• il y a 8 mois
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00:00 * Extrait de la vidéo *
00:09 Notre rencontre quotidienne, c'est une conversation à trois voix avec notre invité.
00:13 Ce midi, il est musicien, compositeur et cofondateur du groupe Electro-Pop Air, groupe à succès né dans les années 90 et qui a participé,
00:21 on y reviendra, à la diffusion de la French Touch dans le monde entier.
00:23 Alors que le duo Air célèbre avec une tournée et leur synthé les 25 ans de leur premier album culte, "Moon Safari",
00:31 notre invité, lui, poursuit une carrière solo au piano et vient donc de publier son tout premier album issu d'un long travail de composition et d'improvisation.
00:41 Premier album au piano donc, le disque s'appelle "Paranormal Musicality".
00:46 - Bonjour Jean-Benoît Dunkel. - Bonjour.
00:48 - Bienvenue dans les Midis de culture. - Merci.
00:50 - Alors je disais, Jean-Benoît Dunkel, pour l'image que vous avez troqué votre synthé pour le piano,
00:56 est-ce que c'était un défi de revenir au piano ? Et si oui, quel était ce défi ?
01:01 - C'était un retour aux sources mais je n'ai jamais vraiment quitté mon piano.
01:05 Le piano, c'est vraiment un instrument de composition et aussi de travail.
01:10 Un instrument sur lequel j'imagine d'autres arrangements musicaux.
01:15 Et c'est vraiment aussi un style de vie, je dirais aussi.
01:19 - Un style de vie ? - Oui.
01:20 Parce qu'en fait le piano, c'est un peu...
01:23 C'est une prolongation de soi.
01:26 Ce n'est pas un sport mais c'est quelque chose de très physique en fait puisqu'on sent la corde et on s'exprime musicalement.
01:32 Donc du coup, c'est même aussi un révélateur psychologique.
01:35 On sait dans quelle humeur on est, dans quelle humeur psychologique on est, dans quel même état physique on peut être aussi.
01:41 Donc c'est un style de vie.
01:45 - Ça veut dire que quand vous vous asseyez derrière votre piano et que vous commencez à pianoter,
01:50 vous savez effectivement comment démarre votre journée, dans quel état d'esprit vous êtes, comment vous vous sentez ?
01:57 - Je sais si je suis fatigué, si je suis stressé, si je suis fermé, si je suis ouvert ou si je suis inspiré.
02:02 - Et ce matin, vous étiez comment ? - Ce matin, plutôt inspiré.
02:06 - C'est peut-être votre émission. - C'est une bonne nouvelle pour nous.
02:10 - Vous avez appris le piano à l'âge de 15 ans au conservatoire ?
02:14 - Ah non, j'ai appris à 4 ans. - À 4 ans ? - Oui.
02:17 - Dans quelles circonstances ? C'est votre grand-mère, votre mère ?
02:20 - En fait, c'est souvent la famille. C'est ma maman qui m'a appris les notes déjà à 3 ans.
02:25 Et puis à 4 ans, elle m'a appris la musique au piano.
02:30 À 5 ans, je suis allé chez une professeure privée qui m'a appris l'amour de la musique.
02:35 Et après, j'ai été au conservatoire.
02:37 J'ai commencé très tôt. C'est pour ça que c'est vraiment rentré dans mon corps.
02:43 Le piano, que ça marche ou que ça marche pas pour moi, de toute façon, je jouerai toujours du piano.
02:48 C'est physiologique.
02:51 - On va évidemment écouter un extrait de votre album, voir dans quelles conditions vous l'avez composé aussi.
02:57 Mais ça veut dire que ce qu'on écoute de vous aujourd'hui, Jean-Baptiste Dunkel,
03:01 c'est quelque chose de beaucoup plus personnel, de quelque chose qui remonte à aussi longtemps que vous jouez du piano ?
03:07 - Je pense que le fait de composer et d'interpréter au piano, c'est beaucoup plus intimiste.
03:15 On sent plus l'artiste.
03:18 On parle vraiment la musique de façon totalement spontanée.
03:23 Donc, en plus, ce sont souvent des compositions spontanées ou alors des improvisations.
03:30 Donc, il n'y a plus du tout ce côté production synthétique ou production en studio.
03:36 C'est totalement révélateur de son intimité musicale, quelque part.
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05:14 Ce morceau s'appelle "K Games".
05:17 C'est donc extrait de ce premier album solo de piano que vous signez, Jean-Baptiste Dinquel, "Paranormal Musicality".
05:23 C'est ce qui dit ce morceau. On a entendu ces notes très percussives, très appuyées.
05:29 Qu'est-ce qu'elles signifient, ces notes, par exemple ?
05:32 Je pense que chacun peut trouver une signification à ces notes.
05:36 Mais ce morceau est un peu bâti comme un morceau pop.
05:39 On sent vraiment un couplet, un refrain avec un break.
05:43 Donc voilà, c'est le morceau peut-être le plus pop du disque.
