Dans notre récente édition du Club de L'Économiste, nous avons eu le plaisird'accueillir Youness Sekourri, Ministre de l'Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l'Emploi et des Compétences.
Au cours de cette entrevue, nous avons abordé des sujets cruciaux tels que l'emploi, la réforme de l'Anapec, l'intégration verticale et la formation.
Découvrez les perspectives et les initiatives du ministère sur ces questions essentielles pour l'économie et la société.
Au cours de cette entrevue, nous avons abordé des sujets cruciaux tels que l'emploi, la réforme de l'Anapec, l'intégration verticale et la formation.
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00:00:20 D'abord merci pour l'accueil et merci d'avoir aussi organisé ce club,
00:00:26 cette édition du Club d'Economie.
00:00:28 Je suis très ravi de me retrouver parmi des journalistes chevronnés,
00:00:33 un groupe connu par son professionnalisme, la régularité, la persévérance.
00:00:39 Je me rappelle de la Covid-19 et je me rappelle, comme beaucoup de Marocains,
00:00:45 de la difficulté de la presse, notamment écrite, pour traverser cette épreuve.
00:00:52 Je vois que le groupe a pu non seulement survivre,
00:00:57 ce qui est déjà un exploit dans le monde d'aujourd'hui où tout se digitalise,
00:01:00 mais il a pu aussi garder ses ressources humaines, son capital humain,
00:01:07 qui est le cœur et le plus important et le plus cher.
00:01:12 Il faut dire aussi qu'en observant aussi votre travail de l'extérieur,
00:01:17 vous arrivez aussi à garder vos ressources,
00:01:18 ce qui est très important dans le monde dans lequel vous travaillez.
00:01:22 Et effectivement, la variété des couvertures, des sujets,
00:01:28 et puis aussi l'impartialité, parce qu'elle est fondamentale,
00:01:31 elle est impendante et l'indépendance est fondamentale pour pouvoir aussi jouer un rôle
00:01:36 qui est important pour accompagner la transformation d'un État, d'une nation,
00:01:43 et pas seulement, je dirais, gérer au jour le jour l'information.
00:01:49 Et donc je voudrais d'abord vous rendre hommage, rendre hommage aussi aux dirigeants que vous avez,
00:01:54 à Sihalid et à vous, la femme qui dirige la rédaction,
00:01:58 aussi, mais également à toutes les femmes et tous les hommes.
00:02:01 Nous ne nous sommes pas séparés, c'est le 8 mars,
00:02:02 donc j'ai avec moi Madame la Secrétaire Générale, la Directrice Générale de l'ANAPEC,
00:02:07 la Directrice de la Coopération et ma conseillère en matière de communication,
00:02:11 qui est le produit de votre groupe aussi.
00:02:14 Donc pour revenir à votre question, excusez-moi l'introduction,
00:02:18 il fallait que je le dise parce que c'est par conviction que je le dis.
00:02:21 Pour ce qui est de l'État social, effectivement,
00:02:25 vous savez, le monde a connu tellement de changements que les systèmes de gouvernement
00:02:31 ont dû opter pour des choix en matière de déploiement de la collectivité publique, de l'État,
00:02:38 en complémentarité avec l'État régional ou l'État de proximité,
00:02:44 connu sous la dénomination de la collectivité territoriale,
00:02:49 pour pouvoir satisfaire aux besoins des citoyens,
00:02:53 sans perdre de vue, je dirais, la dimension de la nation.
00:03:01 L'État social est un procédé.
00:03:03 C'est un procédé qui est d'abord politique,
00:03:06 parce qu'il suppose des contrats, qu'ils soient clairs, explicites,
00:03:15 mais ils peuvent aussi être implicites,
00:03:18 entre ceux qui gouvernent et la population.
00:03:22 C'est un procédé aussi institutionnel, car ce contrat doit se déployer à travers des institutions
00:03:29 qui peuvent être nationales, qui peuvent être aussi locales,
00:03:32 qui peuvent être élues, qui peuvent aussi faire partie de la technostructure d'un pays,
00:03:37 pour pouvoir délivrer un certain nombre de choses
00:03:45 dans une optique de justice sociale.
00:03:50 Et on observe depuis, au long du XXe siècle,
00:03:56 un certain nombre de perturbations que l'État, de toute façon, a connues
00:04:01 de part d'abord le manque de moyens que nous avons pu vivre dans un certain nombre de pays,
00:04:08 à travers un certain nombre de crises, de chocs.
00:04:10 Nous n'avons pas besoin de revenir sur l'histoire de l'humanité du XXe siècle.
00:04:14 Mais ceci a donné à un certain moment un redéploiement d'abord d'un État central fort,
00:04:20 l'État Providence que nous connaissons tous,
00:04:22 vers un État décentralisé, où les choses les plus compliquées,
00:04:26 les plus difficiles, les plus budgétivores ont été déléguées aux collectivités territoriales,
00:04:33 dans un souci d'efficacité d'abord, parce qu'il fallait la proximité pour gérer un certain nombre de services.
00:04:38 On retrouve dans les villes aujourd'hui, dans le monde entier,
00:04:41 les services de transport, les services d'électricité,
00:04:45 un certain nombre de services de proximité pour des pays plus avancés,
00:04:47 même des services de scolarité, d'enfance, etc.,
00:04:51 qui sont délégués à ces collectivités-là.
00:04:55 L'État central a toujours gardé les aspects régaliens pour normaliser, pour orienter, pour arbitrer.
00:05:02 Mais le début du XXIe siècle a connu son lot de problèmes aussi.
00:05:07 Et nous avons vu se creuser dans le monde entier un certain nombre d'inégalités.
00:05:13 Cela s'est manifesté par des réactions populaires,
00:05:18 des fois organisées, des fois moins organisées, malgré la présence de systèmes démocratiques,
00:05:22 qui théoriquement devraient permettre ou devaient permettre d'absorber ces clivages,
00:05:28 ces divergences et cette pauvreté en matière de politique publique efficace en matière sociale.
00:05:36 Et comme vous le savez bien, la mondialisation avait pris une part très importante dans la marche de l'humanité.
00:05:45 Les lois du marché ont pris, je dirais, le dessus sur le reste.
00:05:51 À l'époque, on appelait ça le consensus de Washington, dans lequel il y avait un certain nombre de piliers.
00:05:59 Et nous, comme beaucoup d'autres pays, nous avons été dans cette marche mondiale.
00:06:03 Mais à un certain moment, la question de la fracture sociale, la question de la justice sociale, la question de l'égalité s'est posée.
00:06:12 Pour moi, le Maroc est un pays qui a su mener une trajectoire assez singulière.
00:06:21 Parce que dans le monde entier, les pays mobilisent des moyens pour faire du social.
00:06:27 Ils traduisent l'état social à travers aussi une force de frappe budgétaire,
00:06:32 une capacité aussi à distribuer des ressources qui sont collectées.
00:06:37 Donc une performance économique à la base qui permet de faire un travail de redistribution.
00:06:42 La définition de l'état social, et j'y arrive, c'est de dire d'abord que le nouvel état social
00:06:51 est un état social qui doit permettre à l'individu de maîtriser son avenir, sa trajectoire.
00:07:02 Donc un état social doit fournir à l'individu les outils, les instruments, les moyens, l'accompagnement
00:07:08 pour pouvoir se frayer son chemin, faire ses choix.
00:07:12 Quand vous n'avez pas de choix, quand vous êtes condamné à cause de votre classe socio-économique
00:07:18 ou à cause de votre appartenance géographique ou à cause de je ne sais quel critère, autre critère,
00:07:24 l'état social ne fonctionne pas.
00:07:26 Et je pense que le Maroc a pu dessiner les contours d'un état social autour de 4 ou 5 grands sujets.
00:07:33 D'abord, pour qu'on soit dans un état social qui se respecte, il faut que le droit à la vie, à la santé, soit respecté.
00:07:41 Donc la couverture sociale, la couverture médicale est un sujet de fond.
00:07:47 Quelques pays, rares sont les pays qui l'ont fait grâce à la vision de Sa Majesté depuis quelques années déjà,
00:07:53 notamment suite à la crise de la Covid-19, nous sommes sur un sujet important.
00:07:57 Couverture sociale, couverture médicale, pour permettre aux citoyens de vivre dignement,
00:08:03 quel que soit leur niveau de revenu et quel que soit leur statut actif, inactif, en chômage, en travail, etc.
00:08:11 Deuxième sujet important, il faut dans l'état social permettre aux gens d'accéder à l'emploi.
00:08:17 L'emploi est un point d'entrée important qui permet aux gens d'avoir un projet de vie qui n'est pas un projet de vie professionnel seulement,
00:08:26 c'est-à-dire les compétences que vous allez acquérir, les jobs que vous allez faire.
00:08:31 Les dernières études du World Economic Forum par exemple parlent d'une moyenne de 12 jobs pour un individu dans la vie sur les 30 prochaines années.
00:08:42 Donc il faut pouvoir permettre aux gens, à la population, aux citoyens et aux citoyennes d'accéder à l'emploi.
00:08:50 Et naturellement derrière il y a un certain nombre de concepts qu'on pourrait dérouler.
00:08:55 Le droit à la formation tout au long de la vie, pour pouvoir faire des reconversions, pour pouvoir avoir un choix.
00:09:04 Le troisième sujet important ce sont les services publics.
00:09:07 Vous ne pouvez pas être dans un état social où les services publics du pays en question sont pauvres.
00:09:12 Parce que ce n'est pas juste une question de service et de qualité et de satisfaction des citoyens,
00:09:18 c'est aussi une question de coût de la vie par rapport au ménage et à la personne que vous êtes.
00:09:23 Quand vous avez des services publics de qualité, les investissements que vous allez faire à l'échelle de votre personne,
00:09:29 qui vont sortir de votre salaire, ne seront pas les mêmes.
00:09:33 Vous ne serez peut-être pas obligé d'acheter une voiture si les transports sont bons.
00:09:38 Vous ne serez peut-être pas obligé d'aller vers l'école payante si l'école publique est bonne, etc.
00:09:46 Les soins en matière de santé.
00:09:47 Donc les services publics sont un sujet fondamental pour un état social qui se respecte.
00:09:54 Et puis naturellement, naturellement, naturellement, l'éducation.
00:09:59 Que je sors comme étant un élément à part, vous pouvez le rentrer dans les services publics si vous voulez,
00:10:03 mais je le sors comme étant un élément à part parce que l'éducation est le sujet qui permet aussi à une nation
00:10:11 d'atteindre la cohésion en matière de société.
00:10:17 Parce que nous sommes appelés dans une société à vivre ensemble.
00:10:20 Et les choix qu'exprime la société à travers la démocratie, à travers les élections, lui permettent de fonctionner ensemble.
00:10:28 Et la solidarité qui s'exprime par des régimes où ceux qui travaillent paient, par exemple, pour l'assurance maladie obligatoire,
00:10:37 ce sont des gens qui contribuent, mais d'autres n'ont pas les moyens de contribuer.
00:10:41 L'ancien Ramed est un exemple, devenu Amauta Damone, par exemple.
00:10:45 Et donc quand vous devez, sur le plan des retraites, sur le plan de la couverture sociale, sur bien des sujets,
00:10:53 quand vous devez assurer une solidarité entre des personnes qui peuvent générer des revenus, qui travaillent, qui sont actifs,
00:11:00 et d'autres qui ne peuvent pas, pas parce qu'ils ne veulent pas, mais parce qu'ils n'ont pas eu les mêmes conditions d'accès à la société active,
00:11:09 donc il faut que cette solidarité puisse se faire, ou qu'il puisse se faire la source de la conviction,
00:11:18 le système de valeurs qui drive, qui conduit, je dirais, notre pensée collective, ne peut émaner que de l'éducation,
00:11:26 bien sûr à côté de la famille qui est un sujet fondamental.
00:11:29 Donc pour moi, ce sont les composantes d'un État social, mais qui, en fin de compte, doit donner à l'individu les moyens de son émancipation
00:11:40 pour faire ses choix, sans lui dicter ses choix, mais lui donner les moyens.
00:11:44 Et par la suite, l'État doit faire des efforts à travers des programmes pour pouvoir délivrer cette offre sociale.
00:11:51 L'emploi, depuis, qui vous concerne, donc effectivement, où est-ce qu'on en est aujourd'hui ?
00:11:58 Il y a 2300 sous-crits pour l'emploi, c'est-à-dire qu'on ne crée pas assez, mais on crée sacrément peu.
00:12:05 Et l'emploi créé n'est pas toujours de l'emploi structuré.
00:12:09 Il y a beaucoup d'emplois, notamment dans les services, l'emploi de travail particulier.
00:12:16 Oui, oui. Écoutez, d'abord, l'emploi est un sujet, effectivement, qui est au cœur des préoccupations de tous les gouvernements dans le monde.
00:12:26 Surtout après les transformations géopolitiques, économiques, que le monde a connues.
00:12:33 Sans revenir sur une analyse des conditions et de ce qui se passe à l'international,
00:12:43 les derniers chiffres de l'emploi, si on veut faire une analyse des derniers chiffres de l'emploi,
00:12:49 l'année 2023, par exemple, les chiffres du Haut-Commissariat au plan ont permis de ressortir trois dynamiques en matière d'emploi.
