Cycle "Retour aux sources"
"Nature(s)?
Mardi 5 décembre 2023
La notion de protection de la nature a beaucoup évolué de Jean-Baptiste Say qui, à la fin XVIIIe siècle, considérait les ressources naturelles comme ne pouvant être "épuisées" à la stratégie nationale de la biodiversité de juillet 2023 qui les qualifie de "patrimoine commun et de capital pour l'avenir à préserver".
Ce Retour aux sources propose donc une mise en perspective historique au travers des sources disponibles des enjeux, de la pensée et des acteurs de la protection de la nature.
La programmation de cette séance s'inscrit dans une double actualité, la publication en mai 2023 des actes du colloque De la réserve naturelle intégrale à la nature ordinaire. Les figures changeantes de la protection de la nature (XIXe-XXe siècle) qui s'est tenu en 2020 aux Archives nationales et le centenaire du premier Congrès international de la protection de la nature en 1923, célébré lors du colloque Défendre la nature qui s'est tenu du 27 au 29 septembre au Muséum d'Histoire naturelle
"Nature(s)?
Mardi 5 décembre 2023
La notion de protection de la nature a beaucoup évolué de Jean-Baptiste Say qui, à la fin XVIIIe siècle, considérait les ressources naturelles comme ne pouvant être "épuisées" à la stratégie nationale de la biodiversité de juillet 2023 qui les qualifie de "patrimoine commun et de capital pour l'avenir à préserver".
Ce Retour aux sources propose donc une mise en perspective historique au travers des sources disponibles des enjeux, de la pensée et des acteurs de la protection de la nature.
La programmation de cette séance s'inscrit dans une double actualité, la publication en mai 2023 des actes du colloque De la réserve naturelle intégrale à la nature ordinaire. Les figures changeantes de la protection de la nature (XIXe-XXe siècle) qui s'est tenu en 2020 aux Archives nationales et le centenaire du premier Congrès international de la protection de la nature en 1923, célébré lors du colloque Défendre la nature qui s'est tenu du 27 au 29 septembre au Muséum d'Histoire naturelle
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ÉducationTranscription
00:00des archives, pourquoi ?
00:02Lorsque j'ai intégré, en 1963,
00:05la Faculté des sciences comme enseignant-chercheur,
00:09on m'a fourni un précepte.
00:11On n'aborde pas une question, un sujet,
00:15sans se préoccuper de ce qui a été écrit avant.
00:19C'est-à-dire qu'il n'y a pas de précepte.
00:22C'est-à-dire qu'il n'y a pas de précepte
00:24pour l'enseignant-chercheur.
00:26C'est-à-dire qu'il n'y a pas de précepte
00:28pour ce qui a été écrit avant.
00:31C'est-à-dire ce qu'on appelait à l'époque
00:33faire sa biblio.
00:36C'est-à-dire consulter ce qui s'est passé avant
00:40pour éclairer le présent et éclairer l'avenir.
00:44Et c'est un précepte que, en tant que chercheur
00:47et en tant qu'associatif bénévole,
00:50j'ai toujours conservé, ce qui explique le fait
00:54que je me sois intéressé aux archives.
00:57Ensuite, en 1965,
01:01après avoir lu « Avant que nature meure
01:04et l'homme est la nature » de Michel-Hervé Julien,
01:08et après avoir rencontré Michel Broslin
01:11lors d'un stage ornithologique à Ouessant,
01:15je me suis engagé en protection de la nature
01:18en adhérant à la Société nationale
01:21de protection de la nature.
01:24Et j'ai commencé à collecter
01:26de la documentation sur la protection de la nature
01:30que j'ai utilisée en 1966
01:33à la Faculté des sciences, avec des collègues,
01:36pour initier un enseignement optionnel
01:40sur la protection de la nature.
01:43Et donc, j'ai commencé à recueillir et à accumuler
01:46des documents qui avaient trait
01:48à ce qui s'était passé avant
01:50et ce qui se passait, à ce moment-là,
01:52dans le vaste domaine de la protection de la nature.
01:56Ce sera plus tard, en 1970,
01:59la création, avec François Ramad,
02:02écotoxychologue de l'enseignement de l'écologie
02:06à l'université Paris 7.
02:08Puis, en 1983,
02:10avec une collègue géographe, Yvette De Wolff,
02:14la création d'un cursus
02:16qui conduisait au DESES espace et milieu,
02:20qui existe toujours sous forme d'un master,
02:23le master espace et milieu,
02:25territoires écologiques.
