Poutine, privé de commémoration en Normandie

Europe 1

ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr Chaque matin, Vincent Hervouët nous livre son regard sur l'actualité internationale. Ce mercredi 17 avril, il revient sur l'éviction de Poutine aux commémorations du 80e anniversaire du Débarquement en Normandie. Retrouvez "L'édito international" sur : http://www.europe1.fr/emissions/vincent-hervouet-vous-parle-international LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video                                                                  Retrouvez-nous sur :                                 | Notre site : http://www.europe1.fr                                 | Facebook : https://www.facebook.com/Europe1                                 | Twitter : https://twitter.com/europe1                                 | Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts                                 | Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Transcript

00:00 - Et d'abord, l'édito international sur Europe 1, bonjour Vincent Herouet. - Bonjour Dimitri, bonjour à tous.

00:04 - Alors à propos de commémorations, Europe 1 l'a révélé hier, la Russie est invitée au 80e anniversaire du débarquement en Normandie le 6 juin.

00:11 La Russie mais pas Vladimir Poutine.

00:13 - Oui, il y a cinq ans on ne l'avait pas invitée non plus, assez piteusement.

00:17 L'Elysée avait prétexté que ce n'était pas un contre-on seulement le 75e anniversaire.

00:22 Poutine avait répondu par le mépris à cette humiliation expliquant qu'il avait mieux à faire, en l'occurrence aller au Bolcheuil avec Xi Jinping.

00:29 Parler de l'avenir avec le chinois plutôt que de jouer les anciens combattants avec les européens qui répugnent à être photographiés à ses côtés.

00:37 Il avait ajouté "je ne suis pas un général d'opérette" et c'est vrai, il est colonel.

00:42 Et s'il avait été invité il y a cinq ans comme en juin prochain, il aurait été le seul officier parmi les dirigeants au garde à vous sur la plage.

00:50 A côté de Joe Biden qui a échappé à la guerre du Vietnam comme Donald Trump.

00:55 A côté d'Emmanuel Macron qui n'a pas fait son service ou du pacifiste Justin Trudeau pour toujours dans le camp des gentils.

01:02 Le seul qui a fait la guerre en fantasme, la guerre froide, c'est le colonel Poutine.

01:07 Il l'a perdu, il ne l'oublie jamais en Ukraine, il s'imagine qu'il prend sa revanche.

01:12 - Mais c'est à cause de l'Ukraine qu'il est infréquentable.

01:15 - En 2014 il avait été convié pourtant il avait déjà annexé la Crimée.

01:19 François Hollande et Angela Merkel avaient même négocié un cessez-le-feu dans le Donbass et un processus de paix, les fameux accords de Minsk.

01:27 La grande réussite du couple franco-allemand.

01:30 Sauf que l'un et l'autre ont avoué depuis qu'il s'agissait de gagner du temps pour que l'Ukraine se prépare à la guerre.

01:37 Elle a gagné huit ans, le Pentagone a mis les bouchées doubles, la CIA aussi, Zelensky a été élu.

01:43 La vraie différence pour Vladimir Poutine entre 2014 et aujourd'hui, c'est le mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale pour le transfert d'enfants ukrainiens en Russie.

01:53 En théorie, il est à la merci d'un juge zélé s'il remet les pieds en Europe.

01:59 Mais on ne l'imagine pas dans un box à la haie, comme Slobodan Milosevic obligé de répondre à un magistrat anglo-saxon qui jubile en lui faisant répéter non-prénom date de naissance.

02:11 - Alors le comité d'organisation du 80e anniversaire du débarquement dit que des Russes seront quand même invités le 6 juin.

02:17 - Mais lesquels ? Le chef d'état-major des armées, le ministre de la Défense, celui des affaires étrangères.

02:22 Comme s'ils n'étaient pas aussi impliqués que leur président dans la guerre en Ukraine.

02:27 Aux yeux des Européens, Chohigu et Lavrov ne sont pas plus fréquentables que Poutine et Staline.

02:34 Il serait d'ailleurs incongru car le 6 juin, les Occidentaux repeignent en tricolore la victoire contre les nazis.

02:41 Une fête en bleu, blanc, rouge, les couleurs des drapeaux américains, britanniques et français.

02:46 Cette version officielle laisse peu de place aux 27 millions de morts soviétiques.

02:52 En Normandie, ce n'est pas une victoire qu'on célèbre mais l'alliance atlantique, la liberté, la démocratie.

02:56 Pour tout dire, l'idée que l'Amérique se fait d'elle-même et c'est bien pour cela d'ailleurs que le général de Gaulle n'y a jamais participé.

03:03 En Europe, comme en Union soviétique, l'histoire officielle, tenue en laisse, enseigne des leçons édifiantes.

03:10 Comme le faisaient les communistes, les communicants effacent de la photo les déviants, ceux qui ont mal tourné.

03:16 Pour le centenaire du 11 novembre, l'allié le plus fidèle de la France, la Serbie, avait été relégué sur une tribune latérale

03:24 et à la place d'honneur on avait assis le président du Kosovo qui est aujourd'hui en prison à la haie pour des crimes abominables.

03:31 Pour le centenaire du débarquement en 2044, Vladimir Poutine aura peut-être quitté le Kremlin et l'Europe trouvera un strapontin à son successeur.

03:41 - Peut-être, peut-être. Merci beaucoup Vincent Hervoët.

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