00:13:00 La première dynamique est ce qu'on peut appeler l'emploi salarié.
00:13:07 Donc création de 588 000 postes dans ce qu'on appelle l'emploi salarié.
00:13:15 Je utilise les termes et les définitions du Haut-Commissariat au plan.
00:13:19 588 000 emplois, c'est un chiffre inédit parce qu'en moyenne, nous n'avons pas dépassé les 140 000 ou 145 000 sur les cinq dernières années.
00:13:29 Et même plus.
00:13:31 - C'est en une année ?
00:13:32 - En une année, 2023.
00:13:33 Donc 588 000 emplois salariés.
00:13:37 Maintenant, ce sont des chiffres corroborés par d'autres chiffres de la CNSS que je vais citer dans un petit instant pour dire que c'est une tendance réelle, c'est du vrai.
00:13:47 La deuxième tendance qui annule un peu l'effet de cet emploi salarié, pour expliquer aussi la hausse du taux de chômage,
00:13:56 c'est la perte de 535 000 ou 33 000 emplois dans ce qu'on appelle l'auto-emploi.
00:14:09 Donc l'auto-emploi est un emploi qui permet de... c'est-à-dire la question qui est posée aux personnes, c'est de dire est-ce que vous avez une occupation ?
00:14:24 Est-ce que cette occupation ne rentre pas dans le cadre d'un emploi salarié ?
00:14:29 Donc il n'y a pas une relation de travail avec un employeur.
00:14:32 Donc c'est quelqu'un qui travaille pour son propre compte et puis qui génère un revenu.
00:14:37 Donc il y a un revenu. L'emploi salarié, il y a le salaire, mais il y a aussi l'assurance médicale, il y a un certain nombre de conditions.
00:14:46 Il est plus proche d'un emploi décent. L'auto-emploi effectivement, il couvre aussi énormément d'aspects qui peuvent être sous, je dirais, la coupole ou la dynamique ou la réalité aussi de l'informel.
00:15:04 Et troisième dynamique, avant de faire une petite analyse sur les trois, troisième dynamique est celle de l'emploi non rémunéré.
00:15:13 Toujours d'après le Haut-Commissariat Haut-Plan, l'emploi non rémunéré, le nombre des personnes qui ont perdu cette fois, parce que le chiffre est négatif malheureusement,
00:15:22 c'est presque 209 000 personnes qui ont perdu leurs emplois, mais ce ne sont pas des emplois salariés.
00:15:32 Ce ne sont pas des emplois avec des revenus, ce sont des emplois non rémunérés.
00:15:37 Les emplois non rémunérés, dans la classification, ce sont des emplois effectivement qu'on retrouve, qui nous viennent des milieux ruraux à 80 %,
00:15:46 dans les chiffres du HCP toujours, ou même plus que 80 %, et effectivement ce sont des personnes qui travaillent avec leur famille pour les aider.
00:15:56 C'est dans ce sens. Alors quand vous faites la somme des 180 000, -530 000, -209 000, ça vous donne des 157 000 chômeurs,
00:16:08 qui se sont rajoutés aux 1,4 millions des personnes qui existaient auparavant pour vous donner 1,5 million et quelques.
00:16:17 Et c'est ce qui explique la hausse du taux de chômage du 11,8 % à 13 %.
00:16:22 - On a eu quand même de la chance parce qu'il y a deux éléments qui sont favorables, c'est-à-dire avoir un taux de chômage aussi,
00:16:31 c'est le taux d'activité et le taux d'emploi qui sont en baisse.
00:16:36 Donc ça veut dire qu'il y a pas mal de personnes qui ne se présentent pas sur le marché du travail.
00:16:40 - Oui. - C'est ce qu'on appelle les découragés.
00:16:43 - Il y a des découragés, ce qui est tout à fait normal.
00:16:46 Quand vous n'avez pas de pluie, quand vous n'avez pas de... Parce que les personnes qui se...
00:16:50 - Si on regarde le cours, on va savoir si le pluie... - Oui, parce que nous sommes quand même à la cinquième année de sécheresse.
00:16:56 Ça fait des années que nous avons la sécheresse. N'oubliez pas que nous avons traversé quand même la Covid-19.
00:17:02 Que la structure des NIT qui sont dans le stock des personnes en chômage, la moitié n'a pas de diplôme, c'est-à-dire n'a pas le bac.
00:17:18 Et donc demander à des personnes qui n'ont pas de bac d'aller chercher un emploi où déjà les personnes qualifiées peinent à trouver des jobs, ce n'est pas toujours simple.
00:17:30 Mais laissez-moi juste faire une petite analyse rapide parce que vraiment on va apporter des éléments d'éclairage assez intéressants.
00:17:37 D'abord, vous avez remarqué, on n'a aucun complexe avec les chiffres du HCP. Au contraire, ce sont des chiffres que nous prenons
00:17:44 et qui sont d'ailleurs pour moi très positifs de 2023 malgré...
00:17:49 - Ce qui est négatif, c'est quand même cette baisse tendance.
00:17:52 - On y arrive, on y arrive. Parce que c'est dû à beaucoup de choses.
00:17:56 Mais analysons le fond du sujet parce que c'est un effet psychologique, vous pouvez le régler par mille façons.
00:18:03 Mais la réalité dure est celle que je voudrais analyser aujourd'hui.
00:18:07 C'est-à-dire vous avez quand même 588 000 emplois salariés. Alors ça, c'est les chiffres de 2023.
00:18:13 Nous avons quand même consulté la CNSS, la Caisse nationale de la sécurité sociale,
00:18:17 dans laquelle se regroupent plus de 300 000 entreprises actives, avec quelque chose comme 4 millions de personnes qui sont déclarées.
00:18:27 Et nous avons vu effectivement, parce que les chiffres dont nous disposons de la CNSS sont des chiffres de la fin 2022.
00:18:34 Les chiffres de la fin 2023 ne seront disponibles qu'en avril, Inch'Allah.
00:18:38 Et en fait, la tendance est bonne. Fin 2022, création de 313 000 emplois à la CNSS.
00:18:45 C'est-à-dire, c'est en net, création de 700 000, destruction de 400 000.
00:18:52 Donc 313 000 en net.
00:18:56 Donc ce sont des personnes avec des noms, des prénoms, des déclarations.
00:19:00 Ce ne sont pas des enquêtes. C'est des personnes, c'est de la valeur absolue, bien identifiées, avec des entreprises, etc.
00:19:07 - Elles sont déclarées pour leur premier point.
00:19:10 - En fait, pour l'année 2020, la stabilité, c'est un autre chiffre, je vous donnerai pas mal de chiffres par la suite,
00:19:16 comme ça vous pouvez les analyser de façon plus approfondie.
00:19:20 Mais si vous voulez, les personnes qui ont une stabilité de l'emploi de plus de 11 ans, c'est pratiquement 50% de personnes qui sont à la CNSS.
00:19:30 Donc quand je parle CNSS, ça veut dire que nous sommes dans le secteur formel.
00:19:36 Donc quand nous observons ce qui se passe dans le secteur formel, nous avons une augmentation en matière de recrutement,
00:19:44 313 000 d'après la CNSS, 588 000 d'après le Haut Commissariat au plan, travail et salariés, majoritairement dans le formel.
00:19:55 Nous avons un tiers des personnes qui ont été employées sont des femmes.
00:20:03 Donc nous ne sommes pas sur le taux de 19 ou 20% national du travail de la femme.
00:20:10 Quand vous rentrez dans le secteur formel, vous êtes au tiers.
00:20:13 C'est intéressant comme chiffre.
00:20:16 C'est-à-dire que ça nous montre la piste de ce en quoi on doit investir davantage.
00:20:21 Les recrutements qui se font dans les entreprises, dans les usines, le nombre de femmes est important.
00:20:26 Et quand on regarde ce que fait l'Agence nationale de la promotion des emplois et des compétences par exemple,
00:20:31 qui transite de ces flux-là par l'Agence nationale de la promotion des emplois et des compétences avec les différents programmes,
00:20:36 pratiquement la moitié de ces chiffres-là transitent par l'ANAPEC, nous sommes même à 43, 45, 47% dépendamment des programmes en matière de travail de la femme.
00:20:46 Mais naturellement, dès que vous sommez, vous faites la somme de ce travail formel avec l'auto-emploi,
00:20:53 dans lequel il y a énormément d'informel, les chiffres forcément, elles chutent.
00:20:59 Et donc ça nous interpelle sur effectivement le poids de l'informel dans notre pays
00:21:03 et puis toutes les actions que nous sommes en train de mener pour pouvoir faire face à ce sujet-là.
00:21:07 Mais il y a une explication que je voudrais avancer si ça ne vous dérange pas par rapport à la deuxième catégorie qui est celle de l'auto-emploi.
00:21:14 Nous avons fait un benchmark avec le Bureau international du travail.
00:21:18 Nous recevons le directeur général, incha'Allah, le mois d'avril.
00:21:23 Première visite au Maroc, parce que...
00:21:29 Première visite du nouveau directeur général.
00:21:31 Du nouveau directeur général au Maroc, pour appuyer aussi tout le processus que nous avons lancé sur un autre sujet,
00:21:38 qui est celui du dialogue social, mais également des efforts que nous sommes en train de faire.
00:21:42 Pour analyser la deuxième dynamique, vous avez l'auto-emploi.
00:21:47 Alors l'auto-emploi, nous avons fait un benchmark.
00:21:50 L'auto-emploi, qu'est-ce que c'est ?
00:21:52 L'auto-emploi, à ne pas confondre avec les auto-entrepreneurs, au sens...
00:21:56 Parce que quand vous regardez les chiffres, vous trouvez que l'auto-emploi, c'est 530 000 pertes d'emploi,
00:22:02 ce que nous n'avons pas sur les chiffres des auto-entrepreneurs, parce que les actifs dans les auto-entrepreneurs sont de l'ordre de 300 000,
00:22:08 et les vraiment actifs qui paient tout, c'est de l'ordre de 50 000.
00:22:11 Donc ça veut dire qu'il y a une bonne partie qui travaille pour son propre compte,
00:22:15 qui déclare travailler et générer un revenu pour son propre compte,
00:22:19 sans pour autant être catégorisé auto-entrepreneur.
00:22:24 Et donc c'est beaucoup de travail dans le commerce, de proximité, dans l'informel.
00:22:30 D'ailleurs, parmi les secteurs qui ont été touchés comme corollaires de la problématique agricole et de la problématique de l'eau,
00:22:42 c'est le commerce qui est lié à la food industry.
00:22:47 Et donc forcément, vous avez perte de 74 000 postes dans le commerce lié à l'analyse sectorielle.
00:22:54 Donc on comprend effectivement que tous ceux qui étaient dans le commerce de proximité ne se retrouvaient plus, etc.
00:23:01 Mais l'analyse que nous avons faite, et le benchmark que nous avons fait avec le BIT, fait ressortir une information de taille.
00:23:08 Dans le monde entier, à chaque fois qu'un pays lance une politique, un programme, des programmes sociaux,
00:23:16 tous ceux qui étaient dans du travail un peu précaire, comme ce type d'auto-emploi,
00:23:23 ils déclarent qu'ils n'ont plus ce genre de job pour pouvoir, ce n'est pas que ça se passe, mais soi-disant bénéficier des aides sociales.
00:23:34 Donc on peut comprendre qu'à travers la mise en place du RSU, du RMP, des aides sociales, etc.,
00:23:39 un certain nombre de personnes qui voulaient rester, je dirais, dans le giron social pur avec les aides, etc.,
00:23:47 déclarent qu'ils ne sont plus parce que le chiffre est important.
00:23:50 Même pendant la COVID-19, le chiffre le plus important à la CNSS, c'était de 212 000 pertes d'emploi en matière d'auto-emploi.
00:23:59 Je vous donnerai les graphes. 212 000, le chiffre 2020.
00:24:04 On ne peut pas être à 588 000, donc pour nous c'est un phénomène qui ne reflète pas une vraie réalité.
00:24:10 Je dirais, il y a du vrai naturellement dans le phénomène, mais pour nous...
00:24:16 Et donc le troisième phénomène qui quand même nous interpelle, c'est tous ceux qui nous viennent, je dirais, des milieux ruraux.
00:24:25 Les 200 000 travail non rémunéré, emploi non rémunéré, qui de par la statistique sont calculés,
00:24:33 parce que vous n'allez quand même pas donner la même importance à quelqu'un qui a un job avec un salaire et avec une protection sociale, etc.,
00:24:41 vous allez le considérer de la même façon que quelqu'un qui n'a pas de job.
00:24:44 Quand vous faites la somme, c'est comme si c'était la même chose.
00:24:46 Alors ce n'est pas la même chose.
00:24:47 Mais de toute façon, on respecte les chiffres, on respecte les critères internationaux,
00:24:50 mais c'est juste pour dire que les 200 000, traditionnellement, qu'est-ce qui se passait ?
