes.
20:01 Donc 15 ans plus tard, en 2022, on est arrivé à 52%. Donc en 15 ans, L'Oréal, grâce à ses efforts collectifs au sein du groupe, est mené par Jean-Paul Hagan, Nicolas Hieronymus, Jean-Claude Legrand, mon patron.
20:19 Et aujourd'hui, il s'agit vraiment de préserver cet acquis, peut-être d'aller encore un peu plus loin. Je pense que pour L'Oréal, ce ne serait pas choquant d'avoir 60% de femmes.
20:30 Et quand je regarde aujourd'hui les rôles modèles, je reviens aussi à l'idée de rôle modèle, sur les métiers d'avenir et d'impact, la RSE, la tech et le digital, les trois membres du COMEX, c'est des femmes.
20:46 Donc ça veut dire que le visage de L'Oréal, dans ces métiers-là, est 100% féminin. D'ailleurs, les deux femmes qui vont intervenir en tant que keynote à VivaTech,
20:57 c'est justement Barbara Laverneu, c'est Asmita Dubey, Barbara Laverneu c'est le bras droit de Nicolas Hieronymus en charge de la recherche et l'innovation et de la beauty tech,
21:06 et Asmita Dubey c'est notre chief digital officer. Donc les deux keynotes à VivaTech, c'est des femmes. Donc 100%, le visage de L'Oréal à VivaTech, c'est 100% féminin.
21:15 J'en parle parce que déjà c'est beaucoup plus qu'un KPI, on parle beaucoup de mesurer, mais ça aide encore une fois. Le constat d'avoir un quart de femmes leaders chez L'Oréal, c'était choquant et c'est juste inacceptable.
21:33 Le groupe a mis 15 ans, parce que c'est pas du jour au lendemain à ce niveau-là, mais aujourd'hui on peut dire qu'on est arrivé à créer en interne des rôles modèles et ça nous aide énormément à recruter,
21:45 je reviens au sujet du recrutement aussi, avec ces rôles modèles qui sont quand même un peu connus aussi, médiatisés, etc. Ça nous aide énormément à recruter pour ces domaines-là,
21:56 des jeunes femmes talentueuses, des ingénieurs, des jeunes femmes qui s'intéressent à la data, à la RSE. Aujourd'hui je suis avec Elodie qui est un rôle modèle aussi de la RSE,
22:08 qui est la patronne de la RSE de L'Oréal France. Et dans les 400 collaborateurs et managers qu'on a à la RSE dans le monde entier chez L'Oréal, on est 70% de femmes.
22:21 Donc aujourd'hui c'est vraiment, la force féminine dans ces métiers est palpable, indéniable chez L'Oréal. Donc c'est une réalité, mais ça ne veut pas dire qu'on est arrivé et que tout est parfait, loin de là.
22:34 Merci. Elisabeth pour Engie.
22:36 Alors nous on n'a pas vraiment les mêmes chiffres, c'est un peu plus compliqué, mais l'histoire de la place des femmes chez Engie, elle est très longue,
22:44 parce qu'on a commencé à mettre 4 objectifs chiffrés en 2007 dans le groupe, juste au moment de la fusion avec Gaz de France. Engie c'est la fusion entre Suez et Gaz de France.
22:54 Et on avait 4 objectifs chiffrés. Je me souviens, le conseil d'administration nous demandait "mais pourquoi on met des objectifs chiffrés, on est un indicateur extra-financier au conseil d'administration".
23:03 Et ensuite on avait, qu'on présentait en Assemblée Générale, on était les premiers, ils nous prenaient pour des fous, à tel point qu'on avait des objectifs chiffrés.
23:10 Et on avait surtout la loi Coppé-Zimmermann qui tombait sur la féminisation des conseils d'administration.
23:16 Et on était le seul groupe à avoir 63% de femmes, et c'est 40-60 d'un genre ou d'un autre.
23:21 Et donc il a fallu nommer quand même un homme à la place d'une femme, c'était quand même une première mondiale je pense.
23:25 Parce qu'on était hors la loi, on avait trop de femmes au conseil d'administration.
23:29 Et puis évidemment le plafond de verre s'est bien positionné en dessous, juste en dessous du conseil d'administration.
23:36 Et évidemment au niveau du Comex, au niveau des instances dirigeantes c'était compliqué.
