• il y a 8 mois
Avec Philippe ARLIN, Sexologue et sexothérapeute, auteur de « Libérez votre désir », et de « Charly, le chat du sexologue - la sexualité expliquée par un chat » avec Nawak – Editions La Musardine.

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##BRIGITTE_LAHAIE-2024-03-13##
Transcription
00:00:00 CAM4.fr, le plus grand site de webcam live réservé aux adultes.
00:00:05 14h-16h, Brigitte Lae, Sud Radio.
00:00:10 Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio et depuis quelques années,
00:00:15 les relations de séduction entre les hommes et les femmes ont évolué.
00:00:19 Comme toujours, il y a des points positifs et d'autres qui le sont beaucoup moins.
00:00:24 En tout cas, me too, la question du genre et du consentement sont passés par là.
00:00:28 Alors tant mieux si cela aide les hommes à comprendre qu'une femme n'a pas envie d'être sans cesse harcelée,
00:00:34 tant mieux si chacune et chacun ont appris à se respecter, à dire non tout en respectant le non de l'autre.
00:00:42 Néanmoins, le fait que les jeunes soient moins actifs sexuellement pourrait peut-être nous inquiéter.
00:00:49 De même, ce courant anti-pénétration me semble aussi aller à l'inverse des désirs de la majorité des Françaises
00:00:56 et des Français que j'écoute depuis déjà plus de 20 ans.
00:00:59 Même si, bien sûr, on doit respecter les désirs de tous.
00:01:03 Philippe Harlin est mon invité et il fut en avance sur son temps lorsqu'il a écrit ce livre qui s'appelait "Sexuellement incorrects, le sexe n'a pas de genre".
00:01:14 Je vous invite à le découvrir si vous ne l'avez jamais lu.
00:01:17 En tout cas, il va nous en parler dans un instant.
00:01:19 Et puis, moi, j'ai envie de vous poser cette question. En quoi votre relation avec les hommes, avec les femmes a évolué ?
00:01:26 En quoi votre sexualité s'est transformée et comment vous arrivez à séduire aujourd'hui ?
00:01:31 Et bien pour ça, vous nous appelez au 0 826 300 300.
00:01:35 Philippe Harlin, bonjour.
00:01:37 Bonjour Brigitte.
00:01:39 Alors, vous avez beaucoup de choses à nous dire.
00:01:41 D'abord, parce que vous êtes sexothérapeute et que forcément, vous entendez des patients qui vous parlent autrement, j'imagine, de sexualité.
00:01:48 On va d'abord revenir sur ce livre que vous aviez écrit, si je me souviens bien, c'était en 2015, quelque chose comme ça à peu près.
00:01:56 2015 ou 2017, je crois plutôt 2017.
00:01:58 Bon, ça commence à dater maintenant.
00:02:01 En tout cas, c'était avant cette vague #MeToo.
00:02:04 Et vous aviez comme sous-titre "Le sexe n'a pas de genre".
00:02:09 Et dans ce livre, vous avez essayé de montrer à quel point, ben oui, il y a quand même une idée comme ça, comme quoi la femme est passive.
00:02:17 L'homme est actif, l'homme est dominant, la femme soumise, etc.
00:02:21 Et vous aviez eu envie dans ce livre de montrer qu'il ne faut pas se sentir coincé dans ces stéréotypes.
00:02:28 C'est bien ça.
00:02:29 Oui, ce que je voulais montrer, c'est que, eh bien, contrairement à ce qu'on croit, on n'est pas libre dans notre sexualité.
00:02:36 Et on n'est déjà pas libre à cause de ce qui pèse sur notre genre.
00:02:40 C'est à dire, il y a plein d'idées sur ce qu'un homme est censé faire, être en érection, durer un certain temps.
00:02:46 Enfin, on a tous plein d'idées sur qu'est-ce qu'un homme qui se comporte virilement, etc.
00:02:52 On a plein d'idées sur qu'est-ce qu'une femme.
00:02:54 Et je voulais montrer à quel point ces idées ne nous aidaient pas dans notre sexualité,
00:02:59 ne nous aidaient pas à être à l'écoute de ce dont on avait réellement besoin.
00:03:03 Pour certains, c'est exactement l'expression d'une vérité.
00:03:07 Pour d'autres, ça créait des contraintes, des obligations, des injonctions.
00:03:11 Et j'avais l'impression qu'une partie de mes patients venaient s'asseoir un peu parce que malheureusement,
00:03:16 ils essayaient de s'en tenir à ces injonctions.
00:03:19 Et voilà. Et mon livre était venu dénoncer ces espèces de certitudes qui viennent et qui franchissent à tort la porte de la chambre à coucher.
00:03:27 Même à cet endroit-là, on n'est pas libre d'être pleinement ce qu'on a envie.
00:03:33 Une femme extrêmement désirante ou un homme extrêmement passif, peu importe.
00:03:38 On peut être un homme très viril et c'est très bien aussi du moment que ça représente ce que l'on est et pas ce que l'on croit devoir être.
00:03:45 Voilà. Donc ça, c'était déjà le propos de votre livre. Intéressant à rappeler.
00:03:50 Et puis, est-ce que vous avez l'impression que vos patients, grâce ou à cause de tout ce qui s'est passé depuis depuis depuis de MeToo, ont évolué ou est-ce que finalement pas tant que ça ?
00:04:05 Alors, c'est pas simple de répondre à cette question.
00:04:11 La sexualité, Philippe Erlin, la sexualité ne serait pas simple ?
00:04:17 Alors, moi, je suis évidemment profondément pour ce qui s'est passé avec le mouvement MeToo,
00:04:23 même s'il y aurait très, très long à dire sur la forme que ça a pris, le fait que les réseaux sociaux s'en sont emparés,
00:04:30 que ça ressemble plus à du procès sur la place publique qu'à réellement une liberté de parole.
00:04:37 Je pense que ça, c'est dommageable, y compris pour tout le monde.
00:04:42 Moi, ce que j'observe, c'est que même chez mes patientes, la parole s'est libérée.
00:04:50 C'est à dire malheureusement, j'ai fait il y a un peu moins d'un mois une petite recherche.
00:04:56 Alors, ça ne concerne que mon cabinet et ça n'engage que moi.
00:05:00 Mais sur toutes les femmes que je reçois, 60% ont été victimes d'abus,
00:05:06 que ça soit avec un partenaire au cours de leur vie ou pendant leur enfance,
00:05:11 donc de pédophilie, d'inceste, de... Voilà.
00:05:17 C'est terrifiant et je ne peux pas ne pas réagir en tant que thérapeute et être terrifié par ces chiffres
00:05:24 et me dire que oui, il y a encore du travail à faire.
00:05:27 Est-ce que #MeToo est le seul travail ? Est-ce que #MeToo va toujours dans la bonne direction ?
00:05:32 Je ne sais pas.
00:05:36 Oui, j'ai l'impression que...
00:05:37 Oui, la parole est plus facile, des femmes en parlent plus librement.
00:05:42 Vous me perdez ?
00:05:43 Non, non, non, pas du tout. Je voulais juste rappeler les chiffres.
00:05:47 Une femme sur quatre, un homme sur six ont subi des violences sexuelles, des abus sexuels avant la majorité.
00:05:54 Donc quand vous dites 60%, on peut imaginer qu'évidemment, il y a plus de femmes qui vont aller consulter un sexothérapeute
00:06:02 quand il y a eu des abus. Donc on en arrive à peu près au même chiffre.
00:06:06 Oui, c'est ça. On en arrive à peu près au même chiffre.
00:06:09 Donc ce chiffre en soi, il est assez effrayant et il parle des problématiques.
00:06:13 Moi, ce que je vois évoluer par cette ouverture de la parole, c'est le côté positif.
00:06:20 Enfin, on en parle. Par contre, j'y vois un aspect plus pervers et plus négatif,
00:06:27 qui est de trop s'interroger sur notre propre consentement.
00:06:34 C'est-à-dire qu'on, à juste titre, on conscientise, on se dit, mais est-ce que j'avais envie de ce rapport sexuel ?
00:06:40 Est-ce que j'étais pleinement OK ? Ou est-ce que je me suis un peu laissé faire ?
00:06:45 Et c'est bien d'y réfléchir. Par contre, trop y réfléchir finit par tuer la spontanéité.
00:06:52 Et du coup, dans ce combat que vous savez que je mène aussi autour du désir des femmes,
00:06:57 eh bien, le fait de vouloir avoir vraiment envie devient une complication de plus.
00:07:05 On ne peut plus juste librement se retrouver dans les bras de l'autre et en venir à avoir un rapport sexuel,
00:07:12 puisqu'on interroge, encore une fois, je maintiens que pour moi c'est important d'interroger ça,
00:07:17 mais il ne faut pas qu'on tombe dans l'excès inverse de se dire, mais peut-être que je n'avais pas envie.
00:07:21 Parce que, avec humour, mais aussi avec réalité, je rappelle à mes patients qu'il y a plein de choses dans la vie
00:07:29 qu'on peut faire, en tout cas qu'on peut initier sans en avoir pleinement envie.
00:07:34 Et pour autant, le fait de le faire va faire qu'on ne le regrette pas, qu'on est content de l'avoir fait.
00:07:38 Et si on attend de faire les choses d'en avoir vraiment profondément envie, on risque de se priver de quelque chose.
00:07:45 Et là, j'ai un peu peur que ce questionnement trop poussé ait pu amener un frein dans la liberté de l'expression du désir des femmes.
00:07:58 Mais je pense qu'on prendra le temps de détailler un peu plus ce que j'essaye d'exprimer.
00:08:03 Non, mais vous l'exprimez très clairement, Philippe Harlin, et ça revient exactement à ce que j'ai tendance souvent à dire.
00:08:12 Je pense que le terme de consentement est formidable lorsqu'il s'agit de faire un contrat entre, excusez-moi,
00:08:19 mais par exemple entre une prostituée et un client.
00:08:23 En revanche, en tout ce qui concerne la pulsion, le désir, la séduction,
00:08:28 le terme de consentement me paraît un petit peu mal choisi parce que c'est jamais tout blanc ou tout noir.
00:08:35 Et c'est un peu ce que vous êtes en train de dire, il me semble.
00:08:37 Oui, et puis c'est même plus complexe que ça.
00:08:39 Moi, je suis un peu un ennemi, non pas du consentement dans le sens de l'autorisation,
00:08:44 mais qu'on en soit à applaudir, à être très heureux qu'au XXIe siècle, on interroge enfin le consentement des femmes.
00:08:50 Sauf qu'interroger le consentement de quelqu'un, c'est interroger son autorisation à une proposition faite par l'autre.
00:08:57 Donc ça veut dire qu'on va à XXIe siècle, on continue à penser que les femmes ne sont là que pour dire oui aux hommes
00:09:03 et n'ont pas leur propre désir à elles.
00:09:05 Et vous savez, mon combat par rapport à ça, cette volonté, moi, je pense,
00:09:10 parce qu'on n'interroge pas le consentement des hommes et on va nous répondre,
00:09:13 "bah non, les hommes, ils ont toujours envie".
00:09:15 Et bien moi, j'ai envie qu'on interroge...
00:09:17 Mais bien sûr, mais j'ai surtout envie qu'on interroge l'envie des femmes et pas leur consentement,
00:09:21 parce que leur consentement, c'est encore une fois les enfermer dans un rôle de réponse à un désir qui serait purement masculin.
00:09:28 Et je veux que les femmes s'éveillent à leur désir à elles.
00:09:31 Oui, oui. Et puis ça voudrait dire que nous, les femmes, on est des pauvres petites victimes
00:09:37 qui ne savent pas du tout quand est-ce qu'elles ont envie, quand est-ce...
00:09:41 Donc il faut vraiment faire attention et peut-être nous faire signer quelque chose.
00:09:45 Enfin bon, bref, je crois qu'on est assez d'accord, même si on ne dit pas toujours les choses de la même manière.
00:09:50 On va voir en tout cas avec les témoignages qu'on va avoir tout au long de ces deux heures.
00:09:55 Et puis surtout, je vous en supplie, venez témoigner, venez raconter comment vous ressentez les choses aujourd'hui.
00:10:01 Parce que je ne cesse de le rappeler, c'est vous qui nous permettez d'avancer ensemble.
00:10:07 Donc n'hésitez pas. C'est Antoine qui va prendre la parole dans un instant.
00:10:11 Et puis je vous rappelle notre numéro 0 800 26 300 300 si vous avez envie de prendre la parole.
00:10:18 Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
00:10:22 Merci Sud Radio de donner la parole aux cinq voix.
00:10:25 Oui.
00:10:25 Grâce à vous, on avale, on avale.
00:10:27 Sud Radio, parlons.
00:10:29 14h16h, Brigitte Laé, Sud Radio.
00:10:34 Philippe Harlin est avec nous, sexothérapeute, et nous essayons de comprendre
00:10:38 où on en est dans notre relation de séduction entre les hommes et les femmes.
00:10:44 Et grâce à vous, on va avancer avec certainement des témoignages très différents.
00:10:48 Et c'est ce qui fait aussi toute la richesse de cette émission. Antoine, bonjour.
00:10:53 Oui, bonjour Brigitte.
00:10:54 Merci de témoigner Antoine.
00:10:58 Allez-y, je vous en prie Antoine.
00:10:59 Oui, bonjour Brigitte, bonjour Philippe.
00:11:01 Vous avez divorcé en pleine vague #MeToo, c'est ça ?
00:11:04 Oui, tout à fait, tout à fait. Vous m'entendez ?
00:11:08 Oui, oui, très bien, allez-y.
00:11:09 Ah, oui, c'était assez compliqué à vivre personnellement.
00:11:13 Et puis on en tire quelques leçons sur les relations, on va dire,
00:11:19 sur les relations après cette épreuve.
00:11:24 Moi, j'ai noté qu'il y a une...
