La bande de "Julie jusqu'à minuit" réagit aux propos de la porte-parole du gouvernement, démentis par son entourage
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00:00 -Vous vouliez nous parler de ce qu'on pourrait appeler
00:02 une bourde de la part de la porte-parole du gouvernement,
00:05 Prisca Teveneau, qui s'exprimait à l'issue du Conseil des ministres.
00:08 Elle évoque aujourd'hui une tentative de passage à l'acte terroriste
00:11 déjouée pendant le week-end de Pâques. On l'écoute.
00:14 -Nous avons pu mettre un arrêt
00:19 à une tentative de passage à l'acte.
00:22 Car oui, il y a des tentatives de passage à l'acte.
00:25 Et grâce à la mobilisation de ces hommes et de ces femmes
00:28 au quotidien, nous pouvons éviter des drames.
00:31 Ce passage à l'acte a été évité le week-end dernier.
00:34 -Sauf que, très vite, son entourage dément.
00:37 Aucun attentat n'a été déjoué ce week-end.
00:39 Voilà ce qu'ils expliquent.
00:40 Lors de son point presse, la porte-parole du gouvernement
00:43 faisait référence aux propos du ministère de l'Intérieur
00:46 de ce week-end, qui a annoncé l'arrestation d'un individu
00:48 début mars, qui voulait s'en prendre à des lieux de culte.
00:52 Ce qui a donc mené, toujours lors de ce même point presse
00:55 après le Conseil des ministres, un rétropédalage
00:58 de la part de Prisca Téveneau. On l'écoute à nouveau.
01:00 -Désolée si j'ai pas été plus claire,
01:02 mais merci de proposer cette question
01:03 et de reformuler exactement en ces sens
01:05 l'information qui a été confirmée.
01:07 -Donc il n'y a pas eu d'attentat...
01:09 -Précisément, non. Ca a été rappelé ce week-end
01:12 qu'il y en a eu un déjoué au début du mois de mars.
01:17 Parce que là, nous sommes au mois d'avril.
01:18 Donc comme ça, vous n'avez pas une autre...
01:20 Mais merci de le repréciser, parce que j'ai sûrement
01:22 pas été claire et je m'en suis rendue compte
01:24 en entendant vos différentes questions.
01:26 Donc merci à vous.
01:27 -Bon, Aziliz, une petite bourde, ça arrive ?
01:30 -Là, c'est une grosse bourde, mais elle rétropédale.
01:32 Donc on ne peut que croire en sa bonne foi,
01:34 et ce serait trop grave si ce n'était pas le cas.
01:36 Donc croyons en sa bonne foi.
01:39 Moi, je préfère y croire,
01:41 mais c'est vrai que ça ne pouvait pas plus mal tomber
01:42 comme bourde dans un contexte d'angoisse généralisée,
01:45 liée évidemment à la hausse des menaces terroristes,
01:48 dans un contexte d'organisation des Jeux olympiques,
01:51 où tout le monde a peur, où on en parle quand on vit à Paris.
01:54 Donc c'est quand même quelque chose de très prégnant.
01:56 Donc là, on appuie sur les angoisses des gens,
01:58 et ça n'a pas manqué de faire réagir.
02:00 Tout de suite, les théories du complot se sont emballées
02:03 sur les réseaux sociaux,
02:05 "qu'est-ce qu'elle voulait dire par là ?" etc.
02:07 L'opinion publique s'est affolée
02:10 et a accusé le gouvernement de vouloir jouer là-dessus
02:14 pour montrer qu'il agit.
02:15 Et je trouve que ça dit profondément quelque chose
02:18 de la crise de la représentation qu'on vit,
02:20 dont le gouvernement et le président sont en partie responsables aussi,
02:23 parce qu'on connaît les petites phrases du président,
02:26 leur manière d'appuyer sur leurs techniques de communication.
02:29 Et aujourd'hui, quand ils font une bourde,
02:31 et même quand ils s'en excusent, on leur dit
02:33 "on ne vous croit pas parce que votre parole est de fait discréditée".
02:37 Et je pense que profondément, c'est ce que dit cette polémique,
02:39 et c'est ce qui doit nous interpeller.
02:41 - Vous êtes d'accord avec ça, Anna Cabana ?
02:42 C'est ce que ça dit, finalement ?
02:44 - Oui, parce que, je veux dire,
02:45 pour ce qui est de l'extrême maladresse
02:48 de la porte-parole du gouvernement,
02:49 il n'y a rien d'autre à dire.
02:51 - Ça arrive, elle s'excuse.
02:52 - Oui, voilà, elle s'excuse immédiatement,
02:54 mais au fond, on voit qu'elle est pleine de confusion.
02:56 En fait, c'est de la confusion pure et dure.
02:59 Mais en revanche, la crise de confiance,
03:02 l'extrême défiance qui est opposée à la parole politique aujourd'hui,
03:06 voit que, d'une maladresse, au fond,
03:09 on voudrait faire un acte de complot.
03:14 Et là, c'est intéressant, parce que c'est sans fin, si vous voulez.
03:17 C'est sans fin, c'est sans fond,
03:18 et c'est extrêmement dangereux pour la démocratie,
03:22 en ployant des grands mots, parce que c'est quand même de ça
03:25 qu'il est question, quand on voit les réactions.
03:28 Moi, ce qui m'a beaucoup plus inquiétée que la bourde,
03:33 c'est les réactions derrière.
03:35 C'est-à-dire que c'est là la défiance en barre.
03:38 - Mais en même temps, elle se serait peut-être pas trompée,
03:40 il y aurait quand même eu d'autres raisons.
03:41 Je veux dire, la défiance, elle est partout.
03:43 Les thèses complotistes, elle est sur n'importe quoi.
03:45 - Mais justement, ça se critalise.
03:47 Ça se critalise sur tout, et en fait...
03:50 - La porte-parole doit être au courant de tellement de choses.
03:52 - Et la parole politique, au fond, est suspectée, suspectée de tout.
03:56 - Je trouve qu'on peut reprocher à ce gouvernement
03:57 d'autres choses beaucoup plus importantes.
03:58 - Enfin, dis-moi rapidement là-dessus, Christophe.
04:00 - Soyez fiers d'être des amateurs, avait dit Emmanuel Macron à ses troupes.
04:04 Eh bien, la consigne est appliquée à l'être.
04:06 - Christophe, en même temps.
04:07 - Ne soyez pas méchant, Christophe Larrier.
04:10 - Vous voulez que je fasse bref ? Je fais bref.
04:12 - Il est moins tolérant et indulgent que vous, mesdames.