• il y a 8 mois
C'est une star du cinéma mondial : à l'approche de la sortie dans quelques jours du "Jeu de la Reine", de Karim Ainouz, Jude Law
est l'invité événement de Julien Sellier et Stéphane Boudsocq. L'acteur britannique de 51 ans y est méconnaissable : il incarne le Roi Henri VIII, LE tyran de l'histoire de son pays, un souverain qui a eu six femmes... et les a quasiment toutes répudiées ou décapitées.
Regardez L'invité de RTL Soir du 18 mars 2024 avec Julien Sellier.

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Transcription
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 RTL bonsoir.
00:05 Julia Selye, Isabelle Choquet et Cyprien Signe.
00:08 Allez RTL bonsoir, nous accueillons maintenant notre invité événement, il est britannique aujourd'hui, c'est une star du cinéma mondial.
00:14 Bonsoir Jude Law.
00:15 Good evening, bonsoir.
00:16 Merci d'être avec nous. Dans quelques jours vous serez à l'affiche du jeu de la reine de Carrie May News au cinéma.
00:22 Alors vous y êtes, méconnaissable, les auditeurs vont peut-être avoir du mal à vous reconnaître sur le grand écran.
00:28 Vous incarnez le roi Henry VIII, le tyran de l'histoire de votre pays souverain qui a eu six femmes et les a quasiment toutes répudiées ou décapitées.
00:36 Et le film "Réhabilite" sa dernière épouse Catherine Parr, jouée par Alicia Vikander, une femme progressiste, moderne,
00:43 elle a su survivre à ce roi, elle a tenté d'imaginer un nouvel avenir plus tolérant et égalitaire au sein de son royaume.
00:49 Jude Law, j'imagine que vous connaissiez la légende noire d'Henry VIII, mais est-ce que vous connaissiez cette reine qui a été quasiment rayée, oubliée des livres d'histoire ?
00:57 Non, je ne connaissais pas son histoire dans le détail, d'ailleurs ça a été pour moi l'une des grandes motivations.
01:04 C'est une survivante, quelqu'un qui a survécu, mais surtout cela nous rappelle, disons, la force, l'esprit, l'agilité qu'il faut pour pouvoir sortir d'une relation abusive.
01:19 On connaît toute l'histoire du tyran ou des femmes tuées, mais on ne sait rien sur la femme qui a survécu au roi ou qui a su le manipuler.
01:26 Alors vous le dites, Henry VIII frappait, tuait, humiliait les femmes. Cinq siècles plus tard, on sait qu'il existe encore de tristes personnages comme ça dans l'actualité, on le voit constamment.
01:36 Puisqu'un film, ça nous fait aussi réfléchir. Jude Law, est-ce que le cinéma peut faire bouger les lignes ? Est-ce qu'il peut changer les mentalités ? Est-ce qu'il a ce pouvoir ?
01:45 Je crois que d'une manière générale, le fait de raconter une histoire permet justement de faire bouger les lignes. En tout cas, ça fait partie de notre culture, de notre société, c'est quelque chose qui a toujours existé.
01:57 Vous savez, l'histoire c'est un peu comme un navire immense qui a besoin d'immenses distances pour changer de cap.
02:10 Et le cinéma comme les arts, la musique peut avoir une influence positive, je pense.
02:15 Vous avez connu à Hollywood le mouvement #MeToo. En France, il est arrivé quelques années plus tard avec des situations d'emprise, comme on peut le connaître dans le film dans lequel vous jouez.
02:29 On voit, nous dans notre pays, de grands acteurs, des réalisateurs aujourd'hui qui sont remis en cause pour leur comportement passé. Il était temps ?
02:38 Je pense que oui. Je pense qu'il faut se dire qu'un lieu de travail doit être un endroit sûr. Et quelqu'un qui intimide ou qui exerce une emprise, ce n'est pas une bonne chose que ce soit dans un palais royal, dans un lieu de travail, sur un plateau de cinéma ou dans une usine.
02:54 Il est temps, effectivement, de rendre ces lieux de travail sûrs pour tout le monde. Et depuis la montée du mouvement #MeToo, il y a un autre mouvement qui s'appelle Intimacy Coordinators.
03:07 C'est un rôle qui est joué par certaines personnes, des spécialistes sur le plateau. Au début, je ne voyais pas trop à quoi ça servait, parce que je pensais savoir ce qu'il fallait faire.
03:21 Mais en fait, maintenant, on a des scénarios qui sont quand même très bien lus. Et s'il y a une interaction physique, chacun sait ce qui est attendu de lui ou d'elle. Et si on n'aime pas ça, on peut le dire.
03:33 Et parce qu'il y a des zones d'ombre, il y a des situations où il faut bien se rendre compte qu'il y a des situations extrêmement abusives, extrêmement intenses.
03:44 Moi-même, je n'aurais pas aimé me retrouver à jouer dans le film des scènes comme cela, si Alice s'y était opposée.
03:54 C'est quelqu'un qui sait ce qu'elle veut, elle s'est sentie parfaitement en sécurité. En fait, c'est même elle qui poussait un petit peu les limites, qui cherchait à rendre la scène encore plus extrême,
04:03 parce qu'elle connaissait l'importance de ces scènes et l'importance de l'histoire pour le public. Mais tout cela a été fait dans un environnement très sûr, et c'est essentiel.