23:41 Arrive la loi Rixin, sur la féminisation des instances dirigeantes, et ça nous a beaucoup aidé pour justement arriver.
23:49 Donc on ne mesure qu'en progresse, qu'en mesurant.
23:51 Donc là ça nous a vraiment aidé à avancer, parce qu'on a quand même beaucoup moins de femmes que chez L'Oréal.
23:57 Donc véritablement, nous on les regarde, on les compte, on les choix, enfin on fait très attention à elles, et on essaye de les attirer au maximum.
24:04 Et puis l'index Pénicaud sur les écarts salariaux.
24:07 Cet arsenal législatif a beaucoup beaucoup aidé les entreprises industrielles.
24:11 Je pense que sans ça, on ne serait pas allé aussi vite.
24:15 Je le dis moins pour vous, mais je pense qu'entre RATP, ENGIE, EDF, on a les mêmes sujets.
24:23 Donc évidemment avoir des KPI et mesurer, et faire paraître nos indicateurs chaque année.
24:28 Tout le monde est là à regarder si on en a perdu quelques-unes ou pas, et ça c'est très bien.
24:32 Parce que dès que, c'est comme nager à contre-courant, dès que vous relâchez, vous repartez en arrière.
24:37 Donc ça c'est un vrai vrai vrai sujet.
24:39 Et puis je voulais vous raconter une jolie histoire, et là c'est de l'impact positif.
24:43 L'Oréal d'ailleurs est partenaire avec nous.
24:47 J'ai rencontré une jeune fille incroyable qui s'appelle Céline Gréco.
24:50 Et Céline Gréco, elle est aujourd'hui la plus jeune professeure de médecine de France, et elle est spécialiste des soins palliatifs à Necker.
24:57 Je vous promets, vous allez dans son bureau, ça rend humble.
25:00 On a des dessins de gosses qui disent "Merci Céline, j'ai moins mal".
25:03 Et cette Céline, elle est incroyable.
25:06 Donc c'est une gosse qui a été placée à l'âge de 14 ans à l'aide sociale à l'enfance.
25:12 Parce qu'elle a été battue par son père, un grand patron industriel français.
25:17 Et donc elle a été placée à l'âge de 14 ans, elle était très très douée à l'école.
25:22 Et donc elle a été repérée par la fondation Bettencourt-Schuller.
25:27 Qui l'a suivie, qui l'a financée.
25:30 Et donc elle n'a pas eu d'eux à travailler la nuit ou le soir pour pouvoir payer son logement et ses études.
25:37 Aujourd'hui elle est professeure de médecine et elle a dit "Moi Elisabeth, je veux rendre à la société ce que j'ai eu.
25:42 Je vais créer une association qui s'appelle Impact et je veux... comment tu peux m'aider ?"
25:47 Et donc on a été une bande de garçons et de femmes, de différents groupes du CAC, entre autres.
25:53 Où on est allé voir chaque patron, ils avaient tous la larme aux yeux.
25:58 Parce que vraiment, elle est très très impactante, c'est le cas de le dire, cette Céline.
26:03 Et on a levé beaucoup d'argent, pour quoi ?
26:07 Pour donner des stages aux enfants de l'aide sociale à l'enfance de 3ème.
26:13 Parce qu'ils n'ont pas de réseau, donc le stage ils le font pas, il reste au foyer.
26:17 Pour se donner des stages pour les enfants de seconde, pareil.
26:21 Parce qu'en fait finalement il n'y en a pas tant que ça.
26:24 Et qu'on peut ouvrir nous, on a la capacité ces grands groupes à le faire.
26:27 Et à ouvrir les portes et à leur donner une autre idée des métiers qu'ils peuvent faire.
26:32 Qui sont autres que le métier d'éducateur, parce que finalement c'est le seul exemple qu'ils aient.
26:38 C'est de leur ouvrir d'autres possibles.
26:40 Et puis c'est recevoir un CV de la petite Elsa, qui en dernière année de...
26:47 Elsa là c'est moi qui l'apprend, en dernière année d'école d'ingénieur.
26:52 Et qui évidemment n'avait pas de réseau, et qui cherche une alternance de 6 mois dans la géothermie.
26:56 Mais je lui dis, évidemment qu'on va te prendre.
