Journée d'études : Des métiers du patrimoine en mutation ? Approprisations du numérique, rapport aux objets et aux publics.
Archives à l'état numérique : résultat d'une enquête sociologique
Maëlle Moalic-Minnaert (CERREV et INED), Hélène Marche (CERREV), Vassili Rivron (CERREV) et Pauline Seiller (ESO)
La journée d’études clôture le programme de recherche « Les reconfigurations du travail des archives face à l’informatisation : trajectoires, rapport au travail et légitimités des archivistes face à l’informatisation d’un monde professionnel » lancé par le Service interministériel des Archives de France, en partenariat avec le Département des études, de la prospective et des statistiques du ministère de la Culture et le Département du Calvados, et mené par l’université de Caen Normandie (unité CERREV : Centre de recherche risques et vulnérabilités).
Cette recherche laisse entrevoir combien les transformations observées résultent de l’articulation du numérique comme modalité de réforme de l’État avec des démarches issues d’autres injonctions politiques et sociales (incitations à la participation des publics, au travail en mode projet, à l’externalisation, à la contractualisation, à la patrimonialisation…). Pour mettre en perspective ces analyses et ouvrir de nouvelles pistes de recherche, la journée d’étude se propose de mettre en regard les travaux menés dans le monde des archives avec des analyses explorant les mutations dans d’autres univers professionnels relevant des métiers de la culture et du patrimoine (bibliothèque, musées, etc.).
Archives à l'état numérique : résultat d'une enquête sociologique
Maëlle Moalic-Minnaert (CERREV et INED), Hélène Marche (CERREV), Vassili Rivron (CERREV) et Pauline Seiller (ESO)
La journée d’études clôture le programme de recherche « Les reconfigurations du travail des archives face à l’informatisation : trajectoires, rapport au travail et légitimités des archivistes face à l’informatisation d’un monde professionnel » lancé par le Service interministériel des Archives de France, en partenariat avec le Département des études, de la prospective et des statistiques du ministère de la Culture et le Département du Calvados, et mené par l’université de Caen Normandie (unité CERREV : Centre de recherche risques et vulnérabilités).
Cette recherche laisse entrevoir combien les transformations observées résultent de l’articulation du numérique comme modalité de réforme de l’État avec des démarches issues d’autres injonctions politiques et sociales (incitations à la participation des publics, au travail en mode projet, à l’externalisation, à la contractualisation, à la patrimonialisation…). Pour mettre en perspective ces analyses et ouvrir de nouvelles pistes de recherche, la journée d’étude se propose de mettre en regard les travaux menés dans le monde des archives avec des analyses explorant les mutations dans d’autres univers professionnels relevant des métiers de la culture et du patrimoine (bibliothèque, musées, etc.).
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00:00 Nous allons démarrer ce premier temps de cette journée qui est consacré à la présentation
00:15 d'une synthèse des travaux d'une recherche qui s'intitule désormais une réforme numérique,
00:22 les mutations du travail dans les archives départementales.
00:25 C'est l'équipe de recherche du CRF qui va vous présenter ses résultats.
00:33 Maël Moalik-Minard, Hélène March, Vassilie Rivron et Pauline Seyer.
00:40 Je leur laisse la parole, la présentation durera 30 minutes et nous aurons 15 minutes d'échange avant d'entamer la première session.
00:52 Comme cela a été dit, notre présentation est le résultat d'une recherche menée dans le cadre du programme
00:58 "Les reconfigurations du travail des archives face à l'informatisation d'un monde professionnel".
01:03 Nous tenons tout d'abord à remercier l'ensemble des archivistes qui se sont prêtés au jeu de l'enquête de terrain.
01:09 Nous remercions également Brigitte Guiguenot du service interministériel des archives
01:14 et Jasmina Stévanovic du département des études de la prospective des statistiques et de la documentation du ministère de la culture
01:23 qui ont accompagné ce projet durant les deux dernières années.
01:26 Dans cette recherche, il s'agit de questionner la place du numérique dans le monde archivistique d'un point de vue sociologique.
01:35 Présenté comme un tournant majeur du métier d'archiviste, ce mouvement numérique aux archives est multiforme.
01:41 On peut en effet observer au moins quatre processus, l'usage de logiciels métiers complexes,
01:46 la numérisation d'archives papiers, d'archives physiques, le traitement d'archives électroniques
01:52 et la communication au public avec la mise en place de salles virtuelles.
01:55 Dans ce contexte, nous nous sommes demandé comment le monde professionnel des archivistes se recomposait.
02:01 Nous avons abordé cette question au travers de quatre perspectives analytiques.
02:06 Tout d'abord, dans une perspective interactionniste, nous nous sommes employés à explorer en quel sens le numérique venait travailler,
02:13 la profession archivistique, entendu dans le sens d'une profession établie, engagée dans la lutte pour la défense de son autonomie et de son territoire professionnel.
02:22 Ensuite, dans le prolongement des analyses d'Anka Bobock, nous analysons les effets du numérique sur l'organisation du travail
02:29 et sur le contenu même des tâches réalisées.
