La bande de "Julie jusqu'à minuit" réagit à l'arrêté anti-mendicité expérimenté par la ville cet été
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00:00 On va parler de la décision de la ville d'Amiens qui prend un arrêté anti-mandicité dans son centre-ville,
00:05 un arrêté à titre expérimental de mai à août prochain dans plusieurs rues du centre-ville.
00:10 Les policiers pourront verbaliser les SDF ou leur demander de partir en cas de comportement agressif.
00:16 Elle explique que c'est parce que parfois ça a un impact négatif sur l'activité commerçante.
00:24 Alors c'est compliqué, le sujet est délicat. C'est quoi un SDF déjà ? C'est quelqu'un qui n'a pas de domicile en principe,
00:31 mais c'est pas non plus un sous-citoyen, c'est un citoyen comme un autre.
00:34 Et en réalité la difficulté qu'il y a c'est lorsque des personnes qui n'ont pas de domicile vont élire domicile sur la voie publique,
00:42 ils ont le droit d'ailleurs, c'est pas interdit, et puis vont rester sur cette voie publique.
00:47 Tant qu'il n'y a pas d'atteinte à la sécurité, je dirais que ça pose pas de problème.
00:51 Deuxièmement, on est tous conscients que c'est très difficile d'être SDF et que la plupart des SDF, c'est pas un choix.
00:57 Il y a ceux qui vivent aussi dans les abris qui sont spécialement réservés, puis il y en a qui ne veulent pas parce qu'ils ne supportent pas.
01:04 Non, il y a un autre problème aussi, et il ne faut pas faire preuve d'angélisme en la matière,
01:09 c'est quand les SDF commencent à... alors c'est pas un arrêté en immendicité, il me semble pas que ce soit ça.
01:16 Le vagabondage n'existe en plus depuis 90 en France.
01:19 Mais c'est quand vous avez des soins domiciles fixes qu'effectivement, comment...
01:22 Comme ça que c'est présenté en tout cas.
01:23 Alors, ça n'existe plus le délit de vagabondage en France depuis plus de 30 ans.
01:29 Par contre, ce qui est vrai, c'est que le maire peut, il a le droit, sur un certain temps, sur une certaine zone géographique,
01:35 pour des questions de sécurité publique et de paix publique, parce qu'il y a un autre droit, qui est le droit à la sécurité.
01:40 Le droit aussi des commerçants de pouvoir travailler en toute sécurité, des gens de pouvoir sortir en toute sécurité.
01:45 Et ce qui n'est pas acceptable, c'est quand il y a une mendicité, par exemple, agressive.
01:50 Alors, je suis désolé, moi je suis provincial, quand je viens dans votre charmante ville de Paris,
01:54 dès que j'arrive à la gare, je ne sais pas, je ne viens pas souvent en costume, en général je passe assis inaperçu,
01:59 alors même en étant chichement habillé, on vous saute dessus, vous n'avez pas une cigarette dès que vous sortez une cigarette,
02:05 vous êtes à la terrasse d'une brasserie, on vient tout de suite vous voir, de l'argent, etc.
02:10 Des fois, ce n'est pas très sympa, des fois c'est demandé sur un ton qui n'est pas très agréable, ça peut nuire au commerce.
02:15 Et dès que ça devient agressif, là, le maire peut dire "moi j'arrête, je fais intervenir la force publique parce que je préserve la sécurité".
02:24 Est-ce que le risque, c'est qu'on ne fasse plus la distinction entre l'agressivité et la non-agressivité ?
02:29 C'est très délicat, parce qu'une fois de plus, c'est subjectif, on laisse aux forces de l'ordre, et là ça va être la police municipale,
02:35 le choix de déterminer si quelqu'un est agressif ou pas agressif. Ce qui peut être agressif pour moi, peut ne pas l'être pour vous.