26:59 Et elle a été placée depuis l'âge de 7 ans au foyer, elle est en dernière année d'école d'ingénieur.
27:04 Je me dis que tous ces métiers, on a des formidables groupes qui peuvent ouvrir la porte aussi.
27:09 Pour tendre la main aux jeunes, leur apprendre un métier, leur donner les clés.
27:13 Pour pouvoir avoir un avenir meilleur.
27:15 Et je pense qu'on doit contribuer à ça dans la société et dans la transition énergétique.
27:19 Merci Elisabeth pour ce beau témoignage.
27:21 Chez Dalkia, comment ça se passe ?
27:24 Eh bien déjà on a la chance, je le disais un petit peu avant, d'avoir une femme PDG, Sylvie Jeannot.
27:30 Qui a évidemment ce sujet très chevillé au corps et qui incarne.
27:34 Elle est évidemment un rôle modèle, non seulement pour les collaborateurs, les collaboratrices de Dalkia.
27:39 Mais aussi pour son rayonnement au-delà.
27:42 Et c'est très important ce sujet des rôles modèles.
27:45 C'est la deuxième partie de la matinée.
27:47 Ces clés, il faut en avoir à la fois à l'intérieur de l'entreprise et à l'extérieur de l'entreprise.
27:52 Pour donner notamment aux jeunes filles l'envie de s'engager dans ces métiers.
27:56 Donc évidemment, on a le même type de démarche.
28:01 C'est-à-dire d'ouvrir effectivement nos stages.
28:04 Nous on essaye d'ajouter une dimension d'inclusion.
28:07 C'est-à-dire qu'on essaye d'aller chercher carrément des classes entières dans des zones d'éducation prioritaire.
28:13 Où l'on sait que les enfants ont moins accès à un réseau.
28:17 Donc on les accueille en classe entière.
28:19 Ce qui crée une très très belle énergie.
28:22 Donc les stages évidemment, ça commence là.
28:24 Montrer quels sont nos métiers.
28:26 Les incarner avec des femmes qui sont dans des postes très divers.
28:30 Elles sont dans l'IT, elles sont techniciennes, elles sont ingénieurs.
28:34 Elles travaillent aussi dans les fonctions support.
28:36 Parce que ce n'est pas certains métiers, c'est tous les métiers.
28:40 Le message c'est que tous les métiers peuvent être exercés par des femmes.
28:44 Pas de limites.
28:46 Ne nous posons aucune limite.
28:48 Et attirons les femmes vers ces métiers scientifiques et techniques.
28:51 Et donc chez Dalkia, on a initié il y a 6 ans maintenant, un prix qui s'appelle "Women's Energy in Transition".
28:57 Et qui vit justement à mettre en valeur ces jeunes femmes.
29:00 Qui ont choisi d'abord ces études, scientifiques et techniques au service de la transition énergétique.
29:06 Donc on les récompense, on les accompagne financièrement.
29:09 Et puis on récompense aussi des femmes qui sont engagées dans ces métiers là.
29:13 Et chaque année, comme ça, on fait émerger une quinzaine de modèles.
29:18 Qui ensuite portent ce message auprès de leur consœur.
29:21 Et c'est à la fois touchant, émouvant, inspirant.
29:25 Et ça nous aide beaucoup dans cette démarche au service de toutes les entreprises.
29:30 Où le monde scientifique et technique a besoin de tous ces talents. Vraiment.
29:36 Merci beaucoup Vinciane.
29:38 Alors Sandrine, pour la RAPTP, on a eu plusieurs exemples déjà.
29:42 Est-ce que vous pouvez en donner peut-être un dernier ?
29:44 Oui, peut-être dire quand même que le COMEX paritaire, ça a été fait sur des métiers qui ne sont pas forcément des métiers fonctionnels.
29:53 Donc ça aussi c'est extrêmement important.
29:56 C'est-à-dire que la patronne de la maintenance et tout l'outil industriel, c'est une femme.
30:01 La patronne de tout le développement à l'international, RAPTP, développement, IBAF, IBAF-ARES, est une femme.
30:08 Nous avons eu Catherine Guillouard qui a vraiment impulsé cette politique.
30:12 Et Jean Castex qui la poursuit aujourd'hui.
