• il y a 9 mois
C'est l'un des dossiers les plus mystérieux des dernières années : trois personnes ont été placées en garde à vue dans l'affaire Lina, Lina, cette adolescente de 13 ans qui a disparu le 23 septembre dernier alors qu'elle venait de quitter sa maison à Plaine en Alsace.
Dans cette affaire, il y a eu une multitude de pistes. Alors, pourquoi ces trois personnes sont entendues ? Pour en parler, Jean-Alphonse Richard, la voix du crime sur RTL, et Yannick Olland, notre correspondant en Alsace qui suit ce fait divers depuis six mois.
Ecoutez Les personnalités incontournables au cœur de l'actualité répondent aux questions des journalistes de RTL. avec Julien Sellier du 26 mars 2024

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Transcription
00:00 RTL bonsoir, Julia Selye, Isabelle Choquet et Cyprien Signe.
00:05 Allez RTL bonsoir, on va accueillir maintenant nos invités face à l'événement.
00:09 Première garde à vue dans l'affaire Lina, c'est l'un des dossiers vraiment les plus mystérieux de ces dernières années.
00:15 Avec nous ce soir la voix de l'heure du crime chaque jour 14h30 sur RTL. Bonsoir Jean-Alphonse Richard.
00:20 Bonsoir Julien, bonsoir à tous.
00:21 Et notre correspondant en Alsace qui suit ce fait d'hiver depuis des mois, bonsoir Yannick Hollande.
00:26 Bonsoir.
00:27 On rappelle les faits, Lina a disparu le 23 septembre dernier, cette adolescente de 15 ans venait de quitter sa maison à Plaine en Alsace.
00:33 Elle marchait en direction d'une gare pour prendre le train et rejoindre son petit ami à Strasbourg.
00:38 Alors après 6 mois de mystère, 3 premières gardes à vue, donc depuis ce matin un couple convoqué, un homme interpellé.
00:44 Yannick, grâce à nos infos RTL, est-ce qu'on en sait un peu plus ce soir sur le profil de ces 3 personnes ?
00:49 Alors on sait effectivement qu'il s'agit de 2 hommes et de la compagne de l'un d'entre eux, donc des Alsaciens.
00:55 Un homme qui a été interpellé chez lui tôt ce matin, le couple lui a été convoqué par la gendarmerie aujourd'hui et placé ensuite en garde à vue.
01:04 On sait qu'ils habitent le secteur, on est sur un cercle vraiment local d'après des sources proches de l'enquête.
01:10 On sait aussi que d'autres auditions sont actuellement en cours en ce moment dans les locaux de la gendarmerie.
01:17 Donc il y a des auditions libres par ailleurs en plus de ces 3 gardes à vue qui sont effectivement vraiment les toutes premières dans cette affaire.
01:25 Il n'y en avait pas eu jusque là.
01:26 Pour rester sur les gardes à vue, est-ce qu'on sait pourquoi ces 3 personnes sont entendues ?
01:30 Alors on sait simplement que pour ces 3 personnes, il y a des incohérences dans leurs emplois du temps, le jour de la disparition de Lina.
01:39 Et les gendarmes veulent vraiment clarifier leur déclaration après des recoupements.
01:45 Les enquêteurs sont désormais à peu près certains que ces personnes n'ont pas pu dire la vérité ou se sont trompées.
01:52 Et donc il faut vraiment vérifier tout ça, tirer ces informations au clair.
01:56 A ce stade, on va le repréciser, il n'y a aucun indice qu'ils sont impliqués dans l'enlèvement de Lina.
02:02 Mais ces erreurs dans leur déclaration posent forcément question aux enquêteurs.
02:06 Jean-Alphonse Richard, c'est quoi la stratégie des gendarmes en ce moment ?
02:09 Ils cherchent à refermer des pistes ?
02:11 C'est exactement ça, c'est-à-dire c'est une stratégie d'encerclement.
02:15 Comme procèdent souvent les gendarmes, on avait vu ça dans l'affaire Jonathan Zaval,
02:19 on part de très loin et puis on resserre le filet sur cette vallée de la Bruche,
02:24 là où tout s'est passé avec, encore une fois, ces nouvelles gardes à vue.
02:28 Pourquoi aujourd'hui on est dans un jour critique et un instant critique au moment où nous parlons ?
02:32 C'est que, un, ce sont les toutes premières gardes à vue dans ce dossier, ça c'est pas du tout anodin,
02:36 c'est quelque chose même de très important, même s'il y a des auditions libres par ailleurs,
02:40 c'est-à-dire où les gens répondent librement aux questions, ils ne sont pas en interrogatoire pur.
02:44 Donc ça c'est un premier point.