02:32 Nous posons notamment l'hypothèse d'un mouvement numérique qui prendrait le dessus sur les autres logiques de travail.
02:38 Nous nous sommes également interrogés sur la manière dont le numérique redéfinissait les interactions des archivistes avec un environnement pluriel,
02:46 donc avec d'autres groupes professionnels, avec les services producteurs et avec les publics.
02:50 Nous nous demandons en quel sens ces interactions renouvelées favorisent la reconnaissance du métier ou au contraire sa dévalorisation.
02:57 Et enfin, le dernier axe de cette étude cherche à voir comment les enjeux numériques viennent à leur tour travailler l'unité de la profession.
03:04 Du fait de l'émergence de nouvelles fonctions, nous formulons l'hypothèse d'un processus de recomposition de l'espace professionnel des archivistes en termes de légitimité.
03:13 Ce questionnement pluriel a nécessité d'avoir accès aux situations concrètes de travail,
03:18 d'où le choix d'une démarche monographique et ethnographique dans un service d'archives départementales.
03:24 Cette démarche s'est déroulée au premier semestre 2022.
03:28 Nous avons pu suivre la vie d'un service et la prise en charge quotidienne des fonds d'archives.
03:33 Nous avons ainsi participé à des collectes diverses.
03:36 Nous avons pu observer de nombreuses séquences de classement et d'élaboration des inventaires.
03:41 Le travail de communication des fonds a été observé de différentes manières.
03:45 Et nous avons également mené un gros travail d'observation au sein de l'atelier de numérisation.
03:50 En complément de ces observations, 30 entretiens semi-directifs ont été menés dans ce service.
03:57 Il nous est apparu ensuite nécessaire d'explorer trois autres services d'archives départementales dans une perspective comparative.
04:07 L'enquête qualitative sur ces trois terrains complémentaires a été menée entre juin et octobre 2022.
04:13 Nous y avons rencontré des agents en charge des archives électroniques, des administrateurs du logiciel métier,
04:20 des agents en charge du site internet et le personnel en charge de la numérisation des documents.
04:25 Au total, sur les quatre sites enquêtés, nous avons réalisé des entretiens avec 45 personnes,
04:31 21 agents de catégorie A, 13 agents de catégorie B et 10 agents de catégorie C.
04:38 L'analyse est instagiraire, il me semble.
04:40 L'analyse de ces matériaux de terrain nous permet tout d'abord de documenter ce que le numérique fait au travail et à l'organisation.
04:48 Ce sera l'objet d'une première partie.
04:50 Nous arrêterons ensuite sur la manière dont le numérique reconfigure le rapport des archivistes au public.
04:56 Dans un troisième temps, nous explorerons les mutations du rapport à l'objet archivistique sous l'effet d'une évolution de sa matérialité.
05:03 Et enfin, nous explorerons les transformations des légitimités professionnelles.
05:07 Donc arrêtons-nous tout d'abord sur ce que le numérique fait au travail archivistique.
05:13 Nous vous proposons de nous arrêter sur ce que l'on a dénommé un double dédoublement de la chaîne de traitement archivistique,
05:23 puisque d'une part, dans une démarche de communication au public et de conservation des documents,
05:28 les services ont d'abord dû numériser les fonds.
05:31 Il s'agit là d'un premier dédoublement de la chaîne de traitement des archives.
05:35 Les archives papiers ne sont plus seulement collectées, classées, reconditionnées et communiquées.
05:40 Certaines d'entre elles sont également numérisées.
05:43 Le travail de numérisation des archives vient recomposer la division du travail dans les services d'archives départementales.
05:51 Les politiques de numérisation sont pensées principalement par les directions ou par les responsables de services de catégorie A.
05:59 Les agents de catégorie A et B participent également aux échanges avec les prestataires et au pilotage de la préparation des documents à numériser.
06:07 Si la numérisation des fonds conséquents est réalisée par des prestataires extérieurs,
06:12 on trouve au sein des services des laboratoires de numérisation au sein desquels travaillent des agents ou opérateurs de numérisation,
06:19 le plus souvent des agents de catégorie C.
06:22 La numérisation constitue alors leur mission principale.
06:27 Cette activité est présentée comme une activité indispensable, mais également répétitive et fatigante.
06:34 Le travail concret de numérisation des documents fait donc l'objet de formes de délégation,
06:39 conformément à ce qui est communément observé à l'heure de prendre en charge ce que l'on dénomme en sociologie le « sale boulot » pour reprendre les termes de « use ».
06:47 D'autre part, on observe un second dédoublement qui réside dans la prise en charge de toute une gamme d'archives électroniques
06:56 produites par les administrations dans le contexte de dématérialisation des services publics.
07:02 La prise en charge d'archives électroniques apparaît diversement mise en œuvre selon les sites d'archives considérés,
07:09 mais dans tous les cas, elle reconfigure assez largement le travail des archivistes.