05:47 C'est parti sur une improvisation, sur le fait de faire un rythme assez omniprésent,
05:56 qui soit un petit peu martelé, avec en plus un touché.
06:02 Moi, je travaille beaucoup mon touché.
06:04 C'est ça qui est très révélateur de la personnalité d'un musicien.
06:08 Donc tout est dans le touché.
06:10 J'ai choisi ce morceau parce qu'il n'était pas trop mal interprété au niveau mélodique.
06:16 Vous avez une mélodie, elle reste d'ailleurs dans la tête.
06:19 Racontez-nous, Jean-Baptiste Dunkel, comment vous avez composé.
06:23 C'est sur le temps long, ça a duré plusieurs années.
06:26 Toutes ces musiques que vous composez, c'est une composition spontanée.
06:32 Ça veut dire, très simplement, vous vous réveillez, vous allez en studio,
06:37 et là vous vous laissez porter par ceux qui vous portent ce matin-là devant votre piano.
06:42 C'est-à-dire que, déjà pour m'enregistrer, il faut que je me chauffe.
06:47 Pour me chauffer, je fais la musique classique pendant une heure et demie, deux heures.
06:52 C'est seulement au bout d'une heure et demie, deux heures de pratique
06:56 que mon oreille est vraiment éveillée et mes doigts sont vraiment fonctionnels.
07:01 Ça c'est l'échauffement. Vous parliez de sport tout à l'heure.
07:03 On y est presque dans cette discipline.
07:04 C'est pour ça qu'il y a un côté sport.
07:05 Je pense que tous les musiciens le savent, surtout les pianistes.
07:08 Même si l'instrument paraît "simple", parce qu'on appuie sur une touche,
07:14 mais en fait ce n'est pas ça du tout.
07:15 C'est quasiment comme une danse du corps,
07:18 parce qu'il y a un rapport au poids dans le clavier qui est très important.
07:23 Et ça, c'est avec la pratique, c'est quelque chose de très physique et très physiologique.
07:29 Il y a aussi la sensation de la corde, c'est-à-dire être en osmose avec l'instrument
07:33 et pouvoir s'écouter comme si on était dans une salle de concert.
07:38 Il y a ça aussi.
07:40 Il y a aussi l'inspiration pure, c'est-à-dire la pertinence de ce qu'on joue
07:44 et de ce qu'on va improviser.
07:45 Et ça, c'est complètement mystérieux.
07:48 Il y a plein de moments où ça ne passe pas,
07:51 où on copie quelque chose, ou alors on fait du déjà-vu,
07:54 ou alors le toucher n'y est pas,
07:57 ou alors quasiment on a l'impression que c'est bien,
07:59 et puis finalement on réécoute et ce n'est pas très pertinent,
08:02 parce que mélodiquement ce n'est pas très original.
08:04 Donc c'est vraiment totalement mystérieux.
08:07 Et quelque part, c'est comme une espèce de langage qu'on apprend à parler.
08:11 Parce que quand on parle, finalement, on improvise complètement.
08:15 Et la musique, c'est un peu barré.
08:18 J'ai fait des concerts aussi en piano et en musique électronique
08:21 où j'improvise vraiment sur scène.
08:24 Et ça donne vraiment une autre, complètement autre chose.
08:27 Parce que, par exemple, avec Air, on fait des concerts
08:30 et finalement, avec Air, on reproduit quelque chose,
08:33 on réinterprète quelque chose qu'on a déjà fait,
08:36 mais réimprovisé sur scène, ça donne quelque chose de beaucoup plus franc,
08:39 de beaucoup plus quelque part, entre guillemets, dangereux et honnête.
08:42 Et c'est cette chose-là d'improvisation spontanée
08:46 à donner au public en live qui est géniale et qui est unique.
08:51 Vous avez dit à l'instant, Jean-Benoît Dunkel,
08:54 que le risque de l'improvisation, c'était justement de ressortir des choses déjà vues,
08:59 d'être beaucoup dans la reprise.
09:01 Qu'est-ce qui fait que dans ces morceaux-là, dans cet album,
09:03 qui sont le fruit d'improvisation,
09:05 il y a eu quelque chose de différent dans le langage, dans ce que vous disiez,
09:07 qui s'est dégagé ? Comment vous avez fait ce choix ?
09:10 C'est dans les mélodies, le rythme,
09:14 où je sens aussi dans le toucher, que c'est émotionnel
09:18 et que ça peut toucher certaines personnes.
09:22 Et là, c'est aussi le côté directeur artistique de l'artiste qui parle.
09:27 On replace l'œuvre dans ce qui est sorti et dans ce qu'on connaît.
09:31 Et qui fait qu'on se dit que ce morceau est assez original.
09:37 Donc du coup, je vais peut-être le sortir.
09:40 Et peut-être qu'il va toucher certaines personnes.