02:27Et pour fournir de la documentation
02:30aux étudiants qui préparaient la maîtrise et le DESS,
02:34eh bien, j'ai commencé à mettre en place
02:37un centre de documentation
02:39qui concernait les matières enseignées,
02:42mais en même temps,
02:44tout le côté des actions pratiques,
02:46des actions menées par le monde associatif.
02:49En effet, en 1970,
02:52je suis devenu un des responsables
02:54de France Nature Environnement,
02:55qui s'appelait à l'époque la FFSPN.
02:58Et donc, ces archives
03:00qui étaient mises à la disposition de nos étudiants
03:04étaient à la fois des archives
03:05sur les dossiers scientifiques,
03:07mais en même temps sur les actions
03:10sous leurs différents aspects
03:12de la protection de la nature.
03:15Et donc, c'est un long cheminement,
03:18je dirais une longue accumulation de dossiers
03:21qui a constitué le volume, si vous voulez,
03:26des archives qui seront ensuite versées
03:28aux archives nationales.
03:30Comment les archives ?
03:32Comment étaient conçues ces archives ?
03:34Elles étaient conçues de la manière suivante.
03:38Le recueil d'articles et d'ouvrages scientifiques
03:42et de vulgarisation,
03:44ainsi que d'articles de la presse généraliste,
03:47qui couvraient le dossier,
03:49et ceci, thème par thème.
03:51Je prendrai deux exemples particuliers.
03:54Deuxièmement, la conservation
03:57des éléments matériels des actions associatives
04:00sous tous leurs aspects.
04:02Intervention auprès des pouvoirs publics,
04:04élaboration des lois et décrets
04:07suivi de leur application,
04:10campagne de sensibilisation et de mobilisation
04:13de l'opinion publique, pétition, courrier
04:16adressé à divers responsables politiques et autres.
04:19Je vais prendre deux exemples concrets.
04:23Le premier exemple, le dossier Marais noir,
04:27dont on évoquait, mais ce n'était pas le même Marais noir,
04:30notamment celui de la Moco-Cadiz. Pourquoi ?
04:33En février 1978, la FFSPN
04:36organisait son assemblée générale à Brest
04:39sur le thème de la valeur économique du littoral.
04:43Il s'agissait à la fois de la protection,
04:46mais en même temps, l'utilisation raisonnée
04:48des ressources du littoral.
04:50Nous avions invité les autorités maritimes.
04:54Nous avions à Valpoque, en mémoire,
04:56les Marais noirs du Torre Canyon, 1967,
04:59et en 67, j'étais aussi sur le terrain
05:02au moment de cette Marais noire,
05:03de l'Olympique Bravery et du Belen, en 1976.
05:09Nombreuses ont été les questions posées
05:12aux autorités maritimes.
05:14Et les réponses ont été tout à fait rassurantes,
05:17et je me souviens très bien
05:19que le représentant officiel des autorités maritimes
05:22nous disait que la marine est prête
05:25jusqu'au dernier bouton de guêtre
05:28à faire face à une Marais noire.
05:31Cinq semaines après, la Moco-Cadiz faisait naufrage
05:35et une Marais noire incontrôlée
05:38souillait le littoral breton.
05:41J'ai alors demandé aux collègues bretons de la SPNB,
05:45la Société d'études et de protection de la nature en Bretagne,
05:48ce que l'on pouvait faire pour les aider.
05:51Il me fut alors conseillé de venir
05:53sur une portion du littoral breton
05:56qui n'était pas couverte par la Brest
05:59et qui n'allait pas non plus au-delà des gens
06:02qui travaillaient à la station biologique d'Orozcov
06:06et de voir la région, par exemple,
06:08Trébordin-Lille-Grande, à côté de Pleumeur-Boudou.
06:12Et c'est ainsi qu'avec des collègues
06:14de la faculté de l'université Paris 7,
06:17de diverses spécialités biologiques,
06:20nous sommes rendus au mois de mai
06:22dans le secteur de Trébordin-Lille-Grande.
06:25Et nous avons pu constater
06:28que les assurances données en février
06:32par les autorités maritimes étaient tout à fait vaines
06:36et que c'était une pagaille effroyable.
06:38Rien n'était prêt pour le nettoyage,
06:41pour le stockage des déchets.
06:43Le nettoyage se faisait n'importe comment.