07:14 Le rôle de conseil et de prescription aux administrations se voit renforcé,
07:19 et le travail est impacté du fait des enjeux techniques de prise en charge de ces archives électroniques.
07:26 En effet, la diversité des archives électroniques vient complexifier la standardisation de la procédure de collecte.
07:33 Cela nous amène donc à parler d'une technicisation du travail.
07:37 En conséquence, une fois intégrées au projet des services, les pratiques concrètes de collecte et de classement des archives contemporaines
07:45 sont assez largement effectuées par des agents de catégorie A.
07:50 Si les agents de catégorie B des équipes d'archives contemporaines sont ensuite enrôlés dans ces démarches d'archivage électronique,
07:56 les agents de catégorie C, E, demeurent globalement exclus de telles missions.
08:01 À côté de ces deux dédoublements de la chaîne de traitement archivistique,
08:06 nous avons analysé les effets de l'introduction des logiciels métiers sur le traitement archivistique.
08:10 Il apparaît que si l'ensemble des services d'archives sont équipés de logiciels métiers, des logiques de contournement demeurent.
08:20 Dans certains services enquêtés, seules quelques fonctionnalités du logiciel métier sont utilisées,
08:25 et on repère également des usages inégaux à l'échelle individuelle.
08:29 Pour certains archivistes, le logiciel est devenu invisible,
08:33 il est devenu un outil avant tout utile pour l'accomplissement de l'ensemble des tâches archivistiques,
08:38 mais pour d'autres agents, le chemin emprunté pour mener à bien la mission archivistique
08:42 n'est pas systématiquement celui proposé par le logiciel métier.
08:46 L'outil est largement questionné, des archivistes signalent un outil qui ne serait pas en parfaite adéquation avec les normes archivistiques,
08:53 et leurs difficultés peuvent être associées à ce qu'on appelle une épreuve de professionnalité,
08:59 en ce sens que le logiciel métier transforme le rapport des agents aux tâches effectuées.
09:04 Enfin, le travail se trouve également transformé au bout de la chaîne de traitement archivistique,
09:09 avec une reconfiguration du travail de communication,
09:11 et je vais donc laisser la parole à Vassilis, qui va revenir sur la manière dont le numérique reconfigure les rapports au public.
09:18 Merci.
09:19 Oui, sur le terrain, les services rendus au public, la communication en fait des documents,
09:25 sont au corps des discours et des descriptions du travail, dans un registre qui se veut volontiers altruiste,
09:31 et ceci à tous les échelons, c'est-à-dire que là on vous a mis un extrait d'entretien de Leslie,
09:36 alors on a mis des pseudonymes à tous les verbatims, mais ça s'exprime donc à tous les échelons.
09:45 Par cette prégnance du public dans les gestes de communication, mais aussi dans la plupart des tâches de collecte,
09:50 classement et conservation, on voit que certains aspects de la profession renvoient à un métier de service.
09:56 Mais il est important de signaler que les archives départementales s'affirment progressivement,
10:00 aussi comme des médiateurs culturels, organisant toute une gamme d'événements culturels et mémoriels
10:05 sur lesquels on ne s'attardera pas ici.
10:08 Mais dans la communication comme dans la médiation culturelle, le recours aux outils numériques active de nouveaux ressorts,
10:14 dans le rapport des agents au public, et ça contribue d'une part à réaffirmer les missions des archives départementales,
10:22 mais d'autre part à redéfinir aussi parfois les contours du métier.
10:26 Comme dans d'autres secteurs culturels, les outils numériques sont mobilisés par les professionnels
10:31 comme un moyen d'atteindre de nouveaux publics.
10:34 Mais la technicisation peut aussi aller de pair avec une augmentation des coûts d'accès,
10:38 ce qui peut limiter la diversification des publics.
10:42 Et le numérique peut aussi être perçu par les professionnels comme étant susceptible de dégrader l'accès aux services
10:48 et de remettre en cause la qualité de l'accompagnement.
10:51 Comment alors l'introduction d'interfaces numériques en réseau affectent-elles la gamme des relations des archivistes à leur public,
10:57 ainsi que leur identité professionnelle ?
11:00 La salle de lecture reste toujours un lieu central, à la fois dans l'architecture, dans les discours et dans les pratiques.
11:07 Elle concerne à tour de rôle une grande partie du personnel quand ce n'est pas toute l'équipe.
11:12 Mais l'ambiance de ces permanences a quelque peu été altérée par les recherches en ligne
11:16 qui ont progressivement vidé ces salles de lecture, et notamment depuis la crise sanitaire.
11:22 La raréfaction du public en salle entraîne aussi une transformation du public du lectorat
11:27 et des relations avec celui-ci.
11:30 La figure du généalogiste amateur dont on parlait tout à l'heure
11:33 tend à s'effacer au profit des professionnels, essentiellement des notaires,
11:39 du public étudiant aussi et universitaire,
11:42 et puis par ailleurs du public de citoyens qui viennent pour des recherches cadastrales ou sur des hypothèques.