09:43 Ce qui est difficile, c'est qu'en trois années de studio,
09:47 de pratiques quotidiennes où vous improvisez,
09:50 vous enregistrez, on est d'accord, ce que vous improvisez,
09:53 et ensuite, vous réécoutez tout.
09:55 Vous vous dites "ça c'est pas mal, ça j'ai été innovant, ça m'a touché,
09:59 là il y a de l'émotion".
10:00 Pour choisir les 18 titres qui sont sur cet album, comment vous faites ?
10:04 - En fait, j'ai enregistré pendant trois ans.
10:07 J'ai enregistré plein de morceaux.
10:09 Et en gros, ils sont tous ratés.
10:12 - Sauf 18 quand même !
10:14 - Sauf 18 !
10:16 On va voir les choses comme ça, plus simplement.
10:18 - Donc tout le reste, c'est la poubelle ?
10:20 - Oui, c'est la poubelle.
10:22 Mais c'est vrai que, je pense que tous les artistes le savent aussi,
10:26 et ceux qui m'écoutent, rien n'est original pour eux,
10:30 mais ça marche aussi pour les dessinateurs, pour les peintres,
10:33 pour les sculpteurs, en fait, on fait des choses,
10:36 et puis après on trie.
10:38 Et lorsqu'il y a un problème avec un morceau ou une œuvre,
10:41 c'est poubelle, en fait.
10:43 Donc il faut recommencer.
10:45 Et c'est que comme ça, c'est un peu darwinien,
10:48 comme façon de progresser.
10:50 Mais finalement, il n'y a pas d'autre moyen pour essayer de sortir le meilleur de soi-même.
10:54 - Alors vous parliez de ces prises que vous faites en studio,
10:58 là on est sur des titres que vous rejouez,
11:03 ou alors il y a quelque chose aussi de très naturel,
11:06 de très spontané, de très libre, dans cet enregistrement-là,
11:11 c'est-à-dire qu'on peut vous sentir parfois douté, hésité,
11:15 quand vous jouez, comment est-ce que vous avez...
11:17 Qu'est-ce que vous avez offert à ceux qui vont découvrir cet album-là ?
11:20 - J'ai voulu vraiment capter quelque chose de naturel.
11:24 Donc ce sont essentiellement des improvisations,
11:27 c'est-à-dire qu'ils sont faits sur le moment.
11:29 C'est-à-dire que quand je commence un morceau, je ne sais pas où je vais aller.
11:32 Mais il y a deux, trois morceaux que j'ai repris,
11:35 c'est-à-dire que je les avais joués spontanément,
11:37 et puis après je me suis dit que l'interprétation n'était pas au top.
11:40 C'est dommage de les abandonner,
11:42 donc du coup je les ai refaits.
11:44 Mais voilà, je pense que c'est...
11:47 Ce qui m'intéresse, c'est vraiment de capter le moment d'improvisation, de danger.
11:51 Et c'est vrai que parfois il y a des hésitations,
11:54 mais quand on est en osmose et en espèce de trance de composition,
11:59 ça sort tout seul.
12:01 On est tellement en avance par rapport à ce qu'on fait,
12:03 on est tellement dans des limbes de création
12:06 que c'est quelque chose de vraiment vrai,
12:09 de très honnête et d'unique qui sort.
12:13 Et ça, il faut le capter, et je pense que les gens sont sensibles.
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13:24 Le troisième titre de cet album, Jean-Benoît Dunkel,
13:29 qui s'appelle donc "Paranormal Musicality", le titre de l'album.
13:33 Qu'est-ce que ça signifie exactement ?
13:35 Dans quelle atmosphère, dans quel monde vous nous emmenez ?
13:39 Parce que quand on joue un instrument,
13:42 il y a aussi le produit de l'enseignement de plein d'autres gens.
13:47 Donc ça peut être des professeurs de musique, ça peut être des idoles,
13:52 et tout ça forme pour moi des fantômes.
13:55 C'est-à-dire que j'ai l'impression d'entendre des voix,
13:58 et de ne pas être seul quand je joue,
14:00 parce que mes maîtres de piano m'ont conseillé et m'ont appris à jouer,
14:05 et j'ai l'impression qu'ils sont là avec moi quand je joue.
14:08 Et notamment aussi, même certains compositeurs que j'adore,
14:12 du coup je bénéficie de l'enseignement de leur composition,
14:15 et je me dis "ah non, lui ne ferait pas ça",
14:18 ou "souviens-toi de ce que t'as dit ta prof de piano en 1984",
14:23 ou "faut pas faire ça", ou "fais ça", ou "fais ci".
14:26 Donc voilà, quand on joue, on n'est pas seul.
14:29 Donc ça c'est sur la façon de jouer, la façon de composer, d'interpréter.
14:33 Tout à l'heure vous avez dit à plusieurs reprises que ce qui vous inspirait était mystérieux.
14:38 Alors essayons tout de même d'élucider peut-être ce mystère, si vous le voulez bien.
