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Karine Leroy avait 19 ans quand elle a été assassinée dans une forêt en Seine-et-Marne en 1994. Elle fait partie des potentielles victimes du "Grêlé" - c'est le suspect principal - ce tueur en série qui a mis fin à ses jours il y a trois ans alors qu'il allait être identifié. Annick Cagnet, la maman de Karine, et Marine Leroy, sa sœur, sont les invitées de RTL alors que la France a découvert - stupéfaite - que "Le grêlé" avait participé il y a quelques années, comme si de rien n'était, à une émission de télé, "Tout le monde veut prendre sa place".
Regardez L'invité de RTL Soir du 14 mars 2024 avec Julien Sellier.

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Transcription
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 RTL bonsoir, Isabelle Choquet et Cyprien Signy.
00:08 Allez RTL bonsoir et nous accueillons maintenant nos premiers invités ce soir.
00:12 La maman et la sœur de Karine Leroy.
00:15 Karine Leroy avait 19 ans quand elle a été assassinée dans une forêt en Seine-et-Marne.
00:20 C'était en 1994. Karine fait partie des potentielles victimes du Grêlé.
00:25 C'est le suspect principal, ce tueur en série qui a mis fin à ses jours il y a 3 ans alors qu'il allait être identifié.
00:31 Bonsoir Annick Cagné.
00:33 Bonsoir.
00:34 Vous êtes la maman de Karine. Bonsoir Marine Leroy.
00:37 Bonsoir.
00:38 Vous êtes la sœur de Karine. C'est la première fois d'ailleurs que vous vous exprimez ce soir.
00:41 Merci. Avant toute chose, je voudrais savoir comment vous avez réagi ces dernières heures
00:45 parce que la France entière a découvert, stupéfaite, que le Grêlé avait pu participer il y a quelques années
00:51 à une émission de télé comme si de rien n'était. Tout le monde veut prendre sa place.
00:55 Vous avez j'imagine découvert, comme tout le monde, son visage, sa voix.
01:00 C'est un moment qui a été particulier, déstabilisant ?
01:04 Effectivement, c'était très déstabilisant pour nous puisqu'on a l'impression qu'on est proche peut-être de la vérité,
01:14 d'une vérité en tous les cas, que ce soit le Grêlé ou une autre personne,
01:17 mais qu'on est toujours encore à tâton sur les différentes choses, les éléments qui nous concernent.
01:24 Et là, de se dire qu'on a quand même un visage, même si cette personne est décédée aujourd'hui, c'est difficile.
01:30 Maintenant on arrive à personnaliser, humanifier une personne qui a enlevé la vie, en tout cas d'un être cher, de notre famille.
01:40 Parce que même s'il y a de super enquêteurs, surtout il faut noter qu'aujourd'hui, la chance qu'on a,
01:46 c'est qu'on a notre dossier qui est monté au tribunal de Nanterre.
01:50 Faux-faux le cas.
01:51 Voilà, donc on a une très très grande chance maintenant de pouvoir avancer, mais c'est difficile pour la suite.
02:00 Difficile pour la suite de se dire si c'est le Grêlé, c'est quelqu'un qui est mort aujourd'hui, qui a fait son choix,
02:06 qui a été lâche et qui est parti, et qui va nous laisser je pense avec beaucoup beaucoup de questions.
02:11 Alors venons-en à cette enquête, on l'a dit, le Grêlé est le suspect principal dans le meurtre de votre fille et soeur Karine.
02:19 Cette enquête, vous l'avez dit, a été reprise par le pôle Colcais.
02:22 Est-ce qu'il y a des avancées aujourd'hui qui ont renforcé ces derniers mois la suspicion autour de François Verof, dit le Grêlé ?
02:29 Il faut savoir que notre dossier concernant Karine a été monté à ce pôle, mais il n'est pas en lien direct avec le dossier du Grêlé.
02:37 Donc il y a quelques éléments qui nous permettent de se dire que, mais il n'est pas encore intégré.