11:48 Cette reconfiguration du public en salle produit un certain nombre de craintes
11:53 car il peut susciter un inconfort pour certains agents qui sont confrontés finalement à un public
11:59 qui formule des requêtes un peu plus pointues.
12:06 La mise en ligne des inventaires et l'existence des moteurs de recherche
12:10 tend à autonomiser les lecteurs et les lectrices,
12:12 et ces derniers arrivent de plus en plus en salle en ayant préparé leur venue,
12:16 et cette consultation finalement en salle ne requiert pas d'interaction avec les agents qui sont en permanence.
12:22 Ils sont alors désignés par certains agents, donc ces lecteurs, comme des lecteurs fantômes,
12:27 et ce public renvoie aux agents un sentiment d'inutilité, comme nous le voyons dans l'extrait d'Alain.
12:37 Alors à l'inverse de ce public autonome, on a d'autres lecteurs et lectrices
12:41 qui sont moins socialisés aux usages informatiques communs,
12:44 et ils requièrent là un accompagnement complémentaire.
12:48 Les agents signalent alors les difficultés d'une partie du public,
12:51 et notamment les personnes âgées mais pas seulement,
12:53 à mener leurs recherches sur les outils informatiques, en salle.
12:57 L'accompagnement des lecteurs dans l'utilisation générique de l'informatique ou des interfaces logicielles
13:03 éloigne alors les archivistes de leur vrai boulot,
13:06 leurs missions apparaissent alors comme brouillées par ces tâches supplémentaires.
13:11 Regardons maintenant ce que la consultation en ligne produit comme relation avec le public.
13:16 Dans les représentations des archivistes, la mise en ligne des outils de recherche et des fonds
13:20 est synonyme d'un élargissement du public des archives.
13:23 Notre public, nos usagers, ils sont sur internet, ils ne sont pas en salle de lecture,
13:27 nous dit Blandine, membre d'une équipe de direction.
13:30 De ce fait, on accorde une grande importance à ce type de consultation,
13:33 et la finalité d'une diffusion des archives en ligne imprègne l'ensemble du traitement archivistique
13:38 lors du repérage des documents numérisables au cours de la collecte ou durant la phase de classement,
13:44 qui est aussi pensée pour l'internaute.
13:46 Mais la relation à ce public peut alors soit se passer d'interactions avec les agents,
13:52 pour ceux qui ont une autonomie dans la recherche et la consultation en ligne,
13:55 et donc c'est un public qu'on ne voit plus que dans les statistiques.
13:58 De l'autre côté, cette nouvelle relation peut réduire le contact au personnel
14:04 à un nombre très limité d'échanges, très cadré, rationalisé parfois outrance,
14:08 dans le cas de certains logiciels, par exemple de prise en charge des requêtes à distance,
14:13 qui fonctionnent par ticket et ne prévoient que deux échanges dans une séquence,
14:17 ce qui peut mener à des stratégies de contournement par les agents.
14:20 Par ailleurs, il faut former ces publics, car la navigation n'est pas intuitive sur ces interfaces-là,
14:28 la multiplicité des modes d'accès et leurs transformations progressives,
14:32 avec à la fois des procédures de requêtes, des recherches par facettes, des moteurs de recherche,
14:36 et chacun de ces outils évoluants, ça suppose finalement un accompagnement accru des lecteurs à distance.
14:42 Ça passe par la production de guides pratiques, des tutoriels,
14:45 et par la spécialisation aussi d'agents,
14:47 qui consacrent une partie de leur temps à l'accompagnement des internautes en difficulté.
14:51 Et Séverine, ici, nous parle d'une hotline pour certains agents.
14:58 Ces rapports au public sont constitutifs de l'identité du travail,
15:02 et ils façonnent quotidiennement le rapport des agents à leur travail.
15:04 Comme dans d'autres secteurs, on a vu ça dans l'éducation par exemple,
15:08 l'informatisation des services et des relations, avec une accélération brutale pendant la crise sanitaire,
15:13 tend à exacerber les inégalités entre deux catégories de public qu'il faut prendre à charge de façon différenciée.
15:19 Donc ceux qui sont autonomes et qu'on voit quasiment plus en dehors des statistiques,
15:22 et ceux qui ne le sont pas, et qui imposent un travail d'accompagnement supplémentaire,
15:27 qui semble parfois aller au-delà du périmètre d'un travail d'archiviste,
15:31 c'est-à-dire formé à l'usage générique d'un ordinateur,
15:34 ou à des aspects très techniques dans le fonctionnement d'une application.
15:37 Finalement, on voit bien qu'il y a une influence du public en ligne dans l'évolution des pratiques professionnelles,
15:42 que ce soit en salle de lecture ou à distance, mais aussi dans toute la chaîne de traitement.
15:46 Alors si la chaîne de traitement des documents se caractérise par une rationalisation et une technicisation,
15:59 dont Maëlle a pu souligner les effets,
16:02 le travail archivistique se manifeste aussi par une autonomie dans la priorisation des tâches quotidiennes à effectuer.