00:24:54 Ces personnes-là qui arrivaient sur le marché du travail, elles étaient absorbées par deux secteurs,
00:25:01 parce que c'est une workforce, c'est une force de travail qui n'a pas forcément une formation de haut niveau,
00:25:08 ce sont des personnes qui n'ont pas de skills, qui n'ont pas de diplôme, etc.,
00:25:12 donc qui ne vont pas se redéployer facilement dans le secteur industriel ou autre.
00:25:15 Donc ce sont des personnes qui travaillent soit dans les BTP, soit dans le commerce en particulier,
00:25:22 ou dans les services commerciaux en particulier.
00:25:24 Qu'est-ce qui s'est passé dans les BTP ?
00:25:27 Cette année, le BTP a créé 19 000 emplois.
00:25:31 L'année dernière, il en a perdu 1 000.
00:25:34 Nous tablons, avec les investissements que nous avons aujourd'hui au niveau des BTP,
00:25:38 et avec les projets 2030, énormément d'infrastructures,
00:25:41 de revenir à l'ère glorieuse des BTP avec quelque chose comme 80 000 emplois par an.
00:25:49 Donc c'est un moyen aussi pour pouvoir absorber ce genre, je dirais, ce flux de la population.
00:25:56 Donc on se retrouve avec 157 000 chômeurs, avec une baisse un peu faible du taux, je dirais,
00:26:04 de ceux qui se mettent en position de chercher de l'emploi,
00:26:10 mais je pense que la vraie analyse devrait être des trois dynamiques,
00:26:15 donc trois types de politiques à mettre en place.
00:26:19 La première, elle fonctionne déjà, les 588 000,
00:26:23 c'est-à-dire que les mesures que nous avons pu mettre en place,
00:26:26 parce que 588 000 emplois, ce n'est pas l'économie qui a créé 600 000 postes.
00:26:31 On le sait, vous avez parlé de croissance, et vous avez un juste titre.
00:26:35 C'est aussi un effet important de formalisation des emplois déjà existants.
00:26:41 - Et pour cette catégorie, vous parlez de mesures. Qu'est-ce qui vous défend ?
00:26:46 - Alors principalement, nous pensons que des études sont en cours aujourd'hui pour raffiner,
00:26:52 parce qu'il faut vraiment accompagner les études que fait le Haut-Commissariat Haut-Plan
00:26:56 par d'autres études qualitatives pour comprendre le phénomène.
00:26:59 Parce que vous savez, vous avez tellement de chiffres,
00:27:01 mais l'idée c'est vraiment de comprendre les phénomènes,
00:27:03 pas pour faire un exercice médiatique ou de communication,
00:27:05 mais surtout pour être sûr que les mesures de l'emploi sont bonnes.
00:27:09 Alors, premièrement, nous avons l'effet de la hausse du SMIC,
00:27:14 parce que nous avons fait un dialogue social.
00:27:17 Et dans les discussions du dialogue social, et l'accord que nous avons pu avoir le 30 avril 2022,
00:27:23 nous sommes arrivés à cette conclusion que la formalisation des emplois,
00:27:28 la qualité des emplois, la distribution des emplois,
00:27:32 surtout auprès des catégories vulnérables comme les femmes et les jeunes,
00:27:36 est tributaire d'un travail important de formalisation,
00:27:39 parce que l'économie marocaine regorge de possibilités sur ce plan-là.
00:27:45 Donc, formalisation au sens d'éclaration à la Caisse nationale de la sécurité sociale.
00:27:50 Alors, vous savez que le coût de la formalisation n'est pas négligeable,
00:27:54 parce que le coût des charges sociales n'est pas négligeable.
00:27:58 En témoigne l'un des programmes que nous avons lancé au niveau de l'Agence nationale de la promotion de l'emploi et des compétences,
00:28:03 qui s'appelle TAFIS, qui connaît un grand succès, même s'il est limité en matière de cibles, etc.
00:28:09 C'est parmi les programmes les plus importants, parce qu'il permet de payer pour le compte de l'employeur les charges sociales qui s'élèvent.
00:28:16 Bien sûr, j'ai tous les chiffres que vous voulez sur tous les programmes.
00:28:21 J'ai la présentation de l'ANAPEC, la présentation du ministère, ces chiffres-là.
00:28:25 Comme ça, vous avez vraiment le détail.
00:28:28 C'est assez structuré, que vous pouvez aussi checker très rapidement.
00:28:37 Donc, nous avons ce programme TAFIS qui montre qu'effectivement,
00:28:40 dès que vous payez les charges sociales pour l'entreprise, elle recrute plus facilement.
00:28:47 - Vous allégez le fardeau ?
00:28:49 - Tout à fait, le coût du travail par l'impôt, par les charges sociales, mais également par la formation.
00:28:56 Je vais en parler dans un petit moment, si vous voulez qu'on continue dans les programmes d'emploi.
00:29:00 Donc, les 588 000 2023 ou les 313 000 2022 selon la CNSS, c'est aussi et surtout un travail de formalisation grâce à la double hausse du SMIC.
00:29:15 Qu'est-ce qui s'est passé ?
00:29:16 Quand on a augmenté le SMIC et le SMAG d'ailleurs, si vous vous rappelez, nous avons fait 5 % de SMIC en 2022-septembre,
00:29:23 5 % en 2023, le SMAG 10 % en 2022 et 5 % en 2023.
00:29:29 Le signal que nous avons envoyé aux acteurs économiques et sociaux, c'est de dire qu'il faut être vigilant maintenant.
00:29:37 Il y a un gouvernement qui est responsable sur le plan social, comme il doit l'être sur le plan économique.
00:29:42 Nous avons un nombre important d'inspections.
00:29:45 Ce sont des chiffres sur les inspections que nous avons pu diligenter avec les 588 inspecteurs du ministère.
00:29:53 Et aussi, il faut rajouter les inspections de la Caisse nationale de la sécurité sociale parce qu'il y a l'inspecteur du travail et l'inspecteur de la Caisse nationale.
00:30:00 Nous avons reçu aussi le président de l'OMC Hassan Boubarek.
00:30:04 On a beaucoup parlé aussi d'inspection.
00:30:06 Alors, nous avons conjugué nos efforts.
00:30:08 D'ailleurs, on communique très bien.
00:30:10 Ça communique très bien entre les deux institutions.
00:30:12 Quelque chose comme 40 000 visites, ça donne 300 000 observations.
00:30:17 Malgré les changements qu'on doit faire au niveau du code du travail, j'espère qu'on aura le temps d'en parler plus tard.
00:30:23 C'est-à-dire malgré le fait que les inspecteurs du travail, ils ont beaucoup de marge à avoir dans la prochaine loi,
00:30:31 parce qu'aujourd'hui, ils font un travail exceptionnel, mais ils pourraient avoir plus de poids
00:30:37 et leurs interventions pourraient être beaucoup plus déterminantes dans le monde de l'entreprise.
00:30:43 Et pour dire que nous avons reçu par exemple 80 000 requêtes et nous en avons réglé 40 000,
00:30:53 plus d'un milliard de dirhams a été en sorte de recouvrement pour le compte des salariés,
00:31:01 c'est-à-dire ceux qui avaient perdu leur droit.
00:31:03 Et nous avons pu faire le recouvrement d'un milliard au profit de ces gens-là,
00:31:07 grâce notamment au fait, soit qu'ils ont repris leur travail ou indemnisé, etc.
00:31:14 Donc c'est un travail qui est important et nous l'avons fait par du leadership et du management.
00:31:20 Des fois, le capital immatériel dans l'action, parce que vous avez posé la question tout à l'heure comment on transforme,
00:31:25 il y a une dose de leadership importante, du management important qu'il faut injecter.
00:31:30 Ce ne sont pas juste des chiffres et des dynamiques et de l'économie,
00:31:34 c'est surtout aussi un travail de management, de perspective et de vision.
00:31:42 Donc le message que nous avons donné à la Confédération générale des entreprises du Maroc,
00:31:47 le message que nous avons donné aux trois syndicats les plus représentatifs
00:31:50 qui, pour rappel, ont signé l'accord social pour la première fois dans l'histoire du pays,
00:31:55 c'est-à-dire qu'il y a en tout cas des décennies que les syndicats les plus représentatifs,
00:31:59 les plus représentatifs, tous n'avaient pas signé avant.
00:32:03 Ils se sont dit "nous allons prendre le sujet de façon très sérieuse, il y a deux rounds de dialogue social".
00:32:08 Et donc ce sont des événements d'une forte valance politique qui envoient des signaux que le gouvernement sera très vigilant,
00:32:20 il y aura énormément de rigueur pour ceux qui pensent que la loi ne sera pas appliquée.
00:32:26 Effectivement, nous avons mis en place des cellules pour recevoir l'ensemble des anomalies, des dysfonctionnements, etc.
00:32:35 Et nous avons fait des interventions importantes grâce à une collaboration.
00:32:40 Tout ça c'est nouveau avec les différents ministères, notamment le ministère de l'Intérieur,
00:32:44 parce que vous savez les commissions qui règlent les conflits sociaux sont présidées par les gouverneurs.
00:32:52 Et il y a des commissions qui ne se réunissaient pas systématiquement sous la présidence du gouverneur.
00:32:58 Et quand vous n'avez pas ce type de leadership, forcément les problèmes n'étaient pas réglés de façon à ce que les gens s'installent.
00:33:05 Ça se fait de manière automatique ?
00:33:07 Ça se fait en tout cas beaucoup plus, parce que tout le monde a intérêt, il y a une bonne communication et une bonne symbiose
00:33:12 pour pouvoir entre les deux ministères et énormément de proximité.
00:33:16 D'ailleurs nos programmes territoriaux, nos autres programmes territoriaux comme le programme AOLH,
00:33:20 nous ont permis aussi de tisser des liens et de mieux positionner les agents du ministère, etc. sur ce sujet-là.
00:33:26 Monsieur le Premier ministre, on a l'impression que les relations du gouvernement avec les centrales sanitaires sont peu rapprochées, sont peu courtes.
00:33:35 Malheureusement, ça n'a pas permis d'avancer sur certains dossiers stratégiques comme la loi Bocalic sur le droit d'autorisation.
00:33:43 Pourquoi vous avez réussi sur les autres dossiers et pas sur le mien ?
00:33:47 Si vous voulez qu'on passe directement au dialogue social, je le ferai avec plaisir.
00:33:51 C'est pour ça qu'il faut qu'on comprenne aussi cet architecture du dialogue social.
00:33:56 Vous dites que c'est quelque chose d'historique, qu'on ne connaît pas.
00:34:01 Quand vous en avez discuté, vous êtes passé de cette politique de marchandage à la politique de négociation.
00:34:09 Tout ça est imbriqué dans les politiques ?
00:34:13 Écoutez, dans le monde de la négociation, en général, il y a pas mal de références.
00:34:20 La plus connue au monde, c'est un certain William Fischer.
00:34:23 C'est anecdotique. Quand on négociait avec les syndicats, il y en avait parmi eux qui avaient lu William Fischer.
00:34:29 Et on s'est dit...
00:34:31 Ils ne s'agitent pas du tout.
00:34:33 Ah non, non, ils lisent et beaucoup plus qu'on peut le penser.
00:34:37 Donc ça nous a facilité la tâche parce qu'on a pu organiser nos rounds de négociation autour d'une dimension conceptuelle assez rare dans ce genre d'exercice.
00:34:48 Bon, revenons un peu en arrière.
00:34:51 Le dialogue social est naturellement un processus qui correspondait à ce que les gens appelaient la démocratie formelle avant.
00:34:58 C'est-à-dire, quand vous faites des élections, vous faites un dialogue social, on peut s'asseoir autour d'une table,
00:35:03 prendre des photos, ramener la presse et puis on sort, il n'y a rien.
00:35:07 Et en fait, le dialogue social n'était qu'un arrangement institutionnel qui permettait d'organiser, d'orchestrer un dialogue pour dire que le dialogue était fait.
00:35:17 Avec ce gouvernement, je pense que la chose a été différente.
00:35:20 Je vais vous en donner les preuves. J'en ai vraiment pas mal.
00:35:24 D'abord, nous avons démarré le dialogue social en février 2022.
00:35:27 Vous savez, le gouvernement a été nommé en octobre 2021.
00:35:34 Tout de suite après, nous avons lancé un certain nombre de programmes d'urgence.
00:35:38 Pas mal de chantiers pour ce qui est du ministère.
00:35:40 C'était le programme AORASH parce que c'était une priorité.
00:35:44 On était vraiment très serré par les temps des personnes qui avaient perdu leur job, leurs emplois.
00:35:50 Et déjà en février, déjà après avoir lancé AORASH, qui est quand même un programme important,
00:35:56 nous avons lancé le rang du dialogue social.
00:36:02 Alors en février, on démarre, mais on démarre sur quelle base ?
00:36:05 On démarre quand même sur un historique pas très facile.
00:36:12 Pas très facile parce que 10 ans d'absence de dialogue social ou de dialogue social, on va dire, incomplet, pour rester...
00:36:21 Peut-être, c'est ce que nous disent aussi les syndicats.
00:36:27 Et il y avait énormément de tension et le rôle des syndicats n'avait pas été valorisé.
00:36:35 Parce que les syndicats jouent un rôle fondamental dans l'architecture institutionnelle d'un pays.
00:36:40 C'est une intermédiation et c'est une médiation fondamentale pour qu'un pays puisse fonctionner normalement.