14:42 Dans ce titre qu'on a entendu à l'instant, "Egerie",
14:46 c'est un film de western qui vous a inspiré,
14:50 ou qui vous a en tout cas amené à nous proposer cette composition ?
14:54 Oui c'est vrai, je pense qu'on a tous des visions quand on joue.
14:57 Et moi ma vision à ce moment-là, c'était un western qui se passait en hiver,
15:03 avec de la neige, dans le Colorado.
15:05 Donc c'est très spécifique, mais je pense que ça vient d'une inspiration, d'une musique.
15:10 Je pense que c'est Bob Dylan qui l'a faite.
15:12 Il a fait une musique de film sur un western qui se passe en hiver justement.
15:16 Et il y a un morceau avec une flûte et une guitare.
15:20 Et du coup c'est un souvenir de musique que j'ai voulu recréer.
15:24 Et d'ailleurs je vais enregistrer une version orchestrale de ce morceau avec une flûte,
15:29 pour recréer ma vision originale.
15:32 Vous avez parlé, vous venez de redire le mot en plus "original",
15:35 mais la question de l'originalité vous l'avez déjà mentionné plusieurs fois.
15:39 En même temps vous dites que vous êtes hanté par ce que vous ont dit des profs,
15:43 par toute la musique que vous avez écoutée.
15:45 Parfois vous n'avez pas envie juste de vous dire "je vais reprendre des grands classiques",
15:50 plutôt que d'essayer de créer quelque chose de nouveau,
15:52 si tenté que créer quelque chose de nouveau est possible d'ailleurs.
15:55 Oui, c'est une bonne question.
15:56 Est-ce que dans tout ce que j'ai fait, dans toutes les oeuvres que j'ai enregistrées,
16:00 est-ce que vraiment il y a quelque chose d'original ?
16:02 Ça c'est une question qu'on peut se poser.
16:03 Tout le monde peut se la poser, mais c'est terrible.
16:05 Qu'est-ce que l'originalité dans la musique ?
16:07 C'est vrai que c'est un débat philosophique.
16:10 Mais simplement parce que moi je joue beaucoup de piano, tout ça.
16:14 J'ai une certaine technique, mais il y a des pianistes qui jouent beaucoup mieux que moi.
16:18 Donc du coup je ne vais pas me...
16:20 Donc vous êtes rabattu sur la création plutôt que sur l'interprétation, c'est ça ?
16:23 Totalement.
16:24 Je développe mon interprétation beaucoup parce que je travaille beaucoup en piano,
16:28 mais je sais qu'au niveau du jazz et au niveau de la musique classique,
16:32 il y a des virtuoses qui jouent 8h par jour et qui sont plus douées que moi.
16:38 Et d'ailleurs ça je l'ai compris quand j'avais 14 ans,
16:41 quand j'ai passé des concours de piano internationaux.
16:44 J'ai vu des petits gamins qui avaient 5 ans de moins que moi,
16:47 qui jouaient beaucoup mieux que moi.
16:48 Donc ça je l'ai compris très très jeune.
16:50 Et qu'est-ce qui vous manquait selon vous, justement pour être virtuose ?
16:53 Je pense le travail.
16:57 C'est-à-dire se consacrer au piano et jouer de plus, de 3h par jour.
17:01 Pourtant j'ai l'impression que c'est votre vie.
17:04 Oui, mais je ne joue pas 8h par jour en fait.
17:07 Parce que je compose, je fais du studio, je pars en concert avec Air, tout ça.
17:12 Mais c'est vrai qu'il y a des virtuoses qui sont fous du piano
17:16 et qui consacrent leur vie à l'interprétation du piano.
17:19 Et pour bien jouer comme ça, il faut jouer tout le temps, tous les jours.
17:25 Et ce n'est pas une discipline que je pratique à ce rythme-là.
17:31 Jean-Benoît Dunkel, on a dit que vous preniez des risques, vous l'avez dit vous-même.
17:37 Est-ce qu'avec ce nouvel album, ce premier album solo de piano,
17:41 vous considérez prendre un risque aussi en vous dévoilant ?
17:44 Ou en tout cas en proposant à votre public qui vous suit ou qui vous connaît,
17:47 quelque chose d'original justement et d'estabilisant ?
17:52 Pour eux, on est bien loin de ce que vous pouviez faire au sein de Air en tout cas.
17:56 Oui, en fait il y a un double risque parce qu'effectivement je viens de Air
18:00 et donc du coup je suis assimilé à un musicien d'électro.
18:05 Alors que dans Air, ce n'est pas l'électro parce qu'il y a beaucoup d'instruments acoustiques.
18:09 Et puis aussi je me replace dans un contexte de néo-classique, voire classique,
18:14 parce que c'est du piano.
18:16 Donc du coup, les virtuoses classiques sont extrêmement bones
18:21 et c'est vrai que peut-être qu'on peut se dire
18:23 "Oui, quelqu'un qui fait du synthé qui vient jouer du piano après, c'est un peu bizarre tout ça".