16:10 Elle se caractérise aussi par des formes d'appropriation par les agents,
16:15 qui se manifestent de manière particulièrement saillante dans leur rapport à l'objet-archive.
16:24 Ce rapport à l'objet, il nous a semblé avoir été peu altéré par l'informatisation et par la manipulation d'archives pourtant numériques.
16:33 Dans nos entretiens, nous avons pu constater que la valeur de l'original, du rare et du précieux,
16:39 persiste pour les documents papier ancien, régulièrement évoqués pour valoriser le métier.
16:45 De notre côté, c'est l'utilité du document d'archives contemporain ainsi que la notion de service public qui a pu être mise en avant.
16:54 Comme dans d'autres espaces de travail, le numérique se voit dans l'équipement de bureau et l'outillage personnel,
17:02 parfois l'usage de smartphones, avec des logiciels de bureautique, des outils de management et des réseaux sociaux.
17:10 Mais il va aussi se déployer dans des équipements spécialisés, des scanners, appareils photo très spécifiques,
17:16 logiciels métiers dont on a parlé, plateformes et sites web dédiés.
17:20 C'est dans cet environnement que les archivistes élaborent les significations de leur relation à l'objet-archive,
17:26 depuis les situations de sélection, de classement ou de travail de conservation, jusqu'à la numérisation des documents.
17:34 Et nous avons pu constater qu'ils mobilisent des registres très divers pour décrire ce que nous avons appelé l'amour des archives,
17:42 constitutif de leur identité professionnelle.
17:45 Le tableau suivant synthétise ces registres sur les documents d'archives.
17:54 Certains renvoient plutôt à des valeurs professionnelles ou liées au métier, notamment le registre de la pépite ou celui du soin.
18:03 D'autres renvoient à des appropriations personnelles ou des appropriations ludiques,
18:09 c'est notamment le registre du familier ou de l'évasion que je vais décrire plus précisément.
18:13 Voyons par exemple le registre de la pépite.
18:16 Dans le travail de sélection, il n'est pas rare qu'un document d'archives soit désigné comme une singularité
18:22 dans une masse routinière de documents jugés peu intéressants ou passionnants.
18:27 Dans ce cas, l'objet archive va susciter l'étonnement, la joie, le dialogue intérieur
18:32 et va engager à interpeller des collègues sur la découverte,
18:36 à extraire l'archive pour la montrer ou la transmettre à la personne en charge de la page Facebook du service
18:43 ou en charge d'une exposition pour diffusion publique.
18:47 Alors voilà un extrait d'entretien de Julien qui travaille au pôle archives moderne et contemporaine.
18:55 Voilà, ça s'est classé en fait.
18:57 Des fois tu vas classer des choses en sachant que tu vas avoir des choses qui ne seront pas forcément consultées,
19:02 qui ont un intérêt historique qui est assez faible finalement.
19:04 Mais au milieu de tout ça, tu vas tomber sur un truc qui a de la gueule et qui va être forcément consulté.
19:10 C'est toujours ça en fait, c'est toujours l'idée que tu classes en espérant tomber sur un truc qui soit bien.
19:15 Ce registre de la pépite se distingue de celui du soin pour lequel le document d'archive est d'abord apprécié,
19:22 manipulé dans la quotidienneté du souci de maintenance et d'entretien des documents jugés fragiles
19:27 à travers une expertise matérielle acquise sur le tas ou bien lors de formation
19:33 et à laquelle l'ensemble des agents des archives participent à des degrés divers.
19:38 L'archive comme évasion se fonde davantage sur une appropriation ludique des documents d'archive
19:43 que sur des valeurs professionnelles.
19:45 Les valeurs professionnelles qui renvoient par exemple à des compétences historiennes
19:50 ou des compétences en paléographie.
19:52 L'archive comme évasion ne renvoie pas non plus, n'est pas liée aux valeurs en lien avec le métier,
19:59 notamment la question de l'attention à la fragilité de l'objet.
20:03 Pour certains agents qui sont en particulier à distance d'une formation académique en histoire,
20:09 manipuler des documents d'une autre époque est perçu et présenté comme l'expérience d'un ailleurs,
20:14 une échappée du quotidien, comme le souligne Sylviane qui travaille au pôle archives anciennes et iconographie.
20:22 Moi de toute façon c'est pour ça que je voulais venir ici parce que j'adore l'histoire,
20:26 même si j'ai pas fait des études d'histoire et tout ça, mais j'adore,
20:29 c'est pour ça qu'ici j'aime bien ces ailleurs.
20:32 L'exploration des fonds est alors susceptible de produire du curieux, de l'insolite, du cocasse,
20:37 de l'extraordinaire qui est valorisable socialement.
20:40 Dans ce contexte, le numérique va produire un rapport plus durable avec ces archives spécifiques.
20:47 Par exemple, dans un des services d'archives départementales étudiées,
20:52 on a pu constater que des agents des archives valorisaient une émission radio qui est en cours de numérisation.