00:36:49 Et tout travail qui consiste à diminuer ce rôle-là est un travail, pour moi, antidémocratique.
00:36:56 [Qui sont les syndicats ?]
00:36:59 Ce sont des sujets qu'on peut traiter. Il y a des mécanismes pour cela et on nous en parlera,
00:37:05 notamment dans un certain nombre de lois qui ont été prévues.
00:37:08 Nous avons débarré en février 2022. On se rencontre avec les syndicats.
00:37:14 [Est-ce qu'ils représentent tous les salariés du Parlement ?]
00:37:17 Non. Il y a ce qu'on appelle des SASS. Il y a des sans appartenance syndicales.
00:37:21 Pratiquement, le champ syndical représente la moitié à travers le processus des élections professionnelles.
00:37:32 Mais il y a naturellement des gens qui restent en dehors.
00:37:36 Mais les syndicats ont quand même une force de mobilisation.
00:37:39 Parce que la mobilisation ne se fait pas sur la base d'idéologie.
00:37:42 Elle se fait sur la base de demandes sociales. Donc c'est de la valeur absolue.
00:37:46 Vous voyez ce que je veux dire.
00:37:47 Nous avons remarqué dans des cas comme celui de l'éducation, une forte mobilisation.
00:37:51 [Vous avez été accompagnateur de ce secteur-là ?]
00:37:54 Bien sûr, avec plaisir. Pour avoir été aussi accompagnateur de ce secteur-là.
00:37:58 [Ca a secoué. Il n'y aurait pas de pays, mais bon, c'est une grosse barre.]
00:38:04 Mais il y a quand même des aspects positifs dans ce qui s'est passé.
00:38:08 C'est vrai, c'était une difficulté.
00:38:10 Alors, en février, on démarre. On va construire un projet ensemble avec les syndicats.
00:38:15 Donc, première remarque importante que les syndicats ont comprise très vite, c'est que le gouvernement était sérieux.
00:38:20 Parce que s'il n'avait pas été sérieux, il n'aurait tout simplement pas lancé le dialogue social en début de mandat.
00:38:27 Quand vous lancez le dialogue social en début de mandat, vous êtes obligés d'honorer vos engagements.
00:38:32 Si vous lancez en mi-mandat, vous allez jouer sur le temps.
00:38:36 Donc, je pense que cela a été une marque de sincérité et d'authenticité de l'action gouvernementale
00:38:43 qui était vraiment comprise et bien intégrée par les syndicats.
00:38:47 Par la suite, il a fallu le comment et le quoi.
00:38:52 Alors, quand vous rentrez dans le quoi, je vais vous raconter une petite anecdote.
00:38:56 Nous avons reçu, dans les premières négociations, dans la grande salle du dialogue social que nous avons au ministère,
00:39:01 et quand je faisais les tournées avec les patrons des syndicats et de la CGEM et la Commadère aussi,
00:39:06 parce que nous avons intégré le secteur agricole qui est un secteur important et qui emploie beaucoup de monde,
00:39:10 et vous avez vu pour les chiffres, la discussion a porté sur le nombre de promesses non tenues par les précédents gouvernements.
00:39:24 C'était amusant parce que, vous savez, c'est facile de ressortir les archives
00:39:29 et quand vous faites le compte, pas moins de 80 engagements de tous sortes, de tous types.
00:39:42 C'était le point de départ pour leur dire, est-ce que vous voulez qu'on construise quelque chose ?
00:39:49 On ne peut pas le faire seulement sur la base d'une shopping list ou d'une liste d'engagement.
00:39:54 Il faut qu'on se mette d'accord sur notre façon de travailler.
00:39:57 C'est comme ça que nous avons créé pour la première fois deux dynamiques.
00:40:01 Une dynamique qu'on appelle l'institutionnalisation du dialogue social, qui est plus importante que le reste.
00:40:08 C'est une dynamique qui oblige le gouvernement, qui oblige le patronat, qui oblige les syndicats à se voir au moins deux fois par an.
00:40:20 Vous savez, quand vous rencontrez les syndicats en septembre, avant la loi de finances, ce n'est pas simple.
00:40:25 Donc ça vous oblige à consulter les partenaires sociaux sur ce que vous faites.
00:40:30 Vous ne pouvez pas leur faire deux coups passagers.
00:40:33 Vous pouvez faire une fois, deux fois, mais vous ne pouvez pas le faire pendant trois ans.
00:40:36 Ça ne marchera pas.
00:40:38 C'est pour ça que vous n'avez pas vu de grève générale dans le pays,
00:40:42 alors que d'autres pays, beaucoup plus riches que nous, ont été tout simplement immobilisés.
00:40:49 Et même l'éducation, qui est un grand sujet, nous avons pu le surmonter,
00:40:53 parce qu'il y a un capital confiance qui s'est installé, même avec ceux qui protestaient dans la rue.
00:41:00 Autrement, on n'aurait pas eu cet accord, et surtout ce retour aux écoles, malgré les difficultés et l'historique de ce sujet.
00:41:07 Donc nous avons créé cette première dynamique qui est l'institutionnalisation.
00:41:11 Il y a eu deux accords que nous avons signés en avril 2022, et pas un seul.
00:41:14 Pas juste l'accord, je dirais, où il y a les engagements financiers, les mesures.
00:41:20 Il y avait surtout cet accord de l'institutionnalisation, de l'architecture, et ce n'est pas de la forme.
00:41:25 Ce n'est pas de l'esthétique.
00:41:28 C'est plus important pour les syndicats que le reste,
00:41:30 parce que les moyens, vous les avez, vous ne les avez pas, en fonction des lois de finances, de la performance économique.
00:41:34 - Et des engagements financiers.
00:41:36 - Et ça nous a coûté au gouvernement.
00:41:39 En temps, en effort, en coordination, et je pense qu'on s'en est plutôt bien sorti, la preuve.
00:41:45 Le dialogue n'a jamais été rompu avec les syndicats sur tous les sujets.
00:41:48 Alors toujours dans cette institutionnalisation, nous nous sommes mis d'accord sur la nécessité,
00:41:51 est-ce qu'il y a un équilibre dans les engagements.
00:41:54 Et nous avons insisté sur la nécessité de réformer le pays avec les partenaires sociaux, et non sans les partenaires sociaux.
00:42:01 Réformer, ça veut dire quoi ?
00:42:02 - Une grosse ambition.
00:42:03 - C'est une grosse ambition qui est en cours.
00:42:05 Et dans la semaine qui vient, vous allez voir les résultats tangibles, au-delà de ce qu'on a fait déjà, que je pourrais vous citer.
00:42:11 Donc un, on s'est dit que les grandes lois qui doivent changer, parce que le pays en a besoin.
00:42:17 D'abord, il y a une loi organique, il y a la loi organique qui organise le droit de grève.
00:42:22 Deuxièmement, et c'est un signal important pour tout le monde, pour protéger les travailleurs des abus,
00:42:29 pour protéger la qualité du travail dont vous parliez, et pour protéger aussi l'investisseur et l'entreprise, l'économie.
00:42:38 Je dirais des aléas et du chaos qui peut être généré quand les choses sont anarchiques
00:42:46 ou pour d'autres raisons que les régions directes liées à la relation entre l'employeur et l'employé.
00:42:53 Donc deuxièmement, il y a cette loi sur le code du travail.
00:42:58 Pour info, la loi de la grève est une loi qui n'a pas vu le jour depuis l'indépendance,
00:43:04 qui était partout jusqu'en 2016, où l'ancien gouvernement a proposé un projet de loi organique
00:43:10 qui a été adopté en Conseil de gouvernement, qui a été adopté en Conseil de ministre en juillet 2016,
00:43:15 qui a été déposé au Parlement en septembre 2016.
00:43:19 Et vous, posez-vous la question, pourquoi rien n'a été fait depuis septembre 2016 ?
00:43:27 Alors que le processus formel de la loi a passé toutes les étapes.
00:43:33 Parce qu'effectivement, il y a eu un déséquilibre important avec le monde syndical.
00:43:39 Ce que nous avons repris, ce que nous avons fait concrètement, est l'état d'avancement de ce sujet-là.
00:43:44 Donc la loi sur la grève, le code du travail. Le dernier code du travail remonte à 2004.
00:43:50 C'est un document comme ça, avec énormément de choses.
00:43:54 C'était une grande avancée à l'époque.
00:43:57 Il a bien du plus de 40 ans à sortir.
00:44:00 Mais les 20 dernières années ont connu des mutations profondes dans le marché de l'emploi.
00:44:06 Je vous donne un exemple. Il y a une injustice dans le code du travail,
00:44:09 que nous allons régler dans le prochain code, qui touche tous ceux qui travaillent dans la sécurité.
00:44:15 Avant, quand le code du travail était sorti, il avait prévu pour les gardiens...
00:44:20 - D'accord, la sécurité, vous parlez de... - La sécurité, je veux dire...
00:44:24 - Gardinage et sécurité. - Gardinage et sécurité, etc.
00:44:26 Donc il avait prévu pour cette catégorie de la population, ce n'était pas encore un marché à l'époque.
00:44:31 Il n'y avait pas d'entreprise, c'était plutôt des concierges dans les immeubles, etc.
00:44:35 Et donc il prévoyait qu'ils travaillaient pendant 12 heures.
00:44:37 Comme ça, quand vous regardez 12 heures, c'est anti tout ce que vous voulez.
00:44:42 Mais en fait, c'était pour dire que les 12 heures n'étaient pas 12 heures d'affilée.
00:44:45 Et que le travail n'était pas un travail vraiment continu.
00:44:47 Donc une personne pouvait travailler, se reposer, etc.
00:44:50 Et par la suite, quand le secteur s'est organisé et qu'il s'est transformé en travail salarié en bonnet du forme,
00:44:56 les 12 heures, c'est quelque chose qui n'a aucun sens.
00:45:00 On fait énormément sur le plan de la sensibilisation, des contrôles, etc.
00:45:04 Mais l'artifice juridique, on le change au niveau du code du travail,
00:45:07 dans la version qui viendra tout de suite après l'adoption de la loi sur le code qui organise la grève.
00:45:15 Donc 2004 à aujourd'hui, il y a énormément de choses.
00:45:18 Le travail de la femme, la question de l'intérim,
00:45:22 parce qu'aujourd'hui, et les relations entre les entreprises et ceux qui travaillent,
00:45:30 le travail partiel, le télétravail effectivement qui est un grand phénomène aujourd'hui,
00:45:37 émergé, et c'est une niche aussi pour de l'export.
00:45:41 Ce n'est pas de l'off-shoring classique qu'on connaît.
00:45:45 Beaucoup de gens peuvent travailler à distance avec l'étranger
00:45:48 et ça peut donner lieu à quelque chose de très intéressant sur un pôle important,
00:45:54 dans des régions qui ne sont pas forcément les mieux favorisées aujourd'hui en matière d'emploi.
00:45:59 - Dans le cadre de cette réflexion, est-ce que vous réfléchissez à certaines initiatives
00:46:04 qui sont pour l'expérimentation à l'intérieur commun, par exemple la 5N de Qatar ?
00:46:08 Est-ce que vous réfléchissez à ce genre d'initiatives dans le cadre de la réforme du 5N ?
00:46:15 [Rires]
00:46:18 - Ma position en tant que ministre de l'Emploi qui gère le dossier du travail,
00:46:25 voudrait que, ça revient à cette grande discussion du début sur le leadership,
00:46:30 voudrait que je puisse d'abord offrir un espace pour que les acteurs puissent dialoguer.
00:46:36 Nous apportant des éléments d'arbitrage le moment venu.
00:46:39 Donc vous allez toujours trouver que quand les choses sont en cours,
00:46:43 je ne me prononce pas généralement sur les pistes très pratiques,
00:46:47 non pas que je ne les ai pas, au contraire.
00:46:50 Et les benchmarks sont intéressants.
00:46:52 De toute façon, tout ce que je peux dire, c'est que nous sommes ouverts à tout.
00:46:55 Mais c'est une logique aussi sectorielle, etc.
00:46:58 Juste pour vous dire, le dialogue social, nous avons fait ce travail,
00:47:01 nous sommes parvenus à un accord, 30 avril 2022.
00:47:07 Dans cet accord, il y a eu les deux composantes, la composante institutionnelle,
00:47:11 qui fait avancer aujourd'hui les choses.
00:47:14 Nous avons évité énormément de grèves grâce au dialogue social.
00:47:19 Les aéroports allaient s'arrêter en décembre 2022.
00:47:24 L'éducation...
00:47:26 - 2022, c'est au moment de la...
00:47:28 - La coupe du monde, quand le Maroc venait de passer en année finale.
00:47:31 Il y avait une grève annoncée, on l'a lu sur les journaux, y compris les vôtres.
00:47:36 Et grâce à cette qualité, à ce capital confiance que nous avons avec les syndicats,
00:47:40 nous avons pu organiser des discussions, nous avons réglé les problèmes relativement très, très, très rapidement.
00:47:45 Avec un accord social, pour le cas de l'ONDA par exemple, de trois ans.
00:47:49 Pas facile, pas facile du tout.
00:47:52 Un secteur qui était à l'arrêt.