06:45C'étaient les militaires qui avaient été appelés,
06:48qui passaient au karcher les rochers,
06:50ce qui fait qu'on ne supprimait pas la pollution,
06:52on la déplaçait, parce que le pétrole passait en dessous,
06:55sous les champs de bloc.
06:57Et de la même manière, on ramassait sur le sable,
07:00au bulldozer, la couche superficielle,
07:03ce qui avait comme conséquence
07:05de faire rentrer le pétrole en profondeur.
07:08Et j'ai des focaux qui ont été versés ensuite
07:10aux archives nationales, montrant à mille feuilles
07:12une couche de sable, une couche de pétrole,
07:14une couche de sable, une couche de pétrole,
07:16jusqu'à 20 ou 30 centimètres,
07:18ceci au gré des marées qui ramenaient,
07:20à chaque marée montante,
07:21une partie du sable et de pétrole, etc.
07:24Le stockage des déchets n'était pas prévu.
07:28Et la DDE creusait des fosses
07:31à proximité du littoral,
07:33bâchait avec de la pâche agricole,
07:35on versait le pétrole qui dissolvait les bâches,
07:37ce qui fait qu'on a doublé une pollution maritime
07:41par une pollution terrestre.
07:43Et donc, avec les collègues qui en sont pas,
07:46on s'est dit, on constate cet état de dégâts,
07:48nous relevons l'inventaire des dégâts
07:50pour les fournir à la CMPNB
07:53dans le cas d'un procès qui va venir,
07:55mais ce qui serait intéressant,
07:57c'est de voir comment, sur le long terme,
07:59vont se reconstituer des milieux,
08:01et nous avons engagé un suivi, sur une trentaine d'années,
08:05des sites que nous avions analysés
08:08au mois de mai 78.
08:10Et dans le dossier Marais noir,
08:12il y a donc l'aspect scientifique,
08:15le suivi de la Marais noire,
08:16mais également le recueil de toutes les mobilisations
08:21qui ont été faites par les associations,
08:23à la fois sur le littoral breton,
08:26manifestations, pétitions,
08:28interventions auprès des élus,
08:30manifestations aussi à Paris,
08:32lorsque des volontaires voulaient partir
08:34à la Gare Montparnasse pour nettoyer,
08:36avec Christian Garnier.
08:38On savait très bien que c'était illusoire
08:40de nettoyer à la manière...
08:41On leur disait sûrement qu'on n'y allait pas,
08:43mais on avait commencé à engager un boycott
08:46vis-à-vis de la compagnie pétrolière
08:49qui avait armé la MoCoA10.
08:50Donc, si vous voulez, le dossier Marais noir
08:53comporte l'aspect scientifique du suivi,
08:57mais également le dossier qui correspond
09:00à la mobilisation des associations sur ce thème-là.
09:04Donc, vous voyez, à chaque fois,
09:05c'était des dossiers mixtes,
09:07à la fois scientifiques et à la fois associatifs.
09:10Deuxième exemple,
09:13celui du dossier de Natura 2000.
09:16Là, j'ai eu en effet la chance de voir
09:19et de travailler sur cette question
09:21sous trois volets.
09:22Le volet scientifique,
09:24sur l'élaboration de la directive
09:27Faune, Flore et Habitat,
09:29et également le volet politique,
09:30puisque j'étais au Parlement européen
09:32et j'ai participé à l'élaboration
09:35du texte de la directive Habitat.
09:38Et là, une anecdote qui me revient en tête,
09:42un des problèmes qui se posaient,
09:43c'est les annexes avec les listes
09:45des espèces protégées.
09:47Je faisais partie de la Commission de l'Environnement
09:50et j'ai eu la curiosité
09:52de comparer les listes
09:56dans les différentes versions linguistiques.
09:57En effet, au Parlement européen,
09:59puisqu'il y a un texte,
10:01il est traduit selon les différentes langues
10:04utilisées au Parlement.
10:05Et je me suis aperçu avec surprise
10:08que, selon la version linguistique,
10:10il y avait des espèces qui disparaissaient.
10:13Alors, avec des collègues,
10:16des responsables de l'ARS-PBI,
10:18dont on a parlé tout à l'heure,
10:20eh bien, on a pris toutes les listes,
10:21je me souviens, dans mon bureau,
10:23toutes alignées,
10:25et on a essayé de voir pourquoi,
10:27dans certaines versions linguistiques,
10:29il y avait des espèces qui avaient disparu.