00:11:26 Dans une époque où on ne distingue plus le "je t'écoute" ou "je te crois"
00:11:31 et "je te crois", c'est devenu de plus en plus compliqué
00:11:34 de tenter de séduire une femme de nos jours.
00:11:38 Oui, c'est-à-dire que... Qu'est-ce que vous ressentez ?
00:11:41 Dites-nous ce que vous ressentez, on n'est pas là pour...
00:11:44 Non, mais moi ce que je ressens, c'est que c'est devenu très compliqué
00:11:46 parce qu'on a toujours peur d'être clos aux pulleries,
00:11:50 de recevoir une plainte à la suite d'une relation qui s'est bien ou mal passée d'ailleurs.
00:11:57 Et je vous avouerai que moi, en tant qu'homme, c'est extrêmement difficile à vivre
00:12:01 parce qu'il y a une épée de Damoclès qui est sur notre tête
00:12:06 et on se dit, du jour au lendemain, on peut s'en prendre plein la gueule
00:12:10 et personnellement et professionnellement.
00:12:13 Alors moi, je sais qu'au travail, par exemple, je ne m'occupe plus de stagiaires ou d'apprentis.
00:12:17 C'est hors de question.
00:12:18 Je ne veux plus avoir aucun contact, à part le bonjour-au-revoir,
00:12:21 de peur d'avoir une plainte à la DRH ou voire au commissariat
00:12:26 parce qu'on aurait peut-être éventuellement fait un geste déplacé
00:12:31 ou un mot apparemment qui aurait été mal perçu ou mal ressenti.
00:12:35 Donc en fait, moi je sais que professionnellement,
00:12:37 maintenant je ne prends plus l'ascenseur avec des jeunes femmes seules.
00:12:40 C'est fini. Je ne veux plus d'emmerdes.
00:12:42 Et après, dans mes relations...
00:12:43 Avec les vieilles, il n'y a pas de problème Antoine ?
00:12:46 Non, non, parce qu'en fait, c'est une question de génération, on se pense.
00:12:49 En fait, ce n'est pas une question de vieilles, c'est une question de génération.
00:12:51 Moi, j'ai des collègues qui ont mon âge.
00:12:53 Ça serait bien, il n'y a aucun sous-entendu, il n'y a aucun mot de travers.
00:12:57 Il y a des comportements corrects.
00:12:59 Mais il y a une génération qui, j'ai l'impression, cherche à trouver des coupables.
00:13:04 Absolument à créer des questions.
00:13:05 Non, mais je crois que ce que vous venez de dire déjà,
00:13:09 on va le relever parce que c'est vrai qu'il y a quelque chose de cet ordre-là.
00:13:14 Je ne sais pas ce que vous en pensez Philippe Harlin,
00:13:15 mais on a vraiment l'impression que les femmes qui ont plus de 40 ans
00:13:20 ne sont pas sur leur garde.
00:13:24 Mais les jeunes femmes de moins de 40 ans,
00:13:27 je ne vais pas dire qu'elles cherchent le prétexte,
00:13:29 mais quelque part, il y a quelque chose comme ça,
00:13:31 comme s'il y avait une sorte de revanche à prendre.
00:13:35 Qu'est-ce que vous en pensez Philippe Harlin ?
00:13:37 Moi, je n'entends pas du tout du tout comme ça.
00:13:41 Je pense que la nouvelle génération est beaucoup plus consciente du problème
00:13:45 et consciente qu'il y a effectivement une possibilité d'être entendue.
00:13:52 Pour moi, l'idée, ce n'est pas de savoir si elles ont raison ou pas raison,
00:13:55 mais je pense qu'il y a effectivement une histoire de génération.
00:13:58 L'ancienne génération a vécu avec, a même d'une certaine manière trouvé ça normal
00:14:03 ou en tout cas a réussi à s'habituer.
00:14:07 Les jeunes n'en veulent pas et forcément, quand il y a ce type de volonté,
00:14:11 eh bien, on a le type d'excès comme Antoine semble parler.
00:14:16 Mais je ne crois pas que la situation en soit arrivée là où Antoine le décrit.
00:14:21 Je ne pense pas qu'il y ait autant de plaintes que ça.
00:14:26 Alors de plainte, peut-être pas, puisque justement, les hommes font très, très attention.
00:14:31 Mais ce que j'entends quand même beaucoup autour de moi,
00:14:34 c'est que des hommes qui ont des filles, je dis bien des filles de 20 ans, 25 ans, 18 ans,
00:14:40 c'est des sujets qui sont terriblement brûlants et qui provoquent beaucoup, beaucoup de conflits.
00:14:46 Et ces hommes préfèrent finalement ne plus parler des relations homme-femme avec leurs filles.
00:14:52 Donc ça, c'est quand même un petit peu inquiétant, me semble-t-il.
00:14:56 Oui, ça, c'est quelque chose qui est réel.
00:14:59 Mais je pense que moi, je le vois comme quelque chose d'inévitable,
00:15:02 comme un passage pas souhaitable, mais inévitable.
00:15:06 Et les choses vont rentrer dans l'ordre.
00:15:09 C'est un petit peu comme un mouvement de balancier.
00:15:12 Et c'est vrai que là, on est peut-être du côté d'une forme d'exagération,
00:15:16 mais on pourrait dire qu'on a été beaucoup trop du côté du silence.
00:15:20 Oui, non, mais on ne va pas, il est hors de question de revenir en arrière.
00:15:24 Je crois que personne n'a d'ailleurs, à part peut-être quelques connards ballourds,
00:15:29 personne n'a envie de revenir en arrière.
00:15:31 Mais ce que vous dites Antoine, c'est vrai, moi je l'entends sans cesse.
00:15:36 Et du coup, vous faites quoi ?
00:15:38 Vous allez sur les sites pour essayer de retrouver une compagne ?
00:15:42 Comment vous faites ?
00:15:43 Je vais sur les sites parce que de toute façon, c'est plus simple et c'est plus accessible
00:15:47 que faire la tournée des barres comme une certaine époque.
00:15:50 Voilà, je ne vais pas vous le cacher.
00:15:51 C'est juste que maintenant, quand on va dire je concrétise la relation,
00:15:56 si je n'ai pas de validation écrite, je ne fais rien.
00:16:01 Et cette validation écrite, je la garde.
00:16:04 Vous savez pourquoi je la garde ?
00:16:05 Juste pour le cas où je suis convoqué par les flics.
00:16:07 Oui, c'est terrible.
00:16:09 Voilà, c'est comme ça.
00:16:10 Et malheureusement, on en est là.
00:16:12 Vous avez quel âge Antoine ?
00:16:14 J'ai 35 ans.
00:16:15 Oui, c'est ça.
00:16:16 J'ai 35 ans et maintenant, je n'ai aucun risque parce que je connais aussi...
00:16:21 Alors, il y a les plaintes déclarées, mais il y a les convocations par la DRH.
00:16:25 Il y a les plaintes...
00:16:27 Et puis, vous savez, se faire convoquer par les flics du jour au lendemain,
00:16:30 et puis même si après, c'est classé après des semaines de procédure,
00:16:33 et puis ce n'est pas forcément agréable.
00:16:35 C'est un acte administrative anodin.
00:16:37 Et puis, la notion du consentement, vous en parlez tout à l'heure.
00:16:42 C'est hyper flou comme notion en fait.
00:16:46 Qu'est-ce qui fait que j'accepte moi de coucher avec une fille ?
00:16:48 Et puis après, je dis "non, je ne voulais pas finalement et j'ai porté plainte".
00:16:51 Ou, je ne sais pas, j'ai couché avec elle, elle m'a mis un petit doigt dans le cul,
00:16:54 sur le coup, je n'ai rien dit.
00:16:55 Et puis après, je dis "ah, mon égo a pris un coup,
00:16:57 je vais aller porter plainte parce qu'elle m'a mis un doigt dans le cul".
00:16:59 Vous voyez ce que je veux dire ?
00:17:00 C'est un peu paradoxal tout ça.
00:17:01 Et puis le gros balourd, comme vous le disiez, le connerard balourd,
00:17:03 lui, à la rigueur, ils sont faux.
00:17:05 Il continuera à mal parler, à mater bizarrement, à avoir un comportement déplacé.
00:17:11 Lui, ça ne le touche même pas.
00:17:13 Mais on va dire l'effet balancier quand vous prenez la boule en plein visage.
00:17:17 Non, ça ne le touche peut-être pas, mais au moins, celui-là peut être dénoncé.
00:17:21 Le problème, c'est...
00:17:22 Ah oui, oui, bien sûr.
00:17:23 Non, mais moi, je crois, et c'est ce sur quoi je pense que cette émission qu'on fait aujourd'hui est importante.
00:17:29 Ce que je crois, c'est que pour beaucoup de femmes,
00:17:32 elles ne savent plus très bien à partir de quand un homme est juste en train de décider de séduire
00:17:41 de manière tout à fait correcte et quand il exagère.
00:17:45 Et la frontière est très, très floue.
00:17:50 Oui, très, très floue parce que justement, et là, je reviens à ce que vous disiez,
00:17:53 Philippe, sur les réseaux sociaux, le moindre petit truc peut être considéré comme dépasser déjà la frontière.
00:17:59 Philippe, qu'est-ce que vous dites à Antoine ?
00:18:02 Moi, je trouve qu'Antoine exagère.
00:18:06 Je me suis pris le boulet en plein visage, donc je n'exagère plus parce que je parle de quelque chose que je connais.
00:18:12 Donc c'est très agréable à se prendre le boulet.
00:18:14 Mais c'est quoi ?
00:18:16 On n'est pas d'accord.
00:18:18 Non, mais vous avez le droit, Philippe, de ne pas être d'accord avec Antoine.
00:18:23 Mais peut-être que...
00:18:25 Ça n'est pas une généralité à ce moment-là.
00:18:28 Moi, ce n'est pas ce que j'entends.
00:18:30 Je suis malheureusement tout à fait de l'avis d'Antoine.
00:18:34 Je trouve ça très triste, mais malheureusement, je crains plutôt...
00:18:38 Enfin bon, on va voir ce qu'on nous dit tout au long de ces deux heures.
00:18:42 Merci en tout cas, Antoine, et bon courage.
00:18:44 Merci, bon courage à vous.
00:18:46 On fait une petite pause, on se retrouve dans un instant, toujours avec Philippe Harlin, 0826 300 300.
00:18:52 C'est Patrick qui va réagir dans un instant.
00:18:54 Mais les femmes, évidemment, sont aussi les bienvenues.
00:18:59 Vous voulez parler à Brigitte Lahaye, 0826 300 300.
00:19:04 14h16, Brigitte Lahaye, Sud Radio.
00:19:08 Nous évoquons les relations entre les hommes et les femmes,
00:19:12 les rapports de séduction avec Philippe Harlin, sexothérapeute,
00:19:15 auteur de Sexuellement incorrect, le sexe n'a pas de genre.
00:19:18 Et on continue avec Patrick qui témoigne.
00:19:21 Bonjour, Patrick.
00:19:22 Bonjour, Brigitte, et bonjour, Philippe.
00:19:26 Bonjour, Patrick.
00:19:28 On vous écoute, allez-y, dites-nous ce que vous en pensez.
00:19:31 Moi, je pense que ça m'arrange la situation actuelle,
00:19:36 puisque finalement, la société en vient à être ou avoir une relation au sexe,
00:19:43 une relation homme-femme qui était ma nature à moi.
00:19:47 Moi, j'ai toujours eu de bonnes relations avec les femmes.
00:19:53 Un certain nombre de femmes sont des amies et resteront des amies.
00:19:56 Elles sont des bons potes de régiment comme des garçons.
00:19:59 Donc, à la fois dans le monde professionnel, j'ai eu des chefs, des femmes,
00:20:05 j'ai managé des femmes, j'ai des amis femmes et j'ai des épouses et des maîtresses.
00:20:13 Voilà, et tout ça se passe plutôt bien.
00:20:17 Et je pense qu'à aucun moment dans ma vie,
00:20:19 j'ai toujours été assez, par rapport à l'expression du désir, très précautionneux.
00:20:24 Respectueux, en tout cas, du désir de l'autre, visiblement.
00:20:29 Complètement, oui.
00:20:30 Il n'y avait à aucun moment le côté...
00:20:33 J'avais des copains qui, eux, étaient un peu plus...
00:20:36 Alors, avant, j'étais un peu perdant de l'histoire, parce que, il y a 30 ans,
00:20:40 quand j'avais 20 ans, on va dire que je n'étais pas celui qui ramassait plus de gonzesses dans les soirées.
00:20:46 J'avais de belles histoires, mais c'était à des fréquences un peu plus basses.
00:20:49 Et j'avais, par contre, des copains qui, eux, emballaient comme des malades.
00:20:53 Alors, certains étaient très bons, dans le sens très grand séducteur,
00:20:56 et c'était même très beau à voir, la façon dont ils arrivaient à séduire,
00:21:00 et à aimer, et à être aimé de plein de femmes.
00:21:04 Et d'autres étaient un peu ballourds.
00:21:06 Je ne parle pas d'harceleurs, mais...
00:21:08 Et en gros, d'ailleurs, ils se faisaient un peu moquer.
00:21:11 Moi, ça me faisait sourire de l'extérieur, parce que, comme, après, des fois,
00:21:15 j'avais des confidences de copines, je voyais qu'elles critiquaient ces personnes-là,
00:21:19 mais à la fin, elles finissaient par succomber.
00:21:21 Donc, je me disais, mince, je suis un peu le père lent,
00:21:24 parce que, moi, je suis un peu précautionneux et respectueux,
00:21:27 mais, finalement, je ne ramasse pas tant que ça.
00:21:29 Puis, je vois que les autres, qui sont un peu plus actifs,
00:21:33 et sollicitent en permanence, même quand ce n'est pas trop demandé de l'extérieur,
00:21:38 finissent par un peu déchiffrer au pouvoir.