00:47:53 Parce qu'il y a eu un capital confiance avec les centrales syndicales qui étaient derrière.
00:47:58 En l'occurrence, pour ces deux-là, il y avait la CDT et l'UMT.
00:48:01 La CDT qui s'occupait des contrôleurs aériens et l'UMT qui s'occupait de ce qu'on appelle les ESA,
00:48:06 les électroniciens.
00:48:08 Ça me reviendra.
00:48:13 Mais il a fallu mener ça.
00:48:15 Ce sont des problèmes qu'on a pu régler en quelques jours.
00:48:18 Pas en quelques semaines ni en quelques mois.
00:48:20 - Vous avez arrêté toute l'activité ?
00:48:22 - C'était déjà déclenché.
00:48:24 C'était connu et on allait avoir zéro avion qui allait atterrir au Maroc.
00:48:30 Vous imaginez l'image d'un pays qui a fait une révolution dans le monde du foot,
00:48:35 qui se retrouve avec des avions cloués au sol et personne ne peut rentrer.
00:48:38 - Vous avez arrêté le camp ?
00:48:40 - On n'y était pas loin.
00:48:42 Mais pour vous dire que c'est l'accord social, le fait d'intégrer tout le monde dans cet accord,
00:48:47 que tous les acteurs cherchent à préserver aussi cette relation malgré les difficultés,
00:48:53 parce que les difficultés émanent de la réalité économique, des déséquilibres,
00:48:57 des inerties, du poids, des sédimentations, des années d'absence de dialogue social.
00:49:02 Et pourtant nous avons pu le faire.
00:49:04 L'éducation, la même chose.
00:49:06 Déjà on a eu des premières négociations en décembre 2022.
00:49:09 Parce que le problème que vous avez vu en octobre,
00:49:13 il était posé à la fin de l'année 2022 déjà.
00:49:17 Mais vous n'avez rien vu venir. Pourquoi ?
00:49:19 Parce qu'il y a eu un travail qui a été fait grâce à une confiance qui était installée avec les acteurs,
00:49:24 tous les acteurs d'ailleurs, de la place.
00:49:26 Et donc pour vous dire que nous avons conduit quand même un effort important
00:49:30 où nous avons fait cette levée de SMIC, cette augmentation de SMIC,
00:49:33 ces dialogues sectoriels qui ont démarré dans pas mal de secteurs
00:49:37 ou dans des institutions importantes,
00:49:39 cette redynamisation de la vie, des libertés et de l'équilibre entre les acteurs
00:49:46 et qui a donné lieu effectivement à un premier accord à l'époque dans le domaine de l'éducation.
00:49:51 C'était le 18 janvier si ma mémoire est bonne ou le 14 janvier je ne me rappelle plus, 2023.
00:49:58 Et c'est comme ça que nous avons commencé les discussions avec les syndicats sur les autres sujets.
00:50:04 Comme le projet de loi organique sur la grève.
00:50:09 Sur lequel vous vous êtes engagé sur des dates ?
00:50:12 Alors voilà, on arrive aux dates.
00:50:14 On n'a pas de date, on n'a pas de temps d'avance pour aucune chose.
00:50:18 Est-ce qu'il y a eu des échéances ou des articles qui étaient exécutés ?
00:50:22 Pas du tout, au contraire.
00:50:24 En fait quand on avait fait l'architecture de l'accord social, on était confronté à deux choix.
00:50:31 Je vous explique pourquoi c'était historique.
00:50:33 Premier choix, c'est de mettre des engagements bateau.
00:50:37 Nous allons faire ceci, nous allons faire cela, comme des engagements qu'il y avait dans d'autres accords sociaux.
00:50:42 Deuxième choix, c'est de mettre des dates et de mettre des lois.
00:50:46 Regardez les autres accords sociaux, vous n'allez pas trouver des engagements en matière de réformes.
00:50:50 Ça n'existe pas.
00:50:51 C'est donc la première fois qu'on a des engagements en matière de réformes.
00:50:53 C'est déjà pas mal.
00:50:54 Deux, on a mis des dates.
00:50:56 Alors en mettant les dates, on avait aussi deux choix à l'intérieur de ce choix-là.
00:50:59 Des contrats et des dates.
00:51:00 Exactement.
00:51:01 Alors soit vous mettez des dates espacées pour que le ministre ou les ministres ou le gouvernement soient à l'aise.
00:51:07 Et vous savez qu'il y a un phénomène qui va s'installer quand vous mettez des dates espacées.
00:51:14 Il y a un phénomène qui va s'installer.
00:51:17 Et c'est ce qu'on appelle un phénomène de glissement.
00:51:20 Qui va s'installer et bien vous n'allez rien faire.
00:51:23 Pour plusieurs raisons.
00:51:26 Déjà quand vous mettez beaucoup de choses sur le long terme, vous ne savez pas ce qui va se passer.
00:51:29 Une crise économique, un problème, on ne sait rien.
00:51:32 Et puis il y a un mandat pour un gouvernement.
00:51:34 Il faut faire les choses au bon moment.
00:51:36 Et donc nous avons mis des dates rapprochées.
00:51:38 Très difficile, je le savais.
00:51:41 Mais je me suis dit, vaut mieux mettre ces dates-là.
00:51:44 Et qu'on fasse le maximum.
00:51:46 Et je veux bien supporter la critique de dire qu'on est en retard.
00:51:51 Plutôt que de dire qu'on a fait les choses juste pour la forme.
00:51:56 Et d'ailleurs ça donne des fruits.
00:51:59 Parce que quand vous êtes en retard, tout le monde est en retard sur ce sujet-là.
00:52:02 Et donc tout le monde doit prendre ses responsabilités.
00:52:05 Et c'est ce que nous avons fait.
00:52:07 Alors mais l'orchestration et la trajectoire étaient la suivante.
00:52:11 D'abord faire des dialogues sectoriels.
00:52:14 Pour permettre à des populations, je dirais, des catégories des fonctionnaires ou de la population de se retrouver.
00:52:23 Par la suite, ouvrir des grands chantiers, en particulier le chantier de la loi sur la grève.
00:52:28 Nous avons pu faire cela.
00:52:30 Nous avons mené pas moins de 20 réunions.
00:52:32 Avec les syndicats, avec le patronat, avec les différents départements ministériels.
00:52:39 Et nous avons pu collecter énormément de remarques.
00:52:43 Dans le respect, c'est fondamental s'il vous plaît, dans le respect de l'optique de chacun des acteurs.
00:52:51 Et dans l'équilibre voulu par la constitution, par cette loi.
00:52:55 Parce que ce n'est pas une loi qui viendra rétrécir les libertés.
00:53:02 Au contraire, c'est une loi qui viendra organiser les choses de façon à ce que les employés puissent être préservés.
00:53:11 Et les entreprises puissent fonctionner.
00:53:13 Croyez-moi, il y a des espaces intéressants.
00:53:15 Et donc le rendez-vous d'avril, Inch'Allah, connaîtra l'issue heureuse de ce projet important.
00:53:24 En accord avec les syndicats, nous sommes à un niveau très très avancé sur ce sujet-là.
00:53:30 - Vous avez une lecture qui est prête ?
00:53:32 - Je ne voudrais pas en dire plus.
00:53:34 Nous sommes sur un niveau très très avancé.
00:53:37 Et nous avons fait le choix de ne pas retirer la loi des institutions.
00:53:42 Parce que c'est une loi qui est déjà déposée au niveau du Parlement.
00:53:46 - Au niveau de la première moitié.
00:53:48 - Qu'est-ce qu'il y a de la question de la disposition ?
00:53:51 - Je t'ai dit tout à l'heure que ma position doit permettre aux acteurs de pouvoir...
00:53:56 Mais on peut en parler rapidement.
00:53:58 - Mais il y a des petites choses sans...
00:54:00 - Franchement, nous sommes vraiment au cœur de la discussion.
00:54:03 Et l'idée globalement, c'est que cette loi doit pouvoir organiser le droit de grève dans le secteur public, dans le secteur privé.
00:54:11 - C'est un scoop parce que vous êtes en train de le dire.
00:54:13 - Comment ?
00:54:14 - C'est un scoop.
00:54:15 - Écoutez, le scoop, c'est dans les délais.
00:54:18 Le scoop, c'est dans les délais parce que c'est vraiment réel.
00:54:21 Et c'est une réalité.
00:54:22 Il y a une mobilisation sans précédent par le gouvernement, avec les acteurs sociaux.
00:54:25 Et franchement, je suis agréablement surpris par la réactivité des acteurs sociaux.
00:54:31 Du moment qu'ils comprennent que vous n'avez pas d'agenda derrière.
00:54:34 Ça rejoint ce que vous avez dit, le passage du marchandage à la négociation.
00:54:39 Parce que la négociation suppose de prendre en compte et de prendre soin des enjeux des autres.
00:54:50 Si notre objectif est de préserver la qualité du travail, les droits des gens, aucun syndicat ne peut vous dire non.
00:54:58 Maintenant, dans le comment, naturellement, on peut discuter des délais pour annoncer une grève, des délais pour pouvoir l'arrêter,
00:55:05 du dispositif du service minimum dans les secteurs publics, quand il doit être là,
00:55:10 du dispositif, je dirais, du contrôle de l'efficacité d'un certain nombre de choses,
00:55:18 de la définition de la grève elle-même, etc.
00:55:22 Qui était déjà dans toutes les lois de grève dans le monde entier.
00:55:26 - Mais nous, on nous a annoncé que pour la mouture de la loi sur la grève, c'est avril.
00:55:34 - Oui, vous pouvez titrer sur ça, il n'y a aucun problème.
00:55:37 Vous êtes le premier à l'avoir.
00:55:39 - C'est peut-être pour le temps.
00:55:41 - Dans le cadre du round du dialogue social.
00:55:44 - Vous allez démarrer quand exactement ?
00:55:47 - Je n'ai pas la date exacte, mais en tout cas c'est dans quelques jours.
00:55:52 C'est une question juste d'agenda, mais de toute façon on est obligé de le faire en avril, au plus tard.
00:55:57 On démarre au plus tard en avril, on ne démarre pas en avril.
00:56:00 - Vous avez particulièrement discuté hier la reprise de la grève.
00:56:03 - Il y a un certain nombre de sujets qui sont posés sur la table.
00:56:06 Forcément, le sujet du pouvoir d'achat est un sujet qui est toujours posé dans tous les rounds.
00:56:16 Les avancées sur les secteurs aussi, ce sont des sujets qui sont posés.
00:56:20 Il y a énormément de choses qui sont posées.
00:56:23 Mais je suis en train de faire, l'information que je peux vous donner,
00:56:27 avec toute la bienveillance que j'ai pour l'exercice,
00:56:34 c'est que je suis vraiment tourné pour une deuxième tournée.
00:56:38 J'en ai fait une première en janvier, une deuxième tournée pour affiner l'ordre du jour
00:56:44 avec les syndicats et la Confédération juridique du Maroc en concertation.
00:56:49 Je fais une tournée avec les partenaires sociaux.
00:56:53 C'est-à-dire que je rencontre les patrons des syndicats et de la CJM.
00:56:59 - Pour préparer ?
00:57:00 - Pour préparer. Vraiment, nous sommes en train d'affiner l'ordre du jour.
00:57:02 Donc, dernière ligne droite, tournée, pour pouvoir avoir un ordre du jour qui soit à la hauteur.
00:57:09 Parce que n'oublie pas, on devait faire le round en septembre.
00:57:12 Il y a eu le séisme.
00:57:13 Nous avons consulté les syndicats.
00:57:16 Et nous avons trouvé un comportement tout à fait honorable pour dire, nous comprenons tout à fait.
00:57:23 Et nous avons voulu reporter le round pour décembre ou janvier.
00:57:28 Il y a eu des évolutions en matière dans le domaine de l'éducation.
00:57:32 Nous étions vraiment focalisés.
00:57:34 C'était un travail qu'on a fait d'ailleurs avec le champ syndical et les représentants des différents grévistes.
00:57:41 Et puis, nous avons pu, dès que ce sujet a été plus ou moins clôturé, réouvrir les discussions.
00:57:47 Je pense que c'est très bénéfique, franchement, pour la santé institutionnelle de notre pays.
00:57:52 Ce qui se passe est franchement très positif.
00:57:54 Ça permet de voir que notre pays est un pays qui est franchement résilient.
00:57:58 Quand il y a un problème, on déploie une architecture de négociation.
00:58:01 On regarde quels sont les moyens mobilisables.
00:58:03 Il n'y a pas de crise de confiance. C'est important.
00:58:05 Quand le gouvernement annonce un budget, il le tient.
00:58:08 Quand il dit qu'il n'a pas de budget, il n'a pas de budget.
00:58:11 Donc on est vraiment au-delà de ce qu'on a observé pendant les dernières années
00:58:15 et qu'on observe toujours dans un certain nombre de pays où il y a une crise de confiance.
00:58:19 Rien que cela permet d'aboutir à des accords plus facilement
00:58:23 car toutes les parties prenantes savent que c'est le maximum que la collision s'en vient.
00:58:28 (Propos inaudibles)
00:58:57 (...)
00:58:59 -Est-ce que vous pouvez me continuer sur le même point ?