04:13 Alors, Julio, il faut que vous nous racontiez, parce que comment rentre-t-on dans la peau d'un personnage aussi terrifiant ? Il y a la transformation physique, vous êtes totalement méconnaissable.
04:22 Comment ça marche ? Vous avez pris du foie, il y avait du maquillage. Comment vous êtes devenu cet Henry Wheat là ?
04:27 C'était difficile d'incarner ce personnage. Je travaillais avec un coach qui m'a appris à refaire ses mouvements. Je mettais des poids sur mes jambes pour apprendre à boiter comme lui.
04:36 Et les costumes eux-mêmes pesaient très lourd, parce que vous avez des couches interminables de vêtements, les insoles. J'ai pris un peu de poids, mais c'est surtout Jenny Sherkel, la maquilleuse,
04:48 elle voulait trouver le Henry en moi. Donc plutôt que de faire des prothèses, la coupe de cheveux était un peu particulière pour ressembler plus à Henry.
04:58 La barbe, cette barbe carrée, j'ai repris ça, des choses dans la bouche, des petites choses en fait, des petits détails.
05:09 Et comment on sort d'un tel rôle ? Parce qu'on imagine qu'après une journée de tournage, quand on a joué un homme qui est violent, qui est imprévisible, on se sent vidé.
05:18 Non, est-ce qu'on a du mal à se défaire de ce personnage ?
05:21 Je veux dire, le fait simplement d'enlever le costume, ça aide, parce qu'on quitte littéralement la peau du personnage. Alors évidemment, je ne pouvais pas retourner ma coiffure,
05:33 parce que j'avais cette coiffure invraisemblable, le crâne à moitié rasé, donc j'ai beaucoup porté de chapeau.
05:40 J'essaye de me rappeler ce que je faisais pour... Ma femme était enceinte à l'époque, donc elle n'était pas toujours à mes côtés.
05:50 J'habitais dans un petit cottage, un peu au milieu de mon quartier. Je regardais le foot à la télé, je buvais un verre de vin pour me préparer au tournage du lendemain.
06:00 Donc des matchs de Zotelam et du bon vin pour sortir du rôle, on l'a bien compris.
06:05 Un secret pour mon succès.
06:08 C'est le secret de mon succès.
06:10 On a le secret, effectivement. Puisque vous jouez un roi, racontez-nous, si vous étiez réellement roi, quel roi seriez-vous ?
06:16 Elvis.
06:18 Très bonne réponse.
06:21 Jude Law, on est ravi de pouvoir discuter avec vous ici en France. Je crois que vous êtes très heureux aussi d'être ici en France.
06:26 Vous avez toujours eu une maison dans votre pays, dans le Maine-et-Loire ?
06:29 Oui, j'ai.
06:31 En effet, et je l'ai depuis 30 ans.
06:34 Mes parents s'y sont installés de manière permanente. Ils ont vécu, alors maintenant ils sont un peu âgés, donc ils ont quitté la maison.
06:43 C'est moi qui ai repris la maison parce que ma soeur, mes enfants et les enfants de ma soeur adorent cette maison.
06:50 On a beaucoup de souvenirs familieux.
06:52 C'est un lieu sûr, un lieu d'intimité. J'adore les saisons. Et évidemment, la région de la Loire est connue pour ses vins, les vins de la Loire, sa cuisine.
07:02 Et c'est un lieu très sûr que j'adore.
07:05 Alors vous savez ce qu'on va vous demander, c'est que la prochaine fois on fasse l'interview en français, Jude Law ?
07:09 J'adorerais. Je vais travailler mon français. Parce que je n'ai jamais fait d'interview en français.
07:16 Et l'idée me rend terriblement nerveux. Je n'ose pas encore le faire.
07:21 Mais mes amis autour de moi me disent "Allez, la prochaine fois tu pourras le faire en français".
07:25 Enfin, il faudra que je travaille un petit peu pour y arriver. Mais je reviendrai si vous êtes gentil.
07:29 Et vous ne me jugez pas.
07:31 Et on fait un deal. La prochaine interview, si vous réussissez à la faire en français, on vous offre une très bonne bouteille de vin français. Ça vous va ça ?
07:37 Parfait, merci.
07:39 Merci Jude Law d'avoir été notre invité aujourd'hui dans RTL Bonsoir.
07:42 C'était un plaisir d'échanger avec vous avant la sortie du jeu de l'arène le 27 mars.
07:46 Ça approche, merci beaucoup.
07:48 Mon plaisir. Au revoir.
07:50 RTL Bonsoir.
07:52 Et vous ne bougez pas. RTL Bonsoir continue avec RTL Inside.
07:55 RTL dans une usine de poulet artificiel. Une usine unique au monde. En Alsace, on a même dégusté pour vous.
08:01 Tiens, tiens. Et puis après, Jude Law, un autre beau gosse. La visoconférence d'Alex Vizorek.
08:06 Qu'est-ce que je vous ai fait pour que vous me lanciez comme ça ?
08:09 Il n'y a aucune ironie dans mes propos, Alex. Quel est le programme ce soir ?
08:13 On parlera d'un autre, encore beau gosse, Bruno Le Maire.
08:17 RTL Bonsoir. Jusqu'à 20h.
08:20 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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