30:15 Le 100 sur 100 à l'index RICSIN, Pénicaux-RICSIN, est aussi important et montre l'engagement de l'entreprise.
30:25 Ça veut dire que dans les 10 plus gros salaires, il y a au minimum 4 femmes.
30:28 Ça veut dire que nous travaillons les retours de congés maternités.
30:31 Ça veut dire que les femmes qui rentrent dans le groupe RAPTP, elles n'ont pas à choisir entre carrière et maternité.
30:37 Donc ça c'est des choix extrêmement forts.
30:39 Et puis nous travaillons aussi sur toute la promotion de toutes les femmes au sein de l'entreprise.
30:44 Et je pense que c'est important de le dire.
30:46 Toute femme qui veut une promotion, qui veut accéder à un poste supérieur, peut être coachée et peut être accompagnée,
30:52 quelle que soit sa filiale et surtout quel que soit le niveau d'où elle part.
30:57 C'est-à-dire qu'y compris une opératrice qui voudrait changer et progresser dans l'entreprise peut bénéficier de ce programme.
31:03 Et nous avons ensuite un programme RAPTP au féminin qui accompagne et qui ouvre de nombreuses portes et qui permet ainsi de faire progresser.
31:11 Et puis peut-être un mot particulier sur les JO, puisque le groupe RAPTP est extrêmement engagé auprès des athlètes.
31:18 Et nous avons des athlètes femmes.
31:20 Nous avons la chance d'avoir la quadruple championne d'escalade de France qui est aussi ingénieure en maintenance.
31:28 Donc elle est doublement inspirante.
31:31 Et donc nous travaillons beaucoup sur cette mise en avant des athlètes qui peuvent s'entraîner mais qui sont aussi des professionnels intégrés.
31:38 Vous regardez par exemple notre GPSR, notre groupe de protection, notre groupe de sûreté de la RAPTP.
31:45 Ils recrutent énormément de sportifs et de sportives, des lutteuses par exemple, des judokas.
31:50 Et c'est important aussi de montrer que passion, métier, ascense peuvent se retrouver.
31:57 Et c'est aussi un moyen de donner des rôles modèles.
32:00 Et puis nous laissons la place et nous avons la chance d'avoir beaucoup de réseaux de femmes, de jeunes femmes.
32:06 Et ça c'est extrêmement important.
32:09 Et puis notre fondation qui, comme les belles histoires qui nous ont été racontées précédemment,
32:14 permet d'accompagner, d'avoir des programmes de mentorat, de salariés par rapport à des écoles, par rapport à des programmes spécifiques.
32:23 Et puis le soutien à des associations qui font la promotion de métiers que nous estimons sensibles et afféminisés dans les prochaines années.
32:31 Merci beaucoup.
32:33 Alors Céline, peut-être pour ajouter parce qu'on a parlé du syndrome de l'imposteur.
32:38 Est-ce qu'il y a d'autres peut-être exemples ? Comment est-ce qu'on donne finalement confiance aux femmes ?
32:43 Oui, tout à fait. Mais du coup je viens en complément encore une fois de ce que tu dis Sandrine.
32:47 Est-ce que vous avez dit, effectivement c'est très important de donner envie et de montrer que tous les métiers sont accessibles à toutes les femmes.
32:54 Et moi je viens en complément.
32:57 C'est effectivement que sur ce fameux syndrome de l'imposteur, il y a aussi un critère qui est assez important.
33:02 C'est que notamment quand on est un peu atteint de ce syndrome, c'est aussi qu'on ne s'attribue pas les mérites de ses succès.
33:10 Évidemment c'est grâce à la chance, c'est grâce à un chef qui a été super sympa.
33:15 Mais a contrario aussi par contre on prend toutes les responsabilités de ses échecs et même des échecs de l'équipe.
33:21 C'est bien sûr, c'est de notre faute si l'équipe n'a pas réussi ou n'a pas atteint ses objectifs.
33:26 Donc effectivement moi je viens en complément, c'est à dire que la bonne nouvelle c'est qu'on peut tous travailler à croire et apprendre à croire en soi.
33:33 Donc ça c'est quand même la très bonne nouvelle.
33:35 Et donc je viens en complément aussi dans les entreprises de travailler sur, et par exemple si je peux donner quand même un petit tip avant de partir.
