Après l'agression de Samara mardi à Montpellier, hier c'est un garçon de 15 ans qui a été lynché à la sortie de son collège de Viry-Châtillon, dans l'Essonne, tabassé par plusieurs jeunes cagoulés. Il a été laissé pour mort à quelques mètres de l'établissement, et on donc appris en début d'après-midi le décès de cet adolescent à l'hôpital Necker. Pour parler de ce drame, RTL reçoit Frédérique Camilleri, préfète de l'Essonne.
Regardez L'invité de RTL Soir avec Isabelle Choquet du 05 avril 2024
Regardez L'invité de RTL Soir avec Isabelle Choquet du 05 avril 2024
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 RTL bonsoir, Vincent Parizeau, Isabelle Choquet.
00:04 Et on accueille donc maintenant la première invitée d'RTL bonsoir.
00:08 Après l'agression de Samara mardi à Montpellier, hier c'est un garçon de 15 ans qui a été lynché à la sortie de son collège à Viry-Châtillon dans l'Essone, tabassé par plusieurs jeunes cagoulés.
00:17 Il a été laissé pour mort à quelques mètres de l'établissement et on a donc appris en début d'après-midi le décès de cet adolescent à l'hôpital Necker.
00:25 Et nous sommes donc avec la préfète de l'Essone, bonsoir Frédérique Camilleri.
00:30 Bonsoir.
00:31 Merci d'être dans RTL bonsoir.
00:33 Après l'annonce du décès de ce jeune garçon, vous étiez sur place dans ce collège avec la ministre de l'éducation Nicole Belloubet.
00:42 Quel est le message qui a été envoyé par l'État et par la ministre aux enseignants et aux élèves ?
00:49 La ministre de l'éducation nationale a souhaité se rendre sur place très vite pour pouvoir témoigner de son soutien à la communauté enseignante et aux camarades de classe dont certains étaient présents au cours de cette rencontre très informelle, très émouvante.
01:05 Ils ont exprimé leurs émotions, ils ont exprimé leurs souvenirs de cet élève et donc ça a été un moment extrêmement fort et la ministre a souhaité le partager avec eux.
01:16 Vous avez vu des enfants marqués ?
01:19 Ils sont évidemment très choqués, très marqués.
01:22 C'est toute une communauté éducative, des élèves, des enseignants, des AESH, des agents du département qui sont tous très touchés par ce décès tragique dans un collège qui a connu par ailleurs d'autres difficultés,
01:39 qui a connu des drames qui sont d'une toute autre nature ces derniers mois et qui est tenue par une communauté enseignante extrêmement soudée qui a fait face à toutes ces difficultés et qui est encore aux côtés de ses élèves dans ces heures très difficiles.
01:54 Ils vont être entourés, encadrés, aidés ? Un dispositif va être mis en place de soutien psychologique ?
02:04 Évidemment, le soutien psychologique et l'accompagnement est en place depuis ce matin.
02:09 Nous avons également renforcé la sécurité aux abords de cet établissement et dans le quartier.
02:15 Même si les mobiles de cette agression ne sont pas connues, nous essayons de prévenir tout phénomène de rixes entre quartiers et donc nous avons renforcé la sécurité.
02:25 Il y aura un suivi psychologique dans la durée et puis nous sommes aussi aux côtés de la famille et notamment de la mère de ce collégien qui est très entourée par ses collègues de travail et par ses proches et la communauté éducative.
02:42 Donc nous lui témoignons de notre soutien et nous mettons en place aussi un certain nombre de soutien matériel dans cette épreuve qu'elle traverse.
02:51 Bien sûr, l'enquête n'en est qu'à ses débuts mais est-ce qu'on a ne serait-ce qu'une piste, un indice pour savoir pourquoi cet adolescent a été agressé ? Est-ce qu'il avait eu des problèmes auparavant ?
03:00 C'est la question que tout le monde se pose et comme j'ai pu le dire aux enseignants et aux élèves que j'ai pu croiser également,
03:07 les enquêteurs se font un devoir de trouver les auteurs le plus rapidement possible et pour cela il faut aussi comprendre le mobile de cette agression.
03:16 Il y a différentes pistes puisque les enquêteurs ont déjà procédé à des auditions et donc toutes ces pistes sont explorées mais il est vraiment prématuré
03:26 pour comprendre ce qui s'est réellement passé et le mobile de cette agression. Mais je peux vous dire que tous les enquêteurs en font une affaire personnelle
03:35 de trouver les auteurs le plus rapidement possible sous l'autorité du procureur.
03:38 Et des auditions, vous nous dites, ont déjà eu lieu ?
03:41 Évidemment qu'il y a un travail d'enquête qui a commencé dès hier soir et donc les enquêteurs, comme c'est le cas dans ce type d'affaires,
03:48 vont essayer d'auditionner tous les témoins, toute personne qui peut avoir des éléments utiles à l'enquête.
03:53 C'est un travail de police judiciaire classique qui est mené sous l'autorité du procureur. Je ne vous annonce rien d'exceptionnel.
04:01 Mais il n'y avait pas eu de signes avant-coureurs ?
