• il y a 8 mois
Cofondée par un médecin anesthésiste et un entrepreneur du domaine de la santé, la start-up i-SEP met au point une technologie de séparation des composants du sang, permettant de récupérer à la fois les globules rouges et les plaquettes lors d’interventions chirurgicales hémorragiques. Une innovation singulière mais qui répond à un réel enjeu de santé et qui contribue à de fortes économies pour le système de santé.

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Transcription
00:00 *Générique*
00:04 Alors pour parler de cette toute première mondiale dans le domaine de la transfusion sanguine,
00:08 j'ai demandé à Sylvain Picot de se connecter avec nous.
00:11 Bonjour Sylvain, j'espère que vous nous entendez bien.
00:13 - Très bien, bonjour.
00:15 - Parfait, vous êtes le co-fondateur d'iCEB qui est une medtech française qui est née à Nantes.
00:20 Et vous avez développé, breveté, une technologie qui est donc assez inédite,
00:24 puisque vous nous parliez d'une première mondiale, vous allez nous expliquer ça.
00:27 Dans la transfusion sanguine lors d'intervention chirurgicale,
00:30 vous lancez déjà, je voulais le préciser, iCEB avec le docteur Francis Gadra qui est médecin anesthésiste.
00:37 A partir d'un constat, des besoins ne sont pas satisfaits aujourd'hui en termes de gestion du capital sanguin dans les blocs opératoires.
00:45 Expliquez-nous ce qui ne fonctionne pas, ce qui ne marche pas.
00:49 - Exactement, en fait on se situe dans le contexte des chirurgies hémorragiques ou à risque hémorragique,
00:55 pour lesquelles en première intention on a le sang qui vient des donneurs,
00:59 donc le sang des banques de sang en France, le sang qui provient de l'établissement français du sang.
01:04 Mais en réalité, ce sang, on assiste à des pénuries de longue date et qui ont été exacerbées avec la crise Covid,
01:12 des pénuries d'une façon générale sur les produits sanguins,
01:15 qui ont été donc exacerbées, puisqu'ils sont des produits qui sont coûteux, qui sont rares,
01:20 et qui portent aussi des risques, qui sont généralement fléchés vers des patients non chirurgicaux.
01:24 Et donc pour les patients chirurgicaux, il y a la possibilité de récupérer le sang perdu pendant l'hémorragie,
01:30 pour pouvoir le traiter et collecter les cellules sanguines, sauver ces cellules sanguines perdues par le patient.
01:36 - C'est pour ça que vous parlez d'auto-transfusion.
01:38 - Exactement, on récupère le sang perdu par le patient pour pouvoir sauver ses propres cellules et les retransfuser.
01:45 Et donc jusqu'à présent il y avait des technos, des premières générations qui existaient,
01:50 qui permettaient de sauver seulement les globules rouges, mais toutes les autres cellules étaient perdues.
01:54 Donc dans un contexte d'hémorragie, les plaquettes sont particulièrement importantes pour faire l'hémostase.
01:59 Et donc voilà, on a développé une technologie qui permet de récupérer toutes les cellules sanguines par le patient
02:04 et qui répondent à ce besoin insatisfait jusqu'à présent.
02:07 - Mais alors ça nécessite un équipement spécifique au bloc opératoire ?
02:11 - Exactement, donc c'est une machine qui permet d'aspirer le sang au niveau de la plaie opératoire,
02:17 pendant la chirurgie, qui est manipulée généralement par les équipes d'anesthésie ou bien par les perfusionnistes.
02:23 Et une fois que le sang perdu, le sang épanché est aspiré, il est lavé pour enlever tous les contaminants
02:29 et puis concentré pour obtenir à la fin des globules rouges et des plaquettes
02:34 qui sont concentrés et que le médecin anesthésiste réanimateur peut réinfuser au patient.
02:40 - Mais ça peut s'adapter à n'importe quel bloc opératoire ?
02:43 Aujourd'hui votre technologie, on pourrait l'utiliser comme ça en quelques semaines ? La mise en place est simple ?
02:50 - Exactement, alors ça nécessite de former le personnel du bloc, le personnel de l'hôpital.
02:55 Mais effectivement, après une décision d'achat évidemment par l'hôpital, l'établissement hospitalier, la clinique,
03:03 et en prioritairement sur des blocs de chirurgie hémorragique ou à risque hémorragique,
03:08 donc on parle de chirurgie cardiaque par exemple, en deux à trois semaines,
03:14 une équipe peut être autonome avec cet équipement, avec cette machine installée au sein du bloc.
03:18 - Vous avez évoqué quand même la phase achat qui à mon avis est assez essentielle.
03:23 Est-ce que ça va alourdir les coûts des opérations chirurgicales ?
03:28 Est-ce que c'est quelque chose qui peut aujourd'hui rentrer dans le budget d'un hôpital à qui on demande déjà beaucoup d'investissement ?
03:35 - Tout à fait. Alors en fait, il y a vraiment deux bénéfices importants par rapport à cette technologie.
03:41 Le bénéfice pour le patient, puisque le patient va recouvrir ses propres cellules par rapport au fait de les perdre
03:47 ou d'avoir des produits qui viennent des banques de sang, donc qui sont des produits de donneurs et qui portent des risques.
03:53 Et puis pour l'établissement, il y a le bénéfice coût, c'est-à-dire que les produits des banques portent un coût.
04:00 Il y a des risques et des coûts associés à ces risques-là. Donc il y a un réel bénéfice médico-économique qui est vraiment important.
04:06 Donc en fait, on ne parle pas du tout de surcoût pour l'établissement, pour le système de santé.
04:10 Mais voilà, après, c'est plus un délai, un délai d'achat, un délai de démarche administrative, de procédure d'achat dans l'établissement hospitalier.
04:17 Et là, c'est clair qu'en France, on va dire que même s'il y a des choses qui sont faites pour les marchés innovants,
04:23 on a encore du progrès à faire et on est sur des cycles d'achat et des procédures administratives de plusieurs mois qui sont réellement lourds.
04:33 Et en particulier pour des start-up et des industries françaises qui se développent et qui essayent d'innover et de fabriquer en France.
04:40 Eh bien, on n'est pas encore à niveau pour pouvoir réellement être efficace dans ces démarches administratives.
04:47 Vous dites que ce n'est pas un surcoût, c'est-à-dire qu'au moment où on s'approprie votre technologie, ce n'est pas un surcoût par rapport à l'existant ?
04:54 Alors, je parle au niveau du bilan économique pour l'établissement.
04:57 Si on compare la situation avec les autres technos qui existent jusqu'à présent,
05:03 eh bien, on va permettre de réduire et de gagner sur les transfusions qui viennent des banques et sur les surcoûts associés.
05:10 Et donc, en termes de bilan économique, effectivement, on met bien en avant un bénéfice économique.
05:18 Merci beaucoup, Sylvain Picot. Et puis, on vous encourage à tenir sur la distance parce qu'effectivement, j'ai l'impression que c'est un long parcours, Sylvain Picot, fondateur de l'ICEP.
05:28 Allez, c'est l'heure de notre grande interview. On va découvrir Jeanne Lepeyer et son outil Bintream.

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