33:43 C'est de dire que déjà la première chose mesdames c'est prenez quelques instants, faites un retour sur vos réussites.
33:50 Et analysez de façon factuelle vos réussites.
33:53 Et j'irai même un peu plus loin, donc vraiment célébrez aussi vos réussites.
33:58 Ça c'est vraiment important.
34:01 Et aussi parce que dans le syndrome d'imposture ce n'est effectivement aucunement factuel, c'est vraiment du ressenti, c'est ce qu'on ressent.
34:10 Donc de changer vos représentations.
34:13 Rien n'est figé, on n'est pas soit compétente ou incompétente.
34:17 Entre les deux il y a beaucoup de marge. Et du coup de changer votre représentation par rapport à l'échec.
34:23 L'échec c'est le chemin pour la réussite.
34:27 Donc voilà, donc célébrez surtout vos succès, surtout emparez-vous de vos succès.
34:32 Et analysez ce que vous avez contribué de façon factuelle à vos succès.
34:36 Et changez votre représentation de l'échec.
34:39 L'échec c'est juste le chemin vers le succès.
34:42 Et vous verrez ça sera plus facile de croire en soi.
34:45 Merci beaucoup.
34:47 Est-ce que vous avez chacun un petit conseil, une recommandation à toutes les femmes qui nous regardent pour prendre confiance et pour embrasser ces métiers de l'impact ?
34:57 Sandrine ?
34:59 S'ouvrir, ouvrir les possibles.
35:01 C'est-à-dire ne pas avoir peur de sortir de ce que l'on connaît.
35:05 Et ne pas hésiter à écrire.
35:08 Je pense qu'on vous l'a montré.
35:10 Tous ces groupes peut-être qui semblent loin, voilà, ont besoin des femmes, recrutent les femmes.
35:18 Et donc n'hésitez pas vraiment à tenter même ce qui vous paraît impossible.
35:25 Et dernier conseil, toujours vous écouter.
35:28 Toujours vous écouter et vous faire confiance.
35:32 Merci, Vinciane.
35:34 Moi j'ai la conviction que l'envie, la quête de sens, la curiosité, la soif d'innovation, la détermination sont des qualités qui sont simplement humaines et qui ne sont pas réservées à certains.
35:48 Ce sont des qualités qui sont chez chacun et chacune d'entre nous.
35:52 Donc mettons-les au service de ces métiers-là, de ces métiers à impact.
35:57 Ne nous fixons aucune limite.
36:00 Et puis n'hésitez pas à rejoindre une entreprise comme la nôtre.
36:03 Nous notre baseline c'est fort en impact, faible en empreinte.
36:06 Et je crois qu'on a besoin de tous les talons, sans exception.
36:10 Merci, Elisabeth.
36:12 Alors je vais repartir sur une anecdote.
36:14 J'étais il y a très longtemps dans une grande réunion.
36:16 Il y avait beaucoup, beaucoup de monde.
36:18 J'étais noyée, j'avais pas le moral.
36:20 Et puis je croise un grand patron français et il me voit.
36:23 Mais qu'est-ce que vous avez ?
36:25 Il me connaissait pas, je lui dis j'avais pas le moral.
36:27 Il me dit, voyez le petit tabouret là ?
36:30 Oui.
36:31 Ben prenez-le. Je vais chercher.
36:33 Je vais monter dessus. Je monte.
36:35 Donc j'étais au-dessus des gens.
36:36 Vous voyez ? Vous voyez mieux là ?
36:38 C'est clair ?
36:39 Donc la route est longue.
36:41 Donc ne vous relâchez pas.
36:43 S'il y a quoi que ce soit, toujours essayez de prendre de la hauteur.
36:46 Vous montez sur un tabouret, vous voyez plus loin et vous dites,
36:49 ok le problème il est là mais en fait finalement ça s'éclaircit de plus loin.
36:53 Et c'est avoir une espèce de vision, un horizon éclairé.
36:56 Voilà ce que je dirais.
36:57 Merci. Donc toujours avoir un tabouret.
36:59 A. R. E.
37:01 Dans les transports c'est pas tout à fait l'idéal.
37:04 Dans les transports c'est pas l'idéal.
37:06 Mickaël un petit conseil.
37:08 Oui, trois petits conseils.
37:10 Le premier, ne vous laissez pas vous décourager par les stéréotypes.