18:28 Donc c'est un double risque mais je pense que l'émotion est là.
18:32 Et puis voilà, il ne faut pas avoir peur du jugement des autres.
18:36 Il faut vivre son art et vivre sa musique.
18:40 Et puis c'est comme ça.
18:42 Et vous allez vous confronter à ce public en faisant des concerts par exemple,
18:46 en allant présenter justement cet album à vos fans originaux, Nel,
18:53 et puis à ceux qui pourraient vous découvrir aussi par ce biais-là,
18:56 par ce biais de ce piano classique ?
18:58 Oui, totalement. Le risque va continuer, on va dire.
19:01 Et effectivement, je vais très probablement le jouer en concert.
19:04 Là, il y a des dates qui se présagent à l'horizon.
19:07 Mais d'ailleurs, pas en France forcément.
19:11 Je sais qu'on a les opportunités à New York ou aux Etats-Unis.
19:38 Michel Colombier, est-ce que c'est là une question à laquelle le public peut répondre ?
19:43 Peut-être encore difficilement.
19:47 Parce que j'ai fait un métier assez longtemps dans l'ombre,
19:51 qui est celui d'orchestrateur.
19:53 Et depuis quelques années, je me consacre uniquement à la composition.
19:57 Donc ça risque peut-être d'être plus facile.
20:00 Vous n'avez pas l'impression, Michel Colombier, de frapper un peu partout
20:03 et en fait de vous chercher ?
20:05 Ah ben non, je vais vous dire que je serais très malheureux si je ne faisais qu'une seule chose.
20:10 Très très malheureux, parce que c'est tellement beau l'ensemble de la musique.
20:15 Et tellement...
20:18 J'ai une avidité sans fin pour toucher à tous les domaines de la musique.
20:24 Vous voulez de tout ?
20:25 En musique, oui, je vais pouvoir avoir le bonheur partout où il se présente.
20:29 Merci Michel Colombier.
20:30 Merci à vous.
20:33 12h-13h30, les midis de culture.
20:36 Géraldine Mosnassavoy, Nicolas Herbeau.
20:39 On vient d'entendre la voix du compositeur de musique de film et arrangeur Michel Colombier.
20:45 C'était dans Radioscopie et là pour le coup on a reconnu le générique.
20:48 C'était en 1973 avec Jacques Chancel.
20:50 Et on a entendu Jean-Benoît Dunquel, la musique de la bande originale du film "Le hasard et la violence"
20:55 de Philippe Labreau en 1974, composé justement par Michel Colombier.
20:59 Il représente quoi pour vous Michel Colombier ?
21:02 On l'a dit, orchestrateur, arrangeur, compositeur.
21:04 Il a eu aussi deux vies, une de l'ombre et puis une aussi peut-être avec plus de reconnaissance et de succès.
21:11 Michel Colombier, c'est une de mes idoles.
21:13 Et j'ai eu la chance de le rencontrer à Los Angeles puisqu'on a travaillé ensemble pour un album de air.
21:19 Je pense que c'était en 2004 et malheureusement il est décédé très peu de temps après.
21:24 Et du coup, dans les conversations qu'on a eues, il nous a expliqué plein de choses sur son métier de compositeur et d'orchestrateur.
21:31 Et curieusement, j'ai l'impression qu'il est un peu méconnu en France.
21:35 Complètement. Enfin moi je ne suis pas spécialisée de musique mais j'ai entendu pour la première fois son nom ce matin même.
21:41 Ah oui. Alors en fait, il a produit et réalisé, et même encore peut-être plus que ça, plein de morceaux de Serge Gainsbourg et aussi de Barbara.
21:52 Il a enregistré et orchestré "L'Aigle Noir" par exemple.
21:55 Et il a fait aussi la bande originale de "Purple Rain", c'est-à-dire l'album de Prince.
22:05 Enfin le film de Prince. Il a fait la musique du film en fait.
22:09 Et il a fait des tas de choses qu'on connaît mais on ne sait pas que c'est lui.
22:14 Il a fait aussi "Bonnie and Clyde" de Serge Gainsbourg.
22:18 Qu'est-ce que vous allez chercher chez lui, quant à Nicolas Godin, votre compère de air ?
22:24 Vous allez justement le solliciter pour cet album Tokiwoki en 2004.
22:28 À quel moment vous vous dites "il va nous apporter quelque chose" et c'est en rapport avec la musique que nous faisons aussi ?
22:36 Son orchestration. Là en l'occurrence c'était pour enregistrer un orchestre de strings, de violons.
22:43 Et donc du coup on l'a fait avec Nigel Godrich qui était le producteur de Radiohead.
22:48 Et on voulait, lui il a l'habitude Michel Colombier d'intégrer des strings dans des morceaux on va dire pop ou autre.
22:58 Donc du coup on cherchait ça.
23:00 Des cordes, des violons c'est ça ?