00:21:40 50 % des gagnants ont tenté l'enfance,
00:21:43 donc ils tentaient, ils retentaient, ils retentaient,
00:21:45 quitte à être lourdingues, ce n'était pas grave, il fallait insister.
00:21:47 Et puis, à force, sur un malentendu, ça pouvait passer.
00:21:49 Je pense que ça, ça a changé, et j'espère que ça a changé,
00:21:53 parce qu'en même temps qu'il y a le "me too",
00:21:55 et donc le côté où on reconnaît que les femmes, quand même, dans leur vie,
00:21:59 peuvent avoir eu des expériences malheureuses, de manière statistique,
00:22:04 je pense que tous mes copains réunis, mes 12 copains préférés,
00:22:08 je pense qu'aucun d'entre nous, on a eu une enfesse ou une mariure
00:22:12 qui n'était pas demandée ou pas sollicitée.
00:22:14 - Oui, oui, oui. - Ce genre de choses.
00:22:15 Je pense que si j'ai mes 12 meilleures copines,
00:22:17 elles vont me raconter qu'à un moment donné, un jour, elles ont eu ça.
00:22:20 On ne sait pas qu'elles sont 100 % victimes tout le temps,
00:22:22 mais ça leur arrive d'avoir eu ce genre de choses.
00:22:25 En même temps qu'il y a ça, ce qui est formidable, moi, je trouve,
00:22:28 c'est qu'il y a aussi une expression beaucoup plus libre du désir féminin.
00:22:31 Je vais prendre un exemple avec Rosa Dornstein,
00:22:34 qui est une humoriste et qui tourne beaucoup autour du sexe en général,
00:22:39 et fait même en parallèle des émissions dans lesquelles
00:22:42 elle est assez sérieuse sur le sujet, d'ailleurs, ce n'est pas que de la déconnade,
00:22:45 et elle exprime beaucoup de choses assez directement et assez simplement,
00:22:50 et ça, c'est assez nouveau.
00:22:52 Donc j'espère que d'un côté, je dirais,
00:22:57 aller dans la direction de plus de respect du désir de l'autre,
00:23:03 mais aussi donc du respect aussi exprimé.
00:23:07 Tout ça est un peu corrôlé, parce que quand les femmes exprimaient
00:23:12 une certaine sexualité, en gros, elles étaient mal jugées précédemment,
00:23:16 voire même, elles étaient catégorisées en étant, en gros,
00:23:20 la pute ou la salope de service, la dépravée, pour rester collie,
00:23:26 et donc pas forcément, à part, un peu, il y avait un côté à part.
00:23:31 Alors qu'aujourd'hui, des personnes, on va dire, socialement intégrées,
00:23:34 qui revendiquent très simplement les choses,
00:23:36 je prends l'exemple de Rosa Dornstein,
00:23:38 eh bien, à aucun moment on dit "oh, celle-ci, elle est un peu bizarre quand même,
00:23:41 elle est un peu fausseole, elle fait des bêtises,
00:23:44 et elle n'est pas intelligente."
00:23:46 - Est-ce que vous seriez, en revanche, d'accord avec Antoine,
00:23:49 pour dire que sur votre lieu de travail,
00:23:53 vous évitez de faire un compliment à une femme, etc.,
00:23:57 ou au fond, vous, vous considérez que, comme vous faites le compliment
00:24:01 en toute bonne foi et sans du tout avoir d'arrière-pensée,
00:24:04 c'est tout à fait possible de le faire ?
00:24:07 - Alors moi, dans ce que je vis, oui, je me permets de faire des compliments,
00:24:12 mais parce que je dirais, je suis sûr d'une chose,
00:24:15 c'est que, en tout cas, l'expérience qu'il me l'a donnée pour l'instant,
00:24:18 c'est que ça va, pour l'instant, bien être pris.
00:24:21 Je ne suis pas à l'abri, comme l'expliquait Antoine.
00:24:24 Je ne sais pas si un jour quelqu'un va essayer d'instrumentaliser ça,
00:24:27 et ce serait forcément une mauvaise expérience pour moi,
00:24:31 mais aujourd'hui, je ne me réfrène pas là-dessus,
00:24:34 parce que je sais qu'il n'y a pas du tout de sous-entendu.
00:24:40 C'est-à-dire que quand je fais un compliment, et ça m'arrive,
00:24:43 à certaines... des jeunes ou des moins jeunes,
00:24:47 je dis quelque chose et je sais que ça va leur faire plaisir,
00:24:50 mais je ne sais pas pour leur faire plaisir, je ne sais pas pour séduire,
00:24:53 je le fais presque naturellement et sans arrière-pensée,
00:24:58 et c'est parce que, sur le moment, je trouve que c'est...
00:25:01 J'ai envie de le dire et je le dis.
00:25:04 Voilà, que j'aime bien cette robe, je vais le dire.
00:25:07 Et là, j'ai l'exemple de jeunes collaboratrices,
00:25:12 alors je ne suis pas dans le lien hiérarchique là-dessus,
00:25:15 elles sont dans les services que moi et elle se croisent,
00:25:19 et ce qui, moi, m'épate, c'est qu'elles sont, on va dire physiquement...
00:25:25 Je pense qu'une jeune femme en particulier est vraiment très belle,
00:25:28 et elle prend bien soin d'elle,
00:25:31 mais il y a une sorte... Elle arrive aujourd'hui à ne pas être sexuée non plus.
00:25:36 C'est tout à fait naturel, j'ai l'impression que c'est une nouvelle génération
00:25:39 dans laquelle on peut être une jeune femme, belle,
00:25:42 prendre soin de soi, prendre soin de ses apparences,
00:25:45 être avenante avec les autres, sans même dégager quelque chose
00:25:49 qui peut être conçue de sa part d'ailleurs.
00:25:51 Ce n'est pas parce qu'elle est sympa, parce qu'elle nous sourit,
00:25:54 avec qui on plaisante, c'est pas autant que ça ouvre une porte à quoi que ce soit.
00:25:57 J'ai l'impression que cette génération de ton genre peut être un peu plus décontractée aussi.
00:26:02 Donc tout ça serait vraiment positif par rapport à ce que vous dites,
00:26:07 et là on est avec déjà deux témoignages qui sont différents.
00:26:10 Différents oui.
00:26:12 Oui, mais je pense que le ressenti de toute façon va aller d'un côté et de l'autre
00:26:17 tout au long de cette émission.
00:26:19 Philippe Harlin, qu'est-ce que vous voulez ajouter,
00:26:21 ou si vous avez une question à poser Patrick ?
00:26:23 Je suis toujours trop dépendant dans ce témoignage,
00:26:25 j'ai l'impression d'entendre ce genre de choses.
00:26:27 Moi parmi les hommes avec qui j'en parle, les hommes que je connais,
00:26:31 c'est plutôt du côté de Patrick de ce que j'entends,
00:26:35 c'est-à-dire que, tout compte fait, les nouveaux codes de la séduction
00:26:39 leur conviennent mieux, leur semblent plus justes,
00:26:42 et aucun ne témoigne de difficultés dans leur travail ou ailleurs.
00:26:45 Donc j'ai l'impression que ça a aussi donné une liberté,
00:26:49 alors peut-être pas à tous les hommes, peut-être à des hommes qui,
00:26:52 comme dit Patrick, n'avaient pas forcément les codes,
00:26:54 les anciens codes, qu'en avaient d'autres,
00:26:57 qui étaient peut-être plus naturellement dans les codes d'aujourd'hui,
00:27:03 et il y a plein d'hommes qui s'y retrouvent complètement.
00:27:07 Alors sur l'expression du désir féminin, moi j'entends les deux,
00:27:13 j'ai l'impression que ça a pu bloquer certaines femmes,
00:27:15 ça en a tout à fait libéré d'autres, et ça je suis tout à fait d'accord.
00:27:19 Donc oui, moi je retrouve dans ce que j'observe,
00:27:24 quelque chose de l'ordre de son témoignage.
00:27:26 D'accord. Eh bien merci Patrick de ce témoignage,
00:27:29 on continuera bien sûr avec vous au 0826-300-300,
00:27:34 mais pour l'instant c'est Angela qui nous rejoint,
00:27:36 et à qui on va poser trois questions intimes,
00:27:38 vous pourrez en poser une ensuite à Philippe Harlin.
00:27:41 Bonjour Angela.
00:27:42 Oui bonjour Brigitte, et bonjour à votre invité.
00:27:45 Bonjour Angela.
00:27:46 Philippe Harlin qui est avec nous.
00:27:48 Donc première question Angela,
00:27:51 qu'est-ce que vous ne supportez pas quand un homme vous dit quelque chose ?
00:27:57 Est-ce que vous supportez qu'il vous dise que vous êtes jolie ou pas ?
00:28:02 Est-ce qu'il peut vous dire que vous avez un beau cul ?
00:28:04 Je fais exprès d'en ajouter.
00:28:07 Ça me met mal à l'aise.
00:28:09 Ça vous met mal à l'aise ?
00:28:11 Oui.
00:28:12 Quand un homme vous dit que vous êtes jolie, ça vous met mal à l'aise ?
00:28:14 Oui.
00:28:15 C'est intéressant ce que vous dites,
00:28:18 parce que je crois que les hommes ne se rendent pas compte
00:28:20 que ça peut mettre une femme mal à l'aise.
00:28:22 Pourtant c'est un compliment à priori.
00:28:24 Les compliments me mettent mal à l'aise.
00:28:28 Et si c'est une femme qui vous le dit ?
00:28:30 C'est pas pareil, oui, c'est fou.
00:28:33 Oui, oui.
00:28:34 Et moi ce que je trouve intéressant dans ce que vous dites Angela,
00:28:38 c'est que ça parle de vous là,
00:28:41 ça parle pas de l'homme qui vous dit que vous êtes jolie,
00:28:43 parce que ça veut dire quoi ?
00:28:44 Ça veut dire qu'un homme qui vous dit "tu es jolie",
00:28:47 dans votre tête il y a déjà une intention d'aller plus loin que ça.
00:28:53 Je pense, Philippe, il y a quelque chose.
00:28:56 Oui, mais ça serait intéressant d'interroger l'homme qui a dit "tu es jolie"
00:28:59 pour voir ce qu'il y avait dans cet accord.
00:29:01 Oui, mais déjà on voit comment finalement les rapports de séduction,
00:29:07 il y a encore du boulot pour que tout ça soit si simple
00:29:10 et pas interprété systématiquement.
00:29:13 Merci en tout cas de votre réponse Angela, de votre sincérité.
00:29:17 Deuxième question, est-ce que justement vous vous trouvez jolie ?
00:29:24 Comment dire ?
00:29:27 Je me sens vieillir, moins, moins, moins.
00:29:30 Je me sens...
00:29:32 Je me trouve vieille.
00:29:35 Vous avez quel âge ?
00:29:38 J'ai 57 ans et j'ai du mal avec ça, oui.
00:29:41 Vous avez du mal avec le fait de...
00:29:44 Alors que j'ai eu un compliment de plusieurs femmes qui m'ont dit que j'étais belle.
00:29:48 Je prends bien le compliment.
00:29:51 Mais oui, mais je ne me trouve pas jolie avec mon âge.
00:29:57 Vous avez votre beauté intérieure, Angela.
00:30:00 Oui, je sais bien, j'ai du mal.
00:30:04 Je me dis mais si quand même, malgré tout.
00:30:08 Mais bon, j'ai du mal, j'ai du mal avec les rides, j'ai du mal.
00:30:12 Il faut vous accepter parce que de toute façon, c'est un combat perdu d'avance.
00:30:17 Oui, tout à fait.
00:30:20 Et troisième question, tiens, racontez-moi votre plus beau souvenir amoureux.
00:30:27 Qu'est-ce que vous avez envie de me raconter ?
00:30:32 Il y a quelques années, je suis tombée amoureuse d'un homme
00:30:36 et j'ai vécu, je dirais, les deux premières années
00:30:40 totalement à fond dans la relation entre deux et trois ans.
00:30:45 Et ça a été ma plus belle histoire d'amour, je crois.
00:30:48 C'est pas mal, deux, trois ans de belle, grand amour comme ça, c'est déjà chouette.
00:30:54 Oui, magnifique, magnifique.
00:30:57 Bon, alors souriez, pensez à ça, ça vous fera sourire et ça illuminera votre visage.
00:31:02 Votre visage sera magnifique.
00:31:04 On dit que j'ai un visage, que je suis solaire et que je suis souveillante.
00:31:09 Mais oui, je l'entends, je reconnais, malgré tout, j'y travaille.
00:31:15 J'y travaille sur le fait d'accepter. J'y travaille.
00:31:19 Et vous pouvez poser une question à Philippe Harlin, il vous écoute, allez-y.
00:31:22 Oui, je vous remercie.
00:31:24 Et donc j'aurais une question sur, j'ai rencontré quelqu'un sur un site que je ne connais pas,
00:31:29 qui est loin de moi, il est dans le nord de la France et moi je suis dans le sud.
00:31:34 Et on échange comme ça, on parle au téléphone, on s'envoie des messages.
00:31:40 Je l'ai aperçu vite fait en photo et on ne se connaît pas et on espère se connaître.
00:31:45 Que pensez-vous de ces relations de ce genre, où la distance nous sépare ?
00:31:55 Est-ce que ça peut quand même aboutir à une belle histoire ou est-ce que c'est perdu d'avance ?
00:32:00 C'est possible.
00:32:02 C'est extrêmement complexe votre question parce que je pense qu'il y a autant de réponses que de situations.
00:32:08 Mais je pense que ça ne condamne pas la relation d'avance, d'ailleurs pas la condamner d'avance.
00:32:15 Par contre, c'est évident et peut-être réaliste par rapport à ça,
00:32:19 ça met un handicap sur cette relation avant qu'elle puisse commencer.
00:32:23 Donc oui, c'est compliqué.