21:00 C'était lié au contenu de cette émission, mais surtout au fait qu'elle soit en cours de numérisation,
21:06 cela entretenait une relation plus quotidienne, plus durable à cette émission.
21:13 Enfin, l'archive comme relevant du familier renvoie une forme d'attachement au document
21:18 qui s'insère dans une appropriation personnelle de l'archive,
21:21 en liant avec un sentiment d'appartenance à un territoire, un quartier,
21:25 à la connaissance personnelle d'une famille, pour les archives notariales notamment.
21:30 Il peut aussi s'agir d'une appropriation en référence à des principes moraux
21:35 relatifs au bonheur ou à la dignité des personnes.
21:38 L'informatisation permet des opportunités de cadrage, d'intensification,
21:44 de mise en relation de ces éléments de sensibilité à l'objet archive,
21:48 que ce soit entre collègues ou avec les publics.
21:50 Elle diversifie les prises sur les objets et les possibilités de les partager,
21:56 notamment dans des dispositifs de médiation culturelle.
22:00 Ces pratiques renouvellent un sentiment d'appartenance fort à la profession archivistique ou au métier,
22:07 et alimentent les façons de les présenter au public.
22:10 Mais l'amour des archives est aussi un lieu de distinction entre les agents
22:14 qui vont mobiliser des expressions et des connaissances très variées,
22:19 plus ou moins proches de savoirs académiques, plus ou moins proches de savoirs d'expérience,
22:23 de valeurs professionnelles, voire en mobilisant des appropriations ludiques.
22:28 Merci.
22:36 L'ensemble des mutations qu'on vient d'évoquer, qui sont induites par les outils numériques
22:40 et par notamment le traitement des archives électroniques,
22:43 mutations dans le rapport au public, on l'a vu, dans le rapport à l'objet archive aussi,
22:47 conduisent à des formes de recomposition du groupe professionnel des archivistes,
22:51 plus ou moins marquées selon les segments d'archivistes.
22:54 Et cela nous a conduit à interroger une éventuelle polarisation de ces légitimités professionnelles
23:00 dans ce monde professionnel, sous l'effet du développement de l'archivage électronique
23:04 et de l'informatisation du travail.
23:06 Nous avons ainsi identifié un premier pôle qui structure ou qui fonde la légitimité professionnelle,
23:13 c'est celui des archives anciennes, puisque l'archiviste en archives anciennes
23:18 demeure une figure professionnelle largement valorisée dans l'ensemble de la profession.
23:22 C'est ce que dit ici un membre d'une équipe de direction, il dit "il y a beaucoup d'archivistes qui",
23:28 alors il précise que ce n'est pas forcément une question de génération d'ailleurs,
23:32 "qui rêvent encore d'archives anciennes".
23:34 Et il précise que les besoins ne sont pas là.
23:36 En dépit des effets induits par la numérisation des documents, par les logiciels métiers, etc.,
23:43 finalement il y a peu de transformation ici, l'archive ancienne constituerait encore le rêve de l'archiviste
23:48 et cela se fonde bien sûr sur leur socialisation professionnelle,
23:52 et notamment pour une partie d'entre elles et eux sur leur connaissance en paléographie,
23:56 mais aussi sur l'idée de valeur du document qui a été suggérée ici juste avant par Hélène.
24:02 La valeur du document ancien, il y a une archiviste notamment qui nous dit
24:07 "c'est déjà une archive pour moi qui a une valeur, parce qu'elle est ancienne,
24:11 elle a déjà un intérêt qu'on voit tout de suite".
24:14 Dans ce contexte, les archives contemporaines sont parfois disqualifiées dans les échelles de légitimité professionnelle.
24:22 Disqualifiées c'est-à-dire que nombreuses sont celles et ceux qui nous ont dit
24:28 ne pas avoir voulu en tout cas en début de carrière entrer dans le monde des archives contemporaines,
24:32 même si ce soit n'est pas toujours réalisable en termes de marché de l'emploi et de logique de poste,
24:38 mais en tout cas souvent on entend, et vous l'avez dans les deux extraits d'entretien ici,
24:44 surtout pas les archives contemporaines, en tout cas c'est la représentation initiale avant d'entrer complètement dans un service d'archives.
24:52 Alors les archivistes contemporains et plus encore, enfin les archivistes des archives contemporaines,
25:00 et plus encore ceux qui sont montés en compétence sur la question des archives électroniques
25:05 ou ceux qui sont experts de l'archivage électronique du fait de leur formation ou de leur socialisation antérieure,
25:12 ne sont pas sans ressources bien sûr pour se construire une légitimité professionnelle dans cet espace.
25:17 Et effectivement on a repéré un deuxième pôle de légitimité
25:22 qui est celui en fait de cette expertise en archivage électronique pour un segment d'archivistes contemporains.
25:28 Dans les institutions, la proximité avec l'archivage électronique devient un des vecteurs de représentation du métier.