02:46 Et puis il y a effectivement ce rapprochement, peu à peu, des portes ont été fermées.
02:50 Et aujourd'hui on continue à chercher à travers ces interrogatoires si des portes doivent être ouvertes ou fermées.
02:56 Et je rajoute à ça que j'ai eu un contact il y a quelques minutes,
03:00 qui m'a simplement dit qu'il tirait un bon fil.
03:04 Alors vous pouvez l'interpréter comme vous voulez, mais ça veut dire que c'est important ce qui se passe en ce moment,
03:10 et qu'ils ont l'impression...
03:12 Il y a quelque chose à éclaircir, il y a des incohérences à éclaircir.
03:14 Il y a des incohérences à éclaircir, mais encore une fois, les personnes qui sont en garde à vue,
03:18 ça fait des semaines qu'elles sont surveillées, qu'elles sont écoutées, qu'elles sont regardées de près,
03:24 et ça ne vient pas comme ça par hasard.
03:26 Donc effectivement, je ne sais pas si on brûle, mais en tout cas il se passe quelque chose.
03:30 - Mais alors par exemple Jean-Alphonse, dans cette affaire, il y a eu beaucoup de pistes,
03:33 mais l'INA avait déposé plainte pour viol en Réunion en 2020.
03:36 La procédure a été classée sans suite.
03:38 Finalement le mois dernier, le parquet Strasbourg a repris l'affaire, deux hommes étaient accusés.
03:42 Est-ce que cette piste-là, elle est encore ouverte ?
03:44 - Alors officiellement, elle n'est pas rapprochée au dossier l'INA, cette piste.
03:47 Elle a été rouverte le 5 février exactement par la procureure de Strasbourg.
03:51 Ces deux hommes, effectivement, ils sont toujours dans le champ d'enquête, comme on dit.
03:55 Les gendarmes, ils se sont beaucoup intéressés après à ces deux personnes.
03:59 Pour l'instant, voilà, il y a un regard qui est posé sur cette affaire,
04:04 comme il y a un regard qui est posé sur tout l'entourage de l'INA.
04:07 Et on sait que dans les auditions libres, il y a des jeunes gens qui connaissent très bien l'INA.
04:11 Et qui la connaissent et qui connaissent la famille.
04:15 Donc tout ça est en train d'être vérifié.
04:17 - Juste "audition libre", on explique, c'est en gros, les policiers vous appellent, vous demandent pour le viol.
04:20 - Voilà, vous êtes convoqué comme pour...
04:22 Vous avez vu un accident de la route, vous êtes convoqué en audition libre.
04:26 C'est tout simple, il n'y a pas de mesure coercitive, il n'y a pas de garde à vue à la clé.
04:30 - Vous parliez de l'entourage de l'INA.
04:32 L'autre piste dont on a beaucoup parlé depuis des mois, c'est le petit ami de l'INA, Thao,
04:36 qui d'ailleurs a été menacé, qui a été instauré sur les réseaux sociaux.
04:39 Son alibi semble tenir la route.
04:41 - Alors ça, il a été beaucoup vérifié, l'alibi de Thao.
04:43 Même le premier alibi qui a été vérifié, c'était le "premier suspect",
04:47 ou en tout cas le "témoin numéro 1".
04:49 Donc on a tout fait sur Thao, on sait qu'il est à Strasbourg,
04:53 lorsque l'INA disparaît.
04:55 Donc il a été mis de facto hors de cause.
04:58 Et aujourd'hui, il n'y a pas de suspicion ou de charge de l'IPES sur lui.
05:03 Ça ne veut pas dire que ces personnes-là sont sorties totalement du champ des investigations.
05:07 Attention !
05:08 - Et l'autre piste encore, Jean-Alphonse, c'est celle d'un prédateur sur cette route.
05:11 Les gendarmes ont fait un gros, gros travail sur le timing de la disparition.
05:15 On sait maintenant que l'INA a disparu dans une fourchette de 8 minutes.
05:19 - Et on le sait précisément parce qu'il y a le témoignage de l'ancien maire
05:22 qui a vu l'INA en voiture.
05:25 Alors les horaires sont très clairs.
05:27 Il a vu l'INA à 11h18.
05:31 Quand il est repassé sur la route à 11h23, elle n'était plus là.
05:35 Donc on voit que le timing est très court.
05:36 Et on sait que le téléphone de l'INA s'est coupé à 11h23.
05:40 Elle a disparu du paysage à ce moment-là.
05:42 Donc elle a dû monter dans une voiture de gré ou de force.
05:46 Et là, elle a disparu.
05:47 On le sait grâce à la téléphonie et à la vidéosurveillance.
