Manuel Bompard, député de Marseille et coordinateur national de La France insoumise, et Sébastien Chenu, vice-président de l'Assemblée nationale et député Rassemblement national du Nord, ont débattu ce dimanche soir dans "C'est pas tous les jours du dimanche" sur BFMTV.
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00:00 Réponse d'Emmanuel Bompard.
00:01 À nouveau dans ce débat, votre intervention montre à quel point,
00:04 M. Chenu, vous êtes un menteur et un hypocrite.
00:06 Ne m'insultez pas, moi je ne vous ai jamais insulté.
00:08 Mais je ne vous insulte pas, je vous caractérise.
00:10 Non, soyez correct.
00:12 Mais je suis très correct, vous avez menti tout à l'heure,
00:14 ça a été démontré, vous êtes un hypocrite,
00:16 et je vais en faire la démonstration à cet instant.
00:18 M. Chenu, d'abord, évacuons ce point-là, mais abordons-le quand même.
00:22 Vous venez de dire que vous étiez favorable
00:24 à une augmentation de salaire en gelant les cotisations patronales.
00:28 Ce qu'il faut que les gens qui nous écoutent comprennent,
00:30 c'est qu'en fait, vous ne proposez pas d'augmenter les salaires des travailleurs,
00:34 vous proposez de les arnaquer.
00:35 Puisque en quelque sorte, vous proposez de leur donner en salaire net
00:38 ce qu'ils vont perdre en salaire brut.
00:40 Attendez, s'il vous plaît, M. Chenu, Emmanuel Bompard termine,
00:42 et on essaye de rester sur l'immigration.
00:44 Ce sujet a été abordé, donc j'y réponds, et après je viens sur l'immigration.
00:48 Mais si M. Chenu me relance, je vais y rester.
00:50 Il est 18h53, ne parlez pas tous en même temps.
00:53 Je pense à ceux qui nous regardent.
00:54 On essaye d'aborder des sujets avec sérieux
00:57 et de ne pas parler en même temps.
00:58 Emmanuel Bompard, sur l'immigration.
00:59 Voilà la preuve que ce que vous proposez n'est pas sérieux du tout.
01:03 Il n'y a aucune PME qui peut augmenter le SMIC tel que vous le proposez.
01:06 M. Chenu, je crois qu'il faut vraiment que vous laissiez
01:08 au moins vos interlocuteurs terminer.
01:10 Expliquez-nous comment vous comptez régler le problème de l'immigration.
01:13 Non, mais je vais expliquer ce que j'ai envie d'expliquer
01:15 et certainement pas répondre à vos injonctions.
01:18 Donc, M. Chenu, je vous dis que vous proposez d'arnaquer les travailleurs français
01:21 puisque ce que vous proposez, soi-disant, de leur donner en salaire,
01:24 vous allez le prendre sur les cotisations
01:25 et que ces cotisations sont celles qui financent votre protection de la maladie,
01:27 vos retraites, etc.
01:29 Et vous ne dites pas comment vous allez le financer.
01:30 Maintenant, sur l'immigration, soyons très clairs.
01:33 M. Chenu, vous passez votre vie sur les plateaux de télévision à dire
01:39 "Avec nous, vous allez voir ce que vous allez voir,
01:41 il n'y aura plus d'immigration, etc."
01:43 Il y a quelqu'un d'autre qui faisait la même chose que vous,
01:45 elle s'appelait Mme Meloni en Italie,
01:47 elle a passé sa vie dans des débats télévisés...
01:50 La chef du gouvernement italienne.
01:51 Non, mais vous, M., qu'est-ce que vous avez envie de faire ?
01:53 Parce que dès qu'il y a un argument qui vous dérange,
01:55 vous vous cherchez à couper la parole des autres.
01:57 M. Chenu, depuis que Mme Meloni est arrivée au pouvoir en Italie,
02:00 vous avez immédiatement d'ailleurs salué sa victoire,
02:03 il y a eu deux fois plus d'arrivées sur le sol italien qu'avant son arrivée au pouvoir,
02:06 et ces derniers temps, ces derniers mois,
02:08 elle a annoncé qu'elle envisageait de faire venir d'ici à 2025
02:11 plus de 500 000 travailleurs étrangers pour immigrer...
02:15 450 000 titres de séjour pour les travailleurs émigrés en France.
02:19 Donc, ce que je dis, M. Chenu,
02:22 c'est que la vérité, c'est que vous dites des choses sur les plateaux de télévision,
02:26 mais ce que vous proposez...
02:27 Mais vous dites quoi, M. Bonpart, sur l'immigration ?
02:29 Moi, voilà ce que je dis.
02:30 D'abord, il faut arrêter d'entretenir le fantasme migratoire
02:35 que vous voulez essayer de propager dans notre pays.
02:37 90% des migrations dans le monde se font entre un pays et son pays, l'imitrof.
02:42 La France, l'Union européenne, accueille une toute petite partie,
02:45 et c'est donc son devoir de solidarité de le faire.
02:47 Deuxièmement, M. Chenu, en France, il n'y a pas une crise migratoire,
02:51 il y a une crise de l'accueil.
02:52 On a été capable d'accueillir au sein de l'Union européenne
02:55 plus de 4 millions de réfugiés ukrainiens, ça s'est très bien passé.
02:57 On a été capable d'accueillir en France plus de 100 000 réfugiés ukrainiens,
03:01 ça s'est très bien passé.
03:02 Pourquoi ça s'est très bien passé ?
03:03 Ça s'est très bien passé parce qu'on a fait en sorte que les enfants puissent aller à l'école,
03:07 parce qu'on a fait en sorte que ces familles puissent avoir un logement,
03:09 parce qu'on a fait en sorte que les gens puissent aller travailler.
03:12 Et vous, par la proposition que vous faites,
03:14 qui est une illusion parce que vous faites croire aux gens
03:16 que vous allez empêcher les gens d'arriver,
03:18 mais c'est totalement faux, c'est une illusion.
03:19 En vérité, vous poussez les gens vers des situations de clandestinité
03:23 qui produisent du désordre, qui empêchent les gens d'aller travailler.
03:26 Vous m'avez cité un sondage tout à l'heure,
03:28 moi je vais vous en citer un autre sondage.
03:30 Une majorité des Français sont favorables à la régularisation des travailleurs sans papier.
03:34 Comme vous voulez écouter la majorité des Français,
03:36 vous êtes donc d'accord pour qu'on régularise l'ensemble des Français
03:40 qui ont un contrat de la régularisation des travailleurs sans papier.
03:43 Non, parce que vous avez cité les Français tout à l'heure.