00:59:02 -Je peux répondre en arabe ou en français ?
00:59:04 -Quand vous voulez.
00:59:06 -Par rapport aux réactions des coordinations,
00:59:09 est-ce que ces nouvelles structures vont être prises en compte
00:59:12 dans le cadre de l'élaboration de l'entreloi organique sur les syndicats ?
00:59:16 -Les syndicats.
00:59:17 -Euvaluons.
00:59:18 En ce qui concerne le quand même qu'on s'est réunis au sujet du dialogue social,
00:59:22 il y a trois types de lois.
00:59:24 La loi sur la réduction des frais d'exécution,
00:59:31 le droit de l'exécution,
00:59:33 la loi sur le travail et la loi sur les syndicats.
00:59:36 Avec une agenda.
00:59:38 La loi sur l'imprévu,
00:59:42 en général,
00:59:43 sur le droit des syndicats est une loi qui est proposée dans tout le monde,
00:59:47 comme elle est proposée dans le domaine politique,
00:59:50 comme elle est proposée dans le domaine de l'élu, etc.
00:59:52 Ce qui est important pour nous au Moyen-Orient,
00:59:54 c'est que le droit des syndicats est un droit important qui a une légitimité.
00:59:57 Une légitimité historique.
00:59:59 On peut y revenir.
01:00:01 Le droit des syndicats a contribué à l'indépendance du pays.
01:00:05 C'est un grand problème.
01:00:07 Depuis les années 55,
01:00:10 et puis dans le temps,
01:00:13 le droit des syndicats,
01:00:15 qui était derrière,
01:00:17 a été un point de conflit de force du Moyen-Orient
01:00:20 face au monde entier.
01:00:23 Et ce droit des syndicats a été développé au cours de l'histoire.
01:00:26 Et, Dieu merci, aujourd'hui,
01:00:28 nous avons une diversité dans le droit des syndicats.
01:00:30 C'est un problème essentiel.
01:00:32 Et nous avons des systèmes syndicats
01:00:34 qui sont vastes,
01:00:35 qui sont éloignés,
01:00:36 et qui sont à des niveaux
01:00:37 qui sont très différents
01:00:39 selon les secteurs,
01:00:41 selon les domaines et les géographies.
01:00:44 Ce qui est certain,
01:00:46 c'est que le droit des syndicats a été déployé
01:00:49 dans les années précédentes.
01:00:53 Parce que,
01:00:54 pourquoi ne pas avoir le droit des syndicats ?
01:00:58 L'honneur doit être...
01:01:00 Il ne peut pas que le droit des syndicats soit un défenseur sans preuve de justice.
01:01:03 Le droit des syndicats a été déployé
01:01:05 pour des gains démocratiques,
01:01:07 comme le pays.
01:01:09 Ce que l'état a fait,
01:01:11 c'est la réconciliation sociale
01:01:13 par le droit des syndicats.
01:01:14 C'est la nature de la solution.
01:01:16 Les délais de ce chemin historique
01:01:18 ont fait que,
01:01:20 dans certains secteurs,
01:01:22 ils ont pu être,
01:01:23 selon les conditions,
01:01:24 une des problématiques de l'exécutivité,
01:01:27 d'une manière ou d'une autre.
01:01:29 Mais la meilleure façon de les vaincre,
01:01:31 c'est l'intégration de tous
01:01:33 dans le dialogue.
01:01:35 C'est une approche que les institutions
01:01:37 ne peuvent pas faire.
01:01:38 Le loi est clair dans ce domaine.
01:01:40 Le dialogue est avec les institutions
01:01:42 et les institutions ont des droits légaux.
01:01:45 Mais, en ce moment,
01:01:47 les lois doivent permettre
01:01:49 que ces droits légaux
01:01:50 puissent être améliorés.
01:01:52 Comme nous l'avons dit,
01:01:53 dans le domaine politique,
01:01:55 ce sont des améliorations
01:01:56 dans le domaine syndical.
01:01:57 Je vous répète,
01:01:58 ce qui est important dans cette message,
01:02:00 c'est que le syndicat a décidé
01:02:01 de parler avec les institutions,
01:02:02 pour qu'elles soient conscientes
01:02:04 des nécessités des améliorations,
01:02:06 et non pas de faire la même chose
01:02:07 avec un mouche.
01:02:08 On a pris l'exemple de tous les sujets
01:02:10 que nous avons confrontés,
01:02:12 notamment dans le cas du crise de l'éducation.
01:02:15 Comme vous l'avez vu,
01:02:16 dans le cas de la crise de l'éducation,
01:02:18 malgré l'existence d'expressions
01:02:20 qui sont à l'extérieur des élus,
01:02:22 on a pu,
01:02:23 grâce à l'élu,
01:02:24 accueillir ces expressions
01:02:26 à travers les élus,
01:02:28 et les exprimer à leur avis.
01:02:30 Et cela a permis
01:02:31 de nous atteindre à un point
01:02:33 qui a été respecté sur la terre.
01:02:35 L'accord qui a été signé
01:02:37 en janvier 2023
01:02:39 a été signé
01:02:41 avec les syndicats.
01:02:43 On n'a pas signé
01:02:45 avec des associations.
01:02:47 Parce que l'association
01:02:49 est une association
01:02:51 qui est une association
01:02:53 qui est créée pour un but,
01:02:55 et qui se déroule après.
01:02:57 Mais les syndicats restent
01:02:58 pour pouvoir le faire.
01:03:00 Donc, nous avons fait un exercice
01:03:01 où il y avait un rôle des syndicats
01:03:03 avec les autres expressions,
01:03:05 et on a donné un résultat.
01:03:07 On a pris ce mot,
01:03:09 et on va le traduire
01:03:11 dans les réformes
01:03:13 qui sont en accord
01:03:15 avec les partenaires sociaux.
01:03:17 D'accord ?
01:03:18 Puisque la terre est en train de marcher,
01:03:20 et de se dérouler.
01:03:22 Donc, j'espère que j'ai répondu
01:03:24 un peu à la question.
01:03:26 Désolé de ne pas pouvoir dire plus
01:03:28 sur la loi, sur la grève.
01:03:29 Vous comprenez,
01:03:30 parce que nous sommes vraiment
01:03:31 à un moment où nous créons
01:03:33 un espace de discussion.
01:03:35 Nous espérons pouvoir aboutir
01:03:37 à quelque chose qui soit
01:03:39 avec un accord.
01:03:40 Mais de toute façon,
01:03:41 il y aura un processus
01:03:42 qui doit respecter les règles,
01:03:44 à savoir passer par les deux
01:03:45 institutions parlementaires.
01:03:47 C'est une loi organique.
01:03:49 Quand c'est une loi organique,
01:03:50 même si elle touche
01:03:52 au domaine des syndicats,
01:03:59 au domaine de la grève,
01:04:01 elle ne passe pas par la deuxième chambre.
01:04:02 Elle passe d'abord par la première chambre.
01:04:03 On va être indignés par la deuxième chambre.
01:04:05 Pour le Code du travail,
01:04:07 est-ce que vous allez...
01:04:09 Enfin, il y a des...
01:04:11 un CGM qui s'accroche
01:04:12 à la flexibilité du travail,
01:04:15 ce qui n'est pas très...
01:04:18 très apprécié par les syndicats,
01:04:21 et également la facilité du licenciement
01:04:23 qui est revendiqué par,
01:04:25 demandé par le patronat
01:04:27 dans les syndicats du centre-ventre.
01:04:30 Vous êtes où
01:04:32 dans ces discussions avec les syndicats ?
01:04:34 Alors, il n'y a pas encore
01:04:35 de discussion officielle
01:04:37 sur le Code du travail
01:04:38 parce que nous avons prévu
01:04:39 un enchaînement.
01:04:41 Nous, on terminerait par le Code,
01:04:43 par la loi organique sur la grève
01:04:44 avant de passer au Code du travail.
01:04:46 Pourquoi nous avons prévu
01:04:47 un enchaînement ?
01:04:48 Parce que ce qui explique
01:04:51 l'absence d'accord
01:04:53 dans un certain nombre
01:04:54 d'expériences internationales,
01:04:55 c'est le manque de confiance.
01:04:58 Vous savez, c'est difficile
01:05:00 dans l'action de décider
01:05:02 et de travailler chaque jour,
01:05:05 de prendre de la hauteur
01:05:06 par rapport aux dispositifs
01:05:08 et aux mécaniques
01:05:09 et d'investir dans la confiance.
01:05:12 Mais croyez-moi,
01:05:14 personnellement, je suis très content
01:05:16 parce que ça a donné des résultats
01:05:19 inattendus.
01:05:20 Donc, le capital confiance
01:05:21 que nous avons renforcé
01:05:22 avec les syndicats
01:05:24 permet aujourd'hui de discuter
01:05:25 la loi organique sur la grève.
01:05:28 Il permettra, incha'Allah,
01:05:30 à partir du rang d'avril,
01:05:33 de démarrer tout de suite après
01:05:35 la discussion sur le Code du travail
01:05:36 parce que, pour rappel,
01:05:37 le Code du travail était prévu
01:05:38 pour juillet 2023
01:05:40 et la grève pour janvier 2023.
01:05:42 Nous n'avons pas fait la grève
01:05:43 en janvier 2023
01:05:44 pour les raisons que je vous ai citées.
01:05:46 Il a fallu terminer,
01:05:47 parachever l'éducation, etc.
01:05:48 Dès qu'on a terminé l'éducation,
01:05:50 nous sommes passés à la loi
01:05:53 sur la grève.
01:05:54 Et donc, dès qu'on terminera
01:05:55 la loi sur la grève
01:05:56 avec le rang d'avril
01:05:58 et son lot social,
01:06:00 nous passerons, incha'Allah,
01:06:01 au Code du travail.
01:06:02 Au Code du travail, effectivement,
01:06:04 à première vue,
01:06:06 il pourrait sembler qu'il y ait
01:06:07 une opposition
01:06:09 entre les positions des syndicats
01:06:13 et les positions du patronat.
01:06:15 Ce n'est pas si vrai que ça.
01:06:16 Pourquoi ?
01:06:17 Parce que le nombre de personnes,
01:06:19 je vous donne un exemple concret
01:06:20 pour descendre un peu
01:06:21 et être sûr.
01:06:24 Quand vous regardez les personnes
01:06:28 qui ont le SMIC,
01:06:30 je vous donnerai le chiffre exact,
01:06:31 je ne l'ai pas en tête,
01:06:32 mais en tout cas,
01:06:36 une bonne partie des personnes
01:06:37 déclarées dans la sécurité sociale
01:06:41 sont déclarées avec des salaires
01:06:42 qui ne sont pas égaux au SMIC.
01:06:46 C'est-à-dire que ce sont des gens
01:06:47 qui travaillent théoriquement,
01:06:49 qui ne travaillent pas à plein temps.
01:06:51 [inaudible]
01:06:56 Le SMIC est horaire, de toute façon.
01:06:59 Le SMIC n'est pas mensuel.
01:07:00 Le SMAG, lui, il est journalier,
01:07:02 mais le SMIC est horaire.
01:07:04 Mais sans rentrer de sous-déclaration
01:07:06 ou pas sous-déclaration,
01:07:07 parce qu'à l'intérieur,
01:07:08 il y a d'autres chiffres
01:07:09 et on va vous les fournir.
01:07:10 Mais l'idée des syndicats
01:07:11 est de dire, s'il vous plaît,
01:07:13 ce que nous cherchons d'abord,
01:07:14 c'est que les dispositions légales
01:07:15 soient appliquées.
01:07:16 Donc, il n'y a pas juste une question
01:07:17 de loi ou du code du travail.
01:07:19 Il y a le code du travail
01:07:20 et ce qui va être appliqué
01:07:22 dans ce code du travail.
01:07:23 Quand je rencontre les syndicats,
01:07:24 ils me disent que sur les 20 dernières années,
01:07:26 les principales causes des grèves,
01:07:28 d'après les syndicats,
01:07:30 ce ne sont pas des cahiers revendicatifs,
01:07:33 ce ne sont pas des hausses de salaire.
01:07:35 Soit les salaires n'ont pas été réglés,
01:07:38 soit, éventuellement, des abus
01:07:41 ou des écarts
01:07:43 par rapport à l'application de la loi.
01:07:46 Quand vous regardez les entreprises,
01:07:48 ils vous disent,
01:07:49 écoutez, nous entreprises,
01:07:51 parce que, de quoi est-ce qu'on parle
01:07:52 dans les entreprises ?
01:07:54 Les chiffres de la CNSS,
01:07:55 le nombre d'emplois créés par les entreprises
01:07:57 de plus de 500 personnes
01:07:59 est égal au nombre d'emplois créés
01:08:01 par les entreprises
01:08:03 de moins de 50 personnes.
01:08:06 Je vous donnerai le chiffre qui est là.
01:08:08 C'est-à-dire, dans la granularité du truc,
01:08:10 vous allez trouver aussi
01:08:12 qu'il y a une difficulté, effectivement,
01:08:13 par rapport à la topologie
01:08:15 de notre tissu économique.
01:08:17 Les grandes entreprises, généralement,
01:08:19 respectent, etc.