00:32:25 Par contre, je pense que j'ai tendance à croire et à continuer à avoir l'illusion de croire
00:32:32 que l'amour se fout des distances, l'amour se fout des obstacles et on est capable d'écloser.
00:32:39 Après, il ne faut pas non plus mettre des obstacles rien que pour le plaisir de se prouver qu'on s'aime.
00:32:44 C'est important.
00:32:46 L'idée c'est que là on est dans le virtuel, puisque pour le moment vous ne vous êtes pas rencontrés.
00:32:53 Là, la distance complique la réalité.
00:32:56 Donc, il faut que vous restiez bien conscient de ces dangers-là,
00:33:01 que vous les gardiez par-devers vous, mais que vous ne fermiez pas la porte à la relation pour autant.
00:33:06 D'accord.
00:33:07 Parce qu'en fait, moi je n'attends rien d'une relation.
00:33:12 Si on a l'occasion de se rencontrer, ce n'est que mieux, mais sans rien attendre de l'autre.
00:33:18 Oui, enfin, il faut quand même partir avec l'espoir qu'il se passe quelque chose de bien.
00:33:24 Oui, bien sûr.
00:33:26 Mais je veux dire, ne pas dire "bon ben, on va se revoir très bientôt, la distance nous sépare",
00:33:33 mais ne pas attendre, comment dire, je n'arrive pas à trouver les mots,
00:33:38 ne pas me projeter, ne pas se projeter.
00:33:42 Ne pas programmer.
00:33:44 Ne pas programmer tout à fait.
00:33:45 Ne pas programmer, mais il faut quand même accepter ce qui se produit,
00:33:48 il ne faut pas condamner non plus par avance la relation, c'est ce que je veux dire.
00:33:53 D'accord.
00:33:54 Voyez ce qui se passe quand vous vous voyez, donnez-vous les moyens de vous voir,
00:33:58 sûrement surtout il y a longtemps que la distance,
00:34:01 ça peut permettre de vraiment approfondir quelque chose.
00:34:05 Ecoutez votre coeur, écoutez votre raison, mais les deux.
00:34:10 Oui, d'accord.
00:34:12 Très bien, merci Angéla.
00:34:14 Merci à vous, merci beaucoup.
00:34:16 Je vous en prie.
00:34:18 On fait une petite pause, on se retrouve dans un instant toujours avec Philippe Harlin,
00:34:21 n'hésitez pas à nous rejoindre si vous avez envie de témoigner.
00:34:25 14h16, Brigitte Lahaye, Sud Radio.
00:34:28 Lit.cam4.fr, le plus grand site de webcams live réservé aux adultes.
00:34:34 14h16, Brigitte Lahaye, Sud Radio.
00:34:38 Philippe Harlin est avec nous, sexothérapeute, nous essayons de mieux comprendre
00:34:42 comment circule le désir entre les hommes et les femmes depuis #MeToo
00:34:46 et vous pouvez bien sûr nous appeler au 0826 300 300.
00:34:51 On retrouve Lionel maintenant qui est avec nous. Bonjour Lionel.
00:34:55 Bonjour Brigitte, bonjour Philippe.
00:34:57 Bonjour Lionel.
00:34:58 Alors on vous écoute, qu'en pensez-vous ?
00:35:01 Alors moi j'ai deux filles de 17 et 20 ans, donc je vois l'évolution on va dire.
00:35:07 Moi j'ai 45 ans, alors je pense que si vraiment j'avais 20 ans aujourd'hui,
00:35:12 enfin en tout cas si j'étais ado ou jeune adulte aujourd'hui,
00:35:15 je pense que je vous parlerais du fond d'une cellule.
00:35:20 Vous n'êtes pas un goujat Lionel ou un dragueur avétéré ?
00:35:25 Non, ah si, dragueur avétéré si, mais après si vous voulez,
00:35:30 dans le rapport de séduction, en fait là les deux témoignages que vous avez eus,
00:35:35 Patrick et puis le premier, Antoine, Antoine est une victime collatérale
00:35:40 de cette émancipation en fait de #MeToo.
00:35:44 Je pense qu'il y a, évidemment il l'a pris en pleine tête la porte,
00:35:47 on ne peut pas lui dire qu'il trompe, il l'a pris en pleine tête.
00:35:50 Mais je pense comme Philippe que c'est loin d'être une généralité,
00:35:55 et je partage l'avis de Patrick, c'est-à-dire que ça demande un peu plus de finesse.
00:36:01 Maintenant ça demande de la finesse, mais en le disant avec 45 ans,
00:36:05 on comprend un peu mieux quand vous avez 16, 17, 18 ans,
00:36:08 un mec à 18 ans ce n'est pas super fin, ce n'est pas une majorité.
00:36:12 Et c'est vrai que vous savez, vous êtes un peu lourd, un peu gourd,
00:36:19 on ne sait pas trop comment s'y prendre.
00:36:21 Quand quelqu'un vous plaît vraiment fortement et qu'il y a un inintérêt de l'autre côté,
00:36:29 vous avez envie de vous faire remarquer, donc c'est vrai que des fois les traits d'esprit ça ne passe pas.
00:36:33 En tous les cas, moi je vois mes filles, je vois surtout ma fille de 17 ans,
00:36:36 elle est extrêmement dure avec les mecs, c'est un peu compliqué,
00:36:40 mais pas plus que ce qu'étaient les filles quand j'avais son âge.
00:36:44 Donc je pense que c'est une période, je pense que ça va se stabiliser.
00:36:48 Cette libération finalement, la transition est un peu complexe aujourd'hui,
00:36:54 parce que c'est nouveau et comme toute chose qui est nouvelle,
00:36:56 elle a besoin de temporiser un peu, elle a besoin de se poser un peu,
00:37:00 elle a besoin de mûrir, elle a besoin de grandir comme une relation.
00:37:03 Et je pense que ça va se stabiliser.
00:37:05 Cette libération des femmes pour moi, même si je la trouve extrêmement dure aujourd'hui,
00:37:10 c'est-à-dire que je la trouve dans l'excès aujourd'hui,
00:37:12 je pense que c'est quand même quelque chose qui était préférable.
00:37:16 Ça fera grandir les hommes parce qu'ils devront adopter des comportements un peu plus fins,
00:37:21 plutôt que lourds.
00:37:23 Et c'est vrai que ce qu'il disait Patrick à l'époque, les mecs qui étaient un peu lourds,
00:37:26 c'est vrai qu'ils n'avaient plus de succès.
00:37:28 Les gens qui étaient un peu fins, ils en avaient un petit peu moins.
00:37:30 Aujourd'hui, ce n'est moins le cas.
00:37:32 Je pense que ça tire vers le mieux.
00:37:34 Même si, à mon avis, il y a toujours ce dragueur invétéré qui va en draguer dix,
00:37:40 et puis il y en a une qui va accepter.
00:37:42 Mais il y aura toujours.
00:37:43 C'est évident.
00:37:44 Après, je pense qu'il y a des choses qui sont tout à fait positives.
00:37:50 Ce qui m'inquiète moi un petit peu, c'est justement cette baisse de la sexualité des jeunes.
00:37:56 On met ça sur le dos de la pornographie et de Netflix, je veux bien,
00:38:01 mais je pense qu'il y a quand même...
00:38:04 C'est plus compliqué que ça.
00:38:05 Oui, je pense que c'est beaucoup plus compliqué que ça.
00:38:07 Parce qu'ils ont peur, les jeunes ont peur.
00:38:09 Oui, je pense qu'il y a quelque chose comme ça.
00:38:11 Et je pense que beaucoup de jeunes filles, peut-être pas les vôtres Lionel,
00:38:15 sont dans une sorte de revanche qui les rende un petit peu,
00:38:23 comment dirais-je, contre l'homme de toute façon.
00:38:27 Et ça, c'est un petit peu embêtant aussi.
00:38:29 Parce que si on ne vit pas sa vie sexuelle à 18-20 ans, on passe quand même à côté de quelque chose.
00:38:39 C'est triste.
00:38:40 Oui, c'est triste.
00:38:41 Mais je vous dis, ma fille de 17 ans, elle est extrêmement dure avec les mecs.
00:38:45 Et quand je dis extrêmement dure, on a l'impression que c'est des jouets.
00:38:51 Alors oui, dans un sens, elle ne profite pas, elle est très mignonne.
00:38:57 Elle a un corps de femme à 17 ans, donc évidemment, elle en profite pleinement.
00:39:03 Mais comme en profitaient finalement mes copines qui étaient extrêmement mignonnes à l'époque.
00:39:07 Donc le sentiment un peu de revanche est certes bien marqué.
00:39:13 Mais moi, c'est pour les hommes que c'est pour les jeunes hommes.
00:39:16 Parce que concrètement, je trouve qu'ils ont moins de latitude que ce qu'on avait avant.
00:39:20 En tout cas, ce que j'entends de la part de certains pédopsychiatres ou de psys qui ont beaucoup d'adolescents,
00:39:27 les jeunes hommes ne vont pas très bien.
00:39:29 Oui, tout à fait.
00:39:30 Après, c'est toujours pareil, ceux qui vont consulter, ce n'est peut-être pas la majorité.
00:39:35 Ceux qui ne vont pas bien.
00:39:36 Absolument. De toute façon, c'est sûr qu'on a...
00:39:40 Mais même moi, les témoignages que j'ai, il y a forcément un biais aussi.
00:39:44 Philippe Arlin, qu'est-ce que vous avez envie de dire ?
00:39:47 Alors, sur les rapports ados, mais vous le disiez dans votre témoignage,
00:39:53 j'ai l'impression qu'on retrouve la même relation.
00:39:57 Les mecs ados, 17, 16, 17 ans, on n'est pas très doué, on est un peu lourd, on est un peu maladroit.
00:40:05 Et #MeToo ou pas #MeToo, je pense que c'est difficile.
00:40:09 Effectivement, depuis #MeToo, il y a un mouvement de la part des femmes qui...
00:40:15 Je ne sais pas si c'est du règlement de compte avec les hommes,
00:40:18 et j'ai envie de penser que ce n'est pas ça et de le souhaiter fort.
00:40:21 Mais effectivement, là, elles taclent, elles se permettent,
00:40:25 elles osent plus affirmer, refuser.
00:40:29 Donc oui, c'est compliqué.
00:40:31 Par contre, moi, j'observe, non pas sur cette période-là, 17, 18,
00:40:37 mais par contre, sur les 20, 22 ans, moi, j'ai la chance d'être dans une ville universitaire
00:40:42 où il y a énormément de jeunes, j'ai énormément de jeunes dans mes patients,
00:40:47 et les rapports hommes-femmes que j'observe chez mes patients entre 18 et 25 ans
00:40:53 sont extraordinairement équilibrés, intéressants,
00:40:58 et je n'avais jamais observé ça 20 ans en arrière.
00:41:01 Quand j'ai commencé ce métier, les relations hommes-femmes n'étaient pas les mêmes.
00:41:05 J'ai des hommes beaucoup plus à l'écoute, des femmes qui communiquent mieux sur leurs désirs avec eux.
00:41:11 Donc je trouve que là, il y a une évolution.
00:41:14 Par contre, je vous rejoins, Brigitte, on observe une baisse de cette sexualité
00:41:19 avec, malheureusement, un début de sexualité encore plus jeune,
00:41:24 quelque chose qui va se passer vers 10, 11 ans, 12 ans,
00:41:28 avec aussi une prostitution qui se développe au lycée.
00:41:33 Donc il y a beaucoup de phénomènes autour de la sexualité
00:41:37 qui sont à la fois des excès trop tôt et une espèce de baisse d'intérêt un petit peu plus tard,
00:41:43 au moment où ça devrait être les heures de gloire de la sexualité.
00:41:47 Tout ça se questionne.
00:41:49 Il y a autre chose aussi dont on n'a pas encore parlé, mais que j'entends beaucoup,
00:41:53 c'est ces jeunes de 14, 15 ans qui ne se considèrent pas du bon sexe,
00:42:00 parce qu'ils ne sont pas bien dans leur peau.
00:42:03 Et ça aussi, ça questionne et prudence, parce qu'on ne peut pas comme ça,
00:42:08 du jour au lendemain à 14, 15 ans, savoir exactement qui on est.
00:42:12 Et son identité, on sait très bien qu'on la construit entre toute la puberté
00:42:18 et même, j'allais dire, jusqu'à 25 ans.
00:42:22 Oui, ça c'est une autre question.
00:42:26 Il faut savoir que les questions de genre, en ce qui concerne la transidentité,
00:42:31 sont beaucoup plus populaires.
00:42:34 On en parle, maintenant ça existe.
00:42:37 Du coup, ça autorise des questionnements,
00:42:40 peut-être des questionnements pour certains inutiles,
00:42:42 mais ça va permettre aussi à des personnes qui étaient vraiment en souffrance
00:42:45 il y a quelques années en arrière, aujourd'hui,
00:42:48 de peut-être trouver des réponses et d'arriver.
00:42:50 Donc il y a toujours malheureusement cependant à la fois positif et négatif.
00:42:55 C'est-à-dire qu'il y a des questionnements, mais qui trouveront leur réponse,
00:43:01 puisque de toute façon, une transition, il faut être majeur pour pouvoir la faire,
00:43:05 qui trouveront, je l'espère, une réponse dans la vie de tous les jours.
00:43:08 Et effectivement, beaucoup plus de gens se posent la question,
00:43:11 parce que c'est quelque chose dont aujourd'hui on parle,
00:43:14 sur lequel on peut avoir des infos et avoir des réponses,
00:43:17 comme beaucoup d'hommes vont avoir plus de facilité avec leur homosexualité aujourd'hui
00:43:22 que 50 ans en arrière où on n'en parlait pas, où c'était tabou,
00:43:26 et où du coup on ne le découvrait que sur le tard.
00:43:30 Merci en tout cas Lionel, vous voulez peut-être conclure ?