25:34 On témoigne bien sûr la multiplication de séminaires, de journées professionnelles ou de littérature professionnelle,
25:40 dont parlait Brigitte en introduction sur ces questions.
25:43 On témoigne ici le timbre commémoratif qu'on vous a mis de l'école Deschartes,
25:48 qui met en symétrie deux formes savantes de l'écriture archivistique, le codage informatique et la paléographie.
25:56 Ces deux formes sont placées sur un pied d'égalité,
25:59 montrant aussi une volonté de valoriser ou en tout cas de transformer les échelles de légitimité justement,
26:06 et de valoriser l'archivage électronique ou la numérisation de série W.
26:11 Ces éléments contribuent d'ailleurs en termes de présentation de soi,
26:15 ça nous a été dit sur le terrain, à dépoussiérer le métier ou en tout cas à transformer pour partie son image.
26:21 En bref, pour les archivistes contemporains, enfin du contemporain, des archives contemporaines,
26:28 désolée je fais des raccourcis, on l'a vu, un ressort de la légitimité c'est la rhétorique du service public,
26:35 du sens du service public.
26:37 On a beaucoup de récits qu'Hélène a évoqués sur l'idée aussi d'aider les citoyens et citoyennes sur des aspects administratifs,
26:45 notamment sur les dossiers de l'aide sociale à l'enfance, on a beaucoup de récits de ce type-là,
26:49 qui valorisent cet aspect-là du travail.
26:52 Mais pour celles et ceux qui ont une expertise sur l'archivage électronique,
26:58 on voit d'autres éléments s'ajouter pour valoriser l'identité professionnelle,
27:04 des éléments qui sont vraiment fortement valorisés au sein du champ.
27:08 Le fait qu'il s'agisse d'une innovation méthodologique et organisationnelle,
27:13 le fait que cela implique la manipulation d'outils techniques très complexes, cela a été dit aussi en introduction,
27:19 et bien sûr aussi le fait de participer au processus de dématérialisation des administrations des services publics.
27:28 Ce dernier point s'observe notamment très fortement dans les rapports avec les services producteurs d'archives
27:34 qui sont dans les collectivités territoriales.
27:37 Vous avez ici l'extrait d'une agente archiviste qui dit que les services nous font vachement confiance sur la dématérialisation,
27:47 et nous appellent, nous sollicitent, et je trouve que cela nous sort de l'image du vieil archiviste qui est dans les vieux papiers.
27:53 Et je trouve que cela nous donne une image plus moderne d'expertise.
27:57 Donc cette légitimité-là, elle se construit aussi dans l'interaction avec d'autres types de services,
28:03 avec aussi, je ne l'ai pas noté, mais avec les DSI aussi, bien sûr, avec la Direction des systèmes d'information des collectivités territoriales.
28:11 Donc pour les archivistes du contemporain, la qualification en archivistique,
28:16 elle vient s'articuler à des compétences numériques qui font d'eux une figure experte de l'archive numérique.
28:23 Enfin, on a étudié jusqu'ici des échelles de légitimité entre périodes, on va dire, d'archives,
28:31 donc entre services au sein même d'un service d'archives.
28:37 Mais ces échelles de légitimité, elles doivent aussi être pensées et articulées à des hiérarchies professionnelles plus verticales,
28:43 plus traditionnelles, en fait, quand on regarde les hiérarchies professionnelles,
28:48 puisque notre recherche montre que les agents et agentes positionnés plutôt en haut de la hiérarchie professionnelle
28:53 peuvent œuvrer et peuvent tirer une légitimité professionnelle à rappeler les missions de la profession
29:00 et à travailler l'autonomie de la profession sur ces enjeux numériques.
29:04 Donc pour les archivistes en position de direction ou de responsabilité d'équipe,
29:08 et plus secondairement pour un segment d'assistants de conservation de catégorie B,
29:13 la dématérialisation de l'État peut constituer un défi et s'engager dans ce défi, dans cette réflexion, et valoriser.
29:21 C'est un défi parce qu'il s'agit de faire des choix structurants pour l'avenir des administrations publiques,
29:26 d'assurer la maîtrise de temporalité longue dans le service public,
29:30 mais il s'agit aussi, bien sûr, de penser l'avenir de la profession par ce biais,
29:35 témoignant aussi ici de l'autonomie professionnelle et en tout cas des enjeux de conservation d'autonomie professionnelle.
29:42 Pour une partie d'entre eux qui bénéficient alors d'une reconnaissance de cette expertise des réformes publiques
29:49 qui concerne la profession dans les séminaires nationaux,
29:53 ou qui occupe une position plus déterminante dans l'association professionnelle des archivistes,
29:58 qui est un poste d'observation important,
30:01 ça va constituer, si vous voulez, la source d'une reconnaissance dans l'espace professionnel à l'échelle nationale,
30:09 entre services, et puis aussi à l'échelle même d'un service.