10:31Et c'est tout simplement
10:33parce que le texte entre les listes,
10:36le texte du commentaire,
10:38selon la version linguistique,
10:39était plus ou moins long.
10:41Et les traducteurs avaient fait du copier-coller
10:44en oubliant de recoller la totalité de la liste,
10:48ce qui fait que, dans certaines listes,
10:49certaines espèces ont disparu.
10:51Et à l'époque, j'avais contacté
10:53le président de la Commission de l'Environnement
10:55du Parlement européen, dont j'ai été amant,
10:57monsieur Emmanuel Mundi, en disant
10:59qu'il faut qu'il y ait une version de référence,
11:03ce qui ne se fait en général jamais,
11:05c'est la version anglaise,
11:06qui est la version la plus complète.
11:08Donc, vous voyez, vision d'un dossier
11:11sous l'aspect politique.
11:12Deuxièmement, après mon séjour
11:16au Parlement européen,
11:18j'ai repris ma vie civile, entre guillemets,
11:20et j'ai accompagné la mise en œuvre
11:23de la directive au travers des actions
11:26de France Nature Environnement,
11:28c'est-à-dire la mise en place progressive,
11:30les péripéties de l'hostilité du monde de la charge,
11:34de la pêche, etc.,
11:35vis-à-vis de l'application de la directive Habitat,
11:39donc dans le domaine associatif.
11:41Et troisièmement, à nouveau,
11:43dans le domaine politique, en effet,
11:45j'ai été au cabinet de Dominique Voynet en 97
11:49et j'ai participé à la relance
11:52de la mise en œuvre de la directive,
11:55qui avait été bloquée en 96,
11:58en grande âme de madame Lopage,
12:00par monsieur Juppé.
12:02Donc, vous voyez, un dossier, le dossier Natura 2000,
12:05comporte l'aspect scientifique,
12:07l'aspect associatif et l'aspect politique.
12:10Et ces dossiers, encore une fois,
12:12étaient mis à disposition des étudiants du DSS,
12:16espaces et milieux,
12:18lorsqu'ils avaient des mémoires,
12:20soit mémoire de maîtrise, soit mémoire de DSS,
12:23qui pouvaient toucher à ces différents aspects.
12:27Donc, ensuite, dernière époque,
12:31le versement des archives.
12:33D'abord, les avoir conçues,
12:35les avoir fabriquées, en quelque sorte,
12:39ensuite, les verser.
12:41Et c'est en 2010 qu'a été élaboré,
12:43entre l'HPNE et France Nature Viernant,
12:47à l'initiative d'Henri Jaffeux,
12:50l'idée de verser ce fonds mixte aux archives nationales.
12:54Il a fallu un certain nombre de temps de discussion
12:58avant que ce versement soit fait matériellement en 2016.
13:04Il concernait 354 cartes en archives
13:09qui ont été versées en...
13:11et qui étaient réparties dans différents sots
13:13et qui ont été versées de la manière suivante.
13:17Un premier lot de 278 cartons
13:20a été enlevé le 23 mars 2016
13:23depuis le local d'espace et milieu
13:26de l'université de Paris 7,
13:28installé sur le site des Grands Moulins dans le 13e.
13:33Et ce fut un déménagement épique.
13:36En effet, les ascenseurs
13:40du bâtiment de l'université étaient en panne.
13:44Et il a fallu trouver...
13:46On était au troisième étage.
13:48Il a fallu trouver l'accès au monte-charge.
13:52Mais le responsable des services techniques n'était pas là.
13:56Il a fallu un certain temps avant de trouver
13:58le responsable des services techniques
14:01qui puisse nous donner accès à l'ascenseur
14:05pour déménager ses archives.
14:08Et ensuite, qui a manipulé effectivement ces archives ?
14:14Eh bien, c'était Patrick Cavalier,
14:17archiviste à la mission des archives
14:19du ministère de la Transition écologique et solidaire
14:23et de la cohésion sociale.
14:26Christelle Noulet, chef de la mission...
14:29Alors là, je ne me souviens plus
14:31de la signification des SIG.
14:33J'ai recherché dans mes archives
14:36et elle était chef de la mission.
14:37S-G, flash, S-P, S-S, flash, M-A-P.
14:44Et je serais incapable de vous dire à quoi ça correspond.
