Alors qu'ils sont poussés vers la sortie car trop polluants, les véhicules diesel font de la résistance. Selon un sondage de l'ARGUS sorti mardi 20 mars 2024, sur les intentions des automobilistes, 30% comptent en acheter un d'occasion et 10% un neuf. François Roudier, porte-parole de la Plateforme de la Filière Automobile, explique les raisons de cette résistance dans RTL Petit Matin.
Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin du 21 mars 2024 avec Jérôme Florin.
Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin du 21 mars 2024 avec Jérôme Florin.
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00:06 Les trois questions du petit matin.
00:08 Le diesel n'a pas encore dit son dernier mot.
00:10 Il résiste même très bien dans le dernier baromètre de l'Argus.
00:13 C'est même la seule énergie qui progresse sur les intentions d'achat en neuf et en occasion plus 4% par rapport à l'an dernier.
00:21 Bonjour François Roudier.
00:23 Bonjour.
00:24 Vous êtes le porte-parole de la plateforme de la filière automobile.
00:26 Merci de nous accorder quelques minutes ce matin.
00:28 On croyait que c'était en train de devenir ringard le diesel, trop polluant, plus si intéressant pour le portefeuille.
00:33 Pourquoi ce regain de forme alors ?
00:35 Je vais tempérer un petit peu par rapport aux reportages d'avant.
00:40 Je vais être courtois et ne pas être un canard.
00:42 Mais il faut être très prudent.
00:44 Il faut être très prudent parce que vous avez un baromètre d'intention d'achat de nos amis de l'Argus qui a été fait entre juin et juillet.
00:52 Lorsqu'on voit la réalité de ce qui se passe dans le marché, sur le neuf le diesel continue de plonger complètement.
01:00 On était à 7% de vente.
01:02 En 2015, on était à 72% des ventes.
01:06 Donc on est sur le neuf dans un déclin un petit peu traditionnel.
01:10 Sur l'occasion, c'est un petit peu différent avec un point à tempérer.
01:14 Depuis l'année dernière, nous avons eu le leasing social et on a eu une explosion des commandes de véhicules électriques.
01:20 C'est de la location, je précise.
01:22 Donc on est un petit peu sur l'occasion avec un retour post-Covid.
01:30 C'est-à-dire que vous avez eu beaucoup de voitures qui étaient achetées par des entreprises à la sortie du Covid,
01:34 qui sont restées deux ans dans les entreprises et qui étaient des diesels,
01:38 et qui maintenant sont de très bonnes affaires qui arrivent sur le marché de l'occasion.
01:42 Donc on a une petite remontée du diesel sur le marché de l'occasion.
01:46 Je dirais que ce n'est pas un effondrement, au contraire.
01:49 Il faut effectivement dire aux auditeurs qu'il y a de très bonnes affaires à faire dans le diesel en occasion,
01:55 ainsi qu'en neuf.
01:56 Et puis vous avez vu que les ZFE qui devaient interdire les véhicules...
01:59 Justement, les zones à faible émission.
02:02 On va en parler.
02:04 Sur le diesel qui reste quand même le carburant le plus intéressant économiquement si on fait beaucoup de routes.
02:10 Oui, tout à fait.
02:12 Même si son prix se rapproche de celui de l'essence,
02:15 de par sa technologie, un véhicule à moteur diesel va consommer moins.
02:21 Donc pour le grand routier, ça reste le carburant numéro un.
02:25 Alors vous l'évoquiez effectivement, le recul sur les zones à faible émission,
02:28 c'est aussi une bonne nouvelle pour les amateurs de diesel,
02:31 puisque le dispositif sera moins lourd que prévu, sauf à Paris et à Lyon.
02:35 Oui, alors le recul, attention, parce qu'en fait,
02:39 pourquoi on n'oblige plus certaines villes à avoir des ZFE ?
02:43 Parce que tout simplement, la qualité de l'air s'est améliorée.
02:46 Et elle s'est améliorée parce que les véhicules qui circulent
02:49 ne sont plus les véhicules qu'il y a 15 ans ou 20 ans.
02:53 Donc on voit qu'il y a comme toujours un problème avec ces véhicules.
02:56 C'est ce qu'on appelle de la catégorie 3 dans les vignettes Critère 3.
03:02 Donc les autres véhicules, ce sont ces véhicules qu'on voit,
03:05 les diesels, vous les connaissez, c'est les nouveaux diesels avec le carburant.
03:08 Et puis la deuxième chose qu'on met dans la voiture, le AdBlue,
03:13 qui permet justement d'éviter les oxydes d'azote.
03:16 Donc comme ça s'est amélioré, on peut toujours continuer
03:19 de rouler avec des diesels modernes.
03:21 Toujours est-il que le diesel est en sursis ?
03:23 Il ne va pas dans le sens de l'histoire, comme on dit ?
03:26 Oui, parce que le développement des voitures électrifiées,
03:30 alors on ne veut pas faire peur aux gens, on n'est pas électrifiés dans ces voitures,
03:33 mais c'est ce qu'on appelle électrifiés, nous les pros,
03:35 c'est simplement des voitures qui sont soit 100% électriques,
03:38 soit des voitures hybrides, soit des voitures qu'on appelle "mildybrides",
03:42 c'est-à-dire avec un petit système qui permet de réduire la consommation.
03:45 Ces voitures-là, elles sont avec des moteurs essence et une batterie électrique.
03:50 C'est l'avenir, c'est là où passe notre argent de recherche et développement.
03:56 Ça veut dire aussi que la revente est plus compliquée pour les voitures diesel ?
04:00 Alors, ce n'est pas évident sur les diesels modernes,
04:04 puisque la France est un grand pays,
04:06 nous avons une géographie qui fait que nous faisons de grandes distances,
04:09 et les diesels trouvent encore un très bon prix,
04:13 parce que ce sont des moteurs assez fiables qui s'abîment très peu,
04:16 et puis sur des véhicules, je dirais, plutôt familiaux, ils fonctionnent très bien.
04:21 Ce qu'on a vu disparaître, c'était les petites voitures diesel.
04:24 Souvenez-vous, on a même eu des Smart Diesel,
04:27 bon, tout ça appartient à un monde d'avant.
04:30 Merci beaucoup François Roudier, porte-parole de la plateforme de la filière automobile.
04:34 Merci d'avoir été avec nous ce matin sur RTL, bonne journée.
04:37 Merci.
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04:45 [Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org]