23:02 Et du coup votre travail avec lui se définit comment ?
23:08 Alors il a commencé par de la musique classique aussi.
23:12 Il a aussi commencé par la musique électronique dans les années 60 déjà aussi.
23:16 Donc voilà il y a aussi cette idée là, vous vous dites peut-être qu'il peut nous apporter des choses pour se renouveler.
23:23 Il a lui aussi une carrière aux Etats-Unis, en France.
23:27 Il a mélangé les genres, vous avez cité quelques artistes avec qui il a travaillé.
23:31 Mais il a travaillé aussi avec les Beach Boys, Barbara Streisand, avec Madonna.
23:34 On voit un spectre totalement éclaté en quelque sorte.
23:38 En fait Michel Colombier c'est vraiment un génie de l'orchestration.
23:43 Il a vraiment innové dans la production sonore et dans l'utilisation des timbres.
23:49 Notamment avec l'orchestre et aussi avec des instruments plus traditionnels comme la batterie ou la basse ou la guitare électrique.
23:57 Donc il avait vraiment une personnalité de réalisation musicale très très prononcée.
24:03 Donc c'est ça en fait qu'on cherchait.
24:06 Tout à l'heure vous nous parliez des fantômes qui sont présents dans ce dernier album.
24:10 Est-ce qu'il fait partie de ces fantômes ? Est-ce qu'il y a encore des choses où quand vous jouez, quand vous composez, vous pensez à lui, vous vous dites "il n'aurait pas fait ça comme ça"
24:17 ou "peut-être que j'aurais dû le faire comme ça, il m'aurait conseillé ce genre de choses" ou pas ?
24:22 Oui c'est un de mes fantômes.
24:24 Mais peut-être pas forcément au piano, mais plutôt en studio.
24:28 Mais qu'est-ce que vous entendez par orchestration justement ?
24:30 Ça veut dire quoi justement l'orchestration dans votre métier ?
24:33 C'est quoi ces données plus importantes à tel ou tel instrument ?
24:37 C'est un travail qui arrive après la composition, après l'enregistrement, au moment où on mixe, c'est quoi ?
24:43 L'orchestration c'est un peu répartir les timbres des instruments dans un morceau.
24:48 Donc ça va aussi bien de l'enregistrement lui-même que même écrire l'arrangement musical des notes de chaque instrument et les placer les uns par rapport aux autres.
24:58 Donc ça arrive très tôt en fait ?
25:00 Oui, ça peut être vraiment à la base d'un morceau.
25:05 Et il y a plein de manières de faire une musique, de l'enregistrer.
25:08 Et pourquoi il est aussi génial Michel Colombier dans l'orchestration ?
25:11 Parce que déjà au niveau de l'orchestre en fait, les parties musicales sont extrêmement originales, elles sont contemporaines.
25:20 Et puis aussi le placement de la batterie, de la basse, les uns par rapport aux autres, le son, le volume, le mix, tous les timbres.
25:29 Et puis aussi les idées en fait de ce que joue chaque instrument.
25:34 Et ce sont pour moi très personnels quelque part.
25:38 Jean-Benoît Dunkel, il disait tout à l'heure, Michel Colombier, dans l'archive qu'on a entendu, avoir une avidité sans fin pour toucher à tous les domaines de la musique.
25:46 Et surtout d'avoir le bonheur, d'accéder au bonheur partout où il se présente dans ce milieu de la composition, de l'écriture, de l'interprétation.
25:55 Votre rapport à la musique, est-ce qu'il a évolué depuis les quatre ans au piano aujourd'hui ?
26:03 Est-ce que votre façon de voir la musique et de ce qu'elle vous apporte a changé ?
26:07 Oui, ça a beaucoup changé, notamment grâce à la musique de film.
26:11 Parce que quand on fait de la musique pour un film, on part en fait d'un cadre quelque part très serré,
26:18 mais en même temps on touche à l'infini de la musique parce qu'on peut proposer n'importe quoi.
26:23 On peut faire de la musique à la basse de synthé, on peut faire de la musique totalement acoustique,
26:28 on peut faire que du piano ou de la guitare, il n'y a pas forcément de lois, le spectre est très large.
26:35 Et quelque part, je pense que quand on est adolescent et qu'on est musicien, on apprend, on est encore dans une phase d'apprentissage,
26:44 et donc on emmagasine plein de musiques différentes.
26:48 Et puis quand on passe à l'adolescence, on trouve son son quelque part.
26:54 Envers 25 ans, 30 ans, on trouve son son et c'est ce qu'on a fait avec Air, on a défini notre personnalité.
27:00 Et on a, dans le cadre de ce son-là, on a fait plein d'albums.
27:05 Et puis j'ai l'impression que quand on est vers 45, 50 ans, on perd son son, on perd sa personnalité.
27:12 Et c'est ça qui est le plus génial, c'est quand on est face à l'infini des possibilités de la musique,
27:18 notamment de l'orchestration, de l'orchestre, les synthés, tout ça, et même l'écriture en fait.