37:14 Et ce que je trouve très impressionnant justement chez vous les jeunes,
37:19 je m'adresse là à ce petit groupe,
37:21 c'est que vous êtes beaucoup beaucoup moins dans les stéréotypes que nous en l'étaient il y a 20-30 ans.
37:26 Donc ça c'est extrêmement rafraîchissant et encourageant.
37:30 Donc oubliez les stéréotypes, oubliez les cases, on s'en fout.
37:34 Donc ça c'est vraiment, voilà.
37:37 Ayez la confiance en vous, suivez vos instincts, suivez vos passions.
37:41 C'est le plus important.
37:42 Parce que vos passions c'est là où vous excellez, c'est là où vous démarquez des autres.
37:47 Et si vos parents disent, bah non c'est un métier de femme, c'est un métier de nana ou un métier d'homme,
37:52 on s'en fout, on s'en fout.
37:54 Donc c'est vraiment pas important.
37:56 Deuxième, rôle modèle.
37:58 Il y a plein de rôles modèles partout, donc cherchez vos rôles modèles.
38:01 Cherchez des mentors, n'hésitez pas à leur écrire.
38:05 Voilà, donc c'est des gens "normaux", ils sont accessibles,
38:10 ils seraient ravis de rentrer en contact avec vous, donc n'ayez pas peur.
38:14 Et puis troisième, il y a toutes les entreprises qui sont présentes aujourd'hui et plein d'autres.
38:21 On a pas mal de programmes, de projets, etc.
38:24 L'Oréal, il y en a juste deux que je vais citer ici.
38:28 La Fondation L'Oréal a mis en place "Pour les filles et la science".
38:32 Donc ça s'adresse aux collégiennes et lycéennes.
38:37 Et il y a aussi un programme pour des femmes un peu plus expérimentées,
38:42 des chercheuses scientifiques, mais aussi des agricultrices.
38:48 Donc il y a un cours en ligne qui est gratuit pour développer leur leadership,
38:51 pour faire résonner leur voix beaucoup plus fortement.
38:55 Je pense que le côté leadership, je fais le lien avec ce que venait de dire Céline,
39:00 sur l'imposteur, je pense que le leadership c'est quelque chose qu'il faut vraiment développer.
39:04 Donc n'hésitez pas, ça coûte rien et tout est accessible, donc n'hésitez pas.
39:10 Et puis dernier conseil, postulez chez L'Oréal, évidemment.
39:15 Voilà, le message est passé.
39:18 On peut les applaudir tous les cinq ? Merci.
39:21 [Applaudissements]
39:28 Avant la traditionnelle photo, ne partez pas tout de suite.
39:32 Je sens que la salle a un milliard de questions pour vous.
39:38 Regardez, il y en a une là-bas.
39:41 Le micro arrive à vous.
39:47 Bonjour, merci beaucoup pour vos interventions.
39:50 Je suis Fanny Serre, je dirige une association qui s'appelle Social Builder
39:53 et qui a pour objectif d'accompagner les femmes en reconversion
39:56 vers les métiers numériques et les métiers d'avenir.
39:58 Et donc j'ai une question pour vous, puisqu'on a beaucoup parlé de formation initiale
40:02 et donc d'orientation des jeunes femmes vers ces métiers-là.
40:06 Comment est-ce que dans vos entreprises, vous percevez et vous travaillez aussi
40:11 sur l'intégration des profils en reconversion pour accélérer la féminisation
40:15 de ces métiers d'avenir ?
40:17 Alors très vite pour Dalkia avant mes autres collègues.
40:21 On a toute une démarche, nous on a un partenariat avec France Travail
40:25 pour mettre en place ce qu'on appelle des POC,
40:28 donc des préparations opérationnelles à l'emploi collectif.
40:31 Donc en fait on s'appuie notamment sur France Travail pour identifier des personnes
40:36 qui pourraient avoir de l'appétence et peut-être quelques dispositions.
40:40 Et ensuite on fait un dispositif assez rapide de vie ma vie,
40:44 puis après on intègre ces personnes en reconversion, en alternance.
40:48 Donc ces personnes acquièrent un diplôme et ensuite on les accueille avec grand plaisir.
40:53 Chez Dalkia, on a ce genre de dispositif qui nous semble absolument nécessaire.