00:43:35 Oui, allez-y, s'il vous plaît.
00:43:37 En fait, ce que vient de dire Philippe est très juste,
00:43:40 par rapport à l'homosexualité, même si c'est vrai,
00:43:44 effectivement maintenant on est un peu plus libre,
00:43:46 mais par rapport à ces jeunes couples d'on va dire 25 ans.
00:43:49 Et moi je pense qu'il faut faire confiance à l'intelligence des hommes,
00:43:53 c'est-à-dire que s'ils se font blackbouler régulièrement
00:43:55 parce que leur méthode de drague n'est pas la bonne,
00:43:58 moi je pense qu'il faut quand même leur faire confiance,
00:44:02 ils vont trouver une solution pour repartir dans les petits papiers de ces jeunes femmes,
00:44:08 et puis ça va s'équilibrer comme ça,
00:44:11 mais les femmes de toute façon aussi ont besoin des hommes,
00:44:15 donc de toute façon elles devront aussi ajuster les barrières qu'elles mettent à l'entrée.
00:44:22 Ça va s'équilibrer petit à petit, et puis voilà, on arrivera à trouver,
00:44:26 on arrivera à trouver un choix.
00:44:27 Vous avez raison, soyons positifs.
00:44:29 Merci Lionel en tout cas, merci de votre témoignage.
00:44:31 On va continuer après les infos,
00:44:33 Philippe Arlin, je vous pose la question,
00:44:37 quelle est la définition mathématique du coque ?
00:44:40 La réponse est après les infos,
00:44:42 et vous pouvez nous rejoindre au 0 826 300 300, on vous attend.
00:44:46 Philippe Arlin est avec nous, sexothérapeute,
00:44:58 et ensemble on essaye de comprendre comment s'instaurent les relations entre les hommes et les femmes,
00:45:05 les rapports de séduction,
00:45:06 après l'après-me-too, comme on le lit depuis 14 heures,
00:45:10 on va avoir une femme qui témoigne, Martine, dans un instant, et c'est très bien.
00:45:14 Je rappelle également que le titre de ce livre de Philippe Arlin,
00:45:18 "Sexuellement incorrect, le sexe n'a pas de genre",
00:45:20 dans lequel il y a déjà un certain nombre d'années,
00:45:24 vous expliquiez à quel point en tant qu'homme, en tant que femme,
00:45:28 on peut être un petit peu, comment dirais-je, bloqué dans sa sexualité,
00:45:33 pensant que parce qu'on est un homme, il faut réagir comme ça,
00:45:36 parce qu'on est une femme, il faut réagir comme ça,
00:45:38 les repères sont en train de bouger, de changer,
00:45:41 on l'a déjà vu durant toute cette première heure,
00:45:44 et on va certainement continuer, puisque maintenant ce sont des femmes qui vont témoigner.
00:45:48 Mais d'abord je voudrais la réponse à ma devinette,
00:45:50 quelle est la définition mathématique du coque ?
00:45:53 Philippe Arlin, aucune idée évidemment, vous n'avez jamais été très bon en mathématiques.
00:45:59 Non, je pense que ça doit être ça.
00:46:01 En fait, la définition mathématique du coque,
00:46:05 c'est un entier qui partage sa moitié avec un tiers.
00:46:09 C'est joli, c'est très joli.
00:46:12 C'est mignon.
00:46:13 Ça peut donner envie d'aimer les maths.
00:46:17 Bonjour Martine.
00:46:19 Bonjour Brigitte, bonjour Philippe.
00:46:22 Bonjour Martine.
00:46:23 Merci de nous rejoindre.
00:46:25 Donc, votre avis, qu'est-ce que vous avez envie de raconter, de nous dire ?
00:46:29 Ce que j'ai envie de raconter, il peut y avoir pas mal de choses.
00:46:33 C'est vrai que c'est un sujet assez complexe.
00:46:39 Moi tout de suite, ça m'est venu l'exemple de mon fils qui a 16 ans.
00:46:46 C'est un sujet qui est quasiment inexistant pour l'instant.
00:46:52 C'est assez étonnant, parce que c'est vrai que l'adolescence,
00:46:56 normalement c'est là où on commence à se poser des questions, etc.
00:47:00 Et concernant le mouvement #MeToo, par exemple, on a déjà abordé le sujet.
00:47:06 Et pour lui, en fait, je me suis rapidement rendue compte
00:47:09 que c'était assez normal qu'il y ait ce type de mouvement mis en marche.
00:47:14 Après, effectivement, il y a aussi eu des dérives, comme dans tout mouvement.
00:47:20 Donc, bon, ça, je ne les cite même pas et je n'en parlerai même pas,
00:47:24 parce que c'est vrai que ça peut vite gâcher l'initiative de départ qui était assez bonne.
00:47:30 Donc, en fait, j'ai l'impression que, pour mon fils en tout cas,
00:47:35 par rapport à d'autres enfants adolescents, d'autres garçons adolescents,
00:47:40 aujourd'hui, ils sont vraiment dans un...
00:47:45 Ils sont très réceptifs à ce genre de choses, mais pour eux, ça semble normal.
00:47:52 On est vraiment dans des nouvelles générations avec des nouvelles façons de penser.
00:47:57 - Vous voulez dire que pour lui, c'est normal de faire attention
00:48:00 de ne pas harceler une jeune fille ? - Oui, bien sûr.
00:48:04 - Ça, c'est plutôt bon signe, oui.
00:48:07 - Oui, oui. Et en fait, je pense que c'est vraiment les femmes mères actuelles
00:48:12 qui ont grandi, en fait, en tout cas, moi, c'est mon cas,
00:48:17 qui ont grandi avec cette idée de liberté de penser et de dire.
00:48:23 Et puis, ces notions de respect de la femme en général,
00:48:28 moi, je pense que mon fils l'a complètement intégré dans sa vie quotidienne.
00:48:34 Et en fait, pour lui, ça n'existe pas.
00:48:37 Tous les sujets qu'on peut entendre, qui font partie du passé, en fait.
00:48:43 - Vous dites quelque chose d'essentiel.
00:48:46 C'est encore une fois ce qu'on répète sans arrêt dans cette émission.
00:48:50 Ce que vont donner comme éducation les parents
00:48:56 vont forcément influencer la vision des enfants.
00:49:02 - Oui, c'est la base de tout, de toute façon.
00:49:05 - Mais la culture dans laquelle on baigne a aussi son importance.
00:49:11 - Bien sûr, j'allais le dire. Tout à fait.
00:49:14 - C'est aussi parce qu'on est en France avec une culture, une certaine culture.
00:49:18 Et c'est sûr que dans certains pays à l'heure actuelle,
00:49:21 on est très, très loin de cette évolution.
00:49:24 Il y a encore beaucoup de travail à faire.
00:49:26 Donc, c'est vrai que moi, je me sens privilégiée d'être née dans ce pays
00:49:31 ne serait-ce que par rapport à ça.
00:49:33 Parce que c'est vrai que moi, j'ai été éduquée principalement par mon père.
00:49:38 Et en fait, pour moi, il m'a vraiment fait grandir avec beaucoup d'indépendance.
00:49:46 Il a toujours fait en sorte que je m'assume en tant que femme.
00:49:50 En tout cas, il n'a jamais entravé ça.
00:49:52 Donc, pour moi, quand j'étais ado et jeune adulte,
00:49:58 il n'y avait pas de différence homme-femme, quasiment.
00:50:01 C'était quasiment inexistant.
00:50:03 Et j'étais toujours très surprise de certains comportements d'hommes.
00:50:07 Je le suis toujours.
00:50:09 Mais voilà, c'était...
00:50:11 Sauf que vous aviez suffisamment d'autonomie, si je puis dire,
00:50:15 pour pouvoir les remettre à leur place.
00:50:17 Ah, ça c'est clair.
00:50:19 C'est toujours la même chose.
00:50:20 Ça c'est clair que ça fait partie de mon caractère.
00:50:23 C'est sûr que je...
00:50:25 Après, j'ai eu comme toute personne, que ce soit un homme ou une femme,
00:50:30 j'ai eu mes phases de doute, mes phases de laisser faire,
00:50:35 de sidération par certains comportements,
00:50:40 et donc de non-réaction.
00:50:42 Mais ça n'a pas duré.
00:50:44 Le naturel est revenu au galop.
00:50:47 En me disant "ça je n'accepte pas, ça je ne tolère pas".
00:50:50 Et on a des phases, je pense qu'on a des phases.
00:50:52 Là, vous touchez un point essentiel sur lequel j'ai envie de rebondir.
00:50:56 Parce qu'en effet, chez la femme,
00:50:59 chez l'homme aussi d'ailleurs,
00:51:01 il peut y avoir cette sorte de moment de sidération
00:51:05 où finalement on va se laisser faire peut-être plus qu'on en a réellement envie
00:51:10 ou qu'on en aurait eu réellement envie.
00:51:13 Est-ce pour autant nécessaire de porter plainte après et de se poser en victime ?
00:51:18 C'est toute la question sur laquelle peut-être, moi, je ne serais pas tout à fait...
00:51:23 Parce qu'il faut prendre aussi sa responsabilité
00:51:27 et se dire "en quoi je me suis laissé faire ?"
00:51:31 Mais bon, c'est un sujet très délicat.
00:51:35 Je crois qu'on ne peut pas généraliser.
00:51:38 Philippe Harlin, qu'est-ce que vous avez envie de dire sur ce point qui est crucial ?
00:51:43 Ce qui est très important Brigitte, c'est de le rappeler ce point.
00:51:48 La notion de sidération, c'est une notion absolument réelle au niveau de la psyché.
00:51:53 Les hommes peuvent être en sidération comme les femmes.
00:51:56 Ils ne le seront pas forcément sur les mêmes situations.
00:51:59 Mais c'est quand une autorité,
00:52:02 une autorité qui ne peut pas être remise en cause, s'impose à nous,
00:52:05 tout d'un coup on ne trouve même plus en nous l'énergie de dire non à la possibilité.
00:52:11 On est comme, l'image vaut ce qu'elle vaut,
00:52:14 mais comme on appellerait le lapin pris dans la lumière des phares, on est bloqué.
00:52:19 Je pense qu'on ne peut pas,
00:52:23 et certainement pas à une émission comme ça,
00:52:26 dire il faut ou il ne faut pas derrière porter plainte.
00:52:29 Je pense que chaque cas étant différent,
00:52:32 qu'est-ce qui se passe réellement pendant cette sidération ?
00:52:35 Ce qui se joue à ce moment-là,
00:52:38 c'est seulement ça qui permettra de déterminer si ça justifie ou non une plainte.
00:52:45 Sauf que vous avez ajouté un élément essentiel, certes.
00:52:49 Vous avez ajouté l'élément d'emprise qu'on met un petit peu à toutes les sauces aussi en ce moment.
00:52:54 Je pense que c'est encore une fois quelque chose de très très très complexe aussi.
00:53:01 Donc on voit bien que c'est difficile.
00:53:03 L'emprise de récifique, c'est aussi l'emprise qu'on donne à quelqu'un.
00:53:06 Donc c'est forcément mon histoire à moi par rapport à quelqu'un.
00:53:10 Si on est amoureux, on est sous l'emprise de l'autre.
00:53:13 Est-ce pour autant une emprise qui est pénissable par la loi ?
00:53:17 C'est toute la question.
00:53:19 Mais ça, je veux dire, il y a la loi qui s'en occupe.
00:53:21 Ce n'est pas à nous de réfléchir là-dessus.
00:53:23 Je pense que peut-être la victime doit prendre le temps de comprendre ce qui joue et ce que ça veut dire pour elle.
00:53:29 Alors qu'en effet, si on a 14 ans et que c'est notre professeur qui a 40 ans,
00:53:33 là on est sous une emprise qui est très claire.
00:53:38 Oui, mais bien sûr.
00:53:40 Mais c'est important parce qu'on essaye aujourd'hui pendant ces deux heures
00:53:43 de parler de choses un petit peu délicates et c'est bien de relever tout ce qui peut être relevé.
00:53:50 Martine, je vous en prie, je vous laisse continuer.
00:53:53 Oui, en fait, c'est vrai qu'il y a cette notion-là aussi, évidemment.
00:53:58 Le problème, c'est qu'il ne faut pas tout mélanger.
00:54:02 Il y a les comportements, il y a les limites.
00:54:07 Il faut bien définir les limites.
00:54:09 Après, si on parle du relationnel, là c'est autre chose.
00:54:15 On peut être vite sous emprise et on peut même avoir de l'emprise sur quelqu'un sans en rendre compte.
00:54:23 Pour moi, la sexualité par exemple, avec le mouvement #MeToo, finalement, ça n'a rien à voir.
00:54:33 La sexualité des enfants, des adolescents, les adultes, pour moi, tout ça n'a rien à voir.
00:54:41 Le mouvement #MeToo, c'est à l'origine, en tout cas, c'est défendre des crimes sexuels.
00:54:48 C'est complètement différent.
00:54:50 Le crime, l'agressivité, il ne faut pas tout mélanger.
00:54:54 Il y a le relationnel, le couple et puis il y a le crime.
00:54:58 On ne peut pas tout mélanger.
00:55:03 Bien sûr que le mouvement #MeToo était nécessaire, là-dessus je crois qu'on est tous d'accord.
00:55:07 Maintenant, c'est un petit peu ce qui en découle dont on parle aujourd'hui.
00:55:14 C'est là où c'est évidemment très complexe.
00:55:16 Allez, une petite pause. Merci beaucoup Martine.
00:55:19 Et on continue avec les femmes, avec Alexandra qui va prendre la parole dans un instant.
00:55:23 Sud Radio, votre attention et notre plus belle récompense.
00:55:27 C'est un grand plaisir que maintenant qu'on a la Sud Radio sur Lyon et la famille grandit, c'est une super nouvelle.
00:55:33 Sud Radio, parlons vrai.