01:08:20 Mais dès que vous descendez en bas,
01:08:22 vous avez des vraies difficultés
01:08:24 en matière de cash, de trésor,
01:08:25 de modèles économiques,
01:08:26 de l'informel,
01:08:27 d'une concurrence qui peut être déloyale.
01:08:30 Et ça n'aide pas forcément
01:08:32 les entreprises aussi
01:08:34 à prendre en charge complètement
01:08:36 les charges.
01:08:37 Donc, le coût du travail,
01:08:39 derrière le coût du travail,
01:08:41 la vraie discussion,
01:08:42 c'est le coût du travail
01:08:44 par rapport aux charges de l'entreprise
01:08:47 et par rapport à la dignité
01:08:49 et à la décence du travail.
01:08:51 Donc, c'est ça l'équation.
01:08:53 Vous voyez, on part d'une discussion
01:08:55 un peu idéologique sur le principe
01:08:57 flexibilité, pas flexibilité,
01:08:58 licenciement, etc.
01:08:59 Ce n'est pas la discussion.
01:09:01 Que cache le licenciement ?
01:09:03 Il cache un malaise économique en général.
01:09:06 Bon, bien sûr, ceux qui veulent
01:09:09 être contre la loi, c'est autre chose.
01:09:11 C'est dire.
01:09:12 Mais en réalité,
01:09:14 que cache un licenciement ?
01:09:16 Que cachent ces demandes de flexibilité ?
01:09:18 Et que cachent les demandes des syndicats
01:09:20 par rapport au travail décent,
01:09:22 par rapport juste à l'application du SMIC,
01:09:25 par rapport au respect des horaires du travail,
01:09:28 par rapport au hors-site dans le travail,
01:09:31 qui est l'un des principaux facteurs, d'ailleurs,
01:09:34 qui doivent être améliorés
01:09:36 pour améliorer le travail de la femme,
01:09:38 des transports pour arriver au boulot,
01:09:41 l'aménagement des horaires, etc.
01:09:43 Donc, pour moi, la discussion est autour de ces thématiques-là,
01:09:47 plutôt que de rester sur un niveau purement,
01:09:50 je dirais, où les gens campent sur leur position.
01:09:53 Et je pense qu'on a compris cela avec les syndicats.
01:09:56 Je ne pense pas que l'exercice sera un exercice impossible.
01:09:59 Franchement, je vous le dis tout de suite,
01:10:01 la loi sur la grève est plus difficile que le code du travail.
01:10:04 Parce que dans le code du travail,
01:10:05 il y a énormément de choses à faire.
01:10:07 Il y a des injustices à réparer,
01:10:08 comme celles que je vous ai citées tout à l'heure.
01:10:11 Et il y a une organisation des relations qu'on peut revoir,
01:10:15 parce qu'en fin de compte,
01:10:17 les pays qui réussissent dans le marché de l'emploi,
01:10:19 l'exemple allemand étant un exemple saillant,
01:10:21 j'irai en Allemagne bientôt,
01:10:23 à l'invitation des ministres concernés,
01:10:26 pour ce sujet et pour un autre sujet,
01:10:27 qui est celui de la migration.
01:10:29 - On aimerait aussi en parler.
01:10:32 - Avec plaisir. Je termine ce point rapidement.
01:10:34 Donc, vous avez l'essentiel se passe
01:10:37 dans des discussions au sein de l'entreprise,
01:10:40 dans le cadre de ce qu'on appelle les conventions collectives.
01:10:43 Combien de conventions collectives on a en Maroc ?
01:10:47 Une centaine ?
01:10:50 Nous avons pris un engagement important dans le dialogue social
01:10:52 pour dire que nous voulons augmenter les conventions collectives.
01:10:58 Imaginez qu'on veuille atteindre des augmentations de salaires
01:11:08 chez les employés dans le secteur privé.
01:11:11 Comment vous allez faire ?
01:11:12 Ce n'est pas comme public. Dans le public, vous avez un budget.
01:11:14 Vous décidez si vous avez l'argent ou pas.
01:11:16 Mais dans les entreprises privées,
01:11:17 ça ne peut se faire que dans le cadre d'une convention collective.
01:11:20 Alors, le manque de conventions collectives
01:11:22 par rapport au nombre pas très important,
01:11:27 c'est-à-dire le mécanisme par le biais duquel vous voulez intervenir,
01:11:30 n'est pas très fort.
01:11:32 Donc, tout ce que nous avons fait, nous avons créé un prix.
01:11:35 C'est une mesure symbolique, mais elle va donner de l'effet.
01:11:38 La première édition sera là, c'est après l'accord social.
01:11:40 La première édition sera en 2024, Inch'Allah.
01:11:43 Et nous allons voir comment pouvoir encourager les conventions collectives
01:11:47 par un certain nombre de dispositifs, y compris le fiscal,
01:11:50 parce qu'il y a des pays qui ont expérimenté et ça a donné de bons résultats.
01:11:53 Vous voyez, nous venons de loin.
01:11:57 Vous avez vu le nombre de sujets que je vous ai listés,
01:12:00 le nombre d'incompréhensions qu'il y a eu,
01:12:03 l'inefficacité dont nous avons témoigné pendant beaucoup d'années
01:12:07 dans les interventions de l'État sur ces aspects-là,
01:12:11 parce que c'est très concret.
01:12:14 Et nous avons des expériences qui marchent très bien.
01:12:17 Je vais vous donner un exemple qui marche très bien.
01:12:21 Nous avons lancé AORASH.
01:12:23 Je vais vous parler d'une partie de AORASH,
01:12:26 pour rester dans le sujet, sans parler de AORASH proprement.
01:12:29 Nous avons lancé AORASH la première année,
01:12:32 on a fait 100 000 emplois provisoires,
01:12:35 4, 5, 6 mois, où nous avons payé le SMIC.
01:12:39 C'était la condition.
01:12:43 Ça a fonctionné, vraiment ça a fonctionné,
01:12:47 5 600 associations, les territoires ont été responsabilisés,
01:12:51 nous avons mis en place une architecture inédite
01:12:54 dans l'histoire des programmes au Maroc,
01:12:57 c'est-à-dire l'argent, les 2,2 milliards d'Irams,
01:13:00 nous ne les avons pas mis directement chez les associations
01:13:04 qui emploient les personnes,
01:13:07 mais nous les avons mis directement chez la Caisse nationale de la sécurité sociale.
01:13:10 Et on a dit à chaque employeur de ces associations-là,
01:13:13 quand il déclare par le bordereau de la CNSS que vous connaissez,
01:13:16 à la CNSS, donc la CNSS elle paie directement le bénéficiaire.
01:13:21 Comme ça, on minimise toute intervention humaine,
01:13:24 et toute interprétation, c'est pour cela que ça a réussi.
01:13:27 Et ça a permis d'avoir aussi un système d'information
01:13:30 pour suivre ces gens-là, est-ce qu'ils ont retourné au marché de travail ou pas, etc.
01:13:36 La deuxième année, nous avons fait la même chose.
01:13:39 Et vraiment, déployer un programme en 6 mois avec 100 000 personnes,
01:13:42 je n'en ai pas vu beaucoup.
01:13:44 En Maroc, jamais.
01:13:46 Parce que c'est réel, c'est des gens qui se présentent, c'est du travail,
01:13:49 il se fait dans les territoires, 30 % de femmes,
01:13:52 60 % dans les milieux ruraux, 40 % dans l'urbain, c'est incroyable,
01:13:58 70 % des personnes n'ont aucun diplôme.
01:14:01 Et ça nous a fait allumer tout de suite un indicateur.
01:14:04 Parce que dans les 1 500 que vous avez de chômeurs,
01:14:08 et dont ceux qui se rajoutent, les 157 000 que je vous ai dit,
01:14:12 travaillent non salariés, non diplômés,
01:14:16 difficiles à absorber par les secteurs structurés.
01:14:20 50 % de ces personnes-là n'ont pas de diplôme.
01:14:26 Donc qu'est-ce qu'on a dit ?
01:14:27 En 2023, nous allons tester un programme grandeur nature
01:14:30 pour cette population en particulier.
01:14:33 Donc nous avons développé...
01:14:34 - On parle bien des NIT.
01:14:35 - On parle des NIT, oui.
01:14:36 Et donc à l'intérieur d'AORASH, nous avons imaginé
01:14:44 un programme qui s'appelle AORASH longue durée.
01:14:48 Contrairement à AORASH courte durée, si vous voulez,
01:14:52 qui se passe via des associations, dans des travaux d'intérêt général,
01:14:57 AORASH longue durée se passe au sein des entreprises.
01:15:00 Donc une entreprise recrute quand elle a de vrais besoins de recrutement,
01:15:04 pas des besoins de la collectivité comme ceux qu'on a fait
01:15:08 dans les 100 000 d'AORASH.
01:15:12 200 000 en fait.
01:15:13 100 000 en 2023 et 100 000 en 2022.
01:15:17 Donc on a fait un programme pour 50 000 personnes,
01:15:19 qui est un chiffre important.
01:15:21 C'est vrai, il n'atteint pas les 157 000 que nous avons
01:15:24 en matière de chômage, mais 50 000, ce n'est pas 2 000,
01:15:27 ce n'est pas 5 000, ce n'est pas les petits programmes pilote.
01:15:30 Qu'est-ce qu'on a dit ?
01:15:31 On va mettre en place une mesure, mais efficace,
01:15:34 qui est celle de la prime à l'emploi.
01:15:37 Et pour la première fois, depuis l'indépendance de ce pays,
01:15:41 et depuis la création de l'Agence nationale de la promotion d'emploi
01:15:43 et des compétences, en 2000, 2001, 2001, 2000,
01:15:50 en 2000, nous avons un programme qui cible les non-diplômés.
01:15:54 Toutes les mesures que le Maroc a mises en place en matière d'emploi
01:15:57 ont ciblé les diplômés.
01:15:59 Qu'est-ce qui s'est passé ?
01:16:01 Nous avons donné 1 500 dirhams par entreprise
01:16:03 qui recrute une personne par mois.
01:16:06 Donc l'entreprise bénéficie de ces 1 500 dirhams pendant 9 mois,
01:16:10 à condition que la personne puisse rester au moins un an dans l'entreprise.
01:16:15 Donc si c'est quelqu'un qui va être payé au SMIC,
01:16:18 vous avez donné pratiquement la moitié du salaire pendant 9 mois.
01:16:21 Et en plus, on a activé un budget important
01:16:25 en matière de formation qualifiante
01:16:27 pour dire à ces entreprises, si vous voulez former ces gens-là,
01:16:30 en vous donnant de quoi les former.
01:16:32 On a responsabilisé l'ANAPEC autour de ce...
01:16:35 -Aujourd'hui, vous êtes où ?
01:16:36 -On a fait le lancement institutionnel en juillet,
01:16:39 ça a démarré effectivement en octobre.
01:16:42 Et aujourd'hui, nous sommes déjà pratiquement à la moitié
01:16:46 de l'objectif qui est atteint.
01:16:48 Et franchement, j'ai visité dernièrement l'une des sociétés, Léonie,
01:16:52 qui a recruté 2 500 personnes,
01:16:54 et j'ai été frappé par la pertinence des résultats.
01:16:59 Les personnes que j'ai pu voir, j'ai vu des personnes sur place,
01:17:02 j'ai vu un millier de personnes sur place.
01:17:04 Qu'est-ce qui se passe ?
01:17:05 C'est des personnes qui ont quitté l'école à la fin du primaire.
01:17:09 Une fille de Stade, parce que le truc est à Brachy,
01:17:12 donc ils ont sourcé à Stade, ils ont sourcé à Benimilède,
01:17:14 ils ont sourcé à Azylède, ils ont sourcé à Khenefara,
01:17:17 avec le bassin d'emploi.
01:17:18 Ils ont sourcé un peu à Gaza.
01:17:21 Je lui ai posé la question "c'est quoi votre salaire ?"
01:17:24 Elle m'a répondu en arabe "Wahdustine el-friyel".
01:17:27 Vous imaginez, si d'achat jamais le cèdre.
01:17:31 Première année de collège, dernière année du primaire,
01:17:34 "Wahdustine el-friyel", où elle a la CNSS,
01:17:38 elle a le transport,
01:17:40 mais on les avait subventionnées aussi, ces entreprises,
01:17:44 en complément dans la formation professionnelle.
01:17:47 Donc ils ont un centre de formation subventionné par l'État,
01:17:50 on le fait avec beaucoup d'entreprises,
01:17:51 comme Renault et d'autres,
01:17:52 à travers le département de la formation professionnelle,
01:17:54 qui fait partie du ministère,
01:17:56 dans le cadre de ce qu'on appelle les centres de formation intra-entreprise.
01:18:06 D'accord ?
01:18:08 Et donc ça c'est une disposition fondamentale
01:18:10 qui permet aux entreprises de former
01:18:13 avec leur propre carte de formation,
01:18:15 parce que vous avez beau donner des chèques formation,
01:18:18 ça ne marche pas très bien.
01:18:19 Parce qu'ils ont beaucoup de spécifiques.