14:47Mais néanmoins, physiquement, c'était Christelle
14:50qui, avec Patrick, avec deux de mes petits-fils
14:52et moi-même, avons manipulé,
14:56descendu tous ces dossiers
14:58qui ont été chargés dans une camionnette
15:00qui était dans l'université,
15:02et on est ensuite plus loin.
15:05Il y a eu un second versement de 50 cartons-archives
15:09qui était en elle le 21 avril,
15:11depuis l'université et de mon domicile,
15:14car une partie des archives était chez moi,
15:17par Patrick Cavalier et moi-même,
15:19et enfin, le dernier lot de 22 cartons
15:22était déménagé le 26 avril,
15:24depuis le siège de France Nature Environnement,
15:27boulevard Port Royal,
15:29par Patrick Cavalier et moi-même.
15:31Et après ?
15:32Après, eh bien, ce sera la préparation
15:36de la valorisation des archives déposées
15:39pour la journée d'études du 6 avril 2018.
15:44Les associations de protection de la nature,
15:47face à leur mémoire, amnésie ou transmission.
15:51À partir du mois de décembre 2016,
15:54de multiples réunions passionnantes
15:56se sont enchaînées et m'ont fait côtoyer
15:59le monde des archivistes professionnels,
16:02qu'ils soient des archives nationales,
16:04du comité d'histoire du ministère
16:06de la Transition écologique et solidaire
16:09et de la cohésion sociale, etc., etc.
16:12L'ambiance était tellement chaleureuse
16:15qu'il fut proposé par Henri Jaffe,
16:18président de la HPNE,
16:20de se revoir après la réunion de 6 avril 2018,
16:24pour en tirer le bilan, bien entendu,
16:26mais aussi pour prolonger l'action engagée.
16:31C'est ce qui se fera, mais ça, c'est une autre histoire.
16:34En complément des archives versées en 2016,
16:38seront recueillies par les archives nationales,
16:40en 2022, deux séries de diapositives
16:44destinées à accompagner les dossiers marénois
16:48de l'InquoQuadis et le dossier Protection l'Ours.
16:52En conclusion, je ne peux que redire ma gratitude
16:55à l'égard de toutes celles et ceux
16:57qui, au sein des archives au comité de l'histoire
16:59et ailleurs, m'ont accompagné
17:02tout au long d'une aventure
17:04qui fut riche et passionnante.
17:06Merci.
17:15Alors, ça, c'est du concret.
17:17Enfin, une certaine partie du concret.
17:19Voilà.
17:21Alors, je voudrais revenir sur ce que disait,
17:2330 secondes, là, on a pris beau temps,
17:25ce que disait, sur la nature gérée ou non gérée,
17:30qui était un vieux débat.
17:32Alors, ce qui est intéressant, c'est de noter
17:35que certains des protecteurs dits intégristes
17:39du XIXe siècle, en fait, étaient déjà des gestionnaires.
17:44Je pense, par contre, par exemple, à Charles Vallois,
17:47secrétaire général du muséum.
17:49Au moment de la création du parc de la Bérate,
17:52ensuite appelé parc du Pellevoux,
17:55il proposait de maintenir des cultures de montagne
17:59pour que puisse subsister la perderie grise de montagne.
18:04Donc, même si on disait que c'était des intégristes
18:07qui mettaient sous cloche la nature,
18:09en fait, c'est parfaitement inexact.
18:11Un certain nombre de ces grands penseurs,
18:14de ces grands acteurs de la protection de la nature,
18:16dès cette époque-là,
18:18et c'était la même chose pour Gaussin,
18:20dans la réserve de Lorédon,
18:23qui proposait des réintroductions, etc.
18:25Donc, on a eu une vision aussi, quelques fois,
18:27aujourd'hui, en disant que c'était un peu
18:29l'éclairvert de la protection de la nature,
18:32intégrée, c'est parfaitement faux.
18:34Il s'est bien rendu compte,
18:35et il y a eu tout un débat entre Aubert et Petit,
18:39par exemple, disant, Aubert disait,
18:42la nature que nous avons en Europe occidentale,
18:45c'est l'héritage de l'activité humaine
18:47depuis des millénaires
18:49et de l'évolution spontanée de la nature.
18:51Les milieux que nous appelons nature,
18:53moi, je suis d'un pays du bocage,
18:55ce qu'on appelle la nature,
18:57le bocage est rien de plus artificiel.
18:59Mais ce qui n'empêche pas que ce sont des milieux riches
19:02en diversité du monde vivant.
19:06Merci.