00:55:35 14h16, Brigitte Laé, Sud Radio.
00:55:40 Philippe Harlin est avec nous. Nous évoquons l'après #MeToo avec vous, bien sûr au 0826 300 300.
00:55:48 Philippe Harlin, on retrouve maintenant Alexandra. Bonjour Alexandra.
00:55:52 Bonjour Brigitte, bonjour Philippe.
00:55:55 Bonjour Alexandra.
00:55:57 Allez-y, on vous écoute, je vous en prie.
00:56:00 Alors, écoutez, le mouvement #MeToo, moi je trouve que ça a aidé pas mal de femmes parce que j'ai été donc agressée quand j'étais mineure.
00:56:10 Et je n'ai pas eu en fait, gain de cause, c'est-à-dire que mon statut du clean n'a pas été pris en considération.
00:56:18 Et forcément, ça a eu un impact en fait dans ma vie de jeune femme, de femme, etc.
00:56:26 Vous voulez dire que vous avez porté plainte et la plainte n'a pas été retenue, c'est ça ?
00:56:31 Non, j'ai pas eu le droit de porter plainte.
00:56:34 Vous n'avez pas eu le droit ? Comment ça, pas eu le droit ?
00:56:37 Non, c'est-à-dire en tant que mineure, il fallait que ça reste un peu dans la famille parce que c'était une histoire de famille.
00:56:42 C'est ça, c'est vos parents qui n'ont pas voulu que vous partiez. Oui, d'accord, ok.
00:56:46 Donc en fait, c'est-à-dire que quand vous démarrez comme ça une vie en ayant subi quelque chose d'assez grave, de très grave,
00:56:54 et que vous n'avez pas en fait votre statut de victime qui est pris en considération,
00:57:01 imaginez Brigitte ce que ça peut faire comme impact en fait dans cette vie de jeune femme et de femme au fur et à mesure.
00:57:07 C'est-à-dire qu'on n'a plus du tout d'estime de soi-même.
00:57:11 On se rend compte qu'en fait les bourreaux s'en sortent bien et vivent très bien,
00:57:16 et que vous en tant que victime en fait, vous n'existez pas.
00:57:19 Au fur et à mesure du temps, c'est vrai que sans m'en rendre compte, je me suis quand même engagée pas mal sur la cause féministe,
00:57:25 mais tout en aimant les hommes parce que je me suis dit, c'est pas parce qu'il y a eu ce drame-là avec un homme complètement malade
00:57:31 que ça veut dire que tous les hommes sont calibrés comme ça, fort heureusement d'ailleurs.
00:57:35 Oui, parce qu'en fait, ce qu'il faut se dire c'est que la bêtise humaine n'est pas généralisée.
00:57:44 Il y a quand même des hommes qui justement ont été, eux, très venant avec moi,
00:57:49 mon meilleur ami qui a adoré votre émission et qui est décédé, me disait toujours, c'était un gentleman,
00:57:54 il était très choqué de ce que j'avais subi avec ces hommes tout au long de ma vie,
00:57:59 parce que comme vous pouvez le deviner Brigitte, quand on démarre comme ça,
00:58:03 ce qui se passe c'est qu'on a tout un dysfonctionnement ensuite avec la gent masculine.
00:58:07 Oui, on devient une proie et malheureusement on est repéré si je puis dire.
00:58:14 Oui, concrètement. C'est comme s'il y avait une espèce d'onde assez bizarre,
00:58:18 c'est-à-dire qu'en plus, j'ai pas voulu non plus me cacher, c'est-à-dire que je dois pas m'excuser que mes parents
00:58:26 aient fait quand même une petite bonne femme qui était assez regardable.
00:58:30 Je n'y peux rien d'avoir mon meilleur ami qui disait "t'es sexy" sans faire esprit.
00:58:34 Donc effectivement, quand vous tombez sur des gens qui sont bien éduqués, des hommes bien éduqués,
00:58:38 ça pose aucun souci, mais quand vous tombez sur des prédateurs, automatiquement,
00:58:43 eux vont interpréter votre sociabilité, votre gentillesse, votre côté un peu poupette,
00:58:50 comme une invitation à. C'est pas du tout le cas.
00:58:54 Donc c'est vrai que moi, ce mouvement, je trouve qu'il m'a intégrée.
00:59:00 Il vous a légitimé dans ce que vous avez traversé.
00:59:05 Oui, je l'entends bien.
00:59:06 Ça, je crois que c'est, Philippe Harlin, c'est quelque chose qui est important pour beaucoup de femmes.
00:59:10 Ça a été enfin une reconnaissance de la société.
00:59:15 Oui, pendant très longtemps, entre la famille qui vous disait gentiment qu'il fallait se taire,
00:59:23 il n'y avait pas de quoi en faire, tout un plat, qu'en gros, la mère disait gentiment
00:59:27 qu'elle aussi, elle avait subi ça étant jeune et qu'elle s'en était remis et que donc, il fallait se taire.
00:59:32 Entre une société où, quand on allait essayer de porter plainte,
00:59:36 on trouvait qu'il n'y avait pas assez d'éléments pour que la plainte soit recevable.
00:59:40 MeToo a quand même permis, aussi bien au niveau de la police, de la gendarmerie,
00:59:46 qu'au niveau des consciences, de prendre en compte le statut de victime,
00:59:50 ce qui est fondamental pour entamer un début de guérison.
00:59:54 C'est-à-dire que si personne ne reconnaît l'agression dont vous avez été victime,
00:59:58 comment pouvez-vous vous guérir ? C'est un peu comme si, et beaucoup connaissent cet exemple,
01:00:03 vous allez aux urgences, vous avez mal quelque part et on vous renvoie chez vous en disant
01:00:07 "Monsieur, vous n'avez rien et vous avez toujours votre douleur".
01:00:10 Donc, une douleur qui n'est pas prise en compte ne peut pas être soignée.
01:00:14 Donc, il est fondamental et c'est la première étape indispensable à un travail thérapeutique
01:00:19 de reconnaître au malade son statut, là dans ce cas précis, de victime,
01:00:25 puisqu'on a été victime de quelqu'un d'autre.
01:00:28 Mais voilà, il y a eu un préjudice, il y a eu une atteinte.
01:00:32 Et c'est vraiment ce qui a permis MeToo, c'est d'ouvrir cette parole,
01:00:38 de rendre à toutes ces femmes leur statut de victime,
01:00:43 de pouvoir être prise en charge, prise en compte.
01:00:47 Et évidemment, c'est extrêmement important.
01:00:51 Oui, allez-y Alexandra.
01:00:53 Oui, complètement, parce qu'en fait, c'est vrai que c'est des choses qui…
01:00:57 Il y a beaucoup de drames différents à différents niveaux.
01:01:00 Mais ce qui est quand même terrible, c'est que ce que j'ai vécu en tant qu'enfant,
01:01:04 c'est-à-dire "tais-toi", ça s'est reproduit avec mon ex-mari qui lui aussi me disait "tais-toi".
01:01:09 Donc, c'est pour ça qu'en fait, j'ai voulu vraiment aider des femmes qui étaient en difficulté,
01:01:14 parce que j'ai eu cette force, et je ne sais pas d'où elle est sortie cette force,
01:01:18 de me relever, de dire "non, je vais continuer à être une femme qui prend soin d'elle,
01:01:23 qui est regardable, qui est mignonne, qui va aimer les hommes et qui ne va pas les détester".
01:01:29 Mais j'ai aussi envie de dire à toutes ces femmes, attention,
01:01:33 il y a quand même quelque chose, quand on n'est pas écoutée,
01:01:36 quand on ne dit pas "j'ai subi quelque chose", et peu importe la gravité du geste,
01:01:40 parce qu'on peut être violentée aussi avec les paroles par ces hommes en disant "tu vaux rien",
01:01:45 "tu es de la merde", etc. Il y a tellement de choses qui découlent d'un traumatisme.
01:01:50 Donc ce mouvement #MeToo, moi je ne suis pas une militante féministe complètement abrutie,
01:01:55 j'aime les hommes, je les aime ces hommes, ils sont comme nous, on est égaux, etc.
01:02:00 Il y a des gens, comme je le disais, ils sont bien éduqués.
01:02:03 Mais ce qui a été quand même fabuleux avec ce mouvement,
01:02:06 c'est qu'enfin, il y a beaucoup de femmes qui ont osé dire
01:02:09 "mais moi aussi j'ai subi ça, mais moi aussi j'ai vécu ça".
01:02:12 Et ça, même si encore maintenant, je ne sais pas si vous le constatez,
01:02:18 mais moi je trouve, Brigitte et Philippe, qu'il y a quand même une régression qui est en train de se passer.
01:02:22 Je vois avec ces applications, c'est-à-dire qu'il y a des applications de rencontres.
01:02:27 Parce que tout le monde est fort occupé, il y a un système de "c'est plus facile", etc. pour se rencontrer.
01:02:32 J'ai été absolument atterrée de voir des hommes,
01:02:35 quand par exemple on va dans un café, un restaurant, etc.
01:02:39 et ça reste absolument cordial, qui me disent "puisque j'ai payé, j'ai quand même le droit d'avoir un petit bonus".
01:02:44 Je leur ai dit "mais quand même, vous vous rendez compte de l'aberration de ce que vous êtes en train de me dire ?"
01:02:48 Et ce n'est pas qu'une fois que je l'ai entendu.
01:02:51 Je me dis "mais on en est où dans notre société où un homme est encore capable de dire à une femme
01:02:56 "puisque je t'ai payé le restaurant, ça serait bien quand même de faire une petite gâterie, au moins un minimum d'utages".
01:03:01 - Non mais ça Alexandra, il y aura toujours des hommes qui seront mal éduqués,
01:03:07 il y aura toujours des pervers, il ne faut pas rêver.
01:03:11 - Non, je ne crois pas que là.
01:03:13 - Oui, et c'est important d'être conscient que malheureusement,
01:03:17 il ne suffira pas de continuer à lutter contre ça pour qu'il n'y en ait plus, malheureusement.
01:03:23 Mais en attendant, je pense quand même que la société a beaucoup évolué sur ces questions-là
01:03:29 et ce que vous dites est tout à fait important.
01:03:32 Ce qui est intéressant, je pense Alexandra, c'est qu'avant ce traumatisme et cet abus que vous avez eu,
01:03:40 il y avait certainement quand même déjà une belle sécurité affective,
01:03:43 c'est ce qui vous a certainement permis quand même d'arriver à surmonter tout ça.
01:03:47 Parce que vous avez l'air visiblement de l'avoir quand même assez bien surmonté.
01:03:51 - On appelle ça peut-être la résilience ? Je ne sais pas Brigitte, d'où je tiens ça.
01:03:57 C'est ce que je dis quand je vois autour de moi des gens qui ont subi des choses et qui ont du mal à se relever.
01:04:04 C'est comme quand vous avez une maladie, on peut avoir tous les deux la même maladie.
01:04:08 Une va supporter et va se relever et l'autre n'aura pas la volonté d'eux.
01:04:12 C'est peut-être parce qu'en fait, en tant que victime, n'ayant pas eu le droit à la parole, Brigitte,
01:04:16 j'ai eu la rage au ventre.
01:04:18 - Oui, mais vous l'avez...
01:04:19 - De fait, il était hors de question que mon bourreau en plus gagne en me voyant à terre.
01:04:24 - J'entends bien, bravo, parce que je ne vous sens pas...
01:04:29 - Même si là, vous entendez, il y a une force, etc.
01:04:36 ça ne m'a pas empêché de tomber sur l'annexe Marie qui m'a aussi fait subir des choses qui étaient aussi un peu rudes.
01:04:41 Donc finalement, même quand on a une sorte de caractère et qu'on se relève,
01:04:45 c'est ce que je disais aux victimes que j'ai rencontrées autour de moi aussi,
01:04:48 on porte quand même bizarrement une espèce d'énergie qui fait que ça attire certains profils
01:04:54 et automatiquement, c'est comme si on était toujours un peu obligé d'être en alerte.
01:04:58 C'est-à-dire de faire attention, de prendre du recul,
01:05:01 de ne pas se faire avoir à chaque fois par ces beaux parleurs ou ces beaux sourires
01:05:06 ou j'appelle ça un petit peu la séduction du serpent.
01:05:10 Mais c'est vrai que c'est un combat de tous les jours.
01:05:13 Il faut être forte et c'est ce que je disais à mes amies qui elles n'ont pas subi,
01:05:19 elles sont tentées de se suicider ou des choses comme ça,
01:05:21 c'est que je leur ai dit, vous savez, moi aussi je suis fragile,
01:05:24 mais à un moment donné, il faut se dire, ils ne peuvent pas gagner.
01:05:27 Voilà, donc il faut parler, il faut faire circuler la parole,
01:05:30 il faut pouvoir évacuer ça, c'est pas facile, très honnêtement.
01:05:35 Mais merci de ce témoignage positif, ça fait du bien d'entendre.
01:05:40 Je vous en prie Brigitte.
01:05:42 Merci Alexandre.
01:05:43 On fait une petite pause tout de suite et on se retrouve pour l'offre-conseil du jour.
01:05:48 On va parler de fellation, tiens, pourquoi pas ?
01:05:51 14h16, Brigitta et Sud Radio.
01:05:55 Ça c'est passé sur Sud Radio.
01:05:57 Il y a certaines situations quand même qui débouchent sur des cas gravissimes
01:06:02 avec des enseignants qui peuvent être menacés.
01:06:05 J'en ai eu une dernièrement, on est allé déposer plainte.
01:06:08 Menacé, pourquoi ?
01:06:09 Tout simplement parce qu'il y avait eu un problème avec l'enfant, je ne sais plus lequel.
01:06:14 Et le papa, clairement, a menacé en disant "j'arrive, je vais vous casser la gueule".
01:06:18 Sud Radio, parlons vrai.
01:06:20 Alors c'est un love-conseil sur les doigts et la fellation.