01:18:21 Donc l'entreprise, elle investit, elle a le local,
01:18:23 elle aménage une partie de son local
01:18:25 pour former des personnes qui rentrent,
01:18:28 elle fait le tour, un mois de formation,
01:18:31 elle a un ado, un mois de formation.
01:18:34 Moi j'avais les...
01:18:35 - C'est du câblage.
01:18:36 - C'est du câblage.
01:18:37 Mais on en a dans le textile, "Fruit of the Loom",
01:18:40 vous pouvez faire des reportages sur ces sujets-là,
01:18:41 on peut vous faciliter ces choses.
01:18:42 Il y a beaucoup, et c'est des histoires importantes.
01:18:45 Maintenant, le scale.
01:18:48 Il nous faut la taille.
01:18:50 Et donc on passe à la vitesse supérieure,
01:18:51 "Shah Lafaz", "Damdan",
01:18:52 en augmentant les possibilités
01:18:54 par rapport à ce type de programme.
01:18:56 Donc qu'est-ce qu'on finance ?
01:18:57 On finance des centres de formation,
01:19:00 on finance des équipements,
01:19:01 et l'entreprise, elle s'organise
01:19:03 et elle intègre ces formations
01:19:04 dans son circuit de production.
01:19:06 Pour AORH2,
01:19:08 si nous avons pu dépasser 20 000 sur 50 000
01:19:11 en vraiment deux mois,
01:19:13 vous savez c'est quoi le blocage pour aller plus ?
01:19:16 C'est incroyable.
01:19:18 Le seul blocage que les entreprises,
01:19:20 dont elles ne nous ont fait part,
01:19:24 on voit leur capacité interne
01:19:30 à accueillir plus de 100 ou de 100 ou de 1000 personnes par mois.
01:19:34 C'est tout.
01:19:35 Mais les besoins sont énormes.
01:19:36 Et quand vous demandez à une personne,
01:19:38 quand vous permettez à une personne
01:19:39 de rester pendant une année,
01:19:43 ça permet à la personne d'augmenter ses chances
01:19:49 pour être gardé.
01:19:53 Donc un, qu'est-ce qu'on a fait ?
01:19:55 D'une pierre plusieurs coups.
01:19:56 Un, vous garantissez le SMIC.
01:19:58 Dès le départ, notre condition pour financer AORH2,
01:20:01 c'était le SMIC.
01:20:03 Donc si quelqu'un ne déclare pas
01:20:06 la totalité des jours,
01:20:08 il ne peut pas bénéficier d'AORH2.
01:20:11 Donc tout de suite, on enlève tout ce qui est jeu
01:20:14 pour pouvoir sous-déclarer des gens.
01:20:18 On a dit un.
01:20:19 Deux, on est relativement généreux,
01:20:21 parce que c'est quand même 1500 dirhams par mois,
01:20:23 et pour des entreprises, ça peut atteindre 20 millions de dirhams.
01:20:26 Et on a fait une bonne gestion de cash.
01:20:28 Donc on s'est mis à la place des entreprises
01:20:31 pour qu'elles soient sûres de recevoir l'argent
01:20:35 le mois 1+1.
01:20:37 Et c'est instantané.
01:20:38 Donc ce n'est pas des procédures de paiement
01:20:40 avec une complication bureaucratique,
01:20:43 avec des pièces, avec des déclarations CNSS.
01:20:46 Vous êtes payé.
01:20:48 C'est ce que je veux dire.
01:20:49 Et troisièmement, pour la première fois,
01:20:51 nous avons ouvert aux non-diplômés,
01:20:53 personnellement, pas besoin de retransmettre ça,
01:20:56 mais j'avais des larmes aux yeux
01:20:57 quand j'ai rencontré des personnes
01:20:59 qui n'ont pas travaillé,
01:21:01 qui ont travaillé dans l'informel,
01:21:02 qui étaient à 800 dirhams, à 500 dirhams par mois,
01:21:04 qui ont fait tout, sauf travailler,
01:21:08 avec, franchement, une perspective d'avenir.
01:21:12 Et d'après le DRH de la boîte,
01:21:14 on leur rend leur dignité.
01:21:16 Pendant un certain temps,
01:21:18 il faut que les gens qui restent dans les entreprises
01:21:20 se tiennent au retrou du travail.
01:21:22 Ils ont de grandes chances.
01:21:23 Mettez-vous à leur place.
01:21:25 C'est une personne qui a passé au moins
01:21:26 un mois de formation intense.
01:21:27 Il n'avait pas de métier, il a un métier.
01:21:29 Vous avez beau le mettre à l'OFPPT dans une école,
01:21:31 ce n'est pas la même chose.
01:21:32 Il a été formé au sein d'une entreprise
01:21:35 dont le système et les formations,
01:21:37 vous savez ce qu'il y a.
01:21:38 Si vous voulez que je rentre dans le détail,
01:21:39 je rentre dans le détail.
01:21:40 C'est un attecte.
01:21:41 C'est comme un créé, mais non.
01:21:42 C'est-à-dire qu'il y a une dynamique,
01:21:44 on ne doit pas les lâcher par la suite.
01:21:48 On revient à la définition de l'état social.
01:21:50 Là, c'est un bel exercice.
01:21:52 Alors revenons à la définition de l'état social,
01:21:54 comme on a dit au début.
01:21:56 Tu as des choses, Khadija, qui sont importantes.
01:21:59 C'est-à-dire, on a dit,
01:22:01 on donne à l'individu les moyens
01:22:04 pour qu'il puisse se créer son propre chemin.
01:22:06 Il n'y a aucune garantie de l'emploi dans le monde entier.
01:22:09 Ça n'existe pas.
01:22:10 À vie.
01:22:11 Par contre, quand quelqu'un, très tôt,
01:22:13 vous lui donnez la chance d'avoir une formation,
01:22:15 d'avoir le salaire
01:22:16 et de travailler pendant une durée relativement longue.
01:22:20 Si c'était 4-5 mois, j'aurais été sceptique.
01:22:24 Mais un an, quand même,
01:22:25 la personne, si elle est bonne
01:22:26 et que l'activité économique est correcte,
01:22:28 l'entreprise, franchement,
01:22:31 elle a tout intérêt à gagner.
01:22:34 Nous avons signé, la semaine dernière, 15 000 emplois.
01:22:37 On vous donnera les détails.
01:22:39 15 000 emplois avec la même entreprise d'ici 2026
01:22:43 et avec l'accompagnement de l'Agence nationale
01:22:45 de la promotion de l'emploi et des compétences.
01:22:47 -Les employeurs, ça les a confirmés ?
01:22:48 -Oui, il a confirmé cette tendance
01:22:50 et la confiance qu'ils ont.
01:22:52 Alors, qu'est-ce qu'ils m'ont dit pour finir ce sujet ?
01:22:55 Les personnes qui ne sont pas diplômées
01:22:57 s'accrochent au job.
01:22:59 -Parce qu'elles en veulent...
01:23:01 -Elles s'accrochent au job.
01:23:03 -C'est déjà évident.
01:23:05 -Est-ce qu'il y a des petites boîtes qui acceptent ?
01:23:07 Parce que le tissu économique,
01:23:09 ce n'est pas que les grandes entreprises.
01:23:11 C'est chouïre.
01:23:13 99 % et 12 %, c'est des PME, des petites structures.
01:23:17 Est-ce qu'elles prennent ?
01:23:19 -Oui. Nous avons un autre programme
01:23:21 qui fonctionne très bien sur ce sujet-là.
01:23:23 Il y a Orange2, bien sûr, qui est bénéfique
01:23:25 aux petites entreprises et qui est ouvert.
01:23:27 Nous avons de bons chiffres là-dessus.
01:23:29 Mais naturellement, les petites entreprises
01:23:30 ne vous donneront pas les grands chiffres.
01:23:32 Il faut une agrégation plus importante.
01:23:34 Mais nous avons effectivement sur...
01:23:38 Nous avons un autre programme, celui qui s'appelle Tahfiz,
01:23:43 qui est vraiment intéressant
01:23:45 parce qu'il permet à une entreprise
01:23:46 nouvellement créée par contre,
01:23:47 moins de 5 ans d'existence,
01:23:48 de pouvoir bénéficier d'un certain nombre de bénéfices.
01:23:51 L'IR qui n'est pas payé,
01:23:53 la prise en charge de la CNSS.
01:23:57 Mais ce que nous avons fait à l'ANAPEC,
01:23:59 et là je viens à un sujet peut-être plus central dans l'affaire.
01:24:03 N'hésitez pas à m'interrompre.
01:24:05 (Propos en arabe)
01:24:09 Ce que nous avons fait, c'est que nous avons dit quand même,
01:24:11 pour revenir vraiment à l'échelle dans l'analyse du sujet,
01:24:14 on a parlé de l'emploi, on a parlé des trois dynamiques,
01:24:16 on a dit qu'il y a des choses qui fonctionnent bien,
01:24:18 il y a des choses qui fonctionnent beaucoup moins bien.
01:24:20 Je suis resté sur l'emploi salarié.
01:24:22 On a fait le lien avec le dialogue social.
01:24:24 On a fait le lien quand même avec cette paix sociale
01:24:26 et avec les avancées qu'on essaie d'apporter.
01:24:28 On a fait le lien avec le Code du travail,
01:24:30 la loi sur la grève qui vont libérer les emplois.
01:24:32 Il ne faut pas oublier ça, parce que vous avez l'investissement,
01:24:35 vous avez un certain nombre de choses qui vous permettent d'avoir des emplois,
01:24:38 vous avez la formation, qui est un autre sujet qu'on pourrait aborder plus tard,
01:24:41 mais vous avez aussi les lois qui doivent permettre d'enclencher une grande dynamique.
01:24:46 Donc l'arrivée du Code du travail va permettre aussi d'envoyer un signal
01:24:50 à tous ceux qui hésitent, qui sont frileux, qui sont là,
01:24:54 de pouvoir faire plus d'efforts.
01:24:55 Maintenant il faut accompagner ça par des mesures incitatives,
01:24:58 ce qu'on appelle les politiques actives de l'emploi,
01:25:00 dans lesquelles il y a ces programmes de type Aourach, Tahfiz, Idmèges et autres.
01:25:07 On a observé le travail de l'ANAPEC.
01:25:09 Vous savez l'ANAPEC a fait l'objet d'un audit de la Cour des comptes,
01:25:12 avant ce gouvernement.
01:25:14 Il y a eu un rapport qui est sorti de la Cour des comptes,
01:25:17 qui pointait du doigt les insuffisances qu'avait cette agence
01:25:24 en matière d'intermédiation.
01:25:27 Et c'était mon premier point de départ,
01:25:29 à travers une restructuration de l'Agence nationale de la promotion d'emploi et des compétences.
01:25:34 Donc la première phase est achevée aujourd'hui.
01:25:36 Nous allons passer à la deuxième phase, avec le chef du gouvernement.
01:25:40 Donc ça aussi c'est une information à la.
01:25:47 Alors la première phase.
01:25:49 D'abord c'est une agence qui a des acquis importants.
01:25:52 Le nombre de personnes, presque 600 conseillers.
01:25:57 Le nombre d'agences, c'est l'une des rares agences dans le pays
01:26:01 qui a une présence territorialisée.
01:26:04 Les agences nous sommes déjà à 90 et nous avons un programme sur 300.
01:26:10 Vous n'allez pas trouver un autre organisme de l'État
01:26:12 présent dans toutes les préfectures et les provinces.
01:26:15 Avec vraiment un travail de proximité.
01:26:17 - Je vais mettre la petite chiffre de nom à l'ANAPEC.
01:26:19 - Oui, donc attendez.
01:26:21 - Ça c'est du off.
01:26:23 - Oui, oui.
01:26:24 - J'ai jamais rencontré quelqu'un qui est passé par l'ANAPEC qui a trouvé le travail.
01:26:27 - Et qui a rencontré une entreprise et a pu recruter par l'ANAPEC, y compris celle-là.
01:26:33 - Alors c'est bizarre, c'est bizarre, c'est vraiment bizarre.
01:26:37 Parce que le nombre d'entreprises qui recrutent, ça dépend des secteurs.
01:26:42 Ça dépend des secteurs que vous voulez des personnes à qui vous vous adressez.
01:26:48 Si vous allez dans l'industrie, vous n'allez trouver aucune entreprise
01:26:51 qui n'a pas travaillé avec l'ANAPEC.
01:26:53 C'est vraiment le contraire.
01:26:54 Dans le secteur industriel, parce que l'ANAPEC devient intéressante
01:26:58 d'après son positionnement jusque-là, quand il y a des recrutements en masse.
01:27:03 Quand il faut recruter deux personnes, vous allez vous en débrouiller vous-même.
01:27:06 L'ANAPEC va être intéressante quand elle va faire du sourcing
01:27:10 pour des entreprises qui ont besoin d'une population
01:27:13 et une entreprise qui veut bénéficier des mesures de l'emploi.
01:27:16 Si pour vous, peut-être Mildiram ou la MIS-500 ne fait pas la différence,
01:27:20 vous n'allez sûrement pas vous retrouver.
01:27:22 Mais pour une entreprise qui va recruter 1 000 ou 2 000 ou 3 000 ou 5 000,
01:27:26 vous multipliez le 1 000...
01:27:29 [Musique]