05:50 - On se souvient aussi de ce témoignage.
05:52 C'était dans l'émission 66 minutes sur M6 il y a quelques semaines.
05:56 Une personne qui n'avait pas encore parlé aux gendarmes
05:59 dit "Mais moi j'ai vu l'INA, elle était dans une voiture bleue avec un conducteur.
06:03 On en est où de cette piste, Jean-Alphonse ?"
06:05 - Alors cette piste, elle a été creusée.
06:06 C'est la piste de Robert, Robbie, 72 ans.
06:10 Il est devant chez lui, il voit cette voiture passer.
06:12 Elle lui fait un petit coucou, l'INA.
06:13 Il croit la reconnaître.
06:15 Cette piste, elle a été creusée.
06:17 On a fait le tour de beaucoup de Renault Clio du secteur.
06:20 Des voitures sombres, on s'en souvient, avec ces perquisitions à la chaîne.
06:23 Ça n'a rien donné.
06:24 Et on s'interroge un petit peu sur la validité,
06:28 aujourd'hui il faut bien le dire, de ce témoignage spontané.
06:31 Encore une fois, probablement de bonne foi, mais on s'interroge.
06:34 - Est-ce qu'on sait, je vous pose la question à tous les deux, Yannick et Jean-Alphonse,
06:37 s'il y a encore des recherches sur le terrain,
06:38 six mois après cette affaire, si la région est encore de temps en temps régulièrement ratissée ?
06:42 - Oui, effectivement.
06:43 J'ai discuté d'ailleurs avec plusieurs témoins de l'affaire aujourd'hui,
06:47 qui me disaient que la semaine dernière, il y avait encore eu une fouille dans une maison
06:51 qui avait duré toute la journée par les gendarmes.
06:53 Hier, j'ai pu assister à la fouille d'un étang avec des plongeurs de la gendarmerie.
06:58 Ils sont revenus aujourd'hui, ce matin, à côté de cet étang,
07:01 pour fouiller un puits, là aussi sans résultat.
07:04 Donc, on voit qu'il y a encore des fouilles chez les particuliers, dans la nature,
07:09 pour essayer de trouver un indice ou une trace de Lina, quelque part.
07:13 - La maman de Lina dit qu'elle est tenue à l'écart des avancées de l'enquête.
07:17 Est-ce que c'est classique ou est-ce que ça vous étonne tous les deux ?
07:20 - Alors, moi, je peux répondre. C'est un grand classique.
07:22 C'est-à-dire que les juges d'instruction, ils n'ont pas l'habitude de donner comme ça,
07:25 spontanément, le dossier au parti civil.
07:27 Ils se méfient d'ailleurs un petit peu des partis civils, il faut bien le dire.
07:30 Ils leur en donnent par petits bouts.
07:32 Là, elle a accès au dossier, aujourd'hui, officiellement.
07:34 En tout cas, son avocat a accès au dossier, la maman de Lina.
07:37 Mais, effectivement, il y a toujours des suspicions.
07:39 Parce qu'on se dit, ses parents vont parler,
07:41 ils sont peut-être en contact de personnes qui ont fait du mal à Lina.
07:44 Donc, c'est très compliqué à gérer.
07:46 Et on comprend les deux, les juges d'instruction, qui travaillent de manière collégiale,
07:51 elles n'ont pas très envie que, effectivement, tout soit ébruté.
07:54 - Merci Jean-Alphonse Richard. Merci Yannick Collant.
07:56 En Alsace, vous étiez ce soir nos invités face à l'événement,
07:59 c'est toute première garde à vue dans la mystérieuse affaire Lina.
08:03 Merci à tous les deux. Vous ne bougez pas.
08:05 RTL, bonsoir. Continue. RTL Inside arrive.
08:08 - RTL a assisté à la vente aux enchères du gigantesque appart parisien de Karl Lagerfeld.
08:12 Le prix atteint plusieurs millions d'euros.
08:15 - C'est vous l'acheteur, l'acquéreur Jean-Alphonse ?
08:17 - Je ne peux pas le dire encore, mais je confirmerai par communiqué.
08:20 - Très bien. La visoconférence avec Alex Vizorek également est en gestation.
08:25 Quel est le programme ce soir, cher Alex ?
08:27 - C'est pas moi non plus, c'est trop grand pour moi.
08:29 Je n'ai pas de famille, ça ne sert à rien, je suis très bien dans mes 50 mètres carrés.
08:33 Qu'est-ce que j'allais vous dire ? Oui, Bruno Le Maire, le pauvre.
08:36 - Pas sa journée. - Pas sa journée, effectivement.
08:38 - A tout de suite.
08:40 RTL Bonsoir jusqu'à 20h

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