04:04 Il n'y avait pas de signes avant-coureurs de phénomène de Ricks. Il n'y avait pas eu de difficultés particulières connues dans ce collège.
04:12 Récemment en tout cas, il n'y avait pas de signalement particulier concernant ce collégien.
04:18 Donc c'est évidemment un choc d'autant plus fort qu'il est totalement inattendu.
04:23 Est-ce qu'on peut parler d'un quartier difficile ? Vous avez évoqué tout à l'heure qu'il y avait eu des problèmes précédemment dans ce collège.
04:34 C'est un collège qui a subi des drames. Il y a eu des décès pour des causes naturelles mais de personnes emblématiques, d'élèves aussi pour des raisons médicales.
04:44 C'est un collège qui est très affecté par une sorte de série de difficultés. Mais encore une fois, avec une principale qui tient ce collège avec beaucoup de force.
04:55 Et une communauté très soudée malgré ces drames. C'est un quartier qui a ses difficultés, ses défis.
05:02 Mais c'est un collège dans lequel il n'y avait pas eu de phénomène récent, en tout cas de violence ou de difficultés.
05:09 C'est une ambiance de travail, de réflexion et d'éducation qui est tout à fait propice pour les élèves.
05:17 Je vois qu'il y a effectivement une communauté extrêmement soudée ici autour de ce collège.
05:23 Il y a un esprit de famille, c'est le mot qui a été utilisé tout à l'heure.
05:27 Ils sont extrêmement soudés et ils ont envie de se serrer les uns contre les autres et d'accompagner la famille dans le drame qu'elle traverse.
05:37 Emmanuel Macron a parlé tout à l'heure de la violence désinhibée chez nos adolescents.
05:43 Le maire de Viery-Châtillon affirme qu'on a voulu massacrer ce jeune garçon.
05:48 La porte-parole du gouvernement parle d'un crime barbare à Viery-Châtillon.
05:53 Est-ce que vous partagez cette vision de ce drame, ces propos ?
05:58 Moi, je resterai dans mon rôle et factuel. Ce jeune collégien a subi une agression extrêmement violente, à coups de pied et de poing, qui a abouti à son décès.
06:12 Ça a été évidemment d'une rare violence. Et ce phénomène de violence, nous l'observons dans d'autres pans de la société, dans d'autres types d'établissements.
06:23 Donc, en tant que préfète, évidemment, je suis confrontée à cela trop régulièrement.
06:28 Et donc, je ne peux que partager le constat d'une agression extrêmement violente.
06:33 Et c'est d'autant plus indispensable de trouver les auteurs rapidement pour qu'ils répondent de leurs actes devant la justice et que nous apportions des réponses à tous ceux qui les attendent.
06:42 Mais cette violence, comment vous l'expliquez et comment on peut l'empêcher, surtout ?
06:47 Il faut d'abord comprendre l'immobile de cette violence, je crois.
06:51 Ce que je peux vous dire, c'est qu'en Essonne, sur le phénomène des RICS, il y a des dispositifs de prévention qui sont très aboutis, avec un échange d'informations,
07:01 des signaux d'alerte qui remontent et qui sont partagés très largement pour qu'on puisse intervenir préventivement et empêcher des RICS.
07:09 Il y a également un travail de connaissance des uns des autres à travers différentes initiatives associatives ou portées par les collectivités.
07:18 Et de manière générale, c'est tout le travail de prévention primaire spécialisée qui est fait au quotidien auprès des jeunes qui permet d'éviter qu'ils ne basculent dans la violence.
07:28 C'est un travail de longue haleine et qui nécessite beaucoup de constance pour obtenir des résultats dans la durée.
07:37 Malheureusement, cela n'a pas suffi dans ce cas-là.
07:41 Et encore une fois, nous cherchons à comprendre les mobiles de cette agression pour pouvoir aussi, non seulement orienter l'enquête, mais peut-être réfléchir ensuite à la façon dont on peut mieux prévenir ce type de drame.
07:52 Enquête qui est donc désormais ouverte pour assassinat, ça veut dire que les éventuels coupables qui pourraient être condamnés sont passibles de la réclusion criminelle à perpétuité ?
08:05 C'est la qualification qu'a retenue le procureur de la République, donc c'est sous son autorité que cela s'est fait.
08:11 Mais oui, c'est une qualification criminelle et qui emporte toutes les conséquences en termes de quantum de la peine, évidemment.
08:18 Merci beaucoup d'être intervenu sur RTL ce soir dans RTL Bonsoir.
08:23 Frédéric Camilleri, donc préfète de l'Estone, merci encore.
08:29 Et à 18h28, on va marquer une courte pause dans un instant, ce sera RTL Inside, c'est-à-dire à l'intérieur, mais à l'intérieur de quoi ?
08:37 Eh bien ce soir à l'intérieur d'un train, le nouveau Wego, train classique entre Paris et Rennes, pas cher, mais alors vraiment pas rapide.
08:44 Oui, mais pas cher.
08:45 Mais pas cher, mais pas rapide.
08:46 Mais pas rapide, mais pas cher. A tout de suite.
08:48 RTL Bonsoir. Jusqu'à 20h.