02:42 Ça c'est très subjectif, mais après il faut faire aussi confiance dans nos forces de l'ordre, les maires ne sont pas non plus des énervés
02:50 qui veulent mettre à la porte les SDF, ce n'est pas la question, on a eu le même problème à Besançon, c'est très délicat,
02:56 il faut arriver à trouver un juste équilibre, mais on ne peut pas ne pas affronter le problème,
03:03 parce que des centres villes qui souffrent, on en a, des commerces, quand vous avez une bande de SDF qui sont agressifs,
03:09 moi j'ai déjà vu le cas, qui se mettent avec des chiens et les gens n'osent plus rentrer dans le commerce, c'est catastrophique aussi,
03:14 le commerçant a le droit de travailler, il a le droit à la paix publique, à la sécurité publique, ce n'est pas acceptable,
03:19 quelqu'un qui veut rentrer dans un commerce a le droit de pouvoir y rentrer, on déplace les gens.
03:23 Tu l'as dit très justement Randall, tu es d'ailleurs rentré comme ça dans le sujet, en disant que le problème des centres domicilifiques
03:29 c'est avant tout un problème pour eux-mêmes, c'est-à-dire qu'aujourd'hui la société, je ne sais pas s'il y en a de plus en plus des SDF,
03:36 en tout cas ils sont de plus en plus visibles, moi je vois du haut de ma courte vie, je vois qu'entre le moment où j'étais enfant,
03:44 j'étais parisien et le moment où je suis aujourd'hui, j'ai 35 ans et je suis toujours parisien, je les vois beaucoup plus dans l'espace public,
03:52 c'est un problème d'abord pour eux, parce que ce sont des exclus de notre société, etc.
03:57 Et là je vois la réaction de notre société au lieu que d'essayer de trouver des réponses politiques aux problèmes auxquels ils sont confrontés,
04:06 c'est avant tout des problèmes sociaux, parfois des problèmes psychologiques, voire psychiatriques, et d'essayer de les inclure dans notre société.
04:15 Qu'est-ce qu'on fait ? On met des pics devant les monoprix et devant les supermarchés et devant les commerces,
04:21 là on prend cette arrêtée anti-mandicité, c'est-à-dire qu'en gros le vivre ensemble et la sécurité, pour reprendre le mot de Randall et sûrement aussi le mot de la maire,
04:32 on veut la faire passer par la contrainte, et en l'occurrence par la contrainte physique ou l'amende.
04:39 Et moi, je répète ce que je disais tout à l'heure sur la laicité, je pense que la force de la loi, c'est précisément,
04:46 et la force d'ailleurs de notre capacité à vivre en paix tous ensemble sur un territoire, elle doit passer précisément en dehors de la contrainte physique,
04:55 il doit y avoir des modalités de résolution des conflits comme des problèmes qui ne passent pas ni par l'amende, ni par la sanction, ni par la violence,
05:05 ça, ça doit être vraiment en tout dernier recours.
05:07 Je crois que c'est en tout dernier recours d'ailleurs qu'on fait ça, parce que c'est pas de gaieté de cœur qu'un maire fait ça.
05:11 Oui mais on voit que là, aujourd'hui dans les villes, l'extrême pauvreté, parce que ce sont des symptômes de l'extrême pauvreté.
05:17 Quand j'avais ton âge, et quand j'avais même 15 ans, j'étais SDF, il y en avait beaucoup.
05:21 Exactement, il y avait des bidonvilles, on a désengorgé, il n'y a plus de bidonvilles aujourd'hui autour de Paris.
05:25 Dans ces premières émissions où il y avait une spéciale sur les SDF, c'était effrayant ce qu'on voyait dans le métro, ce qu'on voyait un peu partout,
05:31 ça ne s'est pas arrangé, le maire règle des problèmes qui relèvent de l'État.
05:36 Et de notre vivre ensemble, et de la collectivité en fait, c'est la vidacité qui doit être questionnée.