01:06:33 Alors la fellation, Philippe Arlin, voilà encore un acte
01:06:36 qui pour certaines femmes est un acte de domination,
01:06:39 pour d'autres un acte de soumission.
01:06:41 On est en plein dans ce qui pourrait être le sujet de votre livre "Sexuellement incorrect".
01:06:49 Oui, il y a plein de manières de vivre la fellation.
01:06:52 Il y a des manières plus ou moins gourmandes, plus ou moins joyeuses,
01:06:55 plus ou moins passives, donc à chacun de se placer en dominant, dominé ou juste gourmand.
01:07:03 En tout cas, il semblerait, d'après les hommes,
01:07:07 que les femmes n'utilisent pas assez leurs doigts lorsqu'elles font une fellation.
01:07:11 Et c'est peut-être dommage parce que les hommes apprécient
01:07:14 et puis ça facilite aussi beaucoup la chose puisqu'on peut se servir par exemple de nos doigts
01:07:19 comme d'un anneau pénien, ça permet de faire balader ses pouces sur le pénis.
01:07:27 Ça permet aussi de se reposer un petit peu, si je puis dire, quand on a envie,
01:07:33 puisque les mains peuvent servir aussi à faire la fellation.
01:07:38 Ensuite, on peut aussi aller malaxer gentiment les testicules.
01:07:44 C'est vrai que les hommes en général aiment bien ça et il paraît qu'elles sont trop souvent négligées.
01:07:49 Ensuite, on peut aussi évidemment aller titiller la zone anal.
01:07:55 Bref, je crois que c'est vraiment important de rappeler aux femmes qu'il faut se servir de ses doigts
01:08:01 et pourquoi pas aussi de certains objets comme par exemple les cheveux, un collier, un foulard,
01:08:07 qui surprend et on sait très bien que dans tout ce qui concerne la sexualité,
01:08:12 dès qu'on surprend un peu, ça apporte un petit peu d'excitation.
01:08:15 Donc, il faut avoir un peu d'imagination.
01:08:17 Je vous laisse peut-être ajouter quelque chose, Philippe Harlin ?
01:08:20 Non, je pense qu'avec l'humour, il faut savoir et oser y mettre les doigts.
01:08:25 C'est certain, il ne faut pas avoir une sexualité du bout de la bouche ou du bout des lèvres.
01:08:31 Effectivement, il faut jouer autour de la fellation.
01:08:34 Ce n'est pas juste une technique buccale, c'est encore une fois une manière de montrer une envie,
01:08:41 un désir à son partenaire.
01:08:43 Et juste une petite nuance sur les testicules, ça peut être très fragile.
01:08:52 Donc, on teste d'abord avant d'y aller à pleine main parce qu'il y a des hommes qui ont les testicules très sensibles
01:08:59 et ça peut être extrêmement douloureux et il y en a qui vont les avoir extrêmement érotisés
01:09:04 et qui vont même adorer qu'on les étire.
01:09:07 Donc, la testicule demande le mode d'emploi à son possesseur.
01:09:12 C'est vraiment le seul point sur lequel je dis attention, prudence,
01:09:16 il n'y a pas de mode d'emploi commun à toutes les testicules
01:09:19 comme il pourrait y en avoir un sur le pénis qui est quand même plus facile à pratiquer.
01:09:24 Remarquez, c'est pareil aussi pour l'anus, c'est parfois une zone gardée.
01:09:31 Attention.
01:09:33 Bonjour Eric.
01:09:35 Bonjour Philippe, bonjour Brigitte.
01:09:37 Merci de témoigner.
01:09:40 On vous écoute, allez-y.
01:09:42 J'ai vécu dans une caverne pendant 28 ans.
01:09:46 J'ai été marié à une femme et elle m'a quitté du jour au lendemain, il y a 8 mois.
01:09:51 Et du coup, je vis dans un nouveau monde, un monde que je ne connaissais pas du tout,
01:09:55 un monde que je découvre, un monde où l'émotion a été transformée par consommation,
01:10:02 un monde où il faut cocher des cases.
01:10:04 Je ne sais pas si Me Too a une importance là-dedans,
01:10:07 mais si vous ne rentrez pas dans les cas, vous ne rencontrez personne.
01:10:10 Je reviens un peu sur le témoignage de la personne d'avant,
01:10:14 c'est-à-dire qu'aujourd'hui, il faut consommer, il faut aller vite,
01:10:17 il faut remplir des cases, si on fume, on ne le voit pas, si on boit, on ne le voit pas.
01:10:22 Je suis perdu un peu, je ne sais pas si Me Too est beaucoup.
01:10:27 De toute façon, il y a deux choses.
01:10:30 Oui, la société et les rapports entre les hommes et les femmes ont quand même beaucoup évolué en 30 ans.
01:10:34 Je crois que c'est quand même une réalité.
01:10:36 Il ne faut pas oublier, quand vous parlez de 30 ans, c'était en 1990,
01:10:41 si on fait un 90-95, c'était quand même la pleine période du porno chic,
01:10:48 c'était la pleine période où, quelque part, la sexualité était peut-être presque trop sexe
01:10:54 et on en oubliait peut-être un petit peu les... comment dirais-je...
01:11:01 les... les... la rives, les rives.
01:11:05 Donc forcément, vous avez vécu quelque chose d'assez ouvert, si je puis dire,
01:11:11 et là, aujourd'hui, les choses ont énormément changé.
01:11:14 Et ensuite, vous avez 30 ans de plus et forcément, vous n'avez pas la même façon d'être...
01:11:19 - C'est l'enquête.
01:11:20 - Mais non, je ne me permettrais pas de dire ça, Eric.
01:11:25 Mais vous n'avez forcément pas la même relation à l'autre.
01:11:29 Vous avez... vous êtes peut-être moins pulsionnel, peut-être moins... enfin, je ne sais pas.
01:11:35 - Non, justement, moi, je suis un old school, moi.
01:11:38 Ça me fait penser, je ne sais pas si vous avez vu ce film qui s'appelle "Captain Fantastic"
01:11:41 où, en fait, il y a une famille qui s'isole du monde et qui part vivre à la campagne.
01:11:45 - Oui, oui, oui, j'ai vu ce film. Très beau film, oui.
01:11:47 - Un homme se retrouve en face d'une jeune fille, il lui récite des poèmes
01:11:52 et elle s'expose de rire et il la met en mariage tout de suite.
01:11:55 Eh bien, je me retrouve un peu dans cette situation,
01:11:57 j'ai en face de moi des gens qui me regardent en me disant "mais tu viens de quelle planète, toi ?
01:12:01 Ça ne se passe plus comme ça, maintenant."
01:12:03 Et moi, j'ai rencontré quelqu'un une fois et, en fait, à la fin de la journée,
01:12:08 elle m'a dit "au revoir" et puis elle m'a dit "mais on ne se revoit pas."
01:12:12 Je lui ai dit "mais non, mais tu n'es pas assez entreprenant, on n'a pas de temps."
01:12:15 - Vous êtes un grand romantique ?
01:12:18 - Oui, exactement. Je suis un grand romantique.
01:12:21 - Je pense que là, il y a quand même des femmes qui sont encore dans l'attente de ça, non, Philippe Arnaud ?
01:12:26 - Je ne sais pas, sur les sites en tout cas.
01:12:28 - Sur les sites, ce n'est pas sûr, oui.
01:12:30 - Sur les sites, il faut que je fasse des cases.
01:12:33 - Non, je crois que c'est peut-être un problème de ciblage.
01:12:36 Mais là où vous avez raison, c'est que notre société, mais il n'y a pas que sur le sexe,
01:12:40 notre société est devenue une société de consommation,
01:12:44 une société de l'immédiateté, une société de la réponse à toutes nos demandes dans l'immédiateté.
01:12:50 On nous livre chez nous de plus en plus vite, on pose une question, Google doit nous répondre.
01:12:55 Maintenant, Google ne répond plus, c'est l'intelligence artificielle qui répond.
01:12:59 Et pareil sur le sexe, on a envie d'un rapport sexuel et on a toutes ces applis qui sont censées nous indiquer
01:13:05 toutes les personnes, et je le dis exprès, en chaleur, dans les 2-3 kilomètres autour de nous
01:13:10 pour pouvoir passer à l'acte le plus rapidement possible.
01:13:13 Donc oui, si vous avez fait une pause de 28 ans dans tout ça,
01:13:17 le monde que vous trouvez aujourd'hui, c'est un monde Kleenex.
01:13:23 Exactement, je ressens cette sensation et je ressens cette sensation,
01:13:28 et vous avez totalement raison, pas que dans l'amour et dans les relations sentimentales,
01:13:32 je ressens cette sensation dans le travail, je ressens cette sensation dans l'amitié,
01:13:37 dans tout en fait, on vous ignore du jour au lendemain, vous disparaissez,
01:13:42 le mot "ghosting" est tout à fait approprié, et d'ailleurs ma femme est partie du jour au lendemain sans rien me dire.
01:13:47 Voilà, donc ça paraît logique en fait maintenant.
01:13:50 Mais voilà, il faut consommer pour passer vite à autre chose, c'est comme ça.
01:13:54 Vous avez raison Eric, je suis évidemment d'accord avec vous,
01:13:59 mais c'est comme ça pour beaucoup de gens, je crois quand même qu'il y a toute une catégorie de gens
01:14:05 qui continuent à être des êtres humains dans le respect de l'autre, dans l'écoute de l'autre,
01:14:11 c'est juste que là vous êtes peut-être encore un peu bouleversé par ce que vous venez de traverser.
01:14:18 Sûrement, ça c'est sûr, je suis bouleversé, mais par contre je ne m'attendais pas à avoir en face de moi
01:14:24 des gens où il faut que je fais des cases, je veux dire quand vous remplissez des sites de rencontres,
01:14:30 on vous demande si vous filmez, on vous demande combien vous donnez d'enfants,
01:14:33 on vous demande si vous buvez, à quelle occasion, en fait on laisse plus de chance,
01:14:38 et c'est une photo en fait, c'est une photo et des cases.
01:14:40 Si la photo est bien et que vous remplissez bien les cases, vous rencontrez des gens.
01:14:45 Alors que ça ne veut rien, enfin je veux dire, c'est les Kleenex quoi.
01:14:49 Oui mais on est d'accord, mais ça c'est propre à notre société de consommation
01:14:54 qui a trouvé encore une fois une raison de se faire de l'argent en permettant aux gens de se rencontrer.
01:15:00 On surfe surtout aujourd'hui pour se faire de l'argent.
01:15:03 Par contre là où je rejoins Brigitte et je peux vraiment m'engager et vous affirmer,
01:15:08 il y a plein de gens qui sont encore dans le même fonctionnement que vous,
01:15:13 il y a plein de gens qui veulent de l'humain, qui veulent pouvoir prendre le temps,
01:15:16 qui veulent pouvoir se découvrir.
01:15:18 Ils ne sont peut-être pas sur les applis où ils y sont et il faut aller les chercher.
01:15:22 Mais ils sont aussi dans des soirées chez des amis,
01:15:25 à des moments où on ne cherche pas forcément et où la rencontre peut se produire.
01:15:32 C'est peut-être différent d'avant mais ça existe toujours.
01:15:36 Ça fait combien de temps Eric que votre femme vous a gossi ?
01:15:41 L'été dernier, elle est partie fin juillet.
01:15:45 Par rapport à Me Too, pour en revenir à ça, j'ai l'impression qu'en fait,
01:15:50 les personnes féminines que j'ai en face de moi,
01:15:53 elles sont dans une gestion totalement différente des relations humaines
01:15:58 que ça a pu être il y a 28 ans.
01:16:01 Il y a 28 ans, il y avait une partie de séduction, il y a une partie de drague.
01:16:05 Là en fait, je me suis fait entendre dire "mais t'es pas assez entreprenant, au revoir"
01:16:09 alors que je me suis dit "mais attendez, c'est bon, vous n'êtes pas tadiante".
01:16:13 On peut prendre le temps un peu, on peut poser deux minutes.
01:16:17 Non mais Eric, il y a des femmes, c'est vrai, qui sont très consommatrices.
01:16:23 C'est tout juste si elles ne se déshabillent pas et qu'elles disent "bon alors, tu bandes, ça y est, tu me baises".
01:16:30 Il y a une catégorie de femmes comme ça et elles sont certainement beaucoup sur les sites de rencontre, ces femmes-là.
01:16:35 Mais ce n'est quand même pas la majorité.
01:16:38 Je pense franchement que la femme qui va être sensible parce que vous allez lui parler gentiment,
01:16:44 que vous allez l'écouter, que vous allez être un peu romantique, elle existe.
01:16:50 Je dirais même que le mouvement #MeToo va dans ce sens-là.
01:16:54 Il va vers des femmes qui n'ont pas envie qu'on leur saute dessus tout de suite, qu'on coche les cases et qu'on baisse le froc.
01:17:00 C'est justement des femmes qui ont envie de prendre le temps, de s'apprécier, de se découvrir.
01:17:05 C'est peut-être d'ailleurs pour ça qu'il y a moins de sexualité.
01:17:08 C'est parce que...
01:17:10 Donc je crois qu'il faut peut-être juste essayer de regarder ailleurs.
01:17:15 Ce que vous avez vécu est réel, évidemment, et malheureux.
01:17:18 Mais je pense que ça ne parle pas de la réalité totale, heureusement d'ailleurs, de ce que les femmes recherchent aujourd'hui.
01:17:26 Oui, c'est vrai.
01:17:28 Et #MeToo, par contre, je trouve que...
01:17:30 Je ne sais pas, je vous rappellerai dans 10 ans, on en fera un point.
01:17:34 Et là, j'ai l'impression quand même que les femmes sont plus autonomes, plus indépendantes.
01:17:39 Elles savent ce qu'elles veulent.
01:17:41 Elles ne perdent pas de temps.