40:58 Parce que franchement le système éducatif ne produit pas suffisamment de profils techniques
41:04 pour nos métiers.
41:06 Donc on a terriblement besoin de personnes qui ont eu un autre chemin de vie
41:10 et un autre chemin professionnel et on est très heureux de l'accueillir.
41:14 Et en général c'est une autre source de diversité, de recherche pour les équipes
41:18 qui est très très appréciée.
41:21 Peut-être un petit complément pour dire que nous la reconversion
41:24 elle est au sein du groupe en permanence.
41:26 C'est-à-dire que si on veut féminiser nos métiers par exemple de conduite,
41:30 et bien on va sourcer dans nos agents, gares et stations.
41:33 Donc c'est vraiment quelque chose qui est culturel et qui permet de grandir dans l'entreprise.
41:38 On travaille la mobilité et puis pour finir on a des métiers en fait comme la maintenance
41:44 où on a tellement de marques d'escalier mécanique, d'ascenseur,
41:47 enfin on aime tellement l'innovation que je pense qu'on a des produits tellement différents
41:52 qu'on est obligé de former de A à Z la personne qui rentre.
41:55 Donc c'est aussi une réponse.
41:57 Une autre question.
42:03 Une autre question, Myriam Abib pour la direction générale de l'aviation civile.
42:08 Donc moi je travaille dans un milieu assez masculin encore.
42:11 Vous avez parlé de KPI, vous avez parlé de rôle modèle.
42:14 Est-ce que si vous aviez un conseil pour des personnes en charge de l'égalité dans les entreprises
42:18 pour convaincre leur grand chef qu'il faut y aller, quelle serait votre astuce ?
42:23 Très bonne question, merci.
42:24 Alors à la grande époque où on avait quatre objectifs chiffres,
42:27 un indicateur extra financier quand ça n'existait pas,
42:30 vraiment je crois que le comité exécutif de l'époque m'a rayonnée.
42:35 Je n'avais pas le même métier, j'étais plutôt côté RH et vraiment m'a rayonnée.
42:39 C'était que des hommes ingénieurs et donc on m'a dit bon ben vous n'êtes pas assez prêtes.
42:46 C'était moi qui n'étais pas assez prête et donc la chose que j'ai faite
42:49 et après qui a bien marché régulièrement, c'est que j'ai été voir chez les petits copains,
42:56 donc nos concurrents, des groupes industriels qui avaient plus de femmes que chez nous,
43:01 ben il y en avait, sauf qu'on n'en communiquait pas dessus à l'époque.
43:04 C'était PSA, c'était Air Liquide, c'était Gaz de France,
43:08 et on a fusionné avec Gaz de France.
43:10 Et donc c'est très intéressant d'aller toujours se comparer aux autres
43:13 pour faire bouger les choses en fait.
43:15 Malheureusement, ça c'est un, ou heureusement en tout cas, ça ça fait bien marcher,
43:22 bien avancer les choses.
43:25 Oui en complément, je pense que le plus simple et à la fois le plus compliqué,
43:30 c'est de démontrer l'impact sur le business.
43:33 C'est ça qui fait bouger les lignes et c'est à ce moment là que les grands patrons,
43:38 ils vous écoutent.
43:40 Si vous arrivez à démontrer l'impact positif sur le business de la diversité par exemple,
43:45 je dis, ils disent "ah oui tiens, donc c'est pas just nice to have,
43:50 ou la cerise sur le gâteau pour faire beau, ah non, effectivement".
43:54 Et donc il y a plein d'études qui montrent par exemple que la diversité a un impact positif.
43:59 Parce que vous êtes sur le B2C, parce qu'en industriel c'est plus difficile de comparer,
44:04 de les expliquer.
44:05 Oui mais c'est magnifique, vraiment, je vous le dis.
44:08 Merci beaucoup, on peut à nouveau les applaudir.
44:18 Je vous invite à venir sur la droite pour rejoindre, ah non, on va rester là.
44:31 Antoine veut, ici.
44:33 Merci.
44:57 Merci encore à tous les cinq pour vos témoignages.
45:01 On peut les applaudir encore.
45:04 Merci.
45:05 Merci.
45:07 Merci.
45:09 Merci.
45:10 ♪ ♪ ♪
45:13 Merci à tous !