27:24 On peut décider tout à coup de faire qu'une œuvre percussive par exemple, alors qu'on ne l'a jamais fait auparavant.
27:29 Et que ce n'est pas forcément quelque chose qu'on a développé auparavant.
27:32 Donc là j'ai l'impression de me trouver plus dans l'infinité des possibles de la musique,
27:36 parce que j'ai perdu ce que je connaissais et je réapprends.
27:42 Et c'est contradictoire, parce qu'en même temps vous êtes très libre de pouvoir faire ce que vous voulez,
27:47 l'infini c'est vertigineux si l'inspiration ne vous vient pas.
27:51 Oui, et bien justement c'est pour ça qu'improviser c'est à la fois dangereux mais aussi très grisant,
27:58 parce qu'on est comme une espèce de pilote qui pilote la musique, mais on n'est pas responsable de la météo.
28:06 Vous voyez ce que je veux dire ?
28:08 C'est-à-dire qu'en fonction des projets sur lesquels on travaille,
28:12 là on m'a mentionné sur un projet de Radio France par exemple,
28:16 et bien on réinvente et on recombine et recompose quelque part, en partant de rien, de zéro.
28:25 Mais avec un cadre tout de même, parce que dans une collaboration il y a un échange,
28:28 il y a des lignes directrices qui nous permettent aussi de justement peut-être d'être moins stressé
28:33 par le côté infini et création de but en blanc.
28:37 Voilà, on vous donne un jeu de cartes mais vous pouvez plus ou moins bien jouer.
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30:11 "Sexy Boy", extrait de votre premier album avec le groupe R, Jean-Benoît Dunkel,
30:16 intitulé "Moonsavary" et sorti en 1998.
30:19 Et l'an dernier l'album a été réédité donc à l'occasion du 25e anniversaire de cette sortie
30:24 et vous prolongez cette célébration avec des dates de concert.
30:26 Vous étiez notamment jeudi dernier à l'Olympia à Paris avec Nicolas Godin donc.
30:31 Qu'est-ce que représente ce titre-là, "Sexy Boy" ?
30:35 C'est le déclencheur de votre succès mondial ?
30:38 Oui, c'est un grand mot, succès mondial, mais c'est vrai que l'international ça a vraiment marché,
30:45 bien marché notamment en Angleterre en fait,
30:48 qui à l'époque était vraiment, qui régnait sur la musique pop en Europe en tous les cas.
30:54 Donc oui c'est vrai que ce titre a déclenché une série de choses dans ma vie.
30:59 J'ai vraiment rencontré le monde entier parce qu'on a beaucoup voyagé,
31:03 on a fait des concerts partout et "Mont Saffari" a été vraiment,
31:08 enfin un album culte et un petit peu légendaire en tous les cas.
31:11 Et donc voilà ça a changé et bouleversé ma vie.
31:15 1998 dans un paysage musical en France qui n'était pas totalement prêt à vous accueillir à l'époque.
31:22 Est-ce que vous parliez de la presse britannique notamment,
31:25 est-ce que sans elle vous auriez eu ce retentissement justement ?
31:30 Vous aviez l'image de ces deux jeunes nés à Versailles qui vous collaient un petit peu à la peau effectivement.
31:36 Est-ce que c'est du coup cette ouverture aussi internationale, britannique notamment,
31:42 qui vous a permis de vous faire connaître comme ça ?
31:44 Complètement. C'est vraiment les Anglais qui ont révélé air au monde.
31:48 Et totalement en fait le succès en France est venu d'Angleterre quelque part.
31:53 Après en France on a fait "Virgin Suicide" après,
31:56 qui en fait a un autre vecteur qui est le cinéma.
31:59 Le film de Sofia Coppola.
32:00 Et là finalement la critique nous a un peu plus accueillis.
32:04 Mais voilà, je pense que la France en fait finalement c'est...
32:10 La musique française est particulière et notamment au niveau de la pop,
32:16 l'importance de la langue est cruciale.
32:18 Puisqu'à l'époque c'était encore plus le cas.
32:21 Donc les projets de français qui chantent en anglais c'était un peu ovniesque.
32:26 Donc c'est pour ça.
32:28 Mais air s'est plutôt imposé dans les années qui ont suivi.
32:34 Qu'est-ce que ça vous fait à chaque fois de rejouer ou de réécouter cette chanson ?
32:38 Vous n'en avez pas marre ?
32:40 Parfois vous ne détestez pas cet album en fait qui vous colle à la peau ?
32:44 Non, peut-être qu'on est trop narcissique pour ça, je ne sais pas.
32:48 Non, en fait vraiment je ne m'embête jamais quand je joue n'importe quelle musique d'ailleurs.
32:54 Vraiment n'importe laquelle ?
32:56 Oui, parce que j'ai fait du piano-bar et ça en fait ça vous soigne à jamais.