01:17:43 Je trouve ça très bien qu'elles aient pris plus d'assurance, qu'elles soient moins manipulées par des pervers.
01:17:51 C'est très bien.
01:17:53 Je suis désolée Eric, mais j'entends toujours beaucoup de femmes qui sont manipulées par des pervers.
01:17:59 Ce n'est pas aussi simple.
01:18:01 C'est pas noir ou blanc, de toute façon.
01:18:06 Parce qu'elles ne vont pas rencontrer.
01:18:08 Non, mais je crois... Ce que j'entends aussi beaucoup, c'est des femmes qui ne veulent plus d'hommes.
01:18:14 Et ça, c'est aussi un autre problème.
01:18:17 C'est pareil, j'en ai rencontré aussi ça.
01:18:19 Les gens qui disent "mais non, je ne suis plus intéressé par les relations de bouse, tu as 55 ans, tu veux faire quoi, tu es les 30 prochaines années ?"
01:18:26 Oui, mais non, les amis, c'est très bien.
01:18:29 Écoutez Eric, soyez confiant, vous m'avez l'air d'être un homme attentionné, donc je pense que vous allez trouver la perle rare.
01:18:38 Peut-être qu'il faut que vous trouviez des sites où les gens recherchent plus une relation...
01:18:45 J'ai décidé d'aller dans le vivant, j'arrête les sites, je vais rencontrer des gens, je sors.
01:18:50 Ce qui est pas mal, c'est les sites pour s'amuser, pour sortir ensemble.
01:18:56 Ces sites-là, au moins, vous rencontrez des gens qui ne sont pas dans la recherche immédiate de quelqu'un.
01:19:01 Et là, vous pourrez peut-être rencontrer des femmes qui vous plairont.
01:19:06 Allez, soyez confiant, Eric.
01:19:09 Oui, je suis confiant, pas de problème.
01:19:11 L'humain ne change pas tant que ça.
01:19:15 On fait une petite pause, on va conclure avec Frédéric qui nous a rejoint également.
01:19:19 A tout de suite.
01:19:20 Vous voulez parler à Brigitte Lahaie ? 0826 300 300
01:19:26 Lidl, Cam4.fr, le plus grand site de webcams live réservé aux adultes.
01:19:31 14h-16h, Brigitte Lahaie, Sud Radio.
01:19:36 Philippe Harlin, sexothérapeute, est avec nous, auteur de "Sexuellement incorrect", "Le sexe n'a pas de genre".
01:19:41 Nous évoquons l'après-meet-you et on va conclure avec vous, Frédéric. Bonjour.
01:19:46 Oui, bonjour Brigitte, bonjour Philippe.
01:19:48 Bonjour Frédéric.
01:19:50 Je vous appelle en fait pour donner un avis sur ce que j'en pense.
01:19:55 Mais allez-y, bien sûr.
01:19:56 À peu près de ce principe.
01:19:57 Alors, sur le fond, je suis complètement d'accord avec...
01:20:01 On arrive quand même à cette possibilité pour les femmes de pouvoir avoir tous ces accès à la police et aux plaintes et autres.
01:20:12 Mais par contre, je trouve que c'est un peu excessif quand même. Parce qu'on arrive à certaines formules.
01:20:18 Je pense, comment dire, je suis un peu comme vous Brigitte, depuis le temps que je vous écoute et que je vous entends parler sur le féminisme et autres.
01:20:26 C'est trop excessif, je trouve.
01:20:29 C'est-à-dire que oui, il y a des réactions. Je ne sais pas si c'est de la vengeance, si c'est de la haine, si c'est de la peur.
01:20:38 Parce qu'on sait que la peur parfois se transforme en colère.
01:20:42 Tout ça, je... Mais c'est vrai qu'il y a tout un...
01:20:45 Et puis je crois quand même, et là je reviens un petit peu sur ce que Philippe Arlin disait tout au début de l'émission.
01:20:52 Je crois que les médias montent peut-être un peu fort ça en épingle aussi.
01:20:55 Peut-être que dans la vie courante, ça se passe peut-être un peu mieux.
01:20:59 Encore que dans les témoignages que j'entends, j'entends quand même beaucoup de choses qui ne vont pas si bien que ça.
01:21:05 Voilà, bon, je ne sais pas.
01:21:08 C'est-à-dire que je pense qu'il est plus facile et plus vendeur d'accuser M. Depardieu en plein partout sur les médias,
01:21:21 plutôt que M. Durand qui est responsable d'un supermarché qui harcèle sa caissière.
01:21:27 Non mais ça, de toute façon, on l'a encore entendu aux infos de 15h.
01:21:32 On a parlé de Stéphane Pladza, il ne se passe pas une journée sans qu'il n'y ait pas un nom connu qui soit lancé dans les médias.
01:21:38 Et moi j'ai tendance à dire, est-ce que ça nous regarde ?
01:21:42 Tant que ça n'a pas été jugé, on ne devrait pas en parler dans les médias.
01:21:46 Mais ça, je pense que ce serait totalement utopique de croire qu'on peut y arriver.
01:21:52 Philippe Arlin, je vous laisse réagir, bien sûr, si vous voulez.
01:21:55 Je pense comme vous Brigitte, la problématique là, elle n'est pas d'avoir notre opinion sur Stéphane Pladza ou Gérard Depardieu.
01:22:04 Il y a des plaintes, il y a une justice. Ce n'est pas à nous d'en compter.
01:22:11 Je trouve, en tout cas, moi ce qui m'intéresse, c'est de dire que peut-être depuis #MeToo,
01:22:17 si des victimes ont eu enfin la parole, ça va peut-être permettre de régler des choses.
01:22:24 Parce qu'il y a eu quand même, un peu trop du côté de certains hommes, un sentiment d'impunité.
01:22:30 Et c'est peut-être ça qui a bougé. Par contre, par question qu'on se prononce,
01:22:35 et je ne suis toujours pas d'accord sur cette vindique sur les réseaux sociaux
01:22:40 et évidemment sur les journaux ou les télés qui font les gros tweets là-dessus,
01:22:48 de jeter déjà dans l'arène des gens qui n'ont pas encore été jugés.
01:22:54 Peut-être qu'ils sont coupables, il sera toujours temps d'en parler après,
01:22:58 mais le débat, il n'est pas là. #MeToo pour moi, ce n'est pas au nom des dénonciations,
01:23:02 qui est important, c'est au nom du changement chez les jeunes d'attitude,
01:23:07 comme la victime de la communauté commune, et aussi enfin de permettre à des personnes
01:23:14 de se reconnir dans leur statut de victime. Et pour ça, c'est un progrès énorme,
01:23:19 ça fait évoluer les mentalités. Il y a des états sûrement pleins de débordements
01:23:25 dont on est évidemment en droit de se plaindre.
01:23:33 - Je pense Frédéric que ça permet aux femmes enfin de peut-être trouver leur place
01:23:42 et oser s'affirmer et ne pas être dans une sorte de sensation que de toute façon,
01:23:49 il faut se taire. - C'est ce que je pense.
01:23:53 - Donc ça c'est le côté positif. Après le côté négatif, et moi je l'entends bien
01:23:57 et je vous donne raison aussi Frédéric, c'est qu'il y a une catégorie de femmes,
01:24:02 je ne vais pas dire beaucoup parce qu'après tout je ne sais pas quel serait le pourcentage,
01:24:06 qui sont un peu castratrices. Et je pense que ces femmes-là, ce sont des femmes
01:24:10 qui finalement confondent un peu le pénis et le phallus. Alors je vais m'expliquer,
01:24:15 le pénis c'est votre organe génital et il n'est pas question de le couper.
01:24:20 Le phallus c'est la puissance, et la puissance au sens de la psyché, c'est plutôt la force
01:24:28 et donc c'est plutôt du côté du masculin que du féminin. Mais ça ne veut pas dire pour ça
01:24:32 qu'en tant que femme on ne peut pas avoir le phallus, on ne peut pas avoir la puissance,
01:24:35 on ne peut pas avoir le pouvoir. Et ces femmes qui sont castratrices,
01:24:39 comme vous avez l'air de le dire Frédéric, c'est certainement des femmes
01:24:42 qui ne sont pas suffisamment capables d'avoir ce sentiment de puissance,
01:24:48 parce que moi personnellement je me sens très puissante et je n'ai pas envie du tout
01:24:51 de castrer les hommes. Est-ce que je suis claire ? Est-ce que ça vous paraît compréhensible ?
01:24:56 Oui, bien sûr, je prends tout à fait d'accord avec vous. Maintenant je dirais,
01:25:02 en parlant de vous, vous êtes arrivé à un certain niveau, je vais dire à l'orbêtement,
01:25:06 pour dire que vous arrivez à jouir. Je pense que ces personnes-là sont comme
01:25:12 beaucoup d'autres personnes, que ce soit chez les hommes et chez les femmes,
01:25:14 il y a toujours des frustrés, comme on dit, des peines à jouir.
01:25:18 Mais je pense que ça arrivera plus dans les prochaines générations,
01:25:24 parce que pour l'instant je ne trouve pas que, comme on dit, les médias s'en prennent
01:25:28 énormément à peu près à tout le monde.
01:25:32 Non mais je crois, enfin, moi mon sentiment actuellement c'est qu'il faut faire attention,
01:25:36 il ne faut pas que les hommes se sentent trop en danger quand même.
01:25:39 Je ne parle pas évidemment des connards, pardon, mais voilà, il y a quelque chose
01:25:46 à comprendre de ce côté-là. Il y a d'ailleurs des gens qui commencent à écrire des choses
01:25:52 aussi sur les hommes qui sont un peu paumés, un peu perdus.
01:25:58 Voilà, mais on va finir par trouver, je pense, le juste équilibre,
01:26:03 mais je pense que ce n'est pas pour tout de suite, il va falloir encore un peu de temps.
01:26:07 Philippe Arlin, je vous laisse peut-être conclure, parce que vous avez beaucoup
01:26:11 travaillé sur ce sujet justement.
01:26:13 Moi j'ai vraiment envie d'avoir une conclusion extrêmement optimiste.
01:26:18 Je pense qu'on est à un moment de croix de la relation entre l'homme et la femme
01:26:23 qui n'a quasi, en tout cas historiquement, qui n'a pas existé.
01:26:27 Et on ne peut pas s'attendre à ce que ce mouvement de rééquilibrage qu'on essaye
01:26:32 de faire aussi bien au niveau politique, social, que du coup au niveau sexuel,
01:26:37 il faut bien comprendre que toujours au même niveau, et bien il va demander du temps.
01:26:42 Et là je rejoins notre auditeur, il va demander plusieurs générations.
01:26:46 Il faut juste accepter que oui, là c'est un peu cacophonique.
01:26:51 Ça part peut-être un peu trop dans des directions non souhaitables,
01:26:56 mais l'essence de ça, la racine de ça, je continue à y croire et à m'en réjouir,
01:27:05 parce que je pense que c'est porteur de futures relations homme-femme
01:27:09 bien plus harmonieuses et bien plus apaisées où on pourra librement exprimer
01:27:14 du désir des deux côtés. Et ça c'est mon côté sexologue qui parle
01:27:17 et c'est sincèrement ce que je souhaite.
01:27:20 Et alors moi je conclurai peut-être Frédéric, il faut quand même essayer
01:27:24 de comprendre que chez beaucoup de femmes qui sont comme ça, très en colère,
01:27:28 très agressives, c'est souvent de la souffrance. C'est souvent de la souffrance
01:27:32 qui n'est pas élaborée, c'est de la souffrance. Encore une fois,
01:27:35 ce n'est pas une raison pour se venger sur un homme qui n'est pas coupable,
01:27:39 mais je pense qu'il y a énormément de souffrance chez les femmes.
01:27:44 Alors il y a cette souffrance de toutes les générations passées,
01:27:49 et puis il y a cette souffrance de tous ces abus.
01:27:53 Je crois qu'il faut comprendre ça, et en tant qu'homme, me semble-t-il,
01:27:58 vous Frédéric, vous les aimez les femmes, et donc il faut avoir
01:28:01 un tout petit peu d'indulgence, mais en même temps, ce n'est pas pour autant
01:28:04 qu'il ne faut pas de temps en temps les remettre à leur place
01:28:07 si elles s'exagèrent. Ça vous va Frédéric comme conclusion ?
01:28:10 Absolument, mais je n'ai rien en général contre les femmes.
01:28:14 Comme vous l'avez dit, je les aime.
01:28:17 Moi, c'était pour un peu dire qu'il y a une excessivité.
01:28:20 Maintenant, je ne juge pas sur le premier abord.
01:28:23 Bien sûr, il y en a, on le voit tout de suite, comme chez l'homme,
01:28:26 c'est très rapide à faire le diagnostic.
01:28:29 Mais bon, voilà, moi j'attends de voir, j'aimerais bien voir l'évolution.
01:28:35 Je pense qu'il va falloir du temps, c'est là-dessus où je suis d'accord
01:28:39 avec Philippe Harlin.
01:28:42 Déjà au niveau des salaires par exemple, ça fait des années que tout le monde
01:28:46 en parle, mais je ne crois pas que ça bouge beaucoup.
01:28:49 Ah ben oui, c'est compliqué.
01:28:52 Merci beaucoup en tout cas Frédéric d'avoir conclu.
01:28:55 Merci Philippe Harlin, sexuellement incorrect, c'est le titre de votre...
01:28:58 Vous avez écrit un livre aussi sur le désir, "Libérez votre désir"
01:29:02 aux éditions de La Musardine.
01:29:04 Tout de suite, vous retrouvez Alexandre de Lauvanne,
01:29:06 et demain on sera avec Michel Oudoul, on va encore parler de la souffrance
01:29:09 des femmes, puisqu'on va parler notamment de l'endométriose.
01:29:12 Qu'est-ce que ça signifie sur le plan symbolique ?
01:29:14 On verra ça demain.
01:29:16 Sud Radio, parlons vrai.

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