30:12 J'ai mis ici, mais je ne vais peut-être pas le lire,
30:16 l'extrait d'un entretien d'une assistante de conservation de catégorie B
30:20 qui rappelle bien les enjeux de soutenir l'association professionnelle,
30:25 notamment pour des enjeux de présentation de la profession,
30:28 mais aussi pour des enjeux concrets de faire valoir le point de vue d'archivistes sur des réformes publiques autour de ces enjeux.
30:35 Pardon, je finis juste.
30:38 On voit bien que les enjeux autour de l'informatisation et de l'archivage électronique
30:42 recomposent les légitimités professionnelles et les identités professionnelles.
30:46 Ils ne transforment pas complètement le cœur de métier qui est décrit dans cet espace professionnel par les 4 C,
30:53 la collecte, le classement, la communication et la conservation,
30:56 mais ils peuvent venir asseoir la légitimité d'un segment professionnel
31:00 en position de penser sur le long terme les enjeux de dématérialisation de l'État,
31:05 la pérennité, la conservation des preuves historiques et juridiques,
31:08 le processus de transformation numérique du travail archivistique, etc.
31:13 Donc on voit bien que la légitimité professionnelle s'acquiert aussi autour des outils numériques et des archives électroniques.
31:20 Au terme de cette présentation, on voit combien l'introduction des techniques numériques
31:29 a produit une large gamme d'effets sur les pratiques professionnelles des archivistes départementaux.
31:35 En ce qui concerne le rapport au public, la mise à disposition à distance des documents d'archives
31:41 et des instruments de recherche engendre de nouvelles tâches archivistiques
31:45 et la fonction de communication des documents se distribue dans une diversité de canaux de requêtes et de réponses.
31:51 Les multiples facettes de la fonction archivistique de diffusion constituent une gamme d'actions
31:56 qui s'élargit encore avec les missions de valorisation des fonds
32:00 et la différenciation des fonctions de médiation culturelle.
32:03 Ainsi, les missions de communication archivistique se voient investies par des ressources numériques
32:08 qui renouvellent un sens déjà marqué du service public.
32:12 La session sur les publics de cet après-midi nous permettra d'inscrire cette conclusion
32:16 dans une réflexion plus globale sur les reconfigurations des pratiques d'accueil des publics
32:20 dans des contextes non seulement marqués par l'essor des usages professionnels des outils numériques,
32:25 par la circulation accrue des œuvres, mais également par les injonctions à l'augmentation et à la diversification des publics
32:32 et par le poids de ce qu'on appelle l'impératif participatif.
32:36 Du côté du rapport à l'objet, le numérique a concrètement transformé la matérialité de l'archive.
32:41 Toutefois, l'enquête montre que les images de la profession qui animent les archivistes
32:45 ne sont finalement que peu affectées par l'essor des archives numériques et numérisées.
32:51 L'objet archive, entendu comme un objet matériel rare, exceptionnel ou précieux,
32:56 et les émotions qui sont liées à sa manipulation,
32:59 restent des éléments prédominants de la présentation de soi des archivistes.
33:03 Le questionnement autour de cet aspect sera prolongé cet après-midi,
33:07 dans le cadre d'une session dans laquelle interviendront des chercheurs
33:12 qui ont travaillé sur le rapport aux objets culturels et patrimoniaux dans d'autres univers professionnels.
33:17 Il nous semble ici important de rappeler aussi que ces transformations,
33:22 que les transformations que nous avons documentées et analysées,
33:25 ne sont pas de simples effets ou impacts d'une technique qui serait perçue comme extérieure au groupe.
33:32 En fait, c'est à la fois une profession qui est façonnée par le développement des nouveaux outils de travail
33:38 et de nouveaux supports dans la mise en œuvre locale de directives nationales
33:42 qui inscrivent le numérique comme une modalité de la réforme de l'État,
33:46 mais c'est aussi une profession qui façonne ses outils et ses supports.
33:50 Les pratiques nouvelles sont indigénisées, appropriées, dans une logique professionnelle
33:56 qui, elle, change assez peu, ou du moins pas spécifiquement sous le poids du numérique.
34:01 Les tâches et missions principales du métier d'archiviste demeurent,
34:05 et cette appropriation participe d'une adhésion générale aux différentes composantes du processus numérique du métier.
34:13 Dans les services d'archives départementales,
34:16 cette transformation constitue finalement un horizon mobilisateur pour l'ensemble du groupe.
34:22 Le numérique se constitue donc en un enjeu central dans la redéfinition de la profession,
34:29 sans pour autant la déstabiliser radicalement.
34:32 Dans ce contexte, nous sommes curieux aussi de découvrir la manière dont d'autres métiers de la culture et du patrimoine
34:38 ont été reconfigurés par la réforme de l'État,
34:42 que ce soit en termes d'organisation du travail ou de reconfiguration des groupes professionnels,
34:47 induites donc par une combinaison de démarches liées à la réforme publique.
34:51 Nous vous remercions de votre écoute et nous attendons vos questions.
34:55 Merci.
34:57 (Applaudissements)
34:59 (...)
35:01 (...)
35:03 (...)
35:05 (...)
35:07 [SILENCE]