33:01 C'est-à-dire que j'ai joué une fois, je me souviens, 6 heures de suite dans un bar à Paris.
33:05 Jusqu'à 3 heures du matin et du coup ce jour-là je crois que ça m'a vacciné.
33:10 Du snobisme ?
33:11 Oui.
33:12 J'adore jouer de la musique et puis il y a toujours un intérêt à écouter ou jouer n'importe quelle musique.
33:19 Il y a toujours une étincelle de génie.
33:22 Et je pense que d'ailleurs que chaque artiste à un moment ou un autre, même s'il n'est pas connu,
33:27 sort quelque chose de génial et au moins une fois dans sa vie.
33:31 6 millions d'albums vendus dans le monde, tout de même avec R.
33:36 C'est plutôt un succès mondial, on peut le dire.
33:39 Vous avez reçu aussi une victoire de la musique.
33:42 Cette musique justement que vous proposiez à la fin des années 90, électro-pop,
33:48 avec des paroles aussi, avec quelque chose d'un peu transgressif, d'original, de nouveau aussi.
33:54 Je vous ai collé l'étiquette French Touch tout à l'heure.
33:58 C'était quoi la French Touch ?
34:00 Et est-ce qu'aujourd'hui il y a des gens qui encore, des artistes qui s'inspirent de ça pour produire de la musique ?
34:07 Est-ce que ça existe encore aujourd'hui selon vous ?
34:09 Moi je pense que la French Touch n'existe pas.
34:11 Ou alors qu'elle n'est pas connue telle qu'elle devrait être connue.
34:16 Parce qu'à l'époque c'était un mouvement artistique global, dans le sens où il y avait des musiciens,
34:22 mais il y avait aussi des cinéastes, il y avait aussi des graphistes.
34:25 Il y avait une nouvelle fraîcheur de production globale, même dans la mode.
34:32 Donc c'était unilatéral quelque part.
34:35 Et puis le mot French Touch a été inventé par les journalistes français.
34:38 Donc il y a quelque part un espèce de chauvinisme caché là-dedans.
34:43 Alors que si vous demandez à un journaliste anglais, si vous lui parlez de French Touch, il ne va pas comprendre.
34:49 Ce n'est pas comme Nouvelle Vague par exemple ?
34:51 Non. Il va se dire que oui, en fait, au début des années 2000, il y avait des groupes français
34:58 qui faisaient de la musique électronique, tels que Daft Punk par exemple, qui radiaient le monde.
35:02 Mais il n'a pas déterminé un mouvement global français dans la musique pop en général, je pense.
35:13 Qu'est-ce que ça vous a fait de rejouer cet album, ce titre à l'Olympia il y a quelques jours ?
35:19 Il y avait une forme de nostalgie, de plaisir assumé aussi ?
35:24 De plaisir ? Après, jouer à Paris c'est particulier parce qu'il y a tous nos amis, nos collaborateurs et notre famille.
35:31 Mais moi quand je joue, je n'entends pas forcément la musique. Je me souviens de tous ces voyages, ces connaissances.
35:41 C'est vraiment un cocktail de sensations qui dépasse la musique que je ressens quand je joue.
35:46 Merci beaucoup Jean-Benoît Dunkel d'être revenu dans les Midi de Culture. On s'approche de la fin de l'émission.
35:50 Je vais rappeler le titre de votre premier album de piano solo, "Paranormal Musicalité".
35:55 Il est disponible chez Warner Classics et des concerts peut-être à venir dans les prochains mois.
36:00 Et puis on vous retrouve aussi dans cette tournée mondiale des 25 ans de l'album "Moon Safari" avec Nicolas Godin,
36:05 votre complice du groupe R, qui vous emmène jusqu'en Australie et aux Etats-Unis, si je ne dis pas de bêtises.
36:10 On va jouer à Sydney.
36:11 Et vous allez jouer aussi à Lyon dans l'occasion des Nuits de Fourvière le 18 juin et à Paris à la Philharmonie dans le cadre du festival Days Of, ça sera le 24 juin prochain.
36:20 Pour finir l'émission Jean-Benoît Dunkel, nous avons choisi deux musiques, l'une de Ravel, l'autre de Chopin. Laquelle souhaitez-vous écouter ?
36:27 Je préfère Ravel.
36:28 Ravel.
36:29 Ravel.
36:30 [Musique]
36:59 [Musique]
37:09 [Musique]
37:32 [Musique]
37:40 Ravel, donc pour conclure cette émission, merci beaucoup Jean-Benoît Dunkel d'être venu dans les Midis de Culture.
37:45 Une émission préparée par Aïssa Twendo, Yanaïs Hisbert, Cyril Marchand, Zora Vigniel, Laura Dutèche-Pérez et Manon Delassalle.
37:51 C'est Nicolas Berger qui réalise l'émission et Grégory Wallon est ce midi à la prise de son.
37:56 Merci Géraldine.
37:57 A demain Nicolas.
37:58 A demain.

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