02:43 Parmi ces éléments, les enquêteurs se sont rendus compte qu'il y avait dans l'ordinateur du Grêlé des consultations d'articles sur la mort de Karine.
02:52 Ça pour vous c'est un élément à charge supplémentaire en tout cas qui questionne ?
02:57 Il paraît qu'il avait cette habitude-là de garder, pas un lien, mais de faire en tout cas des recherches sur les meurtres qu'il a pu faire.
03:05 Et moi surtout ce qui m'a marqué c'est la proximité géographique. Vraiment, là, qui m'a mis un coup très très très fort.
03:12 Son domicile à une vingtaine de minutes de l'endroit où votre sœur a été retrouvée.
03:16 Tout à fait, voilà, que ce soit dans le 77, dans un petit village pas loin de chez nous.
03:20 C'est la première fois que vous vous exprimez toutes les deux depuis la mort du Grêlé en 2021, quand vous avez découvert son identité.
03:27 Ancien gendarme, ancien policier, et c'est d'ailleurs ce qui est très troublant dans la vidéo que la France entière a découvert de cette émission de télé il y a quelques heures.
03:37 Il parle extrêmement librement, avec énormément d'aplomb de son métier, de force de l'ordre. Vous avez été stupéfaites ?
03:45 C'est même pas stupéfait, c'est... Je sais même pas comment l'exprimer, dans le sens que... Comment on peut vivre avec un tel bagage, quoi, en fait ? C'est terrible.
03:54 Je me suis dit, il a vraiment vécu sa vie jusqu'au bout comme il l'entendait, quoi.
03:59 Et après il a été lâche parce qu'on était plus que près du pute, on savait que c'était lui.
04:04 Et lui, il semblait bien entouré, sûr de lui, quelqu'un de très sérieux, la protection, voilà, je crois que c'était la police nationale, ou en tout cas il était dans les ordres.
04:15 Donc oui, c'était très perturbant de se dire qu'une personne qui semblait une personne lambda aussi a pu faire tant d'actes, en fait.
04:26 Que ça soit à Karine, que ça soit confirmé ou pas, ou même pour les autres, en fait.
04:29 Je peux plus le voir, en fait. On va dire, je peux plus le voir.
04:32 Franchement, ce genre de choses, je le regarde une fois et après je peux plus le voir.
04:36 Même si on n'a pas encore la vérité, je peux plus le voir.
04:40 Est-ce que vous, vous avez encore la certitude que c'est le meurtrier ou il y a d'autres pistes ?
04:46 On n'a pas de certitude. On attend que le travail se fasse. Il est dans de bonnes mains, on a cette chance-là.
04:51 Et puisque c'est l'incertitude totale entre un coupable possible mais disparu et pas de réponse du tout, qu'est-ce qui est le pire pour vous ?
05:01 Ça serait qu'il ne réponde pas de ses actes, voilà, si c'est bien le grêlé, dans le sens qu'il s'est donné la mort.
05:09 Mais comme je vous ai dit, je ne sais pas si vraiment on veut savoir la vérité, mais on aurait voulu connaître un peu ce qui s'est passé.
05:17 Même si on sait que ça va faire mal. En tout cas, moi, personnellement, maman, je ne sais pas si tu veux un peu prendre la parole là-dessus sur ce que tu as besoin.
05:23 Mais besoin de savoir quand même ce qui s'est passé. Même si je pense que ça va être terrible.
05:29 Parce que plus les années passent aussi, il faut savoir que c'était en 94, on n'avait pas les mêmes... c'était pas assez pointu à des années, etc.
05:35 Et c'est en avançant dans le dossier qu'on sait des choses, des choses qui font mal. Des choses qui font mal mais qu'on ne savait pas il y a encore 10 ans.
05:41 Est-ce que vous avez la crainte que le dossier du grêlé, un jour, soit refermé sans qu'on puisse, par exemple, connaître la vérité sur la disparition de Karine ?
05:52 Il y a eu tellement de rebondissements depuis presque 30 ans. On a des personnes acharnées que même ma maman, elle n'a pas lâché.
06:01 Bon là, elle a un peu vie, donc j'ai repris un peu le volet.
