Raphael Seguin, doctorant en écologie marine chez Bloom, nous dévoile ce qu’il se cache derrière les produits certifiés par le MSC, qui proviennent en majorité de méthodes de pêche destructrices. De plus, une enquête récente a révélé que 11 usines chinoises de transformation de poissons et de calamars labellisés MSC sont impliquées dans le travail forcé des Ouïghours et fournissent la grande distribution française en produits de la mer.
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00:00 Est-ce que les labels de pêche durable sont vraiment fiables ?
00:02 Pendant l'enfer des courses, tu es peut-être déjà tombé sur ce logo.
00:05 C'est le label MSC pêche durable,
00:06 censé certifier que le poisson que tu as acheté provient d'une pêche durable.
00:10 Mais est-ce que c'est vraiment le cas ?
00:11 Le label MSC est le leader mondial des écolabels des produits de la mer.
00:14 Il certifie plus de 15% des volumes pêchés chaque année,
00:17 et des géants de la distribution comme Carrefour et McDonald's
00:20 basent leur politique d'achat sur le MSC.
00:21 Le problème, comme le montrait l'ONG Bloom,
00:23 c'est que 83% des volumes certifiés par le MSC
00:26 proviennent de méthodes de pêche industrielles et destructrices
00:28 comme le chalutage de fonds, qui consiste à racler un filet sur les fonds marins,
00:31 avalant tout et détruisant tout sur son passage.
00:33 En plus, le MSC ne s'intéresse pas à la finalité des produits qu'il certifie.
00:36 Il certifie par exemple des flottes de pêche norvégienne qui pêchent du krill,
00:40 un petit crustacé indispensable à la chaîne alimentaire en Antarctique,
00:43 pour le réduire en farine et le donner à manger à nos animaux domestiques
00:46 ou à des saumons d'élevage destinés à des marchés de luxe.
00:49 Et ces certifications génèrent beaucoup d'argent.
00:51 En 2022, la grande distribution a reversé plus de 30 millions d'euros de redevances
00:55 pour utiliser le logo MSC pour une organisation censée être à but non lucratif.