06:06 J'ai fait toutes les démarches, dès le début, partout. J'ai même fait la télévision, j'ai appelé tout le monde, les avocats, j'ai tapé à toutes les portes.
06:15 Vous l'avez dit, vous avez entamé toutes les démarches depuis 1994, Annick.
06:19 Oui.
06:20 Vous avez fait des recherches vous-même.
06:21 Oui, toute seule.
06:22 Vous vous êtes fixé cet objectif, trouver le coupable, vous le devez à Karine.
06:26 Oui, c'est sûr. Pour moi, il faut le savoir. Je ne le lâcherai pas. J'attends qu'il me permette de rester avec vous, avec vous tous.
06:39 Karine, elle vous accompagne toujours. Il paraît que vous avez toujours une photo d'elle sur vous.
06:42 Vous voulez voir ? Elle est dans mon sac.
06:44 Avant de partir, dans la photo, dans la maison, j'ai dit "écoute ma peau, on va pour toi". J'ai fait un bisou et puis on va tout à l'heure.
06:51 Oui, je lui parle.
06:53 Tous les jours, vous lui parlez ?
06:54 Oui, ça c'est sûr, il le faut de toute manière. Je ne vais pas la lâcher. C'est ma fille.
07:00 Marine, vous Karine, c'était votre grande sœur. Depuis sa disparition, est-ce que les pourdules se sont arrêtées dans la vie de votre famille ?
07:08 Oui, c'est un drame. Les adultes qu'on est aujourd'hui, c'est notre enfance qui font ce qu'on est aujourd'hui.
07:15 On a vécu avec ce drame perpétuel jusqu'à aujourd'hui. Je pense qu'on a une adolescence différente.
07:22 Même si maman a fait l'effort de nous laisser cette liberté, on a peur des autres. On ne traîne pas à t'harceler.
07:28 On ne se permet pas certaines bêtises que tout le monde ferait parce qu'on a peur des autres. On sait qu'il y a des méchants dehors.
07:36 Aujourd'hui, je suis maman. J'ai deux filles. Je ne sais pas si j'aurai le courage de ma mère de les laisser faire leur vie comme elle a pu le faire.
07:46 La maturité a fait qu'on est un peu plus affecté. J'ai un petit frère. On a aussi un petit frère de 30 ans qui s'en remet pas, il faut le dire.
07:56 C'est un drame qui fait qu'on vivra toujours avec. Mais ça fait aussi notre force.
08:02 On vous sent extrêmement très proches toutes les deux. J'imagine que c'est la même chose avec le reste de la famille. On vous sent extrêmement soudés.
08:09 Oui, tout à fait. Effectivement, oui.
08:11 Et il y a une plaque maintenant à l'endroit où Karine est décédée. C'était ce que vous vouliez, vous, la famille. C'était très important pour vous.
08:19 Oui. Et pour les anniversaires, on a force. Quand j'ai un coup de calcaire, si je peux prendre même le bus pour aller mettre des fleurs, j'y vais.
08:27 Merci, Annick Kenyé. Merci, Marine Leroy d'avoir été ce soir nos invitées dans RTL.
08:31 Bonsoir à vous, la maman et la sœur de Karine Leroy, disparue en 1994 et donc victime potentielle du grêlé. Merci à toutes les deux.
08:39 Merci à vous.
08:41 RTL, bonsoir.
08:44 Allez, votre émission va se poursuivre dans un instant. On va passer à autre chose puisqu'il y a RTL Inside qui arrive.
08:52 RTL au Zoo de Vincennes où une Madame rhinocéros vient d'arriver, une première depuis 10 ans et vous allez l'entendre, la reproduction des rhinos, c'est fascinant.
09:00 Et puis la visoconférence d'Alex Vizorek également est en gestation. Le programme du soir, cher Alex, vous l'attendiez, la vie de Gérard Larcher sur Aya Nakamura et il l'a donnée.
09:10 Et il est coquin, lui.
09:11 On l'attendait. A tout de suite.
09:13 Echtier le bon.
09:15 Merci à tous !

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